A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
V ICTOR R OUQUET
Sur un cas particulier du mouvement à cinq conditions
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 10, no2 (1896), p. F1-F23
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F.I
SUR UN
CAS PARTICULIER DU MOUVEMENT
A CINQ CONDITIONS,
PAR M. VICTOR
ROUQUET,
Professeur de Mathématiques spéciales au Lycée de Toulouse.
I.
1. Dans les Nouvelles Annales de
Mathématiques ( 3e série,
t.1X,
p. 297 et
suivantes),
M. Pirondini s’estproposé
de résoudre leproblème
suivant
qui
fait connaître une nouvelle etremarquable propriété
des courbesde M. Bertrand : :
Sous
quelles
conditions une invariablement liée au trièdref on-
damental d’une courbe
(0)
et entraînée dans ledéplacement
de cetrièdre dont le sommet décrit la
courbe,
est-elle constamment normaleaux
trajectoires
de sesdifférents points?
Le trièdre fondamental dont il est
question
dans cet énoncé estformé,
à
chaque instant,
par latangente,
la normaleprincipale
et la binormale aupoint
0 de( 0 ).
M. Pirondini démontre d’abord que la courbe
( 0 )
nepeut
être choisiearbitrairement,
car ses deux courbures sont liées par une relationlinéaire,
ce
qui
revient à direqu’elle appartient
à lacatégorie
des courbes de M. Bertrand. Deplus,
laligne E,
invariablement liée à son trièdre fonda- mental et normale auxtrajectoires
de sespoints,
est une droite dont leséquations générales
renferment deux constantes arbitraires.Nous nous proposons : 10 de
reprendre
la démonstration de ce théorèmeen le
complétant
surquelques points;
z° d’étudier les surfacesréglées
en-gendrées
par les droites S satisfaisant aux conditions duproblème proposé.
Pour cette
étude,
nous nousappuierons,
à peuprès exclusivement,
surtrois
équations
déduites de cellesqu’on
trouve aux pages 8 et I0 de la pre- mière Partie dugrand
Traité de M. Darboux et que nous transcrirons ici pour la commodité dulecteur,
enexpliquant
brièvement les notations em-ployées.
Cesformules,
danslesquelles
les seuls éléments de(0) qui
inter-viennent sont les rayons p et 03C4 de courbure et de torsion
( i ), peuvent
êtreprésentées
comme il suit :Pour les
établir,
on suppose que, dans uneposition quelconque
dupoint
0qui parcourt
la courbe( 0 ),
onprend respectivement
pour axesdes x,
des y et des z, latangente,
la normaleprincipale
et la binormale de( 0 )
en 0. Les lettres x, y, zdésignent,
à l’instantconsidéré,
les coordon-nées d’un
point quelconque
M del’espace
que l’on faitcorrespondre
à0,
de sorte que ces coordonnées doivent être
regardées
comme des fonctions de l’arc s de( 0 ) compté
àpartir
d’uneorigine
arbitraire. Ceci étantadmis, OX, AY,
AZdésignent
lesprojections,
sur les axes decoordonnées,
du dé-placement
infinimentpetit
MM’ que subit lepoint
M del’espace lorsque,
par l’effet du mouvement de 0 sur
( 0 ),
cepoint
vient occuper laposition
infiniment voisine
Le mouvement à
cinq
conditionsauquel
serapporte
leproblème
deM. Pirondini est
justement
celui du trièdre formé par les axes de coordon- nées pourlesquels
les formules(A)
ont été établies.2. Nous ferons remarquer tout d’abord que,
quelle
que soit la courbe( O ),
on connaît une infinité de droites satisfaisant aux conditions du pro-blème,
savoir : I ° les normales à la courbe( 0 ) ;
z° lesparallèles
à la binor-male situées dans le
plan
rectifiant.Les
premières,
eneffet,
sont normales à latrajectoire ( 0 )
d’un de leurspoints
0 et, parsuite,
à celles de tous leurs autrespoints.
( t ) Nous désignons ici par r ce que M. Darboux désigne par - T.
Pour les autres, on s’en rend
compte
aisément comme il suit :Les
équations
instantanées d’une droite Lparallèle
à la binormale OZ etsituée dans le
plan
rectifiantqui,
dans ce cas, se confond avec leplan
desétant
les coordonnées instantanées d’un
point quelconque
M de L sontquantités qui
restent constantespendant
le mouvement, de telle sorte que les formules(A) donnent,
pour cepoint M,
il en
résulte,
comme nous l’avionsannoncé,
que ledéplacement
de cepoint
est constamment normal à la droite L.
