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LE DÉCRET ROBIEN ENFIN ABROGÉ ! L

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

ENJEUX 2

HEURES SUPPLÉMENTAIRES : EFFET D’AUBAINE

ORIENTATION EN TROISIÈME

ABROGATION DES DÉCRETS ROBIEN 3

TABLE RONDE À L’ÉLYSÉE

CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LA RENTRÉE 2007

SYSTÈME ÉDUCATIF 4-5

FACE AUX PROJETS DU GOUVERNEMENT

MÉTIER-CARRIÈRE 6-7

LETTRE DE GUY MÔQUET

BACCALAURÉAT

ACCÈS AU CORPS DES AGRÉGÉS

SOMMAIRE

N° 654 15 JUIN 2007

Le président de la République a donc annoncé le 11 juin l’abrogation du décret. Et dans sa totalité (heures de première chaire et décharges statu- taires, bivalence, compléments de service), ce qui n’était manifestement pas dans les intentions premières de X. Darcos, qui ne parlait que de suspen- sion des mesures liées au pouvoir d’achat. C’est d’ailleurs pourquoi le SNES avait pris de nouvelles initiatives : forum des établissements le 23 mai et campagne de courriels en direction du président. Ce résultat est avant tout l’expression d’un rapport de forces et l’aboutissement d’une mobili- sation de plus de huit mois avec ses temps forts (grèves du 18 décembre et du 8 février, manifestation nationale du 20 janvier), mais avec aussi la mul- titude d’actions locales dans lesquelles se sont engagés les établissements.

L’unité sans précédent réalisée dans le second degré a beaucoup compté.

Enfin l’opiniâtreté des personnels, qui ont répondu, en dépit de l’absence d’unité, à l’appel du SNES pour une nouvelle grève le 20 mars, a permis de franchir ce jour-là une étape décisive : l’annonce par tous les principaux can- didats, dont N. Sarkozy, qu’ils reviendraient sur le décret.

Le SNES entend faire de ce succès celui d’une conception ambitieuse du métier (respect de la qualification, nécessité des coordinations pédago- giques, stabilité des équipes, reconnaissance de la charge de travail) et de la nécessité de le revaloriser. Ce ne sont pas là, selon toute vraisemblance et en dépit des bonnes intentions proclamées, les préoccupations réelles du président et du gouvernement. Mais c’est bien dans cet esprit que le SNES, fort du succès obtenu, participera aux discussions ouvertes sur le métier enseignant et qui doivent se prolonger toute

LA FORCE DES MOBILISATIONS

L e second tour des élections

législatives va sans doute amener à l’Assemblée une très forte majorité présidentielle, les partis d’opposition étant contraints, dans cette période d’entre deux tours, de réduire leurs ambitions à assurer un minimum de diversité. Résultat du nouveau calendrier électoral, d’un scrutin majoritaire dont les effets déformants sont accentués par un savant découpage électoral, la composition de l’Assemblée risque de fait de renforcer encore

la présidentialisation du régime et de vider de substance les débats parlementaires.

Les limites d’une telle situation sont connues. Rappelons- nous l’année 2006, le vote par une majorité présidentielle,

à l’époque moins écrasante que celle qui s’annonce, de la loi autorisant la mise en œuvre du contrat première embauche, l’immense mouvement social qui a suivi et au final le vote tout aussi large du retrait de la mesure par la même majorité sur proposition du gouvernement.

La responsabilité du mouvement syndical est immense dans la période à venir ; le succès que nous venons d’obtenir sur le décret Robien montre l’importance de l’unité et de la force des mobilisations. Cela implique de dépasser les divisions et de renforcer une légitimité incontestable issue des élections professionnelles par la capacité à rassembler largement dans l’action.

Cela signifie aussi qu’il faut renforcer le syndicalisme en adhérant et en faisant adhérer !

■ Claudie Martens, cosecrétaire générale

LE DÉCRET ROBIEN ENFIN ABROGÉ !

AUDIENCE DARCOS

Suite page 2

APRÈS 8 MOIS DE CONFLIT

Le 19 juin, le SNES rencontre en audience Xavier Darcos, ministre de l’Éducation nationale. Au lendemain de la victoire contre les décrets Robien, le syndicat portera ses analyses et ses propositions sur les grands dossiers éducatifs (voir pages 4 et 5), ainsi que sur la nécessaire amélioration des conditions de la rentrée 2007 dans les établissements.

À DIFFUSER

Chaque syndiqué va recevoir par courriel ce texte recto-verso. Des exemplaires en nombre arriveront la semaine prochaine dans les établissements.

À diffuser très largement à tous les collègues.

©DR

c’est fait !

c’est fait !

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L’US N° 654 •15/06/2007

2

l’année prochaine. Le SNES a dans cette perspective remis au président et au gouvernement un document résumant ses propositions (cf. site SNES). Il asso- ciera, en toute transparence et en temps réel, la profession à chacune des phases de ces discussions (site internet, courriels, US, consultations, etc.) : en com- mençant dès septembre à l’occasion de l’élaboration du « Livre vert » qui doit faire l’inventaire de toutes les propositions existantes sur les carrières.

Le SNES déplore par ailleurs que les postes supprimés au titre du décret ne soient rétablis que sous forme d’heures supplémentaires. La rentrée scolaire en sera d’au- tant plus difficile. Le SNES maintient ses demandes de rétablissement des 5000 postes supprimés à la rentrée 2007, de recours à des listes complémentaires de reçus aux concours et de réemploi des non-titulaires. Il rappelle par ailleurs ses consignes permanentes de refus de l’imposition d’heures supplémentaires.

Si le SNES prend acte de la suppression de l’apprentissage junior et du rappel du principe de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, par contre, il note que le

Président maintient dans toute leur rigueur ses projets les plus inquiétants pour l’avenir de l’école :

• confirmation des grands axes de la loi Fillon et du socle commun notamment ;

• suppression à terme de la carte scolaire ;

• remise en cause de l’éducation prioritaire.

Il a aussi précisé qu’il tiendrait son engagement de limiter la dépense publique en ne remplaçant qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Pour l’É- ducation nationale, la « solution » a été présentée sans fard : réduire l’offre de formation (options, séries...) et diminuer les horaires des élèves. Confirmation donc de ce que proposait déjà l’audit Coppé.

C’est ainsi qu’en quelques mots le président a déjà tracé quelques-uns des grands axes de nos batailles futures. Il appartiendra au Conseil national des 26 et 27 juin de les préciser.

Bernard Boisseau

Avant-projet de loi sur l’immigration

L’immigration fera partie des sujets débattus cet été par l’Assemblée nationale.

Un avant-projet de loi a été discuté le 12 juin par le Conseil d’État, 4etexte en quatre ans.

Sans surprise, le texte durcit encore les conditions du regroupement familial en aggravant la loi de 2006. Le visa ne sera délivré (à partir de 16 ans) que si l’intéressé passe avec succès une évaluation de connaissance de la langue ou s’il atteste d’une formation. Pour faire venir les siens, il faudra justifier de ressources indexées à la taille de la famille (mesure refusée en 2006 par le Sénat). Le contrat d’accueil et d’intégration oblige à « suivre une formation sur les droits et les devoirs des parents en France » et le texte prévoit le recours au juge des enfants en cas de non-respect du contrat. Concernant le droit d’asile, si le texte prévoit la possibilité d’un recours (dans les 24 heures) en cas de refus, il est bien confirmé que l’OFPRA devient une compétence du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.

