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Université de Rennes 1 Année 2019/2020

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(1)

Université de Rennes 1 Année 2019/2020 Algèbre commutative et géométrie algébrique

À rendre pour le 6 mai 2020

Comme toujours, en mathématiques, tous les résultats doivent être justifiés. Bon courage.

1. On considère pour k = 1, . . . ,5 les applicationsϕk:A1(R)→A2(R) définies par 1. ϕ1(t) = (t2, t3),

2. ϕ2(t) = (t2, t4), 3. ϕ3(t) = (t,sin(t)), 4. ϕ4(t) = (cos(t),sin(t)), 5. ϕ5(t) =

(ln(t),0) si t >0 (0,0) si t = 0 (0,ln(−t)) si t <0

(a) Pour k = 1, . . . ,5 (on pourra faire les questions dans le désordre) : i. Faire un dessin représentant l’image Ak de ϕk.

ii. Le sous-ensemble Ak est il algébrique ?

iii. Déterminer (sinon) la fermeture algébriqueVk de Ak. iv. Déterminer son idéal de définition Ik.

v. L’ensemble algébrique Vk est-il irréductible ?

vi. Déterminer (sinon) les composantes irréductibles de Vk. Solution:

1. Nous allons montrer que A1 est algébrique irréductible et que I1 = (Y2X3). Puisque A1 est infini et Y2X3 est irréductible (X3 n’est pas un carré), il suffit de montrer queA1 = V(Y2X3). Il est clair que Y2X3 s’annule surA1. Réciproquement, supposons que (a, b)∈ V1, ce qui signifie que a2 =b3. Si a= 0, on pose t= 0 et si a6= 0, on pose t =b/a. Dans les deux cas, on aura (a, b) = (t2, t3).

2. Nous allons montrer queA2 n’est pas algébrique mais que sa fermeture algébrique estV2 = V(Y −X2) si bien queI2 = (Y −X2). On procède comme précédemment. Puisque le polynôme YX2 est irréductible (car de degré un en Y) et s’annule sur A2 qui est infini, il suffit juste de montrer que A1 6=V1 : prendre le point (−1,1) par exemple.

3. Nous allons montrer que A3 n’est pas algébrique et que V3 = A2(R) - qui est irréductible - si bien que I3 = {0}. On considère la droite Hb d’équation Y = b avec −1 ≤ b ≤ 1. Puisque A3Hb est infini, on a nécessairement HbV3. Mais alors, si a ∈ R et La est la droite d’équationX =a, l’ensembleV3∩Laest infini et doncLaV3. Comme c’est vrai pour tout a ∈R, on aA2(R)⊂V3.

(2)

4. Nous allons montrer que A4 est algébrique irréductible et que I4 = (X2+Y2−1). Cela résulte du fait queA4 = V(X2+Y2−1) (utiliser les coordonnées polaires), que c’est un ensemble infini et queX2+Y2−1 est un polynôme irréductible (puisque 1−Y2 n’est pas un carré).

5. Nous allons montrer queA5 est algébrique mais n’est pas irréductible, que I5 = (XY) et que les composantes irréductibles de A5 sont les droites V(X) et V(Y). Clairement XY s’annule sur A4. Réciproque- ment, supposons que a, b ∈ R satisfont ab = 0. Si a = b = 0, on pose t = 0 ; si a 6= 0, on pose alors t = ea; si b 6= 0 et on pose t =−eb. Dans tous les cas, on a bien (a, b) = ϕ5(t). Cela montre que A5 = V(XY) = V(X)∪V(Y) et on en déduit que

I(A5) = I(V(X)∪V(Y)) = I(V(X))∩I(V(Y))) = (X)∩(Y) = (XY) (puisque (X) et (Y) sont étrangers).

(b) i. Montrer qu’une courbe infinie de la forme V(F) avecF ∈ R[X, Y] irréduc- tible ne peut pas être homéomorphe (pour la topologie de Zariski) au plan A2(R),

ii. montrer que ϕ1 induit un homéomorphisme (pour la topologie de Zariski) entreA1(R) et V1,

iii. montrer qu’il existe un isomorphisme entre A1(R) et V2,

iv. montrer que toute application polynomiale A1(R) vers V4 est constante, v. en déduire que toute application polynomiale de V2 vers V4 est constante.

vi. en déduire aussi que toute application polynomiale de V1 vers V4 est constante.

