Jeudi 11 Octobre 1903.

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Dix-huitième Année. — N

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Jeudi 11 Octobre 1903.

Bureaux: R u e de l a S e r r e , 58

MIEDE OEliOGEEE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an . Six mois:

Suisse . . . . Fr. 6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

Ou s'abonne a tous les bureaux de poste. Paraissant ls Jeudi et le Dimanche a la Coau-de-foMi

ANNONSES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les anuonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Contravention douanière

Les journaux racontent la mésaventure du voyageur de commerce de maisons d'horlogerie de Bienne et de la Ghaux-de- F o n d s , arrêté par les employés de la gare badoise, à Baie, parce qu'il avait essayé de passer en contrebande, en Allemagne, des montres de dames en or, d'une valeur d'environ 30,000 marks.

Ces montres étaient cachées dans ses habits et dans sa valise et l'arrestation a été opérée à la suite d'une délation.

On sait que les tribunaux allemands n'y vont pas de main morte quand ils ont à juger des cas de contrebande et nous avons encore en mémoire les jugements qui frap- pèrent, il y a une dizaine d'années, un certain nombre de maisons suisses coupa- bles non d'avoir fait la contrebande direc- tement, mais simplement d'avoir expédié, sur l'ordre de leurs clients, leurs envois à une maison d'expédition, qui, elle, les faisait traverser la frontière sans payer les proits de douane.

Dans le cas présent, le délit est beau- coup mieux caractérisé et il est à supposer que les pénalités seront particulièrement sévères.

Des bruits assez contradictoires circulent à propos de celle affaire. O n dit qu'il s'a- girait non du voyageur d'une maison suisse mais d'un acheteur étranger qui aurait pris livraison de la marchandise achetée, décla- rant se charger de son expédition.

Les droits de la douane allemande sur les montres d'or sont de Mk. 0.80; ce n'est vraiment pas la peine de risquer sa liberté et sa réputation commerciale. Mais pour un n o m b r e malheureusement trop grand de fabricants, un franc par montré constitue une part importante du bénéfice dont il se contentent. Une petite combinaison doua- nière les place donc, quand elle est cou- ronnée de succès, dans une situation pri- vilégiée vis-à-vis des concurrents honnêtes.

Espérons q u ' u n e punition sévère empê- chera le retour d'agissements heureusement très rares dans le inonde de nos commer- çants.

Musée d'art décoratif du Locle Le Musée d'arl décoratif vient de s'enrichir d'une collection de 28 médailles et plaquettes exécutées dans les ateliers Huguenin frères, et de deux paires de coins (poinçons et matrices) ayant servi à la fabrication d'une de ces pièces.

Cette collection offerte généreusement par MM.

Huguenin frères constitue par sa valeur artisti- que, un document d'un grand intérêt pour notre industrie locale. Nous exprimons nos remercie- ments aux donateurs pour cette nouvelle preuve de leur précieux intérêt.

Le comité du Mus-te reniarcie également M. le D

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Steinhœusiin pour le don d'une collection de plaques gravées par son père, M. le colonel Stein- hreuslin, intéressants spécimens de la décoration dans notre pays il y a une soixantaine d'années.

Toutes ces gravures sont reproduites sur un al- bum spécial faisant partie également de l'envoi du donateur.

M. A.-F. Jaccard, à Saint-Pétersbourg, a bien voulu cette année encore nous faire parvenir un nouveau don consistant en une série de cinq opuscules de contes russes illustrés par les prin- cipaux artistes du pays, illustrations très carac- téristiques et d'une remarquable exécution, et d'une empreinte en plâtre d'une gravure repré- sentant un navire de guerre russe. Nous remer- cions vivement M. Jaccard pour son généreux intérêt.

Feuille d'Avis des Montagnes.

Secours mutuels On nous écrit de Besançon :

Les adversaires des fabriques et, par une con- séquence naturelle de l'emploi des machines, méconnaissent les avantages que l'aggloméra- tion de nombreux ouvriers dans un établisse- ment présente au point de vue de la création d'œuvres de mutualité.

Gomme complément aux intéressants articles que vous avez publiés récemment dans la Fédé- ration horlogère sur la nécessité de transformer en les modernisant les anciens procédés de fa- brication, permettez-moi de vous signaler une œuvre de mutualité qu'il n'eut pas été possible de réaliser sur un autre terrain que celui de la fabrique, du moins chez-nous. Voici de quoi il s'agit.

Il y a sept mois que l'idée vint, à M. Camille Lipmann, de la fabrique du même nom, en notre ville, de consulter son personnel sur l'opportu- nité de fonder une société de secours mutuels.

