HAL Id: jpa-00237645
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Submitted on 1 Jan 1880
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Sur la détermination des éléments d’un mouvement vibratoire
E. Mercadier
To cite this version:
E. Mercadier. Sur la détermination des éléments d’un mouvement vibratoire. J. Phys. Theor. Appl.,
1880, 9 (1), pp.217-227. �10.1051/jphystap:018800090021700�. �jpa-00237645�
2I7
SUR LA DÉTERMINATION DES ÉLÉMENTS D’UN MOUVEMENT VIBRATOIRE;
PAR M. E. MERCADIER.
J’ai
déjà indiqué
une méthode pour la mesure del’al1lplitude
d’un
pareil
mouvement(’voir
le Bulletin de la Société dePhy- sique,
novembre1879,
et Journal dePhysique,
t.IX,
p. 41,1880).
Je passe maintenant à la mesure des deux autres constantes de
ces mouvements :
la période et la phase (1).
DÉTERMINATION DE LA PÉRIODE.
Il existe deux méthodes
générales
pour faire cette détermina- tion : la méthodegraphique
et celle de M.Lissajous.
Elles sonttout à fait satisfaisantes. Mais la forme de la fonction
qui représente
un mouvement vibratoirependulaire simple,
esttel-lement fondamentale en
élasticité,
que toute méthode nouvelle d’en vérifier la réalité ne m’a pas semblépouvoir
être indifféren te.C’est là le
preniier
motifqui
me conduit à exposer la méthodesuivante, qui
donne d’une nouvelle manière la mesure de lapé-
riode. Lln second motif est que cette méthode donne en même
temps, d’une
façon plus simple,
à cequ’il
mesemble,
que toute autre, la mesure de laphase
du mouvement.Elle consiste à comparer la
période
du mouvement considéré àcelle d’un mouvement de
période
déterminée et connue,nnn plus,
comme dans la méthode de M.
Lissajous.,
en composant les deuxmouvements rendus
rectangulaires,
mais enproduisant
la super-position
convenable de leursprojections orthogonales
soit sur unécran)
soit surle plan focal
d’un oculaire.(1) La méthode qui fait l’objet de ce Mémoire a été trouvée en iS 6 et exposée en
août t877 au Congrès de l’Association française pour l’avancement des Sciences (voir
1 e Compte rendu de la session dit Havre, p. 314.
J. de Phys., t. IX. ( Juillet 1880.) 16
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018800090021700
2I8
Ainsi
envisagée
d’une manièregénérale,
l’idée deprojeter
ortho-gonalement
deux mouvements vibratoires n’était pas nouvelle même en1876, époque où j’ai songé
àl’appliquer.
En
effets, depuis 18¡3,
M. A.Cornu,
dans son Cours àl’École Polytechnique,
montrequ’on
peut étudier le mouvementvibratoire d’une corde en l’armant d’unstyle rectiligne placé
derrière celui d’undiapason
vibrantrectangulairement
et enprojetant
les deuxstyles
sur un écran à l’aide d’un faisceau de rayons lumineux pa- rallèles. Lepoint
de croisement des deuxstyles projette
ainsi uneombre
qui reproduit
en noir sur un fond éclairé les courbes acous-tiques
résultant de lacomposition
de deuxmouvements vibratoiresrectangulaires.
C’estqu’en
effet une telleprojection
n’altère pas les lois du mouvement, et laprojection
dupoint
de croisement estréellement animée d’un double mouvement. Néanmoins il y a là une
première
idée d’observer lesprojections
des mouvements au lieu des mouvements eux-mêmes.Plus
tard,
M.Ogden-Rood
a trouvé de son côté ceprocédé
etl’a
indiqué
dans le Journal américain des Sciences et Arts(t. VIII, 1874;
voir le Journal dePJiysique,
t.IV,
p.349; 1875).
-Mais la théorie
explicative
de ceprocédé
restetoujours
celle dela
composition
des mouvements vibratoiresrectangulaires,
avec lesdifficultés
analytiques qu’elle présente quand
le rapport despé-
riodes est
quelconque,
lors mêmequ’il
est commensurable.La méthode
que je
propose, etqu’onpourrait appeler
méthode deprojection optique, supprime
au contraire toutecomposition
demouvements et
simplifie beaucoup
l’étudeanalytique
etgéomé- trique
de laquestion,
tout enproduisant
unphénomène physique
aisément observable et mesurable.
