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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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(1)

HOE ETOILES

,+

r e f l e t s d u v a l a i s

(2)

L’Union valaisanne du tourisme, l ’Of­ fice de propagande pour les produits de l’a g riculture valaisanne, avec le concours de la Société valaisanne des cafetiers, restaurateurs et hôte­ liers, de l'A ssocia tion hôtelière du Valais organisent en 1970 un grand concours culinaire « Le Valais des gourm ets ».

Le Valais

des

gourmets

Ouvert aussi bien aux professionnels q u ’aux amateurs, ce co ncours vise un double but : remettre à l ’honneur d ’anciennes recettes valaisannes ou­ bliées, im aginer de nouvelles prépa­ rations qui puissent être représenta­ tives de la gastronom ie valaisanne. Ce prem ier concours est lim ité aux mets salés. Les recettes présentées devront répondre aux critères sui­ vants :

# elles c o m p re n d ro n t dans leur c om position un ou plusieurs p ro ­ duits valaisans : vins, légumes, fruits, fromages, etc. ;

# leur présentation devrait pouvoir se faire dans un style typiquem ent « spécialité valaisanne » ;

# limitées à une saison, ou réalisa­ bles toute l ’année, elles devraient pouvoir fig u re r sur la carte de res­ taurants valaisans, de cam pagne ou de ville, sim ples ou de pre­ mière catégorie.

Conditions de participation

1. Les personnes participant au concours

devront adresser leurs recettes sous enve­ loppe fermée à : Opav, 5, avenue de la Gare, 1950 Sion pour le lundi 31 août 1970 au plus tard.

2. Les recettes com prendront :

a) la liste des ingrédients calculés pour quatre personnes ;

b) la préparation détaillée du mets avec indication des temps de cuisson. Elles seront désignées d'une appellation sui­ vie d’un nombre à trois chiffres, par exemple : « la truite du mazot, 759 ». Cette mention devra être répétée sur une enveloppe fermée, accompagnant l’envoi et contenant le nom et l'adresse du concurrent.

3. Chaque recette devra com porter la men­ tion : « catégorie professionnel » ou « caté­ gorie amateur ». Sont considérés comme professionnels non seulement les cuisiniers de métier mais toutes les personnes dont l'activité principale s'exerce dans l’hôtel­ lerie ou la restauration.

4. Les recettes participant au concours res­ teront la propriété des organisateurs qui se réservent de leur donner la diffusion qu'ils désirent.

5. La participation au concours implique l'ac­ ceptation du règlement.

Attribution des prix

a) Un premier jury, composé de MM. Jacques Montandon, journaliste gastronomique, chef de cuisine de l'émission « Madame TV » ; André Coquoz, président de la Commission professionnelle valaisanne pour les cafés, restaurants et hôtels ; Georges Sandoz, professeur de cuisine à l'Ecole hôtelière de Lausanne, désignera les six meilleures recettes de chaque catégorie participant à la finale. A cette occasion, leurs auteurs seront invités à venir les confectionner en public.

Cette ultime compétition sera organisée en Valais dans la première quinzaine d ’octobre 1970. Lors de cette finale, le jury, élargi par des cuisiniers professionnels et d'émi- nents gastronomes, départagera définitive­ ment les recettes des deux catégories et attribuera deux médailles d ’or et quatre d'argent aux professionnels et le même nombre aux amateurs.

Le premier jury, lors de ses travaux de sélection, retiendra de plus dans chaque catégorie quatorze recettes auxquelles se­ ront attribuées des médailles de bronze. Enfin, un certificat de participation récom­ pensera tous les concurrents.

b) Un certain nombre de prix en nature sera offert aux médaillés : week-ends pour deux personnes dans des stations valaisannes ; bouteilles de vin, d’eau-de-vie, de liqueur ; fruits, légumes, etc.

c) Les décisions du jury sont sans appel. Les organisateurs :

UVT : Dr F. Erne. OPAV : A. Venetz. Sion, le 25 avril 1970.

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H orizontalem ent : 1. Une grande cham­

pionne valaisanne de ski y est née. 2. Nom de famille d ’un évêque de Sion du X I I I e siècle. Village d ’une grande com­ mune du Valais central. 3. D ans la neige. C ontem plât. 4. Sigle d ’un certain théâtre parisien. C onfia. 5. Village à la hauteur dans le H aut-V alais. Les deux consonnes de lire. 6. La dernière guerre mondiale lui a fait perdre sa suprématie. 7. Prénom féminin. Le bétail Valaisan q u itta l ’écurie du village. 8. Ce fu t autrefois l ’une des plus puissantes châtellenies de la Savoie en Valais. 9. Revenu de l ’évêque de Sion. Comme to u t bon cerf, celui du Valais le fait également. 10. Couleur d ’une dent bas-valaisanne. Possessif. 11. Terre avec laquelle on fabrique des couleurs. Néga­ tion. Il en m anque une à ce sigle pour indiquer une des plus grandes banques de Suisse. 12. Sur les plaques minéralogiques d ’un canton de la Suisse centrale. Se fatiguer. 13. De droite à gauche : possède les faveurs d ’une femme. Rien.

Verticalem ent : 1. Il était grand-baillif

du Valais lors de la guerre des Ringlins. C et évêque de Sion fu t emprisonné dans un château du dizain d ’E ntrem ont par les « Magnifiques Seigneurs du Valais » et dut signer à Sembrancher l’acte de renon­ ciation au pouvoir temporel sur le Valais. 2. Village du district d ’Hérens. Ce métier a toujours eu la faveur des Saviésans. 3. Lettre grecque. Ses propos affectés sont vides de sens. 4. De bas en h a u t : quadru­ pède qui ne se rencontre plus que très rarem ent en Valais. De bonne heure sans queue. Prénom féminin. 5. Amoureuse. Possessif. 6. Ce village du district de Sion fut, pen d an t un certain temps, incorporé à celui d ’Hérens. Article. N e possède rien. 7. Pronom . De bas en h a u t : note de mu­ sique. H am eau d’une commune du Valais central qui, autrefois, se divisait en quarts. 8. Concerne les courses de chevaux. Joli nom d ’alpage du Valais central. N ote de musique. 9. Vernis vitreux. C rèvent par­ fois. 10. M ayen du val d ’Hérens. Ce ha­ meau se trouve en plein vignoble valaisan.

