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Dimanche 4 Octobre 1903.

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Dix-huitième Année. — N

u

79 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes

Dimanche 4 Octobre 1903.

Bureaux : R u e de l a S e r r e , 58

ABONNEMENTS

Un an Six mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr.3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tons les bureaux de poste. Paraissant le Jeudi et le Dimanche à la Cbanz-de-Fonds

ANNON6ES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Les boîtes contrôlées

Total de tous les bureaux.

Janvier Février Mars Avril Mai . Juin . Juillet Aoùl . Septembre

Janvier Février Mars Avril Mai . Juin . Juillet Août . Septembre

Janvier Février Mars Avril Mai . Juin . Juillet Août . Septembre

1 9 0 1

Boites or

56,189 55,365 01,059 53,003 55,473 54,830 58,748 61,334 50,013

1 9 0 2

Boites or

39,132 39,790 38,369 39,050 42,698 40,621 45,671 44,129 50,015

1 9 0 3

Boîtes or

41,506 40,670 38,705 38,119 41,230 43,963 46,427 48,005 48,071

Boites argent

304,461

309,194 373,329 324,268 339,278 315,118 295,673 304,829 268,428

Boîtes argent

229,164 217,812 224,414 212,702 215,844 210,325 190,599 221,464 237,627

Boîtes argent

183,561 185,341 216,007 204,537 189,387 188,386 196,199 166,299 211,085

Total

360,650 364,559 434,388 378,171 394,751 369,948 354,421 366,163 318,441

Total

268,296 257,602 262,783 251,752 258,542 250,946 242,270 265,593 287,642

Total

225,067 226,011 254,712 242,656 230,617 232,349 242,626 214,304 259,156

Bureau de la Ghaux-de-Fonds.

Janvier Février Mars.

Avril.

Mai . Juin . Juillet Août.

Septembre

Janvier Février Mars.

Avril.

Mai . Juin . Juillet Août . Septembre

1 9 0 1

Boites or

42,393 40,909 45,211 40,030 41,116 40,704 43,802 45,096 37,661

1 9 0 2

Boîtes or

28,459 28,838 27,373 27,611 30,688 29,020 33,508 32,301 36,376

Boites argent

3.656 4^805 5,258 4,453 4,768 4,752 4,068 4,906 3,471

Boites argent

2,919 2,470 3,043 2,700 2,654 3,062 4,492 4,637 6,571

Total

46,049 45,714 50,409 44,489 45,884 45,456 47,870 50,002 41,132

Total

31,378 31,308 30,416 30,311 33,342 32,082 38,060 36,938 42,947

Janvier. . Février. . Mars . . Avril . . Mai . . . Juin . . . Juillet . . Août . . . Septembre

1 9 0 3

Boites or

31,132

30,189 27,927 28,156 29,800 32,878 34,872 35,973 35,635

Boîtes argent

4,273 4,831 4,278 4,922 5,008 6,950 5,479 5,310 5,169

Total

35; 405 35,020 32,205 33,078 34,808 39,828 40,351 41,283 40,804

A propos du nom de ((Roskopf)) Un enfant débaptisé.

On écrit a la Tribune de Genève : Bien qu'il soit déjà vieux de plus de huit mois, nos lecteurs se souviennent sans doute du cas de ce papa ncuchàlelois qui avait, en novembre dernier, gratifié son nouveau-né du p r é n o m de Roskopf. Un sait que ce nom de famille est celui d'un horloger célèbre, inventeur de la montre universellement connue sous ce vocable et qui vivait à la Chaux-de-Fonds avant 1880.

On sait également que son fils unique M

r

F.-E. Roskopf qui habite Genève où il est fa- bricant d'horlogerie, avait déféré le cas aux tribunaux neuchàtelois en protestant contre ce qu'il estimait constituer une usurpation de son nom patronymique.

L'affaire avait, en son temps, passionné quelque peu l'opinion publique à la Ghaux- de-Fonds, — car c'est là qu'est né le bam- b i n : — les uns étaient pour, les autres contre le père incriminé. Les premiers prétendaient qu'un père est libre de donner à son enfant tel n o m qu'il lui convient de choisir, tandis que les seconds estimaient que celte théorie, pour libérale et commode qu'elle paraisse, ne laissait pas que d'ouvrir toute grande la porte aux abus nombreux, dont quelques-uns ont élé relevés au cours du procès.

