M ATHÉMATIQUES ET SCIENCES HUMAINES
G. R IBEILL
Équilibre, équivalence, ordre et préordre à distance minimum d’un graphe complet
Mathématiques et sciences humaines, tome 43 (1973), p. 71-106
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1973__43__71_0>
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ÉQUILIBRE, ÉQUIVALENCE,
ORDRE ET PRÉORDRE
A DISTANCE MINIMUM D’UN GRAPHE COMPLET
par
G. RIBEILL1
RÉSUMÉ
Les
problèmes
que nous traitons ici sont enpartie familiers
aux lecteurs de la revue.L’apport original
consiste selon nous dans lefait
d’avoirrapproché
desproblèmes classiques (équilibre
d’ungraphe,
ordre à distanceminimum)
pour ensouligner
lesanalogies profondes
et, du coup,plonger
de manière
féconde
cesproblèmes
dans un ensembleplus large,
enparticulier
en posant leproblème
de
l’équivalence
et dupréordre
à distance minimum d’ungraphe complet.
Notreexposé
seprésente
donc comme le
développement
enparallèle
de quatreproblèmes
trèsapparentés.
Poursouligner
lesanalogies,
nous avonsparfois adopté
uneterminologie
commune relativement à certains concepts. Apartir
de conceptsrelatifs
à un sommet et depropriétés
localesdéfinies
sur les sommets, nous avonsainsi construit un
algorithme
pour résoudre leproblème
del’équilibre,
del’équivalence
et de l’ordreà distance minimum d’un
graphe complet,
le cas dupréordre
pouvant être résolu par unalgorithme
semblable mais
plus
lourd.Enfin,
pour terminer cette note, nous proposons une méthodeheuristique générale qui s’applique indifféremment
àn’importe lequel
des quatreproblèmes
traités.SUMMARY
The
problems
which we treat in this paper arepartly familiar
to the readerof
thisjournal.
Theoriginality of
the contribution consists,according
to us, in thefact
that we havebrought together
classical
problems (balance of
agraph, ordering
at minimaldistance)
in order to underline theirprofound analogies,
and at the same time, to immerse theproblems
in alarger framework
in afruitful
manner,particularly by posing
theproblem of equivalence
andpreordering
at minimaldistance
of
acomplete graph.
Ourexposition
ispresented, therefore,
as theparallel development of
1. SEMA (Metra International). Direction Scientifique.
four
veryclosely
relatedproblems.
In order tobring
out theanalogies,
we have at timesadopted
a common
terminology
with repect to certain concepts. Asidefrom
conceptsconcerning
a vertex andlocal
properties defined
on vertices, we have also constructed analgorithm
to solve theproblem of balance, equivalence
andof
theordering
at minimal distanceof
acomplete graph.
The caseof preordering
could be resolvedby
a similar but moreponderous algorithm. Finally,
to end thisnote, we propose a
general
heuristic method which can beapplied indifferently
to eachof
thefour
treatedproblems.
1. RAPPELS SUR LES PROBLÈMES ÉTUDIÉS
Vis-à-vis des quatres
problèmes
que nous nous proposons detraiter,
deux seuls sontclassiques :
l’unest
l’objet
de la théorie desgraphes équilibrés,
l’autre est leproblème
de l’ordre à distance minimum d’un tournoi. Ce sont ces deuxproblèmes qui, généralisés,
conduisent à l’étude des relationsd’équi-
valence et de
préordre
à distance minimum d’ungraphe complet
donné.La théorie des
graphes (dés) équilibrés [angl. (un)
balancedgraphs]
est relativement ancienne.Elle s’est
développée
àpartir
de la modélisation de ladynamique
des groupes en permettant une re-présentation schématique
des conflits. Lesprincipaux
auteursqui
ont élaboré cette théorie sont auxÉtats-Unis F.
Harary [7], [8], [9],
R. Abelson et M.Rosenberg [1]
et en France C. Flament[5], [6].
Un
graphe équilibré
définit sur l’ensemble X des sommets une ou deux classesd’équivalence disjointes.