Mesure hautement symbolique d’une politique qui ferme ses frontières aux étrangers, à ceux qui ne servent pas les besoins de l’économie et qui veulent venir en France pour des raisons familiales ou de sécurité.

Projet de loi en cohérence avec la multiplication des expulsions y compris d’enfants scolarisés, l’augmentation des arrestations pour « délit de solidarité ».

Raison de plus pour participer aux initiatives initiées pour RESF en cette fin de juin et aux manifestations du 1erjuillet pour le respect des droits fondamentaux.

Suite de la page 1

APRÈS 8 MOIS DE CONFLIT

LE DÉCRET ROBIEN ENFIN ABROGÉ !

ORIENTATION EN TROISIÈME

DEUX QUESTIONS À M. DAUNE ET C. REMERMIER

L’US :Une circulaire de décembre 2006 impose un entretien obligatoire d’orienta- tion pour tous les élèves de Troisième. Com- ment cette nouveauté a-t-elle été accueillie sur le terrain ?

Monique Daune, respon- sable nationale collège : Cette circulaire a été globa- lement très mal perçue parce qu’elle s’appuie sur ce que le professeur principal de Troisième fait déjà en par- tie pour lui imposer de nou- velles tâches. En le rendant systématique pour tous les élèves et en le centrant sur le conseil pour l’orientation, il s’agit de faire jouer au pro- fesseur principal un autre rôle que le sien. Le professeur principal doit conduire cet entretien (le conseiller d’orientation psychologue n’étant associé que « le cas échéant »), cela revient à nier la complexité des processus d’orientation, à occulter les besoins d’accompagnement des adolescents dans la construction de leur par- cours, à remettre en cause la professionnalité spécifique des CO-Psy.

Catherine Remermier, responsable nationale CO-Psy :C’est toujours la même logique : réduire la formation des jeunes à la préparation de leur insertion professionnelle et piloter l’orientation en fonction de la rentabilité des parcours et des débouchés immé- diats. S’appuyer sur les projets d’avenir pour éle- ver le niveau d’aspiration et remobiliser les élèves n’est pas à l’ordre du jour. Il s’agit plutôt de faire passer des « messages » sur l’apprentissage et sur les secteurs déficitaires. Ce n’est évidemment pas notre conception du métier. En tant que psy- chologues, les CO-Psy peuvent lier construction de l’identité, projets d’avenir et rapport aux savoirs. Ce qui est essentiel surtout pour les jeunes de milieu populaire au collège. Si cette fonction disparaît, qui en fera les frais ?

L’US :Concrètement, que s’est-il passé dans les établissements cette année ?

M. D. :Beaucoup de collèges ont continué à fonctionner comme avant, sur la base de la nécessaire complémentarité entre le professeur principal, qui diffuse les informations et aide les élèves à élaborer leurs vœux, et le CO-Psy qui, notamment par des entretiens individualisés, aide les élèves à mieux se connaître et à envi- sager tous les choix possibles. Des formations ont été mises en place dans les académies pour permettre « aux PP de s’approprier une démarche d’entretien » entretenant l’illusion que les enseignants pourraient apprendre en une demi-journée (!) à conduire un « bon » entre- tien et remplacer des CO-Psy dont la profes- sionnalité dans ce domaine repose sur une for- mation de niveau Master II1. Le SNES a déjà appelé les CO-Psy à ne pas entrer dans cette logique. La fonction de professeur principal sus- cite de moins en moins de « vocation » tant la charge de travail s’est alourdie de tâches diverses et variées : après l’heure de vie de classe, on a vu arriver la note de vie scolaire, l’entretien d’orien- tation en Troisième et il lui faudra aussi, dès l’an prochain, renseigner le livret de compétences...

Trop, c’est trop !

C. R. :L’enquête lancée par la DEPP2auprès de 600 collèges du public et du privé sur les rôles et pratiques des enseignants dans le processus d’orientation semble pourtant confirmer cette volonté. L’enquête repose sur l’a priori que les différentes implications du PP dans les activités d’orientation sont nécessairement positives.

Aucune proposition de réponse distanciée ou un peu critique sur l’ensemble du questionnaire.

Comment, à partir de ces résultats, faire appa- raître l’insatisfaction des enseignants sauf peut- être sur la nécessité d’une formation ? Mais là, on connaît déjà la réponse !

1. Psychologie de l’Éducation et de l’orientation, psycho- logie et sociologie du travail, connaissance des filières de formation et des métiers.

2. Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance.

HEURES SUPPLÉMENTAIRES

EFFET D’AUBAINE

L

e premier projet de loi gouvernemental devrait favoriser les heures supplémentaires, par une exonération de cotisations sociales et une défiscalisation. Il s’agirait d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés nous dit-on, sans s’attarder sur le fait que tous n’ont pas accès à ces heures et qu’une partie importante des ménages salariés ne paie pas d’impôt sur le revenu. Proposant, pour une fois, la défense de l’emploi par le pouvoir d’achat distribué, la droite ne tient pas compte des critiques formulées même par ses experts : il y aurait eu à cette fin des moyens moins coûteux pour les finances publiques et plus justes.

Le projet de loi devrait retenir l’exonération fis- cale des travaux supplémentaires effectués par les fonctionnaires, à partir du 1eroctobre 2007.

Les conséquences sur l’emploi public sont lim- pides : le développement des

heures supplémentaires pèsera contre les recrute- ments. Le chômage des contractuels et vacataires s’en trouvera aggravé, le nombre des postes aux concours limité.

Tous les personnels ne pour- ront profiter du dispositif ; certaines catégories, comme les CPE, CO-Psy et documen-

talistes, ne peuvent percevoir de rémunération à ce titre et pour ceux dont le statut permet des HS rémunérées, le volontariat ne suffit pas. Com- ment ne pas souligner enfin que nos profes- sions ont un besoin urgent de temps libéré, pour souffler, pour se concerter, pour tenir le coup ?

L’aubaine est en revanche explicite pour l’em- ployeur qui trouve là l’occasion de sous-rému- nérer le travail enseignant. La rémunération de la première HSA devient inférieure à celle de l’heure ordinaire dès le 5eéchelon. La rémuné- ration des heures supplémentaires suivantes est toujours inférieure à celle de l’heure ordinaire (voir tableau ci-dessous).

Au 8eéchelon, pour porter la rémunération d’une HS à 125 % de l’heure ordinaire, il fau- drait augmenter le taux annuel de 90 % pour les certifiés et de 70 % pour les agrégés.

Revendiquer une rémunéra- tion convenable des heures supplémentaires, c’est donc tout à la fois revendiquer une rémunération plus conve- nable du travail des ensei- gnants et combattre l’effet d’aubaine qui s’exerce au détriment de l’emploi.

Anne Féray

Rémunérations horaires, en euro, au 1erfévrier 2007, décret 50-1253 modifié

Catégorie Rémunération Rémunération Rémunération Rémunération brute heure brute heure incluse 1reHSA HSA suivantes incluse dans dans le service

le service majorée de 25 % Aucune rémunération ne correspond à cette règle

Cert. 3eéchelon 33,17 41,46 35,12 29,27

Cert. 8eéchelon 44,59 55,74 35,12 29,27

Agr. 3eéchelon 40,14 50,17 50,23 41,85

Agr. 8eéchelon 57,43 71,79 50,23 41,85

© DR© DR

MARCHE DES FIERTÉS LESBIENNES, GAIES, BI ET TRANS (LGBT)

LE 30 JUIN À PARIS

Comme les années précédentes, le SNES-FSU et l’ensemble des syndicats qui composent la FSU seront présents à la Marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans (LGBT) le 30 juin à Paris.

Engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre toutes les discriminations et donc aussi contre l’homophobie et la transphobie, la FSU et ses syndicats entendent y montrer leur détermination à agir pour que cette question soit vraiment prise en compte, dans le système éducatif comme dans l’ensemble de la fonction publique.

La défense des personnels victimes de discrimination, comme la prévention des discriminations par l’éducation, sont deux axes de travail que pour sa part le SNES-FSU privilégie.

C’est la raison pour laquelle il appelle ses adhérent(e)s à défiler contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre le 30 juin à Paris, départ 13 h 30 place du 18-Juin-1940 (Montparnasse).

c’est fait ! c’est fait !

© Istockphoto/Chen Fu Soh

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3

Oct.

publication du projet de décretaprès la grève du 28 septembre, le SNES organise une campagne de réunions dans les établissements, lance la pétition

« temps de travail la coupe est pleine » l’« opération vérité sur le temps de travail ».

19 oct.

adresse de l’intersyndicale (12 organisations du second degré dont le SNES) au ministre.

29 nov.

journée nationale d’expression sur le temps de travail à l’appel du SNES.

Remise des fiches

« opération vérité », l’intersyndicale reçue par le ministre demande le retrait du projet et l’ouverture de discussions sur le temps et la charge de travail.

18 déc.

grève nationale (intersyndicale du second degré dont le SNES), lancement par le SNES de l’opération

« à chaque établissement son action ».

11 janv.

adresse au Premier ministre à l’initiative de l’intersyndicale.

20 janv.

manifestation nationale (SNES avec toute la FSU premier second degré et supérieur),interpellation des candidats à la présidence (premières rencontres de représentants du SNES avec les candidats à la présidence), Nicolas Sarkozy demande une étude à Xavier Darcos sur le métier de professeur ; les actions d’établissements (occupations nocturnes, refus de toute tâche supplémentaire, suspension des bacs blancs et devoirs communs, opérations bivalence, interventions en CA, opérations en direction des médias, journée bivalence) se multiplient.

8 fév.

grève nationale unitaire (intersyndicale des « 15 »).

13 fév.

publication des décrets par le ministrede l’Éducation nationale.

23 mai

Forum des établissements esplanade des Invalides.

Fév.

(periode de vacances par zones) actions dans les académies: 15 février grève en Seine-Saint-Denis, le 16 février dans l’académie d’Aix-Marseille, le 20 février dans l’académie de Lille, journée d’action à Nice, marche des établissements à Rouen, 21 février marche dans l’Oise...

Fin fév.

début mars, publication du questionnaire SNES aux candidats, rencontres systématiques et

interpellations sur le décret, multiplication des actions dans les

établissements avec un fort relais médiatique.

20 mars

grève nationale (SNES- SNEP-SNUEP-FSU- UNL)qui déclenche une succession d’engagements des candidats à la présidence : Ségolène Royal, après François Bayrou,

Marie-George Buffet et Olivier Besancenot, s’engage pour l’abrogation du décret et Nicolas Sarkozy pour sa suspension, confirmé dans un courrier au SNES le 23 mars.

30 mai

message à tous les adhérents du SNES pour l’envoi d’un courriel à Nicolas Sarkozy avant la rencontre du 11 juin.

E N J E U X

« C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître »

ALBERT EINSTEIN

ABROGATION DES DÉCRETS ROBIEN

C’EST GAGNÉ !

8 M O I S D E L U T T E

L’US N° 654 •15/06/2007

TABLE RONDE À L’ÉLYSÉE

Grande première dans l’Éducation nationale, le président de la République recevait lundi l'en- semble des fédérations de l'éducation pour y tracer les grandes lignes de son projet éduca- tif et faire des annonces sur le décret Robien combattu sans relâche par les personnels.

Dans son discours liminaire, N. Sarkozy a inscrit la rencontre dans le cadre des relations qu'il souhaite entretenir avec les forces sociales et la nécessité du dialogue.

Il a, dans le même temps, insisté – et de façon récurrente – sur la qualité de Président, les engagements pris vis-à-vis de la Nation, la marge de discussion portant sur la mise en œuvre de politiques désormais définies.

Après avoir proclamé son respect pour les per- sonnels de l’Éducation nationale, il a souligné les défis auxquels devrait répondre la France : celui de la société de la connaissance par rap- port à laquelle nous avons pris du retard, celui de la persistance d'inégalités sociales impor- tantes.

Une mission s'ouvrira sur la revalorisation de la condition enseignante, le pouvoir d'achat aug- menté, notamment par le biais des études sur- veillés. Elle serait confiée à François Fillon et Xavier Darcos avec comme intitulé « qu'est-ce qu'enseigner au XXIesiècle ? ».

Nicolas Sarkozy a ensuite balayé rapidement un certain nombre de thèmes, la liberté pédago- gique, l'autonomie des établissements, l'as- souplissement de la carte scolaire, des par- cours plus individualisés au collège. Les références à la loi Fillon étaient sous-jacentes à travers le socle notamment.

Le tour de table de l'ensemble des organisa- tions n'a pas permis la reprise de ces thèmes et des demandes d'éclaircissement sur des propos plus qu'inquiétants.

Au nom de la FSU, Gérard Aschieri a porté nos objectifs d'une école de la réussite et de rupture

avec les politiques antérieures, insisté sur le besoin de transformation de l'école et de reva- lorisation de nos métiers ; énuméré les sujets de conflit ou de discussion (éducation prioritaire, EVS, orientation, moyens, socle commun, élèves sans papiers, dialogue social…).

Clôturant ensuite le tour de table, Nicolas Sar- kozy a repris la parole pour exprimer l'inter- prétation qu'il tirait des propos des uns et des autres ; essentiellement le constat qu'il fallait réformer mais sous la forme de mesures prag- matiques, que la confiance devait être rétablie envers une école qui n'avait pas vocation à traiter tous les problèmes.

Soignant ses effets, il fit ensuite les annonces sur l'abrogation du décret Robien du 12/02/2007, la suspension du dispositif de l'ap- prentissage junior, avec traitement au cas par cas des jeunes déjà engagés, la reconduction des EVS en charge de la scolarisation des élèves handicapés et de l'aide à la direction de l'école, mais seulement le renouvellement d'un contrat sur deux dans le second degré.

Quant à sa conception du projet éducatif, elle fut l'occasion de redire qu'il n'était nul besoin d'injecter des moyens supplémentaires dans l’Éducation nationale, qu'on ne remplacerait pas les fonctionnaires, y compris au sein de l’Éducation nationale, mais qu'une partie des gains serait redistribuée aux enseignants.

Passant rapidement sur les pistes censées per- mettre de faire fonctionner le système éduca- tif avec moins de personnels, le Président a lancé quelques pistes, évoquant implicitement les audits commandités par Bercy sur les horaires des lycéens, l’offre « généreuse » d’op- tions et leur « resserrement ».

