HAL Id: tel-00598588
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de sursauts gamma observés à haute énergie avec
l’expérience Fermi.
V. Pelassa
To cite this version:
V. Pelassa. Détection, localisation et étude des propriétés spectrales de sursauts gamma observés à
haute énergie avec l’expérience Fermi.. Cosmologie et astrophysique extra-galactique [astro-ph.CO].
Université Montpellier II - Sciences et Techniques du Languedoc, 2010. Français. �tel-00598588�
Véronique Pelassa
le 13dé embre 2010
Déte tion, lo alisation et étude des propriétés spe trales de
sursauts
γ
observés à haute énergie ave l'expérien eF ermi
.JURY :
Jean-Lu Attéia LATT Rapporteur
Philippe Bruel LLR Examinateur
Valerie Connaughton NSSTC, UAH Examinateur
Frédéri Daigne IAP Examinateur
AlainFalvard LPTA Dire teur de thèse
Ja ques Paul CEA Examinateur
Frédéri Piron LPTA Co-dire teur de thèse
envers les thésards du labo.
Mer iauxmembresdemonjury,quionta epté etravailsupplémentairesanshésiter,
et ont dû en plus s'a omoder de délais assez ourts lors de la mise au point de e
manus rit.Jeremer ie en parti uliermes rapporteurs,quiontrelu ons ien ieusementet
faitdes ommentaires onstru tifs, enun tempsre ord.Jeregretteun peu dene pasavoir
pu faire plus ample onnaissan e ave l'un de mes rapporteurs initiaux. Et je remer ie
en oreDavidd'avoira epté de lerempla er,aupied levé,aumomentde la ré eptiondu
manus rit.
Mer i à mes amis et néanmoins ollèguesde
F ermi
, pour votre a ueil, votre gentil-lesse, ette ambian esympathique etstimulanteà la fois. Etles nuits d'été auSLAC
et es é ranset es petits dessinsbleus. Et mer i de votre onan e aussi.Mer i à mes amis du labo, les an iens et les nouveaux, eux qui n'étaient que de
passage et eux qui restent. Mer i pour votre a ueil haleureux etvotre bonne humeur,
pour les pauses afé parfois très animées, pour les pique-nique en salle afé dans les
moisd'août ani ulaires,pourlesdis ussionsbientroptardlesoir.J'aiaiméaussile hant
des onduleurs dans les matins d'épisodes Cévenols , et ette ambian e parti ulière de
préparation de surprise aumomentdes thèses, pots, etautres anniversaires.
Mer i à mes soeurs , plus de 9 ans déjà, etvous êtes toujours là.
Mer i enn àmes parents,pour votre soutiensans ondition.
Etmaintenant, bonne le ture,à toiqui as lujusqu'au bout ette première page.
1. Laboratoire dePhysique Théorique et Astroparti ules , àMontpellier.Depuis janvier2011 et
uneopérationdession-fusiondelaboratoires,monan ienneéquipefaitpartieduLUPM, Laboratoire
grationdeparti ulesde matièrenoire,mais ette ontribution- iestbeau oupplusfaible.
Le hapitre 1 présente es sour es, et en parti ulier les sursauts
γ
et pose le ontexte de l'étude présentée dans e manus rit.Le projet
F ermi
est le fruit d'une ollaboration internationale regroupant plus de300 her heurs, ingénieurs et étudiants dans 6 pays : États-Unis, Suède, Fran e, Japon,
Italie,Allemagne.Deux instrumentssont embarqués:leLAT(Large AreaTeles ope)
pour l'étude de toutes sortes de sour es de rayons
γ
d'énergies omprises entre 20 MeV et quelques entaines de GeV, et le GBM ( Gamma-ray Burst Monitor ) dédié à ladéte tion età l'analyse de sour estransitoires de rayons X-
γ
entre 8 keV et40MeV. Ces deuxinstrumentssontprésentés au hapitre2:prin ipedefon tionnement,performan es.Quelques résultatsobtenusaprès deux ans sont aussi présentés. Letéles ope spatial
AG-ILE 3
fon tionneselonlemêmeprin ipequeleLAT,etest sur orbitedepuis avril2007.Il
est de plus petite tailleque le LAT, ave un hamp de vue plus réduit, et opère sur une
plage d'énergie moins étendue. Ces deux expérien es ont ouvert sur le iel une nouvelle
fenêtre spe trale d'observation du iel
γ
.Les sursauts
γ
sont des sour es éphémères de rayonnement présentant deux phases d'émission : une émission prompte pouvant durer de quelques millise ondes à quelquesminutes,etuneémissionrémanentepouvantêtreobservée pendantplusieursheures,jours,
ou années selon le domaine de longueurs d'onde étudié (des ondes radio aux rayons X).
La phase prompte est parti ulièrement visibledans lesdomaines X et
γ
, son observation onstituedon l'essentieldel'étudepermiseparlesinstrumentsdeF ermi
.La ombinaison d'observations de tous domaines de longueurs d'onde permet ependant une meilleureinterprétationde elles- i. Il est don né essaire de réagir rapidementà haque déte tion
(à haute énergie), an de permettre et d'en ourager le suivi des sour es par d'autres
téles opes, spatiaux ou terrestres, opérant à de plus grandes longueurs d'onde. Après les
2. Desonnom ompletFGST(pour
F ermi
Gamma-raySpa eTeles ope),an iennementGLAST (pour Gamma-rayLargeAreaSpa eTeles ope)jusqu'àlandelaphased'étalonnage envol.hapitre d'introdu tion, e manus rit est organisé d'après les étapes prin ipales de ette
étude.
Déte tionet lo alisation: haque déte tion automatiquedoitêtre onrmée,ainsi
quelanaturede lasour e etsaposition,avantd'en ouragerun suivipard'autres
oberva-toires. Le hapitre 3 présente brièvement la haîne de réa tionmise en ÷uvre lors d'une
déte tion. Laméthode de déte tionetde lo alisationbaséesur lesdonnées LATestaussi
présentée, ainsi qu'une étude de ses biais systématiques.
Étudedel'émissionprompte:desinformationsquantitativessurl'émissionprompte
observée (durée et intensité notamment) peuvent en ourager le suivi, même si l'analyse
peut être anée par la suite. Ce manus rit présente essentiellement des analyses
spe -trales. Les méthodes et outils de l'analyse standard utilisée jusqu'i i dans les
publi- ations sont présentés au hapitre 4. Celui- i présente aussi une revue des observations
d'émissions promptesde sursauts
γ
déte téesàhauteénergieàl'aidedu LAT:propriétés temporelles ( onsidérations essentiellement qualitatives) et spe trales issues de l'analysestandard ,etquelques impli ations.Un exemplede modélisationréalistede l'émission
prompte de haute énergie est présentée dans le hapitre 5. Ce modèle est développé par
une équipe de l'IAP 4
, ave qui nous ollaborons an de relier les paramètres du modèle
théoriqueà eux de l'analysed'une part,etde ontraindre e modèle parlesobservations
de
F ermi
d'autrepart.Le hapitre5présentequelquesanalysespréliminairesdans esens.Enn, le hapitre6 présenteune alternativeà l'analysestandard, basée sur une séle tion
relâ hée des événements dans le LAT. Celle- i permet de re ouvrer la grande statistique
desémissionspromptesdes sursauts
γ
,prin ipalementau-dessousde100MeV,où l'a ep-tan e permise par l'analyse standard est très faible.Les performan es liées à l'utilisationde etteséle tionsontprésentées, ainsique lespossibilitésoertes pourl'analyse des
pro-priétés temporelles et spe trales des émissionspromptes. Une étude de validationde es
analyses spe trales est présentée, ainsi que quelques analyses préliminaires.
Étude de l'émission prolongée : plusieurs des sursauts
γ
déte tés par le LAT présentent une émission prolongée dans e domained'énergie, d'intensitéplus faible queelle de l'émission prompte. Une méthode de re her he et d'analyse de es émissions
est présentée au hapitre 7, illustrée en parti ulier par deux exemples : GRB 080825C
et GRB 090510. Dans le as de GRB 090510 la déte tion simultanée du sursaut
γ
parF ermi
etSwif t
5
a permis d'étudier son émission prolongée et rémanente du domaine
visible aux énergies du GeV. Cette étude, première en son genre, est présentée dans e
dernier hapitre,ainsi queles interprétationsphysiques proposées.
