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Vendredi 26 juin 2009 Spécial CPE

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BORD AUX

e

Vendredi 26 juin 2009 Spécial CPE

138, rue de Pessac 33000 Bordeaux Tél. 05 57 81 62 40

s3bor@snes.edu

sommaire sommaire

Edito

Congrès aca- démique de Bordeaux Perpignan un congrès sur fond de crise sociale Autorité et autoritarisme Mouvement intra

Hors classe Ces élèves fracassés

Supplément au Bulletin S3 Bordeaux N°171 de juin 2009 Directeur de publication : MC DUNORD - 1009S07145

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L e remaniement ministériel qui vient d'être annoncé et plus particulièrement le départ de Xavier Darcos de l'Education nationale est-il de nature à nous apporter un quelconque espoir ? Il signe il est vrai la fin de deux années de réformes à marche forcée et d'une radicalisation extrême de la gestion de notre ministère. Une absence quasi-totale de dialogue réel avec les représentants du personnel a marqué cette période où les enseignants se sont souvent sentis non reconnus voire méprisés Mais que dire de la sortie de Monsieur Darcos qui le jour de son départ annonce 16000 suppressions d'emplois pour la rentrée 2010 ? C'est une provocation de plus qui livre d'emblée pieds et poings liés son successeur Luc Chatel à la vindicte des enseignants. Même si lors du discours, toujours consensuel, de passation de pouvoir, ce dernier a marqué sa volonté d'être davantage à l'écoute, nous pouvons réellement douter de sa marge de manœuvre avec un tel cadeau empoisonné dans la corbeille de bienvenue !

Les stagiaires n'auront bientôt quasiment plus de formation, les TZR disparaissent, les postes fixes diminuent, le pouvoir d'achat baisse, et la précarité augmente aggravant les conditions de travail de tous les enseignants et pénalisant les élèves.

Les classes deviennent de plus en plus surchargées et les offres de formation se raréfient et perdent en qualité alors que parallèlement les élèves sont en demande et n'ont jamais eu autant besoin de professionnels formés et compétents pour les encadrer (voir article ci après).

Quant à nous, CPE, nous recevons de plein fouet ces dégradations : manque d'effectif d'encadrement, de plus en plus d'élèves perturbés, des collègues professeurs à bout… et une dilution de nos fonctions qui nous éloigne de la réalité de notre métier en nous noyant dans des projets divers souvent ronflants et creux au détriment du terrain.

Que pouvons-nous faire ?

Lutter ! Lutter en tant que citoyens pour les grandes choses par nos choix politiques, syndicaux et sociétaux…Mais aussi lutter pour des choses plus simples et plus près de nous dans notre quotidien de CPE : par exemple en s'opposant au recrutement des médiateurs, en refusant de donner la priorité au " tout projet " au détriment du suivi et de l'écoute des élèves, en défendant la nature de notre métier, en expliquant et en justifiant encore et toujours nos choix auprès des parents, des élèves, mais aussi de notre hiérarchie et de nos collègues professeurs . Ne soyons pas timorés ou attentistes, faisons ce travail d'explication et de pédagogie syndicale, sans attendre des recommandations de nos représentants nationaux, prenons nos responsabilités : le syndicat n'est fait que de syndiqués ; le SNES c'est nous !

Maryse Roussille-Dumerc

Édito

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Congrès académique de Bordeaux :

L'annonce brutale du recrutement de 5000 médiateurs de la réussite scolaire a suscité l'incompréhension de l'ensemble des CPE et leur révolte. Certes l'absentéisme est un problème préoccupant et c'est la base de la circulaire de mission des CPE, mais le résoudra-t-on en recrutant des personnels précaires sans formation ni qualification ?

Le champ d'intervention de ces médiateurs est absolument démesuré et en totale contradiction avec l'absence d'exigence d'un quelconque niveau universitaire. Comment par exemple s'impliquer dans des actions d'aide à la parentalité sans aucune certification en sociologie et psychologie ? Faut-il rappeler que les tâches attribuées à ces médiateurs sont actuellement effectuées par des personnels titulaires de l'éducation nationale, les CPE et les assistants sociaux, formés, recrutés au minimum à bac +3, et l'année prochaine à bac +5. Que fait-on du professionnalisme et de l'expertise de ces personnels ? Quel mépris pour leur travail ! Comment seront estimées les compétences de ces médiateurs et quels seront les critères objectifs de recrutement ? Ce type de recrutement va encore leurrer des personnes fragiles en quête d'emplois stables en leur proposant des contrats courts (6 mois renouvelables 2 fois), mal payés, à la formation aléatoire, sans espoir de pérennisation et avec pourtant des tâches lourdes de responsabilité!

