sur la situation de notre industrie

Trente-cinquième Année. — 11° 88. Mercredi, 10 novembre 1920 Bureau*: Rue de la Serre, 58.

M iDÉMTION Hl

• S U I S S E

ORQnME DE LA CHHMBRE SUISSE DE L'HORLOGERIE, DES CHRMBRE5 DE COMMERCE, DE5 BUREAU*. DE COMTROLE, DE5 ASSOCIATIONS PHTROMRLES ET DE L'INFORMATION HORLOGÈRE SUISSE

PARAISSANT LE MERCREDI ET LE SAMEDI A LA CHAUX-DE-FONDS Les Consulats suisses à l'étranger r e ç o i v e n t le j o u r n a l ANNONCES: PÜBLICITA5, S. R. suisse de Publicité, 22, rue Leopold Robert, La Chaun-de-Fonds. — 5u c c u r s a'e s e* agences en 5"isse et à l'étranger.

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Une opinion allemande

sur la situation de notre industrie

La situation difficile actuelle de l'industrie suisse, a inspiré au journal horloger allemand Die Uhrmacher-Woche, des considérations peu bienveillantes pour la Suisse, que nous croyons utile de relever. Dans un article intitulé «Der Niedergang der Schweiz» (la décadence de la Suisse), on expose aux horlogers allemands ce qui se passe dans les coulisses de notre beau pays.

L'auteur de l'article a une connaissance très curieuse des choses de Suisse, et il écrit par exemple « que la démocratie suisse n'est qu'un manteau et que la domination est exer- cée en Suisse par certains cercles de «patri- ciens», et que du reste, ces patriciens sont soumis à une puissance supérieure encore, la Banque nationale suisse, redoutée de tous les habitants de la Suisse, riches ou pauvres. »

Après cette originale entrée en matière qui n'inspirera pas une confiance très grande dans les considérations de tout l'article, l'auteur ex- pose à grands traits la situation des industries d'exportation de la Suisse: «Hôtellerie, brode- rie, machine?, horlogerie et agriculture.» Toutes, sauf l'agriculture, souffrent de surproduction, de mévente et de chômage qui vont conduire le pays à une catastrophe très prochaine. Pour l'horlogerie, selon l'auteur de l'article,, la situa- tion est excessivement grave. Alors qu'il y a une année, on n'avait qu'une montre à livrer pour 10 acheteurs, aujourd'hui, on n'a pas un acheteur pour 100 montres. Une fabrique qui faisait l'an passé pour 10 millions d'affaires, sera très heureuse d'arriver à 2 millions cette année, et ce fait caractérise toute la situa- tion dans cette industrie.

Tout le mal vient du haut cours du franc suisse, lequel paralyse les acheteurs étrangers.

Et ce cours exagéré, prétend Y Uhrmacher- Woche, vient uniquement de la politique de la Banque nationale suisse qui se refuse à faire baisser le franc suisse et qui met son orgueil à le maintenir au taux du dollar.

Selon l'auteur de l'article, il n'y a qu'un moyen de prévenir la catastrophe qui se pré- pare. La petite Suisse ne peut pas attendre des années sur le relèvement des devises étran- gères. Il faut alors qu'elle fasse baisser son franc, qu'elle déprécie elle-même sa monnaie.

Il parait qu'une simple baisse de 30°/o de notre franc, facile à obtenir par émission renforcée de billets et par la diminution de l'encaisse métallique de la Banque nationale suffirait à rétablir la situation. Alors toutes les fabriques travailleront et tous les ouvriers seront occu- pés. Sans doute, une dépréciation du franc suisse du 30 % amènerait un renchérissement général équivalent, mais paraît-il, il n'y a pas Heu pour nous de nous en effrayer, parce qu'il est préférable de gagner de l'argent déprécié que de ne rien gagner du tout. Et l'auteur

conclut que tant que nous ne nous serons pas résignés à faire baisser notre franc, nos indus- tries d'exportation ne vendront pas leurs pro- duits et courront à la ruine.

* * *

Ces considérations et celte mise en demeure de faire baisser immédiatement notre franc du 30% appellent quelques observations.

