Dimanche 6 Juin 1897.

(1)

L e s C o n s u l a t s s u i s s e s à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t l e j o u r n a l . pa Douzième Année. — N

0

45. P r i x d u n u m é r o 1 0 c e n t i m e s

Dimanche 6 Juin 1897.

B u r e a u x : R u e d e l a S e r r e , 5 8 .

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L'horlogerie suisse à l'Exposition de Bruxelles

Nous recevons, de Bruxelles, la cor- respondance suivante :

L'horlogerie suisse esl depuis quel- ques jours complètement installée à l'Ii!\positioii internationale de Bruxelles, il ne m'est pas encore possible de vous dire le succès qu'elle aura, mais ce que je puis ailirmer dès maintenant, c'est que dans aucune nuire exposition belge un si grand choix de montres n'a été présenté.

Citer les noms (la fabricants qui, malgré les sacrifices faits à Genève l'an dernier el ceux encore plus grands en vue de la future Exposition à Paris, eurent le courage d'exposer ici, sera vous fixer sur la valeur réelle de nos produits horlogers.

La maison Patek Philippe & O de Genève occupe avec MM. A. Pochelon, Perret <ît O , Pautex, Mauris, Ch. Bo- udas (ils, Ponti-Gennari «Se C

ie

, L. Des- quartier, et M"·' L. Auvergne, neuf vi- trines garnies de pièces ravissantes de fraîcheur et présentées avec un goût exquis. A celte collectivité viendra s'ad- joindre M. Glatou dont la vitrine est encore vide.

Parmi les pièces de la maison Patek Philippe & C

ⁱ⁰

il convient de signaler une montre à équation indiquant Ie temps vrai et le temps moyen, une ré- pétition à quarts avec cadran 2't heures et sonnant lesdites ~2\ heures.

M. A. Pochelon expose, encadrée d'é- maux d'une grande valeur artistique, une ravissante garniture Louis XV. Il faudrait une plume plus experte que la mienne pour vous détailler les beautés de cette collectivité.

Les exposants neuchàtelois, vaudois et bernois ont leurs produits réunis dans un groupe rectangulaire de 23 vitrines.

Signalons de suite le goùl parfait avec lequel M. Paul Ditisheim, de la Chaux- de-Fonds, a arrangé les .'5 vitrines qu'il occupe. Tout serait à noter.

Déjà à Genève sa collection avait eu un succès retentissant, ici il s'est sur- passé et tout indique que ses efforts se- ront récompensés. Nous trouvons chez lui de nouvelles créations qui surpassent en goût, ce qui nous paraissait impos- sible;, celles que nous adhifrions à Genève.

Ses voisins de droite el de gauche sont MM. Marchand et Sandoz, île la Chaux-de-Fonds el Barbezat-Baillot, du Locle. Ce dernier a un choix très riche et très varié de montres à répétition.

Ses pendules dites «Mignonnetle» sont très goûtées. L'autre maison expose une très grande variété de montres de dames entourées de pièces compliquées riche- ment ornées. Signalons une pièce !) lignes avec répétition à minutes d'un fonction- nement parfait : nous retrouvons aussi une vieille connaissance de Genève, en la majestueuse pièce de 1 a,000 frs. Ici comme là-bas elle suscite un grand mou- vement de curiosité.

Un fabricant genevois n'a pas craint de s'égarer parmi ses concurrents neu- chàtelois et bernois; hàtons-nous de dire que longtemps il fabriqua aux Mon- tagnes. 11 s'agit de M. Constant Grosjean;

nous trouvons à ses côtés MM. Schorpp

& Yaucher, de la Chaux-de-Fonds, avec une installation de montres fantaisie dont le bon marché frappe chacun.

MM. .ieannerct frères de St-Imier suivent avec un grand assortiment de montres en toutes qualités.

Le J u r a bernois esl encore brillam- ment représenté par les maisons E. Fran- cillon & C

^ie

, Dubail, Monnin, Frossard

& C

^ic

et L* Brandi & frères, dont les produits très médaillés sont connus de chacun.

Notons que seuls ces trois exposants

ne vendent pas à l'Exposition cl à ce propos il nous revient qu'il a été fait, à Genève comme ici, le reproche à certains fabricants d'horlogerie de vendre leurs produits directement aux consomma- teurs ; ce reproche, à mon avis, n'est pas justifié en ce sens (pic les articles fabri- qués spécialement en vue d'une exposi- tion ne trouvent leur écoulement (pie là vu leur prix élevé: il serait donc injuste d'empêcher ces industriels de trouver dans ces ventes une rémunération des sacrifices qu'ils font pour représenter dignement notre industrie nationale.

