1. Espaces vectoriels, applications lin´ eaires
1.1. Bases, sommes directes.
Exercice 1.1.1 . F
Soit E un ensemble non vide.
(1) Montrer que ( P (E), ∆, .) est un e.v. sur Z
2 Z o` u ∆ est d´efinie par A∆B = (A ∩ B c ) ∪ (B ∩ A c )
(A c est le compl´ementaire de A dans E) et la loi externe par 0.A = ∅ , 1.A = A.
(2) Si E est fini, donner une base de P (E).
Exercice 1.1.2. F
Montrer que la famille (f n ) n∈ N∗ o` u f n (x) = sin nx est une famille libre de R R .
Exercice 1.1.3. F
Soit E = R N ; si x ∈ R , soit S x la suite (x n ) n∈ N . En utilisant le fait que lim
n→∞ x n = 0 lorsque x ∈ ]0, 1[, d´emontrer que la famille (S x ) x>0 est libre dans E.
Exercice 1.1.4. I
Etudier dans ´ C ∞ ( R , R ) l’ind´ependance de la famille (f, f ◦ f, f ◦ f ◦ f ) avec f(x) = sin x.
Exercice 1.1.5 . I C
Soit (α, β) ∈ R 2 , α < β, on note E l’espace vectoriel sur R des fonctions de [α, β ] dans R continues et affines par morceaux. Si a ∈ [α, β ] on pose f a (x) = | x − a | .
Montrer que la famille (f a ) a∈[α,β] est une base de E.
Exercice 1.1.6. D
Soit (F i ) i∈ N une suite de sous-espaces vectoriels de E espace vectoriel r´eel de dimension n. On suppose que tous les F i ont la mˆeme dimension p < n.
(1) Montrer que
+∞
[
i=0
F i 6 = E.
(2) Montrer que l’on peut trouver un sous-espace vectoriel W de E tel que, pour chaque i, W ⊕ F i = E.
1
Exercice 1.1.7. F C
Soient p et q deux projecteurs d’un espace vectoriel E.
(1) Id − p est-il un projecteur ?
(2) Montrer que p + q est un projecteur ssi p ◦ q = q ◦ p = 0.
(3) Montrer que p ◦ q est un projecteur si p ◦ q = q ◦ p.
1.2. Image et noyau d’une application lin´ eaire.
Exercice 1.2.1. I
Soit E le R -e.v. des fonctions de classe C ∞ et 2π-p´eriodiques de R dans R et D l’endomor- phisme qui `a f associe sa d´eriv´ee seconde f ′′ .
Montrer que E = Ker(D) ⊕ Im(D).
Exercice 1.2.2. I T
Soient x 1 , . . . , x n n r´eels distincts, E = R 2n−1 [X] et les formes lin´eaires sur E d´efinies par
∀ P ∈ E, u i (P ) = P (x i ), v i (P ) = P ′ (x i ), i ∈ [1, n].
(1) Montrer que (u 1 , . . . , u n , v 1 , . . . , v n ) est une base de E ∗ . (2) ` A l’aide du polynˆome T =
n
Q
i=1
(X − x i ) et de ses d´eriv´ees, trouver sa base ant´eduale.
Exercice 1.2.3 . I
Soient F et G des polynˆomes `a coefficients complexes, F (X) = P m
i=0
a i X i , a m 6 = 0 G = P n
i=0
b i X i , b n 6 = 0. On d´efinit
ϕ : (U, V ) ∈ ( C [X] 2 7→ F U + GV ∈ C [X].
(1) Montrer que Im ϕ est un id´eal de C [X].
(2) Montrer que la restriction de ϕ `a C n−1 [X] × C m−1 [X] est injective ssi F ∧ G = 1.
En d´eduire que F et G ont une racine commune ssi
a 0 0 b 0 0
... ... ... ...
.. . a 0 b 0
a m .. . b n .. . . .. ... . .. ...
0 a m 0 b n
= 0.
1.3. Dualit´ e en dimension finie.
Exercice 1.3.1. F T
Sur C 3 on consid`ere les formes lin´eaires ϕ 1 , ϕ 2 , ϕ 3 d´efinies par :
∀ (x, y, z) ∈ C 3 , ϕ 1 (x, y, z) = x + 2y − 3z, ϕ 2 (x, y, z) = 5x − 3y, ϕ 3 (x, y, z) = 2x − y − z.
