HAL Id: jpa-00245524
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Transfert radiatif dans NO3K fondu et la fonte vitreuse de B2O3
Tan He Ping, M. Ferre, M. Lallemand
To cite this version:
Tan He Ping, M. Ferre, M. Lallemand. Transfert radiatif dans NO3K fondu et la fonte vitreuse de B2O3. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1987, 22 (2), pp.125-138.
�10.1051/rphysap:01987002202012500�. �jpa-00245524�
Transfert radiatif dans NO3K fondu et la fonte vitreuse de B2O3
Tan He
Ping,
M. Ferre et M. LallemandLESTE UA 1098
(CNRS),
Laboratoire deThermique,
ENSMA, Rue Guillaume VII, 86021 Poitiers Cedex, France(Reçu
le 5 mai 1986, révisé le 10 septembre, accepté le 23 octobre1986)
Résumé. 2014 On étudie le transfert
d’origine
radiative dans des couchessemi-transparentes
deNO3K
fondu etB2O3
à l’état de fonte vitreuse. Lapartie expérimentale
du travail apermis
d’obtenir en valeur absolue les spectresd’absorption
deNO3K
etB2O3
entre 1 et 6,3 03BCm àpartir
de mesure de l’émissivité apparente de couchesplanes
dedifférentes
épaisseurs déposées
sur un substratmétallique
réflecteur. A l’aide de ces résultats la modélisation du transfertcouplé conduction-rayonnement
dans leproblème
du mur a été obtenue parl’analyse
nodale. Un modèle de spectred’absorption
à 16 bandesrectangulaires
a été considéré pourNO3K
et à 11 bandes pourB2O3
et lespropriétés spectrales
des frontières ont étéprises
en compte. Ce modèle montre la transformationspatiale
des spectres de flux radiatifs à l’intérieur du mur. Le calcul de la conductivité radiative effectiveindique l’importance
de l’effetd’épaisseur.
Les résultats de la modélisation ont étéappliqués
pour déterminer la correction radiative à effectuer dans les mesures de conductivitéthermique
des sels fondus et des fontes de verre à hautetempérature.
On montrequ’il
est nécessaire de considérer l’émissivitéspectrale
des frontières. Laprise
en compte de ces effetsindique
uneinfluence très nette du rayonnement dans le transfert
couplé
dans des couches deNO3K
etB2O3
confinées entre dessurfaces chromées ou de
platine.
Pour ces deuxcomposés
le calcul de la composante radiative a été effectué pour lesconfigurations
rencontrées dans différents thermo-conductimètres utilisés.Abstract. 2014 Radiative transfer in
semi-transparent
slabs of moltenNO3K
and vitreous melt ofB2O3
is studied. In theexperimental
part,absorption
spectra in absolute values are carried out between 1 and 6.3 03BCm, by means of anemittance method for various thickness of the material
deposited
on a metallic substratum. Modelizationby
nodalanalysis
of the combined conductive-radiative heat transfer in a slab of molten salts has beenperformed
forspectrally
selective boundaries and multiboxes models for the
absorption
spectrum of both substances. The model is able to calculate thespectral
evolution of the radiative flux within the wall. It isproceeded
to the radiative correction for the thermalconductivity
data of molten salts andglass
melts athigh
temperature. It is shown that the radiativeparticipation
with inNO3K
andB2O3
slabs is sensitive to thespectral emisivity
of the boundaries. For moltenNO3K
and vitreousB2O3
calculation have been effectuated for variousconfigurations
of usual thermo-conductime- tersby varying
thickness,spectral
emissivities ofboundary
and temperatures difference between them.Classification
Physics
Abstracts44 - 40
1. Introduction.
Les milieux
semi-transparents (MST) échangent
leurénergie
par lacoopération
des trois modes de transferten
interdépendance,
de sortequ’à
undéséquilibre thermique provoqué (échelon
detempérature, gradient
de
température)
est associée uneréponse globale
dusystème
mettant enjeu
des transferts combinés mas-quant les processus élémentaires. A cet
égard
lecouplage
des modes conductif et radiatif est considérécomme une des
principales
causes d’erreur entachant les données de conductivitéthermique
de MST notam-ment dans le domaine des hautes
températures.
En l’absence de formulation ou de
quantification numériques précises,
lesexpérimentateurs
s’efforcent de mettre en oeuvre des méthodes pour obvier à ceteffet. On limite le transfert radiatif en construisant le conductimètre au moyen de métaux peu émissifs dans
l’infrarouge
et aux états de surfacesoignés.
