A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J EAN C OMBES
Sur quelques propriétés des fonctions algébroïdes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 12 (1948), p. 5-76
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1948_4_12__5_0>
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SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS
ALGÉBROÏDES.
par Jean COMBES
° .
ANNALES
DE LA
F A C U L T É DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE,
POUR LES SCIENCES MATHEMATIQUES ET LES SGIENCES
PHYSIQUES.
INTRODUCTION
L’objet
de ce travail est l’étude dequelques propriétés
des fonctionsanalytiques
uniformes sur une surface de Riemanndonnée, principalement
dans le cas de la surface de Riemann d’une fonction
algébroïde.
Jeprécise
dans ce cas
l’expression
des fonctions considérées. ’L’étude de la distribution des valeurs
conduit,
comme pour les fonc- tions entières etméromorphes,
à laconsidération
de familles de fonctions.Les
principaux
résultats de lathéorie
des familles normales s’étendentaux familles de fonctions uniformes dans un même
domaine non-simple,
ou uniformes dans des domaines
non-simples qui
tendent vers un domainelimite;
en les utilisant dans le cas de la surface de Riemann F d’unealgébroïde
entièrequi
satisfait à certaines conditions relatives à la distri- bution despoints
deramification, j’établis
pour les fonctionsholomorphes
sur F l’existence d’au
plus
une valeurexceptionnelle
finie et l’existence de cercles deremplissage
et de directions de Julia.L’uniformisation des fonctions
algébroïdes peut
s’obtenir par des fonc- tionsautomorphes correspondant
à des groupes fuchsoïdes(groupes
desubstitutions
homographiques
sur z, conservant le cercle!zJ 1,
et dérivésd’une infinité de substitutions
génératrices).
Lespropriétés
des côtés etsommets dés
polygones rayonnés
des groupes fuchsiens s’étendent aux groupesfuchsoïdes,
mais il existe en outre des sommetssinguliers, points
d’accumulation de sommets ordinaires :
j’en distingue
deuxespèces
dontl’une est
toujours
dénombrable et l’autrepeut
avoir lapuissance
du continu. Desexemples
sont construits à l’aide d’une condition suffisante pourqu’un polygone
à une infinité de côtés soitpolygone générateur
d’ungroupe fuchsoïde.
Pour
l’uniformisation, j’emploie
la méthode dereprésentation
conformesur le cercle 1 de la surface de recouvrement S°° obtenue à
partir
6
d’une surface de Riemann donnée S en transformant S en une surface
simplement
connexe S’ par unsystème
convenable de coupures, et en reliant desexemplaires égaux
à S’.Chaque exemplaire
estreprésenté
surun
polygone
fuchsoïdequi,
dans la méthode deKoebe,
n’a pas de sommets intérieurs au cerclez~l =1.
Pour certaines surfaces deRiemann, j’emploie
un autresystème
de coupures,qui
conduit à despolygones
fuchsoïdesadmettant une infinité de sommets adventifs intérieurs au cercle
I z I =1.
Dans tous les cas, la
représentation
est faite par unefonction z,
linéaire-ment
polymorphe
sur S etqui peut
ou bien ne pas admettre .depoints critiques
surS,
ou bien admettre en despoints
donnés despoints critiques algébriques
oulogarithmiques correspondant
à des sommetselliptiques
ou
paraboliques.
Dans lepremier
cas les fonctionsméromorphes
sur S nesont autres que les fonctions
automorphes
du groupe fuchsoïdeobtenu;
dans le deuxième cas on doit
adjoindre
des conditions relatives au compor- tement des fonctionsautomorphes
auvoisinage
des sommetsparaboliques.
Des fonctions linéairement
polymorphes
dutype précédent
intervien-nent dans
l’expression
de la bornequi figure
dans le théorème deLandau,
pour le cas d’un ensemble
quelconque
de valeursexceptionnelles.
Je donnecette borne et
j’applique
la méthode du théorème de Landau aux fonctionsnon
plus holomorphes
maisalgébroïdes
dans un cercle.J’établis ensuite par la méthode de
l’uniformisation,
sur certaines caté-gories
de surfaces deRiemann,
l’existence de fonctionsholomorphes
saufen des
points donnés,
en nombre fini ouinfini, qu’elles
admettent pourpôles
oupoints
essentiels isolés avec desparties principales
données. Le résultats’applique
enparticulier
aux surfacesalgébroïdes.
Il nécessitel’emploi
d’un lemme surl’approximation
des fonctionsholomorphes
dansun domaine
plan
par des fonctionsholomorphes
dans un domaineplus grand.