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P E T IT E

CHRONIQUE

DE LU VT

Manifestations traditionnelles

J u ille t-a o û t : A Sion, tous les soirs illum i­ n a tio n des château x de V alére et T o u r­ billon, visites commentées des curiosités de la ville. - A Sierre, m anifestations folkloriques (musique, chant, danse, etc.), tous les vendredis soir dans les jardins de l’H ô te l de Ville (C h â te a u Bellevue).

5 juillet : Soirée folklorique à Loèche- les-Bains.

17-28 juillet : I X e H e u re musicale de C ham pex, concerts tous les m ardis et ven­ dredis, à la chapelle des Arolles.

26 juillet (S aint-C hristophe) : Proces­ sion à la chapelle de S aint-C hristophe, à Verbier.

26 ju illet : Fête des bergers sur l ’alpe M aying, sur Loèche-les-Bains.

31 ju illet (Saint-Ignace) : Procession des h a b itan ts de Fieschertal à la fo rê t d ’Ernen.

1er a o û t : Fête nationale, feux de joie, illum ination des D e n ts-d u -M id i et de la p aro i de la Gemmi.

30 ju illet - 23 a o û t : T rad itio n n els con­ certs d ’été à Z erm a tt.

5 a o û t : Fête de N o tre -D a m e des Neiges, à la chapelle du lac N o ir sur Z erm att.

9 a o û t : Fête des bergers à la Gemmi. 10 a o û t : Fête de n u it à Verbier. 15 a o û t : Fête des costumes à Zermatt. 15 a o û t (A ssomption) : Fête paroissiale avec cortège folklorique à Evolène.

15-31 a o û t : F estival T ib o r V arga à Sion.

17 a o û t : Fête p a tro n a le à Isérables, con­ certs et représentations sur la place du village.

30 a o û t : Fête des Prémices à Saint-Luc. 30 a o û t : Fête p a tro n a le à Verbier. 31 a o û t : Fête p a tro n a le à Blatten/Löt- schental.

L ’U V T , en co llaboration avec l’OPAV et l ’O N S T , présente l ’exposition « Valais- Suisse » au C e n tre P ia z z a d ’Eindhoven (H o llan d e). Voici l’un des q u a tre stands.

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S tatio n en plein développem ent, Anzère ne p e u t évidem m ent pas encore o ffrir à ses hôtes des distractions sportives esti­ vales très nombreuses.

Mais to u t est en m ouvem ent, et un « C lub des sports d ’A nzère » v e rra pro­ chainem ent le jour, puisque ses statuts sont en discussion dans les m ilieux intéressés.

E n a tte n d a n t, et on p e u t le rappeler, A nzère, situé sur une terrasse exception­ nelle, offre des buts de prom enades nom ­ breux et originaux.

D epuis le 15 juin et chaque jo u r de l’été, le prom eneur p e u t e m p ru n ter la télécabine d u P as-de-M aim bré p o u r partir ensuite en excursion dans des régions sau­ vages et d ’une très grande beauté.

P arallèlem ent, sur dem ande, des groupes peu v en t organiser des voyages collectifs en com binant, grâce à des p rix forfaitaires intéressants, le voyage en télécabine jusqu’à 2400 m. et u n excellent repas ou une tra­ ditionnelle raclette dans u n restaurant.

Ce sera ainsi l’occasion p o u r ces pro­ meneurs de se rendre compte des impor­ tan ts tr a v a u x actuellem ent entrepris par la Société des remontées mécaniques.

E n effet, trois télésièges, to ta lis an t une longueur d ’environ q u a tre kilom ètres, sont en construction et do iv en t être terminés p o u r le 1er décembre.

Ces nouvelles remontées mécaniques d o n n ero n t donc des chances et un plaisir supplém entaires à tous les hôtes et à tous les skieurs indigènes qui aim ent la région d ’A nzère et souhaitent y revenir.

Mais il s’agit là de l’anim ation sportive de l’hiver prochain.

A ctuellem ent, ces tr a v a u x présentent un aspect assez impressionnant.

Le prem ier télésiège p a r t de Dué, à la h au te u r de la gare supérieure de la télé­ cabine en direction de la combe d ’Héré- mence (2400 m.).

Le second et le troisième, soit en deux tronçons, c o n d u iro n t les skieurs jusqu’au lieu-dit Les Rousses, près du b arrage du R a w y l (1700 m.).

Q u a tre kilom ètres de remontées méca­ niques supplémentaires, il f a u t le faire ! Particu lièrem en t après un hiver extrême­ m ent d u r qui n ’a pas permis de commencer les tr a v a u x dans des délais rapides.

Mais to u t sera mis en œ uvre p our que, le 1er décembre, cet équipem ent soit ins­ tallé dans les vastes cham ps de neige qui, au-dessus d ’Anzère, a ttire n t toujours plus de skieurs sans que ceux-ci, grâce à une télécabine m unie d ’une grande vitesse im­ pressionnante, soient obligés de faire des queues interminables.

M ais atten d o n s l’hiver. E t profitons de l’été !

C e t été qui, à A nzère, o ffre des possi­ bilités de prom enades et d ’excursions re­ m arquables ; ajoutées au cours d ’alpinisme, elles p e rm e ttro n t aux hôtes de la station de découvrir ce m erveilleux pays et aux indi­ gènes et a u x groupes de passage de con­ naître ou de reconnaître un p anoram a qui est une des grandes richesses de cette région

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Un pays dans le pays

J'ai abordé Bagnes par les hauts, par la Croix-de-Cœur,

et f a i eu l'impression de découvrir un pays dans le pays.

L'unité géographique est parfaite ; l'unité politique aussi

puisque la vallée ne forme qu’une seule commune. Elle

a sa capitale, Le Châble, d ’où. partent toutes les routes

des villages.

L'unité humaine est imposée par l’encadrement des m on­

tagnes qui interdit la dispersion et par une histoire pay­

sanne faite des mêmes occupatio?is et préoccupations

pour tous: la fertilisation d'un sol difficile, la lutte con­

tre la montagne, le glacier, le torrent.

Les nombreux Bagnards qui se sont installés au-dehors,

en Valais et plus loin, demeurent marqués par leur vallée

d'origine, fidèles à ses curieuses armoiries: deux enfants

se baignant dans un baquet. Ils se reconnaissent entre

eux. Beaucoup ont reçu leur form ation décisive à la

même source, au collège du Châble. La «grande école»

leur a donné le plus solide enseignement de base et surtout

l'envie de continuer, d'aller plus haut.