Le tribunal cantonal de Neuchàlel vient, du reste, de trancher la question dans un jugement condammant le père du bébé, or- donnant la rectification de l'inscription à l'état civil par la suppression du prénom de Roskopf et mettant les frais à sa charge.

Les juges ont prononcé avec beaucoup de raison « q u e le nom de famille est la

« propriété exclusive de ceux qui y ont

«légitimement droit à teneur d'actes régu-

«liers de l'Elat-civil, et que nul ne peut,

« sans commettre un abus, s'approprier ou ((approprier à une autre personne un nom

« d e famille qui ne lui appartient p a s » .

— Et comme le père dont il s'agit avait, pour sa défense cité des cas ou des n o m s de famille, tels que Stanley, Nelson, Kos- suth, etc., auraient élé donnés comme prénoms à des enfants, le tribunal a fait observer que « si la législation laisse le

« champ libre à l'imagination des parents

«et leur permet, en principe, de p r e n d r e

« c o m m e p r é n o m de leur enfant un vocable

« qui est un nom patronymique, celle cir-

« constance ne peut avoir pour effet de

«restreindre le droit du possesseur légitime

« de s'opposer à ce que son nom soit porté

«par des personnes qui n'y ont aucun

«droit».

Dans le cas particulier entraient aussi en ligne de compte des considérations d'ordre matériel et commercial qui peuvent échap- per à ceux qui ne sont point au courant des condilions actuelles de la fabrication d'un certain genre de montres aux Monta- gnes.

En effet, la renommée attaché à la mon- tre Roskopf devait naturellement échauf- fer l'imagination de commerçants dési- reux de développer leurs affaires sous le pavillon de ce nom magique et c'est pour- quoi l'on a vu quelques horlogers, — c'est la procédure qui le constate, — à l'affût du nom de Roskopf, aller à Berlin ou ailleurs, rechercher des porteurs de ce nom pour les intéresser à leurs entreprises et faire bénéficier celles-ci du prestige qu'il exerce dans le monde des acheteurs de montres.

— Si maintenant on fait un rapprochement avec le cas du bébé, la conclusion à tirer n'exigera pas un eflort du cerveau très considérable.

G e s t égal, le Tribunal a été plus sage

que le père en délivrant l'enfant, — héros

innocent de celte affaire, — d'un prénom

peut-être très avantageux, à certain point

de vue, mais qui eut pu dans la suite, l'ex-

poser à plus d'ennuis que d'agréments.

(2)

510 LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE

*

Nous ne pouvons qu'approuver le juge- ment du Tribunal cantonal de Ncuchàtel.

Les légitimes propriétaires du nom de Ros- kopf considéré comme désignation d'un genre d e montres, sont en butte à de telles tentatives indélicates ou frauduleuses qu'il est bon que les tribunaux y mettent ordre de temps à autre.

: ••"••.

Technicum du Locle

L'organisation du Technicum est maintenant chose faite dans le beau et vaste bâtiment avec ses ateliers à l'outillage moderne, sa coupole astronomique, ses laboratoires, musées, biblio- thèque, salles de cours et de dessin.

Règlement et programmes sont fixés.

Le semestre d'hiver s'ouvrira le 15 octobre.

L'établissement qui est fréquenté déjà par plus de cent élèves comprend les divisions suivantes:

Ecole d'horlogerie. A côté des sections de

praticiens, citons la section des horlogers-tech- niciens où la durée-des éludes et apprentissage est de 4 à 5 ans. Pour y entrer, il faut avoir suivi avec succès pendant deux ans l'école secon- daire et être âgé de 15 ans au moins. Le diplôme du Technicum récompensera les élèves qui se seront distingués,

Ecole de gravure et ciselure. Elle forme des

graveurs d'ornements et de lettres, des ciseleurs,

Ecole de monteurs de boites. Seule école

existant pour celte spécialité.

Ecole de,mécanique pratique. Dans la sec-

tion supérieure, les conditions d'entrée sont celles indiquées ci-dessus; le séjour dans l'école est de 4 à 5 ans.

