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Manifeste pour l’ergonomie prospective : anticiper de futures activités humaines en vue de concevoir de nou- veaux artéfacts

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Academic year: 2022

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Manifeste pour l’ergonomie prospective :

anticiper de futures activités humaines en vue de concevoir de nou- veaux artéfacts

Eric Brangier

Université Paul Verlaine - Metz

Expérience utilisateur dans le Traitement des Interactions technologiques et des Conduites

humaines et sociales - EA 4432. InterPsy.

Île du Saulcy ; F-57045 METZ Cedex 1 brangier@univ-metz.fr

Jean-Marc Robert

École Polytechnique de Montréal Département de mathématiques et de

génie industriel

C.P. 6079, succ. Centre-ville, Montréal Québec H3C 3A7

jean-marc.robert@polymlt.ca

RESUME

Cet article est avant tout un texte de réflexions critiques, de controverses épistémologiques et de positionnements spéculatifs sur l’évolution de l’ergonomie. Son objectif est de débattre de l’avenir de l’ergonomie, en la situant dans une dynamique temporelle qui envisage son déve- loppement selon le passé, le présent et le futur de l’activité humaine. Prise comme une discipline interve- nant dans des situations existantes, l’ergonomie est cor- rective. Conçue pour aménager le présent, l’ergonomie est de conception. Enfin envisagée pour articuler des be- soins futurs, l’ergonomie devient prospective. Ainsi, cet article revisite la distinction entre ergonomie corrective et ergonomie de conception pour proposer une troisième voie : l’ergonomie prospective. Aussi, définissons-nous l’ergonomie prospective comme étant la partie de l’ergonomie qui se donne pour objectif d’étudier, de concert avec d’autres disciplines, les facteurs techniques, sociaux, culturels et économiques qui façonnent l’évolution des activités humaines pour définir, conce- voir et réaliser des innovations centrées sur l’humain, utiles à l’humain et dont il peut tirer des bénéfices en termes de bien-être, de performance, de plaisir et/ou de développement personnel.

MOTS CLES : Ergonomie corrective, Ergonomie de conception, Ergonomie prospective, Intervention ergo- nomique.

ABSTRACT

This article is at first a text of critical reflections, episte- mological controversies and speculative positioning on the evolution of ergonomics. It aims at discussing about the future of the discipline, by considering a temporal evolution that sees the development of ergonomics through the past, present, and future of human activity.

When ergonomics is applied for correcting (or improv-

ing) existing situations, it is corrective. When it is called for acting on current situations, it is ergonomics for de- sign. And when it is considered for dealing with future needs, it becomes prospective. Thus, this article recon- siders the distinction between corrective ergonomics and ergonomics for design in order to propose a third avenue to the discipline: Prospective ergonomics. This can be defined as the part of ergonomics whose goal is to study, in collaboration with other disciplines, the technical, so- cial, cultural and economic factors that shape the evolu- tion of human activities, so as to define, design, and real- ise human-centered innovations, that are useful and beneficial to humans in terms of comfort, performance, pleasure and/or personal development..

KEYWORDS: Corrective ergonomics, Ergonomics for design, Prospective ergonomics, Ergonomic interven- tion.

INTRODUCTION

L’objectif fondamental de cet article est d’augmenter sensiblement le périmètre d’intervention de l’ergonomie afin d’élargir son territoire et d’étendre son champ d’action. Non pas parce que ce champ d’action ne soit pas déjà grand puisque l’ergonomie intervient pratique- ment partout où il y a des activités humaines, partout où on utilise des outils, des machines et des systèmes, mais parce qu’il manque la dimension essentielle de prospec- tive pour assurer le plein développement de l’ergonomie.

Du coup, cet article nous amène à réfléchir à l’évolution de l’ergonomie en prenant le parti que son évolution se dessine bien sûr à partir de son histoire et des aspects épistémologiques qui la structurent, mais aussi et surtout à partir de sa capacité à anticiper les besoins de demain, à relever le défi technologique et à innover. Aussi, dé- fendrons-nous l’idée que l’ergonomie doit s’émanciper et ne plus se limiter à la correction et à la conception, qui servent à aménager des situations relatives au passé et/ou au présent tout en nous faisant réfléchir à leur futur, et qu’elle doit dorénavant englober une dimension de pros- pective qui, par essence, porte sur des besoins à décou- vrir et sert à aménager des situations qui prendront formes dans l’avenir.

