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(1)

HAL Id: jpa-00237277

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Submitted on 1 Jan 1877

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Sur la théorie dynamique des gaz

J. Violle

To cite this version:

J. Violle. Sur la théorie dynamique des gaz. J. Phys. Theor. Appl., 1877, 6 (1), pp.175-186.

�10.1051/jphystap:018770060017501�. �jpa-00237277�

(2)

I75

trique

par

rapport à

un

plan vertical,

de

part

et d’autre

duquel

sont deux conducteurs A et B

symétriques

par

rapport

au même

plan,

aux

potentiels V1

et

V2,

on

peut

montrer directement que le

couple

des actions

électriques

a pour

expression ( 1 )

La théorie

qui précède indique

à

quelles

conditions le

rapport y

est

égal

à

1 2.

Il faut pour cela que, par suite d’un

petit déplacement

de

l’aiguille,

l’accroissement de

charge

soit d’un côté

m(V - V1),

de

l’autre, -l1Z(V-V2),

et que sur les conducteurs A et B les variations de

charge

soient

égales

en valeurs absolues à celles des

portions

de

l’aiguille correspondantes.

Ces conditions ne sont

réalisées que dans des cas

très-particuliers.

SUR LA

THÉORIE

DYNAMIQUE DES GAZ;

PAR M. J. VIOLLE.

[SUITE.] J (5:)

II. Le même mécanisme par

lequel

nous avons rendu

compte

du frottement provoque dans un gaz

inégalemen t

chaud le

phéno-

mène de

transport

de la chaleur dit par conductibilité. Si en effet

nous considérons un muer gazeux dont l’une des faces soit main-

tenue à une

température

élevée constante et l’autre face sans cesse

refroidie ,

un

plan quelconque parallèle

aux faces du mur sera

traversé à

chaque

instant par des

molécules ,

non

plus

affectées

de vitesses de translation

différentes,

comme dans le cas

précédem-

ment

considéré,

mais

possédant

une vitesse

d’agitation

variable

suivant la couche d’oû elles viennent. Le mouvement

d’agitation

amènera donc dans la

région

froide des molécules

ayant

une force vive moyenne

supérieure à

celle des molécules au milieu

desquelles

(1) voir Journal de Physique, t. IV, p. 32;.

(2) Voir Journal de Physique, t. VI, p. 73.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018770060017501

(3)

elles arrivent : de

là,

pour les couches

froides,

un

gain

incessant

de force

vive,

c’est-à-dire de

chaleur, qu’il

est

possible

d’évaluer

numériquement.

Le nombre des molécules

qui

viennent de la couche située à la distance x,, et

d’épaisseur dx,

et

qui

traversent en une seconde l’u- nité de surface du

plan considéré,

dans un sens ou dans

l’autre,

est

encore

et leur force vive moyenne

Dans cette

expression,

n, 1 et M sont, à

proprement parler,

des

fonctions de x, par suite de la variabilité des

températures paral-

lèlement à l’axe des .x. La

question

est donc

analytiquement

assez

compliquée.

M.

Clausius, qui

l’a abordée le

premier,

en a donné

la solution

complète

dans un de ses Mémoires les

plus impor- tants (1);

mais cette solution est loin d’étre

simple.

On

peut

remarquer toutefois que la variation de

1,

avec la

température,

dans

la couche

d’épaisseur 1,

n’affecte

qu’infiniment peu

le nombre des molécules

envoyées

par

chaque

tranche

élémentaire;

et que dans la sommation que l’on aura à faire

ensuite,

de zéro à

1,

cette méme

variation

agira

en sens contraire. On

peut donc ,

sans erreur

sensible, regarder,

avec M. ,ïon

Lang (2),

1 comme constant dans

la couche très-mince clue l’on a seule à

considérer;

n devra être alors considéré aussi comme constant dans la même

couche, d’après l’équation

fondamentale de

Clausius,

cc sera donc seul variable. Soit ux la valeur de u dans la couche x, x -f-

dx ;

ux sera lié à la

iritesse ii,

dans le

plan

de

séparation,

(1) CLAUSIUS, Pogg. 4nn., 1862, t. CXV, p. J, et VERDET, Tlléorie mécanique de la chaleur, t. II, p. 58.