Ecole d'électrotechnique. Mêmes conditions

d'entrée que pour les horlogers-techniciens. Du- rée des études : quatre années. — Les cours théoriques et l'enseignement pratique sont étroi- tement liés; le but est de former comme techni- ciens des hommes pratiques ayant l'instruction scientifique nécessaire.

„L'administrateur du Technicum reçoit les demandes d'admission et fournit tous renseigne- ments. .

Traités de commerce

La National Zeilnng apprend que les négociations entre les commissaires alle- mands et suisses ne seront que des entre- tiens préliminaires pour l'élaboration d'un traité de commerce. Il ne s'agit pas seule- ment d'une revision du traité existant; et ce qui le prouve, c'est ce que des deux cô- tés le nouveau tarif autonome doit servir de base aux négociations.

La hausse de l'argent

Le métal argent, condamné tout derniè- rement encore avec une implacable unani- mité à une déchéance irrémédiable... re- monte, depuis quelques jours, dit le

Monde économique.

Les demandes d'argent pour l'Inde et l'Extrême-Orient ont été nombreuses. Le numéraire s'est raréfié à Shanghaï, ce qui a provoqué une élévation du change et des demandes d'argent métal pour la Chine.

Les perspectives de l'argent, écrit le

Statist, bon juge en la matière, semblent

plus favorables qu'elles ne l'ont été depuis longtemps.

La Chine importe du métal, bien que, la balance du commerce ne lui soit défavora- ble. Pendant la dernière période dont il est rendu compte, les importations dépassent les exportations de 50 millions de tacls et, de plus, le gouvernement chinois doit faire face à d'importants paiements à l'étranger pour l'indemnité de guerre et les annuités d ' e m p r u n t s .

Cette balance débitrice doit être compo-

sée par les sommes envoyées en Chine par les Chinois employés au dehors et par l'af- flux général de capitaux en couverture d'opérations commerciales.

Mais la Chine n'est pas seule à consom- mer ou utiliser le métal argent. Toutes les nations en ont besoin pour leurs règle- ments internationaux, et l'industrie a be- soin de ce métal pour des emplois de plus en plus nombreux. On a fait valoir ces ar- guments pendant la baisse. Ils se présentent actuellement dans toute leur force. Nous croyons devoir les rappeler à ceux que peuvent intéresser les valeurs ayant à compter avec les variations du métal blanc.

Sociétés par actions en Suisse Le bureau fédéral de statistique a dressé la statistique des sociétés suisses par ac- tions. Les chiffres portent à 2050 le nom- bre des sociétés en Suisse avec un capital- actions de 1881,59 millions. 11 faut y ajou- ter 91 sociétés ayant leur siège à l'étranger, qui disposent d'un capital-actions de 1092 millions et demi. Il n'a pas été possible, toutefois, de désigner exactement la partie du capital employé en Suisse. Des 2050 sociétés, 778 avec 840 millions se livrent au commerce, 213 avec 482 millions, aux transports, 740 avec 402 millions, à l'indus- trie, et 142 avec 78 millions, à la produc- tion des matières premières.

Les montres de tir

Les comités des Tirs fédéraux de 1898 (Neu- chàlel) et de 1901 (Lucerne) avaient remis la fourniture des chronomètres or à la maison lo- cloise (( l'Association ouvrière ».

Le comité du prochain Tir fédéral (1904 à St- Gall). vient de donner la commande de ses chro- nomètres or à M. Charles Rosat, successeur de

«l'Association ouvrière». Chaque montre sera munie d'un bulletin de l'Observatoire astronomi- que de Neuchàtel.

Ce nouveau et important succès contribuera à faire connaître toujours plus l'Observatoire can- tonal et l'horlogerie de précision de nos Monta- gnes.

— La maison Holy frères, graveurs et estam- peurs à Saint-Imier, vient d'obtenir au concours de primes pour le Tir fédéral de 1904 à Saint- Gall, le décor de la montre argent. C'est la même maison qui a obtenu le décor de la montre du tir fédéral d'Empire de cette année à Hanovre, ce qui fait honneur à MM. Holy frères, tout d'abord, et à notre industrie horlogère ensuite.