De ce lemme résulte l’existence dans un domaineplan,
dont la frontièrecomprend
au moins unpoint,
de fonctionsméromorphes
admet-tant des
pôles
et zéros donnés.Je démontre enfin sur certaines classes de surfaces de
Riemann, comprenant
enparticulier
toutes les surfacesalgébroïdes,
l’existenced’intégrales
abéliennes depremière
ou secondeespèce qui
admettent despériodes
données. Ce résultat avait été obtenu parMyrberg
pour certaines surfacesalgébroïdes
entières. Je l’établis en considérant la surface de Riemann étudiée comme limite d’une suite de surfaces dont chacune est uneportion
de surfacealgébrique.
De ce résultat découlentsimplement
l’existence de fonctionsméromorphes
sur une surfacealgébroïde quel-
conque et y admettant des
pôles
et zérosdonnés,
l’existence de solutions pour certaineséquations
entre fonctionsméromorphes (par exemple : E,
Gdonnées,
A et Binconnues),
et une extension de la formule deGauchy
donnant la valeur d’une fonctionholomorphe
dansun domaine
non-simple,
limité par un nombre fini de courbesrectifiables,
au moyen des valeurs sur la frontière.
CHAPITRE 1
GÉNÉRALITÉS.
-- FAMILLES DE FONCTIONSALGEBROIDES
A. - Généralités.1. - Fonctions
analytiques
uniformes sur une surf ace de Riemann :Soit S une surface de Riemann
quelconque
étalée sur leplan complexe (x).
Il est engénéral
commode de la définir comme limite d’une suite de domainesS~~
nonsimples,
mais tels que chacun d’eux ait un nombre fini defeuillets,
un ordre de connexion fini et soit limité par un nombre fini de courbesrectifiables,
et que d’autrepart Si C S2 C ~...
estformée de
points
intérieursqui
sont despoints simples
ou despoints
deramification d’ordre fini. On sait
qu’il
existe une infinité de fonctionsanalytiques y (x)
admettant S comme surface de Riemann(cf.
parexemple Stoïlow, [1], chap. II ) (1).
Les fonctionsanalytiques y(x),
uniformes etrégulières p)
surS,
forment une classeplus générale, puisqu’elles
com-prennent
enparticulier
les fonctionsméromorphes
de x dans le domaine formé par lesprojections
sur leplan (x)
de tous lespoints
de S.L’étude d’une telle fonction au
voisinage
d’unpoint
de la surface(appelé point analytique
etdésigné
par uncouple (xo, yo)
,ousimplement
par
M)
se fait au moyen de la variabled’uniformisation locale
T définiecomme suit
(cf.
. parexemple Valiron, [2]), chap. II) :
:en un
point simple
à distancefinie;
ï =
(x - xo)
’~’~ en unpoint
de ramification d’ordre v - 1 à distancefinie, qui
faitcommuniquer v feuillets ;
1 , ,
’t" -" - en un
point simple
àl’infini;
T
= - J
en unpoint
de ramification d’ordre v - 1 à l’infini.Au
voisinage
dupoint
estdéveloppable
en une série de la forme :le
point
est ditpour ~ pôle
d’ordre p,point ordinaire,
ou zéro d’ordre p suivant que(p
entierpositif).
Le résiducorrespondant
est par définition v a _,, pour un
point
à distancefinie,
- vav
pourun
point
à l’infini.~
est diteholomorphe
ouméromorphe
sur S suivantqu’elle
a ou n’a pas depôles.
. 1. Les chiffres entre’ crochets renvoient à la bibliographie qui termine le mémoire.
2. Les pôles ne sont pas regardés comme des points singuliers.
Si ’}J
est seulementholomorphe
dans unvoisinage
deMo privé
deMo,
et si
Mo
n’est pas unpôle,
lasérie 1 comprend
une infinité de termes àexposant négatif,
etMo
est unpoint singulier
essentiel isolé. La définition du résidu estinchangée.
A l’aide des définitions
ci-dessus,
un certain nombre depropriétés
valables pour les fonctions définies dans un domaine
plan
s’étendent auxfonctions définies dans un domaine
appartenant
à une surface de Riemannquelconque
,S. Leur démonstration fait intervenir soit despropriétés
localesde la
fonction,
soit undécoupage
du domaine enportions planes.
Enparti- culier,
soit un domaine D intérieur à l’un desS,~ (donc
à un nombre fini defeuillets),
limité par un nombre fini de courbes rectifiablesC;
leslignes
de passage seront
supposées polygonales.