On sera surpris en Suisse d'apprendre que notre démocratie n'est qu'un manteau, et que le pays est gouverné par les «patriciens», do- minés à leur tour par la Banque nationale dont nous ignorions jusqu'ici, le pouvoir formidable autant qu'occulte. Entend-on par «patriciens»

ce que les journaux socialistes appellent «les requins de la finance»? Mais en aucun pays, la souveraineté populaire n'est mieux protégée qu'en Suisse contre l'emprise de la haute fi- nance, nationale ou internationale. Referendum et initiative s'exercent en pleine liberté. La souveraineté cantonale, l'autonomie commu- nale, l'indépendance de notre presse, l'intégrité de la grande majorité de nos hommes politi- ques et, d'une manière générale, de nos partis politiques, nous permet de repousser nette- ment l'accusation d'être une démocratie livrée aux ploutocrates de la Banque nationale. Et nous n'avons à prendre modèle de démocratie chez personne, surtout pas en Allemagne dont le vernis démocratique est de si fraîche date.

Pour le surplus, nous reconnaissons que nos industries d'exportation et surtout l'horlogerie traversent une crise grave, mais nous ne pensons pas que le remède héroïque que nous oflre la Uhmacher-Woche, soit le seul, et surtout qu'il soit réellement efficace. Et il est inexact de prétendre que l'opinion générale réclame la baisse artificielle du franc suisse, et que c'est seulement la volonté de la Banque nationale qui empêche que nous nous empressions de détruire nous-mêmes notre crédit.

Au contraire l'opinion publique suisse est résolument opposée à toute mesure qui tendrait à renchérir la vie. Nous souhaitons vivement que le change des pays à devises dépréciées remonte, dans l'intérêt même de nos exporta- tions, mais ce ne serait améliorer en rien la la situation de ces pays que de nous mettre dans les mêmes embarras. On ne guérit pas un malade en inoculant sa maladie aux gens sains qui l'entourent, et pourtant c'est ce qu'on nous propose!

Le monde est partagé aujourd'hui en Etats très malades et en Etats relativement en santé.

Nous devons rester dans la catégorie des états sains. C'est à nos voisins malades de faire le nécessaire pour se rétablir. En dépréciant notre monnaie nous ne changerions rien aux éléments qui sont cause de leur maladie. Il n'y aurait qu'un malade de plus, ce qui ne serait d'aucun profit ni pour nous, ni pour l'état sanitaire général. Le change est soumis à des influences diverses. Peser sur un seul facteur, celui de la couverture métallique, ne peut donner une so- lution satisfaisante.

En faisant baisser notre change par dépré- ciation de notre monnaie, nous n'aurions au- cune garantie pour l'amélioration de nos expor- tations, car d'autres causes que le change le»

entravent. Comme le disait le Dr Jöhr, ce serait vouloir chasser Satan par Belzebuth. Tout ce que nous achetons à l'étranger, et surtout dans des pays à change haut, nous coûterait plus, cher, y compris les matières premières néces- saires à nos industries. Immédiatement le prix de la vie monterait amenant les phénomènes que l'on constate chez nos voisins : revendica- tions de salaires, grèves et troubles, sans par- ler de la fièvre de spéculation qui renaîtrait, aussitôt qu'on aurait touché à la stabilité rela- tive des prix.

Nous n'avons pas de relations qu'avec des pays à change bas, nous achetons aussi et beau- coup au Etats-Unis. Dans quelle situation nous trouverions-nous pour faire nos achats avec un franc déprécié du 30°/o? — et lorsque les de- vises actuellement déprimées monteront, ne risquerions-nous pas de nous trouver dans un cruel embarras avec un change défavorable qui nous resterait pour compte, car il est plus facile de déprécier une monnaie que de la faire remonter l'Allemagne en doit savoir quelque chose ! Au moment où on réclame partout dans le monde une valeur stable ce serait une folie que de toucher à la base solide de notre change et de déprécier à plaisir et pour un avantage hypothétique, notre monnaie suisse, qui du reste est encore en-dessous de l'étalon actuel qui est le dollar.

Car qui nous dit, lorsque nous aurions abaissé notre change, que les Etats à change malade autoriseraient leurs marchands à acheter nos montres, si volontiers classées dans les produits de luxe? Ce qui se passe actuellement avec la France et le contingentement et avec d'autres pays, tels que le Portugal et la Norvège qui interdisent l'entrée chez eux de nos montres, doit nous rendre très circonspects contre la drogue que nous vante V Uhrmacher- Woche et certains esprits à courte vue.