La
question
à résoudre consiste à rechercher dansquel
cas il existed’autres droites ou courbes 2
répondant
à la.question.
3.
Considérons,
enpremier lieu,
une courbe(0)
dont les rayons de cour- bure p et ï soient simultanément constants, c’est-à-dire une hélice tracéesur un
cylindre
de révolution.I)ans le mouvement du trièdre
fondamental,
toutpoint
M invariable-ment lié à ce trièdre décrit une hélice de même axe et de même pas que
(0).
Il en résulte Immédiatement que celles des
lignes
2qui
sont des droites sontles normales à ces hélices. Elles
forment,
comme l’onsait,
uncomplexe
linéaire
qui peut
êtreregardé
comme leplus général
de sonespèce.
Deplus,
dans le
système
d’axesadopté,
cecomplexe
est défini parl’équation
en supposant que les
équations
instantanées d’une de ces droites ~ soientprésentées
sous la formePour
exprimer,
eneffet,
que leséquations (2)
sont celles d’unedroite S,
il faut écrire
qu’on peut
trouver, sur cettedroite,
unpoint z),
telque le
déplacement
de cepoint
soit normal à ladroite,
cequi
donne lacondition
laquelle,
en tenantcompte
des formules(A)
et deséquations ( 2 ),
est indé-pendante de x, y, z
et fournit la condition(i).
Envisageons
maintenant leslignes
courbesqui
sont deslignes
~. Il estévident que ces
lignes
sont celles dont les tangentesappartiennent
au com-plexe
linéaireprécédemment
défini. On peut donc énoncer laproposition
suivante
qui, d’ailleurs,
n’est pas nouvelle etpeut
aisément se déduired’une remarque faite par M. Picard dans son Traité
d’Analyse (t. I,
p. 3 I ~ ).
Dans le mouvement du trièdre
fondamental
d’une hélice tracée sur icicylindre
derévolution,
les invariablement liées à cequi
sont normales auxtrajectoires
de leursdifférents pon2ts,
sont cellesdoiel les
tangentes appartiennent
aucomplexe
linéairedéfini
par les ieoineales à l’hélice proposée.4.
Considérons,
en secondlieu,
le casgénéral
danslequel
les rayons de courbure p et T de(0)
ne sont pas simultanément constants.Tout
déplacement
infinimentpetit
du trièdre fondamental est undéplacement
hélicoïdal dont l’axe estparallèle
à lacaractéristique
duplan
rectifiant. Dans un tel
déplacement,
les droites normales auxtrajectoires
de leurs différents
points
forment uncomplexe
linéaire défini parl’équa-
tion
(i).
Pour ledéplacement suivant,
on a un autrecomplexe, p
et Tayant varié,
et ainsi de suite.La
question
est donc de savoir dansquel
cas lescomplexes
en nombreinfini, qui correspondent
aux diverses valeurs de p et de ~, ont une ouplu-
sieurs droites communes, en outre de celles
qui correspondent
aux valeursgénérales
lesquelles
sont les normales à la courbe(0)
en0,
ainsi que desparallèles
~
à la binormale situées dans le
plan rectifiant, qui
sont fournies par des va- leurs infinies deb,
la valeur de a étantnulle, p
et q restantquelconques,
mais finis.
La condition nécessaire et suffisante cherchée est
qu’il
existe une relationlinéaire entre les
courbures- etc
oP ~
Si l’on suppose, en
effet,
que tous cescomplexes
aient une droite com-mune autre que celles dont on vient de
parler, l’équation (t)
de ce com-plexe
sera vérifiée pour des valeurs constantes et non toutes nulles de a, p, q. Parsuite,
il existe une relation linéaire entre les courbures..Réciproquement,
si l’on a, entre cescourbures,
une relation linéaireA, B,
C étant des constantes non nullessimultanément,
on satisfera àl’équation
de cecomplexe, quelles
que soient les valeursde p
et de T, enposant
et, dès
lors,
tous lescomplexes
auront en commun une infinité de droitesreprésentées
par leséquations
renfermant deux
paramètres
arbitraires À et b. Cesdroites,
normales auxtrajectoires
de leurs différentspoints
dans toutes lespositions
dusystème mobile,
forment une congruence linéaireayant
pour directrices les droites D et D’ définies par leséquations
D’ailleurs,
il n’existe pas de courbeproprement
ditequi réponde
à laquestion,
car les tangentes de toute courbe £ devraientposséder
lapropriété requise
dansl’énoncé,
cequi,
d’autrepart,
estimpossible, puisque
lesdroites d’une congruence linéaire ne
peuvent
être lestangentes
d’unecourbe proprement dite.