En station-naire,
l’étudepeut
être menée en fonction del’épaisseur
de la couche ou du
gradient thermique appliqué ;
lesconductivités
thermiques
sont alors obtenues commeextrapolation
des résultats vers desépaisseurs
ou desgradients
nuls. Des formules de correction ontégale-
ment été
proposées
enparticulier
par Poltz[1], Arpaci
et Larsen
[2], approximations
toutes deux restreintes de la théorie du transfert radiatif dans une lameplane.
Le
plus
souvent les corrections radiatives sontappli- quées
de manière caricaturale se résumant àl’emploi
de la conductivité radiative de
Rosseland,
valable seulement dans les milieuxoptiquement
trèsépais,
ouArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01987002202012500
encore à
l’expression
du flux dans les milieuxoptique-
ment minces.
Nous nous proposons de fournir
ici,
dans le cas duproblème
du murplan,
les valeurs du flux radiatif auxparois
et à l’intérieur même de lasubstance,
obtenues par la modélisation deséchanges bi-mode,
conductif- radiatif. La méthode estappliquée
aucouplage
dansdeux fluides
typiques semi-transparents :
le nitrate depotassium
et letrioxyde
dedibore, portés
à hautetempérature,
constituant un mur limité par des frontiè-res d’émissivités
hémisphériques
diffuses nongrises quelconques
et soumis à desgradients
detempérature
variés.
Cette étude
prolonge
donc celledéjà entreprise
sur lecouplage
radiation-conduction dans les verres solides chaudsqui
apermis
l’identification de leur conductivitéthermique
enprésence
de transfertcouplé [3, 4].
Du
point
de vuemétrologique
la consultation des articles desynthèse [5]
et[6],
ainsi que les articles récents sur la conductivitéthermique
desNitrates,
Nitrites de Potassium et de
Sodium,
de Santini et al.[7]
ainsi que de Tufeu et al.
[8] permettent
de constater que pour ce nombre detransport
les incertitudes demeurentgrandes (de
l’ordre de 40 % vers420 °C) ;
le sens del’effet éventuel de la
température
est controversé(pente positive
pour[7],
insensibilité à latempérature
entre 335 °C et 450 °C selon
[8]).
Il en est de mêmepour
B203,
le désaccord entre les différents auteurss’amplifiant
à mesurequ’on
s’élève entempérature ;
ainsi à 1 270 K les mesures de Creffield et al.
[9]
etcelles de Lezhenin et al.
[10]
diffèrent de 70 %.Cette
dispersion
des données de conductivité thermi- que, que l’on retrouve pour tous les selssemi-transpa-
rents ou les fontes
vitreuses,
est unegêne évidente,
dans lesapplications
mettant en oeuvre cesmilieux,
mais
également
pour lephysicien
intéressé à la théorie dutransport
de chaleur.La modélisation du transfert combiné est un outil
puissant
etfiable ; cependant
la valeur de ces résultatsreste subordonnée à la connaissance des
spectres d’absorption
des MSTconsidérés,
dans toute l’étenduedu domaine
spectralement
utile dupoint
de vue deséchanges
radiatifs. Or leplus
souvent les valeurs absolues(en m-1)
desspectres d’absorption
ne sont pas connues ; les informations dont ondispose,
dansl’exemple
dessels,
concernentprincipalement
l’identifi- cation despics
fondamentaux enspectrographie
d’émis-sion
infrarouge
et Raman d’intérêtphysico-chimique ;
leurs
amplitudes
restentinconnues, particulièrement
dans les zones de
semi-transparence.
La
partie expérimentale
de ce travail a donc consistéà obtenir les
spectres d’absorption
deN03K
etB203
entre 1 et6,3
03BCm àpartir
de mesures directesd’absorption
et d’émissivité effectuées à destempératu-
res
supérieures
à celle de la fusion(N03K )
ou de latransition vitreuse
(B203 ).
Nous exposons dans une seconde
partie
la méthodeexpérimentale
mise en oeuvre pour déterminer lesspectres
d’absorption
deN03K
etB203
dans larégion précédant
les bandesd’absorption fondamentales ;
dans une troisièmepartie
nous donnons les résultats de la modélisation du transfertcouplé
duproblème
dumur
plan parallèle
parl’analyse
nodale et montronsl’influence
respective
de l’émissivitéspectrale
des fron-tières,
del’épaisseur
de la couche ainsi que de latempérature
du milieu. Nous utilisons finalement cesrésultats pour déterminer la correction radiative à effectuer lors de l’utilisation des données de conducti- vité
thermique
deN03K
etB203
de la littérature.2.
Spectre
d’émission deN03K liquide
et de la fontevitreuse de
Bz03.