Sans doute la crise des exportations est là, et elle est grave. Mais ce n'est pas la première crise que nous traversons et nous avons déjà passé celle de la guerre. Bien que l'on décrète que la petite Suisse qui n'a pas de richesses nationales ne pourra pas supporter la crise, nous pensons pouvoir nous en tirer quand même, surtout si nous résistons aux sollicitations des sirènes qui essaient de nous attirer dans le clan des pays où sévit le papier déprécié. Un exemple tout récent est là pour nous mettte en garde. C'est celui de l'Espagne qui, pendant la guerre, a joui d'une extraordinaire prospérité et d'un change très haut. Aujourd'hui, ce pays est en pleine crise malgré qu'il ait fait ce qu'on nous conseille et augmenté la production... de la presse à billets de banque. Son change est tombé à 88 et malgré cela le renchérissement des prix et des transports paralyse son expor- tation.

754 L A F É D É R A T I O N H Ü R L U ü E R E SUISSE Sans doute la Banque nationale ne doit pas

«'endormir sur son or, elle ne l'a pas fait pen- d a n t la guerre et elle a mis son encaisse or à la disposition de l'industrie.

Nous savons aussi que la B a n q u e nationale a augmenté dernièrement de 150 millions le crédit d'escompte aux établissements financiers suisse. Nous pensons que dans la crise actuelle elle pourrait encore aller plus loin et faciliter d'avantage l'industrie. Ce serait préférable en t o u t cas, que d'engager la Banque nationale à i n o n d e r le pays de billets de b a n q u e et à pro- voquer la vie chère, p o u r l'agrément de spécu- lateurs à l'aflùt de pêches en eaux troubles.

Malgré les objurgations de Y Uhrmacher-Woche gardons notre monnaie de bon aloi, un tiens vaut mieux que beaucoup de promesses.

Le nouveau président des Etats-Unis

D'après les derniers renseignements parvenus de New-York les résultats des élections à la prési- dence des Etats-Unis donnent 404 électeurs prési- dentiels pour Harding et 117 pour Cox. Le triom- phe de M. Harding est donc complet comme la défaite de son adversaire. Les nouvelles d'Amé- rique représentent unaniment l'échec de M. Cox comme une défaite de M. Wilson et de sa politique.

Avec M. Harding le parti républicain revient au pouvoir, et le nouveau président a déjà déclaré qu'il ne poursuivrait pas une politique person- nelle, mais suivrait les indications des hommes éminents et des chefs de son parti.

Au point de vue des relations économiques qui nous intéresse plus particulièrement, l'élection de M. Harding semble signifier évidemment une ag- gravation de politique protectionniste. Mais en pratique, la situation actuelle et les nécessités nouvelles amèneront certainement des modifica- tions importantes dans l'application des doctrines politiques.

Il en est de même en ce qui concerne la Société

•des Nations. Le président Harding a formellement affirmé ne pas vouloir accepter l'actuelle Société des Nations. Mais il a ajouté aussi qu'il n'est pas opposé à l'entrée de l'Amérique dans une associa- tion des Nations, formée dans l'intérêt de la paix mondiale. Le parti républicain ne refusera proba- blement pas la collaboration sous une forme à dé- terminer des Etats-Unis à l'œuvre entreprise par la Société des Nations.

au bureau. Ils seront éventuellement convoqués pour discuter une question indépendante de la solvabilité du client.

Informations

Chili.

Le nouveau projet du tarif douanier pour le Chili prévoit une augmentation de 30°/» pour toutes les marchandises.

Etats-Unis. — Faotures consulaires.

Les frais de légalisation des factures consulaires pour les Etats-Unis ont été fixés à fr. iy.5o à partir du 8 novembre courant.

Finlande.

Les verres à lunettes et les articles d'optique peuvent être introduits en Finlande, pour autant que la monture de ces articles n'est pas d'écaillé ou d'or.

Venezuela.

D'après une communication du Consulat de Suisse à Caracas, les postes suisses sont invitées à ne pas accepter des paquets chargés contenant des montres, bijoux, pierres précieuses ou toute autre marchan- dise de valeur à destination du Venezuela ; ces articles devront être expédiés par colis postal ac- compagné de 4 déclarations en douane.