Si y (x)
estholomorphe
dans D et continue dans D +C,
si
y (x)
estholomorphe
dans D et surC,
le module maximumde y
dans D + C est atteint sur la
frontière,
à moinsque
nesoit
constante;
si
~ (x)
estholomorphe
dans D sauf en un nombre fini depoints qui
sont des
pôles
ou despoints singuliers
essentielsisolés,
et si~
est continue dans D + C
privé
despoints singuliers,
si
~ (x)
= u + lv’ estholomorphe
dans D + Cborné, / ~
u du > 0(à
moinsque $ ne
soitconstante).
Remarquons
que la dérivée d’unefonction ~ (x) holomorphe
dans undomaine n’est pas nécessairement
holomorphe
dans ledomaine;
mais le théorème . sur , le n ombre des , , zéros ,s’étend,
, le résidu de ,y’(x) y(x) ~( )
en unpoint
de ramificationqui
est zérode $
étant encoreégal
à l’ordre demultiplicité
du zéro.2. - Fonctions
algébroïdes :
_ On
appelle fonction algébroïde
dans un domaine D duplan (x)
une fonction v(x)
définie par uneéauation
de la formeles
A,
étant des fonctions de xholomorphes
ouméromorphes
dans D.Nous supposons que D est le
plus grand
domaine où cettepropriété
desA,
a
lieu,3. U
est une fonctionanalytique
multiforme de x dansD,
à m bran-ches, n’ayant
commesingularités
dans D que despoints critiques algé- briques.
Sa
surface
Riemann F est formée de m feuilletssuperposés, identiques
à
D, communiquant
en despoints
,de ramification d’ordre finim -1,
et réunis par des
lignes
de passagequ’on peut tracer
d’une infinité de manières. Si x décrit un contour fermé C duplan (x)
intérieur àD,
deux branches de y nepeuvent
sepermuter
que si C entoure laprojection
d’unpoint
deramification,
ou bien si D n’est passimplement
connexe et si Centoure. un
point
frontière de D(contour
C non réductible à unpoint).
Il y a donc deux familles de
lignes
de passage : les unescorrespondent
aux
points
de ramification et onpeut
supposer que chacune d’ellesjoint
un
point
de ramification à la frontière deF;
les autrescorrespondent
auxcontours C non réductibles à des
points :
on supposeraqu’elles joignent
deux
points
frontière de F. ,Pour
préciser
le tracé de ceslignes,
dans le cas où D est d’ordre de connexioninfini,
il est commode de considérer D comme limite d’une suite de domainesDm.,
d’ordre de connexionfini,
limités par un nombre fini de courbes rectifiables et tels queDn
(D?‘~, .
On trace d’abord leslignes
de passage sur la surface
Fi correspondant
àDi.
Passant àD2
onprolonge
les
lignes déjà
existantes et on en trace au besoin denouvelles,
mais sansmodifier
Fs :
on obtientF2.
Et ainsi de suite :Il est
permis
de supposer que leslignes
de passage sontpolygonales
et ne se ren.contrent pas deux à deux.
Remarquons qu’à priori,
étant- donnée
l’équation (1),
Fpeut comprendre plusieurs parties
à moinsde m feuillets et sans connexion entre elles.
Inversement,
soit une surface F connexe,correspondant
à un domaineD,
à un nombre m et à une distribution de
points
de ramificationquelconques,
les
projections
depoints
de ramification sur leplan (x) n’ayant
depoints
.d’accumulation
que sur la frontière deD,
et leslignes
de passage depremière
ou deuxième famille étant d’autrepart
tracées de manièrequel-
conque ; soit y
(x)
une fonction admettant F comme surface de Riemann.y
(x)
a m déterminations yl, y2, ... ym. C’est une fonctionalgébroïde,
lesfonctions symétriques
élémentaires des Yi étant desfonctions
de x méro- .morphes
dans D.L’équation
vérifiée par y est de la forme(1),
dedegré
m3. Nous laissons de côté le cas où D est tout le plan (x), cas des fonctions algébriques.
et irréductibles
(4),
sinon(1)
définiraitplusieurs
fonctions et la surface de Riemanncorrespondante
nepourrait
être connexe.Donc,
à toutesurface
de Riemann connexe dutype
Fprécédent
corres-pondent
une infinitéd’équations
irréductibles de la forme(1).