Le ministère continue à berner l'opinion publique en

faisant croire que n'importe quel adulte placé devant les élèves peut remplacer un personnel diplômé et formé.

C'est de nouveau l'idée du " grand frère " qui est reprise et l'on connait ses limites !

Ces recrutements vont encore multiplier les statuts et l'instabilité au sein d'équipes vie scolaire déjà protéiformes où le CPE deviendra de fait un sous-DRH dépossédé de ses véritables missions auprès des élèves au profit d'une vague gestion de divers contrats précaires juxtaposés.

Nous ne sommes pas dupes, les contrats aidés coûtent beaucoup moins cher que des titulaires.

Disons haut et fort :

lqu'il faut dans tous les CA refuser de voter le recrutement de ces emplois précaires qui ne sont positifs pour personne, pas même pour les intéressés,

lqu'il faut plus d'assistants sociaux et de COP pour pouvoir gérer les problèmes d'absentéisme en équipe, avec des personnels qualifiés et aux compétences certifiées pour ces tâches qui exigent des qualifications et une déontologie précises,

lqu'il faut recruter des Conseillers Principaux d'Education à hauteur des besoins : actuellement 200 postes sont offerts au concours alors que près de 500 CPE quittent le corps chaque année.

Ci-dessous 2 textes (médiateurs et rémunération CPE) adoptés par le congrès académique de Bordeaux et ajoutés aux textes en débat au congrès de Perpignan. La motion sur les médiateurs a été reprise sous une autre forme et votée au niveau national, le texte sur les rémunérations a permis d'ouvrir le débat et de lancer la réflexion sur le sujet…

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1. Àjout thème 2 fin§ 4.7.2

2. Ajout thème 2 § 4.2

Tout travail méritant salaire, le SNES demande que les CPE puissent être rémunérés lorsqu'ils sont amenés à augmenter leur charge de travail pour participation à des projets pédagogiques divers ou pour faire face à des

surcharges de travail ponctuelles difficiles à refuser dues par exemple à l'absence inopinée d'un collègue. Le SNES demande que l'indemnité forfaitaire des CPE et des documentalistes soit transformée en véritable ISOE.

Nécrologie

C'est avec beaucoup de tristesse que nous apprenons le décès de notre jeune collègue Caroline Bachellerie

CPE au collège de Piégut-Pluviers, tuée dans un accident de la circulation alors qu'elle se rendait à son

travail sur les petites routes de la Dordogne. Elle avait 27 ans. Le SNES s'associe à la peine de sa famille

et de ses proches.

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La réponse à apporter aux coups violents portés aux services publics, à l'éducation nationale, au second degré, a fait l'objet de la plupart des débats du congrès de Perpignan.

Les familles de nos élèves des collèges et des lycées n'échappent pas aux conséquences de cette crise profonde. Les difficultés scolaires se multiplient. Les problèmes familiaux et sociaux débordent de plus en plus largement sur nos établissements.

Plus que jamais, la sagesse de nos anciens qui a inventé les conseillers principaux d'éducation et l'intelligence des inspecteurs généraux qui ont rédigé les circulaires définissant notre métier, montrent qu'ils voyaient juste.

Concevoir un métier qui prend l'élève en compte dans tous ses aspects, qui définit un personnel qui organise le travail en équipe de tous les professionnels qui interviennent dans les établissements, c'était une métamorphose utile du métier précédent dont il est issu.

C'est une richesse indispensable en tant de crise sociale.

Mais la notion de service public est dénaturée. Les valeurs de solidarité, d'épanouissement collectif permettant l'épanouissement individuel ; la volonté de permettre à chaque enfant de trouver sa voie de réussite, tout cela vole en éclats sous la promotion de l'indivi- dualisme et la dictature de la rentabilité des personnels.

Les personnels formés soigneusement pour des missions précises voient ces missions passer au second plan au profit de la montée du caporalisme et du rejet des plus faibles. On tente de faire de nous des supplétifs de la direction des établissements. Oublié l'objectif de ne laisser aucun élève au bord du chemin. Rejetés vers l'extérieur du système éducatif les élèves en difficulté.