(2) VoN L.»G, Einleitung in die theoretische Physik, Braunschweig, 18,3, p. 529.

(4)

I77

par la relation

L’expression

de la force vive des molécules considérées sera

donc

x étant

toujours très-petit,

on

peut

poser

et

On a

donc,

pour la force vive des molécules

envoyées

dans l’unités

de

temps

par la

couche x,

x -f-

dx,

Ces molécules traversent le

plan

et vont au delà

jusqu’à

la dis-

tance l x :

là,

elles

prennent

la force vive

Elles ont donc

perdu

et, pour avoir la

perte

de force vive subie en une seconde par les molécules traversant l’unité de surface du

plan considéré,

on n’a

qu’à

faire la somme des

quantités

ainsi

perdues

par les couches élémentaires

comprises

entre zéro et

1,

ce

qui donne ,

le facteur de dx étant constant dans cet

intervalle,

Si la force vive considérée était la force vive totale des

molécules,

(5)

pour convertir ce tte somme de forces vives en

chaleur ,

il

n’y

aurait

qu’à

la

multiplier

par

l’équivalent calorifique

du travail.

Mais la force vive moyenne du mouvement

d’agitation

n’est

qu’une

fraction

(les ’

environ pour les gaz

simples)

de la force vive totale

moyenne

(1);

il faut donc

employer

un autre

facteur, qui peut

s’obtenir comme il suit :

D’une manière

générale,

la chaleur

possédée

par le

poids

nmg de gaz à la

température

T est

c étant la chaleur

spécifique

à volume constant. Cette

quantité

de

chaleur

peut

s’écrire

ce

qui

montre que le facteur par

lequel

il faut

multiplier

la force

vive du mouvement

d/agitation

des

molécules,

pour avoir la quan- tité de chaleur

correspondante

contenue dans le gaz,

est 2gcT u2.

w

U2

Il vient donc ici pour la

quantité

de chaleur

transportée,

dans

l’unité de

temps, à

travers l’unité de surface du

plan des xy,

et le coefficient de condtictibilité u

défini,

comme

d’habitude,

le

facteur de dx dT dans cette

expression

sera

il sera donc

indépendant

de la

pression,

et

proportionnel

à la

racine carrée de la

température absolue,

comme le coefficient de

e) VERDET, Théorie mécanique de la chaleur, t. II, p. 33.

(2) 1B1. CLAusius trouve pour ce coefficient la valeur

presque identique à celle que nous obtenons par notre calcul approché.

(6)

I79

frottement, auquel

il est lié d’ailleurs par la relation

très-simple

ainsi

qu’il

résulte immédiatement de la

comparaison

des valeurs

de m et de ’Y1.

De cette dernière relation on tire potiru lesvaleurs suivantes

(1):

à zéro et sous la

pression

de

760 millimètres,

la seconde, le cen- timètre et le gramme étant

pris

pour unités de

temps,

de

longueur

et de masse.

D’après

M.

Maxwell,

le coefficient de conductibilité d’un gaz,

comme le coefficient de

frottement,

serait

indépendant

de la pres-

sion,

mais

proportionnel

à la

température

absolue. Les coefficients des différents gaz

présenteraient

à peu

près

les mêmes valeurs rela- tives que nous leur avons

assignées :

les coefficients

de l’oxygène,

de

l’azote et de

l’oxyde

de carbone étant encore sensiblement

égaux,

et

les coefficients de

l’hydrogène

et de l’acide

carbonique

étant res-

pectivement égaux à 7

fois

et 7 9

fois la conductibilité de

l’air ;

niais

les valeurs absolues des

coefficients, auxquelles

arrive M.

Maxwell,

sont sensiblement

plus

fortes que celles que nous avons inscrites

au tableau

précédent.

Si nous passons maintenant à

l’expérience,

nous trouvons d’abord

la conductibilité

indépendante

de la

pression :

MM.

Stefan (2),

(1) On a admis pour c les nombres

e) STEF,’t-.4, Sitzunbasbcrichte der Wiener Akademie, I872, t. LXV, p. 42, et Journal

de Physiqiie, 1873, t. II, p. 148.

