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Le traitement de l'hypospadias postérieur au CHU de Treichville (Abidjan)

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UROLOGIE

PEDIATRIQUE Progres en Urologie (2007), 17, 860-862

Le traitement de l'hypospadias postérieur au CHU de Treichville (Abidjan)

Roumanatou BANKOLE sapin, Rose NANDIOLO, Blaise YAO, Faustin TAMBO, Lambert VODI, Léonard MOBIOT CHU de Treichville, Abidjan, Côte d'Ivoire

Introduction : Les techniques opératoires de I'hypospadias sont nombreuses, ce qui témoigne de la difficulté de son traitement. Le but de ce travail est d'analyser nos résultats afin de les améliorer.

Matériels et méthodes : II s'agit d'une étude rétrospective sur dossiers des patients.

De janvier 1997 à avril 2005,35 enfants âgés de 9 mois à 15 ans, ont été opérés d'un hypospadias postérieur, 31 avaient un hypospadias pénien postérieur, 2 un hypospadias scrotal et 2 un hypospadias périnéal. Trente deux enfants avaient une courbure de la verge associée.

Nous avons opérés 16 enfants en un seul temps opératoire selon la technique de Onlay, Duckett ou Duplay. Les 19 autres enfants ont été opérés en deux temps opératoires.

Résultats : Le taux de fistule pour les interventions en un temps était de 25% et le taux de complications était de 37%. Pour les interventions en 2 temps, le taux de fistule était de 15%, et le taux de complication de 26%. Le taux total de fistule était de 20% et de complication de 31%.

Conclusion : Malgré cette série limitée, le taux de fistule et de complications est plus important dans les inter- ventions en un seul temps opératoire.

Si nos résultats sont comparables à ceux d'autres auteurs notre préférence va aux traitements en 2 temps en cas d'hypospadias périnéal ou scrotal associé à une importante courbure de la verge.

Mots clés : hypospadias postérieur; urétroplastie en un temps, urétroplas fie en deux temps, enfant.

Niveau de preuve : 5

Les techniques opératoires de l'hypospadias sont nombreuses et variées en particulier celles de l'hypospadias postérieur, ce qui témoigne de la difficulté de son traitement.

Les interventions en 2 temps ont longtemps été utilisées.

Depuis les années 1980 Les interventions en un seul temps opéra- toire, notamment celle décrite par DUCKETT [l], ont été adoptées par la très grande majorité des auteurs. Cependant quelques auteurs reviennent sur les interventions en deux temps [ 2 ] .

Le but de ce travail était de faire part de notre expérience dans le traitement de cette pathologie dans un pays en voie de développe- ment, tout en faisant un plaidoyer pour une intervention en deux temps dans les formes associées à une importante courbure de la verge.

MATERIELS ET METHODES

Il s'agit d'une étude rétrospective.

De janvier 1997 à avril 2005, 35 enfants âgés de 9 mois à 15 ans, avec un âge moyen de 40 mois ont été opérés d'un hypospadias postérieur, 3 1 avaient un hypospadias pénien postérieur, 2 avaient un hypospadias scrotal (Figures 1 et 2) et 2 un hypospadias péri- néal. Un caryotype a été systématiquement réalisé chez ceux qui avaient une ectopie testiculaire unilatérale ou bilatérale et chez ceux qui avaient une verge petite ou enfouie.

L'un de ces enfants avait une ambiguïté sexuelle à type d'herma- phrodisme vrai. Il avait été vu à l'âge de 14 ans, élevé en garçon.

Trente deux enfants avaient une courbure de la verge associée.

Trois enfants avaient un hypospadias pénien postérieur sans cour- bure de verge. Trois enfants avaient été circoncis avant la consulta- tion.

Nous avons opérés 16 enfants en un seul temps opératoire selon la technique de Duckett-Onlay (décrite par Mollard) [l, 31, dans 9 cas, de Duplay Monfort [5] dans 3 cas et de Snodgrass [7] dans 4 cas.

Les 19 autres enfants ont été opérés en 2 temps opératoires. Le ler temps opératoire a consisté à un redressement de la verge associé à la translation du prépuce à la face ventrale de la verge. Six mois après nous avons réalisé l'uréthroplastie.