A uneéquation irréductible
de la forme(1) correspond
une surface de Riemannconnexe F et une seule si on ne
regarde
pas comme distinctes deux sur-faces ne différant que par le tracé des
lignes
de passage.3. - Fonctions
analytiques
uniformes sur une surf ace de Riemannalgébroïde
F : : ’Toutes les fonctions uniformes et
régulières
sur F sont données parl’expression
y étant une fonction
quelconque
choisieparmi
cellesqui
admettent F pour surface deRiemann,
et les Bi étantméromorphes
dans D.’
En
effet,
si on pose pourchaque
détermination~p de Y
les
Bi,
obtenus commequotients
de deuxdéterminants,
sont des fonctions de xméromorphes
dans D. Le déterminant dusystème
nepeut
êtreidentiquement
nul si(1)
estirréductible,
ce que nous supposerons,puisque
deux branches de y ne
peuvent
être constammentégales.
La forme
(2 )
est valable pour lesf onctions ~
non définies sur touteF,
mais sur Fprivée
depoints
isolés(qui
sontpour y
despoints singuliers
essentiels
isolés).
Les Bi sont alors des fonctions dont l’une au moins admet dans D un ou despoints singuliers
essentiels isolés.Cette
expression simple (2)
a été obtenue en utilisant les deuxhypo-
thèses suivantes : le nombre de feuillets de F est
fini;
les m feuilletsont même
projection
sur leplan (x).
Sur une surface de Riemann
algébroïde quelconque F,
onpeut
déter- miner une infinité de fonctionsholomorphes
admettant F comme surface deRiemann,
ou seulement comme unepartie
de leur surface de Riemann(5 ) .
Par
exemple,
étant donnée zholomorphe
sur F sauf en un seulpoint Mo, projeté
en xo,qui
estpôle simple, répond
à laquestion.(’)
Toutes les fonctions ainsi déterminées vérifient une
équation
dutype (1)
où onpeut
supposer les Aholomorphes
dans D etAm
== 1. L’unequel-
conque
d’entre
ellespeut-être
utilisée dansl’expression (2)..
4. Son premier membre n’est pas décomposable en un produit d’expressions de même forme.
5. C’est suffisant pour la suite.
6. Voir Stoïlow, référence citée. Le point à l’infini est supposé étranger à D.
Les fonctions définies par
(2)
avec des coefficientsholomorphes
dans Dsont alors
holomorphes
sur F. Mais laréciproque
n’est pas vraie engénéral.
Elle l’est avec des
hypothèses complémentaires
pour y.Théorème : :
Si y,
holom’orphe
surF,
neprend
pas la même valeur en ~deuxpoints superposés
deF,
etsi,
auvoisinage
de toutpoint
deramification,
rg est.
de la
forme
ao + al T + ... a.vec al~ 0,
toutes lesfonctions ~ holomorphes
sur F sont obtenues par
(’2)
avec descoefficients
Bholomorphes
dans D.A,
égal
ausigne près
à ne s’annulequ’aux points
deramification,
par suite del’hypothèse
faite sur y. Soit xo surlequel
seprojette
unpoint
de ramificationMo
d’ordre v - 1(la
démonstration serait la même siplusieurs points
de ramification seprojetaient
enxo).
Il suffitde montrer que
B,, qui
est une fonctionméromorphe de x,
reste bornéquand
x tend vers xo..Soient par
exemple
y,~ y~~.. ~~1~- les v branches de yqui
deviennentégales
au
point
deramification..
Pour ces branches y =ao+ al
T + ...Donc pour une même valeur de x, y, === au +
a, r +
...d’où résulte que A s’annule en x~ comme T 2 . Les
puissances
de y admettent au
voisinage
deMo
desdéveloppements
de mêmeforme,
dont les
coefficients b,
c ...,f
se calculeraient au moyen des a,et y
admetun
développement : 03B10
+ «i T + ...;d’où :
Retranchant
lapremière ligne
aux v - 1suivantes,
on faitapparaître
dans chacune d’elles le facteur
T, donc
dans’Après
division par T des termes delignes 2, 3,...
v, il reste dans ceslignes
des séries dont les pre-miers termes sont
proportionnels.
En retranchant auxlignes 3, ...,
v lestermes de la deuxième
multipliés
par un facteurconvenable,
on fait encoreapparaître
dans A, T ~~-’2. Et ainsi de suite.~~ est donc divisible par T à la
pui’ssance :
et le théorème est établi.
Les conditions du théorème sont
remplies
par lesalgébroïdes
de laétant une fonction holomorphe dans D dont toutes les racines sont simples.