Solution:

i. Un homéomorphisme est une bijection qui préserve les fermés. Or les fermés propres de V(F) sont les ensembles finis alors que les droites par exemple sont des fermés propres infinis du plan. Il n’existe donc pas d’homéomorphisme entre V(F) et A2(R).

ii. On sait que ϕ1 est continue et que son image est A1 =V1. De plus, si (a, b) = (t2, t3), on a nécessairement t = 0 ou t = b/a, ce qui montre queϕ1 est injectif. Enfin, l’image d’un fermé est un fermé : c’est soit un ensemble fini, soitV1. On voit donc queϕ1 induit un homéomorphisme entre A1(R) et V1.

iii. La division euclidienne induit un isomorphisme de R-algèbres entre R[X] et R[X, Y]/(Y −X2). On en déduit un isomorphisme entre les anneaux de coordonnées deA1(R) et deV2, et donc entre A1(R) et V2. iv. Une application polynomiale A1(R) → V4 envoie t sur un couple (F(t), G(t)) avec F, G ∈ R[t] et F(t)2 +G(t)2 = 1. Il suffit alors de remarquer1 que F(t) + iG(t) ∈ C[t] est alors inversible (d’inverse

(3)

F(t) −iG(t)) dans C[t] et donc constant ; si bien que F et G sont constant. On voit donc qu’une application polynomiale de la droite vers V4 est automatiquement constante.

v. PuisqueV2 est isomorphe àA2(R), toute application polynomiale de V2 vers V4 est aussi constante (sinon, en composant avec l’isomorphisme, on aurait une application polynomiale non-constante de la droite vers V4).

vi. On procède de la même façon dans le dernier cas. Si on se donne une application polynomiale ψ : V1V4, on peut la composer avec ϕ1 pour obtenir une application polynomiale A1(R) → V4 qui est nécessairement constante. Puisque ϕ1 est bijective, ψ aussi est constante.

(c) i. Montrer que ϕ1 fournit un isomorphisme de R-algèbres entreR[V1] et R:=

( d X

i=0

aiti ∈R[t], a1 = 0

)

,

ii. montrer quet2 est irréductible mais n’est pas premier dans R, iii. en déduire queR[V1] n’est pas factoriel.

Solution:

i. On sait queϕ1 induit une application polynomiale surjectiveA1(R)→ V1 et donc un morphisme injectif de R-algèbres

R[V1],→R[t], f 7→f(t2, t3).

Si F =PaijXiYj ∈R[X, Y], on a

F(t2, t3) =Xaijt2i+3j =X

k

X

2i+3j=k

aij

tk

et comme l’équation 2i+ 3j =k est impossible avec i, j ∈N, on voit que F(t2, t3)∈R. Réciproquement, supposons que PaktkR (c’est à dire a1 = 0). Si on poseF =Pa2iXi+Pa2i+3XiY, on a bien

F(t2, t3) =Xa2it2i+Xa2i+3t2i+3=Xaktk.

ii. Montrons maintenant que t2 est irréductible mais n’est pas premier dansR. Bien sûr,t2 n’est pas inversible dansRsinon il serait inversible dans R[t]. De même, un facteur det2 dansR est aussi un facteur det2 dansR[t] et donc de la formec,ctouct2avecc6= 0. Commect /R, on voit que les facteurs sont couct2, ce qui signifie que t2 est irréductible dans R. Par contre, ont2 divise (t3)2 maist2 ne divise past3 ett2 n’est donc pas premier dans R.

iii. Dans un anneau factoriel, tout élément irréductible est premier. On voit donc que R n’est pas factoriel. Puisque R[V1] est isomorphe à R, il n’est pas factoriel non plus.

(4)

(d) Montrer qu’aucun des ensemble algébrique V1, V2, V3, V4, V5 n’est isomorphe à l’un des autres.

Solution: Puisque V5 n’est pas irréductible, il ne peut pas être isomorphe à l’un des autres qui sont tous irréductibles (l’image d’un irréductible par une application continue est toujours irréductible). De même, comme on l’a vu, V3 qui est égal à A2(R) ne peut pas être homéomorphe, et donc pas isomorphe non plus, àV1,V2ouV4 qui sont tous infinis de la forme V(F) avec F ∈ R[X, Y] irréductible. Ensuite, V1 et V2 ne sont pas isomorphe puisque R[V1] n’est pas factoriel alors queR[V2]'R[t] est factoriel. Enfin, comme il n’existe pas d’application non-constante V1V4 ou V2V4, on voit que V4 ne peut pas être isomorphe àV1 ou à V2.

