A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T ONG V AN D UC
Forme canonique sur le dual du fibré transverse
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 7, n
o2 (1985), p. 169-177
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FORME CANONIQUE SUR LE DUAL DU FIBRE TRANSVERSE
Tong Van Duc (1)
Annales Faculté des Sciences Toulouse Vol
VII,1985,
P 169 à 177(1)
Laboratoire deMathématiques,
Université de GrenobleI,
Institut Fourier B.P. 74 38402 St Martin d’Hères Cédex.Résumé : On se propose d’étudier
l’algèbre
de Lie deschamps
de vecteursqui
laissent invariante la formecanonique
sur le dual du fibré transverse d’unfeuilletage.
Dans le cas où lefeuilletage
est défini par une
submersion,
on montre que cettealgèbre
de Lie estcomplète
et que sonpremier
espace de
cohomologie
deChevalley
a pour dimension un.Summary :
Westudy
the Liealgebra
of vector fields which leaves the canonical form on the dual of the transverse bundle invariant. If the foliation is definedby
asubmersion,
we prove that this Liealgebra
iscomplete
and that the dimension of its first spaceof Chevalley cohomology
is one.Soit M une variété différentiable connexe,
paracompacte,
de dimension n et de classeC~.
Tous les éléments considérés sontsupposés
de classeC°°.
Soit a unfeuilletage
de codimen- sion q défini par un atlas(u,v,... = 1,...,n-q ; a,b,... = 1,...,q)
dont les fonctions de transition vérifient = 0. Si x EU,
domaine d’une cartelocale,
laplaque
de x, dans U est laaxu
composante connexe de x dans la trace sur U de la feuille passant par x. On dira
qu’un
ouvertU de M est
simple
si lefeuilletage ~~‘U
induit sur U par ~~est simple,
i.e. si:7U
est défini parune submersion r : U ~ V à fibres connexes.
Lorsqu’il s’agit
del’expression
locale d’un élémentquelconque,
on utiliseratoujours
les coordonnées locales dans des cartesadaptées
aufeuilletage.
170
Soient
Q
le fibré transverse et Ll’algèbre
de Lie deschamps
de vecteurs tangents aux feuilles deU~ .
Si X est unchamp
de vecteurs surM,
on notera X la section deQ
définie par X.On
adopte
le vocabulaire suivant relatif aufeuilletage ~ .
Une forme w sur M est dite transversesi
iXw
=0 VX E L ;
eu estbasique
siiXw
=iXdw
= 0 V X E L. Unchamp
de vecteurs X surM est dit feuilleté si Xf est
basique
pour toute fonctionbasique
f sur M. SoientL. l’algèbre
deLie des
champs
de vecteurs feuilletés et~~r
=L~r /L.
Comme L est un idéal de~~r
estune
algèbre
de Lie dont les éléments sontappelés champs
transverses.Un
champ
feuilleté X a pourexpression
locale :celle du
champ
transverse associé X est :_
UA
a
où
(-)
est une base locale deQ.
axa
Soit
(Q*,p,M)
le dual du fibré transverse. Le module des sections deQ*
peut être identifié à celui des 1-formes transverses. Dans une carteadaptée (U,xu,xa),
un élément deQ*
apour
expression
locale ev =zadxa.
Onprendra
comme coordonnées locales dansp (U)
et on obtient ainsi sur
Q*
un atlas dont les fonctions de transition sont de la forme :PROPOSITION.
Q*
est muni d’un * dont les feuilles sont des revêtements des feuilles dePreuve. Les feuilles de ~* sont localement définies par
x~
=z~
= Soit U le domaine d’une carte localequi
estsimple
pour lefeuiletage ~.
Alorsp (U)
estsimple
pour ~*. SoitF* une feuille de
~*
et F =p(F*)
saprojection
sur M. Comme F* rip ’ (U)
est une réunion deplaques,
F Q U est une réunion deplaques.
Donc F est une feuille de~.
SiFj
est uneplaque
deF Q
U, p’ (Fu)
est une réunion deplaques
dont chacune estdifféomorphe
àF.j .
Donc(F*,p,F)
est un revêtement.
Soit X un
champ
de vecteurs feuillet£et 03C6t
son groupe local à unparamètre.
Commechaque ~
est unautomorphisme
defeuilletage
’ induit unautomorphisme (~J
deQ
et(~)
1 est unautomorphisme
deQ*.
Soit X lechamp
de vecteurs associé au groupe local à unparamètre
a pourexpression
localeAinsi
X
est unchamp
feuilletépour le feuilletage *.
Soitl’algèbre
de Lie des re lèvemen ts des éléments de L .On remarque que si un
champ
de vecteurs est tangentaux
feuilles de,
son relève-ment est tangent aux feuilles de
*.
Parsuite,
techamp transverse
X e Cdéfini par !e
relève-ment
X
de X nedépend
que duchamp
transverseX.
On noteraX
techamp
transverseX
etl’algèbre
de Lie obtenue àpartir
de .Sur
Q*
i! existe une 1-forme 03B8qu’on appellera
formecanonique
etqui
est définie par9 a pour
expression
localea Soit C le
champ canonique
surQ*,
sonexpression
locale est C =za
. On aaza
De
l’expression
locale de9,
on déduit la :PROPOSITION. Un
champ
de vecteurs A surQ*
est tangent aux feuilles de~*
si et seulement siSoit
Le l’algèbre
de Lie deschamps
de vecteurs surQ* qui
laissent invariante e. Le faitqu’un champ
de vecteurs(a*,b*,... = 1 ,...,q) appartient
àLe
se traduit par :Il en résulte
qu’un
telchamp
A a pourexpression
locale :et que
D’autre
part,
Ker 6 =L* , algèbre
de Lie deschamps
de vecteurstangents
aux feuilles def7
*. On vérifie facilement queL
est un idéal de Parailleurs,
on remarque que et quel’application
P : ainsi définie estsurjective d’après (6).