De toute façon, comment travailler en équipe avec des enseignants qui travaillent à cheval sur plusieurs établissements, de plus en plus souvent précaires, avec des personnels sociaux, d'orientation précaires ou dont le territoire d'action s'étend au loin, avec des personnels de surveillance recrutés locaux sur des critères peu pédagogiques, avec des personnels de direction obsédés par les indices, les critères, l'autorité, par des contrats d'objectifs destinés à évaluer les personnels ?

Pour autant, il faut combattre l'idée métaphysique que la cause de tous ces maux et la raison légitime de tous ces dégâts, c'est " la crise ".

La cause de cette évolution très préjudiciable aux élèves et à nos conditions de travail, c'est la volonté présidentielle et gouvernementale de " diminuer le coût de l'Etat ", c'est-à-dire de supprimer des dizaines de milliers de postes, de précariser des milliers de postes. Il faut dégager de l'argent pour alimenter les banques, au prétexte de résister à la concurrence mondiale.

L'Ecole n'est-elle pas un lieu de formation de ceux qui produisent les richesses ? N'est-elle pas le creuset de la culture commune ? N'est-ce pas un investissement fondamental pour la création des richesses et pour la construction du sentiment d'appartenir utilement à une société ?

Nous avons donc évoqué les divers épisodes qui nous concernent directement dans cette guerre contre l'Ecole : la diminution des postes, la corruption de nos missions, la tentative d'imposition des " médiateurs de vie scolaire "

non formés et polyvalents, mal payés. Nous avons évoqué la fin des premières cohortes d'assistants d'éducation : seront-ils remplacés ?

Nous avons, au travers de la motion sur le paiement du travail supplémentaire proposée par Maryse, tenté de faire valoir le respect de ce travail.

Nous avons évoqué les pressions qui se multiplient sur les collègues dans les établissements.

Une des conclusions, qui s'adresse tout autant à nos collègues enseignants qu'à nous-mêmes, c'est que nous devons également militer ensemble, lutter ensemble dans les établissements. Nous ne devons pas rester isolés. On ne doit pas nous oublier dans les S1

Les raisons d'exister de notre fonction augmentent. Nos raisons de lutter pour sa défense augmentent aussi.

Jean-Jacques Le Masson

Perpignan, un congrès sur fond de crise sociale

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DES COMMISSAIRE PARITAIRES A VOTRE ECOUTE

Issu des dernières élections, notre groupe de com- missaires paritaires réparti sur toute l'académie est à votre disposition pour tout problème relatif à votre métier ou à votre carrière. N'hésitez pas à nous contacter !

Une adresse mail : s3borcpe@voila.fr

ROUSSILLE-DUMERC Maryse

collège Jean Moulin - Marmande - 47

ROHOF Marie-Catherine

collège Olympe de Gouges - Vélines - 24

LEVY Frédérique

collège Claude Massé - Ambares et Lagrave - 33

DESCO Cyrille

collège La Rocal - Bon Encontre - 47

ROA Jean-Antoine

lycée Louis Barthou - Pau - 64

FERRET Christian

Lycée Charles Despiau- Mont de Marsan - 40

LAMOTHE Fabienne

collège Saint Jean d'Illac 33

SALINES Nicolas

collège Lubet Barbon - Saint Pierre du Mont - 40

GAUJARENGUES Gilles

LP Louis Couffignal - Villeneuve sur Lot - 33

BAQUE Elisabeth

Z.R. de Dordogne Est - 24

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Le

travail est un moyen indispensable pour subsister.

Le travailleur, en contrepartie de sa force de travail, de sa production obtient une rémunération, conforte un statut voire une reconnaissance sociale.

Dans la fonction publique ou le secteur privé, le salarié, l'agent, le fonctionnaire est évalué et encouragé à produire plus efficacement.

Tout un système technicien est mis en place pour améliorer, rechercher le seuil de productivité, dégager des excédents, investir, etc. L'évolution du monde moderne, le progrès technologique a permis dans bien des métiers de libérer la main de l'Homme. Pour autant le facteur humain indispensable à toute entreprise semble mis à mal. Lorsque le marché de l'emploi est tendu la relation l'est tout autant. Les conditions de travail n'ont cessé d'être une préoccupation et un objet de luttes souvent difficiles. Pour produire, le travailleur doit évoluer dans un contexte soutenant et apaisant. Les conditions de travail ne semblent pas évoluer en ce sens et les représentants des personnels sont de plus en plus confrontés à des mécanismes de tensions.