L'idée fit son chemin et la société, fondée défini- tivement le 1

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avril 1903, compte aujourd'hui 100 ouvriers et ouvrières de la fabrique et les ga- rantit contre les risques de la maladie.

Voilà de quoi désarmer une partie des préven-

tions qui régnent dans certains milieux ouvriers contre la fabrique; la constatation que les sa- laires moyens sont en hausse doit faire le reste.

Veuillez agréer, etc.

Un de vos vieux abonnés.

Le chemin de fer panaméricain Ce chemin de fer qui doit relier les trois Amé- riques et dont la construction fut décidée dans le congrès panaméricain de Mexico, va entrer dans la phase d'exécution.

Le 24 août, s'est constituée à Guthrie (Okla- homa) la Compagnie du chemin de fer panaméri- cain, au capital de 1,250,000,000 de francs.

La ligne projetée partira de Port-Nelson, sur la baie d'Hudson, se dirigera sur Winnipeg, tra- versera le Dakota, le Nebraska, le Kansas, l'Okla- homa, le Texas, le Mexique, l'Amérique centrale, l'isthme de Panama, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et la République d'Argentine, pour aboutir à Buenos-Ayres.

Celte ligne centrale projettera des embranche- ments sur Rio de Janeiro et Valparaiso.

Elle aura une longueur de 17,000 kilomètres, mais tout n'est pas à construire, le chemin de fer panaméricain devant emprunter les tronçons de voie déjà existants sur son tracé, et qui re- présentent près de la moitié de ce parcours.

La construction des parties de la voie manquant pour compléter la ligne coûtera environ un mil- liard. On croit qu'elle pourra être achevée en huit ans.

Un agent de la gigantesque entrepris», M. Pef- fer, parcourt actuellement le Brésil et la Plata.

Sur l'origine de l'échappement Roskopf O n nous écrit le 8 octobre 1903:

Monsieur le rédacteur,

Dans votre dernier numéro de la Fédé-

ration horlogère, vous publiez une corres-

pondance signée J. R. dans laquelle l'in-

vention de l'échappement Roskopf est attri-

buée à l'horloger Grosjean-Bessire. Gela

doit èlre une erreur. Gel échappement a

été inventé en 1708! par Louis Perron, de

Besançon qui le lit breveter ; il le publia

en 1834 dans son Essai sur l'Histoire

abrégée de l'horlogerie (chez Binot, li-

braire, place St-Pierre, à Besançon). Je

possède un de ces mouvements, la roue

de seconde est supprimée ; la roue d'é-

chappement très g r a n d e , est en laiton

et porte 30 dents, le laillage est absolument

semblable à ce qui se fait aujourd'hui, la

(2)

524 LA F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E fourchette de coté, porte également les

deux goupilles et le repos se fait au fond des dents sur la serge de la roue, etc.

Comme vous voyez, rien de nouveau sous le soleil.

Agréez, etc. Un horloger.

Encore le nom de «Roskopf»

Genève, le 8 Octobre 1903.

A la Fédération horlogère,

à La Ghaux-de-Fonds.

Monsieur le Rédacteur,

Votre numéro du 8 courant publie une lettre signée des initiales J. R. qui, à ce que j'apprends sont celles de M. Jules Russbach à la Ghaux-de- Fonds.

Ge dernier qui a sans doute mal lu l'article que vous avez reproduit de la Tribune de Ge- nève il y a huit jours, me prend méchamment à partie, prétendant que cet article le diffame en l'accusant «de tentatives indélicates et fraudu- leuses auxquelles il est bon que les tribunaux mettent ordre».

Je ferai d'abord observer à M. Russbach que l'article paru dans la «Tribune» ne renfermait aucune accusation de ce genre, il se bornait à rapporter les motifs qui sont à la base du juge- ment du Tribunal de Neuchàlel. La phrase dont il se plaint a été ajoutée à la suite de l'article,—

en guise de commentaire et en connaissance de cause, je pense —, par la rédaction de la Fédé- ration horlogère. C'est donc à elle que M.

Russbach devait en demander raison.

Ensuite, dans une exposition de faits assez confuse M. Russbach continue en niant à mon père sa qualité d'inventeur de la montre qui porte son nom, puis il me blague en passant, sur ma qualité de « fils unique ». Ce sr nt là des plaisan- teries de gros sel auxquelles le lecteur sérieux n'aura attaché que limportnne; qu'elles mé- ritent !