4. Institut d'AstrophysiquedeParis
em-1.2.2 Observations à haute énergie. . . 23
2 L'observatoire
F ermi
25 2.1F ermi
sur son orbite . . . 262.1.1 Modes d'observation . . . 26
2.1.2 Champ magnétique terrestre . . . 27
2.2 Le Large Area Teles ope . . . 29
2.2.1 Une expérien e de physique des parti ules dans l'espa e . . . 29
2.2.2 Du photon auxdonnées nales. . . 34
2.2.3 Performan es . . . 41
2.2.4 Chaîne d'analysestandard . . . 43
2.2.5 Résultats après deux ans . . . 46
2.3 Le Gamma-ray Burst Monitor . . . 50
2.3.1 Des ription de l'instrumentet performan es . . . 50
2.3.2 Déte tion etlo alisationde sour es transitoires . . . 52
2.3.3 Complémentarité ave leLAT . . . 53
3 Déte tion et lo alisation de sursauts
γ
ave le LAT 55 3.1 Déte tion àbord, suiviet haîne de réa tion . . . 563.2 Déte tion etlo alisationave lesdonnées photon . . . 57
3.2.1 Méthode . . . 57
3.2.2 Deux exemples : GRB 080916CetGRB 080825C . . . 59
3.3 Erreurs systématiques de lo alisation . . . 61
3.3.1 Motivation. . . 61
3.3.2 Etude sur Vela . . . 61
3.3.3 Biais de lo alisationde GRB 080916Cet GRB 080825C. . . 64
4 Analyses spe trales des sursauts
γ
vus parF ermi
694.1 Méthodes et outilspour l'analyse spe trale . . . 70
4.1.1 Généralités sur les méthodes d'analyse . . . 70
4.1.2 Pro édure etoutils d'analyse des données . . . 71
4.1.3 Erreurs systématiques dans les re onstru tions spe trales utilisant les données LAT . . . 72
4.2 Observations de sursauts
γ
. . . 754.2.1 Déte tions . . . 75
4.2.2 Propriétés temporelles . . . 76
4.2.3 Propriétés spe trales . . . 81
4.3 Impli ationsde es observations . . . 84
4.3.1 Considérations énergétiques . . . 84
4.3.2 Fa teur de Lorentzinitialdu jet . . . 84
4.3.3 Théories linéaires de violation de l'invarian ede Lorentz . . . 86
4.3.4 Fond dius extragala tique UV . . . 87
4.3.5 Originespossibles des omposantes additionnelles . . . 88
5 Unmodèled'émission promptedehauteénergieissuedes ho sinternes 91 5.1 Boulede feu et ho sinternes . . . 92
5.1.1 Problèmede ompa ité . . . 92
5.1.2 Pro essus mi ros opiques etspe tres prédits . . . 93
5.2 Eet du hamp magnétique . . . 95
5.2.1 Choix des modèles etméthode . . . 95
5.2.2 Statistique etprols temporels . . . 95
5.2.3 Analyses spe trales . . . 97
5.2.4 Paramétrisation alternativede la formedu spe tre syn hrotron . . . 101
5.3 Nouvelle analyse de GRB 080916C . . . 104
6 Utilisationd'une séle tionrelâ héedes données du LATpourl'étude de l'émission prompte 109 6.1 Motivation . . . 110
6.2 Dénitions . . . 110
6.2.1 Présentation de laméthode . . . 110
6.2.2 Choix de laséle tion ete a ité . . . 112
6.2.3 Estimateur d'énergie . . . 117
6.3 Étude de la PSF . . . 121
6.3.1 Prin ipede lamesure. . . 121
6.3.2 Premièrevalidationd'aprèsl'observationde sursauts
γ
. . . 1216.3.3 Deuxième validationd'aprèsles observations de Vela . . . 122
6.4 Erreurs systématiques pour l'analyse spe trale . . . 128
6.4.1 E a ités des séle tions su essives . . . 128
6.4.2 Constru tion de lamatri e de réponse . . . 131
6.5 Étude des sursauts
γ
. . . 1326.5.1 Courbes de lumière de sursauts
γ
. . . 1327.3.4 Analyse spe trale ombinée des observations
Swif t
et LAT dans l'hypothèsedu ho avant seul . . . 164Con lusions et Perspe tives 169
Bibliographie 173
Liste des gures 179
1.2 Les sursauts
γ
. . . 201.2.1 Cara téristiques desémissions observées . . . 20
1.2.2 Observations à hauteénergie . . . 23
Au ours des derniers siè les,notre onnaissan e du spe tre éle tromagnétique a
pro-gressé, ave la dé ouverte de rayonnements invisibles, notamment : ondes radio (1888),
rayonsX(1895),etleuridenti ationentantquelumière.Le hampd'investigationde
l'astronomies'estensuiteprogressivementélargi,àpartirdudomainevisible,àl'ensemble
de e spe tre : ondes radio(1933), rayons ultra-violets(1972), rayons infrarouges(1983),
rayons X (1970), rayons
γ
de haute (1961) et très haute énergies (1989). De plus, après la dé ouverte par Vi tor Hess, en 1911, du rayonnement osmique hargé (ux depro-tons, éle trons et noyaux provenant de sour es lointaines à des vitesses relativistes), es
observationsne sesont plus limitées àla lumière.
L'astronomiedes hautesénergies, ou domainedes astroparti ules s'intéresseà la
pro-du tion, l'a élérationetlapropagationde es parti ules hargées, etauxintera tions de
elles- i ave leur environnement (lumière,matière, hamps magnétiques). Unepartie de
lalumièreobservée, dansledomaine
γ
notamment,provientde esintera tions. Ainsiles observationsdire tesdu rayonnement hargéd'unepart,etlesobservationsindire tesen
γ
notamment d'autre part, apportent des éléments omplémentaires de réponses au problème posé.Ce hapitreprésented'abordrapidementledomainede l'astronomie
γ
:rayonnement osmique hargé et rayonnement éle tromagnétique asso ié, diérents types de sour es,et les te hniques d'observation. Je me on entre ensuite sur une famille d'a élérateurs
osmiquesen parti ulier,lessursauts
γ
: ara téristiquesprin ipales,observationspassées et missionsfutures, et ontexte de leur étudeà haute énergieave leLAT.1.1 Le iel vu en rayons
γ
Le rayonnement
γ
est un rayonnement éle tromagnétique très énergétique. D'après la relation de De Broglie l'énergie transportée par un photon est proportionnelle à lafréquen e de l'ondeéle tromagnétique orrespondante. Dansle domainevisible, l'énergie
tranportée par un photon est de l'ordre de 1 eV (éle tron-Volt). Le domaine
γ
s'étend au-delà du MeV etonl'observe jusqu'àenviron 100 TeV.La majeure partie du rayonnement observé provient de l'a élération de parti ules
hargées à des vitesses relativistes, onstituant le rayonnement osmique hargé observé
sur Terre. Diverses sour es sontdé rites au 1.1.2.
1.1.1 Le rayonnement osmique hargé
À la sour e : a élération de parti ules hargées et émission de
γ
Lesphénomènesd'a élérationdièrentd'unesour eàl'autre.Dansle asdespulsars,
lefort hampmagnétiqueauvoisinagedel'étoileàneutronsa élèrelesparti ules hargées
(voir 1.1.2). Dans les autres as, 'est au voisinage d'ondes de ho que es parti ules
sonta élérées,probablementpar pro essus deFermidu premierordre[1℄:desparti ules
rapides (d'énergie supérieure à la température ambiante) situées en aval du ho , en
passant au travers de ette dis ontinuité, entrent dans une zone de hamp magnétique
plus intense (lié à ladensité de matière). Le hamp ourbant leur traje toire, une partie
de es parti ules font demi-tour et gagnent en énergie inétique en repassant au travers
de ladis ontinuité.
Cesparti ules hargéesa éléréespeuventémettredurayonnementdeplusieursmanières:
en interagissant ave le hamp magnétique ambient, amplié omme la densité de
matière justeen amont de l'onde de ho : rayonnement syn hrotron
en transférantaux photons ambientsou émis par rayonnement syn hrotron un peu
de leur énergie inétique : diusionCompton
en s'annihilant : lespaires
e
+
+ e
−
s'annihilenten émettant des photons
γ
.en se désintégrant, réant des parti ules plus légères et émettant de l'énergie sous
forme de
γ
: les protons se désintègrent en pions, qui se désintègrent en émettant des photonsγ
.Cesmé anismessontditsnon-thermiques, ontrairementàl'émissiond'un orpsà
l'équili-bre thermiquedontle spe tre est relié à la température (spe tre de orps noir).
Les spe tres d'émission
γ
dépendent de la nature des parti ules a élérées, de la distribution de leur énergie inétique (leur spe tre), des intera tions mises en jeu, del'intensité etde lastru ture du hamp magnétique.
