Partitions optimales et p´erim`etre anisotrope
Beniamin Bogosel
LAMA, Chamb´ery
05/07/2013
Partitions Optimales
Honeycomb conjecture - la th´eor`eme de Hales (1999)
Le p´erim`etre
P(E,Ω) = Z
∂E∩Ω
kνEkdHn−1. Formulation variationnelle
P(E,Ω) = sup{
Z
E
divgdx :g ∈Cc1(Ω;RN),kgk ≤1}
Le p´erim`etre anisotrope
Ω⊂RN. Pour ϕ une norme Pϕ(E,Ω) =
Z
∂E∩Ω
ϕ(νE)dHn−1.
Formulation variationnelle P(E,Ω) = sup{
Z
E
divgdx :g ∈Cc1(Ω;RN), ϕ(g)≤1}
certains directions favoris´ees
Optimisation isop´erim´etrique
Perimetre classique ϕ(x) =|x1|+|x2| 3 direction favoris´ees
Formulation du Probl`eme
(E)∈Kmin
n
X
i=1
Perϕ(Ei,Ω)
K=
(Ei)ni=1 :
n
[
i=1
Ei = Ω, Ei ∩Ej =∅(for i 6=j),
|Ei|=ci,PerΩ(Ei)<∞
ou P
ici =|Ω|.
Γ-convergence
Soit Fε,F :X →[0,∞], ou ε >0 etX est un espace m´etrique.
On dit que Fε Γ-converges vers F si les deux conditions suivantes sont satisfaites :
(LI) Pour chaque u ∈X et chaque suite (uε) tel queuε →u dans X on a
lim inf
ε→0 Fε(uε)≥F(u)
(LS) Pour chaque u∈X il existe une suite (uε) tel que uε →u dans X et
lim sup
ε→0
Fε(uε)≤F(u)
Les proprietes du Γ-convergence :
(i) La Γ-limiteF est toujours semi continue-inf´erieurement surX;
(ii) La Γ-convergence est stable pour des perturbations continues ;
(iii) SiFε Γ-converges vers F et vε est un minimiseur pour Fε surX alors chaque point limite de (vε) est un minimiseur deF surX.
Cons´equences :
La fonctionnelle, ´etant une Γ-limite, est semi continue inf´erieurement pour la topologieL1, alors l’existence est imm´ediate ;
La troisi`eme propri´et´e peut sugg´erer une approche num´erique.
Th´eor`eme de Modica-Mortola
Ω⊂RN born´e, ouvert ,∂Ω Lipschitz. W :R→[0,∞) continue, W(0) =W(1) = 0, c0 = 2R1
0
pW(s)ds, W(x)>0 pour chaquex 6= 0,1.
Fε(u) =
Z
Ω
ε|Du|2+1 εW(u)
dx u ∈H1(Ω),R
Ωu=c
∞ sinon
F(u) =
(c0Per(E,Ω) u ∈BV(Ω;{0,1}),E =u−1(1),R
Ωu =c
∞ sinon
Th´eor`eme Modica-Mortola
Fε Γ-converge vers F dans la topologieL1(Ω).
Variante anisotrope
(A. Braides, Approximation of Free Discontinuity Problems) Ω⊂RN born´e, ouvert ,∂Ω Lipschitz, p >1. W :R→[0,∞) continue, W(0) =W(1) = 0, cp = 2R1
0(W(s))1/p′ds, W(x)>0 pour chaquex 6= 0,1 et ϕ une norme sur RN.
Pε(u) =
Z
Ω
εp−1
p ϕp(Du) + 1
εp′W(u)
dx u∈H1(Ω),R
Ωu =c
∞ sinon
Pϕ(u) =
(cpPerϕ(E,Ω) u ∈BV(Ω;{0,1}),E =u−1(1),R
Ωu =c
∞ sinon
Pε Γ-converge vers P dans la topologie L1(Ω).
G´en´eralisation - Partitions - P´erim`etre classique
E. Oudet (2011)´
X ={(ui)∈L1(Ω)n: Z
Ω
ui =ci, X
ui = 1}
alors
Pεn(u) = (Pn
i=1Fε(ui) (ui)∈X
∞ sinon
Γ-converge vers
Pn(u) = (Pn
i=1F(ui) (ui)∈X
∞ sinon.