Les envois de ces articles envoyés par poste recommandée, afin d'éviter le paiement des droits de douane, sont saisis sans recours par la poste et perdus pour les consignataires.

Messagerie.

A partir du 15 novembre prochain, des articles de messagerie du poids maximum de 20 kg., sans ou avec valeur déclarée jusqu'à fr. 500, mais sans remboursement, sont admis à destination de l'Au- triche, de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie (Royaume uni des serbes, croates et slovènes).

Avis.

L'Information horlogère suisse prie les fabri- cants qui sont en relations avec la maison K1NPU LYEBROJ à Londres, de bien vouloir s'annoncer

Chronique des Associations patronales

Chambre suisse de l'horlogerie.

Le Comité central de la Chambre est convoqué à des séances qui auront lieu à Berne, les mer- credi et jeudi, 17 et 18 novembre courant avec l'ordre du jour suivant :

1. Procès-verbal de la séance du 22 octobre 1920.

2. Rapport sur les questions de la crise, du chô- mage et de la dépréciation des changes.

3. Rapport sur la diminution des productions.

4. Rapport sur l'exportation de la bijouterie, de la chaîne et des bracelets extensibles.

5. Assemblée générale des délégués. Remplace- ment d'un membre vaudois au Comité central.

6. Dénonciation de la convention dite de Berne, par la Fédération des sociétés suisses d'em- ployés et projet de contrat collectif.

7. Affaires extérieures.

8. Unités de mesure. Résultat de l'enquête.

9. Divers.

h'Assemblée générale des déléguées des sections de la Chambre aura lieu jeudi i8 novembre cou- rant, à 147^ h. au Bürgerhaus à Berne, avec l'or- dre du jour suivant:

1. Procès-verbal de l'assemblée générale du 14 fé- vrier 1920.

2. Nomination d'un membre au Comité central.

3. Budget pour l'exercice 1921.

4. Rapport sur la situation de l'horlogerie suisse et de ses industries annexes.

5. Divers.

Union oentrale des Associations patronales suisses.

Le Comité centrale de l'Union a eu une séance le 2 courant, où M. le D^r Schindler-Huber, direc- teur général des établissements Oerlikon a fait un rapport sur la séance du conseil d'administration du Bureau international du travail, des 5 7 octobre 1920, à Genève, et M. F . L. Colomb, secrétaire général de l'Association cantonale bernoise des fabricants d'horlogerie, sur l'assemblée générale de l'organisation internationale des employeurs industriels, du 1-2 octobre 1920, à Bruxelles.

Association centrale des patrons nickeleurs et argenteurs de mouvements.

Sous cette dénomination, il s'est fondé à Bienne, une société coopérative ayant pour but de grouper tous les patrons d'ateliers de nickelage et d'argen- tage de mouvements de montres, d'améliorer les conditions de travail et les intérêts professionnels et de régler les rapports entre les membres. L'as- sociation est composée de sections.

Tout*propriétaire d'un atelier de nickelage ou d'argentage, peut adhérer à une section et devient membre de l'association centrale.

Chronique des Associations ouvrières

Les statuts de la F. O. M. H.

La Fédération Suisse des ouvriers sur métaux et horlogers, association affiliée à la Fédération Internationale des ouvriers sur métaux (F. I. O. M.) a mis à l'étude une révision de ses statuts. La Lutte syndicale publie les propositions de la Commission des statuts au prochain congrès des 19, 20 et 21 novembre. Parmi les modifications intéressantes proposées aux statuts actuels relevons celles qui concernent le 1" chapitre de l'organisation générale et du but de la Fédération.

L'article 2 modifié dit:

Art. 2. — La Fédération a pour but de sauve- garder et de développer les intérêts intellectuels et matériels de ses membres, particulièrement de préparer l'entreprise de la production par les ou- vriers et. en commun avec toute la classe ouvrière internationale, de supprimer le capitalisme. Ce but sera atteint p a r :

Suivent une séries de disposition reprises des statuts actuels avec comme innovations :

les cours professionnels et d'introduction dans l'économie collective;

l'exercice d'un contrôle sur la production;

l'introduction de tribunaux arbitraux profession-, nels et la surveillance de l'application de protection ouvrière.