Vu depuis la Terre : le spe tre du rayonnement osmique
Lesparti ules hargéesainsia éléréesformentlerayonnement osmique hargéen
at-teignantlaTerre.Leurstraje toiressont ourbéesparles hampsmagnétiquesren ontrés,
le rayonde ourbure augmentantave l'énergie inétique de laparti ule.
Au nal, les rayons osmiques observés proviennent : du Soleil essentiellement
au-dessous de quelques entaines de GeV, de la Voie La tée jusqu'à quelques entaines de
Energy (eV)
9
10
10
10
10
11
10
12
10
13
10
14
10
15
10
16
10
17
10
18
10
19
10
20
-28
10
-25
10
-22
10
-19
10
-16
10
-13
10
Ankle
-year)
2
(1 particle/km
-century)
2
(1 particle/km
FNAL Tevatron (2 TeV)
CERN LHC (14 TeV)
Figure1.1 Spe tre du rayonnement osmique hargé [2℄.
du spe tre au-delàde 10
21
eV, onrmant laprédi tion de GreisenZatzepin etKuzmin :
lesparti ules hargées d'énergiessupérieuresà 5
×
1019
eVse désintègrent en interagissant
ave les photons du fond dius osmologique ( rayonnement fossile , spe tre de orps
noir de température 2,7K).
Cerayonnementse omposeessentiellementdeprotons(85à90%),denoyauxd'hélium
(9 à14%), d'éle trons etde noyaux.
1.1.2 Plusieurs types de sour es
Vents stellaires
La ouronne d'une étoile, située juste à sa surfa e, est onstituée d'un gaz haud
(plusieurs millions de degrés) ionisé. Ces parti ules hargées sont expulsées par l'étoile
tout au long de sa vie,formant un vent stellaire ontinu.Le hamp magnétique terrestre
agit ommeunbou lierauxparti ulesduventsolaire, elles- iseretrouventpiégéesparles
lignes de hamp etguidéesvers lesples oùleurs intera tions ave l'atmosphèregénèrent
des aurores multi olores. Deséruptions peuventaussi avoir lieu,produisantune émission
supplémentaire de parti ules.
Ces deux phénomènes s'a ompagnent de la produ tion de rayons
γ
, qui dans le as du Soleilsont déte tables depuis laTerre du moins depuis l'orbitedeF ermi
.Étoiles massives, systèmes binaires
Lesétoilesditesmassivesontunemasseaumoinsdixfoissupérieuresà elledu Soleil,
et vivent bien moins longtemps. La plupartexplosent en supernova (voir suivant).
Cesétoilesvivantpeudetemps,ellesnaissentetmeurentdansdesrégionsoùladensité
de population est élevée, et peuvent former des ouples, les deux étoiles tournant l'une
autour de l'autre.Lorsquel'une meurtil en resteun objet ompa t, qui aspirelamatière
de l'autre étoile. Ce phénomène s'a ompagne éventuellement de l'émission de rayons X
et/ou
γ
, modulé par le mouvement de révolution etpar ladistan e entre les deux objets omparée aux dimensions de l'étoile massive.Pulsars, plérions et vestiges de supernovæ
Une étoile à neutrons résulte de l'eondrement gravitationnel d'une étoile massive
(plus de 10 masses solaires) à la n de sa vie. Au ours de la vie de ette étoile, des
phases su essives de réa tions de fusion thermonu léaire réent des atomes de plus en
plus lourds : de l'héliumau fer.Ces élémentsse répartissent en ou hes, des élémentsles
plus lourds au entre de l'étoile,aux pluslégers àl'extérieur, le arburant non-utilisé
étant laisséen arrièreà lan de haque phase de nu léosynthèse. Après la formationdes
atomesdeni kelau entredel'étoile,desréa tionsde aptureéle troniquedémarrent,
for-mantlenoyaudeferetfaisant huterlapressiondeFermideséle trons.Quandlapression
devientassezbasse,le ÷urdel'étoiles'eondreen entraînantles ou hessupérieures.Les
aptures éle troniques se poursuivent, une proto-étoile à neutrons se forme, sur laquelle
rebondissent les ou hes extérieures : 'est la supernova. Elle est dite de type II si
la ou he externed'hydrogèneest en oreprésente, de type Ib (respe tivementI ) si
l'hy-drogène (respe tivement l'hydrogèneetl'hélium)ont été emportés par lesventsstellaires
avant l'eondrement.
L'étoileàneutrons quiresteau entre présentedeforts hampmagnétique etmoment
angulaire résiduels, et est entourée de lamatière des ou hes externes de l'étoile, ionisée
et en dépla ementsupersonique.Plusieurs phénomènes onduisent àl'émissionde rayons
γ
dans e système :auniveaudes plesde l'étoileàneutrons, despaires
e
+
+ e
−
s'évaporentlelongdes
lignes de hampmagnétique,etsontensuitea élérées par lefort hampéle trique.
à ausedelarotationdel'étoile,lazonedanslaquelles'étendentleslignesde hamp
magnétique del'étoileest appelée ylindredelumièrederayon
R
l
= P c/2π
,oùP
est la période de rotation de l'étoile. Au-delà, la syn hronisation de la rotation des lignes de hamp ave sa sour e né essiterait que l'informationvoyage plus viteque la lumière. Certaines lignes restent ouvertes au niveau de ette surfa e, e qui
rée un hamp assez intense pour réer et a élérer des paires
e
+
+ e
−
.
l'ondede ho situéeàl'interfa eentrelamatièredel'étoileetlemilieuenvironnant
a élère par pro essus de Fermi les éle trons, protons et noyaux du matériau de
l'étoile ou du milieu environnant. Cette zone onstitue le vestige de la supernova
(voirphoto 1.2).
la matière de l'étoile à neutrons, qui s'éloigne à des vitesses relativistes, nit par
ren ontrer la matière des ou hes externes de l'an ienne étoile massive. Une
deux-ième onde de ho se formeà l'intérieurde la première. L'atmosphèreémettri e du
Figure 1.2 Pulsar du Crabe et sa nébuleuse. Gau he : observation faite en lumière
visible par le téles ope Hubble de la nébuleuse du Crabe, nom donné en fait au vestige
(SNR) asso ié au pulsar du Crabe. Droite : pulsar du Crabe entouré de sa nébuleuse
(PWN), vu i ien rayons X par le téles opeChandra.
Toutes es parti ules hargées a élérées émettent ensuite du rayonnement dans tout
le spe tre éle tromagnétique, par rayonnement syn hrotron, et par diusion Compton
notamment.
À ausedumouvementderotationdel'étoileàneutrons,lerayonnementémisau
voisi-nage de elle- iestobservépériodiquementparun observateurxe,d'oùlenomde pulsar
donné aux étoiles à neutrons dont onobserve le rayonnement. À sa naissan e, un pulsar
a une période inférieure à une se onde. Cette période augmente ave le temps, puisque
l'étoile perd de l'énergie de rotation, jusqu'à e que l'émission soit trop faible pour être
déte tée, au bout de 10 millions d'années en moyenne. Dans le as où e pulsar trouve
un ompagnon, une étoile massive à laquelle il arra he de la matière (et par là-même
de l'énergie, sous forme de moment angulaire), sa vitesse de rotation peut augmenter à
nouveau. Quand sa période atteint quelques millise ondes les émissions du pulsar sont
de nouveau observables. Ce s énario est suggéré notamment par l'observation de deux
populations distin tes de pulsars : lespulsars millise onde d'une part, dont le
ralentisse-mentest assez faible,etune séquen e prin ipale de pulsars dont lespériodes vont de
quelques dizainesde millise ondes à quelques minutes.
Les sursauts
γ
Les sursauts
γ
sont des bouées brèves et intenses de rayons X-γ
ne se repro-duisant pas dans le temps. Les ara téristiques observationnelles de es objets et leursFigure 1.3 Radiogalaxie M87, observée i i en radio par VLA, en lumière visible par
Hubble,eten rayons Xpar letéles opeChandra.Lejetest bienvisible,etlagalaxiedont
il est issu setrouve àson extrémité,à gau he de l'image.
Trous noirs supermassifs
Au oeur de ertaines galaxiesse a he un trounoirsupermassif,de plusieursmillions
ou milliardsde fois la masse du Soleil.
La matière environnant e trou noir tombe en tournant sur elui- i et forme parfois
deux immenses jetsde plasmarelativiste(fa teurde Lorentzd'ensemblede l'ordrede 5à
10) de partet d'autredu disque, et de dimensions bien supérieures à elles de la
galaxie-sour e(voirg.1.3).Unfrontde ho eformeàl'extrémitéde ejet,au onta tdumilieu
environnant, et peut-être également au sein de l'é oulement. Les fronts de ho s formés
sont le lieude l'a élération de parti ules hargéeset de l'émission de rayonnement dans
tout le spe tre éle tromagnétique. On parle alors de Noyau A tif de Galaxie (en anglais
AGN pour A tive Gala ti Nu leus ). Le noyau de la Voie La tée, ave un trou noir
de 3millions de masses solaires,n'est pas ouplus a tif.