(7)

Kundt et

Warburg (’)

et Winkelmann

(2)

ont successivement

reconnu cette

indépendance,

réclamée par toute théorie

dynamique

des

gaz. Relativement

à la variation du coefficient avec la

tempéra-

ture, les observations récentes et

très-soignées

de M. Winkel-

mann

(3) donnent

c’est-à-dire un résultat presque

iden tique

à celui

qu’a

obtenu

M.

Mayer (4)

pour le coefficient de

frottement,

et intermédiaire aussi par

conséquent

entre les deux valeurs

théoriques.

La

grandeur

des coefficients de conductibilité a été déterminée par divers

physiciens d’après

la méthode de

Dulong

et

Petit,

en

observant le refroidissement d’un corps

thermométrique

dans une

enceinte déterminée. Narr

(5)

mesura d’abord les valeurs relatives des

constantes ; Stefan

chercha ensuite la

grandeur

absolue de la conductibilité de

l’air,

pour

laquelle

il trouva rs =

0,000056 (6),

nombre

supérieur

à la valeur

théorique

calculée

plus haut,

mais

égal aux 2 3

seulement du coefficient

exigé

par la théorie de Maux- well

(7).

Stefan trouva en outre que la conductibilité de

l’hydro- gène

é tait

égale à 7

fois celle de

l’air;

Narr n’avait donné que

5, 51.

La mesure de

Stefan,

conforme à la

théorie,

a été confirmée par

les déterminations de MM. Kundt et

Warburg, qui

ont trouvé pour

l’hydrogène

une conductibilité 7, I fois aussi

grande

que celle de l’air

(8). D’après

les mêmes

expérimentateuirs,

la conductibilité

(!) KUNDT et WARBURG, Pogg. Ann., t. CLVI, p. I77, I875, et Journal de Physique, 1876, t. V, p. I2I.

(2) WINKELMANN, Pogg. Ann., I875, t. CLVI, p. 5I4.

(8) WINKELMANN, Pogg. Ann., I876, t. CLIX, p. I77.

(4) Voir aussi OBERMAYER, SitzuTlgsberichte der Wiener Akademie, I875, t. LXXI,

p. 30I, et Journal de Physique, 1876, t. V, p. 32.

(5) NARR, Pogg. Ann., I87I, t. CXLIII, p. I23, et Journal de Physiqw’, I872, t. I ,

p. 203.

( ) 1B1. STEFÀ-.N- négligeait l’influence du rayonnement direct : de là une petite erreur tendant à élever le nombre trouvé pour la conductihilité.

(’ BOLTZMANN, Sitzllllgsberichte der Wiener Ahademie, I872, t. LXVI, p. 332 : la théorie de Maxwell donne ’W o, ocoo55 et non o, 000055, comme il a été publié

d’ahord par suite d’une faut de calcul.

(8) CeLte détermination a été attaquée par lu. Wink-elmann, qui lui a substitué la valeur G, 3.

(8)

I8I

relative de l’acide

carbonique,

évaluée à

0,8

i

par Narr,

ne serait

que

o,59,

sensiblement

plus petite

que ne le veulent l’une et

l’autre

théorie, d’après

une valeur toutefois assez incertaine de c.

MM. Kundt et

Warburg

n’ont malheureusement pas pu donner d’une

façon

exacte les valeurs absolues des constantes, parce

qu’ils

n’ont pas mesuré avec

précision

la valeur en eau de leur thermo-

mètre :

cependant

leur évaluation

approximative

du coefficient de conductibilité de

l’air , 0,000048,

est

remarquablement

concor-

dante

avec

la valeur que nous avons

théoriquement

établie. M. Win- kelmann trouve aussi un

nombre , o,aooo52 ,

peu différent. De nouvelles

déterminations,

et

particulièrement

des mesures

absolues,

sont encore ici nécessaires pour

permettre

de

juger

exactement de l’accord entre la théorie et les faits.