Concernant l’orientation, en réponse à une interrogation de la FSU sur la dénaturation du métier de CO-Psy et la dilution des CIO dans des

« guichets uniques », Nicolas Sarkozy a répondu qu’il n’avait rien contre les personnels mais qu’il ne pouvait y avoir d’orientation sans éva- luation. Tout le problème est de savoir ce qu’on évalue, selon quels critères et quels moyens on donne pour atteindre les objectifs fixés ! La priorité est bien pour nous de redonner aux CIO les postes nécessaires pour accomplir toutes les missions.

Lorsque sera fixé un calendrier, le SNES expri- mera dans les réunions sur le métier la concep- tion qu’il développe de la qualification, du ser- vice, d’une revalorisation qui n’oublie personne, de changements qui permettent au système éducatif de répondre à des objectifs de réussite pour tous.

Le rapport de forces a payé ; il nous faut le maintenir et l’amplifier.

Frédérique Rolet

CELA SIGNIFIE

POUR LA RENTRÉE 2007

Suppression des mesures prévues

sur la bivalence et les compléments de service

Retour au texte initial :

Complément de service :« Les fonctionnaires qui ne peuvent assurer leur maximum de service dans l’établissement auquel ils ont été nommés peuvent être appelés à le compléter dans un autre établis- sement public de la même ville. » Bivalence :« Si impossibilité, l’enseignant peut être tenu, si les besoins du service l’exigent, de participer à un enseignement différent... autant qu’il est possible, de la manière la plus conforme à ses goûts et compétences. »

Rétablissement des décharges statutaires

Première chaire : « Six heures au moins dans les classes de Première et Terminale, classes préparatoires et STS. Heures effectives en CPGE (décret 50-581) et STS (décret 50-582) décomptées.»

Heures de laboratoire/cabinet : «réductiond’une demi-heure ou d’une heure pour cabinet d’histoire»

— «d’une heure pour laboratoire de SVT, de sciences physiques, laboratoire de langues, de technolo- gie, bureau commercial.» Heures de préparation : « réduction d’une heure du maximum de service en l’absence de professeur attaché au laboratoire, ex-préparateur, ou agent de laboratoire pour tout enseignant donnant huit heures de sciences physiques ou de SVT.»

Maintenant il faut agir sur les postes

Le SNES a alerté sur le problème des mesures de carte scolaire, des compléments de service, en demandant leur réexamen et l’établissement de listes complémentaires aux concours du second degré.

Aujourd’hui le gouvernement prend argument de la date tardive de sa décision pour affirmer que la seule possibilité est celle des HSA.

Nous ne nous satisfaisons pas de cette situation et interpellons le ministère de l’Éducation natio- nale afin que dans chaque académie, les recteurs s’engagent à revoir les situations où les collègues seraient frappés par une mesure de carte ou contraints à un complément de service alors que la dotation serait abondée en HS.

Des implantations de BMP (blocs de moyens provisoires) sont susceptibles d’être créées. Le mou- vement d’affectation des TZR pourrait alors recevoir des collègues effectuant un remplacement à l’année.

Que faire dans votre établissement ?

• Réunir les conseils d’enseignement pour faire le point, discipline par discipline.

• Demander la convocation d’un conseil d’administration extraordinaire.

• Regarder les compléments de service.

• Comptabiliser le nombre d’HSA et exiger le rétablissement des postes supprimés là où c’est possible.

• Contacter la section académique afin de fournir tous les renseignements nécessaires aux élus des personnels SNES.

Attention, en tout état de cause la réglementation sur les heures supplémentaires reste inchangée :

on ne peut pas vous imposer plus d’une heure supplémentaire .

©Clément Martin ©Clément Martin

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Histoire du SNES tome 2, 1968-1973 par Alain Dalançon

Manifestation parisienne du 24 mai 1968. Sous la banderole, de gauche à droite : François Blanchard, Gérard Alaphilippe (secrétaires nationaux) et André Drubay (secrétaire général du SNES).

Le second tome de l’histoire du SNES paraîtra à la rentrée 2007

Cet ouvrage de plus de 350 pages avec de nombreuses insertions documentaires, couvrira la période 1967/1973, c’est-à-dire celle de l’affirmation du SNES comme le syndicat représentatif de l’ensemble des enseignants du second degré. Il est construit autour de trois temps forts de la période, d’abord l’installation du nouveau SNES (dans ses structures et sa majorité) de mai 67 à mai 68, ensuite la mise à l’épreuve des événements de mai, de mai 68 à mai 69, et enfin les années tournant de 1969 à 1973.

L’auteur, Alain Dalançon, s’est attaché à montrer toute la vie du syndicat, au plan national mais aussi académique et départemental, dans sa complexité et ses difficultés, par une étude très précise appuyée sur de nombreux documents inédits pour l’essentiel et accompagnée d’un riche appareil de notes.

Profitez du tarif de souscription à 25 eurosjusqu’au 30 juin 2007, après cette date prix public 30 euros.

Remplissez le bulletin ci-dessous et renvoyez-le à l’IRHSES - 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13, accompagné d’un chèque bancaire à l’ordre de l’IRHSES; le ou les ouvrage(s) vous sera(ont) expédié(s) franco de port dès parution.

BULLETIN DE SOUSCRIPTION

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Total : ....

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L’AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS

N

icolas Sarkozy a récemment déclaré : « Nous avons eu une intuition avec Xavier Darcos : c’est la nécessité d’une plus grande autonomie des établissements ». De quelle autonomie sup- plémentaire est-il question ? Sur quoi peut-elle porter ? Contrairement à ce qu’on entend sou- vent dire, les établissements scolaires du second degré ont aujourd’hui une autonomie impor- tante. L’État conserve le contenu des pro- grammes, la fixation des horaires d’enseigne- ments, la gestion des personnels. Ces éléments doivent selon nous rester exclusivement de la compétence de l’État. Élargir l’autonomie des établissements ne peut que conduire à leur attribuer une partie de ces compétences.

D’ailleurs les réponses du candidat Nicolas Sar- kozy au questionnaire du SNES donnaient quelques pistes : « Un établissement sera ainsi libre de mettre l’accent sur les activités scienti- fiques ou culturelles, les langues ou bien encore le sport ». Il s’agit bien là de remettre en cause

le caractère national des programmes et des horaires en laissant à la disposition des établis- sements le libre choix de l’utilisation d’une par- tie de la dotation en heures d’enseignement attribuée par le Recteur. Nous pensons qu’une telle évolution ne pourrait qu’amener de graves inégalités entre les établissements et par là même à une hiérarchisation des établissements du second degré.

Par ailleurs, l’autonomie des établissements n’est pas l’autonomie des chefs d’établissements.

Dans le cadre de ce qui est aujourd’hui l’espace d’autonomie des collèges et des lycées,ce qui est fréquemment remis en cause par le ministère, c’est la possibilité pour l’ensemble des membres de la communauté scolaire (parents d’élèves, élèves, personnels, etc.) d’être les acteurs de cette autonomie, en particulier dans le cadre du CA. Pour nous, il s’agit d’abord de faire vivre démocratiquement l’autonomie existante.