Nous avonsgénéralisé (cf. [13])
le concept degraphe équilibré
à celui degraphe N-équilibré,
legraphe N.équilibré
pouvantreprésenter
l, 2, ..., N classesd’équivalence disjointes (1 N n)
., lesgraphes équilibrés
au sensprécédent
étant alors lesgraphes 2-équilibrés.
Nousn’étudions ici que les
graphes n-équilibrés, n
=!XL
Les
problèmes
relatifs auxgraphes
associés à une relation d’ordre total sontclassiques.
Citonscomme
principaux
auteurs Slater[15], Remage et Thompson [12], Barbut [2], Durand [4], Jacquet- Lagrèze [10]
et Bermond[3].
Par contre, les
problèmes analogues
relatifs aux relations depréordre
total n’ont pas à notreconnaissance été
déjà
abordés. Nousprésenterons quelques
résultats à leursujet,
résultatsqui apparais-
sent souvent comme une
synthèse
des résultats relatifs auxproblèmes,
d’une part des relationsd’équi- valence,
d’autre part des relations d’ordre.2. GRAPHES
ÉTUDIÉS
2.1.
Équüibre
etéquivalence,
Les
graphes
considérés ici sont desgraphes
G =(X, U) complets,
non-orientésoù,
àchaque
arête,est associée une variable bivalente dont les valeurs seront notées
+
et -(resp.
arêtespositives
ounégatives).
Onappellera graphes algébriques complets (G.A.C.)
de telsgraphes. n
=XI désignera
la cardinalité de l’ensemble
X, m - IUI
celle de l’ensemble U. L’ensemble U sedécomposant
enarêtes
positives
formant le sous-ensembleP,
en arêtesnégatives
formant le sous-ensembleN,
onnotera de tels
graphes
A =(X ; P, N).
Un G.A.C.quelconque
à n sommets sera notéAn.
A de tels
graphes,
on peut associer deux relations ditesantagonistes,
l’unepositive
19f, l’autre né-gative
01, telles que, si l’une estvérifiée,
l’autre ne peut l’être et, si l’une n’est pasvérifiée,
l’autre l’est.Alors,
notant(x, y)
l’arête reliant les sommets x et y :2.2. Ordre total
Les
graphes
étudiés sont des1-graphes complets
etantisymétriques appelés
tournoisT,
T -(X,
U).Dans un tournoi, ou
(x, y) E
U ou(y, x)
E U. Onappelle demi-degré
extérieur ou score(cas
d’untournoi)
d’un sommet x le nombre d’arcs(x, y)
dugraphe G,
d’extrémité initiale x, soitd+(x).
Ledemi-degré
intérieur de x sera le nombre d’arcs(y, x)
d’extrémité terminale x, soitd-(x).
Un tournoiquelconque
à n sommets sera notéTn.
2.3. Préordre total
Les
graphes
étudiés sont desgraphes orientés, complets
tels quePar
analogie
avecl’appellation précédente
destournois,
nousappelerons
de telsgraphes
matchs M.3.
ÉQUILIBRE, ÉQUIVALENCE,
ORDRE ET PRÉORDRE3.1.
Graphes 2-équilibrés
Un G.A.C. est
2-équilibré
ouéquilibré
au sensclassique 1
siest une relation
d’équivalence.
Enparticulier (x, y) E
P et(y, z)
E P =>(x, z)
E P.- 9° est une relation
symétrique
anti-transitive.Il découle de la définition de e~ et 9° que :
Les
graphes équilibrés
ne sont autres que desbipartitions
de X enXl
UX2 (éventuellement Xi
ouX2 ~ 0),
telles que :Autrement
dit,
les sommets dugraphe
A =(X ;
P,N)
peuvent êtrepartitionnés
en deux classesXi
etX2,
toutes les arêtes intraclasses étantpositives,
toutes les arêtes interclasses étantnégatives.
1. Parlant par la suite de graphes équilibrés, il s’agira toujours de graphes 2.équilibrés. Nous conservons donc
l’appellation classique.
Figure
1A un
graphe équilibré,
on peut alors associer une ou deux classesd’équivalence.