III. Le

phénomène

de la diffusion est une

conséquence

immé-

diate de

l’agitation

des molécules dans les gaz; et, comme cette

agitation

doit amener un

échange

continuel aussi bien entre deux

portions quelconques

d’une même masse gazeuse

qu’entre

deux

masses

différentes,

nous devons admettre

qu’il

y a sans cesse dif- fusion d’un gaz dans

lui-même,

bien que nous ne

puissions

alors

constater le fait directement.

Prenons d’abord ce cas d’un gaz

unique,

et considérons notre

plan

de

séparation

mené d’une manière absolument

arbitraire ,

horizontalement par

exemple,

dans l’intérieur de la masse gazeuse.

La couche

d’épaisseur 1

envoie encore à travers l’unité de surface de ce

plan 1 3 nl u - nit

molécules dans l’unité de

temps ,

ce

qui correspond

à un volume de gaz

tu

entrainé en une seconde de la

région

inférieure à la

région supérieure.

Si nous passons maintenant au cas de deux gaz différents situés de

part

et d’autre du

plan

de

séparation,

des volumes

égaux

des

deux gaz doivent s’écouler dans le même

temps

à travers l’unité de surface du

plan,

pour que la

pression

reste la même des deux côtés.

Nous

admettrons,

avec M. Von

Lang,

que ces volumes

égaux

sont

représentés

l’un et l’autre

par 1 4 ( U1 + u2).

Cela posé,

arrivons au cas

général où,

des deux côtés du

plan,

est

un

mélange

des deux gaz.

Soient a,

et a2 les

proportions

actuelles

des deux gaz au niveau du

plan

de

séparation ,

la somme ai + a2

(9)

étant

égale

à l’unité.

Menions,

de

part

et d’autre du

plan considérer

deux

plans

situés à la distance 1. A cette

distance,

la

proportion

du

premier gaz est ai +

da,

1 d un

côté,

et a, 2013

da1 dz l

de

1 autre ;

par

conséquent,

dans l’une des

régions

limitées aux

plans l,

la

région supérieure

par

exemple,

la

proportion

moyenne du

premier

gaz

est dans

l’autre,

la

région inférieure,

la

proportion

moyenne du

premier

gaz est Prenons sur le

plan

de

séparation

une surface

égale

à l’unité et, pour

simplifier,

suppo-

sons cette surface

rectangulaire. Partageons-la

en deux

rectangles

de surfaces et

imaginons

dans la

T Il-

région supérieure

tout le gaz i au-dessus du

rectangle a1 + I 2 da1 dz l

et tout le gaz 2 au-dessus du

rectangle

1

Inlagi -

nons de même dans la

région

inférieure tout le gaz i au-dessous d’un

rectangle a, + I 2 da1 dz l

1 recouvrant presque entièrement le rec-

2 dz 1 q

tangle correspondant

au gaz i dans la

région supérieure,

et tout le

gaz 2 au-dessous d’un

rectangle

Nous aurons

alors,

à droite et à

gauche,

deux

rectangles n’ayant

chacun sur leurs

deux faces

qu’un

même gaz, et entre ces deux

rectangles

une bande

de surface

da1 dz l

à travers

laquelle

seulement s’efl’ectuera la diffu- dz

sion. Le volume de gaz

passant

à travers cette bande en une se-

conde,

dans un sens ou dans

l’autre,

sera,

d’après

ce

qui précède,

Mais l n’est ni

1,,

ni

/2.

Nous

admettrons,

avec M. Stefan

(1),

que 1 a

précisément

la valeur

qu’il

aurait dans un gaz dont toutes les molécules seraient

égales

entre

elles,

et

égales

à la moyenne des

(1) STEFAN, Ueber die dynamische Theorie der Diffusion der Gase (Sitzllngsberichte

dei- fJ7iener Alrademie der lYissensclzaften, I872).

(10)

I83 molécules des gaz i et 2, de sorte que leur

diamètre p

serait

égal

à la moyenne des diamètres 03C11 et p, des molécules des deux gaz

D’après

la relation connue

on a alors

Le volume de gaz traversant effectivement l’unité de surface du

plan

de

séparation

en une

seconde,

dans un sens ou dans

l’autre,

est donc

et le facteur de

-,-’9

dans cette

expression,

doit être

appelé

le coef--

ficient de

diffusion ,-¥’

si l’on

adopte

pour ce coefficient une défi- nition

analogue

à celle que nous avons admise pour les coefficients de frottement et de conductibilité. On a donc

En divisant le numérateur et le dénominateur par n, on recoiinait facilement que ce coefficient est inversement

proportionnel

à la

pression,

et directement

proportionnel

à la

puissance 2

de la tem-

pérature.