Le recensement industriel en Suisse Le recensement industriel à la date du 5 juin 1901 donne un total de (5105 établissements dont 1734 consacrés à l'industrie textile, soit 1099 pour le coton, 235 pour la soie, ti-5 pour la laine, 13 pour le lin, etc., les industries du bois étant en ligne avec 852 établissements; l'horlogerie et la bijouterie avec 663; l'alimentation avec (538; la mécanique avec 522 : le papier et la photographie avec 496 ; les terres et les pierres avec 398 : la métallurgie avec 377 ; les produits chimiques avec 279; et les cuirs et peaux avec 140.

Le total des ouvriers employés est de 242,534, dont 150,203 de sexe masculin et 92.331 du sexe féminin. La seconde catégorie se décompose en T8, 603 jeunes filles de 14 à IS ans; 67,574 fem- mes de 18 à 50 ans, et 6354 de plus de 50 ans. Il faut noter que 24,012 des femmes sont mariées, et que 17,786 d'entre elles ont des enfants de moins de 12 ans.

Les données ci-dessus ne comprennent pas le prolétariat victime du sweating-system. Les tra- vailleurs à domicile sont au nombre de 52,291, dont 39,838 dans l'industrie textile (soie: 19,243, coton: 12,151, laine: 3,363, lin: 32S, etc.); 7594 dans la bijouterie et horlogerie ; 1573 dans les cuirs et peaux (maroquinerie, ganterie, cordon- nerie).

La statistique suisse, dressée avec infiniment d'intelligence et de soin, a trouvé que dans 68 établissements, 10,481 ouvriers travaillent moins de 54 heures par semaine, dans 250 établisse- ments, 6556 ouvriers travaillent de 54 à 57 heu- res par semaine : dans 191 établissements, 11,254 ouvriers travaillent de 57 à 60 heures ; dans 2121 établissements, 82,446 ouvriers travaillent de 60 à 62 h. '/2 ; dans 53(5 établissements, 29,572 ou- vriers travaillent de 62 h. '/' à 65 heures; enfin, dans 2795 établissements, 101,223 ouvriers tra- vaillent 60 heures, ce qui est le maximum cons- taté en Suisse.

Sur le total de 242,534 ouvriers, on en trouve 18,375 de nationalité allemande; 14,028 de natio- nalité italienne; puis 4024 Français, 3063 Autri- chiens et 398 autres éirangers (sujets russes ou roumains, presque tous israéliles; sujets turcs, presque tous arméniens, etc., etc.).

(Moniteur de la construction).

Technicum de Bienne

Les admissions viennent d'avoir lieu au Tech- nicum de Bienne, 40 élèves environ ont subi les épreuves réglementaires. La plupart des jeunes gens sont arrivés bien préparés, témoignant d'une bonne culture, propres aux études qu'ils pensent poursuivre. Les rigueurs des examinateurs dans les dernières années semblent donc avoir produit les résultats voulus. Pour l'édification du public, nous ajouterons que les admissions sont toujours moins nombreuses en automne qu'au printemps.

Ouverture du chemin de fer transsibérien au trafic international

Le chemin de fer de la Sibérie et celui de l'Est de la Chine sont ouverts au trafic des correspon- dances internationales depuis le 1

er

octobre 1903.

Dés cette date, la nouvelle voie peut être utili- sée avantageusement pour la transmission des correspondances de Suisse à destination :

1° de la Chine, à l'exclusion des territoires si- tués au sud de Shanghaï. Il est donc préférable, jusqu'à nouvel avis, de ne pas utiliser la voie de Sibérie pour l'expédition des objets de la poste aux lettres destinés à Amoy, Canton, Foutcheou, Swatow, Hongkong et Macao ;

2° du Protectorat allemand de Kiaulschou (Chine) ;

3° du Japon, à l'exclusion de l'Ile Formose ; 4° de la Corée.

Le nouvel itinéraire comporte quatre expédi- tions par semaine pour Pékin, Tientsin etTsche- fou et une expédition heddomadaire au moins pour Shanghaï et le Japon.

La durée de transmissiou des correspondances de Suisse varie suivant les coincidences de 22 à 24 jours jusqu'à Pékin et Tientsin et de 24 à 30 jours jusqu'à Shanhaï et Nagasaki.

Les durées des trajets seront dans quelque temps abrégées de 2 à 3 jours.