Daniel Robin, daniel.robin@snes.edu

LA CARTE SCOLAIRE

L’ENSEIGNEMENT PRIORITAIRE

FACE AUX PROJETS DU G

SYSTÈME ÉDUCATIF, SERVICE DES ENS

Le SNES avait interpellé les candidats à la présidence en leur adressant un dossier « 11 fiches et 21 questions ».Nicolas Sarkozy avait répondu par un courrier au mois de mars.Il avait par ailleurs commandé à l’actuel ministre de l’Éducation nationale,Xavier Darcos,un rapport sur «la situation morale et matérielle des professeurs en France ».Après avoir traité dans L’US 653 les objectifs en matière d’éducation,les moyens du système éducatif,les métiers de l’enseignement,les

X

avier Darcos a donné des instructions aux chefs d’établissements, aux recteurs et aux inspecteurs d’académie sur l’assouplissement de la carte scolaire dès la rentrée 2007. Le contenu de ces instructions(1)ouvre la pers- pective d’un assouplissement de grande ampleur dans certains secteurs.

Les instructions données par le ministre posent de graves problèmes qui s’ajoutent au désac- cord de fond avec la disparition à terme de la carte scolaire.

D’abord elles fixent comme seules limites aux possibilités de dérogation les capacités d’ac- cueil des établissements. On est donc face, dans de nombreux cas, à des possibilités de dérogation qui peuvent être numériquement très importantes. On ne sait d’ailleurs pas ce que le ministre entend par « capacité d’accueil » : jusqu’où certains établissements seront-ils prêts à aller en terme d’effectif par classe ? Dans cer- tains endroits le nombre de dérogations pour- rait être, d’après nos informations, multiplié par quatre voire plus. Les établissements qui vont voir « partir » un nombre significatif d’élèves vont se retrouver dans une situation de ghettoïsation aggravée, quant à ceux qui accueilleront un nombre important d’élèves par dérogation, les conditions d’enseignement vont se dégrader puisque aucun moyen sup- plémentaire ne leur serait accordé.

Ensuite les critères de dérogation sont revus et hiérarchisés. Si certains critères existent déjà (handicapés et fratries par exemple), de nou- veaux sont introduits (boursiers au mérite, boursiers). La hiérarchisation de ces critères place les boursiers au mérite, puis les bour- siers, juste après les élèves handicapés et, en particulier avant les élèves devant suivre un parcours scolaire particulier (choix de sections ou d’options non offertes dans l’établissement du secteur). Chacun peut imaginer les effets pervers d’une telle démarche.

Les demandes de dérogations doivent être

faites avant le 30 juin pour une réponse avant le 20 juillet. Les structures pédagogiques de cer- tains établissements, les effectifs des classes, les services des enseignants risquent donc dans certains établissements de subir durant l’été des modifications qui pourraient être impor- tantes. Nous appelons les S1 à rapidement ren- contrer leur chef d’établissement sur ce sujet, demander une réunion des conseils d’ensei- gnement voire du CA, le problème de la carte scolaire se rajoutant aux modalités du rétablis- sement des heures de décharge statutaires.

Pour le SNES il s’agit d’améliorer la carte scolaire en tentant d’en cor- riger les défauts et les faiblesses :

• mettre en place une véritable poli- tique sociale et d’aménagement du territoire, afin d’éviter la consti- tution de ghettos de familles défavorisées et de

« casser » ceux qui existent ;

• améliorer la diversité et la nature de l’offre de formation dans les établissements situés dans les secteurs difficiles (variété des langues vivantes, implantation de CPGE, de BTS, de classes européennes par exemple) ;

• améliorer les conditions d’enseignement et de vie dans les établissements des quartiers diffi- ciles en attribuant à ces établissements des moyens supplémentaires importants ;

• revoir le découpage des zones de la carte scolaire dans certains secteurs, la carte actuelle jouant parfois le rôle de ghettoïsation qu’elle est censée corriger ;

• accorder progressivement aux établissements des moyens, en particulier en personnels, non plus fondés sur le nombre d’élèves scolarisés dans l’établissement mais fondés sur le nombre d’élèves scolarisables du secteur de recrute- ment.

Daniel Robin, daniel.robin@snes.edu

1. La lettre de Xavier Darcos aux chefs d’établissement est disponible sur le site du SNES.

A

près avoir appelé au « dépôt de bilan des ZEP », le candidat à l’élection présiden- tielle avait déclaré au mois de mai qu’un milliard serait consacré aux ZEP et que les effectifs seraient fortement réduits à 15 élèves par classe. Mais sans préciser quels établissements seraient concernés, ni quel niveau. Xavier Dar- cos a indiqué qu’ils « n’hésiteraient pas,si cela devait être nécessaire, à diviser les effectifs par deux ». On appréciera les italiques et la précision de la formule.

Il s’agit surtout de concentrer les moyens sur un petit nombre d’établissements et il n’y aurait

« pas urgence à mettre en cause les EP2 et EP3 » ; la sortie d’établissements de l’éduca- tion prioritaire est toujours à l’ordre du jour.

Rappelons que le ministère tend à distinguer entre des territoires dits prioritaires (corres- pondant aux actuels EP1) et les établissements à « publics prioritaires « qui doivent rentrer » dans le droit commun « comme le propose le rapport de l’IGEN ».

Avec le socle commun comme « objectif cible », la réforme Robien ne visait pas à assurer la réus- site de tous les élèves, mais à assurer la « mixité des élites » en permettant aux élèves les plus

« méritants » de choisir leur lycée. L’assouplis- sement de la carte scolaire, qui pourra concer- ner jusqu’à 20 % des élèves des établissements difficiles, puis sa suppression amplifieraient encore cette logique et auraient des effets dévastateurs sur les écoles, collèges et lycées de l’éducation prioritaire. Les établissements qui concentrent déjà toutes les difficultés perdront notamment leurs meilleurs élèves; dans ceux où il existe encore une relative mixité sociale, les phénomènes de « fuite » seront accentués ; au total, il y aura davantage d’établissements ghet- toïsés et scolairement homogènes.

X. Darcos a rapidement précisé que les éta- blissements concernés conserveraient leurs moyens. Une fois de plus, la formule brille par son ambiguïté : parle-t-on du H/E ou du nombre d’heures ? Les moyens seront-ils maintenus l’an prochain seulement ou pour les années suivantes aussi ? Comme il est envisagé de créer des divisions supplémentaires pour répondre aux demandes de dérogation, il fau- dra bien les financer...

Le SNES demande au contraire une véritable relance de l’éducation prio- ritaire qui doit avoir pour priorité l’amélioration sensible des condi- tions d’enseignement. Il est essentiel

de favoriser l’innovation pédagogique et la mise en œuvre de pratiques pédagogiques diversifiées pour permettre à tous les élèves d’entrer dans les apprentissages et dans la cul- ture écrite. Cela demande notamment de réduire significativement les effectifs par classe, de développer le travail en petits groupes et les dispositifs de soutien, de mettre du temps à la disposition des équipes pour la coordination pédagogique et les rencontres avec les parents.

La réussite des élèves suppose aussi une carte des options et des formations pour permettre une plus grande mixité sociale et des parcours de réussite pour tous. Bruno Mer

(5)

L’US N° 654 •15/06/2007 5

LE COLLÈGE LE SOUTIEN SCOLAIRE

LES LYCÉES

L

e décret Robien étant annulé dans son intégralité, le risque d’une bivalence imposée, qui menaçait plus particulièrement les profes- seurs affectés en collège, semble écarté. Mais les mentions complémentaires restent réglemen- taires (arrêté du 26/07/2005) et Xavier Darcos s’était bien gardé de les réinterroger dans le rapport qu’il a remis en mars au candidat Sarkozy.

En revanche, il avançait dans ce même rapport des pistes inquiétantes pour l’avenir du collège.