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IHM'2010, September 20-23, 2010, Luxembourg, LU

Copyright © 2010 ACM ISBN 978-1-4503-0410-8/09/2010... $10.00

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Pour bien se comprendre, il est important de définir la prospective, un concept qui a été créé par le philosophe Gaston Berger. Selon Le Petit Larousse (2003), la pros- pective est la « science portant sur l’évolution future de la société, et visant par l’étude des diverses causalités en jeu, à favoriser la prise en compte de l’avenir dans les décisions du présent ». Selon Le petit Robert elle est l’ « ensemble des recherches concernant l’évolution fu- ture de l’humanité et permettant de dégager des éléments de prévision ». Globalement, la prospective comprend deux pôles complémentaires : la prospection à propre- ment parler qui correspond à l’exploration de nouveaux domaines, et la perspective qui renvoie aux notions de décentration, de différence de point de vue ou encore de définition des futurs possibles ou faisables. En accord avec ces définitions, en proposant d’intégrer des élé- ments de prospective dans l’ergonomie, nous voulons amener celle-ci à explorer des domaines nouveaux et fu- turs, et à le faire selon la perspective des facteurs hu- mains qui est toujours à la base de son action.

Tel que mentionné dans notre argumentaire initial [11], nous chercherons à étendre les perspectives de l’ergonomie et de la doter d’une plus grande liberté d’action, ce qui lui serait utile à la fois pour son évolu- tion disciplinaire et pour répondre aux besoins sociaux, demandes économiques et attentes politiques. Ceci nous amène à développer sept prises de positions.

PRISE DE POSITION 1 : LA DÉFINITION DE L’ERGONOMIE DOIT S’ENRICHIR DE LA DIMENSION PROSPECTIVE.

A l’origine, Jastrzebowski [5] a élaboré le mot ergono- mie par l’agrégation d’ergon et nomos pour définir une science du travail dotée d’une approche globale et inter- venant dans un spectre large de l’activité humaine. De- puis les définitions se sont succédées en insistant sur l’importance des connaissances en œuvre ou en effec- tuant une synthèse entre les dimensions scientifiques et technologiques de l’ergonomie, comme le fit la Société des Facteurs Humains [3] qui proposa de mettre l’accent sur les aspects physiologiques et psychologiques du tra- vail humain. L’ergonomie apparaît alors comme une science appliquée pour concevoir et évaluer les situa- tions de travail. Enfin, l’Association Internationale d’Ergonomie a largement étendu le périmètre scientifi- que et applicatif en faisant de l’ergonomie une discipline d’amélioration du bien-être et de l’efficacité globale des systèmes. Globalement, l’ergonomie est une science et technologie qui étudie l’humain au travail et son milieu de vie en général, elle regroupe un ensemble de connais- sances multidisciplinaires et suit une approche holistique en tenant compte de facteurs physiques, cognitifs, so- ciaux, organisationnels, environnementaux et autres, elle comporte un volet applicatif qui se traduit par de l’assistance dans la conception d’outils, de machines, de dispositifs ; elle s’intéresse aux différentes phases de la vie d’un produit (spécification, conception, évaluation, utilisation et maintenance), son but fondamental est la bonne adaptation du travail (pris au sens large) à

l’humain, et cette adaptation peut se faire selon diffé- rents critères (santé, sécurité, confort, bien-être, rende- ment, efficacité). Ainsi définie, l’ergonomie permet de corriger ou de concevoir des artéfacts (distinction qui avait été faite par Montmollin [9] qui dissociait ergono- mie de correction et ergonomie de prévention, ce dernier terme ayant évolué en ergonomie de conception) et elle touche tous les secteurs d’activités humaines. Jusqu’à maintenant, les problèmes à résoudre et les projets de conception ont toujours été soumis à l’ergonome par dif- férents partenaires, qu’ils soient employeurs, syndicats ou employés, ou encore par différents professionnels tels que les ingénieurs, les informaticiens, les designers, les architectes, etc. L’ergonome réagit aux demandes des autres et travaille donc essentiellement en mode réactif.

Puisqu’il n’est pas le demandeur de l’étude et qu’il ré- pond souvent de façon ponctuelle à une demande des autres, il sera très rarement le maître d’œuvre du projet.

En se limitant à la correction ou à la conception initiée par les autres, l’ergonomie ne gère pas la transformation d’une situation du début à la fin. Elle participe au chan- gement, mais ne le précipite que rarement. L’ergonomie n’est que de temps à autre force de proposition initiant un projet … On fait appel à l’ergonome, mais lui/elle fait rarement le premier pas. Bref, il y a un très fort déséqui- libre entre le nombre de demandes reçues et le nombre de projets initiés ; la balance des demandes est essentiel- lement positive.