Si, maintenant,
on serappelle
que toute courbe d.ont les courbures ontentre elles une relation linéaire est une courbe de
Bertrand,
onpeut
énoncer le théorème suivant
donné,
enpartie,
par M. Pirondini : :Lorsque,
dans le mouvement duf ondamental
d’une courbe(0)
dont lés deux courbures ne sont pas simultanément constantes, une
ligne
E,
invariablement liée à ce trièdre et distincte des normales à la courbeproposée
ou desparallèles
à la binormale situées dans leplan rectifiant,
reste constamme.nt normale aux
trajectoires
de tousses points:
I° La courbe
(O)
est une courbe de M.Bertrand;
2° La
lzgne
03A3 estquelconque
des droites de la congruenceayant
pour directrices les droitesfixes
D et D’ définies
ci-dessus .5 . Ces droites D et I~~’
dépendent
trèssimplement,
comme on va levoir,
de la binormale de la courbe donnée
( 0 )
et de la binormale de la courbeconjuguée (0’).
Supposons,
enpremier lieu, qu’aucun
des coefficientsA, B,
C de la rela-tion
( 3 )
ne soit nul. On pourra mettre cette relation sous la formeOn sait que lt
représente
lalongueur
constante dusegment
00’ que l’on doitporter,
àpartir
de0,
sur la normaleprincipale Oy,
pour obtenir la courbe(0’) conjuguée
de(0), qui appartient
à la mêmecatégorie
que celle-ci. Deplus,
odésigne l’angle
constant formé par lesplans
oscul.a-teurs aux deux courbes
(0) et(0’)en
leurspoints correspondants. ( 0.
Box-NET.)
,
Les
équations
des droites D et D’ deviennent alorsOn en déduit immédiatement que les directrices D et D’ de la congruence
’ linéaire formée par les droites 2 sont les
parallèles
aux binormales de cha-cune des courbes
(0)
et(0’) qui
rencontrent la courbeconjuguée,
savoiren 0’ pour la
première, D,
et en 0 pour laseconde,
D’.Cette conclusion convient au cas où la courbe
(0)
est à courbure con-stante, pour
lequel
cosw = o, ouce = ( .
Dans le cas des courbes à torsion constante, sino) et h ont des valeurs
nulles,
de manière queAlors,
les deux courbesconjuguées
se confondent ainsi que les directrices.En revenant à
l’équation générale (i)
ducomplexe,
on aévidemment,
pour leséquations
de la congruence,de telle sorte que les
équations générales
des droites ~pensent
a et b étant arbitraires. Toutes ces droites rencontrent l’axe des z,. c’est- à-dire la binormale de
( 0 ),
aveclaquelle
se confondent les droites D et D’.:Enfin,
si lerapport
des courbures de(0)
est constante cequi exige
que cette courbe soit une hélice tracée sur un
cylindre,
d’ailleursarbitraire,
on a C = o. La droite D est
rej etée
àl’infini,
ainsi que la courbeconjuguée ( 0’ ).
Leséquations
de D’ sonttoujours
Cette droite D’ se
confond,
parsuite,
avec lacaractéristique
duplan
rectifiant car on sait que, pour une courbe
quelconque,
cette carac-téristique fait,
avec latangente Ox,
unangle p
tel queII.
6. Abandonnant ici la suite des recherches par
lesquelles
M. Pirondinia terminé son intéressant
Mémoire,
nous nous proposons d’étudier les sur- facesréglées engendrées
par les droites de la congruence(D, D’).
Nousdémontrerons que ces surfaces sont
applicables
sur des surfacesréglées
deM.
Bertrand,
c’est-à-direqu’on peut
lesdéformer,
avec conservation desgénératrices rectilignes,
de manière que cesgénératrices
deviennent des normalesprincipales
de deux de leurstrajectoires orthogonales
convena-blement choisies
(’).