Si l’on compare les valeurs

de 03C8

déduites de cette formule aux

nombres obtenus directement par Loschmidt dans ses recherches

sur la diffusion des gaz sans

paroi

poreuse

(1),

on a :

(’ ) LOSCHMIDT, Sitzungsberichte der Wiener Akademie, 187°, t. LXI et LXII.

(11)

Loschmidt a trouvé aussi le coefficient inversement propor- tionnel à la

pression,

mais directement

proportionnel

au carré de

la

température,

comme le veut la théorie de Maxwell.

Si l’on

partait

des nombres de Loschmidt comme données immé-

diates,

on

pourrait

tirer de la valeur de

03C8,

établie

plus haut,

les

ch emins moyens des molécules dans les trois gaz

hydrogène,

oxy-

gène

et acide

carbonique ;

on trouverait ainsi des nombres presque

identiques

à ceux que nous avons déduits des

expériences

sur le

frottement. Cet accord toutefois est un peu

factice,

car,

ici,

la

théorie,

non moins que

F expérience,

réclame de sérieuses re-

cherches.

IV. La base de la théorie de M.

Maxwell,

c’est-à-dire

l’hypo-

thèse

qu’il

existe entre les molécules une force

répulsive

inverse-

ment

proportionnelle

à la

cinquième puissance

de la

distance,

a été

vivement

attaquée

par

plusieurs physiciens

comme étant en oppo- sition manifeste avec les faits : les recherches de MM. Thomson et

Joule sur le travail intérieur dans les gaz

conduisent,

en

effet,

à

admettre entre les molécules gazeuses une attraction au lieu

d’une

répulsion,

ainsi que le suppose M. Maxwell. Laissant donc de

côté,

sans insister

davantage,

les

conséquences

de cette

hypothèse

par-

ticulière,

nous nous arrêterons seulement aux résultats

qui,

bien

que déduits de la théorie de

l’auteur,

sont

indépendants

du mode

d’action suivant

lequel

on suppose que les molécules

agissent

les

unes sur les autres au moment de la rencontre.

Le

premier

résultat consiste en ce que, si l’on a un

mélange

de

molécules de natures

différentes,

comme le sont, par

exemple

dans

l’air,

les molécules d’azote et

d’oxygène, lorsque,

par un nombre suffisante de

chocs,

un état moyen s’est établi

(lequel persistera

ensuite

indéfiniment), l’énergie

moyenne du mouvement

d’agita-

tion est la même pour

chaque espèce

de gaz : de sorte que, si dans l’un des gaz les molécules sont

plus légères,

elles auront en

moyenne une

plus grande

vitesse

d’agitation.

Ce

résultat, qui

n’est

(12)

I85 autre chose que

l’expression dynamique

de la loi

de Gay-Lussac

sur les volumes

équivalents,

se déduit immédiatement de

l’analyse appliquée

au choc d’un nombre infini de molécules. Dans cette

analyse,

M. Maxwell

procède

un peu autrement que M. Clausius : il ne

remplace

pas dès l’abord les différentes vitesses des molé- cules par une valeur moyenne ; il suppose, pour les

vitesses,

toutes

les

grandeurs comprises

entre zéro et

l’infini,

et cherche comment

ces vitesses se

partagent

entre les molécules. La distribution des molécules

d’après

leurs vitesses est alors exactement la même que la distribution des observations

d’après

la

grandeur

de leurs erreurs,

suivant la loi des erreurs

fortuites,

ou, si l’on veut, que la distri- bution des balles sur une cible

d’après

leurs distances au

point

de

mire, lorsque

un

grand

nombre de balles sont

envoyées

par des tireurs de même force. Le nombre des molécules des groupes extrêmes est excessivement

petit, comparativement

au nombre des

molécules des groupes dont la vitesse est voisine de la vitesse cor-

respondant

à

l’énergie

moyenne. Cette

énergie

moyenne est la même dans les gaz

constituants, lorsque

le

mélange

est arrivé à l’état

d’équilibre.