La détermination du
spectre d’absorption
de sels tels queN03K
et de fonte vitreuse commeB203
est uneopération
délicate enspectroscopie d’absorption
àpartir
de2,5
>m ; au-delà de cettelongueur
d’onde onse trouve en effet dans
l’obligation
des’équiper
defenêtres
optiques
constituées en matériau(autre
que la silicefondue) pouvant supporter
de hautestempératu-
res sans altération et non
susceptibles
d’être endomma-gées
au moment durefroidissement,
notamment par la cristallisation.Tenney
etWong [11]
ont eu recours àcette méthode en
préparant
des films extrêmement minces deB203
recouverts de silice.Grenberg et
al.
[12]
ont réalisé desspectres
de transmission enmaintenant le sel
liquide
parcapillarité
sur les mailles d’unegrille.
Laspectroscopie
de réflexion estplus
aiséeà mettre en oeuvre
[13].
Dans notre cas laspectroscopie d’absorption
n’a étéemployée
que pourN03K
entre 1et
2,4
03BCm ; pour leslongueurs
d’ondeplus grandes,
laspectroscopie
d’émission nous a paruplus adaptée.
Ellea
déjà
été utilisée dans l’intervalle 3 000-50cm 1
parJ. B. Bates et G. E.
Boyd [14]
au moyen d’unspectro-
mètre à transformée de Fourier pour identification des bandesd’absorption
des nitrates et des nitrites alcalins et de leurmélange,
ainsi que par Kusabiraki et Y.Shiraishi
[15]
pour l’étude des silicates vitreux. Elle offre demultiples avantages :
ne nécessiter aucunsupport transparent,
s’effectuer à hautetempérature,
travailler avec des milieux
préservés
de l’humidité(B203
est extrêmementhygroscopique)
et dans desconditions de bonne
qualité optique ;
ellepermet
enoutre de faire varier
l’épaisseur
de la couche à volonté.Dans son
principe,
la méthode de mesure duspectre
d’émission est la suivante : leliquide
estdéposé
dansune
coupelle plate
en or(N03K )
ou enplatine (B203)
dont le fond estsoigneusement poli,
sonépaisseur
est déterminée avant etaprès l’expérience.
La
coupelle
estdisposée
à l’entrée du four vertical(Fig. 1)
sur unsupport métallique comportant
unthermocouple
de mesure ; lapartie
émissive du four est recouverte par un écran en acierinoxydable poli
refroidi par une circulation d’eau et
possédant
uneouverture
conique
ne laissantapparaître
que la surface libre duliquide
étudié. Le fourd’expérience,
ainsiqu’un
corpsnoir,
sont solidaires d’un chariot manoeu-a : échantillon b: support de platine
c: diaphragme refroidi d: élément chauffant e,f : isolant thermique g: support mobil
Fig.
1. -Dispositif expérimental
de mesure des émissivités apparentes de couches de sels fondus ou de fontes de verres.[Experimental
set up for apparentemissivity
measurements of molten salts andglassy melts.]
vrable
horizontalement ;
les rayonnements émis parl’éprouvette
et celui du corps noir sont réfléchis par un miroir à l’or et modulés. Les émisions sont alternative- ment détectées par un monochromateur Perkin-Elmer modèle 112 G à faisceauunique,
utilisé ensimple
passage, et sur
lequel
estadapté
untélescope infrarouge
à
montage Cassegrain
d’ouverture 50 mm. Lessignaux
sont traités par une détection
synchrone
EG & G 5206et stockés dans un
enregistreur
de données EG &G 4102. Dans ces
conditions, lorsque
latempérature
ducorps noir est exactement celle du
liquide
enexpé- rience,
lerapport signal
coucheémissive/signal
corpsnoir,
fournit l’émissivitéapparente
dusystème
formépar la couche
liquide
et sonsupport.
La
précision
de la méthodedépend
de la détermina- tion de latempérature
de la couchequi
peut se faire de deuxfaçons ;
soit par mesure directe à l’aide d’un ensemble dethermocouples plongeant
dans leliquide,
soit par mesure
radiométrique.
La mesure directe estdifficile pour
plusieurs
raisons : la lameliquide
estsiège
d’un transfert
combiné,
de sorte que lesthermocouples
dans une couche
semi-transparente n’indiquent
pascorrectement la
température locale,
étant chauffés à distance par lerayonnement (c’est
lephénomène qu’on
tente de mettre en
évidence) ;
comme la couche est relativement mince(entre 0,5
et 1mm),
et que lescouples
doivent êtredisposés
à lapériphérie
de lacoupelle
afin que leur rayonnement propre ne se superpose pas à l’émission duliquide,
ils ressententdonc l’influence de la
température
desgrandes
massesproches.
