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Les premiers grattoirs paléolithiques

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Academic year: 2022

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Reference

Les premiers grattoirs paléolithiques

PITTARD, Eugène, DONICI, Alexandre

PITTARD, Eugène, DONICI, Alexandre. Les premiers grattoirs paléolithiques. Archives suisses d'anthropologie générale , 1928, vol. 5, no. 1, p. 57-70

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:106392

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1 / 1

(2)

Extiait des Archives strisses d'Attthropologie gënérale Ton-re V. No

r,

rgz8.

Les premiers $rattoirs paléolithiques

par

Euc.

Prrreno et

Professeur d'AnthroPologie

A.

DoNrcr

Assistant au Laboratoire d'Authopologie de I'Université de Genève.

Divers auteurs publiant les résultats de leurs fouilles dans les stations moustériennes ont signalé, dans Ie matériel qu'ils ont récolté,

la

présence

d'outils de silex

qui

pourraient être considérés commé des grattoirs' Mais peut-on envisager toutes ces pièces comme étant de tels instruments, pareillement bien définis ? certaines d'entre elles ne sont que des racloirs (coupoirs) moustériens

portant

des retouches: ou sur

tout

leur pourtour ou sur

l'un

ou l'autre bord, se prolongeant alors à l'une ou à l'autre extré- mité taillée plus ou moins en arc de cercle. Pour avoir le

droit

de porter

un

nom spécial

un outil doit

présenter les caractères morphologiques de

cet objet même. Depuis Gabriel de

Mortillet

tous les préhistoriens sont d.'accord. pouf reconnaître sans hésitation, lorsqu'il est nettement construit,

l,outil

qu'on appelle un grattoir. Pour le confectionner, I'ouvrier a réservé' sur une partig.de l'éclat, un pourtour circulaire

qu'il

a plus ou moins soi- gneusement retouché. une telle définition s'applique aussi bien au grattoir simple qutau grattoir concave, au grattoir museau, au grattoir caréné, etc.

Beaucoup

àe

racloirs moustériens, retouchés

sur tout leur

pourtour

et d.ont une dçs extrémités plus ou moins

circllaife est

le reste

de ce pourtour

-

retquchée, devraient, si l'on ne restreint

la

terminologie comrne ci-dessus, figurer parmi les grattoirs. Nous pensons que tel ne doit pas être le cas. sans doute les parties terminales retouchées de tels racloirs icoupoirs) ont pu être utilisées comme le sont les gra"ttoirs proorement dits.

L'homme, très vite, a eu besoin de gratter des peaux, du bois, deS morceaux d.e matières colorantes (ocre, peroxyde

de

manganèse

sur

lesquels on retrouve nettement les traces de ce raclage ou de ce grattage), etc. Mais jusqu'au moment de

la

chronologie générale

dont

nous allons parler

il

n'a pas songé à spécialiser un

outil

en vue de ce

but

particulier.

***

Dans une des stations paléolithiques de la Dordogne la station des < Fes- tons,>.dont

il

a été question déjà dans divers articles relatifs aux pierres de

jetl,

aux disques .qxtra platsz, etc. nous avons découvert un habitat

1 E. Prrrlno et A. DoNrc.tp.6,.Le s ;pienes de Jet d'une station iDtermé'liaire entr€ le Loustérieu I'Aurignacien r I'Hmme+Prél,istoriqud Sept.-oct. r927'.

-'-r--gl--pi""o*o

et A. Dôrrcr, i,-dur i"J aiiquà"-piats provenant d'une station intcrmédiaire entre ttloustSti* et l'Aurigtracien. r-C. R. Congrès d'Amsterdam, r928'

et le

(3)

58 EUG. P]TTARD ET A. DONICI

humain qui représente un seul moment archéologique. ce moment est intermé- diaire entre le Moustérien et l'Aurignacien. on comprend,r'immense intérêt d'une telle découverte puisque nous signalons, dans cet horizon archéolo- gique, à

la

fois

la

survivance d'un outillage moustérien typique

et

toute une série d'inventions dont plusieurs auront une fortune qui les conduiront jusqu'à

la fin

<iu néolithique même.