L'évolution temporelle de l'émission
γ
est un indi e de l'a tivité d'a rétion et du mé anisme de rebond , en ore mal ompris. La forme pré ise du spe tre est bien sûrliée à lanature des parti ules a élérées etaux mé anismes d'a élération et d'émission.
De plus,une hypothèse géométriqueest aujourd'huiinvoquée pour expliqueraue ertains
AGNsonttrèsbrillantsen ondesradio(radiogalaxies),etd'autres pluttdans ledomaine
γ
(blazars) : l'angle formé par l'axe du jet et l'axe d'observation déterminerait la part du spe tre ee tivement observée (voir g. 1.4), les rayonsγ
étant émis au sein du jet etdans lesens du dépla ementde lamatière,alors quelesrayonnementsde plus grandesFigure 1.4 S héma de NoyauA tifde Galaxiepermettantde regrouperlesdiérentes
lasses d'objets observés[3℄.
Émission diuse
La Voie La tée est onstituée d'étoiles, de poussière, et de gaz très ténu. Elle est
ontenue dans un nuage sphérique de gaz en ore plus ténu, appelé halo. Par intera tion
ave desparti ules hargéesénergétiquesissuesdesour espluslointaines, egazémetaussi
du rayonnement
γ
, dit dius, qui onstitue 80% du rayonnement observé. Les sour es pon tuelles trop lointaines ou trop faibles pour être distinguées parti ipent aussi à erayonnement.
Matière noire
Cette ontribution au rayonnement
γ
astrophysique est un peu à part des autres puisqu'il ne s'agitpas i id'a élération de parti ules hargéesémettantde lalumièreparintera tion ave le hamp magnétique.
Depuislesannées70,less ientiquessont àlare her he de e qui onstitue l'essentiel
de lamassede l'Univers. Ilressortdes observationsqu'environ90%en massede l'Univers
est invisible, 'est-à-direque ettematièren'émetpasderayonnementéle tromagnétique,
elle est don dite noire . Sa nature est in onnue, on sait juste qu'elle n'est pas
on-stituée de mêmes parti ules que la matière usuelle sinon elle émettrait de la même
manière.Plusieurs andidats sont proposés, selon diérentes théories. Celles- iproposent
de ompléter le modèle a tuel de la physique des parti ules, dit Modèle Standard, en
ajoutant es parti ules eten dé rivantleurs intera tions ave les parti ulesdéjà onnues.
Les parti ules de matière noire, omme toutes les autres, ont a priori une durée de
vie nie,etpeuventdon sedésintégrer,ouinteragirentre elles. Ces réa tions produisent
d'autres parti ules plus légères, et éventuellement des rayons
γ
, selon un spe tre bien déterminé. Une méthode indire te pour dé ouvrir es parti ules onsiste don à étudiere rayonnement,mais ilest enprin ipetrès faible,don di ileàdistingueraumilieudes
1.1.3 Astronomie
γ
Plusieurs expérien es passées, présentes, et futures ont pour objet l'étude dire te du
rayonnement osmique hargé. Je vais me on entrer i i sur l'étude en rayons
γ
, don indire te, des sour es de e rayonnement hargé, et l'eet de e fond hargé sur lesobservations
γ
.Lerayonnement
γ
astrophysique ne traverse pas l'atmosphère.Les photons in idents interagissent ave le hamp éle trique auprès des noyaux des molé ules d'air pour seonvertir en paires
e
+
+ e
−
. Cette réa tionprimairea lieudans la hauteatmosphère.
Téles opes au sol pour les très hautes énergies
Silesparti ulesainsi rééessontassezénergétiques,elles peuventinteragiren oreave
les molé ules de l'atmosphère, émettant de l'énergie sous forme de photons
γ
d'énergie moindre.Ceux- ise onvertissent en paires,ainside suite,formantunegerbeéle tromag-nétique ( onstituéede paires
e
+
+ e
−
et dephotons) qui sedéveloppeets'élargitjusqu'à
e que les photons émis ne puissent plus se onvertir, et que les
e
+
+ e
−
réés
n'émet-tent plus de photons
γ
. La gerbe a alors son extension maximale, vers 10 km d'altitude en moyenne. Les parti ules hargées dans la gerbe se dépla ent dans l'air à une vitessepro he de
c
, vitesse de la lumière dans le vide, et supérieure à la vitesse de la lumière dans l'airv
air
= c/n
air
. Elles émettent alors une lumière bleue ténue, appelée lumière erenkov, dans un n ne orientédans le sens de leur dépla ement[4℄.Lalumièreerenkovissuedephotonsin identsd'énergiesdel'ordreduTeVest
observ-able au sol,par des nuits laires etsans Lune, en l'absen e de pollutionlumineuse. Dans
des expérien es telles que
HESS
1, ou bientt
CT A
2par exemple, la lumière erenkov
est olle tée par un ensemble de grands téles opes (àmiroirs omposites), puis aptée et
ampliée par un ensemble de photomultipli ateurs ( améra au point fo al).
L'obser-vation par plusieurs téles opes permet de re onstituer haque gerbe en 3 dimensions, et
ainsi dere onstruirel'énergieetladire tiondel'événementin ident.Ce sytèmeest pré is
et sensibleà des sour es faiblesmais le hamp de vue de l'observatoire est réduit[5℄.
Uneautre possibilité est la onstru tiond'un réseau de réservoirsd'eau, ommedans
l'expérien e
HAW C
3par exemple. L'indi e de l'eau est plus élevé que elui de l'air et
lesréservoirs bien ouverts. Le rayonnement erenkov dû àlapropagationdes parti ules
rapidesdans l'eau est don plus fa ilement olle téet aptépar lesphotomultipli ateurs.
Cesystèmepermetuneobservation ontinuedetoutle ielobservable,maisestmoins
sen-sible.Leseuild'énergieestaussiplusélevé,puisque esystèmené essitequelesparti ules
de lagerbe (et pas leur lumière erenkov) atteignent lesdéte teurs.
Les rayons osmiques hargés produisent aussi des réa tions en haîne. Les gerbes
hadroniques issues des protons et ions sont beau oup plus larges que les gerbes
éle tro-magnétiques venantdeséle trons etdes photons. Quantauxmuons,issus pourlaplupart
des gerbeshadroniques,atteignentlesolsanss'êtredésintégrés,etsedémarquentparune
signature propreetnette.
1. High-Energy Stereos opi System , réseau de 4 téles opes erenkov, basé en Namibie et en
fon tiondepuis2003.
2. erenkov Teles ope Array , projet européen (devenu mondial) de grand réseau d'imageurs
erenkov
3. HighAltitureWatererenkovexperiment,réseaudedéte teursàeauaméri ano-mexi ain,suite
Figure 1.5 Sensibilité,exprimée en uxénergétique en fon tion de l'énergie(en GeV),
de diversobservatoires
γ
[6℄:F ermi
/LAT(GLAST),lesréseauxd'imageurserenkov a tuels (HESS
,V ERIT AS
etMAGIC
), ainsi que le futur réseauCT A
et le premier observatoire de e typeW hipple
, enn le réseau de déte teurs à eauMilagro
et son su esseur futurHAW C
(ave en pointilléslasensibilitéprédite après 5ans).Téles opes embarqués pour les hautes énergies
Les
γ
d'énergie plus faible, au-dessous de quelques dizaines de GeV, forment une gerbe trop petite pour être bien observée depuis le sol.Il est don né éssaire d'élever ledéte teur à l'aide d'un ballon ou d'un satellite. De plus, le ux des
γ
roît quand leur énergie diminue, si bien qu'il est possible d'étudier le iel enγ
entre quelques MeV et quelques entaines de GeV à l'aide d'un déte teur embarqué, ayant don une surfa e deolle tionassez petite.
Lefon tionnementde l'instrumentLATàbord del'observatoire
F ermi
,estexposé au hapitre2.Sonprédé esseur, letéles opeEGRET
(Energeti Gamma-RayExperiment Teles ope ) à bord de l'observatoire spatial CGRO ( Compton Gamma-RayObserva-tory ) de la NASA, a permis l'étude du iel
γ
entre 20 MeV et 30 GeV de 1991 à2000 (voir arte 2.15 p. 46). Sa surfa e de olle tion était un peu réduite (1500 m2
) et le
temps mort de sa hambre àétin elles assez important(100ms), ependantun atalogue
de 271 sour esapu être établiet aservide référen epour lesobservations du LAT [7℄.Il
omprend 6 pulsars,93 AGN, et presque 170 sour es non identiées.