Difficult´es
La Γ-convergence n’est pas stable pour la somme (ui) doit verifier P
iui = 1.
Partitions - P´erim`etre anisotrope
W :R→[0,∞),W(z) = 0⇔ z ∈ {0,1},W(0.5−t) = W(0.5 +t),∀t ∈R.ϕ une norme sur RN.
Gε(u) = (Pn
i=1Pε(ui) ui ∈(W1,p(Ω))n∩X
∞ sinon
G(u) = (Pn
i=1Pϕ(ui) ui ∈SBV(Ω,{0,1})∩X
∞ sinon
Th´eoreme
Gε −→Γ G
Preuve Γ-liminf
C’est une simple cons´equence de th´eor`eme pr´ec´edente.
lim infX
Pε(uiε)≥X
lim infPε(uεi)≥X Pε(ui) la preuve de A. Braides utilise le ”slicing” et le cas uni-dimensionnel
Alternative
cp Z
S(u)
ϕ(νu)dHn−1 =cp Z
Ω
ϕ
dDu d|Du|
dHn−1 ¬
S(u) =
=φ(1) Z
Ω
ϕ
dDu d|Du|
d|Du|= Z
Ω
ϕ
dD(φ◦u) d|D(φ◦u)|
d|D(φ◦u)|=
= Z
Ω
ϕ(D(φ◦u)).
- (uε)→u dans L1 et supεPε(uε)<∞implique D(φ◦uε)⇀∗ D(φ◦u)
Th´eor`eme de Reshetnyak
Soit ϕ :RN →[0,∞) une fonction convexe et positive homog`ene de degr´e 1. Si (µj)∈ M(Ω,RN) est un suite de mesures qui converge faiblement vers µ alors
Z
Ω
ϕ(µ)≤lim inf Z
Ω
ϕ(µj) et si |µj|(Ω)→ |µ|(Ω) alors
Z
Ω
ϕ(µ) = lim inf Z
Ω
ϕ(µj).
( R
Ωϕ(µ) =R
Ωϕ(dµ/d|µ|)d|µ|)
lim infPε(uε)≥lim inf Z
Ω
ϕ(∇uε)(W(u))1/p′
= lim inf Z
Ω
ϕ(D(φ◦uε))Reshetnyak≥ Z
Ω
ϕ(D(φ◦u)).
φ(t) =Rt
0(W(s))1/p′ds.
Preuve Γ-limsup
1. Choisir un sous ensemble D ⊂L1(Ω)n, dense dans
{G <∞} tel que si G(u)<∞on peut trouver (uj)⊂ D avec uj →u (dans L1) etG(u) = limj→∞G(uj)
2. Prouver l’in´egalit´e (LS) pour chaque u ∈ D.
On peut r´eduire l’´etude au classe de partitions poly´edrales.
S. Baldo a prouv´e ce r´esultat pour le cas du p´erim`etre classique. On peut le d´eduire aussi pour le p´erim`etre anisotrope.
Resultat de Baldo
Pour une partition quelconque de Ω en ensembles de p´erim`etre fini (Si), i = 1..n avec volumes prescrits |Si|=ci on peut trouver un suite (Sih) tel que
Chaque Sih a une fronti`ere poly´edrale transversale a∂Ω ; χSh
i →χSi dans L1(Ω), Per(Sih)→Per(Si) ;
|Sih|=|Si|=ci.
Par cons´equence pour chaque i = 1..n, on a DχSh
i
⇀∗ DχSi
et en appliquant le th´eor`eme de Reshetnyak on obtient que Pϕ(Sih)→Pϕ(Si)
Profils optimaux
Soit v un minimiseur pour :
cp = min Z ∞
−∞
1
p′W(v) + 1 p|v′|p
dt :v(−∞) = 0, v(∞) = 1
.
cp =R1
0(W(s))1/p′ds; on peut choisir
(v′ = (W(v))1/p v(0) = 1/2
la sym´etrie deW implique v(t) +v(−t) = 1.
on peut supposer que v(R)⊂[0,1] et alors v est Lipschitz.