Aujourd'hui, Bagnes n'est plus isolée et beaucoup moins

paysanne. La construction du barrage de Mauvoisin

qui ferme le haut de la vallée a changé le rythm e de la

vie. L'agriculture devient occupation accessoire; le tou­

risme et les services représentent les ressources essentiel­

les. En vingt ans, Verbier s'est élevée au niveau des gran­

des stations cosmopolites et son poids de prospérité se

fait sentir dans tous les villages. T out y est en expansion,

en mouvement. L'équilibre est donné par la vitesse de la

marche en avant. Il reste à l'afferm ir et à l'assurer pour

que la prospérité s'installe solidement dans la vallée de

demain.

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L a s i l h o u e t t e o m n i p r é s e n t e de s r a c c a r d s

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Face au x glaciers étincelants du G ra n d -C o m b in , à la Ruinette et au Pleureur, n a rg u a n t à distance le M o n t- Blanc et l’Argentière, le M ont-G elé dom ine la basse vallée de Bagnes de ses 3023 mètres.

Sur son faîte, une pierre à cupule de l’époque néoli­ thique. Elle défie le temps. D ’éminents spécialistes l’ont examinée, l’o n t expertisée. Il y a cin q u an te siècles, nous disent-ils, les h ab ita n ts de nos Alpes, d ’origine m é d ite r­ ranéenne, cultiv aien t déjà la terre et p ra tiq u a ie n t l’éle­ vage du bétail. Ils n ’étaient plus ces êtres p rim itifs qui vivaient exclusivement de la chasse et de la pêche.

De ces lointains ancêtres, il nous reste p e u t-être le caractère, l’a m o u r de n o tre pays, quelques foyers, des poteries, des ustensiles, des pierres à cupule d o n t nous ignorons le sens.

Les hommes de l’époque néolithique allaient-ils au Mont-Gelé p o u r a d o rer le soleil et les astres ? Leur foi leur im posait-elle des sacrifices hum ains ? Y faisaient-ils comme à S ain t-C h risto p h e, au col du Lin, des repas sacrés ? N o u s nous perdons en hypothèses.

L a pierre à cupule du M ont-G elé demeure le précieux tém oin d ’un passé lointain.

D an s cinquante siècles, s’il existe encore des hommes sur n o tre planète, ils se d em an d e ro n t peut-être aussi ce que nous allions faire là-haut.

L a croix du M ont-G elé dom ine aussi V erbier et la vallée. Elle est le témoignage d ’une foi, d ’une manière de vivre, d ’une civilisation, d ’un hum anism e qui nous sont venus eux aussi de la M éditerranée, de Rome.

A rtisans habiles, agriculteurs avisés, les h ab itan ts de Bagnes v iv aien t jusqu’à une époque récente presque exclusivement du tra v a il des cham ps et de l’élevage. P a r passion, p a r atavism e, ils p ra tiq u a ie n t la chasse.

D ans la m ontagne, les pâtres p ré p a ra ie n t des c o ffra ­ ges de terre p o u r construire leurs abris, leurs écuries en voûtes de pierres sèches. Ils se protégeaient, ils p ro té ­ geaient ainsi leur bétail des intempéries.

Ce sont là aussi des vestiges du passé.

Le fo n d de la vallée est d ’un charm e sévère, d ’une sauvagerie qui nous effra ie n t parfois. E n hiver, lorsque

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Eg lis e de L o u r t i e r

les éléments y sont déchaînés, elle devient inhum aine. Tous ces témoins du passé, cette n atu re sauvage, ces sites, une flore et une faune d ’une éto n n an te richesse m ériten t d ’être protégés, d o iv en t être protégés.

L ’hom m e vit de la nature, dans la nature. Il ne peut s’é panouir et m éditer v ra im e n t q u ’en rev en an t à ses sources, en f u y a n t le fru it et les inconvénients d ’une civilisation qui le perd.

Les bourgeois, les h ab itan ts de Bagnes, les responsa­ bles de cette com m une plus grande que certains cantons suisses, o n t compris q u ’ils devaient conserver ces riches­ ses. D e leur p ro p re initiative, ils o n t mis sous réserve le h a u t de la vallée : 15 000 hectares dans lesquels la n atu re d ev ra être m aintenue intacte, les sites protégés de toute dégradation.

Mais, ces mêmes h ab itan ts de Bagnes ne veulent pas être assimilés à des Indiens dans un p arc du N é v a d a . Ils sont tro p dynam iques et intelligents p o u r ne pas songer au développem ent économique de leur vallée. Ils veulent que leurs enfants puissent y v iv re dans l’aisance. Ils ne peu v en t plus, hélas ! comme leurs ancêtres, sub­ sister exclusivement du p ro d u it de la terre, de l’élevage du bétail.

L ’h a b ita n t de Bagnes a toujours eu le goût du risque. Il éta it joueur lorsqu’il p a r ia it le p r o d u it de la vache q u ’il venait de vendre. Il éta it audacieux lorsqu’il q u it­ ta it le pays p o u r des régions lointaines où il co n trib u ait au ray o n n e m e n t de sa m ère-patrie.

Le d év eloppem ent touristique intense de la vallée de Bagnes n ’est pas l’effet du hasard. Il n ’est pas un p r o ­ d u it d ’im p o rta tio n . Il est le fru it de l’esprit d ’initia­ tive et d ’entreprise, il est le résultat d ’un acte de foi, de courage, d ’opin iâ tre té de quelques pionniers.

Ils a v aien t à leur tête M aurice Besson, Léonce Gail- land, G aston M eilland, de regrettée mémoire, comme aussi H e r m a n n Fellay et G ilb ert Roux.

Ils n ’o n t pas hésité à fo rm e r un g roupem ent de plus de tren te petits paysans et artisans qui o n t signé par deux fois des em prunts solidaires de 200 000 francs. Ils leur o n t permis de construire les prem iers équipements touristiques de Verbier. Leur geste a créé la confiance.

Leurs efforts, leur tra v a il, leurs idées n ’o n t pas été vains. V erbier est devenu en v in g t ans, grâce à eux, une des stations de sports d ’hiver les plus im portantes du Valais.

O n p eu t regretter que cet intense d év eloppem ent du h a u t p lateau n ’ait pas été suivi p a r un équipem ent tou­ ristique com plet du restant de la vallée.