Les autres chapitres des statuts sont beaucoup plus remaniés surtout ceux qui concernent le Se- crétariat, l'organisation des apprentis, les cotisa- tions, la suspension du travail et les secours.

Fédération internationale des o u v r i e r s sur métaux.

La Fédération Internationale des ouvriers sur métaux (F. I. O. M.) a tenu son 8e congrès à Copen- hague du 20 au 27 août. Cette Fédération, l'une des plus importantes des organisations affiliées à la Fédération Syndicale Internationale d'Amsterdam compte fin 1919, 2.500.000 adhérents contre 1 mil- lion 100.000 en 1914.

Au sujet de la journée de 8 heures, le Congrès a constaté que dans tous les pays dont les repré- sentants assistaient au Congrès (Allemagne, Au- triche, Hongrie, Norvège, Suède, Suisse, Tchéco- slovaquie, Belgique, France, Danemark, Hollande) la journée de 8 heures a été acquise par la force syndicale et ratifiée par des conventions et des lois.

Le siège de la Fédération qui était en Allemagne pendant toute la guerre a été transféré en Suisse et M. Ilg, de Berne, délégué de l'organisation suisse fut désigné comme secrétaire international jusqu'au prochain congrès qui aura lieu en avril 1921.

Commerce extérieur

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Exportation d'horlogerie suisse aux Etats-Unis en Octobre 1920.

District consulaire de Berne.

(Cantons de Berne, Neuchâtel et Fribourg) Pierres pour horlogerie, etc . . . Fr. S83.053 Outils d'horlogerie » 7.210 Montres, chronomètres, etc. . . . » 5.354.231 Boîtes de montres » 6.230 Verres de montres » 21.966 Bessorts de montres » 66.007

A destination des Philippines

Montres Fr. 89.025 A destination de Porto-Rico.

Montres Fr. 2.806 Argentine.

La situation économique dans la République Ar- gentine, selon un rapport de Buenos-Ayres, prend de plus en plus le caractère d'une crise. La stag- nation constatée dans les marchés de la laine, du blé, de la viande et des peaux, s'est aggravée en crise générale qui menace d'atteindre toute la vie économique de la république et qui s'étend égale- ment au Paraguay et à l'Uruguay.

En Argentine, plus de 50 millions de kg. de laine, de trois récoltes, ne sont pas vendus, la mode actuelle préférant les laines plus fines d'Australie.

Et le fait que la tonte actuelle de printemps est moindre en qualité que celle de la saison passée

L A FEDERATION i i o . . ^ u o J i K l i SUISSE ^75b aggrave la situation. Le gouvernement cherche à

parer au danger par des facilités à l'exportation, et par des secours financiers de la Banque nationale.

Quant aux céréales disponibles pour l'exporta- tion, elles sont ou déjà exportées ou tenues dans des mains solides; l'exportation de céréales ne peut donc entrer en ligne de compte pour améliorer la situa- tion actuelle. L'industrie des viandes congelées et des conserves dont dépend l'élevage du bétail, souffrent aussi du manque de possibilités d'expor- tation, car les besoins de beaucoup de pays euro- péens sont couverts pour longtemps. La réduction dans l'industrie des viandes congelées pèse sur les prix du bétail. En outre, la baisse est encore ag- gravée par la pénurie de fourrage résultant de la sécheresse. Beaucoup de propriétaires qui ont fait leur achats de terrains au temps des hauts prix du bétail auront des difficultés de paiement si la baisse continue. Le chiffre des affaires dans le commerce des peaux est médiocre et à des prix très bas. Cet arrêt est dû en partie à la longue grève des ouvriers des dépôts.

Si le cours argentin a pu se maintenir, c'est qu'à côté de la situation que nous venons d'esquisser et qui produit une diminution de la capacité d'achat du pays on trouve une offre augmentée de mar- chandises. L'étranger s'applique activement à trouver des débouchés en Argentine et la concur- rence se développe très âpre. Etant donné les dé- pôts comblés de marchandises, il paraît momenta- nément exclu que la consommation, même par une active reprise de la vie commerciale, puisse tout absorber.

La crise économique argentine doit naturelle- ment avoir sa répercussion sur les exportations d'Europe, de sorte qu'en ce moment, travailler le marché par des voyages d'affaires ou autres moyens, ne peut promettre que peu de résultats.