Jusqu'à présent quelques auteurs avaient signalé d.ans

les

stations exclusivement moustériennes ou dans des stations

à

stratigraphie mous- tério- aurignacienne,

la

présence d'instruments

-

d'ailleurs raies

-,

qui

pouvaient être considérés comme des grattoirs. Mais c'était là des inventions isolées, habituellement sans répétition de

la

même forme.

Dans la station des Festons, nous avons trouvé

les

d.ébuts des d.ivers types de grattoirs tels r1u'ils doivent être caractérisés par Ia terminorogie:

grattoirs sur bouts de lames, grattoirs à museau, grattoirs cond.uisant au type caréné, etc. Nous saisissons donc sur le

vif

l'instant d,une création, le moment oir réellement cette invention nouvelle prend corps, sous son aspect multiforme, et telle que nous le montreront plus tard, bien nettement caractéristiques, les stations aurignaciennes.

Il

est impossible, en parcourant

la

littérature,

de

se iendre toujours exactement compte de ce qu'ont voulu dire les auteurs. Les descriptions, lorsqu'elles ne sont pas accompagnées de figures, ne sont guère susceptibles de nous renseigner. A tous les points de vue, lorsqu'on essaie, comme nous

le

faisons maintenant,

,r.* ôorrr"

descriptive,

on

s,aperçoit

très vite

combien iI est nécessaire d'arriver à un accord sur la terminologie industrielle et combient il est également nécessaire que chaque terminologie, que chaque

type

d'objet,

soit

accompagné,

de

dessins représentant les

outils

consi- dérés comme les plus caractéristiques. De l'examen bibliographique étend.u

que nous avons

fait

nous n'avons d.onc

pu

retenir qu,une petite partie des mémoires examinés.

F.

Moulin, au cours de ses fouilles dans

l'abri

du Bau d,e l,Aubesier a rencontré des pièces

qu'il a

consid.érées comme des grattoirs, mais les photographies

qui

accompagnent ce mémoire

nq sont guère

suscep-

tibles de nous donner leà précisions qu'on pourrait souhaiter.

cet

auteur figure bien, dans son mémoire, sous le no 5, un éclat de silex dont la forme rappelle l'une de celles que nous avons trouvées nous-mêmes dans la station des Festons, mais

la

retouche paraît peu indiquée 1.

Au

Congrès ppéhistoriq|e, de France de r9o9, Commont, exposant les I F. I{oui.rx, L'abriduBaudet'Aubeiier (Vallcluse),y'fcquemcnstélienile. T.oulon r9o4

(4)

LES PREIIIDRS GRATTOTRS PALÉOLII'HIQUES 59 types de f industrie moustérienne de la région du nord de

la

France écrit ceci: <grattoirs: nous n'avons pas récolté de véritables grattoirs sur bout d.e lame, cependant quelques éclats minces

et

allongés (pseudo-lames)

de Busigny paraissent avoir été retouchés

pour

ce genre d'utilisation >

et

iI

reproduit, à la figure zg de son mémoire, six pièces. Trois d.'entre elles rappellent certains de nos éclats avec des retouches sur les côtés, et un travail semblable sur

bout

de lame. Toutefois ces pièces ne peuvent pas être comparées à celles que nous décrivons

ici

sous Ie même terme 1.

Au

cours

du

même: Congrès, Deydier

et

Lazard, donnant les résultats de leurs fouilles dans la Baume des Peyrards (Vaucluse), écrivent, à propos d.es pièces moustériennes: u Grattoirs:

le

grattoir bien formé

fait

défaut

à la Baume des Peyrards,.aussi bien comme pièce moustérienne que comme type aurignacien hormis que I'on

put

prendre comme ébauches ou grat-

toirs de

début,

la

pièce

r

etc. Les photographies

qui

accompagnent ce

mémoire sont d'ailleurs

loin

d'être satisfaisantes

pour

nous renseigner;

sauf peut-être

l'une d'entre

elles

qui

représente

la partie

d'une pièce

cassée oir une retouche

en arc de

cercle

pourrait

bien indiquer l'exis- tence

d'un

grattoir 2.

on

sait combien Bourlon était un bon observateur des outillages préhis- toriques.

Le travail qu'il a

présenté au Congrès international d'Anthro- pologie

et

d'Archéologie préhistoriques

à

Monaco

en

19o6, signale, dans

I'industrie

découverte

au

Moustier même, la. présence

de

grattoirs.