Le travail est associé à un rapport de sujétion. Toute organisation profes- sionnelle est structurée de façon pyramidale. Elle implique également une forme de contrôle. L'autorité est une condition de son efficacité. Les salariés sont liés les uns aux autres, tenus et placés sous le regard d'un chef de service, lui aussi soumis au DRH ou au dirigeant de l'entreprise. L'ensemble tient sur un rapport teinté de loyauté, d'autorité, de méfiance et de confiance réciproques.

Mais qu'en est-il de cette autorité ? Un bon patron, un bon chef est généralement un homme ou une femme reconnu pour sa compétence. Cela ne suffit pas encore faut-il que cette personne soit juste, rassurante et à l'écoute de ses personnels.

En outre il ou elle doit en avoir, de l'autorité sans verser dans l'autoritarisme.

Cette alchimie n'est pas innée. Elle est d'autant plus investie lorsqu'elle est associée à de l'intelligence, de la réflexion et à une culture personnelle. Une majorité bénéficie de cette autorité bienveillante.

Une minorité refuse de s'engager sur cette voie et emploie des méthodes inacceptables. Décryptage.

Le chef, le dirigeant doit construire son autorité bien souvent en s'appuyant sur sa

compétence, son sens relationnel et le choix qui lui est donné de choisir ses collaborateurs. Il peut ainsi déléguer en s'appuyant sur les talents des individus.

L'autorité suppose d'allier des qualités (aptitudes) à des comportements adéquats (conduites). Dans la fonction publique on ne choisit pas ses collaborateurs (ou tout du moins au niveau des établissements scolaires) même si la tendance au profilage gagne du terrain d'années en années. Toutefois on voit se développer des comportements hiérarchiques qui tendent à se calquer sur le secteur privé et ceci dans le mauvais sens. Lorsqu'un collaborateur est nommé, au détriment d'un autre ou de l'image que l'on se fait du fonctionnaire idéal, on s'emploie à le disqualifier. Tout est bon, injonctions paradoxales, attitude dénigrante, mépris ouvert devant une assemblée, menace d'une inspection… . Les procédures de destitution n'étant pas prévues dans l'institution, ce travail ou cette entreprise de démolition prend plusieurs mois voire plusieurs années. On se réfère au darwinisme opérant dans les consciences, le plus résistant restera. Cette dynamique comporte une utilité bien ancrée dans les dynamiques de groupes. Le mauvais œil inquiète tout autant qu'il rassure. Si les foudres sont orientées sur l'autre je suis tranquille. Que cela dure, c'est le prix de la tranquillité personnelle. Il s'opère ainsi une collusion, une collaboration qui encourage l'oppresseur à oppresser. Toute la difficulté réside à construire des dynamiques collectives qui peuvent rétablir l'équilibre. Le bon sens dirait qu'il faut essayer de se sentir concerné par autrui et d'oser intervenir. Cela n'est pas si simple.

L'abus d'autorité peut se révéler plus fréquent que ce que nous pouvons imaginer. Toutes les fonctions ne sont pas malmenées de la même façon. Au sein d'un établissement scolaire les schémas sont connus. Certains professionnels, dont les Conseillers principaux d'éducation, y sont davantage exposés.

Cela peut s'expliquer par une pression hiérarchique ; la mécanique de la réforme ; le stress lié aux objectifs non atteignables ; la solitude de l'exercice du pouvoir ou bien la dynamique de carrière et de mobilité sur les postes (management qui gagne la fonction publique d'Etat).

Cela est fort regrettable et ce que nous n'acceptons pas ce sont les postures de

déplacements négatifs sur les proches collaborateurs, ceux qui sont les plus proches de l'autorité. Un établissement est constitué de catégories de professionnels assujettis à différentes autorités directes ou indirectes. La loyauté ne sous entend pas souffrir en silence. La dignité du travailleur, du collaborateur ne doit en aucun cas être mise à mal. Ou bien dans ce cas l'oppresseur doit oppresser l'ensemble des personnels ce qui n'est bien entendu jamais le cas (et ce n'est pas souhaitable).