Dans cette communication, nous proposons de ne plus nous limiter aux demandes d’interventions de correction et de conception, mais toutefois sans jamais les aban- donner puisqu’il faudra bien continuer à répondre à ces demandes. Nous voulons étendre l’ergonomie à la pros- pective afin que l’ergonome puisse travailler en mode proactif, initier des projets par lui-même, se mettre dans une position de demandeur et travailler comme maître d’œuvre du projet. Essayons donc de réfléchir à l’émergence d’une partie de l’ergonomie qui se focalise- rait sur la prospection de nouveaux besoins, la prédiction des conduites futures des usagers et « la conception de futures choses » [10], et reposons alors une question ini- tiée par Faverge [4] « Dans quelle mesure et à partir de quel modèle est-il possible de prédire dans une situation sous étude ? »

Pour étayer notre réflexion, le tableau 1 synthétise les ca- ractéristiques des trois modalités d’intervention de l’ergonomie que nous souhaitons convoquer et confron- ter.

PRISE DE POSITION 2 : L’EVOLUTION DE L’ERGONOMIE SUIT UNE LOGIQUE ALLANT DE LA CORRECTION A LA CONCEPTION, PUIS À LA PROSPECTION.

L’ergonomie doit son développement initial à sa capacité d’avoir pris en charge les nuisances du travail et d’avoir su les réduire. Initialement préoccupée par l’hygiénisme, l’accidentologie et les maladies professionnelles, le pre- mier geste essentiel de l’ergonomie a été de corriger des

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situations de travail qui exposaient les travailleurs à des risques pour leur santé et sécurité en visant une meilleure adaptation des systèmes techniques aux humains. Sa vo- cation première est donc d’intervenir sur les situations pour les transformer. Aussi, en distinguant ergonomie de correction, de conception et de prospection, nous opé- rons une classification des registres d’intervention de l’ergonomie qui nous permet, ci-après, de préciser les contours de l’ergonomie de prospection.

L’ergonomie de correction se définit comme étant une modalité d’intervention ergonomique où l’ergonome modifie des éléments des conditions de travail existantes après l’expression de problèmes recensés par un tiers (médecin, directeur du personnel, ingénieur, architecte, syndicat, …). Ces derniers font le constat d’un problème dans la conception et/ou l’organisation puis formulent la demande d’intervention pour corriger la situation.

L’intervention correctrice est donc réactive. Elle est éga- lement ponctuelle, limitée à certaines zones de l’activité et, il faut le dire, très courante. Elle solutionne des pro- blèmes, souvent avec des compromis importants car les contraintes sont élevées. Elle présente l’inconvénient d’être particulièrement dispendieuse et l’ergonome ex- prime souvent un sentiment de frustration face aux er- reurs des concepteurs. Aussi, pour réduire les coûts des interventions et accroître leur efficacité, il est recom- mandé de prendre en compte en amont les facteurs hu- mains et donc d’avoir une démarche d’ergonomie de conception.

L’ergonomie de conception correspond à une modalité d’intervention ergonomique où l’ergonome tente d’optimiser des choix de conception d’un système en in- tégrant les facteurs humains. Par une connaissance des caractéristiques physiologiques, psychologiques et so- ciales de l’humain en activité, l’ergonome intervient pour prévenir les risques, garantir une performance hu- maine et technique satisfaisante, et optimiser l’expérience des utilisateurs. L’intervention conceptrice est donc proactive et préventive. Les coûts de l’ergonomie de conception sont, en théorie, moindre que ceux de la correction car elle prend en charge, par une approche globale, l’ensemble des dimensions humaines de l’activité. Ceci étant, l’ergonomie de conception ne joue pas un rôle central dans la conception même. Ce sont les ingénieurs, les designers, les architectes, les in- formaticiens… qui occupent la place du pilote de projet ; l’ergonomie n’est sollicitée qu’à propos de certaines phases du projet qui concernent les facteurs humains. En effet, l’ergonome interviendra sur l’aménagement des postes, l’organisation des temps de travail, la prévention des maladies professionnelles, la formation des opéra- teurs, l’interface humain-machine, etc. L’ergonomie a donc ici un rôle de prescripteur sur les aspects socio- techniques du projet, mais ne détermine pas le projet.

L’ergonomie prospective correspond à une modalité d’intervention ergonomique d’anticipation des besoins pour des produits, des services, des systèmes techniques

et des organisations compatibles avec les caractéristiques humaines et sociales. Les connaissances et méthodes de plusieurs disciplines sont mises à profit pour innover par une centration sur les facteurs humains. L’intervention prospectrice est donc spéculative, imprécise et inventive.

Elle vise à faire de la prospective sur de nouveaux be- soins, de nouveaux usages, de nouveaux comportements ou de nouvelles formes d’organisations des activités en considérant que l’humain doit y occuper la place cen- trale. Par voie de conséquence, la centration sur l’évolution de l’activité humaine place l’ergonome en si- tuation de pilote qui initie le projet, en définit le contenu et en assure la direction, en faisant intervenir d’autres ac- teurs avec lesquels il va travailler en collaboration. Les coûts de l’ergonomie de prospection sont nécessairement évalués en termes de rapport coûts/bénéfices et le but commercial est explicite, même si ce n’est pas le seul.