2. On considère les courbes algébriquesC et D d’équations respectives X2+Y2+X3+Y3 = 0 et X3+Y3−2XY = 0

sur un corps algébriquement clos k (on discutera selon la caractéristique de k).

(a) Déterminer les points singuliers de ces deux courbes, leur multiplicité ainsi que les équations des tangentes en ces points.

Solution:

1. On résout

X2+Y2+X3+Y3 = 0 2X+ 3X2 = 0

2Y + 3Y2 = 0.

On remarque tout de suite que X = Y = 0 est bien solution.

Réciproquement, si car(k) = 2 ou car(k) = 3, on a nécessairement X =Y = 0 et on suppose dans la suite que 2 et 3 sont inversibles dans k. On aura alors X2 =−23X si bien que X3 = 49X et symétriquement Y2 = −23Y si bien que Y3 = 49Y. On remplace dans la première équation pour trouver

−2 3X+ 4

9X− 2 3Y +4

9Y = 0

c’est à dire −29(X+Y) = 0 ou encore X+Y = 0. Le système est donc équivalent à

X+Y = 0 2X+ 3X2 = 0

−2X+ 3X2 = 0.

qui a pour unique solution X =Y = 0. On voit donc que, dans tous les cas, l’origine est le seul point singulier. C’est bien sûr un point de multiplicité 2 avec deux tangentes d’équations Y =±iX si car(k)6= 2 et une tangente double d’équation Y =iX si car(k) = 2.

2. On résout

X3+Y3−2XY = 0 3X2−2Y = 0 3Y2−2X = 0.

(5)

On remarque tout de suite que X = Y = 0 est bien solution.

Réciproquement, si car(k) = 2 ou car(k) = 3, on a nécessairement X =Y = 0 et on suppose dans la suite que 2 et 3 sont inversibles dans k. On aura alors X2 = 23Y etY2 = 23X. On remplace dans la première équation pour trouver

2

3XY + 2

3XY −2XY = 0

c’est à dire −23XY = 0 ou encore XY = 0. Le système est donc équivalent à

XY = 0 3X2−2Y = 0 3Y2−2X = 0

qui a pour unique solution X =Y = 0. On voit donc que, dans tous les cas, l’origine est le seul point singulier. C’est bien sûr un point de multiplicité 2 avec deux tangentes distinctes d’équations X = 0 et Y = 0 lorsque car(k)6= 2. Si car(k) = 2, c’est un point de multiplicité 3 avec trois tangentes distinctes d’équations Y = X, Y = jX et Y =j2X.

(b) Déterminer les points d’intersection de ces deux courbes ainsi que les multipli- cités d’intersection en ces points.

Solution: En caractéristique 2, le système

( X2+Y2+X3+Y3 = 0 X3+Y3−2XY = 0

est équivalent àX =Y. Les courbes ont donc en commun la droite d’équation Y =X (et pas d’autres points) et on a bien sûr (C·D)P = +∞en ces points.

Supposons maintenant que Car(k)6= 2. Pour simplifier les notations, on va écrire I(F, G) := ([F],[G])P siF, Gk[X, Y]. On a alors

(C·D)P = I(X2+Y2 +X3+Y3, X3+Y3−2XY)

= I(X2+Y2 + 2XY, X3+Y3−2XY)

= I((X+Y)2, X3+Y3−2XY)

= 2I(X+Y, X3+Y3−2XY)

= 2I(X+Y,2X2)

= 4I(X+Y, X)

= 4I(X, Y)

On voit donc que les deux courbes ne se coupent qu’à l’origine avec la multiplicité 4. Alternativement, on pouvait remarquer qu’elles n’ont pas de tangente en commun à l’origine et donc que leur multiciplitié d’intersection est le produit des multiplicités, c’est à dire 2×2 = 4 mais il faut alors vérifier qu’elles ne se coupent pas ailleurs.

(6)

(c) Comparer PP(C · D)P avec deg(C) deg(D) (lorsque C et D n’ont pas de composante commune).

Solution: On a

X

P

(C·D)P = 4<9 = deg(C) deg(D).

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