Il est facile de former des
exemples où,
les conditions du théorème étant endéfaut,
une fonctionholomorphe y s’exprime
avec des coef-ficients B non
holomorphes.
Unexemple
banal s’obtient àpartir
d’uneexpression
où les B sontholomorphes,
en substituant(x - xo )
yà y,
xo étant choisi distinct des racines desB (x) .
4. - Fonctions
algébroïdes
entières :Lorsque
le domaine D de définition d’unealgébroïde y
est tout leplan fini,
ondit,
suivant que y a ou n’a pas depôles,
que c’est unealgébroïde méromorphe
ou entière. Toutealgébroïde
entière est définie par uneéquation de
la forme(1)
où lesA~
sont des fonctions entières etA~n
== 1 :On sait que si l’on
désigne
par A(r)
le maximum desquantités
i
le maximum M
(r)
depour |x|
r, maximumqui
est atteint surIxl
= r, vérifie :’
K A
(r)
M(r)
K’ A(r),
K et K’ étant des constantesdépendant
seulement de m
(Valiron, [3] ) ;
enparticulier,
M(r)
croîtplus
vite que toutepuissance
rP.(S’il
n’enétait
pasainsi,
lesA~
se réduiraient tous à despolynômes
et y serait une fonctionalgébrique).
F
désignant
dans la suite une surface de Riemannalgébroïde
entière(7), soit $
une fonctionholomorphe
dans laportion
G de F extérieure àIx~ ~=
R.Supposons
d’abord que G soit connexe et que deuxquelconques
de sesfeuillets
communiquent
en une infinité depoints
de ramification.Si $
n’apas deux branches constamment
identiques, ~
est une fonctionalgébroïde
à m branches dans R
M
+ oo, définie par uneéquation
de laforme :
7. Les surfaces de Riemann correspondant aux algébroïdes entières ne sont pas distinctes de celles qui correspondent aux algébroïdes méromorphes.
où les A sont
holomorphes
pour R +00; c;J ayant
une infinité depoints critiques algébriques,
l’un au moins des A a unesingularité
essentielle à l’infini
et |y|
croîtplus
vite que toutepuissance rp. Si y
a desbranches
identiques,
mais au moinsdeux
branches distinctes(8 ) , ~
vérifieencore une
équation
dutype précédent
mais dedegré
m et la conclusionest la même. Si les m branches sont constamment
identiques, y
se réduità
Bo (x ) ,
et croîtplus
vite que toutepuissance rP,
croît comme unepuis-
sance rP ou reste borné suivant que
Bo
a à l’infini unpoint essentiel,
unpôle
ou unpoint d’holomorphie.
Dans le cas où la
portion
G de F extérieure R n’est pas connexe, elle est forméed’assemblages
de un ouplusieurs feuillets,
et on a àconsidérer plusieurs f onctions ~
sans lien entre ellesauxquelles
onapplique
les résultats
précédents.
A uneportion
connexe àplusieurs feuillets,
dontdeux
quelconques communiquent
en une infinité depoints
deramification, correspond
une fonctionalgébroïde qui
croîtplus
vite que toutepuissance r~
ou une fonction uniforme de x. Mais à uneportion
connexe dontcertains feuillets ne
communiquent qu’en
un nombre fini depoints
deramification,
ou sont réunissimplement
par deslignes
de passage,peut correspondre
une fonctionalgébrique
de x. A un feuillet isolécorrespond
une fonction uniforme de x.
Le théorème sur la croissance du module maximum des fonctions
algé-
broïdes entières ne s’étend donc pas
toujours
aux f onctionsholomorphes
sur F’ ou sur G. Dans la suite nous nous
placerons
dans le cas où laportion
G de F ’extérieure au cercle|x|
= R est connexe et où deux feuilletsquelconques
de F(ou G) communiquent
en une infinité depoints
de ramification.Dans ce cas :
Toute fonction
holomorphe
sur F a un module maximum M(r) qui
croît
plus
vite que toutepuissance r~
ou se réduit à unpolynôme
P(x) ;
;~
étant une fonctionholomorphe
sur G et M(r)
son module maximumsur
1 x./
= r,M (r’)
croîtplus
vite que toutepuissance r~,
ou,bien ~
seréduit à
Bo (x), holomorphe
pour RIxl
:~ oo, etméromorphe
ouholomorphe
à l’infinieCe dernier résultat s’étend évidemment au cas où F n’est
plus
lasurface de Riemann d’une
algébroïde entière,
mais seulement d’unealgé-
’
broïde
holomorphe (ou méromorphe)
à l’extérieur d’un cercle.Remarquons
enfin que, F étant une surfacealgébroïde
entièrequelcon-
que, même avec un nombre fini de
points
deramification,
toutefonction y
8. Par exemple ~ = Bo + B2 y2 pour y =
V/~) ’
Bo, B2 et f étant des fonctions entières.holomorphe
et bornée sur F seréduit
à une constante : les fonctionssymétriques
élémentairesdes yi
sont en effet constantes.B. -
Familles
defonctions uniformes
dans un domaine nonsimple.