Bulgarie.

Il est indiscutable que les conditions économiques de la Bulgarie s'améliorent lentement depuis que l'armistice a été signé à Salonique, il y a deux ans.

L'attaché commercial britannique à Sofia dit, dans son rapport au ministère du commerce d'outre- mer, que le changement le plus important survenu ces derniers mois est la reprise du leva bulgare qui, de 350 leva à la livre sterling, cours pratiqué au mois d'avril, est remonté à 180 et 200 leva.

Cette amélioration doit sans doute être attribuée aux perspectives d'une excellente récolte.

Yougoslavie.

L'importation en Yougoslavie, s'est élevée pour le premier semestre 1920, à 146 millions de kg.

d'une valeur de 1.840 millions de dinars, contre 154 millions de kg. et 2.974 millions de dinars en l'année 1919.

Maroc.

Le Protectoriat français au Maroc est en train de donner à ce pays une expansion considérable, tant dans le domaine commercial et industriel, que dans celui de l'agriculture. La mise en exploi- tations de vastes entreprises agricoles modernes crée un nouveau débouché pour l'industrie des moteurs, tracteurs, moto-culteurs, cycles et moto- cyclettes avec ou sans side-car.

La partie espagnole du Maroc, quoique ne jouis- sant pas des mêmes avantages de sécurité et faci- lité de transport, suit cependant un mouvement semblable et demande les mêmes produits : machi- nes agricoles et machines en général, produits pharmaceutiques, etc.

Chronique financière et fiscale

Conférence financière internationale de Bruxelles.

Ceux qui avaient cru, dès le lendemain de la conférence, qu'à la situation économique désas- treuse dont souffre le monde succéderait une ère de prospérité immédiate et de stabilité instantanée des changes, ont certainement dû être déçus parce que leurs espoirs ne pouvaient être que chiméri- ques. La conférence elle-même n'a jamais eu l'illu- sion d'achever une tâche pareille contraire à toute possibilité et même à tout raisonnement. En effet, un malade n'est point guéri lorsqu'il appelle à son chevet un certain nombre de médecins, mais ceux- ci peuvent lui rendre un grand service par un diag- nostic exact de sa maladie et des prescriptions ju- dicieuses pour un régime approprié à son cas. Ce que l'on peut dire, c'est que la conférence a établi des principes fondamentaux trop souvent méconnus jusqu'ici, et si les gouvernements s'appliquent à y conformer leur politique financière, il en résultera petit à petit une amélioration de la situation géné- rale d'où dérivera principalemect la cessation de

l'inflation, une des causes du renchérissement de la vie et de la dépréciation du pouvoir d'achat de l'argent. Naturellement, nous n'oublions point que le problème pour la reconstruction du monde, c'est l'élimination des troubles sociaux, la diminution des dépenses pour les armements et l'augmentation de la production. Voilà les vrais et les seuls remè- des. Lorsque l'ouvrier ne croira plus, comme le font certaines Trade-Union britanniques, qu'une production intensive force au chômage une partie de leurs camarades, mais comprendra qu'au con- traire la production appelle la production, comme la vitesse appelle la vitesse, un grand pas aura été franchi dans la direction de l'amélioration du sort actuel de l'humanité.

Etats-Unis. — Les faillites en octobre.

Il a été déclaré, en octobre, 923 faillites avec un passif de 39 millions de dollars. En septembre, le nombre des faillites avait été de 677, et le passif s'était élevé à 29'/a muions de dollars. En octobre 1919, on avait enregistré 463 faillites, avec un passif de 68 millions de dollars.

Chronique des métaux et diamants

Suisse. — Commerce des déohets d'or d'argent et de platine.

Suivant le tableau comparatif des opérations d'achat, de fonte et d'essai d'or, d'argent et de pla- tine, faites pendant le 3m e trimestre de l'année 1919/1920, les 13 arrondissements accusent les chif- fres suivants :

Juillet . . Août . . . Sept. . . . Total

B o r d e r e a u x r e n t r é s

1920 1919 Différence 1920

. 1.677 2.090 — 413 1.600 1 907 — 307 , . 1.338 2.009 — 471 4.8151) 6.006 — 1191 D é c h e t s a c h e t é s (valeur payée)

1920 1919 Différence 1920

2.001.428.— 2.809.920,15— 808.492,15 1.598.925,85 2.727.261,95 — 1.128.336,10 1.691.513.80 3.141.417.55—1.449,903.75 Juillet

Août Sept.