L’ergonomie prospective se donne donc pour objectif d’étudier, en relation avec d’autres disciplines, les causes techniques, sociales, culturelles, économiques qui orien- tent l’évolution des situations d’activités humaines pour définir, concevoir et réaliser des innovations utiles à l’humain et dont il peut tirer des bénéfices en termes de confort, de bien-être et de développement personnel.

Laurig [7] semble être le premier auteur a avoir parlé d’ergonomie prospective en faisant l’opposition entre

“l’ergonomie de correction” qui vise à apporter des cor- rections sur la base d’études scientifiques, et l’ergonomie prospective qui apporte une vision sur le concept et le design du futur. L’examen des différences entre l’ergonomie “a posteriori” et “a priori” a également été fait [2] pour distinguer correction et prospection. De même, la comparaison entre l’analyse rétrospective et l’analyse prospective [6] permit la distinction entre la centration sur les activités passées (arbre des causes, analyse cognitive de la tâche, études ethnographiques…) et la centration sur les activités futures (créativité, valeur, étude des enjeux). L’ergonomie est donc vue comme une science pouvant déboucher sur des visions pour l’avenir et, corrélativement, la prospective devrait faire partie de la mission de l’ergonomie.

PRISE DE POSITION 3 : LA PROSPECTIVE PERMET UN ÉLARGISSEMENT DE LA TEMPORALITÉ DE L’ERGONOMIE : DU PASSE ET DU PRÉSENT AU FU- TUR.

Au risque de souligner des évidences, la correction ergo- nomique ne peut se faire que sur des situations existantes dont le caractère dangereux, contre-productif ou nocif a été avéré. Cette partie de l’ergonomie cherche à corriger des effets négatifs du travail sur l’humain. Sa temporalité est donc celle du passé dans le sens où la situation né- faste précède l’intervention ergonomique.

L’ergonomie de conception s’inscrit dans la temporalité du présent. Elle accompagne, par une démarche pluridis- ciplinaire, un projet organisationnel ou technologique en participant à l’intégration des dimensions humaines dans

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le travail. Quant à l’ergonomie prospective, elle se foca- lise sur le futur.

L’ergonomie classique habite donc l’immédiateté. Sa temporalité se focalise sur le passé, le présent et le futur immédiat, temps qui sont nécessaires pour anticiper l’impact d’une correction et d’une nouvelle conception.

Pourtant la question de la temporalité d’une discipline est majeure, car elle exprime la capacité de la discipline

à travailler sur le futur. Se représenter le passé n’est pas chose très difficile car il se manifeste dans le présent, le présent est lui, observable et analysable. De nombreuses méthodologies permettent de recueillir des indices objec- tifs et subjectifs de description d’une situation d’activité.

L’analyse et l’interprétation des données permettent en- suite de définir des recommandations d’aménagement visant à améliorer la situation observée. Quant au futur, qu’en est-il ?

Tableau 1. Principales caractéristiques des trois modalités d’intervention de l’ergonomie (adapté et augmenté de [11]).

Correction Conception Prospection

Temporalité Passé. Présent. Avenir.

Perspective générale Adaptation Aménagement. Innovation.

Focus Le problème à corriger. Le système déjà identifié et à concevoir.

Les besoins et les conduites à venir.

Échantillon Petit par la taille.

Établi par défaut en fonction de la demande.

De taille variable.

Selon des enjeux.

De taille variable.

Dépendant de la manière de construire les besoins.

Disciplines associées Physiologie, Sciences cognitives,

Ingénierie, Design. Physiologie, Sciences cogni-

tives, Ingénierie, Design. Physiologie, Sciences cognitives, In- génierie, Design, Sociologie, Marke- ting, Gestion.

Méthodes de recueil

de données Centrées sur l’analyse des dys- fonctionnements : accidents, inci- dents, erreurs, faible performance.

Centrées sur l’élaboration de scénarios d’utilisation, la simulation et l’évaluation de prototypes

Centrées sur l’anticipation des besoins futurs (p. ex., remue-méninges, groupes cibles…), l’élaboration de scénarios d’utilisation et l’évaluation de prototypes.

Place du facteur hu- main

À récupérer. À intégrer. À innover.

Part d’innovation Dépendante de la situation à cor- riger.

Dépendante des objectifs de la demande.

Dépendante de l’identification des be- soins.

Statut de

l’intervention Réactive. Proactive. Spéculative.