Il est v rai q u ’une bonne p a r t de la p o p u la tio n de Bagnes v it actuellem ent de Verbier. Il serait cependant souhaitable que ce développem ent s’étende à d ’autres régions, à Bruson p o u r y soutenir les efforts de ceux qui o n t aussi risqué, à M ontagnier, à Cham psec, à Ver- segères, à C otterg, à Sarreyer, à L ourtier. Il serait sou­ h aitable que la merveilleuse terrasse ensoleillée de La C h a u x , que les m ayens de Bruson et de Sery deviennent également des stations. Il s’y tro u v e les plus rem arqua­ bles pistes de ski.

L ’a u to rité com m unale s’est penchée sur ces problèmes. T o u t en a m élio ran t l’in fra stru c tu re de Verbier, elle cherche à créer, a v a n t la loi, son p ro p re aménagement du territoire.

Autrefois, les h ab ita n ts de la vallée p a rta ie n t en plaine, à l’étranger, p o u r y gagner leur vie. A u jo u rd ’hui, ils restent chez eux p u isq u ’ils o n t la possibilité d ’y vivre, de s’épanouir, de p ré p a re r l’avenir de leurs enfants.

D alcroze faisait ch an te r à l’A n n iv ia rd : « J ’ai des- j

cendu à la ville p o u r chercher à y gagner ». Gageons j

que sous peu les m o n ta g n a rd s de Bagnes, du Valais, rép an d u s dans le m onde entier, rev ie n d ro n t dans leur pays en plein développem ent p o u r y vivre du tourisme j au contact d ’une n a tu re q u ’ils a u ro n t su protéger en fonction de leurs besoins. R o dolphe Tissières. j

S ig n e d ’u n e é c l a t a n t e p r o s p é r i t é , la g a re ( en c o n s t r u c t i o n ) de s télécabines d< j

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Portrait du Bagnard

Le B agnard, on p o u rra it le définir : un être plein de contradictions, à la fois élém entaire et compliqué, ingé­ nu et subtil, sérieux et railleur, a u ­ dacieux et p ru d e n t, religieux et p a r ­ fois anticlérical, un être qui, né de la terre a inscrit dans cette terre tous ses tra v a u x , tous ses espoirs, toutes ses souffrances, un être q u ’on ne peut com prendre que si on le connaît depuis toujours, si depuis l’âge scolaire on a appris à lire dans les replis de son âme, dans les re­ coins de sa conscience, et qui po u r les autres restera toujours un peu une énigme. Je parle, bien entendu du B ag n ard d ’hier. C a r celui d ’a u ­ jo u rd ’hui, entré dans une vie n o u ­ velle, a vigoureusem ent secoué la m otte attachée à ses pieds, comme a v a n t de fra n c h ir un seuil on secoue ses chaussures. P a r le tourism e et p a r les sports, il est passé dans l’autre cam p, dans celui où tous les p r in ­ cipes sont remis en question, où to u ­ tes les notions sont renversées. Le soleil peut to u t brûler, p o u rv u q u ’il continue de briller. Le gel peut to u t détruire ; si grâce à lui les pistes de ski sont bonnes, on le bénira. Ce B agnard-là, je n ’essayerai pas de le peindre. O n ne capte pas l’image d ’un être en perpétuel m ouvem ent. E t Dieu sait s’il bouge, le B ag n ard d ’a u jo u rd ’hui ! Il s’agite, se démène, se donne l’illusion d ’avancer. T o u ­ tes am arres rompues, il vogue allè­ grem ent vers un avenir qui lui p a ­ ra ît lum ineux parce q u ’il a u ra enfin laissé glisser de ses épaules cette chape de misère qui a si longtemps collé aux os de la race. L ’abondance, p o u r cet affam é, p o u r cet assoiffé, c’est la clef de tous les paradis. Mais laissons-le à son destin, et revenons au B agnard d ’hier, à celui d o n t il reste assez de fragm ents p o u r en

p erm ettre une reconstitution à peu près fidèle.

N i ange ni bête, ni berger d ’A rca- die, ni m onstre dénaturé, mais h o m ­ me, sim plem ent homme, ce B agnard est le résultat, l ’aboutissem ent de t a n t de com bats livrés dans les cham ps de labour — ses cham ps de bataille à lui — contre une n a tu re ingrate et avare. D e luttes menées aussi contre l ’édifice social qui, parce q u ’il en est le fondem ent, l’a t a n t de fois écrasé et pressuré, luttes faites ta n tô t de résistance passive, ta n tô t de révoltes ouvertes. Le m iracle du B agnard, entre ces deux forces éga­ lem ent hostiles, a été de durer. As­ tre in t à une sévère discipline, il n ’a p e n d a n t longtemps développé, de ses virtualités, que celles qui étaient indispensables à sa conservation. Les autres restaient à l’é ta t latent. Si elles bouillonnaient parfois dans les profo n d eu rs intimes de l’être, on ne leur p e rm e tta it que bien ra re ­ m en t de m o n ter à la surface. Les forces toutes dirigées vers le pain quotidien n ’ad m e tta ie n t pas de gas­ pillages. E t de tous les gaspillages, le plus sévèrement banni était l’in­ continence sentimentale. A u p o in t que, l’h ab itu d e a id an t, on en v in t à l’assimiler à de l’indécence. O n p o u ­ v ait p arle r de son tra v a il, du temps q u ’il faisait, on p o u v a it discuter avec plus ou moins de compétence de politique, on ne p a rla it jamais de ses amours. C ’était un dom aine secret, aussi jalousem ent gardé q u ’un sérail. Les fiançailles se faisaient dans le plus g ra n d m ystère et il n ’était pas rare que les parents apprissent le m ariage de leurs en­ fants p a r la publication des bans. P e n d a n t cette période prénuptiale, les fiancés restaient invisibles. Il ne leur convenait pas de s’exposer aux

regards en un m o m en t où on les sup­ posait animés de sentiments assez vifs. C a r ces sentiments existaient, et p o u r être comprimés, ils n ’en avaient que plus de violence. Q u a n d ils p a r ­ v enaient à créer cette n a p p e d ’in­ différence affectée, ils débouchaient souvent sur le dram e. Les annales judiciaires o n t conservé le souvenir de quelque H a m le t, de quelque O th ello rustiques, de quelque Phè­ dre ou de quelque Ju liette villa­ geoises, de quelque W erth e r aussi que les lois du tem ps condam naient assez curieusement à une amende posthum e, le suicide é ta n t in te rd it ! C itons p a rm i ceux qui o n t porté la tunique fa ta le cet am oureux trahi qui, accom pagné d ’un groupe d ’amis, v in t u n soir ch an te r sous les fenê­ tres de celle qui venait d ’un ir sa vie à un a u tre : « Rends-m oi, rends- moi friponne, to u t ce que tu m ’as pris », au milieu des rires et des lazzis que son rire et ses lazzis do­ m inaient, et qui s’en rev in t quelques heures plus t a r d seul, p o u r lancer, à trav ers la fenêtre un énorm e pavé qui, s’il était allé à son adresse, eut changé en tom beau le lit nuptial.