A signaler enfin les maisons Yve H.

Leuba de la Chaux-de-Fonds e! Perret fils des Hrenets. Avec eux nous sommes l)res(iue en liussie, les produits de ces deux maisons étant fabriqués spéciale- ment pour ce pays, ils oui le cachet sé- rieux qui y est demandé.

Parmi les fournitures d'horlogerie ex- posées, figurent les aiguilles de la mai- son Richardet frères de la Chaux-de- Fonds, disposées sur les ailes de leur papillon toujours très admiré, puis vient la complète exposition de M. Y. Donzelot, de Porrentruy et ensuite celle de M.

J.-L. Rochat, du Pont.

Nous remarquons également une belle collection d'émaux de l'Ecole de pein- ture de la Chaux-de-Fonds : c'est une révélation pour beaucoup d'étrangers ([ui, jusqu'à maintenant, croyaient (pie seule Genève fabriquait ces merveilles.

.l'ai gardé sans malice la plus minus- cule installation pour la fin, mais elle n'en a pas moins une grande valeur et son succès esl très vif el très mérité, je veux parler du mignon horloger auto- mate de M. L" IIouriet-Yuille, de St-Imier.

Prochainement je vous parlerai des

quelques horlogers exposant dans d'au-

tres sections, ils ne sont pas n o m b r e u x

et nous pouvons dire hautement que la

(2)

242

LA F L D K K A T l O N H O R L O G E R E S U I S S E

S u i s s e , l i e n t b i e n s o n r a n g d a n s c e l t e e x p o s i t i o n .

Chez les décorateurs du Locle

L a Feuille d'Avis des Montagnes p u - b l i a i t , d a n s s o n n° d u 1e r j u i n c o u r a n t , l ' a r t i c l e s u i v a n t :

Société des patrons décorateurs du Locle.

AVIS

Contrairement à l'avis inséré par le Comité central des ouvriers graveurs et guillocheurs, dans la Feuille d'avis du 27 mai, concernant la question des apprentis, nous tenons à aviser le public que nous n'avons fait aucune demande concernant la prolongation de la convention prenant fin le 1e r juin 1897. Au contraire, nous n'avons même pas été appelés à discuter cette clause, par le syndicat ouvrier.

P a r conséquent nous sommes déliés de tout engagement dés la date indiquée, soit dès le 1e r juin 1897.

Le Locle, le 28 mai 1897.

Société des patrons décorateurs du Locle.

L e c o m i t é c e n t r a l o u v r i e r a r é p o n d u p a r la l e t t r e s u i v a n t e :

Le Locle, le 1e r juin 1897.

Monsieur le rédacteur,

Permettez-nous de rectifier les allégations contraires à la vérité, contenues dans l'Avis paru dans le numéro du lc rj u i n d · votre esti- mable journal, signé Société des patrons décorateurs du Locle (notons, en passant, que la dite société ne se compose que d'une minorité des patrons décorateurs de la loca- lité), et avisant le public qu'elle n'a fait aucune demande concernant la prolongation de la convention interdisant momentanément les apprentissages dans notre métier, laquelle n'a pas été appelée à discuter.

Voici les faits: En avril écoulé, le comité central de la Fédération ouvrière avisait le comité-directeur patronal, siégeant à la Chaux-de-Fonds, que la convention expirant le 1e r juin 1897, il y avait lieu de réunir un congrès mixte afin d'y discuter la prolongation de la dite convention.

Le comité-directeur patronal provoqua, pour le 2 mai, une réunion des deux comité cen- traux, à laquelle MM. les patrons du Locle furent invités à se faire représenter. A cette

invitation, ceux-ci répondirent que n'ayant pu réunir que trois personnes à l'assemblée pa- tronale du Locle, (7s n'enverraient pas de délégués à l'assemblée mixte. Il nous parait qu'ensuite de cette déclaration, ils étaient te- nus de se soumettre aux décisions prises, d'autant plus que MM. les patrons du Locle étaient ce-signataires de la convention.

Quant a la demande de la prolongation de la convention, elle a été faite par un patron et votée à l'unanimité.

P o u r terminer, nous déclarons nous en te- nir, jusqu'à nouvel avis, à cette décision et sommes résolus à la faire respecter dans toute la Fédération.

Agréez, etc.

Le comité central de la Fédération des ouvriers graveurs el gnilloclienrs.

Extrait du rapport du Département fédé- ral du commerce de l'industrie et de l'agriculture. — Gestion de 1896.

Enseignement commercial.