D’où leTHEOREME 1. La suite 0 ~
L* ~ Les
Q~
0 est exacte.On remarque que,
d’après (4), l’application
A -~[C,A]
deLe
dans elle-même est unedérivation
qui
n’est pas intérieure.THEOREME 2. Toute dérivation de
L8
est de laforme
A -~[B,AJ
où B EL~
*. Parsuite,
toutedérivation de
Le
est locale.Preuve. Soit D une dérivation de
L~
et soir A EL .
On peut écrireavec
A’,
A" E L *puisque
L * =[L
*,L ] d’après [3] .
Parsuite,
*
Donc
DI
L est une dérivation deL
etd’après [3] ,
il existe B E L tel queDIL * est l’appli-
Donc
Il en résulte que DA =
LBA.
Dans la
suite,
on suppose que lefeuilletage F est
défini par une submersion M ~ N.Alors 0 =
( ~r)*(6N)
où ~r estl’application
deQ
dans T*N induite par ~r etON
est la forme canoni-que sur T*N.
D’autre part, tout élément de
Le
estprojetable
sur N et on a la suite exacte :où
x(N) désigne
le relèvement sur T*N du moduleX(N)
deschamps
de vecteurs sur N.THEOREME
3.Le
=Preuve. Q peut être identifié à
qui
estégale
à sonalgèbre
de Lie dérivée. Parsuite,
= [ ].
Soit A ELe .
On a :où
X,Y E L~.
Donc :avec A’, A" E L .
Soit U le domaine d’une carte locale
adaptée
aufeuilletage.
On choisira U de la forme W X V où V est le domaine d’une carte locale de la variété différentiable N. SoitLe (U) l’algèbre
de Lie des
champs
de vecteurs surp ~ (U) qui
laissent invariante la restriction de e àp ~ (U).
Soit B ~ L03B8(U)
et X =p)*(B).
On posera X =X a a
et B =(A,X)
où A E L et = Xaaxa aZa
Si
Bl = (Al ,Xl)
etB2
=(A2,X2)
sont deux éléments de on a :THEOREME 4. Soit D une dérivation de
Le (U).
Il existe un élémentunique B~
et une constanteunique
k tels queD(B) _ [B~
+kC,B] ,
VPreuve. D induit des
applications
linéairesP,Q,R,S
telles que :D(A,X) _ (P(A) + Q(X), R(A)
+S(X)).
’Le fait que D est une dérivation
implique, d’après (8)
queP,Q,R,S
vérifient leséquations
suivan-tes :
Puisque L *
estégale
à sonalgèbre
de Liedérivée,
on a R = 0. Leséquations précé-
dentes deviennent :
Les
équations a)
etb)
montrent que P et S sontrespectivement
des dérivations deL
et de
X(N) . D’après [3]
et[4] ,
il existe un élémentunique AO
deL ~ ~
et un élémentunique Xo
deX(N )
tels que :L’équation c)
devient :11 en résulte que :
Par suite
On va chercher une relation entre
A0
etX0
en tenant compte du fait queQ
est à valeurs dansL .
On pose:
On en déduit que
Ka
=kza
où k est une constante.Ainsi,
on a :Enfin,
Si l’on pose on obtient :
On
rappelle
que si L est unealgèbre
deLie,
lacohomologie
deChevalley
de L est définie de lafaçon
suivante :- les k-cochâmes sont des
applications
k-linéaires et alternées deLk
dansL ;
- le cobord ôc d’une k-cochaîne c est défini par :
Les 0-cochames sont des éléments de L et les
1-cochycles
sont des dérivations de L.THEOREME 5. Toute dérivation de
Le
est de la forme : A ~[B+kC,A] ]
oùBQ
eL03B8 et
k est uneconstante. Le
premier
espace decohomologie
deChe valley H Le) )
deL03B8 a
poursion un.
Preuve. Soit D une dérivation de Pour tout domaine U d’une carte locale
adaptée,
D induitune dérivation
DU
de de lafaçon
suivante :si A 6
Ln(U)
et ce ~p"’ (U),
= où A’ est unchamp
de vecteurssur
Q* qui
concide avec A dans unvoisinage
de cj.DU
est bien définid’après
le théorème 3.En vertu du théorème
4,
il existeB.j
G et une constantek.j
tels que =V A G Soit U’ le domaine d’une autre carte locale
adaptée
tel que U C) U’~~.
CommeDU
et coihcident sur
p U’),
il en est de même deB.j
et etk.j
= Il existe donc surQ*
unchamp
de vecteurs B tel queB .j
=B.j
et une constante k telle quek .j
=k.j.
Commepour tout A
D(A) a D(A) = [B+kC,A] .
177
REFERENCES
[1]
TONG VAN DUC. «Structure presque-transverse».J.
Diff.Geometry,
14(1979),
215-219.
[2]
A. LICHNEROWICZ. «Surl’algèbre
de Lie deschamps
de vecteurs». Comment. Math.Helvetici 39