On ne s'en prend pas au corps des enseignants, par nature trop représentatif et corporatiste. On maltraite plus facilement les agents isolés.

Les situations de collègues malmenés existent et bien plus que ce que nous pouvons penser à l'échelle d'une académie. Il nous faut les aider à repositionner le curseur des rapports interpersonnels et refuser l'autoritarisme.

Encore faut-il que le corps d'Inspection prenne en considération les collègues en difficulté, adopte une posture de conseil et non d'injonction unilatérale vécue comme une instruction à charge. Ce n'est pas toujours évident d'être juge et partie.

Encore faut-il être juste. Le Snes demande et revendique une inspection spécifique des Cpe.

Il est des erreurs de frappe révélatrices.

Le mot collaborateur prend une toute autre dimension lorsque nous inversons certaines voyelles ce qui donne "

collaboratuer ". L'abus d'autorité peut conduire à une mise à mort symbolique.

Le législateur a rédigé en 2007 un texte concernant " la protection du fonctionnaire ". Il définit la notion de "

harcèlement moral au travail ". Bien que cette situation ne relève pas uniquement d'une posture liée à une relation hiérarchique, il l'évoque clairement. Ce texte nous aide à interroger la dynamique des rapports engagés sur le lieu professionnel. Dans une période difficile de réduction des effectifs, d'une culture de l'évaluation basée sur des critères chiffrés discutables il nous faut poursuivre plus que jamais nos engagements afin de préserver le facteur humain dans l'institution et ainsi mettre à distance les mains, les yeux et les lois de l'oppression.

Nicolas Salines

Autorité et autoritarisme

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Hors-classe dernière minute

Nous venons de recevoir le contingent des CPE promus à la hors-classe au 1er septembre 2009 qui se montera à 19 (contre 14 l'an passé). Ceci correspond à une augmentation du ratio des promus par rapport au nombre des promouvables de 3,5% à 5%. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette augmentation.

Néanmoins, sachant que notre ministère inclus les promotions dans ses calculs sur les augmentations de salaire, nous ne pourrons nous contenter de ceci comme justificatif d'une

revalorisation de la fonction enseignante. Il faudra bien plus que quelques hors-classe de plus, des heures sup défiscalisées qui ne profitent qu'à quelques profs et une très aléatoire augmentation des grilles salariales pour les néo-recrutés à bac + 5 pour nous convaincre que notre pouvoir d'achat ne régresse pas ! La lutte doit continuer !

M R-D

Un mouvement intra calamiteux

Certes il y a eu un peu plus de mutations chez les CPE que les autres années, mais paradoxalement le pourcentage de mécontents est beaucoup plus grand.

Pour la première fois le rectorat a annoncé les projets de mutation avant que les commissions se réunissent et avant même que nous ayons les documents pour pouvoir travailler, reproduisant ainsi le processus initié par le ministère à l'Inter. Le taux d'erreur avoisine les 20% dans notre catégorie et surtout fait fi de toute dimension humaine. Les erreurs sont fréquentes dans les mutations et c'est presque normal au regard de la complexité du mouvement. Habituellement la période de travail des syndicats permet de croiser les informations, de tout vérifier et de chercher sereinement les améliorations possibles. Cette fois-ci des collègues après avoir eu une information précise du rectorat sur leur projet de mutation ont appris que finalement ils ne mutaient pas, ou alors pas du tout dans la ville annoncée.

Nous comprenons leur désarroi et leur colère -car, et c'est humain, même s'ils savaient que ce n'était qu'un projet, ils s'étaient déjà projetés dans cette annonce de mutation-Nous dénonçons ce procédé indigne qui a pour seul but de casser le paritarisme. L'enjeu était de démontrer que les syndicats ne servaient à rien. Ou pire que si le projet avait changé c'était la faute des syndicats ! Mais notre rôle est de débusquer les erreurs et de veiller à l'équité du mouvement. Les collègues ne s'y sont pas trompés et ont dans leur grande majorité rejeté ce système d'annonce provisoire, transformant le mouvement et de fait la gestion du personnel en un processus de plus en plus déshumanisé.