Pour passer de 0 a 1 en temps fini on peut d´efinir pour chaque η >0
vη = max{0,min{(1 + 2η)v −η,1}}
Si
cpη = Z ∞
−∞
1
p′W(vη) + 1
p|(vη)′|p
dt alors pour η→0 on a
cpη →cp
On fixe une partition poly´edrale admissible (Ei)∈ K et les d´efinitions suivantes :
Distance sign´e pour Ei
di(x) = dist(x,Ω\Ei)−dist(x,Ei) M = max{ϕ(~n) :|~n| ≤1}
T >0 tel que spt(vη)′ ⊂[−T,T]
ν(x) est la normale du segment le plus proche de x. Pour ε assez petit on va consid´erer trois types des r´egions :
x ∈Ω avec |di(x)|>TMε pour i = 1..n.
voisinages rectangulaires disjoints, contenus dans Ω, de hauteur 2TMε autour du chaque segment
l’ensemble Nε qui reste satisfait |Nε|<Cε2.
Construction de ( u
ε)
uiε(x) =
vη
di(x) εϕ(ν(x))
si x ∈/ Nε et |di(x)| ≤TMε
0 sinon dans Ω\(Ei ∪Nε)
1 sinon dans Ei \Nε
1/2 pourx ∈∂Ei
uiε est Lipschitz sur Ω\Nε avec une constante C/ε; par le th´eor`eme de Kirszbraun on peut ´etendre chaqueuεi a tout Ω avec la mˆeme constante Lipschitz.
par troncature entre 1/2 et 1 on preserve la constante Lipschitz, et alors on peut supposer que uiε(x)≥1/2 pour x ∈Ei.
Traitement de la contrainte de somme
Pour x ∈Ω on a trois situations selon les r´egions consid´er´ees :
∃i t.q. di(x)>Tε. On ax ∈Ei et uεi(x) =δij et on d´eduit Pn
j=1uεj(x) = 1.
∃i,j t.q. |dℓ(x)|<Tε, ℓ=i,j. Alors di(x) +dj(x) = 0 et dk(x) = 0 pour k 6=i,j. On d´eduit que
Pn
j=1uεj(x) = 1. (ici on utilise la sym´etrie de W) x ∈Nε. On voudrait faire la substitution
uiε7→uεi/(
n
X
j=1
uεj) surNε.
La situation sur N
εPn
j=1uεj(x)≥1/2⇒ pas de probl`emes avec la division ; par continuit´e, sur le fronti`ere de Nε on a
Pn
j=1uεj(x) = 1⇒ la continuit´e de uεi est pr´eserv´ee ;
∇ uεi Pn
j=1uεj
!
= 1
Pn
i=1uεj∇uεi − uiε Pn
j=1uεj2 n
X
j=1
∇uεj et alors parce quePn
j=1uεj ≥1/2 on peut conserver une borne de type K/ε pour ∇uεi. (ou K est une constante assez grande)
Correction du volume
on a des petites erreurs de volume surNε ≤Cε2; pour corrigeruεi avec R
Ωuεi >ci on peut consid´erer une boule Bεi(rε) de volume C(i)ε1+δ contenue dans (uεi)−1(1) et on consid`ere un ensemble Ej qui a un d´eficit, i.e.
R
Ωuεj <cj.