Pour profiter des départs les plus avantageux à destination du Japon et de Shanghai, les corres- pondances doivent être expédiées de Suisse le mercredi de Bâle, normalement, à 11 heures 34 du soir, de Zurich à 9 heures 12 du soir, de Sl- Gall à 7 heures 12 du soir, de Berne à 8 heures 10 du soir et de Genève à 5 heures du soir au plus tard.

L'acheminement par la voie de Sibérie des objets à destination du Japon, de Shanghaï et au delà est réservé, jusqu'à nouvel ordre, aux cor- respondances portant sur l'adresse l'indication de la voie à suivre. Les envois à acheminer par la voie de Sibérie sont livrés journellement à décou- vert aux postes allemandes.

Le protectionnisme de M. Chamberlain Le Daily Telegraph publie une lettre de M. Chamberlain dans laquelle l'ancien ministre des colonies signale les effets malheureux du système économique actuel pour l'Angleterre et donne les grandes lignes de son projet.

Tout droits sur les aliments, établi dans le

but d'augmenter les échanges préférentiels avec

les colonies, sera minime et payé, en entier ou

en partie, par l'étranger. La partie qui restera à

la charge de la population ouvrière sera compen-

sée par une réduction équivalente sur d'autres

produits alimentaires également nécessaires à

l'existence.

(3)

L A F E D E R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E

n n u r ' M i i 511

Les tarifs doivent être revisés de manière à donner les avantages suivants:

1. Au développement du commerce avec nos co-sujets, nos meilleurs clients, qui nous achè- tent plus que l'étranger des produits manufac- turés employant une main - d'œuvre considé- rable.

2. Possibilité de traiter avec nos concurrents pour qu'ils achètent la plus grande partie de notre travail en retour du leur ou qu'ils laissent le marché anglais au travail anglais.

Dans ces deux cas, ces modifications signifient une augmentation d'échanges avec les colonies, procurant plus de travail à notre population et une plus grande demande à notre main- d'œuvre.

4. Si la demande de main-d'œuvre augmente, les salaires s'élèveront proportionnellement. — Enfin nous aurons fait un grand pas vers l'union de l'empire et vers une plus grande liberté d'é- change avec le reste du monde.

La race noire aux Etats-Unis

La solution de la question noire qu'on paraît envisager de préférence aux Etals-Unis, c'est l'exode des nègres de l'Union. Déjà on a préconisé leur émigration en masse vers Haïti, la républi- que de Libéria, etc. ; maintenant, on assure qu'un millionnaire américain, M. Leigh Hunt, d'accord avec le philanthrope nègre Hooker Washington, préparerait un grand plan de colonisation des noirs américains dans la vallée du Nil, au Sou- dan. Tous deux se rencontreraient au Caire ce mois-ci pour prendre les dernières dispositions relatives à ce projet, qui aurait l'approbation du président Roosevelt.

La bijouterie aux Baléares

La bijouterie a u x îles Baléares est une très an- cienne industrie. Au XVIIIe siècle déjà, les voya- geurs signalaient les artisans de Minorque et de Majorque: à ce moment, c'était naturellement de la bijouterie très rudimentaire et il n'y a guère qu'une trentaine d'années que des progrès réels ont été accomplis en vue d'un travail perfec- tionné.

A part la Péninsule, le grand débouché était les colonies espagnoles, et lorsqu'eut lieu la ré- cente guerre, on comprend que tous les fabricants bijoutiers et les ouvriers qui vivent de cette in- dustrie, étaient en émoi.

On signale même à ce moment quelques fabri- cants qui fermèrent leurs ateliers, dans la pensée que les marchés de Cuba et des Philippines leur seraient désormais fermés.

Il arriva qu'ils se trompèrent totalement.

Les derniers rapports commerciaux signalent une recrudescence notable pour la demande de la bijouterie des Baléares destinée aux principales maisons de la Havane et de Manille.