( 1 ) Ces surfaces réglées, dont les génératrices sunt les normales principales de deux de
leurs trajectoires orthogonales, courbes de M. Bertrand conjuguées, peuvent aussi être re-
Nous traiterons d’abord le cas où la courbe
( 0 )
est une courbegénérale
de M.
Bertrand,
en sorte que sin w et A seront différents dezéro,
le étantfini.
Considérons une droite
s’appuyant
sur les droites D et D’qu’elle
ren-contre
respectivement
en G et G’. Leséquations
de GG’ seront les sui-vantes :
dans
lesquelles
oc,~,
y sont les cosinus directeurs de la directionGG’,
lavariable u
désignant
la distance dupoint G ( o, fi, zo)
aupoint
y,
z )
de la droite. Enparticulier,
les coordonnées dupoint (1’,
où ladroite rencontre le
plan
sont définies par les relationsPour obtenir la relation
qui
doit exister entre lesparamètres
de cettedroite,
il reste à écrire que cepoint
G’appartient
à D’ dontl’équation
dansle
plan zOx
est(n°5)
On trouve ainsi la condition
cherchée,
que nous écrirons ainsiet à
laquelle
ilfaut joindre
la relationgénérale
gardées comme des surfaces réglées dont deux asymptotiques coupent les génératrices à angle droit. En tous les points de ces courbes, les rayons de courbure principaux de la sur-
face réglée sont égaux et de signes contraires, de telle sorte que la surface réglée est inscrite
à des surfaces minima admettant ces courbes pour asymptotiques. Nous avons donné le
moyen de construire ces surfaces minima (Mémoires de l’Académie des Sciences de Tou-
louse, ge série, t. IV, p. 261 et 263 ).
Dans le mouvement
qui
amène lepoint
0 de(0)
à laposition
infini-ment voisine
0 t,
lesprojections,
sur les axes instantanés dudéplacement
de
M, supposé
lui aussi mobile surGG’,
sont données par les formules(A),
savoir :
Il résulte de là que le carré de l’élément linéaire de la surface
réglée
apour valeur
en
posant
car le terme en du ds s’évanouit
identiquement,
cequi
prouve, d’une autremanière, l’orthogonalité
deslignes ayant respectivement
pouréquations
c’est-à-dire de la
génératrice
G G’ et destrajectoires
de ses différentspoints.
En vertu de la relation
( 5 ~,
d’où l’on déduitet de la relation
( ~ ~,
les valeurs deL, M,
N sesimplifient.
Introduisons d’abord les
quantités
auxiliairesqui
restent constantespendant
le mouvement etqui
vérifient la relationon trouve,
après quelques réductions,
D’autre
part,
la valeur de d~2prend
la formeoù l’on a
posé
La
comparaison
de cette valeur de dS2 avec celle de-l’Ouvrage
deM. Darboux conduit aux conclusions suivantes :
1 ° uo
désigne
la distance dupoint
G aupoint
central de lagénératrice
et, par
suite,
lapremière
deséquations (12)
est celle de laligne
de striction de lasurface ;
20 p
désigne
leparamètre
de distribution( ~ ) ;
3° La variable v de M. Darboux est liée à l’arc s par la relation
où la seule fonction de s est la torsion
T I ~ puisque A, B, ~
et A restent con-stantes
pendant
ledéplacement.
Les formules
précédentes
vont nouspermettre
de démontrer lapropriété
( 1 ) Dans l’Ouvrage de M. Darboux uo et p sont désignées respectivement par a et fi (voir
1 lIe Partie, p. 305).
essentielle des surfaces
considérées, qui
consiste dans laproposition
dontvoici
l’énoncé :
7. THÉORÈME. - La
surface réglée engendrée
par toute droite Epeut
êtredé f ormée,
avec conservationdes génératrices,
en unesur f ace
de M.
Bertrand ;
de telle sorte que les deux courbes dc ccltc nouvellesurface
adn2ettarzt lesgénératrices
pour normalesprincipales
sont lcstransformées
destrajectoires
despoints
G et G’ où E rencontre D et D’.Pour le
démontrer,
nous nousappuierons
sur le résultat suivant trouvé par Bour etrappelé
par M. Darboux( Leçons
sur la théoriegénérale
dessurfaces,
IIIePartie,
p.3og ).
Il existe
toujours
une déformation d’une surfacegauche
telle que sesgénératrices rectilignes
deviennent les normalesprincipales
d’une de leurstrajectoires orthogonales
arbitrairement choisie( ~ ).