Si, lorsqu’ils étaient avoués, les projets m a trim o n ia u x rencontraient l’opposition des familles, ils p rovo­ qu aien t souvent des enlèvements. L ’h o n n eu r b a g n a rd exigeant q u ’une jeune fille épousât son ravisseur, le mariage régularisait ensuite la situa­ tion. Pas de « guerre de Troie », naturellem ent, mais des rancunes tenaces qui s’établissaient alors de beau-père à gendre ou de belle-mère à bru.

L a politique, cette a u tre passion, est aussi responsable de quelques heurts sanglants. T ém oin cette guer­ re de C o rb eray e entre Jeune et Vieille Suisse qui, en 1844, fit en

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tout quatre m orts ; ou les événe­ ments de C ham psec qui, en 1868, coûtèrent la vie à un jeune conser­ vateur. Disons-le to u t de suite : le fanatisme ta n t politique que reli­ gieux est bien m o rt à Bagnes, les forces obscures de l’instinct a y a n t trouvé d ’autres soupapes d ’échappe­ ment à caractère plus pacifiques.

Cette crainte d ’en dire tro p , qui a l’origine n ’était q u ’une form e de

l’autodéfense, d ev ait naturellem ent conduire le B agnard à une retenue, à une réserve verbale qui ne m a n ­ que pas de dignité. A quelques rares exceptions près, il m arq u e un v é rita ­ ble éloignement p o u r les obscénités, p o u r les allusions grivoises, ou mê­ me p o u r la simple grossièreté, po u r la trivialité. N o n q u ’il parle la la n ­ gue des salons. Son p arle r est quel­ quefois rude. L ’écume de son ca­

Le p l u s c é lè b r e des B a g n a r d s , le c o n s e i l l e r d ’E t a t M a u r i c e T r o i l l e t , q u i f u t u n des g r a n d s c o n s t r u c ­ t e u r s d u V a l a is m o d e r n e

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ractère se rép an d en jurons, mais ses mots, patois ou français, ne ser­ v ent p o u r ainsi dire jam ais de v éhi­ cule à des pensées, à des sentiments graveleux.

Le revers de cette médaille, c’est un instinct cachottier, un m anque de spontanéité, un fond d ’arrière-pen- sée qui, comme un tiro ir secret, ne livre jam ais intégralem ent la p e n ­ sée du B agnard. N o n que ce fond soit m auvais, mais il répugne a u ta n t à cet être pudique de dévoiler ses sentiments que de m ettre son corps à nu.

Ce passé d ’austérité n ’a pas em­ pêché le sens de l’h u m o u r de se déve­ lop p er chez le B ag n ard et d ’aller

même jusqu’à la rosserie, ju squ’à l’im pertinence. A croire que cette disposition fa it p a rtie elle aussi de cette a rm u re q u ’il a dû se forger au cours des âges p o u r se p rotéger des coups du sort.

A nne T roillet-Boven.

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The quiet valley of Bagnes

Before starting out to explore the V a l de Bagnes, visitors should lo o k a t the b ea u tifu l stained-glass w in d o w in the sta irw a y o f M a rtig n y ’s C i t y H all. Created b y E d m o n d Bille in 1949, it depicts tw o m illennium s o f this in ternational crossroad’s history, showing Veragri, Celts, w h o fo u n d e d around 400 B.C. the to w n o f O ctodurus (M a rtig n y ) ; R o m a n s w h o crossed the S u m m u s Poenius ( G reat St. Bernard Pass) in 58 B.C. to occupy H e lv e tia ; G erm an E m perors w h o travelled to their Ita lia n possessions ; m erchants and pilgrims fr o m no rth , east a n d w est w h o w e n t south or vice-versa. Artisans, farm ers a n d soldiers represent modern times. Last, b u t n o t least, this masterpiece celebrates the m arriage o f the river Dranse w ith Father Rhone.

O f the three headw aters o f the Dranse, those o f the Val Ferret a n d the V a l d ’E n tr e m o n t join at Orsières and m eet the th ird fr o m the V a l de Bagnes at S em - brancher. T h e river then passes through deep gorges before reaching M a rtig n y at the elbow o f the R h o n e Valley.

U ntil a decade ago, the n a rro w pass road o f the Great St. B ernard passed some h u n d red fe e t above the gorges a n d through villages o f sun-blackened w oo d en houses w h ic h hugged the h ig h w a y so th a t tw o cars could n o t pass. T h ir ty years ago, people ran fo r shelter under d o o rw a ys w h e n the k la x o n o f the postal m o to r coach announced its approach. The bus occupied the whole w id th o f the street, w ith in inches o f the house walls. In one place, the angle o f a house h a d to be cut o f f to allo w the bus to turn the corner. I t w as a sensation fo r passengers to w a tc h the d riv e r’s d e x te rity in handling his ticklish job.

Since the opening o f the G reat St. B ernard road tunnel in 1964, the enlarged h ig h w a y by-passes these villages. T h e picturesque a n d sensational gave w a y to road safety.

The road fo r V a l de Bagnes branches o f f the highway at Sembrancher. A t Le Châble, chief to w n of the district, one overlooks the relatively short, narrow valley. A f t e r each long a n d cold w in ter, gla­ ciers at its u p per end sh o ved their surplus ice over the rim. Lakes fo r m e d up-river, som etim es 180 ft. deep, until the a ccum ulated w a te r broke through the barrier, then carried o f f e v e ry th in g below. I n 1595, seven ty inhabitants were d r o w n e d a n d th ir ty fo u r lost their lives in 1818. Y e t, people a lw a ys rebuilt their villages m this danger zone. T o this da y, one recognizes the

basins o f these artificial lakes a n d the cones o f rubble w h ic h strangled their outlet.

Bagnes, a d efo rm a tio n o f bains — baths — in d i­ cates th a t at one tim e m ineral springs existed in this va lley, w h ich later disappeared un d er landslides.

T he hardships to w h ic h people w ere exposed, en­ gendered a nu m b er o f legends. T h e « D iablats » — sm all devils — am used them selves b y sending stones clattering d o w n gullies. M ore dreaded were the lands­ lides, avalanches a n d erratic blocks w h ic h Satan set in m o tio n to capture souls. The original village o f Vollèges is believed to have been buried in the 13th century.