Enfin latempérature
de la couche n’est pas uniforme étant soumise à desgradients thermiques importants
notammentprovoqués
par leséchanges
convectifs à la surface libre. Les mesures effectuées à l’aide de
thermocouples
ont montré une incertituded’une
quinzaine
dedegrés
à 600 °C cequi correspond
dans le domaine
spectral
étudié à une variation de l’ordre de ± 6 % sur la luminance du corps noir.Aussi nous avons
préféré opérer
par voie radiométri- que,qui
outrel’avantage
d’unegrande souplesse, simplifie
considérablement la construction de la cellule de mesure ; ce modeopératoire
introduitcependant
uncertain nombre d’erreurs. En
effet,
dans notre cas la méthodeoptique
de détermination de latempérature dépend
d’une émissivité de référence. Nous l’avons choisie dans la zoned’opacité ;
dans cesconditions,
latempérature
d’une couche est déterminée une fois pour toutes par l’émission desrégions proches
de lasurface,
donc
plus
froides que celle auvoisinage
dusubstrat,
desorte que si la détermination de la
température
estcorrecte pour les
longueurs
d’onde du domained’opacité,
la méthode surévalue celle des zones de transparence influencées par laproximité
dusupport métallique
émissif.La détermination du coefficient
d’absorption
rc a (m-1 )
des MST étudiés a été effectuée de lafaçon
suivante :
- pour la
région spectrale comprise
entre2,3
et6,3
ktm laspectrométrie
d’émission a été utilisée. Dansce cas, l’émissivité
monochromatique apparente
d’une couche de fluided’épaisseur
ddéposée
sur un substratmétallique
réflecteur est donnée parl’expression :
A la
longueur
d’onde A,E03BB(d) dépend
donc desfacteurs de réflexion 03C103BB1
et
PA 2correspondant respecti-
vement à l’interface
liquide-air (mal
connue dans leproche infrarouge
pourN03K
et connue seulementdans le visible pour
8203)
etliquide-métal (connue
dans tout le
spectre).
Afin de s’affranchir des incertitu- des sur PA 1, K 03BB a été calculé àpartir
de deux mesuresd’émissivités
apparentes Ex (dl )
etE. (d2)
obtenuespour deux
épaisseurs
nettement distinctesplacées
dansdes conditions de
températures identiques.
Pour ce faire au moyen d’une couche
épaisse dl, supérieure
aumillimètre,
formée dans lacoupelle réfléchissante,
on a effectué un spectrecomplet
dans ledomaine des
longueurs
d’ondecorrespondant
à uneabsorption
forte de la couche(éloignée cependant
desbandes de vibrations
fondamentales).
Dans cetterégion l’absorption
est considérée comme suffisammentgrande
pour que l’émissivité
apparente
de la couche donnée par(1),
se réduise au seul terme(1- 03C103BB1)
que l’on apris égal
à0,97 d’après
les données de Wilmshurslt[13]
pour
N03K
et de Prod’homme[16]
pourB203.
A unelongueur
d’onde de référence située dans ce domaine(typiquement 5,7
03BCm pourN03K)
onajuste
latempéra-
ture du corps noir de manière à ce que l’émissivité de la couche
corresponde
effectivement à cette valeur. On effectue uneopération identique
ensuite avec unecouche
plus
minced’épaisseur d2 - dl/2.
Une vérifica-tion de
l’égalité
destempératures
des couchesépaisses
et minces est effectuée en
comparant
entre elles les valeurs de K03BB calculées àpartir de (1)
pour unelongueur
d’ondecorrespondant
à un domaine de semi-transparence
pourlequel
pAl 1 peut être considérécomme connu.
Le coefficient
d’absorption
est ensuite calculé pourchaque longueur
d’onde àpartir
des valeurs deE03BB (dl )
etE03BB (d2 )
par résolution dusystème algébrique
non linéaire en pal et Ka.
- Dans
l’infrarouge proche,
c’est-à-dire entre 1 et2,4
03BCm, le coefficientd’absorption
a été calculé pourB2O3
directement àpartir
de la formule(1)
avec unfacteur de réflexion P,B1
pris
dans[16].
Dans le cas deN03K (peu
émissif dans ce domaine à 673K)
il a étéobtenu en
spectroscopie d’absorption
à l’aide d’une cellule en silice fondued’épaisseur
déterminée.Le raccordement des résultats entre les deux
régions spectrales
a été trouvé satisfaisant.Le facteur de réflexion de l’interface
liquide-métal
P,B2 dans le
proche infrarouge
est une fonction de lalongueur
d’onde par l’intermédiaire des valeurs des constantesoptiques
du métal et duliquide (voir
note
[17]),
il a été choisi dans la référence[18].