Pour que sesgénéra-
trices
puissent
devenir les normalesprincipales
de deux de cestrajectoires,
en d’autres termes, pour que la surface
puisse
être déformée en une surfaceréglée
de M.Bertrand,
il faut et il suffit que l’on ait entre uoet p
une rela-tion de la forme
m, n, q étant des constantes.
A cet
énoncé,
on doitajouter
que, si la conditionprécédente
estsatisfaite,
les valeurs de u fournissant les
trajectoires orthogonales qui
se transforment ainsi en courbes de M. Bertrand sont données par leséquations
Dans le cas actuel les valeurs
de u0 et p (12) conduisent,
par l’élimina- tionde ,
à la relation demandéed’où l’on déduit la
première partie
de laproposition.
En outre,(1) La détermination de la surface transformée exige l’intégration d’une équation de
Riccati (DARBOUX, loc. cit ., p. 308 ).
L’une des
valeurs, u1
parexemple,
étantnulle,
on voit que l’une des tra-jectoires qui
se transforment en courbes de M.Bertrand,
est laligne
décrite par le
point
G. Paranalogie,
l’autretrajectoire
doit être le lieu dupoint G’,
comme le montre, >d’ailleurs,
> la valeur de U2 = --~t ~
Toutes lesparties
de laproposition
sont donc établies.8. Ce résultat
peut
être obtenu autrement. Je vais d’abord faire voir que,pendant
le mouvement, lesplans tangents
à la surfaceréglée
en Get G’ sont invariablement liés au
système
mobile et, parsuite, qu’ils
for-ment entre eux un
angle
constant. Achaque instant,
eneffet,
cesplans
tangents
sont déterminés par la droite GG’ et lesdéplacements
despoints
G et G’. Comme ces
déplacements
sont normauxFangle 6
desplans
’
tangents
est le même que celui des tangentes auxtrajectoires
despoints
liet G’. On obtient les directions de ces tangentes en faisant successivement
il = o, u
= - ~2
dans les formules donnant les A dupoint
M. On en déduitque les
cosinus
directeurs de latangente
à(G)
en G sontproportion-
nels à
de telle sorte, comme nous l’avions
annoncé,
que cettetangente
est inva-riablement liée à la
figure
mobile.Pareillement,
on trouve que les cosinus directeurs de latangente
à(G’)
en G’ sontproportionnels
àConséquemment,
euégard
aux valeurs de A etB,
Par
suite,
on a la relationqui
donnel’interprétation géométrique
de l’auxiliaire B et,ensuite,
cellede
A, puisque, d’après (8),
;
désignant l’angle
de GG’ avec 0 Z.La constance de
l’angle
de cesplans tangents
ou de cesdéplacements
peut
aussi se déduire de ce que leplan
normal à(G)
en G passe par la droiteD’,
et que leplan ( G’, D)
estpareillement
normal à latrajectoire
de G’. Ces
plans
normaux sont ainsi invariablement liés àlafigure
mobile.Leur
angle
est donc constant et,d’ailleurs,
il estégal
à 0.Ceci
posé,
on saitqu’on peut
déformer la surfaceréglée primitive
demanière que les nouvelles
génératrices rectilignes,
étant les transformées de celles de la surfaceproposée,
soient aussi les normalesprincipales
de latransformée de
(G).
Dans cettedéformation,
lesangles
formés par lesplans tangents
lelong
d’une mêmegénératrice
nechangent
pas. Il s’ensuit que la transformée de(G’)
admettra aussi les nouvellesgénératrices
pour normalesprincipales
et sera ainsi laconjuguée
de la transformée de(G), puisque l’angle
desplans tangents,
lelong
de cestransformées,
aura lamême valeur constante a que pour les courbes
( G)
et(G’).
On
voit,
deplus,
que le rayon de courbure R et le rayon de torsion T de l’une de ces transformées sont liés parl’équation
l
désignant
la distance GG’_ - ~ ~t, puisque 0 est la valeur constante de
l’angle formé, après
ladéformation,
par lesplans
osculateurs des transfor- mées de courbes(G)
et(G’).
Cette relationprend
la formequi
conduit àquelques conséquences
intéressantes.I" Considérons
l’hyperboloïde H,
lieu des droites d’intersection desplans rectangulaires
passant par D et D’. Toute droite de cethyperboloïde
appartenant à un autre
système
que D et D’ rencontre ces deux droites.Elle est, par
suite,
uneligne
S. Pour cetteligne
on aou encore
Dès
lors~
les transformées des courbes décrites par lespoints
où cette droiterencontre D et D’ sont des courbes à courbure constante.