La confédération a accordé des subventions à 13 écoles de commerce, pour l'année scolaire 1896/97. P a r m i elles, se trouvent les nouveaux établissements suivants : l'école de commerce à'Aarau qui s'est ouverte au printemps comme

division de l'école cantonale; l'école de com- merce de Bellinzone, composée de 5 classes, et dont nous avons déjà mentionné l'inaugu- ration dans notre dernier rapport de gestion ; en outre, et par suite de la création d'une 3m e

classe et de l'exécution d'autres réformes, les divisions commerciales des écoles cantonales à Coire et à St-GaIl, de l'école réale à Lu- cerne et de l'école industrielle à Zurich. La création d'une école de commerce est projetée au Locle, comme section de l'école industrielle, de sorte que si ce projet se réalise, le canton de Neuchàtel aura trois écoles de commerce.

Dans tous les cantons industriels, à l'excep- tion de quelques-uns des plus petits qui ne sont guère en mesure de créer des écoles de commerces spéciales, l'enseignement commercial supérieur et maintenant organisé conformément a u x principes modernes. Jus- qu'à présent, les écoles de commerces de Bûle (section de l'école réale) et de Frauenfeld (section de l'école cantonale) n'ont pas encore sollicité de subventions de la Confédération.

Le nombre des boursiers recevant des sub- sides fédéraux s'élève aujourd'hui à huit.

Les deux plus anciens sont actuellement à P a r i s : l'un après avoir enseigné, à titre pro- visoire, pendant quelques mois dans une de nos écoles de commerce, est entré dans une maison de banque pour y continuer son ins-

truction pratique; l'autre suit les cours de l'école libre des sciences politiques. Ils se proposent l'un et l'autre, d'accord avec nous, de terminer leurs éludes théoriques et prati- ques par un long séjour en Angleterre, pour se vouer ensuite à l'enseignement dans l'une de nos écoles de commerce. Deux autres boursiers qui avaient fréquenté, l'un l'école de commerce de Berne, l'autre celle de Soleure, étudient actuellement à l'académie de Neu- chàtel et s'exercent en outre dans l'enseigne- ment pratique à l'école de commerce de cette ville; ils ont l'intention d'obtenir d'abord le brevet neuchàlelois pour l'enseignement commercial, puis de se rendre à l'étranger pour y poursuivre leurs études. Un boursier, de langue française, après avoir suivi toutes les classes de l'école de commerce de Neuchàtel et fréquenté l'accadémie de commerce à Leip- zig, est entré dans une maison d'exportation à H a m b o u r g où il a l'occasion de se former à la pratique commerciale et d'apprendre à fond la langue allemande. Nous accordons des subsides à 3 élèves de l'école de commerce du technicum cantonal à Winterthour, afin de leur faciliter la fréquentation de la classe su- périeure de cette école.

Les conditions financières des diverses écoles sont les suivantes:

Bellinzone . . Berne . . . . Chaux-de-Fonds Coire

Genève . . . . Lueerne :l) . . Neuchàtel . . St-GaIl . . . ·, : Soleure . . . . Winterthour

1896 1895 1894 1893 1892 1891

1

T)

8)

s)

s) ''')

Personnel enseignant et

objets pour enseignement.

Fr.

25.180 26.640 26.653 14.888 41.147 7.719 59.797 25.888 15.381 25.714 269.007 188.584 154.200 146.035 121.499 00.342

Dépenses lnlales.

Fr.

28.940 30.373 34.977 18.566 51.963 8.642 77.603 33.454 17.925 31.310 333.753 244.903 201.136 183.812 156.744 98.590

Subventions de IKIaI

el des communes*

Fr.

18.425 17.658 23.319 2) 10.571 26.717 7.337 35.479 23.500 12.575 19.085 194.666 133.762 113.197 108.342 89.326

Eco- lajîcs.

Fr.

1.300 3.885

— 2.695 11.646 105 24.624 1.325 250 3.625 49.455 47.891 3S.589 26.860

Subventions fétl (vrales.

Fr.

9.215 8.830 11.058 5.300 13.000 1.200 17.500

8.629 5-100 8.000 89.632 03.250 49.350 46.800 38.500 22.916

Nombre il élèves.

46 72«) 44 63 93 20 156

55 ') 45 •") 09 ") 669 542 432 406 407

') Dont 10 auditeurs. •) Subvention du bureau de contrôle des ouvrages d'or el d'ar- gent. ") Le 3e cours n'a été ouvert qu'en l'année scolaire 1896/97: on ne peut donc donner des chiffres proportionnels. 4) Dont deux demoiselles. ·"') Dont 14 auditeurs. e) Dont 13 Demoiselles. 37 auditeurs ne sont pas compris dans le chiffre général. T) Sans Bellinzone, Coire, Lueerne et St-GaIl. 8) Sans Bellinzone, Coire, Lueerne, Sl-GaIl et L a u s a n n e . ") Berne, Chaux-de-Fonds, Genève, Lueerne, Neuchàtel.