Il

reproduit trois des objets ainsi qualifiés

(frg.7,72

et 73 cle son mémoire).

Mais ces

trois

figures sont

loin

de représenter des pièces aussi caracté- ristiques que celles que nous avions trouvées.

La

figure 7z en pattic.tlier est une lame retouchée sur tout son pourtour, sauf dans la région du plan de frappe. La pièce de Ia figure 73 présente un arc de cercle avec retouches

qui

donnent

bien

l'aspect

d'un grattoir.

Bourlon signale

ce

spécimen comme étant

un grattoir

double, mais peut-on réellement

le

considérer

sous cet aspect ? trn effet, à l',opposé de cet arc de cercle, la partie retorrchée se présente sous la forme d'une pointe analogue à celle d'une pointe mous- térienne ou comme l'extrémité aiguô d'un racloir-.

Il

se pourrait d'ailleurs parfaitement bien que cette pièce,

qui

est brisée, sur une partie de son pourtour,

ait

été

un vrai

racloir moustérien dont une partie survivante tlojrne I'apparence

du grattoir.

Bourlon

ajoutc quc quant au

grattoir

1 V. CoiluoNT, L'inàustrie mewstérienw d,ans la rftion d.* Nord de la France, Congrès Préh. de lirance, r909

2 DEvDTER & LÀZARD, La Beeme des Peytqrds (Vaucluse). Ateiiers Paléol.ilhiqflus. .Ccngr,. préhist. de France; r9og.'

(5)

6o EUG. PITTARD ET A, DONICI

concave < à part les instruments avec coches, de rares échantillons repré- sentent seuls ce type 1r,.

Il

est impossible de tenir compte, dans. cette étude, des quelques spéci- mens décrits

et

figurés

par J.

Fontes dans une note sur

le

moustérien

découvert

au

Portugal car ces objets proviennent d.e

la

surface d.u sol

< de sorte que les pièces qu'on

y

trouve ne peuvent être classifiées que par comparaison avec leurs similaires étrangers

,. Il est

d'ailleurs difÊcile, d'après les dessins, d'être suffrsamment renseigné. La figure z5 représente urr ouLil qui, par certains âspects, rappelle l'un des types que nous aurons

à

décrire

tout

à. l'henre, Mais encore trne fois, pour

un travail

semblable à celui que nous faisons

il

est impossible de retenir des résultats ile recher- ches

qui

ne se présentent pas en stratigraphie 2.

Il

faut arriver aux recherches faites à la Ferrasserie par capitarr et peyrony pour nous trouver en présence d'une industrie qui,

par

plusieurs rle ses aspects rappelle celle que nous avons rencontrée dans la station des Festons.

Dans le < petit abri moustérien A > les auteurs signalent, parmi I'ind.ustrie

qui y a

été rencontrée: a d'autres pièces

qui tout en se

rattachant encore à la pointe etaux racloirs sont devéritables grattoirs>. Les figures

qui

accompagnent ce textè montrent en particulier sous les numéros

le et

r4 des outils qui rappellent beaucoup ceux que nous avons nous-mêmes découverts.

L'un

d'entre eux ayant

la

forme générale de Ia pointe mous- térienne, avec son bord gauche retouché comme celui d"'un racloir, présente une pointe arrondie donnant un grattoir convexe. Le numéro 12 < est un

grattoir

épais, presque

du

genre de ceux qu'on rencontre

en

quantité dans l'aurignacien moyen 3 ,.

Ainsi

il

apparaît bien que quelques éclats de silex, rencontrés par l,un ou l'autre des auteurs ci-dessus, pourraient avoir été utilisés comme des

grattoirs. Mais ces pièces ne figurent jamais que comme des pièces excep- tionnelles et si

tant

est qu'on peut considérer ces outils comme des grat- toirs, leur invention, née peut-être au hasard

d'un

éclatement, n'aurait été qu'un événement sporadique.