Modalités de défini- tion du besoin à l’origine de l’intervention

Par analyse de la demande. Par analyse de la demande. Par analyse.

Champs d’activités Tous les champs d’activités.

Historiquement plutôt associé au travail industriel.

Tous les champs d’activités.

Historiquement associé au travail, aux loisirs et à la consommation.

Tous les champs d’activités.

Production de ri- chesse

Centrée sur la réduction des coûts contre-productifs du travail hu- main.

Centrée sur l’optimisation de la performance humaine et technique.

Centré sur la création de nouveaux produits ou services.

Risque financier pour

l’ergonome Faible. De faible à moyen. Fort.

Le futur prend un sens accru pour l’ergonome car il pola- rise les attentes des humains. Sans doute plus difficile à cerner que le passé ou le présent, le design du futur im- plique non seulement la connaissance des situations à améliorer mais également celle des opportunités techno- logiques, des évolutions des marchés et des consomma- teurs, de l’imagination du moment… en bref des ten- dances. Mais le futur est également tributaire de l’incertain, de l’imprécis, de l’approximatif et du spécu- latif. Faire de la prospective en ergonomie implique donc d’une part, de prévoir des produits ou services aptes à améliorer les situations humaines et d’autre part, de vali- der les choix retenus par des méthodologies démon- trables et reproductibles.

L’ergonomie prospective présuppose l’existence d’une continuité entre le passé, le présent et le futur. Le futur de l’activité humaine est à envisager comme un prolon- gement que l’on peut construire avec les connaissances de l’ergonomie et celles d’autres disciplines qui cher- chent à anticiper les conduites humaines. En focalisant son attention sur le futur, l’ergonomie adopte un regard prospectif qui se déploie dans la prédiction des futurs probables, et vise à décider qu’un futur est préférable aux autres selon un jugement qui porte sur la valeur de l’activité humaine dans un futur plutôt que dans un autre.

La prise de conscience du futur -par prévision, prospec- tion, veille technologique ou encore extrapolation du présent- donne une vision pour l’amélioration. Elle

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donne à ce qui n’est pas encore une possibilité d’existence, un statut d’éventualité ou encore une pers- pective à l’imagination. L’ergonomie a tout intérêt à se doter d’une nouvelle temporalité, notamment en dépla- çant le barycentre de ses interventions du passé vers le futur. Cependant, ce mouvement implique au moins deux choses : d’une part être dans un contexte d’innovation technologique (position 4) et d’autre part établir des relations plus étroites et continues avec d’autres disciplines pour mieux répondre à ces préoccu- pations (position 5).

PRISE DE POSITION 4 : AVEC LA PROSPECTIVE, L’ERGONOMIE PEUT APPRÉHENDER DIRECTEMENT LES INNOVATIONS.

Le principal secteur de prédilection de l’ergonomie est l’industrie, d’ailleurs on parle aisément d’une ergonomie industrielle que l’on oppose souvent à une ergonomie des produits. Par tradition, les demandes d’interventions se focalisent sur le monde de l’entreprise et l’ergonome est sollicité pour corriger les effets nocifs du travail, pour participer à des projets d’investissement ou encore pour réguler des problèmes fonctionnels des entreprises comme la qualité, la formation, le vieillissement, etc. À côté de ces domaines qui relèvent d’une ergonomie in- dustrielle, résident d’autres demandes qui portent sur une ergonomie des produits. Celle-ci a permis plusieurs avancées, par exemple dans le domaine des matériels de bureau ou des produits informatiques (parmi lesquels les interfaces humain-machine peuvent être rangées). À vrai dire, ces deux types d’ergonomie (industrielle et produit) sont souvent instruits sur la base de demandes explicites énoncées par des tiers qui amènent l’ergonome à inter- venir sur un processus correcteur ou concepteur. Or, au- jourd’hui il apparaît de nouvelles demandes qui placent l’ergonomie dans une situation différente des précé- dentes. Deux types de nouvelles demandes nous sem- blent émerger.

Le premier type de demande, intimement associé à l’ergonomie prospective, est l’apparition d’interventions sur des technologies sans besoin identifié, sans utilisa- teur ciblé, sans finalité explicitée. Ça et là, apparaissent des sollicitations sur des possibilités technologiques avec lesquelles les inventeurs ne savent pas encore quoi faire.

Ils maîtrisent la technologie mais n’en voient pas les dé- bouchés. L’ergonome est alors chargé d’étudier des pos- sibilités d’usages pour ces technologies. Ce premier point aborde donc la question de la transformation d’une invention (ou plus modestement d’une possibilité tech- nologique) en une innovation inscrite dans les compor- tements des humains. À titre d’exemple, l’ergonomie est sollicitée sur les possibilités de faire communiquer des objets domestiques, des systèmes de la maison et de la voiture ou encore de trouver des applications à des nou- veaux composants… soit un tas de nouvelles demandes liées en grande partie au développement des technolo- gies numériques.