Signalons quelques-unes
de leurspropriétés
immédiates(voir
C. Flament[5]).
On aéquivalence
entre :
(i) An
est ungraphe algébrique équilibré.
(ii) Appelant signe
d’uncycle
leproduit algébrique
dessignes
des arêtes composant cecycle,
tousles
cycles
de An sontpositifs.
(iii)
Tous lestriplets (3-cycles)
sontpositifs.
Autrementdit,
An ne contient aucuntriplet
tels que :Figure
2Ces
triplets
seront ditsnon-admissibles,
tous les autres étant admissibles.3.2.
Graphes n-équilibrés
Un G.A.C. est
n-équilibré
si :- 19f est une relation
d’équivalence
- W est
quelconque
dupoint
de vue de la transitivité :On a
toujours cependant
nécessairement :Les
graphes n-équilibrés
ne sont autres que desmultipartitions
de X en classesX1, X2,
...,X k,
1
~ k - i-t,
telles que :A un
graphe n-équilibré,
on peut associer une relationd’équivalence
définissant k classesd’équivalence.
Une
propriété
desgraphes n-équilibrés
est immédiate : si 1"onappelle triplets
non.admissibles les3-cycles
formés de deux arêtespositives
et d’une arêtenégative,
il est nécessaire et suffisant pourqu’un graphe
soitn-équilibré qu’il
nepossède
aucuntriplet non-admissible,
soit :Figure
33.3. Tournois
transitifs
Un tournoi est
transitif
si :Les tournois transitifs définissent sur X un ordre total.
On peut résumer avec Bermond
[3]
leurspropriétés.
Si on suppose les sommets deTn rangés
par scores non-croissants
On a
équivalence
entre :(i) Tn
est un tournoi transitif.(ii)
(iii)
La suite des scoresd+(xl),
...,d+(xn)
est n -- 1, n - 2, ..., 1, 0.(iv) Tn
ne contient pas de circuits.(~) Tn
ne contient pas de3-circuits,
soit :Figure
4Les
triplets
non-admissibles se réduisent donc ici aux 3-circuits.3.4. Matchs
transitifs
Un match est
transitif
si :Les matchs transitifs définissent sur X un
préordre
total.On a
équivalence
entre :(i) Mn
est un match transitif.(ii) (Xi, Xj)
E U @ 1j.
(iii) Mn
ne contient pas detriplets
tels que :Figure
5Ces
triplets
seront ditstriplets
non-admissibles.- Dans un match
transitif,
les ensembles des arcs à double sens définissent des classesd’équivalence, composées
de sommets àégalité.
Si l’onappelle C1, C2~
...,Ck (1 fi k n)
cesclasses,
tout sous-graphe
formé de k sommets appartenantrespectivement
à chacune des classes est un tournoi transitif.- Dans un match
transitif,
si l’on transforme l’ensemble des arcs à double sens en arêtespositives,
l’ensemble des arcs à sens
unique
en arêtesnégatives,
legraphe algébrique complet
obtenu est n-équilibré.
4. MESURE DU
DÉSÉQUILIBRE
OU DE LA NON-TRANSITIVITÉPour mesurer à propos de
graphes quelconques
l’écart àl’équilibre
ou à la transitivité, deux types demesures ont été
proposées,
l’un basé sur le dénombrement destriplets non-admissibles,
l’autre dis-tance minimale entre le
graphe quelconque
et lesgraphes possédant
lapropriété d’équili’bre
ou detransitivité selon les cas. Nous les
appellerons respectivement
indices etdegrés.
4.1. Indices de
déséquilibre
et de non-transitivitéQuels
que soient lesgraphes
étudiés(G.A.C.,
tournois oumatchs), appelons C3(G)
le nombre detriplets
non-admissibles contenus dans legraphe
G à n sommets. La valeur normalisée de l’indicesera :
On définit ainsi :
- un indice de
déséquilibre (ou
de2-déséquilibre)
à propos des G.A.C.2-équilibrés
ou non,déjà
défini par
Harary ([7], [9]) ;
- un indice de
mdéséquilibre
à propos des G.A.C.n-équilibrés
ou non ;- un indice de non-transitivité à propos des tournois transitifs ou non,
déjà
défini parKendall, Babington
et Smith[11] ;
- un indice de non-transitivité à propos des matchs transitifs ou non.