1 BouRLoN' L'industrie moustérierne au Il4wstieï. Congr. inter. d'antbrop. et d'archéol. préh. Monaco, 1906, T. I.

2 J, FoNrES, Note sur le Mustérien M Poftugal, Congr. préh, de France, r9rz.

s CÀprr^ri & PEYRoN', SlatiwptéhistoriqiledelaFerræsle. RevueanthroFologique, paris. r9r?,

t

* *

(6)

LES PREMIERS GRATTOIRS PALÉOLITHISIJES 6r Nous avons déjà

dit

que f intérêt particulier de nos trouvailles réside dans le

fait

que

la

station d'oir elles proviennent ne présente qu'un seul moment archéologique,

la

couchedanslaquelle se trouvent les objets n'est précédée par aucune autre couche, et elle n'est suivie d'aucun autre élément statigraphique. C'est donc un moment bien défini dans l'histoire de la civi- lisation. Cette station représente

un

chapitre nettement circonscrit.

L'évolution industrielle moustérienne

était

accomplie, mais l'outillage qui allait caractériser la période aurignacienne n'était pas encore complète- ment né. Lapériode représentée ici est une période de transition, un moment intermédiaire, une période d'inventions diverses. Quelques objets ne sont que la continuation des outillages moustériens, et ils n'auront qu'une fortune limitée

-

elle ne franchira pas l'Aurignacien

-

mais, d'autre part, nous

Flc. I.

voyons apparaître

à

cette page

de l'Histoire, toute

une série d'objets dont plusieurs auront plus qu'un lendemain: leur destinée se prolongera jusqu'au néolithique, même jusqu'à l'aurore de l'âge des métaux, tels les

grattoirs dont

il

est question dans cette note.

Les pièces que représente

la

fig.

I

ne pourrqient pas être'classées dans

une autre catégorie d'objets que celle des grattoirs.

Ils

obéissent nette- ment à la terminologie de Gabriel de Mortillet: ce sont des lames de pierre dont

le

sommet est régulièrement retouché de manière

à

décrire

un

arc dc ccrclc à bord tranchant.

Les deux pièces représentées dans cette figure

I

sont: la première (No r) retouchée presque exclusivement sur l'extrémité en arc de cercle

et

sur

une petite partie du côté droit, la pièce No z retouchée sur un arc de cercle

plus

considérable.

Dans les deux cas la retouche se trouve

à

Tous les dessins qui accompagnent ce n)énoire sont clùs à Ia plume de Dorlici.

(7)

6z EUG. PITTARD ET A. DONICI

l'opposé du plan de frappe. La pièce No z est particulièrement démonstrative de ce qu'est

un

grattoir en rnême temps qu'elle est une pièce élégante, faite d'un silex jaunâtre veiné de gris.

La

retouche du bord. extrême est délicate. Ce grattoir a été trouvé en plein foyer par

l'un

de nous (P.) dans

un endroit oir

il

serait de toute impossibilité d'imaginer une introduction postérieure

à la

période

à

laquelle elle appartient.

Frc. II.

La tgure II

représenie; le numéro 3

un

très

joli

grattoir sur

bout

de

lame dont l'extrémité n'est pas,

il

est

vrai, tout à fait

circulaire

et

qui présente une retouche sur le côté droit, mais

tout

de même l?instrument qu'on est convenu d'appeler

le

grattoir est, comme tel, extrêmement net.

La

pièce 4 se présente à peu près sous le même aspect, sauf que c'est la partie gauche

qui

est retouchée

et

cette extrémité retouchée représente

un

arc de cerr:le parfait.

Nous avons trouvé une quinzaine de grattoirs

qui

se rapprochent plus ou moins des types que nous venons de d.écrire et de figurer.

Ils

sont plus ou moins épais ou plus ou moins minces. Les éclats sont de grandeurs diverses, les'sommets sont, dans certains cas des arcs d.e cercles parfaits;

dans d'autres cas ce sommet est tronqué (figure

III,

Nos5 et 6).Un de ces

grattoirs se présente même avec un sommet excavé. cette forme conduirait au type du grattoir concave. Les parties latérales d.es pièces en question sont quelquefois retouchées sur les deux côtés

ou

seulement

à

droite ou seulement à gauche. puandceséclats sont retouchéssurles deux côtés la pièce

en

question

pourrait

être consid.érée comme une lame se rapprochant

du

racloir moustérien étroit, retouchée sur

tout

son pourtour.

(8)

LES PREMIERS GRATTOIRS PALÉOLITHISUES 63

Fro. III.