There existed also a snake-like m o n ster called Ou'ivre w h ic h gave o f f an a w fu l sm ell o f sulphur F rom its h a u n t high in the cliffs, it slithered d o w n the slopes to d r in k in the Dranse, then clim bed back b y another w a y . A s it destroyed a n d b u rned the pastures a n d cultivations w here it passed, the people o ffered collective prayers. O ne m orning, o n ly the d o w n w a r d trace showed. B ut fr o m M a rtig n y it was reported that the Dranse had sw ollen a n d w as e m ittin g sulphureous fum es. T he Ou'ivre had burst in the river !

T o p ro tect themselves fr o m these m alefic creatures, the people o f Bagnes built betw een the 15th a n d 19th \centuries chapels a n d churches dedicated to Saint M artin, Saint J o h n the Baptist, S a in t C hristopher. The sanctuaries, o f G o th ic or Baroque style, contain statues a n d altars created by fa m o u s Valais w o o d sculptors or Italian artists. Since the 1940s, there are also some m odern churches in the va lley, fo r exam ple a round one in Prarreyer.

Since 1958, the 237 m etres high d a m o f M auvoisin regulates the f l o w o f the Dranse. The lake o f M a u ­ voisin feeds the p o w e r stations o f F ionnay a n d o f R id d e s d o w n in the R h o n e V alley. So, the villages o f

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Prarreyer, Versegères, C ham psec, L o u rtier a n d Fion- n a y are safe f r o m floods.

O n the surrounding m o u n ta in s there are several large « free districts » w here m arm ots, deer, stags, cha­ m ois a n d ibex are pro tected fr o m hunters. F rom the road at F ionnay, it is possible to w a tc h ibex clim bing in the rocks high above the village.

In sum m er, the va lle y farm ers send their cattle to graze on the high pastures. A t the h erd ’s return in a u tu m n , the herdsm en bring d o w n b u tte r a n d loaves o f cheese w h ich , a fte r w eeks o f ripening in the valley, becomes the fam ous, delicately fla v o u r e d « raclette » cheese o f Bagnes.

For a b ird ’s eye v ie w o f this lo v e ly v a lley, one takes at Le C hâble the m o to r road w h ic h snakes up to

V e r bier spraw ling on su n n y pastures shielded fr o m n o rth erly w in d s b y a h a lf circle o f m ountains. O u t fr o n t, one enjoys a g rand panoram a o f w o o d e d m o u n ­ tains, behind w h ic h rise the high A lp s w ith their glaciers a n d cliffs. N e a r b y are the im pressive G rand- C o m b in , the M ont-G elé, M o n t-F o rt, Rosa-Blanche, fa rth e r w e stw a rd the M o n t-B la n c w i t h all its satellites.

Verbier is n o t o n ly a ski paradise. S u m m e r guests can easily hike to the lo w er sum m its, even w a lk on a safe p a th tó the C abane du M o n t-F o rt. T o go higher, one m u st be e q u ip p ed fo r rock a n d ice clim bing and hire a m o u n ta in guide. A charm ing fo o tp a th leading fr o m Verbier-Village to the chapel o f St. C hristopher is w o rld -fa m o u s fo r the great v a r ie ty o f beautiful, rare butterflies.

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L’a n c i e n c o l l è g e , m a i n t e n a n t d é m o l i

Deux écoles bagnardes

Toute m o nographie d u val d e Bagnes serait incom plète si

elle ne faisait ap p a raître deux institutions scolaires assez célébrés : la G ra n d e Ecole et l’Ecole libre. N o n p o in t que nous voulions les c o m p arer au Collegium angelicum de Rome ni à la C am bridge U niversity, mais à une époque fort antérieure à la dém ocratisation des études, elles d o n ­ nèrent à to u te une région u n certain lustre. La prem ière alimenta le g oût du Bagnard p o u r l’intellectualisme, la seconde favorisa son p en c h a n t à l’hétérodoxie. D u r a n t près d’un demi-siècle, les deux établissements rivalisèrent de zele de p a r t et d ’autre de la Dranse. P o u r la G ra nde Ecole, a l’om bre de l’église paroissiale, il y avait cent cinquante ans que l’horloge du clocher m a rq u a it les heures lorsqu’en face vint s’installer le cadran de l’Ecole libre « d ’éducation laïque », d o n t l’aiguille s’arrêta en 1943.

La Grande Ecole

Vers 1760, le Père H élio d o re Bourgoz, capucin de Bruson, se m it en tê te de fo n d er u n e école centrale à

Bagnes. La grande co m m une co m p ta it alors 5000 habitants p e n d a n t que Sion en avait 2000. Le gros de la p o p u la tio n valaisanne se tro u v a it donc dans les vallées. Elle était aux trois quarts analphabète. L ’in stru c tio n dem eurait le p riv i­ lège des gens de robe et sa distrib u tio n celui des couvents. En 1846, lorsque les Bagnards sont appelés à v o te r l’exclusion des « petits » de la G ra n d e Ecole, on dénom bra au village de M ontagnier dix-neuf signatures d o n t onze « m arques dom estiques » de citoyens ne sachant pas écrire.

Le vaillant capucin de Bruson, prédicateur a ttitré de l’église Saint-Théodule, est a p p u y é dans son entreprise par l’évêque de Sion, M gr François F rédéric A m Buel, com te et préfet du Valais, prince d u Saint-Empire, mais il s’attire en revanche les foudres d u souverain tem porel de la vallée, Jean Georges Schiner, abbé d e Saint-Maurice.

U ne prem ière fois, le 12 avril 1764, les hom m es « assemblés » des « quarts » de la vallée de Bagnes accueil­ le nt avec faveur le p ro je t Bourgoz. Ils se ravisent lorsque Schiner le u r fait savoir que son financem ent s’opérera au préjudice des confréries des pauvres et du Saint-Esprit, au préjudice des bénéfices des chapelles et des écoles de village.

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Le Provincial des capucins, estim ant « que son religieux se mêlait en Bagnes d’affaires étrangères à son état », l’expédie en Savoie.