Depuis avril 2007, l'instrument AGILE ( Astro-rivelatore Gamma a Immagini
Leg-gero), projetdel'Agen eSpatialeItalienne onçusurlemêmeprin ipequeleLATmais
1.2 Les sursauts
γ
Lessursauts
γ
sont des bouéesbrèves etintensesde rayonnement, parmilessour es lesplus brillantes du ielX-γ
,dé ouvertes parhasarden 1969 pardes sondes-espions àla re her he d'essaisnu léairesnon-dé larés.Les ampagnes d'observation sesontsu édéesdepuis, voi iquelques ara téristiquesprin ipales quien dé oulent, etleurs onséquen es
théoriques.
1.2.1 Cara téristiques des émissions observées
Émission prompte
Ces sour es tiennent leur nom de leur émission dans le domaine X-
γ
. Il s'agit d'une émissiontransitoire,trèsvariable,présentantun spe trenon-thermiquedontlemaximum(spe tre de puissan e) sesitue entre 100 keV etquelques MeV.
L'expérien e BATSE ( Burst And Transient Sour e Experiment ) à bord de
l'ob-servatoire CGRO de laNASA a notamment permis ladéte tion et l'étude des émissions
promptes X-
γ
(20 keV 2 MeV) de 3000 sursautsγ
environ, de 1991 à2000. La réparti-tion homogène sur l'ensembledu ielde es nombreuses déte tionsa permisde onrmerlanature osmologique des sursauts
γ
.Lesanalyses de es spe tres amenéà ladénition de la fon tion de Band, fon tion ontinue onstituée d'une loi de puissan e atténuéeex-ponentiellementàbasseénergieetd'uneloidepuissan e àhauteénergie[9℄(voirg.1.6).
Le adre théorique dit de la boule de feu , asso ié aux hypothèses de ho s
internes et ho avant , est à e jour elui permettant d'expliquer au mieux les
observations (voir aussi hapitre 5). Dans e adre, un sursaut
γ
a pour origine la for-mation d'un trou noir de masse stellaire. Celui- i a rète la matière environnante et enréémet une partie sous forme de jets de plasma hautement relativistes (
Γ > 100
) et turbulents. Des ho s internes (dus aux variations de vitesse et de densité au sein del'é oulement turbulent) produiraientl'émission prompte variable X-
γ
, et les ho s avant et retour (à l'interfa e ave le milieu environnant) l'émissionrémanente (voir suivant).Les hypothèsesles plus ourantes pour expliquerlaformationdu trou noir de masse
stel-laire sont une hypernova (supernova gravitationnelled'une étoiletrès massivede plus de
30 masses solaires) et la fusion de deux objets ompa ts (étoiles à neutrons ou petits
trous noirs). L'asso iation ee tive d'un sursaut
γ
n'est pas ee tuée d'après l'émission prompte X-γ
.Émission rémanente
L'autre phase d'émission des sursauts
γ
est appelée rémanen e, et onsiste en une dé roissan e du ux, présentantéventuellementdes irrégularités(voirg. 1.7), eta om-pagnée d'un refroidissement du spe tre observé. On l'observe généralement du domaine
radio aux rayons X, pour une période allant de quelques heures à quelques années selon
les as. Les premières observations de rémanen essont assez ré entes : 1997 en rayons X
ave Beppo-SAX, 1999 dans le domaine visibleave Hubble. Depuis 2003, l'observatoire
Swif t
apermisd'observerdenombreusesrémanen esdesursautsγ
,danslesdomainesUVFigure1.6Observationde GRB910503par
BAT SE
etEGRET
[10℄.Gau he : spe -tre depuissan e ombinantlesdonnéesBAT SE
(20keV 2MeV, roix)etEGRET
(2 200 MeV, points). Droite : ourbes de lumièreBAT SE
(en haut) etEGRET
(en bas).En plus de es études, les observations de
Swif t
orent des lo alisations pré ises de es sursauts (rayons d'in ertitudede l'ordre de 0.1' pour XRT, 0.3 pour UVOT) quipermettent un suivi par des téles opes au sol à petit hamp de vue. Ce suivi permet la
détermination du redshift du sursaut
γ
, donnée essentielle à la plupart des travaux de modélisation, ainsi que l'identi ation de sa galaxie-hte. Les observations deSwif t
et des téles opesausolontrévélédessursautsγ
pluslointainsquelesgalaxiesetlesquasars lointainsobservables,ave notamment20%desursauts àz > 5
,etunre ordàz
max
≃
8,3 (GRB 090423 [11℄).Lessursauts
γ
pouvant êtreasso iés àdes supernovæ, ouaudevenir d'étoilesmortes, sont un indi ateur de laformationd'étoiles.Du fait de leur luminosité, ilsrendenta es-sibles à l'étude une partiede l'Univers trop lointainepour être observable autrement. Le
projet fran o- hinois
SV OM
( Spa e Variable Obje ts Monitor ), qui devrait débuter les observations vers 2013, a notamment pour obje tif l'étude des sursautsγ
lointains : l'observatoirespatial embarquera deux déte teurs de rayons X-γ
à grand hamp de vue pour la déte tion et l'étude des émissions promptes, et un téles ope X et un visible-IRpour l'observationdes rémanen es. Leprojetin lut aussi des téles opesausol, pour
per-mettre le suivi rapide des rémanen es visible-IR et la détermination des redshifts pour
Figure 1.7 Émission rémanente de GRB 090423 [11℄, observée en rayons X par
Swif t
(BAT en yan, extrapolé à la gamme d'énergie XRT; XRT en magenta), et dansdiérentes bandes en infrarouge par 4 grandstéles opes ausol.
Figure 1.8 Distribution intégrée de redshifts de sursauts
γ
[12℄ : observations deSwif t
(rouge)etantérieures (bleu).Letraitmixtereprésenteuneprédi tionthéoriquedela distribution des redshifts de sursauts
γ
,supposantque leur répartition suit letaux de formation d'étoiles.Figure 1.9 Courbe de lumière de GRB 940217 [13℄. Observations de Ulysses (traits
noirs) et d'
EGRET
(points rouges), et énergies des événements observés parEGRET
.1.2.2 Observations à haute énergie
Le téles ope
EGRET
, préde ésseur du LAT, a ouvert la voie des observations de sursautsγ
àhauteénergie.Cinqsursautsγ
observésparBATSEontmontréuneémission signi ativeau-delàde 30MeV. On peut notammer iter :GRB940217(voirg.1.9et[13℄)amontréuneémissionprompteau-delàde100MeV
simultanéede l'émissionobservée dans lagammeX-
γ
, ainsiqu'une prolongationde ette émisson de haute énergie jusqu'à l'o ultation par la Terre après 15 minutes,et un photon tardifde haute énergie(18 GeV après 75min).
GRB 941017(voirg. 1.10et[14℄)amontré une omposantespe traleadditionnelle
visible à haute énergie dans
EGRET
, dont l'évolution temporelle semble dé or-rélée de l'émissionobservée ave BATSE, habituellement asso iée au rayonnementsyn hrotron des éle trons.
La première observation favorise l'hypothèse de plusieurs régions et mé anismes
d'émis-sion. La se onde en ourage les modèles hadroniques, dans lesquels la omposante keV
MeV asso iée au syn hrotron des éle trons et la omposante additionnelle asso iée au
pro essus hadroniques sont dé orrélés.
Peu de sursauts de
γ
observés>
100 MeV avantF ermi
, etbeau oup de questions en suspens :voilàle ontexte des observationsde sursautsγ
àhauteénergieqveF ermi
et le LAT.Figure1.10Spe tresde puissan ede GRB941017dans diérentsintervallesde
l'émis-sion prompte :
T
0
+
-1814 s(a), 1447 s(b), 4780s ( ), 80113 s (d), 113 211 s (e) [14℄. Observations deBAT SE
( roix) etd'EGRET
(points).2.2.2 Du photonauxdonnées nales . . . 34
2.2.3 Performan es . . . 41
2.2.4 Chaîned'analysestandard . . . 43
2.2.5 Résultats aprèsdeux ans. . . 46
2.3 Le Gamma-ray Burst Monitor . . . 50
2.3.1 Des ription del'instrument etperforman es . . . 50
2.3.2 Déte tion etlo alisation desour estransitoires . . . 52
2.3.3 Complémentarité ave leLAT . . . 53
Les résultats d'
EGRET
ont montré que le ielγ
était ri he en sour es variées de rayonnemementγ
. Ils ont aussi montré la né essité d'un instrument plus performant : plus sensible,ave une résolution angulaire plus ne etun temps mort plus faible.L'ob-servatoire
F ermi
est e su esseur, de plus grande taille qu'EGRET
et basé sur des te hniques plus ré entes. Depuis un peu plus de deux ans, il fournit une grande part desrésultats d'astronomiede haute énergie.