Figure

IV.

Les numéros 7 et B représentent des grattoirs plus ou moins circulaires, confectionnés avec des éclats courts et larges de faible épaisscur.

Le numéro 7 est une très belle pièce dont l'arc de cercle a été obtenu sur la partie de l'éclat opposée au plan de frappe. La retouche est

fort

bien faite sur

tout

le pourtour, sauf dans

la

région même du plan de frappe

et

de

Frc. IV

l'esquille de percussion. une telle pièce ne peut pas être rapprochée d'un racloir moustérien car la surface est, pal rapport à ses dimensions, beaucoup trop convexe.

La

pièce No 8, beaucoup moins bonne, comme type, que la précédente,

(9)

6+ EUG. PITTARD ET A. DONICI

lui ressemble cependant comme forme générale d'éclat. Elle n'est retouchée nettement que sur une partie de son arc de cercle.

Fro. V

Figure V. Le No 9 est un beau grattoir circulaire dont un peu plus de la moitié est retouchée. c'est là une pièce de faible épaisseur dont, en certains endroits, la retouche a donné un tranchant parfait et, à cause d.e ce tranchant cet instrument pourrait servir à couper admirablement. .c'est

une très.

jolie pièce. La piece No ro est aussi un éclat de faible épaisseur, dont la partie

Frc. VI.

(10)

LES PREMIERS GRATTOIRS PALÉOLITHISUES 65

opposée au plan de frappe dessine un arc imparfait, Laretouche est égale-

ment excellente sur tout le sommet et se prolonge sul une partie du côté droit. Nous n'avons retrouvé qu'un petit nombre de spécimens pouvant être rapprochés de ceux qui viennent d'être figurés et décrits.

Il y

a parmi eux une assez jolie pièce en silex jaspé, jaune, ponctué de noir, dont la partie

opposée au plan de frappe a été retouchée sur un biseau étroit'

Figure

VI,

Nos

tt et tz.

Figure

VII,

Nos 13

et

14. Ces quatre figures représentent des types de grattoirs épais, dont une extrémité retouchée en arc de cercle a comrne tendance à devenir le grattoir à museau. Une ou deux pièces sont particulièrement épaisses;les éclats, enlevés à grands coups, de

.h"qo"

côté, ont laissé subsister une arête médiane.

on

a des formes qui pourraient aussi conduire vers le type du grattoir caréné, Le No

rr

a une

épaisseur de r6mm, le No rz de

r5--.

Un des types à arête médiane

a2I-m

d'épaisseur,

l'autre a t7^*.

Le No

rr

ne porte des retouches que sur l'arc

de cercle, et le biseau sur lequel la retouche a porté est, par le fait de l'épais- seur même de la pièce, relativement très étendu. Le No

rz

porte la partie retouchée en grattoir sur un côté dc l'éclat par rapport à la position occupée par le plan de frappe. L',arc de cercle dessine un petit museatl dont la saillie est déjà très apparente.

Frc. VII

!'igure

vII,

5ur 13

et

14. Le No r3 esl url éclat épais âyant encorc unc partie du cortex. L',arc de cercle retouché présente de petits éclats en lamelles telles que nous les relevons sur les grattoirs carénés de la période aurigna- cienne. Les retouches sont exclusivement limitées à cette région' Le No 14 figure également une pièce très épaisse dont la partie en arc de cercle a été

(11)

66 EUG. PITTARD ET.,A. DONICI

sellle retouchée. Les retouches ici n'inféressent que le bord même de la facq d'éclatement. Dans les deux spécimçns qui viennent d'être décrits on ne voit plus

la

trace

ni

du plan de frappe,

ni

du bulbe d.e percussion. Lorsqu,on regarde cette pièce par la face d'éclatement, on voit encore mieux se d.essiner les arcs de cercle préparés pour la retouche ; ils ont une forme très régulière.

ces quatre spécimens sont les échantillons les meilleurs d.'une d.ouzaine d'instruments appartenant au même type.

/6.

Frc. VIII

La figure

VIII

montre quatre types de < grattoirs à museau

r.

Le No r5 dessine le museau sur le côté droit de la pièce. Le No 16 sur le côté gauche.