M g r A m Buel reste fidèle. Il harcèle de ses ukases les honorables et réticents « syndics » de Bagnes. R e to u r d’exil en été 1766, H é lio d o re Bourgoz re p re n d ses adjurations. Sur o rd re de l’abbé de Saint-M aurice les « quarts » s’assem­ blent à n o uvea u les 15 et 16 ao û t 1766. E n la cure de Châble, une re n c o n tre orageuse des d eu x prélats A m Buel et Schiner prélu d e à l’opération. R é su lta t d u v o te : c o n ­ tents p o u r l’école : 16 ; n o n contents : 288 (la place nous m a n q u e p o u r expliquer la m odestie des chiffres).

N o n o b s ta n t le résultat, l’évêque de Sion adresse un m a n d e m e n t à la paroisse de Bagnes en date du 14 octo b re 1766, m a n d e m e n t accom pagné des « Règles de l’Ecole de Bagnes » et d ’u n certain n o m b r e d ’écus. A u p a r a v a n t il fait a p p ro u v e r l’œ u v re p a r la D iète et blâm er le seigneur-abbé de Saint-Maurice.

L ’h iv e r suivant, la G ra n d e Ecole de Châble s’installe en des locaux de f o rtu n e avec l’abbé P ierre Joseph G ard com m e régent. Ecole à plusieurs degrés puisque les abécé­ daires (des villages centraux) y voisinent avec des tr a d u c ­ teurs de Cicéron.

Le journaliste-écrivain Louis C o u r th io n — élève de 1870 — affirm e « q u ’en u n tem ps où les cours de l ’Ecole n o rm ale d u ra ie n t deux ou trois mois, Bagnes exerça le quasi-m onopole de l’enseignement dans la partie française du canton, q u ’elle le d u t en grande p artie à la G ra n d e Ecole

et très p articu lièrem e n t à l’abbé P ierre-Joseph Bruchez ». C o u r th io n observait aussi ,qu’« il n ’y avait pas que des Bagnards à l’Ecole de Bagnes. M a rtig n y et plus encore la plaine, n o ta m m e n t le district de C o n th ey , envoyaient chaque année u n c o n tin g e n t de pensionnaires placés dans des familles notables ».

Si les prêtres du diocèse, Bagnards de préférence, assu­ m e n t la régence de la G ra nde Ecole jusqu’en 1866, dès lors la direction est aux mains de l’abbaye de Saint-M au­ rice, et en o c to b re 1966 l’on v it force évêques à Châble, aux cérémonies du bicentenaire, c o m m u n ie r aux amours retrouvées. Voilà beaucoup de religieux a u to u r d’une insti­ tu tio n publique. Ce c o n d itio n n e m e n t n ’a pas été sans créer des remous, com m e nous le verrons to u t à l’heure avec l’Ecole libre.

La G ra nde Ecole subit diverses mues au cours du X X e siècle to u t en conservant jalousem ent ses classes litté­ raires. A d jo n ctio n de cours professionnels dès 1901, de cours agricoles a v a n t la dernière guerre. T ra n sfo rm atio n en Ecole industrielle inférieure en 1927. Mais la mue principale reste l’in c o rp o ra tio n des filles en 1966 à la faveur de bâtim ents neufs et de quelques « quartanées » d e terrain, com m e les désirait déjà le Père H éliodore Bourgoz, deux siècles auparavant.

L ’Ecole libre

Tandis que la G ra nde Ecole était l’œ u v re d u Père B ourgoz et de M gr A m Buel, l’Ecole libre f u t celle du D r M aurice C h a rv o z de Châble, et de M. A lphonse Michaud de Médières. Sa création s’explique p a r la fo rte tension politico-religieuse ré g n a n t à Bagnes vers 1900 et dérivée du K u ltu rk am p f.

La G ra n d e Ecole avait du plom b dans l’aile. Elle se dépeuplait... M. A lphonse M ichaud y f u t placé comme second régent, le principal é ta n t le chanoine H e n r i de Stockalper. A la tê te de la paroisse : M. le chanoine Xavier d e C ocatrix. P résident de c o m m u n e : M. Louis Gailland d o n t u n fils, U lrich, jeune in stitu te u r, r o m p ra lui aussi en visière avec le clergé. La grande révolte des régents !

C haque année, « le professeur » du Collège change. Le Conseil de Bagnes sollicite en vain de l’évêque u n can­ d id a t bagnard. E n décem bre 1899, p étitio n c o n tre le p ro ­ fesseur chanoine A drien M a rtin e t p a r qui les garçons des familles libérales s’estim ent molestés. E n classe quelques incidents éclatent. C ertains élèves s u p p o r te n t m al le cours ide religion com m e le règlem ent qui veu t les envoyer « tous les jours depuis Pâques à la messe ».

L ’année suivante, à l’examen d ’admission instauré pour chaque classe, écrit C o rin n a Bille, tous les élèves radicaux fu re n t recalés. Le régent M ichaud, pas assez soumis, fut renvoyé, faute d ’élèves.

C ’est alors que le D r C h a rv o z convoqua à dîner Michaud et Gailland et q u ’il les « to u r n a ». Ils décidèrent de fonder l’Ecole libre, d o n t M ichaud serait l’instituteur.

U n e chronique plus sûre d i t que M. M ichaud q u itte la G ra n d e Ecole au p rin te m p s 1900. Toujours est-il q u ’en n o v em b re 1900 les familles libérales envoient filles et garçons, au n o m b re de quarante, à l’Ecole libre « d ’édu­ cation laïque » tenue p a r M. A lphonse M ichaud dans un café de Châble p o u r la prem ière année puis à Villette des 1905, dans la maison m êm e du régent. Vers 1910, l’école dédoublée attein t le m a xim um de septante-deux élèves ven a n t de tous les villages de Bagnes mais aussi des com­ munes voisines et de la plaine. Y enseignèrent, secondant M ichaud, M. Emile Troillet, in s titu te u r de L ourtier, et Mau­ rice G abbud, réda cte ur au « C onfédéré ». M. Maurice C h a rv o z donnera, lui, des cours extraordinaires. Il s’em­ ploiera s u r to u t à assurer la base financière de l’œuvre.

(31)

Vue de l ’a g g l o m é r a t i o n d u C h â b l e a v e c , à d r o i t e , l es n o u v e a u x b â t i m e n t s d u c o l l è g e

E gl i s e d u C h â b l e

Entré dans la franc-m açonnerie, il o b tie n t l’aide de la loge suisse A lpina grâce à laquelle, en 1928, sera co n stru it le nouveau b â tim e n t face à l’église paroissiale.