Ainsi, la contractualisation annuelle des moyens entre le collège et le recteur était mise en avant pour permettre aux établissements de s’af- franchir des horaires et programmes nationaux présentés comme un véritable « carcan ». Écar- tant la possibilité de faire un « usage rapide » de l’audit collège, il proposait d’utiliser la « dose de redéploiement possible » qu’il offre pour expérimenter l’annualisation des horaires et des services.

Si nous enregistrons avec satisfaction la décision du président de la République d’abroger l’ap- prentissage junior, il faudra veiller à ce que ne refleurissent pas d’autres formes d’exclusion.

Xavier Darcos, surfant sur la détresse de la pro- fession face à la persistance d’un noyau dur d’élèves démobilisés ou en échec, veut en effet

remettre en cause les classes hétérogènes (alors que toutes les études montrent que ces classes bénéficient nettement aux plus faibles en ne pénalisant que légèrement les meilleurs) et multiplier les dispositifs d’éviction ou déroga- toires pour des élèves qui n’auraient pas, selon lui, leur place au collège. Pour avoir des élèves moteurs en nombre suffisant dans toutes les classes, il faut en finir avec les collèges ghettos et viser partout une réelle mixité sociale ; l’au- tonomie renforcée, associée à la suppression en trois ans de la carte scolaire, aboutirait inévi- tablement à une aggravation de l’apartheid

scolaire.

Pour scolariser efficacement tous les élèves jusqu’en Troisième sans filière ségrégative ni éviction pré- coce, le collège doit avoir les moyens de favoriser des pratiques pédagogiques diversifiées au sein de la classe (effectifs réduits, dédoublements, travaux en petits groupes), apporter très tôt aide et soutien aux élèves qui en ont besoin et permettre à des équipes pluriprofessionnelles complètes de suivre les élèves les plus en difficulté.

Les horaires doivent être suffisants et rester nationaux, afin de garantir un traitement équi- table des élèves sur l’ensemble du territoire.

Cela suppose aussi de définir rapidement une culture commune exigeante, accessible et mobi- lisatrice pour tous les élèves.

Parallèlement à une politique résolue de pré- vention de l’échec scolaire, il faut trouver des solutions immédiates pour les élèves actuelle- ment en grande difficulté. Le module de DP 6 heures a été créé à titre transitoire pour mieux préparer l’accès des élèves « repérés en voie de décrochage scolaire » en fin de Quatrième à une formation qualifiante de niveau V. Mais nous dénonçons la confusion qu’entretient le ministère sur le « public » visé et exigeons un bilan rigoureux de cette classe.

Les dispositifs relais, qui accueillent des élèves entrés dans un processus évident de déscola- risation, doivent rester exceptionnels et garan- tir un retour pédagogiquement accompagné dans la classe d’origine.

Nous continuons d’exiger l’abrogation de la note de vie scolaire.

Et nous rappelons que les enseignants affectés en collège exercent un métier complexe de plus en plus éprouvant ; l’amélioration de leurs conditions de travail passe par l’intégration dans le service des tâches aujourd’hui non rémunérées, et non par des HS.

Monique Daune

U GOUVERNEMENT SEIGNANTS, MOYENS POUR L’ÉCOLE... (suite)

rémunérations,carrières et retraites,nous vous proposons de faire le point sur les projets gouvernementaux,après la rencontre avec Nicolas Sarkozy le 11 juin. Le SNES lui a remis, à cette occasion, ses propositions sur d’autres thèmes : soutien,autonomie des établissements,lycées,collèges,carte scolaire et éducation prioritaire (voir le site www.snes.edu).

Le SNES portera ses analyses et revendications lors de l’audience avec Xavier Darcos le 19 juin.

T

ant dans les réponses de N. Sarkozy au questionnaire SNES que dans le rapport Darcos, il y a peu d’expression sur l’avenir des lycées. Affirmant qu’il est « indiscutablement nécessaire de permettre à un plus grand nombre d’élèves d’atteindre le niveau bac », Nicolas Sarkozy prend acte de la stagnation de la proportion de jeunes bacheliers. Il dit vou- loir « dessiner les nouvelles voies qui per- mettront la réussite de tous ». Cela passerait pour lui par trois axes : meilleure orientation, lutte précoce et continue contre le décro- chage scolaire, et revalorisation des « filières professionnelles et technologiques ».

La revalorisation des voies professionnelles et technologiques est une nécessité maintes fois répétée par les ministres qui se sont suc- cédé à l’Éducation nationale. La nouveauté serait dans le choix proposé pour y parvenir :

« renforcer la part des enseignements géné- raux dans les cursus professionnels et tech- nologiques ». Ce renforcement devrait per- mettre de « garantir à tout élève qui pense avoir commis une erreur d’orientation de reve- nir dans l’enseignement général ». Créer de véritables passerelles entre les voies est une demande que le SNES a travaillée dans son dernier congrès national. Pour celles qui per- mettraient une fluidité des parcours du tech- nologique vers le général, les pistes retenues se situent dans la recherche de dispositifs d’adaptation, plutôt que dans une transfor-

mation des séries technologiques qui risque- rait d’affaiblir leurs spécificités. Spécificités en terme d’approche pédagogique et de construction des savoirs, spécificités en terme d’attentes et de profil des élèves et qui ont fait la réussite de cette voie. Quant aux dispositifs d’adaptation de la voie professionnelle vers la voie technologique, ils ont été mis à mal par les politiques rectorales et les réformes de cette dernière et doivent être retravaillés.

Il convient de concevoir les contenus des enseignements généraux non pas isolés des disciplines professionnelles ni « au service » de celles-ci, mais bien en synergie avec elles.

Celles-ci sont de plus en plus dépendantes des savoirs généraux, de par les évolutions des technologies de plus en plus intégrées et conceptuelles, les activités professionnelles étant alors de plus en plus lieux de construc- tion des savoirs généraux.

Diversifier les contenus, en cohérence avec les spécialités technologiques et profession- nelles plutôt qu’uniformiser les disciplines ou rendre plus « générales » les séries technolo- giques, permettrait aux jeunes de l’enseigne- ment technique d’acquérir à la fois qualifica- tion professionnelle et culture commune.

Ainsi construites, les formations technolo- giques et professionnelles devraient permettre à chaque jeune de construire, sur la base de son projet, son propre parcours de réussite intégrant des différentes voies de formation.

En ce qui concerne les séries générales et le baccalauréat, on ne peut que constater un silence sur leurs évolutions possibles. Pour- tant, la situation de la série L est préoccu- pante et le SNES en demande une relance depuis plusieurs années. Le congrès de Clermont en a fixé les contours. Il en est de même pour la classe de Seconde générale et technologique dans laquelle les difficultés persistent et les conditions de travail et d'étude se dégradent.

Roland Hubert, Thierry Reygades

P

our Sarkozy, lutter contre les difficultés sco- laires passerait par la mise en place dans les établissements d’un soutien scolaire gra- tuit. S’appuyant sur une préoccupation réelle des personnels et des parents de n’abandonner aucun jeune ni de laisser se développer le sou- tien marchand, cette mesure est aussi présentée comme le moyen de « gagner plus en travaillant plus ». Mais que recouvre le slogan du soutien scolaire ? Aide individualisée, aide aux devoirs, études dirigées, études encadrées ? Les choses semblent confuses à tous les niveaux du gou- vernement.