En
effet,
dans ungraphe An
=(X ; P, N)
tel que P =0,
tous lestriplets
sont à 3 arêtes né-gatives,
donc non-admissibles.- G.A.C.
non-n-équilibrés
Soit
d+(xi)
le nombre d’arêtespositives
d’extrémité xi,T+(An)
le nombre de3-cycles
aux arêtespositives
deA~,.
Le nombre de
triplets
non-admissibles d’ungraphe A~
est alors :Or il est
possible
de construire desgraphes As
tels que soitmaximum, T+(An)
étant nul.Ces
graphes
sont tels que :- pour n
pair
- pour n
impair
Arêtes
positives
seulementreprésentées.
Figure
6L’addition d’une
quelconque
arêtepositive
entraîne une variation dealors
qu’elle
fait augmenterAutrement dit ne peut que diminuer
puis que ;
1De la structure
particulière
de cesgraphes,
on déduit aisément :- Tournois
non-transitifs
On a
(cf.
Bermond[3])
On déduit
Pour n
impair, (tournois réguliers)
Pour n
pair,
Figure
7- Matchs
non-transitifs
Rappelons
les 3 types detriplets
no~n-admissibles :Figure
8On remarque que, pour tout
triplet
du type(1),
l’addition d’un arcquelconque
conserve lanon-admissibilité du
triplet qui
devient du type(2),
en ne pouvantqu’accroître
le nombre detriplets
non-admissibles
adjacents
si ceux-ci ne sont pas du type(3).
Même chose pour lestriplets
du type(2)
transformées en
triplets
du type(3).
Ainsi arrive-t-on à construire tout d’abord le nombre maximum detriplets
non-admissibles du type(3).
Cette constructionéquivaut
à celle élaborée à propos de l’in- dice maximum den-déséquili~bre,
par substitution aux arcsuniques
entre sommets d’arêtesnégatives,
aux arcs doubles d’arêtes
positives.
D’où lesconfigurations
d’arcs doubles suivantes si npair
et sin
impair.
iigure
9A l’intérieur de
chaque sous-graphe
de dimensionk,
on peut montrerqu’il
ne peut y avoirentre
couples
de sommets que des arcsuniques,
les arcs doubles entraînanttoujours
une réductiondes 3-circuits. On maximisera donc le nombre de 3-circuits en recourant aux
configurations parti-
culières obtenues à propos des tournois, c’est-à-dire les tournois
réguliers
si kimpair, quasi-réguliers
si k
pair.
Le dénombrement de
triplets
non-admissibles est alorssimple,
àpartir
des formules calculéesprécédemment
donnant maxC3(An)
et max& -
4.2.
Degrés
dedéséquilibre
et de non-transitivité- Cas des G.A.C. et des tournois :
Pour ces
graphes,
il n’existe que deuxpossibilités
pour l’arête ou l’arc(x, y), signe positif
ounégatif
pour les
G.A.C.,
arc(x, y)
ou arc(y, x)
pour les tournois. Unchangement
de nature des arêtes ou desarcs est donc non
ambigu.
On
appelle degré
de2-déséquilibre (resp.
den-déséquilibre)
d’un G.A.C. le nombre minimum dechangements
designe
des arêtes nécessaires pour obtenir un G.A.C.2-équilibré (resp. n.équilib,ré) .
De
même,
ledegré
de non-transitivité d’un tournoi sera le nombre minimum d’arcs à inverser pour obtenir un tournoi transitif.Soit
G
=(X, U)
appartenant à la famillegn
desgraphes
à n sommetsreprésentant
unerelation telle que
l’équilibre, l’équivalence
ou Perdre total. Ledegré
d’ungraphe
G =(X, U)
à nsommets, vis-à-vis d’une de ces
relations,
sera donc :Cette mesure
qui
est une distance estclassique
en matière de2-équilibre (cf.
Abelson etRosenberg [1])
et d’ordre total(cf.
Slater[15]).