1928, c’est la dernière année d ’enseignement de M. Michaud qui décédera cinq ans plus ta rd à l’âge de soixante-cinq ans. L ’école est tenue désormais p a r des enseignants d’autres cantons. B ientôt la guerre est là qui vient to u t com pliquer. De bonnes familles libérales p r é ­ fèrent envoyer leurs enfants à l’école officielle. L ’école secondaire d’en face attire de plus en plus les grands gar­ çons. Alphonse M ichaud m o r t, la flam m e tom be. La mésentente s’in t ro d u it au sein des protecteurs. M aurice Charvoz lui-m êm e ( f 1954) se brouille avec les frères maçons. E t c’est la loge A lpina qui d o n n e ra le coup d’estoc a l’Ecole libre de Bagnes en la p r iv a n t de son aide m a té ­ rielle. L orsqu’elle ferm e ses portes en 1943, elle com pte encore q u a ra n te élèves.

Je fais grâce au lecteur de to u t l’e n v iro n n e m e n t anec- dotique et philosophique attaché à pareille œ uvre. L ’Ecole libre de Bagnes f u t u n fait unique en Suisse. Son onde de choc dépassa largem ent nos frontières.

Francis P erraudin.

Pour plus d 'in fo rm a tio n , on pourra consulter les « Propos et S o u ­ venirs sur l’Ecole libre de Bagnes » d ’A n n e Troillet-B oven publiés aux * Annales valaisannes » et au « C onfédéré » de juin 1969. Le journal «• C o m b a t » a traité le sujet en m ars-avril 1968 com m e il a donné en novem bre-décem bre 1966 une biographie de la Grande Ecole et Collège de Bagnes, biographie d o n t la toile de fond fu t tissée p a r le D r Maurice C h a rv o z dans ses «• N o tes et Documents sur l ’histoire du Collège de Bagnes » parus en 1947 aux <r Annales valaisannes ». F. P.

(32)

Bruson, village de l’Expo

M o n ta g n e et ag ricu lture étaient,

dans l’esprit des spécialistes des

problèmes m o n ta g n a rd s , deux

choses absolum ent inséparables.

O n cro y a it encore, en 1962, que

l’ag ricu ltu re était le su p p o rt

p rin c ip al de l’économie m o n t a ­

g narde, d ’où la longue liste des

mesures d ’aide à l’agriculture de

m o n tag n e que co m p te n o tre lé­

gislation.

P o u r ta n t, certains indices m o n ­

tra ie n t déjà q u ’à elle seule cette

longue liste de mesures était im­

puissante à satisfaire a u x besoins

croissants des p o p u la tio n s m o n ­

tagnardes. L ’impossibilité p our

l’agriculture de devenir concur­

rentielle allait-elle la condam ner

à d isp araître, et les populations

qui v iv a ie n t essentiellement de

ressources agricoles devraient-

elles ém igrer m assivem ent et dé­

fin itiv em en t ?

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(34)

1 regard sur les statistiques allait

nfirm er ce que beaucoup crai- aient et déploraient... les m o n ta - es se dépeuplaient.

Q ue fallait-il faire ?

C om m ent, dans ces conditions, Hait-il présenter l’agriculture m on- gnarde à l ’E xpo ?

U n groupe « d ’experts » — com- ; on les appelle volontiers dans la Ile fédérale — fu t constitué dans

b u t de concevoir un scénario réa- te.

N o n sans une certaine résistance s puristes de la vie paysanne é tri­

quée — des experts qui d éfendent une idéologie, mais qui n ’en viv en t pas — l’idée de présenter le thème classique du « pay san libre sur sa terre » avec ses a ttrib u ts de p a r f a it berger : barbe grisonnante, pipe à couvercle, cor des Alpes et « bred- zon », fu t laissée de côté, au p ro fit de la présen tatio n d ’un village de m o ntagne dans son contexte de vie économ ique ; et Bruson fu t choisi.

A vec l’accord de sa po p u latio n unanim e, et avec son aide et sa col­ laboratio n sy m pathique, il a été possible à une équipe de v u lg ari­

sateurs agricoles, de géographes, d ’économistes, d ’urbanistes, « d ’aus­ c ulter » la vie du village : son m ode de vie, sa structure dém ographique, les activités de ses h ab itan ts, leurs occupations et les lieux de trav ail, ses ressources naturelles, ses ressour­ ces économiques, ses revenus et sa situation financière.

Quels enseignements a-t-o n tiré de to u t cela ? E t quelles conclusions en a-t-on d é d u it p o u r l’av en ir ?

Si en cin q u an te ans la p o p u latio n a v a it dim inué de 40 % , elle sem­ blait m a in te n a n t se stabiliser, même

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reprendre un m o u v em en t ascendant. A Bruson, comme dan s beaucoup d’autres villages et de vallées des Alpes suisses, les conditions de vie difficiles n ’engageaient pas les jeu­ nes filles à épouser des paysans ; il faudra bien que les hommes réflé­ chissent à ce q u ’ils p o u rra ie n t faire pour am éliorer les conditions de logement et éparg n er à leurs épou­ ses de tro p durs t r a v a u x des cham ps. La jeunesse est nombreuse, la pres­ sion d ém ographique est donc posi­ tive. Il fa u t p ré p a re r l’av en ir de cette jeunesse, songer soit à la fo r ­

m er en vue d ’une ém igration, soit, ce qui serait infin im en t préférable, à créer sur place les occasions de tra v a il indispensable dans le sec­ teu r n o n agricole.

L ’agriculture est p ra tiq u ée à Bru- son, avec beaucoup de soins, et p a r des personnes âgées en grande p a r ­ tie ; elle r a p p o rte peu p a r heure de trav ail, mais représente to u t de même le 23 °/o des revenus du vil­ lage. L ’agriculture est devenue p o u r le 66 % de la p o p u la tio n active, une activité secondaire. Il semble q u ’à l’avenir, le n om bre des personnes

qui p ra tiq u e ro n t l’agriculture à titre com plém entaire doive rester élevé, q u itte à ce que p o u r chacune d ’elle, elle ne nécessite pas un tro p gros effort. Des formes de tr a v a u x en com m un p o u r r o n t certainem ent être trouvées et mises à exécution p a r ceux qui sont encore des « m o r­ dus » de l’agriculture.

Le niveau m oyen des revenus p a r h a b ita n t était déjà en 1962-1963 — m om ent de la prem ière enquête faite p o u r l’E x p o — plus élevé que la p lu p a r t des Brusonains le pensait... une surprise très agréable ! L a p o p u

(36)

Figure

graphique  »,  dans  Bulletin  de  la  M urithienne,  fase.  61.

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