Pourtant, les enjeux autour de cette question sont lourds car elle touche à la fois à celle des contenus enseignés et celle des inégalités sociales.

Pour le SNES, la solution ne réside pas dans le « tout soutien » assuré en HS qui élude délibérément la question des apprentissages au sein de la classe alors que c’est avant tout là qu’il faut éviter les malentendus cognitifs. Mais il y a une réelle demande d’aide à l’appropria- tion, à la mémorisation et à l’entraînement.

Toutes ces activités constituent souvent des actes pédagogiques, dans le prolongement de ce qui se fait en classe, qui ne peuvent être effectués que par des enseignants.

Le soutien peut être un levier de transformation du système s’il s’accompagne d’une véritable réflexion sur les contenus, les pratiques et les implicites de l’activité scolaire. Les dispositifs de soutien doivent être pleinement intégrés dans le service des enseignants qui les prennent en charge. C’est aux équipes pédagogiques d’en déterminer la forme et les modalités, en fonction des besoins des élèves.

Les inégalités sociales se creusent aussi dans le cadre du travail personnel en dehors de la classe, qui a souvent été accru pour compenser la

baisse des horaires élèves. On sait que les résul- tats obtenus ne sont pas forcément propor- tionnels au temps consacré aux devoirs à la maison, notamment pour les élèves les plus éloignés de la culture scolaire.

Le contenu, la nature, la forme des devoirs et la manière dont ils sont donnés, doivent faire l’ob- jet d’une réflexion beaucoup plus approfondie qui alimente la formation des enseignants dès l’IUFM. Cela permettrait de lever les codes,

aujourd’hui trop souvent implicites, du système éducatif. Il faut pouvoir offrir aux élèves des espaces et des temps d’accueil pour leur per- mettre de faire leurs devoirs au sein de l’éta- blissement. Les efforts doivent être concentrés en priorité sur la classe de Sixième, où la plupart des élèves découvrent en théorie le travail « à la maison ». Les études surveillées sont le moment privilégié pour de petits groupes d’élèves de bénéficier d’une aide dans leurs

devoirs. Les étudiants surveillants sont tout désignés pour cette mission dans la mesure où ils seraient recrutés en nombre suffisant.

Les dispositifs de soutien scolaire et d’aide aux devoirs doivent donner lieu à un échange col- lectif au sein de l’équipe éducative, pour se mettre d’accord sur les modalités d’organisation et sur le contenu. Il faut donc prévoir un temps de concertation intégré dans les services.

R. Hubert

Nous terminerons cette série dans L’US MAG

de juin par l’orientation

et la formation

des maîtres.

(6)

L’US N° 654 •15/06/2007

6

Accès à la chaire supérieure

167 professeurs agrégés enseignant en classes préparatoires ont été promus à la chaire supérieure à l’issue de la CAPN du 5 juin 2007 (contre 116 l’an passé).

La promotion prend effet le 1erseptembre 2007, sauf pour une dizaine de cas où le poste se libère par un départ en retraite postérieur à septembre 2007. Tous les collègues promus ont reçu un courrier du SNES avec les éléments d’information sur le corps et le reclassement. Nous avons rappelé notre exigence première de voir tous les collègues de CPGE accéder à la chaire supérieure au cours de leur carrière. Cela suppose une augmentation du nombre de postes de chaire supérieure et des nominations qui permettent de garantir une certaine fluidité. L’Inspection générale, représentée dans chaque discipline, nous a fait part de ses critères et de ses propositions, et nous avons présenté les dossiers des collègues qui nous avaient adressé une fiche syndicale. Des informations détaillées sur la commission paritaire sont sur notre site, rubrique carrières.

DISCIPLINE EFFECTIF PROMUS ÂGE MOYEN

Lettres 194 17 52 ans

Philosophie 121 8 48

Histoire-géographie 162 17 54

Mathématiques 663 40 49

Sciences physiques 584 42 46

SVT 57 9 47

Allemand 46 4 54

Anglais 109 8 54

Espagnol 24 3 56

Russe 4 1

Sciences économiques 37 1

Sciences de l’ingénieur 178 12 47

Économie gestion 60 5 51

Total 2 250 167

Langue vivante

STG :nous sommes en attente d’un bilan de l’épreuve d’expression orale qui doit être fait par l’Inspection générale pour l’aspect pédagogique et par la DEGESCO pour le volet administratif. Nous avons demandé une audience au ministère et à l’Inspection générale afin de pouvoir confronter leurs bilans au nôtre. Nous avons déjà reçu des témoignages de collègues qui montrent que « tout ne s’est pas passé pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Une enquête-bilan du SNES sur cette épreuve est en cours.

Elle a été adressée aux S3 et aux membres du groupe LV afin d’avoir le plus d’exemples précis. Vous pouvez la trouver en ligne sur le site

http://www.snes.edu/observ/spip/IMG/doc_

questionnaire_stg_juin_2007.docet la renvoyer à pedago@snes.edu.

N O S M É T I E R S , N O S C A R R I È R E S

« Un bon formateur a ce souci constant : enseigner à se passer de lui »

ANDRÉ GIDE

QUESTION RETRAITE

SURCOTE ET CPA

BACCALAURÉAT

199 ANS ET DE L’AVENIR

LETTRE DE GUY MÔQUET

INITIATIVE CONTROVERSÉE

L’annonce de Nicolas Sarkozy de faire lire la lettre de Guy Môquet le jour de la rentrée à tous les lycéens a suscité, dans la presse (voir les articles parus dans Libération) et dans le milieu des historiens

(1)

une controverse et des réactions qui nous ont amenés à prendre le temps de la réflexion.

L

a lettre que ce jeune résistant communiste de 17 ans écrit à sa famille avant son exé- cution le 22 octobre 1941 est une lettre boule- versante. Mais une telle injonction soulève bien des inquiétudes et des interrogations car elle vient s’ajouter à des prescriptions en tout genre, sans justification autre que le fait du prince.

Depuis quand, en effet, un président de la Répu- blique décide de ce qu’on enseigne à l’école sans la moindre consultation de tout corps compétent (DEGESCO, inspection générale) et des personnels concernés ?

Il est à parier que l’institution d’ailleurs aurait posé quelques objections évidentes pour les his- toriens et les enseignants d’histoire : la démarche historique n’est guère compatible avec le recours non distancié à l’émotion. Elle est fondée sur une exigence de contextualisation de tout témoi- gnage, mais aussi sur la distinction entre histoire et mémoire. Le mode de pensée historique, n’est pas du même registre que le mode de pensée

D

epuis la publication de la loi, le service des pensions du ministère des Finances n’a de cesse de rechercher tous les moyens de réduire les pensions. Les premières interprétations qui ont prévalu considéraient que l’attribution de la surcote étant liée à la durée d’assurance, le nombre de trimestres de surcote n’était pas affecté par un temps partiel. C’est sur cette base que l’administration vous a renseigné en 2004.

Depuis, le service des pensions a revu la règle de calcul et considère que deux trimestres ouvrant droit à la surcote ne sont plus décomptés que pour un si l’on travaille à mi-temps.