Le second résultat

auquel

cette

analyse

conduit M. Maxwell se

rapporte

à

l’équilibre

d’un

mélange

soumis à la

pesanteur,

et

peut

s’énoncer ainsi : Dans une colonne verticale de gaz

mélangés,

la -

densité de

chaque

gaz, à une hauteur

quelconque,

est en définitive

la même que si les autres gaz n’existaient pas. C’est la loi formulée

par Dalton

pour un

mélange

gazeux en

équilibre. L’agitation

conti-

nuelle de notre

atmosphère

rend cette loi

inapplicable

au

mélange d’oxygène

et d’azote dans

lequel

nous

vivons, mélange qui,

s’il

était en

équilibre,

devrait

présenter

d’autant

plus

d’azote et d’au-

tant moins

d’oxygène

que l’on s’élève

plus haut,

mais

qui

en

réalité,

sans cesse brassé par les vents, offre une

composition

sensiblement

constante à toutes les hauteurs où l’on a pu l’étudier.

Le troisième résultat est relatif à

l’équilibre thermique

d’une co-

lonne gazeuse verticale. Le calcul montre que cet

équilibre

consiste

dans l’uniformisation de la

température

en tous

points,

la

gravité

ne tendant nullement à rendre la base de la colonne

plus

froide ou

plus

chaude que le sommet. Si l’on trouble momentanément un état de choses devenu

stationnaire,

si par

exemple

on

applique

en un

point

une source de

chaleur,

on rendra bien ainsi momentanément

(13)

une

portion

du gaz

physiquement plus légère

que le reste de la masse, et sous l’action de la

gravité

cette

portion

montera à la

partie supérieure

de la

colonne ;

mais si l’on abandonne les choses à elles-

mêmes,

la

gravité

n’aura aucune influence pour maintenir une iné-

galité

de

température

contraire à

l’équilihre thermique.

Ces conclu-

sions ne sont nullement

applicables

à notre

atmosphère.

Laissant de côté l’action directe énorme de la radiation

solaire, qui dérange

sans cesse

l’équilibre thermique,

nous avons encore ici l’effet des

courants

aériens, qui

tend à amener une distribution des

tempéra-

tures

complétement

différente. L’extrême lenteur de la conduction de la chaleur dans

l’air, comparée

à la

rapidité

du

déplacement

sous

l’action

des vents, rapproche beaucoup plus

la distribution des tem-

pératures

dans

l’atmosphère

de

l’équilibre, appelé

par M. William Thomson

équilibre convectif,

que de

l’équilibre thermique.

Et en-

core cet état

d’équilibre,

dans

lequel

l’abaissement de

température

des couches élevées de

l’atmosphère

est

supposé

uniquement

à

la raréfaction

qu’elles

ont

éprouvée

en

s’élevant,

sans

perte

ni

gain

de

chaleur, depuis

le niveau du sol

jusqu’à

la hauteur

actuelle,

ne

représente-t-il

que

grossièrement

la

réalité,

comme l’a montré der-

nièrement M.

Mendeleef (1).

PROCÉDÉ

POUR MESURER L’INDICE DE

RÉFRACTION

DES

LIQUIDES ;

PAR M. DE

WAHA,

Professeur à Luxembourg.

Supposons

que la face AC d’un

prisme

ait été

étamée,

et que l’on

reçoive

un rayon SI sur son autre face

AB ;

en faisant varier

l’angle d’incidence,

on

peut toujours

arriver à donner au

prisme

une

position

telle que le rayon réfracte IN soit normal à A.C. Dans

ce cas le rayon direct et le rayon de retour

coïncident,

tant à l’inté-

rieur

qu’à

l’extérieur du

prisme,

et

l’angle

de réfraction N’IR

(1) MENDELEEF, Be la température des couches supérieures de

l’atmosphère

(Archives

de Genève, I876, t. LI, p. 2â3).

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