Chiffres proportionnels.

Subventions fédérales.

Personnel enseignamt.

des dépenses pour îles subventions Dépenses pour Dépenses

Bellinzone . . • Chaux-de-Fonds Genève . . . • Lueerne 3) . · · St GaIl . • Winterthour . ·

Moyenne

de

1896 1895 1894 1893 1892 1891

^ dépenses tolales.

87 87 76 81 79 77 77 86 81 80 77 77 79 77 07

les traitements du personnel enseignant.

36 33 43 35 33 30 33 33 33 33 33 32 32 32 30

de l'Etat el des communes.

50 50 50 50 50 50 37 40 46 46 47 43 43 43

l'enseignemenl par élève.

F r . 547 370 650 236 442 383 470 342 381 402 374 357 360 298

Inliles par élève.

030 422 795 294 560 497 609 398 454 500 507 466 453 385

(3)

L A F E D E R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E

243

De même que dans les écoles de commerce publiques, l'enseignement commercial prend un développement réjouissant dans les cours de perfectionnement des sociétés commer- ciales (société des jeunes commerçants). Dans presque toutes les parties du pays il règne une véritable rivalité pour relever le degré d'ins-

truction des commerçants. Nous ne nous trouvons plus que rarement dans le cas de devoir engager des écoles ou sociétés à appor- ter des améliorations dans l'enseignement.

Nous avons au contraire de la peine à suivre les progrés qui se manifestent partout et d'y contribuer dans la mesure de notre tâche.

La boutique de John Bull

Lorsqu'un français arrive à Londres pour la première fois, il est étonné de la facilité avec laquelle son argent disparait.

Le c h a n g e u r lui demande 5 % pour lui changer son argent.

Une fois on possession des pièces sonnantes et trébuchantes qu'orne l'effigie de la reine Victoria, il lui faut en apprendre la valeur, a v a n t de se' risquer à faire des achats. La monnaie d'argent est surtout remarquable par sa variété.

Voici le tableau des monnaies anglaises actuelles :

MONNAIK D'OR

Ginp lives sterling (1) . . . Deux livres sterling . . . . Sovereign ou livre sterling . Halt'-Sovereign ou demi-livre

sterling · . . .

Valeur en francs

125,00 50,00 25,00 12,50 (1) u n ne trouve ces pièces d'or que chez les banquiers ou les changeurs.

, Valeur en

MONNAIE D'ARGENT francs

Crown ou couronne 0,25 Double florin · . . 5,00

Half-Crown ou demi-couronne . 3,12

Florin 2,50 Shilling 1,25 Sixpence 0,60 Groat ou fourpence . . . · · 0,40

Threepence 0,30

Valeur en

MONNAIE DE CUIVRE frarll;s

P e n n y 0,10 Halfpenny · . . 0,05

Farting .' 0,027s

IiILLETS DE BANQUE OU BANK-NOTES frants "

Cinq livres sterling . . · . . 1 2 5 F r Dix — ' . : . . . 250 — Vingt — 500 — Cinquante— 1250 — Etc., etc.

Les monnaies étrangères, y compris la monnaie de billon, ne sont pas admises en Angleterre.

Au change, on perd sur l'argent français et l'on gagne s u r l'argent, les billets de banque, les mandats et les chèques anglais.

La Cité représente le haut commerce et la haute b a n q u e : le West End le commerce fashionable.

Certains quartiers ont une spécialité. Ainsi, le Glerkenwell est le centre du commerce de l'horlogerie. Il y a des quartiers ou les natio- nalités sont assez bien groupées.

Le quartier français comprend Soho Square et Leicester Square, et s'étend jusqu'à Fit- zroj's Square. Beaucoup de français vivent à Bayswater.

SaJfron HiIl est essentiellement le centre

du monde italien et surtout des joueurs d'or- gue de barbarie.

On trouve des allemands un peu partout.

Régent Steet est la rue à l a mode de Londres.

Elle contient de superbes magasins où sont étalés les objets les plus modernes, les plus élégants, les plus luxueux. La France y est bien représentée. L'article de Paris, les objets artistiques y abondent.

Sur presque tous les magasins on voit écrit en lettres d ' o r : Ici on parle français, mais, par un malheureux hasard, l'employé poly- glotte est généralement absent lorsque le no- ble étranger se présente pour faire des emplet- tes.

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