5. - On
peut
étendre aux fonctions définies sur une surface de Riemannquelconque
S les notions de continuitéuniforme, d’égaI’e
continuité... Il est nécessaire pour cela d’introduire la distance(M, N)
de deuxpoints quelcon-
ques M et N de S.
La distance
(M, N)
est par définition la borne inférieure deslongueurs
des
lignes
rectifiables deS joignant
M et N.Fig.1
Sur la
figure 1, M, N,
P sont despoints
d’un mêmefeuillet,
fendu suivant a, et ai+i étant despoints
de ramification.(M, N) = MN; (N, P)
=-:Na,
+a~P.
(M, N)
ainsi définie est bien une distance :(M, N) .est > 0; (M, N)
n’est nul que si M est confondu avecN;
et(M, N)
vérifiel’inégalité
dutriangle (M, Q) (M, P)
+(P, Q).
.Le
voisinage
’1J d’unpoint
M est par définition l’ensemble despoints
deS
situés à distance de M ?y. Cespoints
forment un. domainequi
contientun cercle ordinaire de centre M si NI est
point simple,
un cerclemultiple
si M est
point
de ramification. Cevoisinage
seraappelé
« cercle » decentre M et de rayon ?y. Conservant les définitions
habituelles,
on voit aisément que toute fonction continue sur un continuborné,
intérieur àS,
y est uniformément continue
(car
la démonstration de ce théorème ne fait intervenir quel’inégalité
dutriangle
et le fait que le continupeut
êtrerecouvert par un nombre fini de «
cercles » ) .
De
même,
D étant un domaineborné,
intérieur à l’un des Sn
(9 ) ,
limitépar un nombre fini de courbes rectifiables C : ’
~~
,
- une limite uniforme de fonctions continues dans D + C est continue dans D ’+
C;
- si une suite de fonctions
holomorphes
dans D et continues dans D + C converge uniformément surC,
la suite~~1,~
converge uniformément dans D + C vers unelimite ~ qui
estholomorphe
dans D.lim 9. S est toujours définie comme n= ~o Sn.
La continuité
(ou l’holomorphie)
en unpoint
M de D se démontre en’
considérant un
voisinage
assezpetit
deM, qui
est un cercle ordinaire, ouun cercle à
plusieurs
feuillets.Remarquons
que la convergence uniforme de la suite des dérivées d’ordre p des vers la dérivée d’ordre pde y
n’est vraiequ’après suppression
dans D d’unvoisinage
arbitrairementpetit
de chacun despoints
de ramificationqu’il
contient.6. - Familles normales :
Les notions et
principaux
résultats valables pour des domainesplans’
(Montel, [ 1] ) s’appliquent
encore pour un domaine D nonsimple.
Nousn’utiliserons
qu’un
domaine D borné intérieur à l’un desSn .
.Pour
qu’une
famille de fonctionsholomorphes (ou méromorphes)
dansD soit normale dans
D,
il faut et suffitqu’elle
soit normale en toutpoint
M de D
(c’est-à-dire
dans un cercle de centreM,
cercle ordinaire si M estpoint simple,
cercle à v feuillets si M estpoint
de ramification d’ordre v -1 : on pose dans ce dernier .Et on a deux critères
principaux
denormalité,
dont la validité résulted’une étude locale :
a)
Si des fonctionsholomorphes
dans D ont leurs modules bornés dans leur ensemble à l’intérieur deD,
elles forment une famille normale dans D.Réciproquement,
si les fonctionsholomorphes
d’une famille normale dans D sont bornées en’ module en unpoint
deD,
elles sont bornées dans leur ensemble à l’intérieur de D.Elles sont aussi
également
continues à l’intérieur de D.b )
Etant données des fonctionsméromorphes
dansD,
si aucune d’ellesne
prend
trois valeurs distinctes(l’une
des valeurspouvant
êtrel’infini),
elles forment une famille normale.