sur ce boule Bεi on remplacer ui par une fonction radiale (lin´eaire sur chaque rayon) qui pr´eserve la continuit´e deui tel que la hauteur au centre de la boule est 1−ε1−δ. on remplace uj sur Bεi(rε) par 1−ui pour pr´eserver la somme ;
a chaque ´etape on a diminu´e le num´ero de fonctions qui ne satisfait pas la contrainte ;
Estimation sur N
εlim sup
ε→0 n
X
i=1
Z
Nε
1
εp′W(uεi) + εp−1
p ϕp(∇uεi)
dx
≤|Nε|
"
1 εp′ max
[0,1] W + εp−1 p sup
|~n|=1
ϕ(~n)Kp εp
#
≤lim sup
ε→0
C′ε= 0
on a utilise le fait que|Nε| ≤Cε2;
par cons´equence on peut travailler juste sur Ω\Nε;
Estimation sur Ω \ N
εn
X
i=1
Z
Ω\Nε
1
εp′W(uεi) + εp−1
p ϕp(∇uεi)
dx
=
n
X
i=1
Z
Ω\Nε
1
εp′W(vη(di(x)
εϕ(x))) + εp−1
p ϕp( ∇uεi
|∇uεi|)|∇uiε|p
dx
=
n
X
i=1
Z TMε
−TMε
Z
di(x)=t
1
εp′W(vη( t εϕ(x)))+
+ εp−1
p ϕp(ν(x)) 1
εpϕp(ν(x))|(vη)′( t
εϕ(ν(x)))|p
dHn−1(x)dt
Estimation sur Ω \ N
ε(cont)
=
n
X
i=1
Z
S(ui)\Nε
ϕ(ν(x))
Z ϕ(ν(x))TM
−ϕ(ν(x))TM
1
p′W(vη) + 1
p|(vη)′|p
dtdHn−1
≤
n
X
i=1
Z
S(ui)\Nε
cpηϕ(ν(x))dHn−1(x)
On fait η→0 et on obtient l’estimation n´ecessaire pour montrer la Γ-limsup.
Remarques
la preuve marche pourϕ =ϕ(x, ~n) ;
les calculs num´eriques marchent aussi pour certains ϕ qui sont pas convexes ;
on peut aussi prouver une variante p´eriodique pour la th´eor`eme de Γ-convergence ; il faut faire attention aux portions de p´erim`etre contenu dans∂Ω ;
R´esultats Num´eriques
Ω = [0,1]2. On utilise une grille de discr´etisation N×N. W(s) =s2(1−s)2;
choix deϕ ϕ(x) =
q ax2
1 +bx2
2 aveca<<b
ϕ(x) =kAxk, ouAest une matrice de rotation avec une direction principale favoris´ee ;
Combinaisons pour plusieurs directions : kAxk+kBxk, p
kAxkkBxk,p3
kAxkkBxkkCxk Algorithme : approximation par diff´erences finies ; Optimisation : m´ethode de gradient (LBFGS toolbox) ; Choix de la projection sur les contraintes : l’article d’´Edouard Oudet.
Difficult´es
Choix deε :
-trop grand→ pas de s´eparation entre 0 et 1
-trop petit→ s´eparation tr`es rapide, mais pas optimale pour le p´erim`etre. Une choix initiale bonne est ε= 1/N; Pour n≥5 l’algorithme s’arrˆete dans des minima locaux ou certains fonctionsui sont constantes. Pour ´eviter ¸ca on ajoute des multiplicateurs de Lagrange (λi)ni=1 qui p´enalisent la variation standard de chaque ui :
min
n
X
i=1
Pε(ui) +λi(std(ui)−stdi)
dans cet cas la, l’algorithme est plus couteux parce qu’on doit chercher les bonnes valeurs pourλi.
Algorithme
1. ε= 1/N;
2. conditions initiales al´eatoires ; 3. optimisation
4. on diminueε;
5. le nouveau choix initial est le r´esultat de l’optimisation ant´erieure ;
6. optimisation
on fait r´ep´eter les ´etapes 4,5,6 jusqu’au moment ou ε est assez petit.
- pas de garantie de convergence, mais les r´esultats sont tr`es bons ;
Deux directions
Trois directions
Anisotropie avec trois directions favorisees : π/6, π,5π/6
Anisotropie avec trois directions favoris´ees : 0, π/4, π/2
Conclusions
il en reste la partie num´erique pour le cas 3D ;
´etudier le comportement des partitions optimales par rapport aϕ;
l’approche num´erique par Γ-convergence est riche en applications :
Optimisation multi-phase pour
des valeurs propres Boules de savon
R´ef´erences Bibliographiques
E. Oudet,´ Approximation of partitions of least perimeter by Γ-convergence : around Kelvin’s conjecture
A. Braides, Approximation of Free Discontinuity Problems S. Baldo, Minimal interface criterion for phase transitions in mixtures of Cahn-Hilliard fluids