Un autre point d'achoppement fut les l'annonce des 23 mesures de cartes scolaires sommant des TZR d'aller sur un poste fixe, sans oublier les deux mesures de carte sur poste fixe . Il faut dire que la technique était tellement alambiquée qu'elle ne pouvait qu'être sujette à conflits. Conformément aux règles en vigueur, étaient proposés à la mesure de carte scolaire les collègues ayant le moins d'ancienneté dans le poste. La mesure était aussi proposée aux autres TZR au cas où il y aurait des volontaires. Et il y en eut beaucoup de ces collègues lassés au bout de tant d'années d'être à chaque rentrée comme un oiseau sur la branche ne sachant pas où ils allaient atterrir, qui ont vu là l'occasion d'avoir enfin un poste fixe. Mais les dés étaient pipés dès le départ car les points de MCS devaient ramener ces collègues au plus près d'une commune pivot située en général au fin fond de

la ZR (Fumel, Saint- Palais, Laruns …) le plus petit barème étant le plus proche de cette ville. Où les choses se corsaient aussi, c'est que le rectorat s'était donné une sacrée marge de manœuvre et avait prononcé beaucoup plus de mesures qu'il n'en avait besoin (pour rendre des postes au ministère) ; aussi avait-il été acté que si la mesure pouvait être abandonnée en cours de mouvement, elle le serait. Ce qui fut fait, à 9 reprises chez les CPE. Syndicalement, nous ne pouvions qu'être d'accord avec les décisions d'abandon, nous avions lutté pour qu'il n'y ait pas de MCS et nous souhaitons toujours avoir un véritable corps de remplacement (mais avec une fonction attractive et une position de TZR librement choisie et non pas par défaut). Les problèmes ont commencé quand les abandons de MCS ont touché des TZR volontaires pour la mesure, l'algorithme ne faisant pas la distinction entre les désignés et les volontaires.

Des collègues avaient donc pensé obtenir si ce n'est le poste de leurs rêves du moins enfin un poste fixe. Ils s'étaient logiquement projetés dans cette perspective et la déception en a été d'autant plus grande.

Ces mesures de carte, si elles ont gonflé le taux de mutation ont aussi empêché les titulaires d'un poste fixe de bouger et ont bloqué le système. Or la mutation est un droit. Mais quand il faut 598,2 points pour rentrer en Gironde, on ne peut plus parler de mobilité possible dans notre corps.

A ces mécontentements, il faut rajouter l'inquiétude pour les remplacements. En effet il n'y aura plus assez de TZR pour assurer les remplacements à l'année alors il faut craindre que les congés courts ne soient plus couverts si ce n'est en augmentant la précarité par le biais des contractuels, personnels payés au rabais pour exercer notre métier. Pire encore est la solution qui a été mise en pratique en cette fin d'année où des CPE ont été remplacés par des heures d'AED (souvent un mi-temps). C'est faire fi de notre identité professionnelle et de nos qualifications universitaires.

Sur tous ces points nous vous engageons à faire remonter par écrit votre mécontentement au rectorat, car la suffisance avec laquelle on nous annonce que finalement les collègues sont plutôt satisfaits de ce nouveau système de mutation est particu- lièrement irritante car nous savons bien que ce n'est pas la réalité.

M R-D

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Ces élèves fracassés

Julien , 14 ans, nous est arrivé de l'Est ; envoyé se mettre au vert en Aquitaine par la DASS de Strasbourg, un bon moyen de le couper de son milieu précédent. Faut dire qu'il en a connu des choses dans sa jeune vie, et pas toujours des très jolies… Dealer à 12 ans, plus souvent dans la rue que chez lui où sa mère qui recevait beaucoup de "

visites " masculines le trouvait plutôt gênant. Dans notre région et notre collège, il a vite reproduit le seul mode de vie qu'il connaissait, celui des trafics et transgressions en tous genres.

Et que dire de Laetitia, transfuge d'une banlieue chaude marseillaise où elle a vécu 2 ans dans la rue, fréquentant des milieux marginaux et interlopes, plus douée pour arracher un sac à une petite vieille que pour résoudre une fraction Alors, dans la classe et dans la cour, elle fait sa place à coups de poing et d'insultes. Et quand elle participe à une séance de prévention aux addictions aux différentes drogues, elle ricane dur.

Pour Stéphane, c'est un autre problème. Mêlé de trop près au divorce de ses parents, il reçoit des confidences sur leur vie de couple et patauge dans le glauque comme un caneton égaré. Quand son père alcoolisé frappe sa mère, c'est lui qui s'occupe d'elle et panse ses plaies au corps et à l'âme. Alors le lendemain, le cours sur la construction des pyramides…

Ce genre de problème n'est pas propre aux milieux marginaux ou défavorisés. Pierre, fils d'une avocate et d'un médecin est sans cesse déchiré entre ses parents qui s'ingénient à défaire ce que l'autre à construit. Est-ce l'école qui devra le structurer ?