Il y a à Majorque 150 magasins ou ateliers où de véritables ouvriers d'art convertissent lus lin- gots d'or et d'argent en bijoux et joyaux de toute sorte. Bien qu'ils ne se livrent pas à un travail d'invention, ils font preuve néammoins d'un réel talent dans la reproduction et l'imitation des mo- dèles qui leur arrivent de l'étranger. On confec- tionne sur une grande échelle la bourse en mail- les d'argent. Quant aux articles de la parure fé- minine, ils «ont aussi fort appréciés dans les prin- cipaux centres de la Péninsule. On estime que les bijoutiers majorquins retirent de l'exercice de leur profession un bénéfice brut d'un million de piécettes.

On ne saurait passer sous silence la bijouterie de Minorque. Il est arrivé à Manon, en 1902, pour 400.000 piécettes de métaux précieux, ouvrés ou en lingots, et il en est sorti pour 720,000 pié- ceites. (Le Diamant).

Nouvelles diverses

Le c h e m i n d e f e r T r a n s s i b é r i e n . — The Geographical Magazine donne les renseigne- ments suivants, d'après le dernier rapport des di- recteurs du chemin de fer Transsibérien : La li- gne principale est maintenant complètement ter- minée, sauf la partie qui doit faire le tour du lac Baikal, et qu'on espère terminer à In fin de 1904.

Le coût total de la ligne, y compris la section du lac Baikal, est de I milliard et demi ; 611.494 im- migrants ont obtenu des concessions de terrains, et une somme de 120 millions a été consacrée au

développement de la colonisation. P o u r faciliter l'acquisition des instruments agricoles, des grai- nes, etc., on a établi 29 dépôts. On se prépare également à exploiter les richesses minérales du pays. On a déjà découvert des mines de pétrole, près de Sudjenka, dans la Sibérie centrale, et prés de Tcheremkhoskoié, dans la province d'Ir- koutsk. On s'attend à découvrir aussi des mines d'or. Des sondages effectués dans l'Ienessei et l'Obi ont établit que ces fleuves étaient naviga- bles pour les grands navires jusqu'à 1.500 kilo- mètres dans l'intérieur des terres.

La d e t t e a n g l a i s e . — Il résulte d'une dé- claration du ministère anglais que la dette na- tionale s'élevait au 31 mars de cette année à 19 milliards 209 millions 475,000 francs. On se souvient que la guerre anglo-bœr éclata le 11 octobre 1899, et il est intéressant de rappeler que la dette nationale du Royaume-Uni au 31 mars 1899 s'élevait à 15 milliards 876 millions de francs. En dehors de cette augmentation de la dette, la guerre a absorbé environ un milliard et demi de nouveaux impôts et taxes établis en 1900, 1901 et 1902.

E s s a i d e c o l l e c t i v i s m e . — Un journal collectiviste, le Travailleur, annonce qu'il est question de fonder à Lille un tissage socialiste pour lequel on réclame un capital de 150,000 francs, qui serait réuni au moyen de 3,000 ac- tions de 50 fr. chacune, payables en deux verse- ments de 25 fr.

Bibliographie

C a r t e l s e t T r u s t s , par Martin Saint-Léon. — Un vol. in-12, 248 p., P a r i s , chez Lecoffre.

Voilà un sujet dont la littérature est déjà ef- frayante et dont ce livre même, d'ailleurs, donne un catalogue résumé. Cependant, l'auteur a peut- être raison quand il dit, dans sa préface, qu'aucun des livres déjà publiés, en français du moins,

« ne présente les caractères d'une étude synthéti- que sur ce s u j e t » ; et quand il pense que son vo- lume pourra combler une lacune, il a raison.

Ce livre est précisément celui qui convient à tant de gens qui demandent aujourd'hui à se ren- seigner sur les Trusts. Ils seront, après l'avoir lu, pleinement satisfaits. Ils en connaîtront toutes les formes, Trust, Cartel, Pool, Ring, Corner, et tous les secrets (notamment le watering, le mouillage du capital, comme font les garçons laitiers, avec le lait ou les m a r c h a n d s de vin avec le vin). Cependant, je crois que le livre aurait ga- gné, au point de vue de l'exposition, si la partie purement descriptive et statistique avait été sé- parée de la partie théorique et économique.