V´erifier que (ϕ 1 , ϕ 2 , ϕ 3 ) est une base de ( C 3 ) ∗ et d´eterminer la base (ε 1 , ε 2 , ε 3 ) dont (ϕ 1 , ϕ 2 , ϕ 3 )
est la base duale.
Exercice 1.3.2. F
Soient E 1 et E 2 deux espaces vectoriels sur R .
Trouver un isomorphisme canonique de E 1 ∗ × E 2 ∗ sur (E 1 × E 2 ) ∗ .
Exercice 1.3.3. F
Soit E = { P ∈ R [X], deg P 6 n } .
(1) ´ Etant donn´e n + 1 ´el´ements α 0 , α 1 . . . , α n de R , on leur associe les n + 1 formes lin´eaires y 0 ∗ , y 1 ∗ , . . . , y n ∗ d´efinies par y ∗ k : p 7→ P (α k ).
Montrer que (y 0 ∗ , y 1 ∗ , . . . , y n ∗ ) est une base de E ∗ ssi les α i sont deux `a deux distincts.
(2) Soit f ∈ C 0 ([0, 1], R ), montrer qu’il existe (a 0 , . . . , a n ) ∈ R n+1 tel que
∀ P ∈ R n [X], Z 1
0
f (x)P (x) dx =
n
X
i=0
a i P (α i ).
Exercice 1.3.4. F
Montrer qu’il existe 4 r´eels c, x 1 , x 2 , x 3 tels que :
∀ P ∈ R 3 [X], Z +1
−1
P (x)
√ 1 − x 2 dx = c[P (x 1 ) + P (x 2 ) + P (x 3 )].
Exercice 1.3.5 . F
Soit E un C -e.v. de dimension finie n > 1.
(1) Si (x, y) ∈ E 2 , x 6 = y montrer alors qu’il existe une ϕ ∈ E ∗ telle que ϕ(x) 6 = ϕ(y) (on dit que E ∗ s´epare les points de E).
(2) R´eciproque : si V ⊂ E ∗ est un s.e.v. s´eparant les points de E, montrer que V = E ∗ .
Exercice 1.3.6. I
Soit E = C n [X], on d´efinit ∆ op´erateur diff´erence de E par ∆(P (X )) = P (X + 1) − P (X ) et ϕ k dans E ∗ par ϕ k (P ) = (∆ k (P ))(0).
Montrer que l’ensemble des ϕ k pour k ∈ [0, n] est une base de E ∗ ; trouver la base antiduale.
1.4. Trace d’un endomorphisme.
Exercice 1.4.1. D
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps commutatif K de caract´eristique nulle et p 1 , . . . , p k des projecteurs de E dont la somme est un projecteur.
Montrer que, si i 6 = j, p i ◦ p j = 0.
Exercice 1.4.2. D Soit p un nombre premier.
(1) Si A et B sont deux matrices carr´ees `a coefficients entiers, montrer que Tr(A + B) p ≡ Tr(A p ) + Tr(B p )[p].
(2) D´eduire du (1) que, pour toute matrice A ∈ M n ( Z ), Tr(A p ) ≡ Tr(A)[p].
Exercice 1.4.3. D T
On appelle d´erivation d’une alg`ebre A tout endomorphisme D de A (en tant qu’espace vectoriel) v´erifiant
∀ (a, b) ∈ A 2 , D(ab) = D(a)b + aD(b).
(1) Si A ∈ M n ( K ), montrer que D A : M ∈ M n ( K ) 7→ AM − MA ∈ M n ( K ) est une d´erivation de l’alg`ebre M n ( K ) (appel´ee d´erivation int´erieure). D´eterminer les matrices A telles que D A = 0.
(2) Montrer que toute d´erivation de M n ( K ) est de la forme D A (consid´erer D(E ij )).
Exercice 1.4.4. I
Si A = (a ij ) ∈ M n ( R ), on dit que A est une matrice magique si
n
P
i=1
a ij =
n
P
j=1
a ij =
n
P
i=1
a ii . L’objet de cet exercice est de chercher la dimension de A n ( R ) ensemble des matrices magiques.