Nous pouvons estimer dans la
région 1-2,4
03BCm que le spectred’absorption
est obtenu avec une erreur, enabsorption
de± 2 m-1,
en émission de± 20 m-1;
entre
2,4
et6,3
03BCm, l’incertitude varie avec lalongueur d’onde,
elle est de ± 200m-1 entre 2,4
et 4 pm et de± 100
m-1 au-delà.
3.
Spectre d’absorption
deN03K
etB203.
La provenance des
composés chimiques expérimentés
est la suivante :
B203,
MerckAnhydre
pouranalyse ; N03K,
Prolabo RPNormapur.
Trioxyde
de bore. Lafigure
2illustre,
entre 1 et6,3
itm la variation de l’émissivité apparente de deux couches deB203 d’épaisseurs respectives 0,96
et0,47
mm. On constate que cetterégion spectrale
estconstituée d’une zone de faible émissivité correspon- dant à la
région
detransparence qui
s’étend entre 1 et1,6
03BCm, suivie d’une zone d’émission modéréejusqu’à 2,6
lim ; on observe laprésence
d’unpic
intense situé à2,78
)JLm attribué à laprésence
de groupes OHlibres ; après
une seconde zone desemi-transparence,
onrentre dans une zone de forte émittance
correspondant
aux modes d’étirement des liaisons
B-0,
dont les bandesd’absorption
sontperceptibles
sur la couche laplus
mince de lafigure
2 etrépertoriées
dans letableau I.
La
position
dupic
est en bon accord avec les résultats de Brohead et Newman[19]
obtenus àpartir
de filmsminces élaborés dans des conditions de dessiccation
drastiques.
Onpeut
noter incidemment l’absence d’autrespics
d’émission attribuablessoit,
aux groupes OH desurface, soit, internes, qui
modifient radicale- ment lespectre
observable àtempérature ambiante,
Fig.
2. -Spectre
de l’émissivitémonochromatique,
apparente deB203
pour deuxépaisseurs
de matériau à 900 K,déposées
sur un support de
platine.
[Apparent
emissivities spectra of 2specimens
ofB203
at900 K,
deposited
on aplatinum substratum.]
illustrant l’intérêt
méthodologique
de laspectroscopie
d’émission.
Le
spectre d’absorption correspondant
aux mesuresest
représenté
sur lafigure
3. On y retrouve les deuxzones de
semi-transparence
de part et d’autre dupic
à2,78
03BCm, la seconde étant centrée autour de 3 Rm. Apartir
de3,5
itm le coefficientd’absorption
étant del’ordre de 3 500
m-1,
on rentre, dupoint
de vuetransfert
radiatif,
dans larégion d’opacité
pour lesépaisseurs
courantes de matériaux.Nitrate de
potassium.
L’évolutionspectrale
de l’émis-sivité de deux couches de
N03K d’épaisseur 1,73
et0,59
mm estreprésentée
sur lafigure
4 et lespectre d’absorption
deN03K
déduit des mesuresd’absorp-
tance et d’émissivité
apparente
effectuées à 670 K estprésenté
sur lafigure
5(où
les valeurs KAsupérieures
à4 000 m
1 sont seulementindicatives).
Pour cecomposé,
l’émissivité de référence a été choisie à5,7
lim et le facteur de réflexion p a 1 a été calculé sur la base des constantesoptiques
de Wilmshurslt[13]
ainsique des données de
dispersion
de la réfractivité molaire de Gustafsson[20]
déterminées à 693K, extrapolée
aumoyen de la formule :
où v est la
fréquence
de la radiation.Le
spectre
deN03K
dans leproche infrarouge
débute par une
région
dequasi-transparence qui
s’étendjusqu’à 2,4
itm ; il sepoursuit
par .une série delarges
bandes
d’absorption
intenses. Lespositions
de cesbandes dans la
région
de2,4-6,3
lim et lesrégions
desemi-transparence
ont étéreportées
sur le tableau 1 ainsi que leur identification dupoint
de vue duspectre
de vibration de l’ionN03 .
Elles sont en bon accordavec celles obtenues par Bates et
Boyd [14].
Une mesure de l’efficacité du transfert radiatif pour
une
épaisseur
de MST isotherme est fournie par leTableau I. -
Fréquence
des maxima et minima des bandes d’émission deN03K
etB203
entre 1 et6,5
Ilm.Maxima and minima
frequencies
emissions bandsof N03
K andB203
between 1 and6,5
Ilm( 1 )
Reference [114].(Z)
Reference[19].
Fig.