Les deux autres grattoirs représentés dans cette figure ont leur < museau >

situé à l'extrémité du grand. axe de lréclat. Ces pièces sont également d,'une certaine épaisseur (No rS, r4mn d'épaisseur, ie No 16,

14^

/2, le No r7 a r5mm, le No rB a

r8**.)

Chez les Nos 15

et

17, les plans de frappe et les bulbes subsistent en

partie

et

les < museaux

r

se trouvent

à

l'opposé de ces plans de frappe.

Chez les Nos 16

et

rB nous ne distinguons plus ces particularités. Le No 15 est un très joli grattoir retouché dans toute la partie supérieure

-

dont la

portion de droite forme museau

-

et, en plus, sur la moitié au moins du bord latéral

droit.

Quelques-unes des petites lamelles enlevées pour créer le museau l'ont été sous la forme d'éclats minces et allongés comme ceux qu'on voit sur les grattoirs aurignaciens. Chez le No 16, la retouche du museau est beaucoup moins bonne. Au-dessous, sur le côté tatéral gauche de l'éclat, la

(12)

LES PREMIERS GRATTOIRS PALÉOLITHI9UES 67 partie excavée est retouchée et donne une coche. chez le No 17, la retouche

du

museau est obtgnue également

par

l'enlèvement de longues lamelles étroites.

Il

est très probable que ce grattoir a été ptéparé sur le débris d'une ancienne pièce beaucoup plus considérable, car le côté gauche est un plan de cassure abrupte. Lè .< museau D du No. 18 est obtenu simplement à I'aide de deux petites lamelles parallèles. Sur le côté gauche, au-dessous du museau,

on voit

quelques retouches. Evidemment, ces < gra[toirs-museaux > sont loin de présenter l'aspect élégant que montrent fréquemment leurs descen- dants de la période aurignacienne.

A

côté des quatre pièces qui sont figurées ici,

il

existe toute une série de ces grattoirs dits à museau, oir l'arc de cercle est plus, ou moins projeté en avant, plus ou moins séparé de l'éclat.

Il

nous a paru inutile de représenter un grand nombre de ces pièces.

Frc. IX.

Quelques éclats rl'a.ssez grande taille, épais,

et

relativement étroits, aspect plus ou moins contourné

ont

été retouchés

sur la

partie

la

plus

pto1"te. hors de l'éclat, que celle-ci soit dans le grand, axe même de la pièce,

ou qu'elle soit déjetée. Nous avons dessiné sous

le

No 19 (figure

IX)

un de ces éclats oir le hasard des cassures a créé urte surLe tle plouruntoire latéral qui a été retouché en grattoir. C'est la seule partie de la pièce oir de petits éclats de retouche aient été enlevés. Les autres spécimens qui appartiennent à ce type présentent leurs parties travaillées en grattoir d'une façon plus ou moins précise.

(13)

68 EUG. PITTARD EÎ A. DONICI

Fro. X

Figure X. Les Noe zo et 2r représentent un type spécial de petits grattoirs.

Les préhist<-rriques qui les ont fabriqués ont cherché à dégager I'arc de cercle

au moyen d'éclats plrrs forts ilonnant des concavités qui, parfois, ressem-

blent à de petites coches. Dans

l'outil

No zo,

il

ne subsiste aucun reste du plan de frappe, ni du bulbe, tandis que chez I'outil zr ces éir<ments sont encore présents.

Fre. XI.

Les quatre pièces de la figure

XI,

les Nos,22, 23, 24, z5 sont des outils d,un type tout difiérent de ceux qui viennent d'être décrits. ns ont été obtenus sur des éclats relativement épais, mais qui le sont beaucoup moins toutefois qtre les précédents de la figure

vIII.

En outre, ils ont été débrutis sur tout leur pourtour à l'aide de grands éclats. Puis, en un ou plusieurs endroits d.e ce

pourtour, quelques retouches plus petites ont été pratiquées. Mais ici, les arcs de cercle caractéristiques du grattoir sont beaucoup moins précis que dans les pièces précédentes. Nous avons inclus ces objets dans le chapitre des

(14)

LES PREMIERS GRATTOIRS PALÉOLITHI9UES 69 grattoirs, parce que nous pensons qu'une telle destination peut être la plus vraisemblable. Par exemple, dans

la

pièce No zz, plusieurs parties de ce pourtour auraient

pu

servir au

travail du

grattage' Nous ne voyons pas d'ailleurs vers quelle autre utilisation de telles pièces pouvaientêtredestinées.