2° Pour obtenir des courbes dont les transformées soient des
hélices,
c’est-à-dire des
lignes
danslesquelles
lerapport
des courbures soit constant, il est nécessaire et suffisant que l’onait
= o, c’est-à-dire que la droite E soitparallèle
à la bi-normale OZ en étant située dans leplan rectifiant, puisqu’elle
doit rencontrer D’. Dans ce cas, la surfaceréglée
deM.Bertrand,
transformée de celle
qui
estengendrée pendant
le mouvement, est un héli- coïdegauche
àplan
directeur.On voit enfin
qu’il
n’existe pas de transformée à torsion constante, carl’angle
a formé par deuxplans passant
par D et D’ nepeut
être nul. Cette conclusion résulte aussi de ce que lespoints
G et G’ nepeuvent
se con- fondre.9.
Lorsque
lepoint
G’ vient en 0 ou lepoint
G. en0’,
les courbes( G’ )
ou
( (~ )
se confondent avec( 0 )
ou(O’)
et sont, parsuite,
des courbes deM. Bertrand. On
peut
se demander si ces courbesparticulières
sont lesseules de cette
catégorie parmi
lestrajectoires
despoints
des droites Det D’.
Nous allons faire voir
qu’en général
toutpoint
deD,
autre que0’,
outout
point
deD’,
autre que0, engendre
uneligne
pourlaquelle
il n’existepas de relation linéaire entre les courbures. A cause du rôle
identique
deslignes
D etD’,
il suffira de le vérifier pour l’une d’elles.Soit,
parexemple,
unpoint
G de D dont la cote 2o ne soit pasnulle,
etcherchons à déterminer les éléments des courbures de sa
trajectoire (G).
Nous avons vu que les cosinus directeurs de la
tangente
à( G )
en G sontproportionnels
auxquantités
Il en résulte que
l’équation
duplan
normal estce
qui permet
de vérifier que ceplan
normal contient D’.La
caractéristique
de ceplan normal,
c’est-à-dire la droitepolaire
de(~,
sera
représentée
parl’équation précédente jointe à
celle-ciobtenue par la méthode ordinaire.
Or,
ce secondplan
estperpendiculaire
au
premier,
comme on le voit immédiatement.Donc :
10 Le rayon de courbure p, de
(G)
en G estégal
à la distance de G à cesecond
plan,
cequi donne, après quelques réductions,
2° Les
équations
de la normaleprincipale, qui
seconfond,
dans ce cas,avec la
perpendiculaire
abaissée de G sur le secondplan,
sontCes dernières
équations
montrent que la normaleprincipale
est distinctede GG’ et,
même, qu’elle
n’est pas invariablement liée au trièdremobile,
car le
point
où elle coupe leplan zOx change pendant
le mouvement,puisque
les coordonnéesdépendent
de ~qui
varie avec s.De
plus,
dans le calcul de latorsion
de( G ),
la dérivée de 03C4 s’introdui- rait évidemment et, parsuite,
il n’existe pas,généralement
dumoins,
derelation
indépendante
de T entre Pi etfortiori,
iln’y
a pas de relation linéaire entre lescourbures 1 et 1
de laligne (G).
10. Les
équations (10), (i i), (12), (I3)
définissent deux des trois fonc- tions nécessaires et suffisantes pour déterminer la forme de la surfaceréglée
étudiée
(’ ).
Il reste à calculer la troisième fonction que M. Darbouxdésigne
par V et
qui
est la courburegéodésique
de l’indicatricesphérique
du cônedirecteur.
( 1 ) Voir M. Darboux, loc. cit., p. 30;.
Le résultat que l’on trouve n’est pas assez
simple
pourqu’il y
aitquelque
intérêt à ledévelopper.
Je mebornerai
cequi
est le seulpoint important,
à donner cette valeur de V pour la surfaceréglée
de M. Ber-trand transformée de la
première,
enm’appuyant,
d’unepart,
sur ce que les transformées deslignes (G)
et( G’)
sont desasymptotiques
de la nou-velle surface et, d’autre
part,
sur ce quel’équation
différentielle des asym-ptot.iques
d’une surfaceréglée
est, euégard.