Finalement M. Russbach cite un tas d'extraits de jugements qui me sont parfaitement étran- gers; je dirai seulement qu'à l'époque du procès de Rosières, rappelé par votre correspondant, j'ai été immédiatement mis hors de cause par le Tribunal de Soleure. — S'il s'est trouvé clans la fabrique de Rosières des gens qui ont pu s'expo- ser au blâme, je ne saurais en prendre la respon- sabilité.

En parcourant le violent réquisitoire de M.

Russbach on a l'impression qu'il ait voulu se mettre dans la peau d'un procureur général — ou vicc-versa, pour jeter l'anathéme contre moi au nom des «quelqueshorlogers honnêtes» cités par lui.

M. Russbach qui s'est associé dernièrement avec un ouvrier tripier des abattoirs de Râle por- tant le nom de Rosskopf pour fabriquer tout autre chose que des saucisses, se demande en terminant si j'ai qualité pour parler de moralité commerciale.

-— Avec sa permission..! ? —

Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur, avec mes remerciements anticipés, l'assurance de ma considération distinguée.

F.-E.

ROSKOPK,

fubr. d'horlogerie, Genève.

La première partie de la lellre ci-dessus est intéressante à lire, parcequ'elle laisse l'impression que l'article de la Tribune de Genève que nous avons reproduit en y ajoutant quelques commentaires, a été ins- piré par M. F.-E. Roshopf lui-môme, qui serait ainsi l'auteur de sa propre glorifi- cation !

Voilà qui ne serait pas banal et mettrait un peu de gaieté dans le débat.

Il va sans dire que nous ne relirons rien de nos réflexions. Nous sommes à môme de connaître les tentatives variées faites depuis plusieurs années par des gens qui n'ont aucun droit au nom de Roskopf ou à la marque constitué par ce nom, laquelle, il convient de le répéter, est la propriété exclusive des deux maisons de la Chaux- de-Fonds, Wille frères et Vve Ch

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-Léon Schmid.

La liste est déjà longue de ceux qui ont dû payer de plus on moins grosses indemnités, en punition de leurs tentatives indélicates ou frauduleuses et cette liste, tenue à jour, sera complétée, s'il y a lieu.

Nous espérons qu'aucun des correspon- dants qui prennent part au présent débat n'y figurera et nous envisageons que les fabricants qui ont la conscience bien nette n'ont aucun motif de se sentir visés par les appréciations auxquelles le jugement du Tribunal cantonal de Neuchàlel a donné lieu.

Ceci d i t , nous considérons le débat comme terminé dans nos colonnes.

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aôi ^S SSS Echange de la messagerie et des colis

postaux avec l'étranger

Ensuite de mesures quaranlenaires, la voie d'acheminement par la France pour les colis postaux à destination de Malte, ainsi que celle par Y Autriche (Trieste), pour les colis postaux et les articles de messagerie à destination d'Alexandretle (Syrie), sont fermées jusqu'à nouvel avis. Les autres voies d'acheminement restent ouvertes.

Les loteries d'Etat i

L'Economiste français vient de publier un essai très intéressant sur ce sujet, que nous re- produisons ci-après:

La loterie d'état a été supprimé en France en 1836. Elle avait été établie le 30 juin 1776 sous le nom de loterie royale. Elle avait prospéré dés le début ; le brelan et le pharaon si répandus dans la haute société sous l'ancien régime avaient introduit la passion du jeu dans la plupart des villes. La Convention, par une loi du 12 novem- bre 1793, abolit la loterie «comme une invention du despotisme destinée à faire taire le peuple sur la misère en le leurrant d'une espérance qui

aggravait sa détresse». Cinq mois plus tard était cependant créée la loterie des biens nationaux et le 1

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octobre 1797 la loterie était rétablie sur les bases de la loterie royale. Les mœurs n'étaient pas moins avariées que ies finances publiques à l'époque de Barras. Dans les salons et les clubs on se livrait à un jeu effréné. C'est alors qu'au Luxembourg où siégeaient les cinq directeurs on inventa la bouillote, brelan déguisé.

« Il y a au Luxembourg», disait madame Tallien, l'héroïne des fêtes de la fin du XVIII

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siècle,

«cinq rois qui suent sang et eau pour faire un brelan de valets». On ne pouvait plus recourir, pour se créer des ressources, à la planche aux assignats; on songea au jeu officiel. Grâce au directoire, la loterie d'état obtint un regain de vitalité pendant quarante ans. La monarchie de juillet s'honora en la supprimant. Les octogé-

naires seuls peuvent se rappeler que le gouver- nement tenait ouvertement un tripot en France.