L'observatoire
F ermi
embarque deux instruments omplémentaires: leLargeArea Teles ope(LAT) pour l'astronomieγ
de 20MeVàplus de300 GeVetleGamma-ray Burst Monitor (GBM) dédie à la déte tion et à l'étude des sour es transitoires entre8 keV et 40 MeV. Ce hapitre présente su essivement es deux instruments : prin ipe,
Figure 2.1 Positions de
F ermi
(à l'est des Antilles) etSwif t
(au large du Brésil) sur leurs orbites respe tives [15℄. À et instant les deux satellites sont dans l'ombre dela Terre : le terminateur est indiqué par la bande sinusoïdale bleue, et la zone é lairée
est repérée par le Soleil au-dessus de l'Indonésie. L'orbite de
F ermi
est très similaire à elle de l'observatoireSwif t
et les hamps de vue du GBM et du BAT se re ouvrent fréquemment, e quifavorise lesdéte tions ommunes de sursautsγ
.2.1
F ermi
sur son orbiteDepuis son lan ement en juin 2008 de Cape Canaveral en Floride, l'observatoire
F ermi
est sur une orbite basse à 565 km d'altitude, qu'il par ourt en 1 heure 30 (voirg. 2.1). Il reste loindes ples, son orbiteétant in linéede 25
◦
par rapport àl'Équateur.
2.1.1 Modes d'observation
Deux modes d'observation sont possibles. Le mode normal onsiste à observer en
ontinu l'ensemble du iel. Le satellite est onstamment in liné à 50
◦
de son zénith 1
,
et bas uleentre Nord etSud au début de haque nouvelleorbite. Dans e mode, leLAT
ouvrel'ensembledu ielendeux orbitessoittroisheures, haquedire tionétantobservée
au total pendant environ30 minutes.
Il existe aussi un mode pointé, dans lequel la sour e d'intérêt est maintenue à10
◦
de
l'axedevisée 2
,tantqu'ellereste20
◦
au-dessusdel'horizon.Detellesobservationspeuvent
être a tivées par une requête soumise par les observateurs et transmise au satellite, on
parle alorsde ToO(Targetof Opportunity). On peut iter par exemple:2jourspour
la période d'a tivité de 3C454.3 en avril 2010, 4 jours pour l'a tivité de la nébuleuse du
Crabeen septembre 2010(voir[16℄ pourplus d'informationssur lesobservationspointées
de
F ermi
). Il est aussi possible de programmer des repointés à dé len hementautoma-tique, pour assurer5heures de suivide sursauts
γ
brillants.Ce deuxièmemode d'obser-vation pointée est nommé ARR ( Autonomous Repoint Request ) et sera détaillé auhapitresuivant.Lesmouvementsde bas uleet lesobservationspointées suiviesutilisent
le ouple gyros opique des roues d'inertiedu satellite. D'autres variations de pointé sont
aussi ee tuées pour éviter quel'instrumentreste fa eauSoleil e quisaturerait les
pho-1. D'abordxéà35
◦
, etangledebas uleaétémodié,and'optimiserlerefroidissementdusatellite
sanstropaugmenterla ontaminationdesobservationsparl'atmosphère terrestre.
Figure 2.2 Haut : Position de l'anomalie sud-Atlantique, vue à une altitude de 560
km environ par lesatellite
ROSAT
, en 1990 [17℄. Bas :Orbite deF ermi
et ontour de la SAA adopté,dé rit par un dodé agone.tomultipli ateurs. Les observations pointées de longue durée ae tent l'instrument : les
fa es du déte teur sont plus longtemps exposées au ux de parti ules se ondaires issues
de l'atmosphère terrestre etleur température augmente. Ce iae te légèrementles
sous-déte teurs, ainsi que l'horlogede bord (voir plus loin).
2.1.2 Champ magnétique terrestre
Presque à haque orbite, le satellite passe dans la zone de l'anomaliesud-Atlantique
(SAA pour South Atlanti Anomaly ), où le hamp magnétique est plus faible à
l'altitude de l'orbite (voir g. 2.2). Ce i est dû au fait que le ple magnétique et le ple
géographique terrestres sont éloignés de plusieurs entaines de km. Don une ligne de
hamp est plus pro he de la surfa e terrestre d'un té du globe que de l'autre, et 'est
dans ette zone que la einture de Van Allen est au plus près. Les ux de rayonnement
osmique y sont plus importants qu'ailleurs, et les déte teurs sont éteints pendant la
traversée, en parti ulier les photomultipli ateurs.
La non- on entri ité de la magnétosphère et de l'orbite de
F ermi
implique que le satellite traverse les lignes de hamp au ours de son orbite. Pour se repérer on utiliseles paramètres
B
etL
de M Ilwain [18℄.B
est l'intensité du hamp magnétique au point onsidéré (en Gauss).L
est la distan e de la ligne de hamp ourante au entre de la Terre prise à l'équateur (en unité de rayon terrestre), dans l'approximation dipolaire.L'atténuationdu spe trede rayonnement osmiquegala tiquevu parle satelliteest don
Figure2.3Haut:évolutionsur unejournéede lavaleurdu paramètre
L
de M Ilwain à la position du satellite. Bas : évolution sur la même période de l'énergie de oupuredu spe tre de rayonnement osmique déduite de
L
. Les ux d'énergie inférieure à ette oupure sont atténués. L'unitédeL
est lerayonterrestre moyen (R
=6371km),d'où les valeurspro hes de 1. Lespériodes sans données sont dues aupassage dans la SAA.Photon Energy (eV)
7
10
10
8
10
9
10
10
10
11
−2
10
Figure 2.4 Se tions e a es d'intera tions photons-matière, en fon tion de l'énergie
du photon in ident pour deux types de noyaux ibles (g. 1 et tab. 6 [19℄). Gau he :
arbone. Énergies de photon omprises entre 10 eV et 100 GeV. Droite : tungstène.
Énergies de photon omprises entre 100 MeV et 100 GeV. Les valeurs expérimentales
sont omparéesaumodèlepourle asdu arbone.Lesdiérentes omposantes dumodèle
sont représentées. L'absorption photoéle trique
τ
domine la diusion Rayleighσ
COH
à basse énergie. Ensuite 'est la diusion Comptonσ
IN COH
qui domine. Enn la réation de paires due au hamp du noyauκ
n
domine elle due au hamp éle troniqueκ
e
et la photoabsorption nu léaireσ
P H.N.
.2.2 Le Large Area Teles ope
2.2.1 Une expérien e de physique des parti ules dans l'espa e
Pourunphotond'énergiesupérieureà2,044MeVren ontrantunmatériauquel onque,
la réa tionsuivante est possible :
γ
(+ hampéle trique d'un noyau)−→ e
+
+ e
−
Lase tione a ede etteréa tionestd'autantplusélevéequela hargedesnoyaux ibles
est importante. Ainsi l'énergie à partir de laquelle ette réa tion devient prépondérante
sur ladiusion Compton est aussi plus faible(voir g. 2.4).
Le LAT [20℄ est onçu pour observer ette réa tion. Sur le prin ipe des expérien es
de physique des parti ules menées sur Terre auprès des a élérateurs, le LAT omprend
un traje tographepour repérer lestra eslaisséespar lesparti ules hargées(entre autres
lespaires
e
+
e
−
issues des photons)etd'un alorimètreéle tromagnétiquepour lamesure
d'énergie (voir g. 2.5).Un déte teuranti- oïn iden e permet de re onnaîtreetrejeter la
plus grandepartiedesrayons osmiques hargésin idents.Ceux- inesontpasenregistrés
sauf à des ns d'étalonnage.
Lastru ture du LATest modulaire(voirg. 2.5): 16tours(respe tivement modules)
identiques onstituent le traje tographe (respe tivement le alorimètre), ha une divisée
X
Y
0
1
2
3
7
6
5
4
8
10
11
15
14
13
12
9
Z
Panneau solaire
Panneau solaire
Figure 2.5 Vues s hématiques du LAT. Gau he : vue de dessus. Les 16 tours sont
identiées et les axes du repère instrumental sont indiqués. Droite : vue é latée. Une
tour du traje tographe au-dessus du module orrespondant du alorimètre sont mises
en éviden e. Le déte teur anti- oïn iden e (tuiles grises) est protégé par un dme
anti-mi rométéorites (en jaune) (g. 1[20℄).
in idente. Cela permet aussi une ertaine redondan e de l'information, don une plus
grande abilitéde l'instrument àlong terme.