~ Cas des niatchs :
Entre deux sommets, on peut avoir 3 types de
liaisons,
deuxdissymétriques,
unesymétrique
forméede deux arcs. On peut
adopter
alors unepremière
distance entre deux matchs de la formeM’n)
=U
AU’)
conduisant au tableau élémentaire suivant,exprimant d(u, u’),
distance entrearcs
analogues.
Figure
10M étant défini comme appartenant à la f amille des matchs transitifs de n sommets.
Mais on peut évaluer aussi la non-transitivité au moyen du nombre minimum de
changements
de nature des liaisons
qu’il
fautopérer
pour obtenir un match transitif. Cequi
revient à considérer la distance entre deux arcsopposés joignant
les mêmes sommets commeégale
à 1.D’où le
degré ô’(M) ,
différent de8(M) ,
calculé àpartir
de la distanced’(Mn, W.) - I V
0V’ I
où les liaisons
symétriques
ne sontplus
considérées alors comme formées de deux arcs inversés.5. PROPRIÉTÉS LOCALES
C’est
Harary [8] qui
a défini à propos des G.A.C. la notiond’équilibre
local en un sommet, un G.A.C.An étant localement
2-ëquilibré
en un sommet a si et seulement si tous les3-cycles.
passant par a sontpositifs.
Alors que ce conceptd’équilibre
local est peu fécond à propos du2-équilibre puisque l’équi.
libre local en un sommet
signifie
du même coupl’équilibre
dugraphe, propriété remarquable
desgraphes 2-équilibrés, il
va s’avérer avoir uneportée
très intéressante là propos del’équivalence,
del’ordre et du
préordre.
Des relations intéressantes relient en effet de tellespropriétés
valables locale-ment aux
propriétés globales
d’ungraphe complet :
c’est la voie d’une séried’algorithmes
trèsanalogues,
basés sur une succession deproblèmes
locaux pour résoudre unproblème global.
Pour
chaque
type de relation 6* étudié(équilibrer, équivalence,
ordre etpréordre),
on a définiun type d’admissibilité des
triplets
que l’onqualifiera
de f91I-admissibüité.Un
graphe
G sera dit localementf91I-régulier
en a si G ne contient pas detriplets
non-f91I-ad- missibles contenant a. Ungraphe
sera dit6*-régulier
s’il està*-régulier
en chacun de ses sommets.5.1.
2-équilibre
local en un sommet d’un G.A.C.S’il y a
équilibre
local en a, on en déduit aisément ladécomposition
dugraphe
An =(X ; P, N)
en deux
sous-graphes (Xi ; Pl)
et(X. ; P2) appelés
clans(graphes complets
à seules arêtesposi- tives) :
Figure
11Une
propriété remarquable
identifiel’équilibre
local en un sommet avecl’équilibre
dugraphe :
Pour
qu’un
G.A.C. soit2-équilibré,
il faut et il suffitqu’il
soit localementéquilibré
en unsommet a.
En
effet,
notants(xyz)
lesigne
dutriplet
xyz, on montre facilement que :Si tout
triplet
passant par a estpositif,
on déduits(bcd)
_+.
5.2.
n-équilibre
local en un sommet d’un G.A.C.Un
graphe
An sera localementn-équilibré
en a si touttriplet
contenant a est admissible.On déduit de ceci, relativement à un sommet a, une
décomposition
dugraphe
An =(X ; P, N)
de la sorte : 1
~
Figure
12où l’ensemble X des sommets se
décompose
en clan associé à a,C(a)
et anti-clanC(a),
avecC(a)
UC(a) =
X.Un
graphe (X ; P, N)
sera dit localementn-équilibré
en bpartiellement
sur X - Alorsque
tout
triplet
défini sur l’ensemle X - A et contenant b est admissible.On peut alors donner
quelques propriétés
dont nous ne donnerons pas ici les démonstrations trèssimples.
Propriété
1 : Si ungraphe
est localementn-équilibré
en a, alors il est localementn-équilibré
pour tout sommet x appartenant au clanC(a).