Exposé
de la métlzode. -Supposons
que l’on fixe au corps vibrant dont on cherche lapériode
et à celuiqui
sert de terme decomparaison (par exemple
undiapason
à curseurs entretenu élec-triquement)
desstyles rectilignes
trèslégers, placés parallèlement,
l’un derrière l’autre et très
près
de lui dans un mêmeplan
hori-zontal,
defaçon qu’en
les éclairant à l’aide d’un faisceau de rayonsparallèles
horizontaux leurs ombres se confondent sur un écranvertical ;
cesstyles
sontsupposés
vibrer verticalement.Supposons
le rapport despériodes
T et T’ des deux corps vi- brants commensurable(c’est,
dans toutes lesméthodes,
le seul2I9
moyen d’avoir des
phénomènes persistants
oupermanents),
de sorteque, si T est la
période
del’un,
celle de l’autre seraégale à n
nT,
in et n étant des nombres entiers dont nous supposerons Il le
plus grand.
Faisons,
deplus,
poursimplifier
tout d’abord lescalculs,
unerestriction
qui,
enpratique,
est sansinconvénient,
etqui,
danstous les cas où l’on peut
appliquer
au corps vibrant étudié l’entre- tienélectrique
ou même seulementle micromètre vibrant( ’ ) qui
sertà
apprécier
lesamplitudes,
peut être aisément réalisées supposonségales
lesamplitudes
des deux mouvements.Soit a la
demi-amplitude ; soit ?
la différence dephase
constantedes deux mouvements.
Les
équations
de ces mouvements doiventêtre, d’après
la théo-rie de l’élas ticité,
pour l’un d’eux
(le diapason
decomparaison
parexemple)
etLes
équations
des mouvementsprojetés orthogonalement
surl’écran vertical considéré seront les mêmes.
Les
styles
animés de ces mouvements se croiseront enplusieurs points
del’espace
et enprojection,
et,si,
comme nousl’admettons,
le nombre des vibrations surpasse douze ou
quinze,
il en résulterasur la
projection
un certczin nombre de raies noires sur fond éclairéqui paraltront fiales,
en vertu duphénomène
de lapersistance
desimpressions
lumineusesrapides
sur la rétine.Pour avoir le nombre de ces croisements ou de ces
raies,
il suffitde chercher combien de fois Les deux
styles
se trouvent dans unmême
plan horizontal,
cequi
revientanalytiquement
à trouver lesvaleurs
de y
communes auxéquations (i)
et(2) quand
letemps t
varie ou bien à résoudre
l’équation y’ 2013 y= o
parrapport
à t.(2) Foir les Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. LXXXIX,
p. 736, 1879, et Journal de Ph;-sique, t. IX, p. 41; 1880.
220
On a ainsi successivement
d’où résultent les deux
équations
De
l’équation (3)
on déduitet
De
l’équation ( 4 )
on déduitEnfin les deux
équations (5)
et(6),
où l’onpeut
faire hégal
àla série des nombres entiers
depuis
zéro, donnent chacune une sénicindéfinie de
solutions,
savoir :22I
Déternlination de n. - Mais dans cette double série de valeurs indéfinie en apparence, pour une valeur déterminée
de y
et dem n,
il
n’y
a en réalitéqu’un
certain nombre de valeurs distinctes.En
effet,
de m en nipériodes
de l’un des corps vibrants ou de n en npériodes
del’autre,
les situations relatives des deuxstyles
doivent se
reproduire périodiquement ;
il suffit donc de considérerce
qui
seproduit
dans un intervalleégal
â mpériodes (m
étantsupposé il).
Par
suite,
pour avoir la valeur tp, àpartir
delaquelle
on auraitdes valeurs tp, tp+1,...
égales
à to, (1’...’ il suffit de poserd’ où
Il faut
donc,
dans la série de valeurs(5),
s’arrêter au terme tn_mexclusivenlenl pour avoir le nombre de valeurs de t
distinctes,
cequi
en donneprécisément
n - m.