Le traje tographe (TKR pour tra ker )
Le traje tographe du LAT se ompose de 16 tours identiques. Cha une est un
em-pilement de 18 tiroirs omprenant une ou he de tungstène (W) pla ée entre deux
plaques de 24 pistes de sili ium (Si) (voir g. 2.6). La harge importante du tungstène
favorisela onversiondes photons. Les
e
+
et
e
−
réés,en traversant lespistesde sili ium,
ydéposentassezd'énergiepour réerun ourantéle triquedanslesemi ondu teur.
L'ori-entationalternée despistesde sili ium(selonlesaxesXetY dudéte teur)etlastru ture
modulairede l'ensemble permettentde lo aliser haque petit déptd'énergie, l'ensemble
de es impa tsformantlatra e laisséepar haque parti ule. Lesdire tions des tra esdes
e
+
et
e
−
permettent de re onstruire la dire tion du photon in ident. Le faible rapport
hauteur/largeur (= 0,4) du traje tographe onfère au LAT son large hamp de vue (2,4
sr dans l'analyse usuelle,voir 2.2.3).
L'épaisseur de la ou he de tungstène varie entre les tiroirs. Elle est ne (0,03
X
0
) dans les 12tiroirs supérieurs pour limiter les diusions multiples des parti ules hargéespar le onvertisseur, ar elles- i dégradent la résolution angulaire. Dans les 4 suivants
elle est plus épaisse (0,18
X
0
) pour augmenter la surfa e e a e, en parti ulier à haute énergie. Les deux derniers tiroirs en sont dépourvus, e qui limite les pertes d'énergiedes parti ules et permet une bonne re onstru tion de leurs traje toires. Les événements
(photons, parti ules hargées) dontlatra e démarre dans unedes 12 ou hes supérieures
Figure 2.6 S héma de prin ipe du traje tographe (g. 5 [20℄). La omposition d'un
tiroir ( tray ) et les espa es relatifs entre les diérentes ou hes le omposant sont
représentées, ainsi que l'alternan e d'orientation des pistes de sili ium. Plusieurs as de
onversion et déte tion de photons sont envisagés. (a) Cas idéal d'une onversion dans
la ou he de tungstène : lespistes de Si sontpla ées immédiatement au-dessous, auplus
près, pour que la lo alisation du point de onversion soit le moins possible ae tée par
les diusionsmultiples( as e). (b) Les pistessont assez étroites(228
µ
mde largeur)pour permettre de distinguer lesdeux tra es, e qui améliorelarésolution angulaireet lerejetde rayons osmiques ne laissant qu'une tra e primaire. Ce i permet aussi de déte ter les
rares onversions n'ayantpas lieudans letungstène ( as e). ( ) Les ou hes de tungstène
ne ouvrentpaslesespa esentrelespistesdeSipourlimiterles onversionsmallo alisées.
Ces dernières n'ont lieuqu'aux extrémitésdes zonesa tives( as d).
Une parti ule hargée qui traverse le traje tographe laisse de l'énergie par diusion
dans les ou hes de onvertisseur qu'elle traverse. Ces dépts sont omptabilisés dans
l'estimation de l'énergiede laparti ule(éventuellement du photon) in idente, l'épaisseur
de la ou he de tungstène traversée et l'angle d'in iden e sont pris en ompte. Pour des
photons d'énergie inférieure à 80 MeV 'est la seule donnée utilisable, les se ondaires de
es événements n'atteignant pas le alorimètreen général.
Silebruitéle tronique dansunepiste dépasse leseuil orrespondantaupassaged'une
parti ule hargée, ettepistedevientinutilisable.Ce idiminuel'e a itédedéte tiondes
tra esetdon dégrade unpeulasurfa ee a eetlarésolutionangulairedel'instrument.
La fra tion de pistes à ignorer reste plus faible que 10
−
4
à e jour, ainsi l'eet de e
vieillissementest en ore négligeable.
Le alorimètre (CAL)
Le alorimètre, situé au-dessous du traje tographe, est formé de barreaux d'iodure
de ésium (CsI) dans lesquels les parti ules hargées développent une gerbe et déposent
une grandepartie de leur énergie.Le matériau ainsi ex ité s intille,et la olle tionde la
lumière par diérentes photodiodes aux extrémités de haque barreaupermet la mesure
Figure 2.7 Gau he : Vue é latée d'un module du alorimètre du LAT (g. 6 [20℄).
Droite :Asymétrie de la olle tionde lumière de s intillation due au passage de muons
dans un barreau du alorimètre,en fon tionde lapositionde l'impa tsur lalongueur du
barreau. L'asymétrieestexprimée ommelelogarithmedu rapportdestensionsmesurées
aux extrémités du barreau. Test ee tué avant lan ement à l'aide de muons se ondaires
du rayonnement osmique. (g. 7[20℄).
À haque extrémité de haque barreau se trouvent deux photodiodes. Le ourant de
haque photodiode est amplié par deux gains, les 4 anaux disponibles permettent de
ouvrir entièrement la gammed'énergie déposée : de 2MeV à70 GeV par barreau. Pour
haque événement, seul le anal le plus adapté est lu, aux extrémitésde haque barreau
atteint.C'est ladiéren e d'intensité lumineuse entre lesdeux extrémités qui permet de
situer pré isément haque dépt. On lit la totalité des voies du alorimètre de manière
périodique pour l'étalonnage : si au une parti ule ne passe dans le déte teur au même
moment on lit la tension en l'absen e de signal. La moyenne de la distribution de es
le tures répétées donne, pour haque voie, le piédestal, valeur à soustraire de la tension
lue pour onnaître laquantité d'énergie ee tivement déposée. La moyenne et la largeur
de ette distributionsont déterminées par lebruit éle tronique.
La mesure et la lo alisationde haque dépt d'énergie permet d'aner la mesure de
l'énergie et de la dire tionde la parti ule in idente. Le pro édé est itératif: la dire tion
de l'événement est d'abord donnée par le bary entre des dépts d'énergie dans le CAL
et lesdeux premiersimpa ts dans le TKR. Cette informationest utiliséepour modéliser
la forme de la gerbe, e qui permet de orriger le dépt d'énergie mesuré en tenant
ompte des pertes dans les intersti es et de la partie non- ontenue dans le déte teur (la
profondeur du CAL est de 8,6
X
0
). Cette estimation de l'énergie permet enn d'aner la mesure de dire tion dans le TKR, les probabilité de diusions multiples diminuantave l'énergie de la parti ule in idente. La modélisation de la gerbe fournit aussi une
informationsurlanaturedel'événement:unegerbehadroniqueestpluslargeparexemple
qu'une gerbe éle tromagnétique, e qui permet de re onnaître une partie des protons et
ions du rayonnement osmique.
Le bruit éle tronique, qui détermine les piédestaux, augmente ave la température,
et aussi éventuellement ave le temps. Quand le bruit est plus important que la
Figure 2.8 S héma de l'ACD (g. 9 [20℄). 89 tuiles re ouvrent le traje tographe : 25
sur le dessus et 16 sur haque fa e. Pour éviter de laisser des espa es non- ouverts, les
tuiles du dessus se hevau hent dansune dire tion. Dans l'autredire tion, quatre rubans
de bre optique passent entre les tuiles du dessus et des fa es et sont ouplés à deux
photomultipli ateurspla és àleurs extrémités aubas de haque fa e de l'ACD.
signi ativementles performan es du CAL.Les variations de températureobservées lors
d'observationspointéesétaientdel'ordrede2
◦
Cetn'ontpasnonplusae tésensiblement
la mesured'énergie.
Ave le temps, le CsI irradié absorbe une fra tion de plus en plus importantede son
proprerayonnementdes intillation.Ce iréduitl'asymétrieentrelesdeuxextrémitésd'un
barreau, e qui ae te la modélisationde la gerbe. Pour prendre en ompte ette
évolu-tion, des runs dédiés à l'étalonnage sont ee tués tous les 3 mois environ pour mesurer
l'asymétrie dans haque barreau. Les référen es utilisées pour la re onstru tion des
ar-a téristiques des événements sont misà jouraufur et àmesure.
Le déte teur anti- oïn iden e (en anglais ACD)
Un déte teur anti- oïn iden e, formé de tuiles de s intillateur plastique, re ouvre le
dessusetles tésdutraje tographe(voirg.2.8).Cematériaunes intillequelorsqu'ilest
traversé paruneparti ule hargée, e quipermetd'utiliser e sous-déte teur ommeveto.