Et puis il y a le pathologique. Karim après quelques années en ITEP a tenté une intégration 2 jours par semaine en 4ème SEGPA . Au bout de quelques jours les crises de violence se sont multipliées, au point qu'une fois, deux assistants d'éducation ont à peine suffi pour l'immobiliser au sol et l'empêcher d'étrangler un de ses camarades.

Ludovic, lui, a des pulsions sexuelles déviantes telles, qu'il est sous camisole chimique. Ses éducateurs avaient juste "

oublié " de nous en informer. Les problèmes ont été si importants que le collège n'a pu le garder.

Même chose pour Lucille qui après un parcours chaotique en CLIS et hôpital de jour a intégré une classe de 6ème de collège, comme si de rien n'était, à plein temps, en abandonnant tout suivi psy, avec juste une AVS comme garde-fou. Elle n'a pas pu terminer l'année au grand dam de ses parents qui voulaient de toutes leurs forces avoir un enfant " comme les autres ".

Hakima, elle a choisi une sortie scolaire pour mettre sa vie en danger en traversant une rue en courant devant les voitures et en hurlant qu'elle voulait mourir. Sa mère a admis ensuite qu'elle avait été suivie par un psychiatre pendant plusieurs années, mais qu'elle avait tout arrêté.

Cette série de portraits peut faire penser à une cour des miracles. Pourtant tous ces faits se sont produits en une année scolaire et tous ces enfants sont scolarisés dans un collège lambda, et il y en a bien d'autres. Bien sûr, confidentialité oblige, les prénoms ont été changés et les situations modifiées et mixées, mais tous ces élèves existent quelque part dans l'académie de Bordeaux. Certains d'entr'eux, manifestement ne sont pas à leur place et relèvent de structures spécialisées, IME, ITEP…et nécessitent des soins particuliers. Faute de place dans ces établissements, ils intègrent des UPI, des SEGPA, des collèges où ils ne peuvent s'épanouir et perturbent les classes. Pour d'autres, le collège est la seule voie possible.

Les équipes éducatives n'ont que leur bonne volonté et peu ou pas de formation spécifique. Et comment gérer une classe aux niveaux scolaires hétérogènes avec en plus, un, deux, voire trois électrons libres qui requièrent toute l'attention des enseignants pour éviter les dérapages ? Et comment le faire sans pénaliser les autres élèves qui ont tout autant droit à la sollicitude de l'enseignant ? Quand la pression devient trop forte, l'élève est exclu de cours et envoyé à la Vie Scolaire. Certes, nous CPE, avons plus de latitude que le professeur pour travailler avec cet élève, mais l'absence d'aide est souvent dure à vivre. Il faut des mois pour qu'une demande d'AEF aboutisse, qu'un éducateur vienne enfin soutenir des parents dépassés et désemparés. Les assistantes sociales et les infirmières sont en nombre trop restreint pour répondre à la demande, les interventions des infirmiers psychiatriques du RESEDA devraient être multipliées ; les CMPI et les CMPP ont des listes d'attente décourageantes…

Alors on colmate les brèches, on pare au plus pressé, toujours dans l'urgence. Le collège est plus frappé par ce phénomène que les lycées car peu de ces enfants passent le cap de la scolarité obligatoire.

Ces élèves qui vont mal ne sont pas une nouveauté. J'ai le souvenir d'une certaine Amandine, qui, il y a vingt ans squattait mon bureau après les exclusions de cours, muette, butée, impénétrable. C'est sa rencontre qui m'a poussée à m'inscrire à tous les stages de psychologie de l'adolescent et autres formations professionnelles, et à dévaliser les rayons spécialisés des librairies ! Mais sans pour autant pouvoir l'affirmer de manière scientifique, j'ai le sentiment que le phénomène est en augmentation nette ces dernières années.

L'école, reflet de la société a-t-elle pour vocation de remédier à toutes les misères du monde, intellectuelles, sociales, psychologiques, économiques… Et dans ce contexte, qu'est-ce que l'égalité des chances ?

M R-D

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