En raisonnant de même sur la série
(6)
et posantt p t’0= inT,
on trouve
qu’il
faut s’arrêter au termetn+ exclusivement,
cequi fournit,
pour le nombre de valeursdistinctes,
Il en résulte un nombre total
d’où Ja
première conséquence
suivante :222
Quand
deux corps vihrantpai-allèlement
ont despériodes
dans le
rapport m n (ou
in estplus petit
que12),
deuxstyles paral-
léles
fixés à
ces corps dans un n2êlneplan
horizontal à l’état de repospi-oduisent
sur un écranvertical,
ou on lesprojette
à l’aided’zcn
faisceau
lumineuxpaî--allèle,
un nOlnhre de raieségal
aitdouble du dénolninateur dit rap/Jort
m n
Il est à remarquer que ce résultat est
indépendant
del’amplitude
commune des deux mouvements.
Il est aussi
indépendant
de la valeur de tn ets’applique
à tousles
rapports
depériodes 1 n, 2 n,..., n-1 n,
c est-a-dire a n20131Il Il n
rapports
différents.Pour les
distinguer,
il faut donc déterminer le nombre 111.Déterl1zination de in. - Cette détermination
peut
résulter de l’examen des raies dont le noinbi-e caractérise le nombre n. L’as-pect
de ces raies ne peut être le même pour toutes, car les unesrésultent du croisement des
styles quand
ils 7narclzent dans le même sens, les autres du croisement desstyles
marchant en sensinverses. Les
premières
doiventparaître plus larges
que les autres,et leur nombre
dépend
du nombre i7,z. La relation entre ces deuxnombres
pourrait
se déduire ducalcul ;
mais on la trouve très sim-plement
à l’aide d’unereprésentation géométrique
des résultatsprécédents.
Représentation géométrique.
- Eneffet,
la recherche des so-lutions communes aux
équations (I)
et( 2)
ci-dessus revient à la recherche despoints
communs aux sinusoïdesreprésentées
par les mêmeséquations
en coordonnéesrectangulaires,y et y’
étant lesordonnées et t l’abscisse commune aux deux courbes.
On peut construire exactement par
points
deuxquelconques
deces courbes en donnant à a, n2 et 71 des valeurs
quelconques,
etsupposant
à laphase p
une valeur constante, maisquelconque éga-
lement.
La fg.
i enreprésente
deux.L’une, marquée
en traitplein
par-223 tant de
l’origine
o, a pouréquation
Le dessin s’étend
jusqu’à
la troisièmepériode oT3
inclusivement.La
période oT1
estprise arbitrairement,
ainsi quel’amplitude
oA = a.
La seconde
part
d’uneorigine
différenteB,
de telle sorte que oB Fig. i.représente précisément
la valeur de laphase
y. Elle a pouréqua-
tion
Sa
période T’= 3 5 T (elle représente
un son à la sixteharmonique
du
premier).
Le dessin s’étendjusqu’à
lacinquième période BT’5
inclusivement.
On a
représenté
par des flèches le sens des mouvements et par la lettre G avec indices les croisements divers.On voit sur cette
fgure :
i° que le nombre des croisements estégal à dix,
c’est-à-dire au double du dénominateur de T’=3 5 T,
conformément au calcul
précédent (N
=2 n) ;
2° le nombre de :croisements où les mouvements ont le rnéme sens, et
qui
doiventcorrespondre
par suite aux raies lesplus larges,
estégal
à deux(C2
etC7 .
224
Ce nombre est
précisément
Lidifférence
entre les deux termesde la
naction 3 -
Ce résultat est
général, quelles
que soient les courbes sinusoï- dales[dont
leséquations correspondent
auxéquations (1)
et(2)]
qu’on représente
ainsigraphiquement
etquelle
que soit laphase cp
pour une même
couple de courbes,
de sorte que, si N’est le nombre des raieslarges
résultant des croisementsconsidérés,
on aCette
égalité, jointe
à laprécédente,
détermine 11 et m, par suite
m n,
n et== - T quand
n T est connu.L’expérience
confirme de touspoints
la théorie.D’abord,
rienn’est plus si mple
que de montrer la vérification des résultatsprécédents
sous la formegéométrique qui
vient d’êtreindiquée.
Il suffit de construire par
points
et de dessiner sur despapiers
transparents les sinusoïdes
suivantes,
enindiquant
le sens des mou-vements :
On
peut
alors superposer ces courbes deux à deux en faisant coïn- cider leurs axes desymétrie.