Après un premier chapitre historique qui re- monte à la Grèce, mais qui pourrait sans incon- vénients se contenter de remonter à 1880, le livre se divise en deux parties d'importance inégale;

la première, la plus courte, consacrée aux car- tels, la seconde aux trusts. L'un comme l'autre sont nés « d'une réaction contre le excès de la concurrence». Mais si le Cartel tend simplement à restreindre les maux de la concurrence pour tous les producteurs, pour les faibles aussi bien et encore plus que pour les forts, soit en fixant un prix de vente, soit en limitant la production, soit en se partageant le marché, «il ne fusionne pas les entreprises qu'il groupe, il se borne à les s y n d i q u e r » . Au contraire lu Trust s'empare de la concurrence elle-même pour la faire tourner nu profit des plus forts et débarrasser le marché de ses rivaux plus faibles. « C'est une manifestation de l'esprit autoritaire et impérialiste qui tend à prévaloir dans l'industrie américaine. 11 est armé non seulement pour la défensive, mais pour l'at- taque hardie et pour la conquête. Il a pour but avoué la concentration et l'unification de chaque industrie, la constitution dans chaque branche de la production d'un véritable monopole de fait».

Les avantages économiques réalisés par le Cartel sont moindres que crux du Trust, car ils sont d'ordre purement commercial (économie sur l'achat en gros, sur les frais de transport et de publicité, etc.), tandis que pour le Trust ils sont aussi d'ordre industriel (division du travail, grande production, machinisme, e l c ) .

Mais naturellement bien plus grands aussi sont les dangers des Trusts et les craintes qu'ils sus- citent, dangers non seulement dans l'ordre éco- nomique, mais même dans l'ordre politique. C'est plus spécialement au point de vue des consom- mateurs, du public, que ces griefs ont été expri- més. Les trust n'ont-ils pas le pouvoir de dicter les prix à leur gré? M. Léon Saint-Martin expose les arguments pour el contre, avec de nombreux

documents à l'appui. Il est certain que, grâce à la concentration industrielle et commerciale qu'il réalise à si haut degré, le Trust est à même de produire plus économiquement que l'industrie li- bre. Il pourrait donc, s'il le foulait, rabaisser le prix de vente, mais il est à craindre qu'il ne le veuille pas, parce que « la loi même de sa for- mation condamne le Trust à périr s'il ne s'assure d'immenses bénéfices. Son capital initial, déme- surément gonlié, lui impose dès le début une sur- charge énorme. Il faut rémunérer ce capital, sup- porter des charges très lourdes, acheter, ordinai- rement très au-dessus de leur valeur, les usines concurrentes ». Les faits d'ailleurs, et notamment l'enquête de M. J e n k s , résumée par M. Martin Saint-Léon, semblent bien montrer que tout Trust (sauf celui du pétrole) a commencé par élever les prix, il est vrai que peu à peu il est forcé de les réduire, mais peut-être pas autant que l'aurait fait la libre concurrence.

Les remèdes proposés contre les Trusts sont analysés aussi et on voit pourquoi les mesures législatives sont généralement impuissantes.

L'auteur estime cependant qu'il y a deux mesures qui seraient efficaces :

L'une qui est l'obligation de publicité pour la constitution de la Société; elle aurait pour effet

«d'édifier le public sur la valeur réelle des ap- ports et du fond social ; par là, elle mettrait obs- tacle au watering », — on a vu certains Trusts majorer du triple et même du décuple la valeur réelle des usines sous prétexte que l'on ne faisait qu'escompter la plus-value future; que le Trust lui-môme aurait pour effet de créer!

L'autre qui serait la suppression nu la diminu- tion des droits de douane sur les produits étran- gers similaires. Celle-ci « agirait à la faveur d'une soupape de sûreté, en évitant, par l'introduction d'un élément réfrigérant et modérateur (lu con- currence étrangère), les trop hautes pressions, c'est-à-dire le trop haut cours ». •'"' •'-"••'

Au 1e r septembre 1902, d'après les chiffres don- nés par l'auteur, il existait aux EtalsrUnis 287 trusts au capital nominal de 35 milliards de francs ! C'est toute une pléiade d'astres mons- trueux qui se lèvent vers l'horizon économique et qui grandissent avec la rapidité de météores.

Les socialistes les saluent de leurs acclamations parce qu'ils vont, espèrent-ils, consumer le Vieux monde, muis le président Roosevelt, nouveau Josué, va essayer de les arrêter dans leur course.

Ch. GIIJE.

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