à la notationemployée 1 ’ ),
Dans le cas
présent,
une deslignes asyrnptotiques
de la surface trans-formée
correspond à
la valeur u == o. Parsuite,
la valeur de la fonctionV,
relative à cette dernière
surface,
sera fournie parl’équation
puisque
En vertu des formules
(12)
et(13)
et des valeurs(10)
de ~I et deL,
ontrouve aisément que 1 ..
"
où
I
Tdésigne
la dérivéede -‘
Tprise
parrapport
â s. .~n
particulier,
cette formules’applique
â la surfaceréglée engendrée
par la normale
0y
commune aux deux courbesconjuguées (d)
et(0’),
en introduisant les
hypothèses
car cette surface est une surface
réglée
de M. Bertrand.l 1 . Nous étudierons maintenant le cas
particulier
où lacourbe ( 0 )
est àtorsion constante, cas dans
lequel
leséquations
des numérosprécédents
neconviennent pas.
( 1 ) DARBOUX, loc. cit., p. 308.
Lorsque
la courbe( 0 )
a une torsion constante 1;, nous avons vu(no 5)
que toutes les droites ~ rencontrent la bi-normale 0 z en un
point
G dontla cote 2~ est telle que
et,
puisque
a est manifestementégal
aurapport
des cosinus directeurs aet ) ,
on a la relation
Les
équations
instantanées d’une droite 2 sont alors les suivantesles
quantités oc, ~
et Zo vérifiant la relation ci-dessus.Les
projections
dudéplacement
dupoint
M de cettedroite,
tel que . GM = u, sont,d’après
lesformules (A),
Dès lors le carré de l’élément linéaire de la surface
réglée
aura pourexpression
en posant d’abord
cFoù Fon déduit comme
ci-dessus,
et ensuite
Dans ces
formules,
lacourbure I 03C1
est la seulequantité qui
variependant
le mouvement. La
première
deséquations (16) représente
laligne
de stric-tion de la surface
réglée,
et la seconde fournit leparamètre
de distribution.Le théorème
général
du n° 7s’applique
à ce cas, car l’élimination facile de p, entre leséquations (16),
conduit à la relationDonc,
la surfaceréglée engendrée
par toute droite E estapplicable
surune surface
réglée
de M. Bertrand.D’après
cequi
a étérappelé
aun° 7,
lestrajectoires orthogonales qui
se transforment en courbes de cette même dénomination sont définies par les relationsd’où l’on déduit
Il en résulte que ces deux courbes se confondent en une seule
qui
est latrajectoire
dupoint
G. Les courbestransformées, qui
sont des courbes de M. Bertrandconjuguées,
se confondent et,conséquemment,
sont des.courbes à torsion constantes, ce
qui
était àprévoir, puisque
dans le casactuel les droites D et D’ coïncident.
12. On
reconnaît, d’ailleurs,
que latrajectoire
de G n’est pas, elle-même,
une courbe à torsion constante, et que la surfaceprimitive
n’est pasnon
plus
une surface de M.Bertrand,
ensupposant,
bienentendu,
que G soit distinct de 0.Effectivement,
leplan
normal à(G)
en G a pouréquation
et sa
caractéristique,
droitepolaire
de lacourbe,
est définie parl’équation précédente jointe
à celle-ciqui représente
unplan perpendiculaire
aupremier. Donc,
le rayon decourbure Pi
de(G)
est la distance de G au secondplan, savoir,
et les
équations
de la normaleprincipale, qui
est aussi laperpendiculaire
abaissée de G sur ce
plan,
sontCette droite
change pendant
le mouvement. Elle ne se confond pas con-séquemment
avec la droite E. Deplus,
il est manifeste que, dans le calculde la
torsion"
deG,
la dérivéede p
s’introduira et, parsuite,
la relationentre 1 et 1
ne sera pas,généralement
dumoins, indépendante
de la fonc-tion 03C1
et, afortiori,
ne sera pas linéaire.13. Dans le cas
particulier
où la droite ~ estparallèle
à labi-normale,
elle doit être située dans le
plan
rectifiant ainsiqu’on peut
s’en rendrecompte
directement.En
effet,
si l’ondésigne
par xa etyo les
coordonnées dupied H,
sur leplan xO y,
d’une droite Lparallèle
àOz,
et par u la distance HMcomptée
de cette
droite,
les coordonnées dupoint
M auront pour valeurset les
projections
de sondéplacement
sur les axes instantanés seront( dans
l’hypothèse
où lepoint
M se meut aussi surL)
On en déduit
l’expression
de dS2 pour la surfaceréglée engendrée par L.