Le deuxième type de demande, qui bouscule les pra- tiques d’intervention ergonomique, est issu de domaines récents et parfois originaux pour les ergonomes. L'ergo- nomie actuelle élargit, en effet, son champ d'investiga- tion à des questions relatives aux personnes âgées, aux loisirs, aux usagers des hôpitaux (pas seulement à ceux qui y travaillent), aux usagers des villes, aux activités lu- diques, etc. Cet élargissement du champ de l’ergonomie permet aujourd'hui de considérer que tous les aspects de la vie sociale sont « ergonomisables ». Dans cette pers- pective, l’ergonomie prospective étend la réflexion et l’intervention ergonomique à tous les aspects de la vie humaine, sans limite. Au-delà des domaines d’application classiques ou bien connus (ex., transport, défense, contrôle de processus, jeux vidéo), on pense par exemple à la télévision interactive, à l’informatique mo- bile, à la fin de vie des malades, aux étiquettes de vins, etc. Il n’y a plus vraiment de domaine d’activités hu- maines qui échappe à l’ergonomie ; l’ergonomie indus- trielle s’est essaimée vers les produits, puis globalement vers l’expérience-utilisateur et l'efficacité globale des systèmes, quels qu’ils soient.

Examinons à présent comment l’ergonomie contempo- raine trouve sa place dans l’invention de nouveaux pro- duits, de nouveaux systèmes, de nouvelles organisations, de nouveaux services... En étudiant les systèmes humain- machine, l’ergonomie cherche à améliorer les usages de manière à les rendre plus confortables, sûrs, faciles, pro- ductifs… Ce faisant, l’ergonomie recense les difficultés de l’opérateur et toutes les sources d’inadaptations ou d’adaptations [1] qu’il réalise pour réduire le coût psy- chique et physique de son activité (voir Figure 1). En se focalisant sur les attitudes et les réponses comportemen- tales – positives et négatives – des opérateurs vis-à-vis des usages plus ou moins imposés, l’ergonome récolte des données qui vont lui servir à reconcevoir l’usage, par exemple : un aménagement technique ou une améliora- tion organisationnelle. Au passage, remarquons que nous parlons de reconception pour désigner ce qui relève de la correction et de la conception (a fortiori de la prospec- tion, comme nous le verrons plus loin). La reconception correspond à une modification du processus technolo- gique visant à satisfaire des exigences en construction perpétuelle, à partir d’une interprétation des données is- sues des adaptations (ou inadaptations). Ainsi, la recon- ception cherche à améliorer les usages en proposant des améliorations sociales, organisationnelles et technolo- giques.

Ainsi, l’ergonomie prospective peut préciser sa mission d’innovation : elle doit viser à comprendre les adapta- tions/inadaptations du système et de l’humain, et donc considérer qu’un aménagement ergonomique n’est ja- mais achevé, mais s’inscrit toujours dans une dynamique de perpétuelle évolution (Figure 1). Même si une techno- logie peut être présentée comme étant ergonomique, il faut considérer que l’ergonomie de la technologie ne dé- finit pas à elle seule les conditions d’usage. L’humain adapte, s’adapte, transforme, s’approprie, actualise le

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modèle technologique qu’on lui propose et/ou impose.

En menant des études ergonomiques sur ces adapta- tions/inadaptations, nous pouvons cerner les évolutions possibles des systèmes, c’est ce que nous appelons faire de l’ergonomie prospective. Notons qu’il n’est pas né- cessaire d’être sollicité par des tiers pour découvrir ces gisements de productivité humaine, sociale et technique.

L’ergonome est en mesure d’analyser les écarts entre adapatation/inadaptation pour identifier les améliorations possibles et des créneaux d’innovation. De ce point de vue, l’ergonomie prospective ne quitte pas le champ de l’industrie ou du produit, qui représente les débouchés applicatifs, mais elle complète les démarches classiques en réorganisant le paradigme de l’intervention ergono- mique. En effet, ces trois modalités d’interventions er- gonomiques (correction, conception, prospection) ont pour point commun de récolter des informations sur les adaptations /inadaptations techniques et humaines aux

usages pour déboucher sur des prescriptions d’amélioration des usages. Toutes trois veulent améliorer les situations, mais selon des référentiels spatio- temporels différents. En somme, l’originalité de l’intervention ergonomique dans ces trois modalités est d’avoir trois vues complémentaires sur l’amélioration du monde par l’humain et pour l’humain, mais selon des ob- jectifs, des contraintes et des temporalités différentes.