Toutes ces interventions ont été réalisées par le même chirurgien, sous anesthésie générale, sans anesthésie caudale associée. Au début de l'intervention nous avons effectué le test d'érection de Git- tes [6] à tous les patients. Une incision de la muqueuse préputiale à environ 3 mm du sillon ballanopréputial nous a permis d'effectuer un déshabillage complet de la verge. A la face ventrale de la verge après la mise en place d'un garrot à la racine de la verge, nous avons soulevé la plaque uréthrale selon Monforî [4] et tous les reliquats de tissus spongieux situés en arrière de la plaque uréthrale ont été résé- qués. Un test d'érection a été ensuite réalisé pour vérifier la correc-

Manuscrit reçu : février 2007, accepté : février 2007

Adresse pour correspondance : Dr. R. Bankole sapin, CHU de Treichville, Abidjan, Côte d'Ivoire

e-mail : bankolerouma @yahoo.fr

Ref : BANKOLE sapin R., NANDIOLO R., YAO BLAISE, TAMBO F., VODI L., MOBIOT L. Prog. Urol., 2007, 17, 860-862

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K. BanKole sapln er coii., rrogres en urologie ( L V V I ) , 1 1 , aou-ao~

tion totale de la courbure, lorsque celle ci n'est pas parfaite un Nes- bit [7] a été réalisé dans 12 cas.

Pour les interventions en un seul temps opératoire, nous avons dis- séqué le lambeau préputiale et son pédicule vasculaire de la peau pénienne, ce dernier a été translaté à la face ventrale de la verge et I'uréthroplastie selon Onlay [9] a été réalisé par 2 surjets extra muqueux au PDS 710.

Si nous avons décidé de faire i'intervention en 2 temps opératoires selon Belt-Fuqua [8], après le redressement de la verge, le prépuce muqueux et l'excès de peau pénienne ont été transposés à la face ventrale de la verge et suturés au pourtour de la plaque uréthrale et du méat hypospade. Six mois plus tard nous avons réalisée I'uré- throsplastie après dissection d'un lambeau rectangulaire sur le pré- puce translaté précédemment à la face ventrale de la verge. Ce lam- beau a été suturé aux berges de la plaque uréthrale, sur une sonde charrière 10 par 2 sujets extra muqueux au PDS 710, ceci dans 18

cas. Un seul enfant a été traité selon Snodgrass. Après l'uré- Figure 1. Enfant de trois ans ayant un hypospadias scrotaL throsplastie nous n'avons pas effectué de cystostomie, une sonde

uréthrale a été laissée en place.

Le pansement a été effectué avec de I'antibiotulle. Au bout d'une dizaine de jours, nous avons fait l'ablation de la sonde uréthrale et avons autorisé I'enfant à rentrer chez lui après émission d'urines.

RESULTATS

Nous avons observé parmi les patients opérés en un seul temps 4 fistules au niveau de l'ancien méat. Une nécrose totale du lambeau après infection, et une dévascularisation modérée de la peau pénienne à la face ventrale de la verge ont été notées. Soit un taux de fistule de 25% et de complications de 37%.

Parmi les 19 enfants opérés en 2 temps, nous avons relevé 3 cas de fistule,l dilatation modérée du lambeau de Duckett et une sténose du méat uréthral, soit un taux de fistule de 15% et de complications de 26%. Le taux total de fistule était de 20% et celui des complica-

tions était de 3 1 %. Deux de ces fistules ont taries spontanément, les Figure 2. Résultats six mois après une intervention en deux temps autres ont été fermées en une seule intervention. opératoires.

La dilatation du lambeau a été corrigée par une méatotomie, la sté- nose du méat a été dilatée en 3 séances.

COMMENTAIRES

Les taux de fistules et de complications étaient plus élevés lorsque les interventions se faisaient en un temps opératoire et surtout nous avons observé une nécrose totale du lambeau après infection, ce que nous n'avons pas observé parmi les enfants opérés en 2 temps opératoires. Cela s'explique d'une part, par le fait que nous ne disposons pas toujours d'un matériel de micro chirurgie adapté à la dissection des lambeaux, et d'autre par, par le fait que dans notre pays où le climat est chaud et humide, le risque infectieux est important. Dans les interventions en 2 temps où chaque interven- tion n'excède pas 2 heures, le risque infectieux est moindre.

Le taux de fistule dans cette série limitée est inférieur a celui de DODAT [9] (3 1 %) et de DEWAN [IO] (34,4%) mais il est supérieur à celui de DUCKETT [l] (9%).

Pour les patients opérés en deux temps dans cette série, le méat a toujours été apical et l'aspect esthétique nous a paru satisfaisant (Figure 2) malgré un excès de peau pénienne observé parfois.

Nous réservons les interventions en un seul temps opératoire pour les cas d'hypospadias sans courbure ou avec courbure modérée.