Pour que la droite L soit normale aux
trajectoires
de ses différentspoints,
il faut que le coefficient de du ds soit
nul; c’est-à-dire,
comme nous l’avionsannoncé,
que l’on ait o, ou bien encore que la droite L soit située dans leplan
Si cette condition est
remplie,
on aOn en déduit que la surface
réglée, engendrée
par une droite 2parallèle
à la bi-normale de la courbe à torsion constante donnée et située dans le
plan rectifiant,
est telle que sonparamètre
de distribution a une valeurconstante
égale
au rayon detorsion,
et que laligne
de striction de cettesurface
réglée appartient
à ladéveloppable enveloppe
duplan
rectifiantde (O).
14. La valeur de la fonction V relative à la surface transformée est tou-
jours
déduite de la formulequi donne,
pour le cas où la droite ~ rencontre 0 z à distancefinie,
et, pour le cas
particulier
examiné en dernierlieu,
les
dérivées (I 03C1)’
etp’
étant prises parrapport
à .9.t5. Nous terminerons par l’étude du cas où le
rapport
des courburesde
(0)
est constant, cequi
revient à dire que cette courbe est une hélicetracée sur un
cylindre
arbitraire.D’après
cequi
a été dit au n°5,
leséquations
d’une droite Epeuvent
alors s’écrire
a = o,
6,
ydésignant
encore les cosinus directeurs deE,
u la distance G’ l%I dupoint M(x,
y,z)
de la droite aupoint
G’ où elle rencontre la droiteD’
qui
seconfond,
comme onsait,
avec lacaractéristique
duplan
rectifiant.Dans ce cas, la courbe
( G’ )
n’est autre évidemment que l’hélice( 0 )
dé-placée parallèlement
auxgénératrices
ducylindre qui
lacontient,
et toutesles droites ~ aboutissant au même
point
G’ de D’ sont les normales de(G’).
On a, pour les
projections
dudéplacement
d’unpoint quelconque
Mde
E,
puisque tangp
= E.Conséquemment,
le carré de l’élément linéaire de laP
surface
réglée engendrée par 03A3
a pour valeuren
posant
d’abordd’où l’on
déduit,
comme dans le casgénéral,
et ensuite
La
première équation (20)
est celle de laligne
de striction. On voit deplus
quedé telle sorte que ce
rapport
est constant( ~ ).
La courbe
( G’)
étantidentique
à( O ),
il est clair que la surface décritepar E
n’est pas un.e surface de M.Bertrand,
à moinsque E
ne soitparallèle
à
Oy, puisque, excepté
dans ce dernier cas, cette droite est distincte de la normaleprincipale
de(G’).
16. La surface
réglée,
dont il estquestion ci-dessus,
estapplicable
surune surface
réglée
de M. Bertrand dont l’une desasymptotiques
normalesaux
génératrices rectilignes
estrejetée
àl’infini,
la secondeasymptotique conjuguée
de lapremière
étant une nouvellehélice,
telle quel’angle ~.’
souslequel
sestangentes coupent
lesgénératrices
ducylindre qui
la contient soit défini par la relationla torsion de cette transformée de
(G’)
étant la même que celle de(G’)
oude
( 0 )
auxpoints correspondants, lesquels
sont fournis par les mêmes valeurs de s .C’est ce que l’on vérifie sans difficulté en
remarquant,
d’une part, que la valeur de dS2peut
être mise sous la formeet, d’autre
part,
sous celle-ci( 1 ) Il est aisé de démontrer que, pour une position donnée de la figure mobile, les points
centraux de toutes les droites E aboutissant en un même point G’ de D’ appartiennent à une
circonférence.
F.23
qui
convient à la surfaceréglée engendrée
par0 y,
ensupposant
que ~devienne
égal
àp’,
le rayon de torsion r conservant la même valeur que pour(0).
Dans le cas où
( 0 )
est unehélice,
la valeur de V relative à la surface de M. Bertrand transformée de cellequi
estengendrée
par une droite~,
savoir .
devient V = o,
puisque
lerapport u0 p
est constant.Le cône directeur de la surface transformée se réduit à un
plan,
cequi pouvait
êtreprévu,
attendu que cette surface transformée estengendrée
par les normales