3. - Spectre du coefficientmonochromatique d’absorp-
tion de
B203
à 900 K.[Absorption
spectra ofB203
at 900K.]
produit
de l’émissivité de la couche par la fonction de Planck à latempérature correspondante.
Nous avonsreprésenté
sur lafigure
6 la variationspectrale
de cettequantité
pour le cas d’une lame de nitrate depotassium d’épaisseur 0,5
mmportée
à 693 K. Avec Bates etBoyd,
nous avons admis quel’absorption
au-dessus de6,3
03BCm est suffisamment élevée pour que l’émission soitquasi
noire dans ce domainespectral.
Deux
contributions, complémentaires,
gouvernent leFig.
4. - Emissivité apparentespectrale
de deux couches deN03K déposées
sur un support d’or.[Spectral
apparent emissivities of two different slabs ofN03K deposited
ongold support.]
transfert dans la couche : l’émission des
surfaces,
contrôlée par les bandes desemi-transparence,
l’émis-sion interne du
milieu,
déterminée par les bandesd’absorption.
Dans une situation anisotherme lejeu
deces deux facteurs contribue à assurer le transfert à l’intérieur de la couche : l’émission des
frontières,
atténuées parl’absorption,
l’émission locale de rayon- nement de la substance à latempérature
dumilieu ;
lafigure
6 donne dans le cas deN03K
pour chacun d’eux leurreprésentation spectrale.
Fig.
5. -Spectre
du coefficientmonochromatique d’absorp-
tion de
N03K
fondu à 693 K. Les valeurs au-dessus de 4 000 m1 sont
indicatives.[Absorption
spectra of N03K at 693 K values above 4 000 m 1 areindicative.]
4.
Analyse
radiative.4.1 PRINCIPE. - Comme en
[3]
le calcul du flux radiatiféchangé
dans une lamesemi-transparente
ensituation anisotherme est obtenu par
l’analyse
nodalecomme résultat de la modélisation du transfert
couplé.
On considère donc le cas d’un mur
plan parallèle
d’extension infini émettant et absorbant limité par deux frontières à réflexion diffuse d’émissivité
hémisphérique spectrale EAI = 1 -
P AI’ EX2 = 1 - PA2’ Lestempératu-
res de
parois
étant fixées etdifférentes,
lesystème
est lesiège d’échanges
conductif et radiatif.Le calcul de la densité de flux radiatif local
provenant
del’échange
entre lesparois
d’unepart,
le milieu et lesparois
d’autre part, enfin dans le milieului-même,
nécessiteplusieurs étapes
que nousrappelons
briève-ment.
a)
On effectue une modélisation descaractéristiques optiques
dusystème,
indice de réfraction etspectre d’absorption,
émissivité desfrontières,
àpartir
deFig.
6. -Répartition spectrale
de l’émittance d’un corps noir à 693 K, duproduit
EaWLÎ
pour une couche de 0,5 mm deN03K
ainsi que duproduit E).
chromeWLÎ.
[Spectral
distribution of the emissive flux of a blackbody
at 693 K, of a 0.5 mmlayer
ofNO3K
at 693 K and of theproduct
03B503BB chrome
03C0L003BB.]
données
expérimentales
ou de la littérature. Le modèle de bande leplus simple
consiste àdécomposer
lespectre réel en un ensemble de bandes
rectangulaires
de hauteur déterminée par le théorème de la moyenne.
Dans notre cas le spectre de
B203
est constitué de 11 bandes s’étendant entre 1 et 15 03BCm(une
bande detransparence
totale,
neuf bandes desemi-transparence,
une bande
d’opacité) ;
pour leslongueurs
d’ondesupérieures
à3,5
03BCm les détails des bandes d’émissioncorrespondant
à desabsorptions supérieures
à3 000
m-1
1 ont éténégligés.
En cequi
concerneN03K,
le modèlespectral
estcomposé
de 16 bandesrectangulaires
dont une dequasi-transparence,
10 desemi-transparence
et 5d’opacité (voir Figs.
7a et7b).
Une modélisation
analogue
devraitpouvoir
être faite pour l’indice de réfraction pour tenir compte de sadispersion
dansl’infrarouge.
PourB203,
en l’absenced’information concernant l’indice dans
l’infrarouge,
celui-ci a été
pris égal
à1,41
uniformément sur tout lespectre [16].
Dans le cas deN03K,
undécoupage
enbandes
identique
à celui du coefficientd’absorption
aété effectué à
partir
de la formule(2).