Cette interprétation défavorable aboutit à une inégalité de traitement ; en effet, selon que l’on a travaillé à temps partiel avant 60 ans, ou au-delà de 60 ans, les droits à pension sont différents. Elle est peu compréhensible, la loi voulant inciter à la poursuite de l’activité, l’aménagement des condi-

tions de travail en fin de carrière ne devrait pas être pénalisé. Elle est injuste pour les fonction- naires en CPA lors du vote de la loi, qui, afin d’approcher le taux de pension escompté lors de leur décision, n’ont eu pour seul recours que celui de la prolongation de leur activité au-delà de 60 ans. La FSU a donc contesté cette lecture auprès du ministre de la Fonction publique.

Depuis, une jurisprudence défavorable a été publiée qui conforte l’administration1. La FSU compte bien intervenir de nouveau.

Les syndiqués victimes de cette interprétation sont invités à contacter l’action juridique du SNES (action.juridique@snes.edu). Une indi- cation erronée de l’administration ne crée pas de droit mais peut être exposée pour demander

des dommages. Anne Féray

1. TA de Paris 0514728/3 du 22 novembre 2006.

P

our la quatrième année consécutive, le SNES participera au festival blésois de l’histoire (thème officiel : information, pouvoirs et opi- nion. Voir : rdv-histoire.com). En collaboration avec la revueLes Cahiers d’Histoire, il organise une journée de réflexion autour de l’image ani- mée : Images, Pouvoirs, Information et Désin- formation. Pour un enseignement critique de l’image en histoire.

Les XXeet XXIesiècles sont des siècles de l’image.

L’arrivée de l’image animée en modifie le sens, la perception par l’opinion, la production et l’usage par les pouvoirs. Entre information et désinformation, entre réalité et propagande, le partage apparaît souvent difficile. Quelles relations établir entre images d’archives, leur traitement dans des reportages d’actualités ou des documentaires, et des œuvres de fiction sur des sujets historiques ? L’image iconique apparaît comme un formidable révélateur de la société, donne à voir et à comprendre. Cinéma, vidéo ont toutes les fonctions d’un langage.

Mais, comme tout autre, il nécessite d’avoir accès aux clés pour le décoder. C’est un des rôles de l’enseignement de l’histoire. S’interro- ger sur les sources, les origines des images, com-

prendre leur fabrication, accéder à la multiplicité des points de vue : autant d’apports essentiels à la construction d’un rapport critique à l’image et à l’information qu’elle véhicule.

Avec les spécialistes invités, nous nous interro- gerons sur les rapports image d’archive/image de fiction ; sur l’intérêt du cinéma de fiction pour l’histoire et son enseignement ; sur le rap- port histoire/mémoire(s). On abordera des aspects souvent oubliés : Qui produit, contrôle les images ? Comment s’y jouent les rapports de pouvoir/contre-pouvoirs ? Enfin, nous réfléchi- rons à des pistes pédagogiques. Sur quelques thèmes et des extraits de films : les guerres, mai 68, les États-Unis...

Dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire, le SNES organise un stage de formation syndicale de trois jours. Préinscription par courriel avant le 30 juin auprès de formation.syndicale@

snes.eduqui vous adressera les informations pratiques1.

Hélène Latger, Alice Cardoso, Eugenio Bressan 1. Une participation aux frais sera demandée. Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront enregis- trées en fonction de leur arrivée et priorité sera accordée aux nouveaux participants.

mémorielle. Il ne s’agit pas de faire de l’histoire désincarnée, et d’ailleurs beaucoup d’ensei- gnants lisent des lettres de fusillés à leurs élèves.

Mais celles-ci sont replacées dans un cadre d’in- telligibilité, à savoir la France pendant la Seconde Guerre mondiale, la Résistance et la collaboration. Quel sens cela aurait-il de lire cette lettre en dehors de tout contexte le jour de la rentrée ? Cette patrimonialisation du passé n’est certainement pas ce qui peut aider à sa compréhension.

Certains proposent de s’emparer de cette pres- cription pour en faire une lecture plus conforme aux principes de notre profession, de la lire et de la commenter en insistant sur sa valeur par rap- port à l’engagement communiste, ou bien en montrant par cet exemple ce qu’est un usage public de l’histoire. Mais une telle posture nous met-elle à l’abri d’injonctions qui pourraient bien suivre celle-ci ? Que ferons-nous si la volonté de construire « le roman national » se décline sur d’autres prescriptions ?

En plaçant l’année scolaire sous le signe d’une telle lettre, quelles valeurs s’agit-il d’inculquer aux jeunes lycéens ? Celles de l’amour filial, de l’obéissance, du sacrifice ?

Une telle initiative, qui relève de l’instrumen- talisation de l’histoire et de l’école, apparaît alors bien inquiétante.

Alice Cardoso, groupe histoire géographie 1. Voir les analyses du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoiresur l’histoire dans les discours du candidat Sarkozy et sur la lettre de Guy Môquet : http://cvuh.free.fr/.

RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE

BLOIS, 18-19-20 OCTOBRE 2007

« ... Le baccalauréat est un examen exigeant et l’Éducation nationale est déterminée à ce qu’il le soit encore longtemps. » Xavier Darcos le 6 juin 2007

L

es épreuves de la session 2007 du bacca- lauréat ont commencé. Les commentaires fielleux aussi : « À quoi sert encore le bac ? » titre Le Point. La majorité de la profession, atta- chée à ce que le baccalauréat représente, exprime son inquiétude face aux dérives en cours, aux risques de dénaturation du bac,

diplôme national, premier grade universitaire.

La multiplication des épreuves en CCF (Contrôle en cours de formation), évaluées localement par les enseignants mêmes des établissements des élèves, contribue à le transformer peu à peu en diplôme maison.

Le SNES met à disposition des enseignants pour les jurys, les surveillances, un court texte de péti- tion, à faire signer tel quel ou modifié et à ren- voyer au secteur lycées du SNES (46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 - lycees@snes.edu).

Nous le transmettrons au ministère.

Roland Hubert

Pétition bac

En CPA, je travaillerai quelques mois après mon 60

e

anniversaire. J’ai dû indiquer courant 2004 à quelle date je prendrai ma retraite.

La simulation transmise alors par le rectorat faisait apparaître une surcote de deux trimestres, soit un taux de 1,5 %. Dans le calcul de ma pension, l’administration a réduit ce taux de moitié. Que puis-je faire ?

Les enseignants soussignés tien- nent à faire connaître leur atta- chement à un diplôme du bac- calauréat qui doit rester une référence nationale et constituer le premier grade universitaire.

C’est pourquoi ils expriment leur désaccord avec l’extension du

« CCF » qui se traduit le plus souvent par un simple contrôle local (TPE, capacités expéri- mentales..) avec toutes ses dérives.

Pour la session 2007, les col-

lègues de langues vivantes ont été contraints dans la série STG à interroger à l’oral dans leurs propres établissements des élèves qu’ils connaissaient. Il leur était seulement demandé de ne pas interroger leurs propres élèves.

Les épreuves ont été organisées localement, dans des conditions qui ont largement varié d’un éta- blissement à l’autre. Les banques de données nécessaires pour ces épreuves ont été parfois consti- tuées dans le mépris des condi-

tions de travail des collègues.

Nous, enseignants, demandons à l’autorité de tutelle de renoncer à toute forme de contrôle local.

Les épreuves du baccalauréat doivent présenter toutes les garanties d’égalité que permet l’indépendance d’examinateurs extérieurs à l’établissement.

C’est pourquoi nous demandons pour toutes les épreuves, des jurys indépendants, composés d’enseignants extérieurs aux éta- blissements des élèves.

Prénom Nom Signature

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