57291.513,652) 8.678.509,65—3,386.732,—

Le nombre des acheteurs, fondeurs et essayeurs autorisés, a passé de 232 à fin septembre 1919, à 253 à fin septembre 1920.

1) dont 725 bordereaux pour les déchets de platine.

2) dont fr. 292.648.95 pour les déchets de platine.

Londres. — Marché des diamants.

On considère comme un facteur encourageant pour le marché du diamant l'élection du sénateur Harding à la présidence des Etats-Unis. Une reprise des achats d'outre-Atlantique peut être attendue, en raison de l'expérience des élections précédentes, qui ont toujours été suivies d'une reprise des affai- res. A Londres, le volume des affaires effectuées durant octobre est considéré comme tout à fait sa- tisfaisant, bien que toujours au-dessous de la nor- male ; d'assez grosses quantités de brillants ont été vendues sur le continent et en Orient, et des de- mandes de ces deux centres arrivent encore. En ce qui concerne les diamants industriels, l'Information apprend que des transactions très satisfaisantes ont eu lieu, principalement sur le continent.

Bibliographie

Kriegs wirtchaftliche

Ueberwaohungsgesellsehaften. S.S. S. and S.T.S.

und insbesondere ihre Syndikate.

La remarquable collection d'études scientifiques dans le domaine du droit, publiée sous la direction du professeur Dr Max Gmiir, professeur de droit à l'université de Berne, par la maison Stämpfli & Cie, à Berne, offre aujourd'hui à ses lecteurs son 93e vo- lume, particulièrement intéressant.

Ce volume contient une substantielle étude, très documentée du Dr Max Obrecht, de Granges, consa- crée aux « Kriegswirtchaftlichen Ueberwachungs- gesellschaften, S. S. S. und S. T. S. und insbeson- dere ihre Syndikate». L'étude est basée sur les principes appliqués dans ce domaine au cours des années de guerre 1915 à 1918. On se souvient que notre organisation commerciale et économique a dû subir pendant cette dernière guerre d'importan- tes modifications, caractérisées par la fondation des Sociétés'de surveillance économiques, les fa- meuses S. S. S. et S. T. S. et de tous les Syndicats qui s'y rattachent. C'est toute l'histoire de ces so- ciétés et de cette époque, au point de vue du com- merce, de l'industrie suisse et du droit, qu'expose

de façon magistrale le Dr Obrecht, dans ce 93" vo- lume de la collection susmentionnée.

Ceux qui s'intéressent à ces questions et à cette page d'histoire si proche, trouveront dans cet ou- vrage les renseignements les plus complets, ainsi que sur l'œuvre juridique considérable, nécessitée par la création de tous les syndicats et associations créés pendant la guerre, la guerre économique tout spécialement.

Brevets d'invention

Les numéros des brevets dont la publication a été ajournée et pour lesquels l'ajournement n'est pas encore expiré, sont marqués d'un *

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Cl. 88, ni 87780". 29 février 1920, 12 h. m. — Machine à mesu- rer et pointer par coordonnées rectangulaires. — Alfred Pcrrenoud-Jacot, 40, rue de la Cote, Le Locle (Suisse).

Mandataire: W. Kœlliker, Bienne.

Cl. 71 c, n" 87786. 10 octobre 1918, 8 h. p. — Indicateur de temps. — Société anonyme d'horlogerie et bijouterie de Genève, 2, Avenue Weber, Genève (Suisse). Mandataire: E.

Imer-Schneider, Genève.

Cl. 71 c, 87787. 6 septembre 1920, 5 h. p. — Montre. — Otto Henri, Gànsbrunnen (Soleure, Suisse). Mandataires: Mathey- Doret & Co., Berne.

Cl. 71 f, n- 87788. 29 mars 1920, 7 h. p. — Montre-bracelet. — Hermann Ende, Hohenstein-Ernstthal (Saxe, Allemagne).

Mandataire: A. Ritter, Bâle. — «Priorité: Allemagne, 3 février 1919.»

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