L’émissivité des frontières par bande a été
prise
dansla littérature
[18]
et estreprésentée
pour le castypique
du chrome sur la
figure
7b.b) L’analyse
nodale consiste àdécomposer
le milieuen NM tranches
parallèles
isothermesd’épaisseurs finies,
le centre dechaque
couche constituant unpoint
nodal. On effectue un bilan
énergétique
local enchaque
noeudi (cf. appendice A)
deséchanges couplés conduction-rayonnement (en
supposant dans notre casconnue la valeur de la conductivité
thermique Kc).
Lebilan
thermique
enchaque noeud,
à l’étatstationnaire,
conduit alors à unproblème algébrique
en termes detempérature
nodale(Ti).
Sa solutionnumérique
fournitle
profil
detempérature
établi dans la couche pour les conditions aux limitesimposées
auxtempératures,
unmodèle
d’absorption spectral
et des émissivités desurface,
donnés.La densité de flux radiatif local au noeud i à l’état
stationnaire, échangée
entre les surfacesS,
etS2,
lesoù pour
chaque
bandek (k = 1,..., N ) :
nk est l’indice deréfraction, fk(Tj)
est la fractionspectrale
émise par la bande pour latempérature Tj
du noeudj ( j = 1,..., N M ),
Ei k l’ émissivitéspectrale
de la surfaceSi
03C3B est la constante de Stefan-Boltzmann. Les nota-Fig.
7. - Modèles de bandesrectangulaires
duB203 (a)
et duN03K (b) ;
émissivitésspectrales
du chrome(a),
et dupla-
tine
(b) ; dispersion
de l’indice de réfraction duN03K (b).
[Band
models forB2O3 (a), N03K (b) ; spectral emissivity
ofchromium
(a), platinum (b) ; dispersion
of refractive indexN03K (b).]
surfaces
SI’ S2 et
les noeuds devolume,
enfin entre lesnoeuds de volumes eux-mêmes s’obtient au moyen de
l’expression :
tions
symboliques (Sl SZ )k, (Sl V l )k, (V Vj)k
utiliséespar Hottel et Sarofim
[21]
sont associées auphénomène
de
multiréflexions,
ellesdésignent
les airesd’échanges étendus, respectivement
entre deuxsurfaces,
une sur-face et un volume, ainsi que deux volumes isothermes.
Elles s’introduisent dans le calcul des flux nets
lorsqu’on
écrit que celui-ci est
proportionnel
aupouvoir
émissif.
de
chaque
noeud dans une bandespectrale
donnée. Cesgrandeurs (de
la dimension d’unesurface) dépendent
de l’émissivité des surfaces extérieures et des aires
d’échanges
directs(sl s2)k
calculées pour des surfaces noires. On trouvera lesexpressions
détaillées de(Si S2 )k, (Si Vj)k
et(V Vj)k
ainsi que leur dérivationen fonction des aires
d’échanges
directs(Si s2)k
desurfaces
noires,
au moyen des relations de Gebhart dans[3].
Le
premier
terme entre crochets de(3) représente
relativement au noeud i, les contributions radiatives totales dues aux
échanges
via les multiréflexions entre les surfacesSi
etS2,
les second et troisième termescorrespondent
aux flux traversant le noeud iéchangés
entre les surfaces frontières et les noeuds de
volume,
lequatrième
auxéchanges
entre les noeuds de volume situés de part et d’autre du noeuds 1 considéré.L’interaction entre le
rayonnement
et la conduction entraîne une déformation desprofils
detempérature
comme le montre la
figure
A.1 del’appendice A,
calculée pour une couche de
B203
et des frontières faiblement émissives auxtempératures
de1 250/1 350 K. La distribution de flux local correspon- dant est
représentée
sur lafigure
8. Degrandes
varia-tions locales
peuvent
êtreobservées,
notamment aux frontières où laparticipation
conductive augmente fortement. Enconséquence,
une évaluation commode de la contributionradiative,
associée au mode conduc-tif,
dans un transfertcouplé peut
être tentée encalculant le flux radiatif
moyenné
surl’épaisseur
de lacouche,
à l’aide d’une formule dequadrature appliquée
aux flux radiatifs locaux. Dans ces
conditons,
on pourra écrire la relationphénoménologique
entre le fluxmoyen calculé et le
gradient thermique
extérieurappli- qué àT/d
Elle introduit un coefficient effectif de conductivité
thermique Kr d’origine radiative, effectif,
cardépen-
dant des conditions
imposées
ausystème
et non despropriétés intrinsèques
du matériau.Fig.
8. - Distribution calculée des flux pour une couche deB203
de 10 mm.[Calculated
flux distribution within a 10 mm slab of8203.]
4.2 RÉSULTATS DE LA MODÉLISATION. - L’évolu- tion de
Kr en
fonction del’épaisseur
du mur estreprésentée
sur lafigure
9 dans le cas deN03K.