Par comparaison, si l'action de l’ergonome correcteur est de réduire les dysfonctionnements et d’adapter le sys- tème humain-machine, l’action de l’ergonome concep- teur est d'intégrer des critères relatifs aux besoins d'utili- sation tout au long du processus de conception, et l’action de « l’ergonome prospectiviste » est d’initier un processus d’innovation à partir d’une prospection sur l’utilité future d’un produit ou service qui soit compa- tible avec des utilisateurs à définir.

Figure 1. Cadre de l’intervention ergonomique, selon les trois modalités : correction, conception et prospection.

PRISE DE POSITION 5 : L’ERGONOMIE PROSPEC- TIVE IMPLIQUE UN RAPPROCHEMENT AVEC LES SCIENCES SOCIALES, DE GESTION ET LE MONDE DU DESIGN

A grands traits historiques, l’ergonomie francophone fut à son origine proche de la médecine du travail, de l’hygiénisme, de la biomécanique qui ont servi de base à son développement et nourri ses premières pratiques pro- fessionnelles, principalement centrées sur « l’activité ».

La révolution informatique a entraîné une mutation du

travail qui a accru le travail mental au détriment du tra- vail physique. L’effort se recomposant autour de l’interaction humain-machine, l’ergonomie s’est enrichie de la dimension cognitive et les théories ergonomiques ont beaucoup de relations avec la psychologie cognitive et plus globalement l’ensemble des sciences cognitives.

Ce faisant, le barycentre conceptuel de l’ergonomie est passé d’un ancrage dans les sciences physiologiques vers un amarrage dans les sciences cognitives. A son tour la prospective implique un déplacement conceptuel de

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l’ergonomie vers les disciplines ayant des méthodes et théories pour appréhender les attentes des humains. A ce titre, les sciences sociales et de gestion (incluant le mar- keting) forment un nouveau point d’accrochage de l’ergonomie. La sociologie des utilisateurs, la connais- sance des évolutions culturelles, les tendances marketing et l’intelligence économique constituent autant de disci- plines qui appréhendent à leur manière les conduites so- ciales et économiques futures probables. Parce qu’elles étudient les grands échantillons, réalisent des études de marché, définissent les orientations pour les technologies futures, ces disciplines devraient être enseignées dans les formations en ergonomie pour que les formés soient, d’une part, familiarisés avec des pratiques prospectives, et d’autre part capables d’appliquer leurs connaissances dans la production de nouveaux produits et services cen- trés sur l’humain.

Le design et l’ingénierie constituent une seconde source de savoir à utiliser pour concevoir et mettre en œuvre les prescriptions issues de la prospection sur les activités humaines futures. À partir du moment où l’ergonome pense à une innovation et organise un projet sur la base de la connaissance des processus adaptatifs/inadaptatifs liés aux usages d’une technologie, il lui faut encore avoir les moyens de transformer une idée en réalité. C’est ainsi qu’il pourra vraiment participer à l’ensemble des proces- sus innovants Les incidences pour la formation des ergo- nomes sont importantes ici aussi. Elles impliquent un élargissement des programmes d’études au monde du design (ingénierie, design industriel).

PRISE DE POSITION 6 : L’ERGONOME EST APPELÉ À DEVENIR UN INITIATEUR DE PROJET INNOVANT.

Si l’ergonome prospecte une innovation et décide de la concrétiser, on peut alors distinguer trois types de modi- fications dans ses interventions.

Les premières modifications relèvent de démarches d’intervention relativement originales pour notre profes- sion. On pense à la veille technologique, à l’intelligence économique, à l’extrapolation, à la prévision et au pilo- tage d’innovation. Ces activités sont peu familières du savoir ergonomique qui s’est construit sur une base de la preuve et de la démonstration scientifique. Or la pros- pective implique de mobiliser un savoir spéculatif, pro- babiliste, voire conjecturel, et d’appliquer ce savoir à tous les domaines de la société.

Les secondes modifications sont, à vrai dire, plutôt des ajustements relatifs au contenu des connaissances ergo- nomiques. Pour capitaliser des données sur les adapta- tions faites par les humains lorsqu’ils utilisent des arté- facts, puis pour pouvoir ensuite les analyser de manière à faire émerger des améliorations pouvant aboutir à des innovations, il est nécessaire de se focaliser sur certains points (figure 1) :

 La recherche d’indices sur les directions à prendre pour que le développement technologique soit socia- lement acceptable ;

 L’identification des objections humaines à l’usage d’un produit donné dans une situation donnée ;

 La définition d’une activité future probable et la vali- dation empirique d’une reconception qui apporterait des bénéfices à l’utilisateur ;

 La réduction des incertitudes sur l’anticipation de l’activité réelle ;

 La mesure de l’acceptation/du refus des orientations ergonomiques prévues ;

 L’appréciation des changements sociaux induits par la reconception ;

 La transférabilité des anciens apprentissages dans l’usage de la nouvelle situation.