7. -
Application :
La méthode des familles normales
permet
d’obtenir desrenseignements
sur la distribution des valeurs des fonctions entières ou
méromorphes,
oudes fonctions
méromorphes
auvoisinage
d’unpoint qui
estpoint singulier
essentiel. On
peut
l’étendre dans certains cas à l’étude des valeurs d’unefonction y
uniforme sur une surface de Riemann. Etant donnée uneinfinité de domaines
Dl’ D2...., D
.... deS, représentables
conformémentsur
Di,
l’étudede c;J
dans lasuite
de domaines se ramène à l’étude dansD~
d’une suite de fonctions. Nous étudierons le cassimple
de la surface de Riemann F de la fonction y définie pary’n
=f (x),
,f (x) )
étant une foncti’onentière.
Théorème I : Si
parmi
les zéros al, a~..., an". def (x)
,rangés
par ordre demodule
nondécroissant (10). il
existe ’une suite an~ telle que1
+ ocj
UniÎ
(et> 0)
et que ni soitpremier
avec m, lesfonctions ~ holomorphes
sur Fet non constantes admettent au
plus
une valeurexceptionnelle f inie.
En
effet,
soitCni
une couronne de centre0,
de rayonsn’i > [ Uni [
et
I
;~ = Cte > 1.
.n, étant
premier
avec m, un tour sur une circonférence de centre 0 intérieure à la couronne fait passer d’une branche de y à uneautre,
et on, ne revient à la branche initiale de y
qu’après
m tours. Comme domaine d’uniformité de y dansC n.
onpeut
doncprendre
un domaineC~ ,
, forméde m couronnes
identiques
àCn, ,
, fendues et reliées suivant deslignes
depassage
qui
seprojettent
sur un rayonquelconque (par exemple
sur l’axeréel).
Une homothétie convenable ramène C’n2 sur C’
n~ . .
,
Si ~
admettait deux valeursexceptionnelles
«et f3,
les fonctionscorrespondantes
dansC’ ni
formeraient une famillenormale,
cequi
est
impossible :
car si une suite deQJn; convergeait
vers une fonction limitequi
ne soit pas la constanteinfinie, y
serait bornée dans une infinité de couronnes, doncconstante;
et si une suite deconvergeait
versl’infini,
on serait conduit à la même contradiction en considérant --qui
est aussiholomorphe
sur FOn a un théorème
analogue
pour les fonctions définies sur F seulement à l’extérieur de~x~ ~=
R : :Théorème II : : Dans les
hypothèses
du théor.èmeprécé~de’nt,
unef onction holomorphe
sur F pour).x) fi
Rprend,
pourx ~ ~ R,
uneinfinité
def ois
toute valeur
finie, sauf
une auplus,
ou se réduit à unefonction holomorphe
de x pour R
fl x
~,méromorphe
ouholomorphe
àl’infini.
Si on suppose les fonctions
méromorphes,
le nombre de valeurs excep- tionnellespeut
êtredeux,
mais l’une des valeurspeut
être infinie.Remarque :
Dans le théorème II onpeut
supposer que la surface de Riemann considérée est celle de la fonction y définie parym
~=f (x), f
étant seulementholomorphe
pour R’Ixl
oo. La condition « nipremier
avec m » doit être alors
remplacée
par lasuivante,
àlaquelle
elleéquivalait
ci-dessus : les
portions
de surface de Riemannprojetées
sur les sontconnexes.
10. Nous supposons, pour fixer les idées, que f a une infinité de zéros, tous simples. Cette hypothèse n’est pas essentielle.
~ ~
11. Nous avons supposé que les valeurs exceptionnelles a et 03B2 n’étaient jamais prises.
Si on suppose que chacune d’elles peut être prise un nombre fini de fois, on trouve que y
se réduit à une fonction uniforme de x qui est un polynôme.
Cette
hypothèse
de connexité a été introduite pour que l’onpuisse
affirmer que les m branches de la fonction limite sontbornées,
ou que les m branches tendent vers l’infini. Elle n’estplus
nécessaire si on se limite à l’étude defonctions y
de laforme ~
= B(x) g p puisque
lesdifférentes branches
de ~
sont alors dans unrapport
constant.Appliquant
ceci à la fonctiony=~ f(.x),
oùf (x)
estholomorphe
pourR fl Ixl
oo, a unesingularité
essentielle àl’infini,
et admet une valeurexceptionnelle 0,
on voit que y admet deux valeursexceptionnelles
finies et que par suite les
zéros an
def
vérifient-
=1. C’est unrésultat connu, que l’on
pourrait
obtenir directement enconsidérant,
dans leplan (x),
des couronnesd’épaisseur
relative constante ne contenant pasde zéro de
f.