Lavaleur de la conductivité
thermique
de ce sel a étéprise
dans la référence
[8] (0,42
W.m-1 K-1
1 entre 620 et720
K).
Le flux réduitqr/(dT/d)
a été calculé pour différentes valeurs de l’émissivité dessurfaces,
entre lestempératures
de 600 et 720K,
pour le cas de surfacesprésentant
une différence detempérature
de 10K,
cequi correspond
aux conditionsexpérimentales
que l’on trouve dans[78].
Fig.
9. - Variation de la conductivité radiative deN03K
fondu en fonction de
l’épaisseur,
pour diverses valeurs de l’émissivité desparois
à 693 K.[Radiative conductivity
of moltenN03K,
versus thickness, for various walls emissivities at 693K.]
On note pour les
parois grises
de faibleémissivité,
une contribution
radiative,
relativement à lapartie conductive,
inférieure au % pour lesépaisseurs plus petites
que0,2
mm et de l’ordre de 27 % pour unecouche
d’épaisseur
10 mm. Pour les émissivités élevées(03B503BB = 1)
laparticipation
durayonnement
est intense mais le rapportKr/Kc
estpratiquement
le même pour laconfiguration (d
= 10 mm, E=1)
que l’écart detempérature
entre les surfaces soit de 10 K ou de100
K ;
pour cetteconfiguration (d
= 10 mm, c= 1),
la contribution radiative calculée atteint 52 % de la valeur du cas
purement
conductif.Le spectre de la densité relative du flux radiatif par unité de
longueur
d’onde(qrk(j)/039403BBk)/03A3qrk(j)
mesure
l’importance respective
des bandesspectrales
dans le transfert
local ;
pourN03K
il est illustré sur lafigure
10.Fig.
10. zSpectre
de la densité de flux radiatifde diversesépaisseurs
de couches deN03K
et diverses émissivités de surface, enfonction de la distance à la frontière.
[Spectra
of the radiative fluxdensity
of variousN03K layers
thicknesses with different surface’s emissivities as a function ofdistance.] ]
On peut faire les constatations suivantes :
- en surface dans le cas d’une lame mince de
0,2 mm d’épaisseur
et d’émissivitéuniforme, égale
à0,05 (correspondant
aux conditionsexpérimentales
de[8]),
82 % de la contribution radiativeprovient
desbandes situées entre 1 et
6,3
03BCm, dont 30 % pour la seulerégion 1-3,4 lim ;
pour lesystème épais
à forteémissivité
(d
= 10 mm, E= 1),
95 % del’énergie
estémis dans la bande
1-6,3 03BCm
dont 75 % par la seule bande1-2,4 jjun ;
on peutapprécier l’augmentation
durôle de la fenêtre de
transparence lorsque
les frontières deviennent très émissives(Fig. 10a, b) ;
- au centre du mur, la
répartition spectrale
du fluxest considérablement modifiée pour le cas de l’échantil- lon mince et d’émissivité
faible,
comme le montre lafigure
10b pour lesystème (d
=0,2
mm, E =0,05) ;
c’est maintenant la
région 6,3-15 ktm qui
contribuepour 44 % de
l’énergie
radiative locale contre seulement 7 % à larégion 1-3,4
03BCm ; l’émission des surfaces étantatténuée,
on retrouve un spectre trèsproche
de celui du fluidereprésenté
sur lafigure
6. Pour un échantillon de forteépaisseur
et d’émissivité élevée l’influence des surfaces continue à se faire sentir(Fig. lOd)
et onobserve peu de modifications par
raport
au flux propreen
surface ;
94 % del’énergie
reste émise dans l’inter- valle1-3,6
03BCm dont 69 % dans celui1-3,4
itm. Pour lecas de
l’épaisseur
10 mm et de frontière en chrome on se retrouve dans une situation intermédiaire(Fig.10f).
Sur la
figure
11 a étéreportée
l’évolution avecl’épaisseur
du rapportKr/ (Kr
+Kc)
d’une couche deB2O3
pour différentes émissivités deparois,
ainsi que pour différentestempératures
allant de 700 à 1 200 Klorsque
legradient thermique
est constant(100 K/cm).
Fig.
11. - Variation de la conductivité radiative réduite avecl’épaisseur
deB203
pour diverses valeurs de latempérature
etd’émissivité de surfaces considérées comme
grises.
[Reduced
radiativeconductivity
ofB203 against
thickness for various temperature and gray surfacesemissivities.]
On relève que pour une lame mince
(1 mm)
d’émissivitégrise
faible( 03B5
=0,05)
à latempérature
de 1200 K,7 % seulement de