Sur les quatre spécimens dessinéS, aucun d'entre eux ne montre la survi- vance d'un plan de frappe. Celui-ci, et le bulbe même, ont été abattus lors du débrutissage de

I'objet. On

aperçoit seulement dans deux d'entre elles, l'esquille de percussion. une dizaine de pièces appartiennent à ce type spécial.

Fro. XII

La

figure

XII

montre deux pièces

qui

n'appartiennent

à

aucune des catégories précédentes, car elles ne représentent pas des outils dont la forme aétérépétée. Le No 25 est un éclat de silex jaune, pointé de noir, dont un des côtés situé latéralement par rapport au plan de frappe a été taillé en arc de .cercle et retouché pour donner un

joli pctit

grattoir. Les autres parties ne sont pas retouchées. Le No z7 est un éclat taillé à grands coups dont la partie opposée au plan de frappe présente un arc de cercle étendu, retouché sur

tout

son côté gauche.

La

retouche d'ailleurs est beaucoup moins fine que .celle de la pièce précédente.

Il

est vrai que la nature même du silex ne se

prête pas à un travail de quelque finesse.

La figure

XIII

représente une sorte de.grattoir.carénâ, C'est,un'éclat sur lequel on ne distingue plus

ni

le plan de frappe,

ni

bulbe de percussion.

L'arc de cercle a été ménagé comme une sorte de museau. De longs éclats

(15)

---;---

,

:.

7o EUG. PITTARD EI A. DONICI

ont été enlevés partant du .sommet même de

la

pièce. une retouche fine limite l'arc de.cercle.

Frc. XIII

Les descriptions ci-dessus et les figures qui les acctrmpagnent ont confirmé ce que nous-avons.dit dans les premières lignés de ce mémoire. Dans cette station des Festons, d.ont

les

caractères industiiels sont intennédiaires entre ceux d.u Moustérieir et ceux de l'Aurignacien, nous voyons réellement apparaître un outil nouveau, le

$rattoir

sous ses divers aspects: sur bout de lame, protocaréné, à museau, etc.

Et cette apparition n'est pas un événement sporadique; ce n,est pas le jeu accidentel

d'un

tailleur de silex. C'est une invention consciente dont la destinée sera longue. Les Paléolithiques

qui l'ont

découvert, se rendant compte de tout le travail utile qu'ils pourront obtenir à l'aide de tels instru- ments, en confectionnent un certain nomijre ccirrespondant à leurs besoins.

Ils

travaillent presque r, en série

r.

Ces instruments sont l'avant-garde d.es

divers types de grattoirs qui arrront, au cours des millénaires, des fortunes diverses; mais dont un type au moins, le gfattoir sur bout de lame, traversera

totrs les âges de la

pierre. I

. '

(16)

Au

cours dè

la

composition de ce fascicule

un

( paquet

r

a sauté

à

la page 6o. Le texte de cette page doit être complété comme suit.

Après

la

3rme ligne ajouter:

Dans Ie gisement de la Quina 1, M. Henri Martin, < soris l'éboulement des

silex

à

tendance aurignacienne >,

a

signalé

la

présence de grattoirs épais

du type

Tarté.

r

La planche

VII

représentant des grattoirs du Moustérien moyen et supé-

rieur montre des outils comme nous en avons rencontré nous-mômc dans

la

station exclusivement moustérienne

dite

les Rebières

I et

dans ceIle, mou.stérienne également ma,is strrmontée

par

r1e lârrrignacien,

dite

du Bonhomme. Mais ces pièces sont d'une allure difiérente de

la

plupart de celles que nous décrivons aujourd'hui.

La

planche z3 montre trois pièces (fig. S, 7, 8) où nous retrouvons des

outils dont la forme générale rappelle celle de trois de nos types de grattoirs (voir fig.

VIII, p.

66 de notre texte).

1 Dr H. MARTTN. Reahzrchas sur l'éaolution du Mansldrie* dans le gisement de la Qwi,no, nuU. et fvfem. ae la Soc. arciléol. et hist. de la Cbalente, Angoulême, 1924.

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