En les faisantglisser
l’une surl’autre,
de
façon
à voir cequi
se passequand
laphase
y varie de o à l, on peutcompter le nombre des croisements N et le nombre IiT’ de ceuxoù les mouvements sont de lnêl1le sens.
En
photographiant
ces courbes sur des lames de verre, on peutsans difficulté
projeter
lesexpériences.
Quant
à la vérification directe duphénomène lui-même,
elle sefait aisément à l’aide de deux
électro-diapasons
à curseurs, sem- blables à ceuxqui
ont été décrits dansplusieurs Ouvrages (voir
Journal
de Pfiysique,
t.V,
p.309 (1876),
eu Traité dePhysique
de l%1.
Daguin,
t.III,
p.649), auxquels
on donne des vibrations de225 même
amplitude.
Il suffit de fixer à ces instruments deuxpetits
filsmétalliques rigides qu’on regarde
sur un fond éclairé.Si l’on veut montrer le
phénomène
à un nombreuxauditoire,
onremplace
lesstyles
par des lames de verreargentées
surlesquelles
on
pratique
une ouverturerectiligne étroite,
et on les éclaire vive-ment avec un faisceau lumineux
parallèle.
A l’aide d’une
lentille,
on obtient sur un écranéloigné
uneimage
formée de raies brillantes sur fond obscur.
Dans les deux cas on vérifie très nettement les résultats in-
diqués.
Citons seulement deux cas
particulièrement
intéressants.Cas de l’ullisson. Si les deux corps vibrants sont à
l’unisson,
on a
On doit donc obtenir deux raies seulement et de mêlne
largeur.
C’est en euet ce
qu’on
observe.Seulement la
position
de ces raies par rapport à l’axe desymétrie
varie avec la différence de
phase j
des deux corps vibrants.En
effaet,
en nous reportant au x deux séries de valeurs( 5 )
et(6),
on voit que,
lorsque
n = i et ni = I , la série(5)
donne des résul-tals inadmissibles.
La série
(6)
ne donne que deux valeursdistinctes,
les deux pre-mières,
savoir :En remplaçante dansl’équationy= aSin21ti,
1 par cesvaleurs,
on aura les valeurs
dey correspondantes qui représentent
les dis-tances de
chaque
raie à l’axe desymétrie
:valeurs
égales
et designes contraires, quel
que soi t y.226
Les raies sont donc
toujours symétriques
parrapport
à l’axe. Lafig.
2indique
leurs distancesapproximatives
à cet axe etl’aspect
Fig. 2.
qu’elles présentent,
enconséquence,
pour des valeursde o égales
, 1 1 3 1 5
1 d... l. , 3
7 ’
,à 0,
21 ,4’ 8 , 2, 8’
, lesdispositions
relativesà P=4’ p=7 8 étant
les mêmes que celles relatives
à q
Dans le cas où o
= 1 ,
les deux raies se confondent en une seule’2 sur l’axe de
symétrie.
Cas de l’octave. - Si les deux corps vibrants sont à l’octave l’un de
l’autre,
on aOn doit donc obtenir
quatre raies,
et l’une d’elles doit êtreplus large
que les trois autres.En donnant
à cp
des valeurs différentes parrapport
à lapériode T
,
p 2
du second corps
vibrant,
onpeut
calculer lespositions
relatives des quatreraies, etl’expéhience
vérifiecomplètement
lesprévisions
dela théorie.
La
fig.
3représente,
commeexemple,
lephénomène qui
seFig. 3.
produit quand p= 1 8,
avec laposition approximative
desquatre
227
raies,
dont une estplus large
que les autres; ces raies sont numé- rotées dans l’ordre où les croisements seproduisent
àpartir
del’origine
du mouvement.(A suivre.)
GALVANOMÈTRE DE M. MARCEL DEPREZ;
PAR M. A. NIAUDET.
La
figure ci-jointe présente
une des formesqu’a
reçues l’instru-ment.
L’aiguille
est icimultiple :
ce sont réellement seize ou dix-huitpetites aiguilles parallèles,
montées sur un axeunique,
et dontFig. r.
l’aspec parti culier
a fait dénommerl’appareil galvanomètre
à arêtede
poisson.
Cesaiguilles
sont de ferdoux;
elles sontplacées,
comme on le
voit,
entre les deux branchesparallèles
d’un aimanten fer à cheval. Cet aimant
puissant
lesdirige énergiquement
dansson