Si on suppose
seulement,
dans le théorème 1(ou II),
l’existence decouronnes
Cn, d’épaisseur
relative constante ne contenant pas dezéros,
mais telles que lesportions correspondantes
de surface de Riemannpeuvent
ne pas être connexes, on extrait de la suite
C n
une suiteC n’.
, pourlaquelle
lesportions
de surface de Riemannsont
formées du même nombre p departies
connexes, sans lien entreelles,
se transformant parhomothétie
parrapport
au centre des couronneslorsque
l’indicen ’;
varie.C’est évidemment
possible puisqu’il n’y
aqu’un
nombre fini de manières . de former une couronne à m feuillets comme réunion de couronnes à moins de m feuillets. Leslignes
de passage sonttoujours
dessegments projetés
sur l’axe réel. SoitCn"
une suitepartielle
conduisant à laplus petite
valeurpossible
p. On a le théorème :Théorème III : Le nombre de valeurs
exceptionnelles finies
desfonctions holomorphes
sur F et non constantes est auplus égal
auplus grand
desno~mbres
1 et p -1.’
Le théorème est démontré pour p = 1. ’
Supposons
p > 1 et soient «,/?,
... À p valeursexceptionnelles.
Auxvaleurs dans
correspondent
dans les valeurs de pfonctions,
chacune des p familles ainsi définies étant une famille normale. Si on aune suite
partielle
donnant lieu dans les pfamilles
à une fonction limiteholomorphe;
on voitque y
se réduit nécessairement à une constante. Si dans l’Une au moins des familles la fonction limite est la constanteinfinie,
on substitue des fonctions
1 y-03B1, 1 y-03B2 , )1
1À et
on se ramène aucas
précédent.
Fonctions
méromorphes
à valeurexceptionnelle.
La considération de familles normales dans un domaine non
simple
fournit aisément une
propriété
des fonctionsf (x) méromorphes
pourR fl Ixl
00,ayant
unesingularité
essentielle àl’infini,
et admettant une valeurexceptionnelle
y.A l’aide d’une transformation
homographique,
onpeut toujours
supposer y = 00.
Soient
a,~les
racines soit une famille dedomaines
Du
satisfaisant aux conditions suivantes :Dn
contient an et ne contient aucunpoint
oùf (x) _ ~ (f3 ~«
etf3 ~ y)
; lesD"
sont semblableset a
semblablementplacé
dans lesD;, . D,,
sera parexemple
un cerclede centre de rayon
R,,, Rit
étant soit le rayon maximum pourlequel DII
a lapropriété requise,
soit inférieur à ce maximum.Lorsque
c’estpossible
on pourraprendre RIZ
constant.La est
holomorphe
dans chacun des domainesD’u
formés par la réunion de deux feuilletségaux
àD,,,
fendus suivantun
segment
de droite issu de a,,parallèle
à l’axeréel,
et reliés convenable- ment. DansD’", ~
admet comme valeursexceptionnelles
les deux détermi- nations de d’autrepart ~ (an)
= 0.En
ramenant,
par une transformation linéaire sur x, les domainesD’n
sur
D’1,
on obtient dansD’1
une famille normaleblln
dont les fonctionslimites ne
peuvent
être que des fonctionsholomorphes
nulles en al ou la constante 0. Et la mêmepropriété
est vraie pour les fonctionsf,z
dansDi qui correspondent
àf (x)
dansDn
: en despoints homologues
d’unesuite
partielle
deDn
,f prend
des valeursqui
tendent uniformément vers une limite.Un
exemple
évident est fourni parf (x)
=ex, « =1, a-0, R,z
constantquelconque :
en despoints homologues, f reprend
la même valeur.C. - Familles d’e
fonctions ~uni f ormes
dans des domainesqui
admett.ent un !domaine li.mite.
8. - L’étude faite ci-dessus des familles de fonctions uniformes dans un
même domaine non
simple peut
être étendue aux familles de fonctions dont les domaines d’uniformité tendent vers un domaine limite. Nous nous bornerons au cas de fonctionsalgébroïdes.
Etant donné une famille
d’algébroïdes
à m branches dans un domaineD
duplan (x),
nous restreindrons la notion de convergence d’une suiteen
imposant :
a)
les m valeursprises
enchaque point
de D par les tendent versdes valeurs