Les générations postérieures à 'J830 n'ont pas la moindre idée de cette organisation. Les jeunes gens qui lisent Musset apprennent l'existence de la loterie dans le premier tiers du XIX

e

siècle par une courte phrase des lettres de Dupuis à Cotonnet: «Depuis qu'il n'y a plus de loteries, les portières dévorent les romans». Un français qui voyage en Italie, en Autriche, en Allemagne, est étonné de voir l'état non seulement tolérer le jeu, mais le diriger à son profit. Il parait donc utile de faire connaître la situation présente en Europe.

Aujourd'hui la loterie d'étal fonctionne en Ita- lie, en Autriche-Hongrie, dans divers états alle- mands, en Hollande, en Danemark, en Espagne et en Serbie. Deux types sont adoptés: la loterie italienne ou de Gènes, et la loterie hollandaise.

La loterie de Gènes ou simplemenl lotto, se fait sur les 90 numéros de 1 à 90. Cinq sont tirés au sort et déterminent les gains: on peut varier l'enjeu, el le gain est proportionnel à l'enjeu. La loterie hollandaise est établie avec un nombre déterminé de lots et de billets émis; le gain n'est pas proportionnel à l'enjeu, mais est fixé d'après un plan. Le tirage peut être unique, générale- ment il est opéré par séries ou classes ; aussi appelle-l-on en Allemagne la loterie hollandaise Classenloterie el la loterie de Gênes Zahlenlotto.

Le système génois, lolto, n'est plus adopté qu'en Italie et en Autriche. Les mises peuvent se faire sur n'importe quelle quantité des 90 numéros et sur les combinaisons: numéro simple ou mise sur un des numéros sortants, numéro déterminé ou mise sur le numéro d'ordre de sortie, ambe ou suite de deux numéros, terne ou suite de trois numéros, qualerne ou suite de quatre numéros.

En France on avait même admis pendant une assez longue période le quine à la loterie royale.

Il est très facile de calculer la chance pour cha- cune des combinaisons. En France le numéro simple ne rendait que 15 fois la mise qu'il aurait du rendre 18 fois; le numéro déterminé 70 au lieu de 90 ; l'ambe 270 au lieu de 400,5; le terne 5500 au lieu de 11,748, le quaterne 75,000 au lieu de 511,038, le quine un million au lieu de 43,949,268. En Italie on donne pour les cinq combinaisons 10 fois

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/a, 250, 4250 et 60.000, en Autriche pour les quatre combinai- sons 14, 67, 240, 4,800. De plus l'état peut limi- ter et même refuser l'enjeu. Il faut vraiment que l'amour du gain aveugle le joueur pour qu'il en arrive à accepter de pareilles conditions.

C'est à Gènes que le premier lotlo a été inau- guré en 1720. Bientôt les autres états italiens l'installèrent. A Rome on jouait au commence- ment du XVIII

e

siècle avec une telle furie que Benoit XIII frappa les joueurs de bannissement;

mais son successeur Clément XIII établit un lotlo, et Benoit XIV altribua les bénéfices à l'Assistance publique. Dans le royaume d'Italie le lotto est maintenant réglementé par des ordonnances de 1894 et 1895. L'administration vend des billets de 12, 16, 20, 30, 50 centimes, de 1, 3, 5, 10, 100 lires.

Les recettes annuelles montent à environ 70 millions, laissant un bénéfice de plus de 30 mil- lions. Les régions de Naples et la Sicile fournis- sent la moitié des recettes ; en Toscane el en Vé- nétie le jeu esl aussi très développé. Le système des petits billets attire évidemment les joueurs au lolto. Mais à Naples la haute société fréquente la lolterie comme les lazzarones. Les tirages ont lieu le samedi et sont affichés le dimanche dans les cabarets ou chacun se précipite pour connaître les résultais. On a calculé qu'à Naples môme le jeu représente annuellement 12 fr. par tète ou 60 f. par ménage de 5 personnes.

Passons à VAutriche. Un décret du 13 novem-

(3)

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 523

bre 1751 établit le lotto dans les états héréditaires

"autrichiens et bohèmes. Une pensée fiscale ins- pirait évidemment cette mesure. Cependant le gouvernement viennois agit aussi sous l'influence des doctrines du système mercantile; il voulut empêcher les nationaux de jouer à l'étranger et arrêter ce qu'on a appelé plus lard le drainage de la monnaie au dehors. Le jeu public fonction- nait à Gènes, Mantoue, Milan, Florence, Rome, en Hollande, en France. Les Autrichiens, très joueurs, étaient sollicités par les agents de ces loteries. Un décret du 14 avril 1749 avait prohibé l'insertion dans les journaux des annonces des loteries étrangères, « welche vieles Geld ausser Land ziehen», qui tirent beaucoup d'argent hors du pays. Politique analogue à la médecine du XXe siècle, antiseptique et vaccinatrice. Le gouvernement préserva les autrichiens contre la con- tamination des tripots étrangers et leur inocula le jeu. Au bout d'un siècle et demi l'expérience continue. L'administration de la loterie d'état a célèbre il y a quelques mois le 150e anniversaire de son introduction. Les sommes versées par les joueurs depuis 1752 s'élèvent à plus de 2 mil-