Dans la logique de dé len hement à bord, haque tour du TKR est asso iée à plusieurs
tuilesdel'ACDpla éesau-dessus.Lesévénementsde hauteénergie(
>
10GeV)réagissant ave lematériaudu alorimètreproduisentdes parti ules se ondaires dans l'ensembledel'instrument, dont ertaines peuvent déposer de l'énergie dans les tuiles de l'ACD. Seuls
les dépts situés dans les tuiles asso iées à la tour d'entrée du photon sont prises en
ompte dans la ondition de veto. Ainsi, seuls
∼
20% des photons de es hautes énergies sont éliminéspar un veto appliqué àleurs parti ules se ondaires ( self-veto ).Chaquetuile de s intillateurest reliéepar des bres optiquesàdeux
photomultipli a-teurs redondants.Lespiédestaux etgainsde eux- ivarientave latempérature. Ils
2.2.2 Du photon aux données nales
En vol : déte tion et pré-ltres
Cha un des sous-déte teurs dé rits i-dessus parti ipe à la déte tion des parti ules
in identes.Le TKRdéte te lepassagedes parti ules hargées(primaires ouse ondaires).
L'ACD,répartienzonesasso iées à haquetour duTKR,déte te l'entréed'uneparti ule
hargée.LeCALmesureledéveloppement des gerbeséle tromagnétiques.Un déptd'au
moins 2MeV est né essaire pour enregistrerlepassagedans un barreau. Deuxseuils sont
dénis pour distinguer le passagede parti ules de haute outrès haute énergie: 100 MeV
et 1GeV par barreau.
Ce i dénitune liste de onditions de base ou trigger primitives :
externe ( ondition non-physique)
solli ité ( ondition non-physique)
périodique : ( ondition non-physique) le ture, dé len hée à une fréquen e de 2
Hz, de l'ensemble des voies du CAL, an de suivre l'évolution de leurs piédestaux
(voirplus haut).
TKR :aumoins troisimpa tsalignéssont né essairespour onserverun
événe-ment.
ROI :ACD en mode veto (voir plus haut).
CNO : granddéptd'énergie dans l'ACD. Ce i sert àdéte ter lesions
relative-ment lourds(
Z > 6
),d'où son nom : CarbonNitrogen Oxgen . CAL-LO :CAL ave seuil à 100 MeV par ristal.CAL-HI : CAL ave seuil à 1 GeV par ristal.
Pour haque événement in ident, la première ondition remplie marque le début d'une
période de 1,5
µ
s appelée fenêtre de trigger, pendant laquelle les informationsde trigger de l'événement seront enregistrées. Les parti ules in identes sont réparties en fon tiondes ombinaisonsde onditions de bases qu'elles remplissent,ou trigger engines (voir
tab. 2.1). Par exemple, un photon d'origine astrophysique remplit d'abord la ondition
TKR, puis éventuellement CAL àl'un oul'autre seuil si son énergie est susante etson
in linaison pas trop importante, ela sans a tiver le veto de l'ACD, e qui orrespond
typiquement autrigger enginenuméro 7.
Unepremière étapedu rejet du rayonnement osmique adon lieui i.Sila ondition
ROI est remplie lapremière, e qui orrespond à un rayon osmique hargé,l'événement
n'est pas gardéen mémoire.Cette ondition peut être rempliependant lafenêtre de
trig-ger ouverte par un photon, si une parti ule hargée arrive pendant que ette fenêtre est
en ore ouverte. La ondition CNO ne doit pas non plus être remplie la première, ela
orrespondrait à un rayon osmique de haute énergie. La ondition CAL LOne doit pas
être remplie la première non plus, ela orrespond à des photons ou parti ules hargées
de haute énergie provenant de laTerre oudu rayonnement osmique Gala tique,qui
at-teignentleCALparledessousoulean .Commeilsnepassentpasd'abordparl'ACDon
ne peut pasdistinguer lesphotons desparti ules hargéesdon ilvaut mieuxtoutrejeter.
Les photons et parti ules de très haute énergie (remplissant la ondition CAL HI) sont
moins nombreux, età es énergies onpeut distinguer une gerbe éle tromagnétique d'une
gerbehadronique,ilssontdon retenusetanalysésausol.Pour ertaines ombinaisonsde
onditionsasseztypiques departi ules hargéeson hoisitdenepas gardertousles
35 4 0 0 0 1 x 1 1 1 oui 4 -5 0 0 0 1 x x x x oui 1 249 6 0 0 0 0 1 x x x oui 1 -7 0 0 0 0 0 x 1 0 oui 1 -8 0 0 0 0 0 1 0 0 oui 1 -9 0 0 0 0 0 1 1 1 oui 1 -10 0 0 0 0 0 0 1 1 oui 1 49
Table 2.1 Logique de dé len hement à bord. Chaque ligne indique la omposition d'un trigger engine, ombinaisondes onditions
de base outrigger primitives. Lespréfa teurs appliqués pour la mémorisationdes événements remplissantles diérentes ombinaisons
sontindiqués,ainsiquelenombrede anauxlusà haque boutde haque ristaldu alorimètre.La ombinaisonnuméro3sert ausuivi
mentdes ions du rayonnement osmique malre onstruits don inutiles pour l'étalonnage
de l'instrument.
Chaqueévénement est présenté àune sériede ltres,basés àlafoissur es onditions
de base etsurune re onstru tionsimpliéedes tra esee tuéeàbord :photon,ion
lourd (
Z
=6etplus), MIP pour parti uleau minimumd'ionisation (essentielle-mentdesprotons)etdiagnostique.LeltreMIPn'estutiliséquelorsderunsdédiésoù onse sert du dépt d'énergie onnu de es parti ules omme étalon.Les autres ltres
sont onstamment utilisés. Les ltre ion lourd séle tionne des ions bien re onstruits
du rayonement osmique pour l'étalonnage, notammentde l'é helle de mesure d'énergie.
Leltrediagnostiquepermetdegarderdesparti ulesdetoutesnatures, enappliquant
des préfa teurs sur les ombinaisonsde onditions de base. Le ltre photon applique
une séle tion jusqu'à20 GeV, eta epte tous lesévénements au-delà.
Au sol : re onstru tion et lassi ation
Les données brutes ontiennent des informations basiques telles que : date de
dé- len hement, informationsde trigger, pistes ayant vu l'événement, ristaux lus etdépts
d'énergie. Elle sont enregistrées à bord, et envoyées au sol 6 à 8 fois par jour, en ordre
quel onque, via leréseaude satellites
T DRSS
(Tra kingand DataRelay Satellite Sys-tem ) et ses antennes radio au sol [21℄. Les données brutes sont transmises au entrede al ul du
SLAC
, où le traitement peut ommen er : re onstru tion des tra es et des vertex, al ulde l'énergiedesparti ules in identes.Lesparti ulessont lasséesparnatureprobable en fon tion des étapespré édentes. Ce pro essus de re onstru tion etde
lassi- ationsuit un réseaude neuronesde type lassi ationtree [22℄.Lesbons andidats
photons sont onservés pourl'analyse. Une voiesupplémentaire aété ajoutée ré emment
pour la lassi ation etl'analyse des éle trons etpositrons [23, 24℄.
Les générations su essives de es réseaux de neurones sont appelées Pass . Les
données publiques a tuelles sont issues de la lassi ation Pass6, trois lasses de
andi-dats photons y sont dénies, de moins en moins ontaminéespar le fondde rayonnement
osmique : transient qui maximise le signal des sour es transitoires, sour e prévue à
l'originepour l'étudedes sour espon tuelleseta tuellement inusitée,etdiffuse utilisée
pour l'étudedes sour es permanentes pon tuelles ou étendues. Une lasse extradiffuse
en ore plus pure a été mise au point pour l'étude de l'émission diuse
extragala -tique. La lassi ation Pass7 est a tuellement testée par la ollaboration,en interne,elle
omprend 10 lasses de photons, y ompris des événements re onstruits uniquemement
grâ e auTKR ou uniquement grâ e auCAL. Elle omprend aussi des lasses de leptons,
protons, noyaux d'hélium, et ions lourds lairement identiés. La génération suivante,
Pass8,est en oreen développementetimpliqueune nouvellere onstru tion.Celle- idoit
permettrede diéren ierla ontributiondel'événementre onstruit,de elled'événements
a identels, rayons osmiques hargésayantatteintledéte teurpeude tempsauparavant
et laissé une empreinte dans lessous-déte teurs. Ceux- ipeuvent générer un mor eau de
tra e supplémentaire dans le TKR ou déposer jusqu'à 30 MeV dans le CAL, e qui
dé-grade la qualité des événements re onstruits et diminue don l'a eptan e des lasses de
photons standard. Il s'agit essentiellement de rayons osmiques hargés de basse énergie,
dont leux dépend de laposition du satellitedans le hamp magnétique terrestre, etest
don orrélé au paramètre