On d´efinit les formes lin´eaires suivantes : L i (A) =
n
X
j=1
a ij , C j (A) =
n
X
i=1
a ij , D(A) = Tr(A).
(1) Montrer que la famille (L 1 , . . . , L n , C 1 , . . . , C n ) est li´ee.
(2) Montrer que la famille (L 1 , . . . , L n , C 1 , . . . , C n−1 , D) est libre.
(3) Montrer finalement que dim A n ( R ) = (n − 1) 2 .
1.5. Calcul matriciel et syst` emes d’´ equations lin´ eaires.
Exercice 1.5.1. I Etant donn´e ´ P (X ) =
n
P
k=0
a k X k , soit A = (a ij ) ∈ M n+1 ( R ) o` u a ij = P (α i−1 + β j−1 ) (α 0 , . . . , α n , β 0 , . . . , β n ´etant 2n + 2 ´el´ements de R ) ; on se propose de calculer det A.
On pose V (x 0 , x 1 , . . . , x n ) = det X =
1 x 0 . . . x n 0 1 x 1 . . . x n 1
. . . .
1 x n . . . x n n
= Q
0 6 i<j 6 n
(x j − x i ).
Montrer que A = BCD o` u B, C, D sont 3 matrices carr´ees B et D ´etant de la forme de X ci-dessus, C ´etant une matrice ”triangulaire invers´ee’. En d´eduire det A.
Exercice 1.5.2 . I C
Montrer que le rang d’une matrice est ´egal `a l’ordre maximal du mineur extrait non nul.
Exercice 1.5.3. I Soit A =
A 11 A 12
A 21 A 22
o` u la matrice A a ´et´e d´ecompos´ee par blocs, A 11 ∈ M r ( R ), A 22 ∈ M n−r ( R ), r ∈ [[1, n − 1]].
Montrer que, si Rg A = Rg A 11 = r alors A 22 = A 21 A −1 11 A 12 .
Indication 1.1.1 (1) Imm´ediat.
(2) Si Card E = n alors Card P (E) = 2 n donc dim P (E ) = n.
Indication 1.1.2 Proc´eder par r´ecurrence ou utiliser le calcul int´egral.
Indication 1.1.3 Raisonner par r´ecurrence sur le nombre d’´el´ements d’une sous-famille et faire intervenir le plus grand x des S x .
Indication 1.1.4 Prendre une combinaison lin´eaire et ´ecrire le d´eveloppement limit´e `a l’ordre 5.
Indication 1.1.5 La famille est libre (vu en cours) et pour montrer qu’elle est g´en´eratrice, utiliser c = c
β − α ( | x − α | + | x − β | ) ∈ Vect(f a ) et (x − a) + =
( 0 pour x < a
(x − a) pour x > a appartient
`a Vect(f α , f a , f β ).
Indication 1.1.6
(1) Raisonner par l’absurde et prouver par r´ecurrence sur k que si (x 1 , . . . , x k ) sont k vec- teurs de E alors il existe un indice i tel que ces k vecteurs soient dans le mˆeme espace F i .
(2) Utiliser le (1) pour trouver un vecteur n’appartenant `a aucun des F i puis raisonner par r´ecurrence finie sur p = dim F i .
Indication 1.1.7 (1) Imm´ediat.
(2) On a p ◦ q + q ◦ p = 0 et on compose par p `a gauche et `a droite.
(3) Calcul imm´ediat.
Indication 1.2.1 On montre que Ker(D) est l’ensemble des fonctions constantes puis, si f ∈ E on montre que g(x) = f (x) − 2π 1 R 2π
0 f (t) dt ∈ Im(D).
Indication 1.2.2
(1) Montrer que f : P ∈ R 2n−1 [X] 7→ (u 1 (P ), . . . , u n (P ), v 1 (P ), . . . , v n (P )) ∈ R 2n est un isomorphisme.
(2) Si T i = Q
j6=i (X − x j ) alors, en posant Q i = [T
′T T (x
ii
)]
2et P i = [T ′ (x i ) − (X − x i )T ′′ (x i )] [T′T (x
i2
i