liards et demi de couronnes sur lesquels l'état a touché un bénéfice de 957 millions. Pendant une assez longue période les sommes jouées annuel- lnment à la loterie ont dépassé les versements aux caisses d'épargne. Et c'est u n e œuvre si démoralisatrice dont on fête l'anniversaire.

Joseph II était hostile au système d e l à ferme;

il adopta la régie et institua une administration qui subsiste encore. C'est une ordonnance du 13 m a r s 1813 qui sert de règle en 1903. La mise minimum est de 5 kreutzer. Comme l'autrichien a le tempérament joueur, le lotto s'est développé.

Les statistiques relatives à la régie ne sont nettes que depuis 1819 où la Hongrie ne figure plus.

De 1819 à 1895 les recettes se chiffrent par 945,229,376 florins; les dépenses par 596,591,341 florins, l'excédent par 347,638,035 florins. En Hongrie le lotto a été supprimé en 1897, mais il a été remplacé par une loterie de classes.

Le mal n'est pas moins grand en Autriche qu'en Italie. Il serait à désirer que le législateur eut le courage de lutter contre cette passion populaire et de supprimer le lotto. Voyons mainte-

nant dans quels étals d'Europe est établie la loterie de classe. Elle est monopolisée par l'état dans le royaume de Prusse depuis 1767. Après avoir été affermée elle est administrée par l'état depuis 1794. Généralement il y a par an deux loteries chacune avec 4 classes ou tirages : 190,000 billets, 95,000 lots dont 65,000 dans le dernier tirage. Les deux premiers tirages durent deux jours et demi, le deuxième trois et demi, le quatrième vingt. Les lots sont de 60 m a r k s à 600,000 m a r k s . Le billet pour u n e seule classe coûte 39 m a r k s , 1 mark de droit de greffe, 4 m a r k s de timbre d'empire, ou 44 m a r k s . On vend l'unité, le demi, le quart et le dixième. En cas de gain le fisc retient 15,80 °/»- La loterie du se- cond semestre 1903 a été divisée en cinq classes avec 196,000 billets et 100,000 lots de 50 m a r k s à 500,000 m a r k s . L'administration exerce le plus correctement possible cette étrange profession.

Il est défendu au personnel de faire des réclames, d'offrir des billets, de recourir à des intermédiai- res ; le commerce des billets est prohibé. La Prusse touche ainsi annuellement environ 65 millions avec un bénéfice 10 millions de m a r k s .

(A suivre.)

Bibliographie

A l m a n a c h d u L é m a n . (Société Genevoise d'Edition « A l a r » ) . — VAlmanach du Léman vient de paraître pour la deuxième fois. L'âge auquel il est arrive prouve bien que celte intéres- sante publication populaire a largement fait sa trouée en se créant de nombreux amis. Et com- ment n'aurait-elle pas réussi? La matière en est intéressante et variée, l'humour y voisine avec le dramatique, l'utile avec l'agréable; en outre plus de soixante illustrations jamais quelconques agrémentent le texte; citons entre autres une ma- gnifique planche en couleurs, trichromogravure

« A t a r » : La Muse, de Pinchart.

Nous ne pouvons, à notre regret, donner un aperçu dès choses charmantes contenues dans l ' A l m a n a c h du Léman, qui est à notre avis le plus original, le plus complet et le plus renseigné sur tous les événements de l'année. (En vente,

0,30 cent., chez tous les libraires et dans les kiosques).

Ajoutons que la gravure et l'impression sortant des ateliers de la Société Genevoise d'Edition

« A t a r » , sont toules deux de premier ordre.

(Communiqué.)

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E c o l e d ' h o r l o g e r i e fondée en 1868. Grands ateliers modernes, outillage perfectionné. Coupole astronomique. Mu- sée d'horlogerie. Bureau officiel d'observation de montres.

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Ouverture du s e m e s t r e d ' h i v e r : le 15 octobre 1903;

examen d'admission le 12 octobre. — Pour inscription et pour tous renseignements, s'adresser à l ' A d m i n i s t r a t e u r

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