Les troisièmes modifications concernent le contenu de nouveaux savoirs que l’ergonome doit utiliser : sciences sociales, gestion (incluant le marketing), ingénierie et design, et. Cependant, il ne s’agit pas pour lui/elle de maîtriser ces nouveaux savoirs mais d’avoir des compé- tences suffisantes pour travailler avec des spécialistes de ces domaines.

Les modifications occasionnées par l’intervention en er- gonomie prospective sont originales mais réalisables.

Elles relèvent plus d’une extension du domaine vers de nouveaux registres disciplinaires qui pourraient égale- ment faire évoluer nos pratiques.

PRISE DE POSITION 7 : AVEC LA PROSPECTIVE L’ERGONOMIE PREND UNE PLUS GRANDE PART DANS LE DÉVELOPPEMENT DU MONDE FUTUR Au cours de 50 dernières années, l’ergonomie est passée du stade de discipline naissante à celle d’une discipline structurée et ayant fait la preuve de sa pertinence scienti- fique et de son efficacité applicative. Depuis l’après guerre, elle ne se limite plus aux secteurs de l’armée et de l’aérospatial et pénètre ceux de l’industrie et des ser- vices où elle contribue à l’amélioration du bien-être et de la performance humaine par l’adaptation de l’activité à l’humain et par la prévention des maladies profession- nelles et des accidents.

Dans sa première période, l’ergonomie est étroitement liée à la physiologie et à la méthode expérimentale.

L’ergonome intervient alors comme expert externe, pour définir ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire en matière d’aménagement des postes et des situations de travail. Telle la science médicale à laquelle l’ergonomie emprunte souvent les instruments de mesure, l’intervention ergonomique est assez « microscopique ».

Cette dernière vise souvent à donner aux ingénieurs des données scientifiques relatives à l’humain qui permet- tent de concevoir des machines optimisées pour le plus grand nombre de travailleurs. Puis vint le temps des tra- vaux fondamentaux initiés par Wisner [12], qui firent sortir l’ergonomie du laboratoire. Les études de l’activité de travail débutèrent sur les terrains industriels. À ce moment un tournant historique fut pris et l’orientation systémique s’imposera progressivement pour le cher- cheur et le praticien en ergonomie.

(8)

Avec l’apport systémique, l’ergonomie ne se limite plus à l’expérimentation pure pour s’approcher des méthodes cliniques ou des combinaisons de méthodes différentes ; elle se fait guider par le terrain pour élaborer ses problé- matiques ; elle pense à des démarches qui permettent la négociation des acteurs sociaux et le développement des relations industrielles. Ce faisant, l’ergonomie s’inscrit dans les approches systémiques qui donnent de l’intelligibilité aux analyses de terrain et des cadres sti- mulants pour la recherche. Mais dans le même temps, l’ergonomie accompagne les transformations plus qu’elle ne les initie. Elle analyse le travail pour le trans- former, plus qu’elle n’innove ; elle trouve des solutions à des problèmes, plus qu’elle ne conçoit de nouveaux sys- tèmes ; elle évalue des produits plus qu’elle n’en crée.

Avec notre volonté d’élargir le périmètre d’intervention de l’ergonomie, nous amenons l’ergonomie à prendre une plus grande part dans le développement du monde futur dans lequel nous voulons vivre et à contribuer acti- vement à produire de la richesse culturelle, sociale et économique.

CONCLUSION.

L’ergonomie ne devrait plus se limiter à corriger les as- pects nocifs des relations de l’humain avec les technolo- gies ou à participer à la conception d’artéfacts. Les pré- rogatives de l’ergonomie devraient maintenant s’accompagner d’un enrichissement vers une nouvelle temporalité qui est celle du futur. Mais la prise en compte du futur est celle de l’incertain : nous ne savons pas ce qui va arriver dans le futur, tout au plus pouvons- nous faire de la prospective et avoir l’audace de croire que nos projets innovants pourront se construire dans le futur et mûrir avec lui. L’ergonomie prospective n’est donc pas une science exacte. Elle cherche à se baser sur l’étude des causes psychologiques, techniques, sociales, culturelles, économiques qui déterminent l’évolution des situations d’activités humaines et amènent les humains à adapter leurs comportements et imaginer de nouveaux usages : cette étude des causes amène l’ergonomie à de- venir prospective, c’est-à-dire à tenter d’innover à partir de la description de besoins futurs.

BIBLIOGRAPHIE

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