Lorsque la plaque uréthrale est assez large, la technique de Snod- grass nous a donné de bons résultats. Cette technique est plutôt uti- lisée pour les hypospadias antérieurs.

Pour NEIL [ I l ] dans les cas sévères il préfère comme nous les inter- ventions en deux temps même si pour lui, la plupart des hypospa- dias peuvent être traités en un seul temps opératoire.

CONCLUSION

Dans nos conditions de travail de pays en voie de développe- ment, le traitement en deux temps des hypospadias postérieurs Pour RICKWOOD [Il] si les résultas fonctionnels des interventions avec importante courbure nous semble préférable au traitement en deux temps sont satisfaisants, les résultats cosmétiques laissent en un seul temps, comme le montre nos résultats cette série limi- à désirer, il serait rare d'obtenir un méat apical. tée.

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R. Bankole sapin et coll., Progrès en Urologie (2007), 17, 860-862

REFERENCES SUMMARY

1. DUCKETT J.W. : Transverse prépucial island flap, technique for repair of The proximal hypospadias treatment at the teaching hospital of sever hypospadias. Urol. Clin. North Am., 1980 ; 7 : 423-430. Treichville (Abidjan)

2. FEINS R.* KAENSTANTINOS HYPOSPADIAS : In Introduction : The hypospadiasprocedure are many (more than 300 dif- surgical directives. Pediatric surgery. Edited by Petter Mattei, Philadelphia,

ferentprocedures, and because ofthe d,3CUlv ofthe treatment.

Lippincott William & Wilkins, 2002 ; 713-718.

Objective : To evaluate our results with two stages and one stage pro-

;. P. MOURIQUAND P., FALFELA T. : technique de cedure urethroplasv for proximal hypospadias and to recommend two traitement des hypos~adias avec coudure par utilisation du lambeau en

stagesproce~uresforposterior hypospadias with important cuwature.

Onlay. Prog. Urol., 1991 ; 1 : 305-3 11.

Patients and methods : We retrospectively reviewed the medical record 4. FUQUA F. : Renaissance of urethroplasty : the Belt Technique of hypospa-

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5. SNODGRASS W. : Tubularized inceised plate urethroplasty for distal hypo- spadias. J. Urol., 1994 ; 151 : 464-465.

6. GITTES R.F., MAC LAUGHLIN A.P. : injection techniques to induce peni- le erection urology. 1974 ; 4 : 473-474.

7. NESBIT R.M. : Congenital curvature of the phallus : report of three cases with description of corrective operation. J. Urol., 1965 ; 93 : 230-232.

8. MONFORT G., BETHEAU D., DI BEBEDETTO V., BANKOLE R. : Pos- terior hypospadias repair : a new technical approach. Eur. Urol., 1992 ; 22 :

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9. DODAT M., TAKVORIAN P.H., PHILIBERT M., PAULUS C.H., PAN- GAUD JAMES 1. : Le traitement chirurgical de l'hypospadias a propos d'une série de 557 cas Lyon Chir., 1994 ; 90 : 65-70.

10. DEWAN P.A., DIENNEN L.D., WINKLE D., DUFFY P.G., RANSLEY P.G.: Hypospadias : Duckett Pdicle tube urethroplasty. Eur. Urol., 1991 ; 20:

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11. RICKWOOD A.M., ANDERSON P. : One stage hypospadias repair. Expe- rience of 367 cases British journal of urology, 1991 ; 67 : 424-428.

of 35 patients operated on for proximal hypospadias between January 1997 and April2005. Their age varied between 9 month and 15 years.

The hypospadias were proximal penile hypospadias in 31 cases, scro- ta1 hypospadias in 2 cases, and perineal hypospadias in 2 cases. Six- teen patients were treated by one procedure (Onlay, Duckett, or Duplay). The other nineteen were operated on by two stages procedu- re. In the,first stage we corrected the cuwature and transferred the pre- pucial tissu on the ventral aspect of the penis.The second stage was performed six month later by urethroplasty.

Results : For the one stage procedure, the fistulak rate was 25% and the complication S rate was 37%. For the two stages procedure t h e j s - tula's rate was 15%, and the rate of complication was 26%. The total rate offistula was 20%, and the total rate of complication was 31 %.

Conclusion : In this short series the fistula rate was higher in the group of children who had one stage procedure than the group of two stage procedure. We prefer the two stages procedure for the treatment ofper-

ineal and scrotal hypospadias with important cuwature.

Key words : proximal hypospadias, one stage urethroplasty, two stage urethroplasty, children.

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