Propriété
2 : Si ungraphe
est localementn-équilibré
en a, localementn-équili-bré
en b sur X -C(a),
alors le
graphe
est localementn-équilibré
en b.D’où :
Propriété
2 bis : Si ungraphe
estlocalement
n-équilibré
en a sur Xlocalement
n-équilibré
en b sur X -C(a)
localement
n-équilibré
en c sur X -C(a)
-C(b)
localement
n-équilibré
en 1 suralors il est localement
n-équilibré
en a,b,
c, ..., 1 1.Semblablement,
à la mesure dudéséquilibre global,
on peut chercher des indicateurs de dé-séquilibre
local :Indice local de
n-déséquilibre
désigne
le nombre detriplets
non-admissibles passant par a.Calcul de max
C3(a) : An
Tous les
triplets
contenant a peuvent être choisis non-admissibles. Il suffit d’exhiber la confi-guration
suivante,généralisable
à toutAn.
Figure
13Donc
Degré
den-déséquilibre
localb(a)
sera défini comme le nombre minimum d’arêtes de An dont il fautchanger
lesigne
pour obtenirun
graphe
localementn-équilibré
en a.ensemble
(équilibrage
local en a.5.3. Transitivité locale en un sommet tournoi
Un tournoi Tn sera localement
transitif
en a si Tn ne contient pas de 3-circuits passant par a.On déduit de ceci, relativement à a, une
décomposition
deTn
de la sorte :Figure
14où X se
décompose
en a, ensemble antécédent de a,A(a),
et ensemble suivant de a,S(a),
aveca U
A(a)
US(a)
= X.Un tournoi
(X, U)
sera dit localementtransitif
en apartiellement
sur X - Alors~qu’il
n’existe pas de 3-cireuits définis sur X - A et passant par a.
On établit facilement la
propriété
suivante :Propriété
1 : Si un tournoi est localement transitif en a, localement transitif en b sur X - a, alors le tournoi est localement transitif en b.D’où :
Propriété
1 bis : Si un tournoi est :localement transitif en a sur X
alors il est localement transitif en a,
b,
c, ..., l.Indice local de non-transitivité
1
désigne
le nombre de 3-circuits passant par a.Calcul de max
C3(a) Tn
A
partir
de laconfiguration
suivante :Figure
15maximiser le nombre de 3-circuits passant par a revient à maximiser le nombre d’arêtes
qui
relientS(a)
àA(a),
avecIS(a)
UA(a) 1
= n - 1.Degré
local de non-transitivitéb(a)
sera défini comme le nombre minimum d’arcs deTn
dont il faut inverser l’orientation pour obtenir un tournoi localement transitif en a.5.4. Transitivité locale en un sommet match
Un match
M~,
sera localementtransitif
en a si Mn ne contien~t pas detriplets
non-admissiblescontenant ~a.
On déduit de
ceci,
relativement à a, unedécomposition
des matchsMn
de la sorteFigure
16où X se
décompose
en clan associé à a,C(a), composé
de a et de sommets àégalité,
en ensembleantécédent
A(a)
et ensemble suivantS(a)
avecC(a)
UA(a)
US(a)
= X.Un match
(X, U)
sera dit localementtransitif
en bpartiellement
sur X - Alorsqu’il
n’existepas de
triplets
non-admissibles définis sur X - A paissant par b.Des
propriétés
élémentaires découlent de ces concepts :Propriété
1 : Si un match est localement transitif en a, alors il est localement transitif pour tout sommet x appartenant au clanC(a).
Propriété
2 : Si un match est localement transitif en a, localement transitif en b sur X -C(a),
alorsil est localement transitif en b.
Propriété
2 bis : Si un match est :localement transitif en a sur X
localement transitif en b sur X -
C(a)
localement transitif en c sur X -
C(a)
-C(b)
localement transitif en 1 sur
alors il est localement transitif en a,
b,
c, ...,1.
Indice local de non-transitivité
) désigne
le nombre detriplets
non-admissibles passant par a.Calcul de max
C3(a)
MnTous les
triplets
passant par a peuvent être non-admissibles. Il suffit d’exhiber laconfigu-
ration suivante,
généralisable
à toutMn.
Degrés
locaux de non-transitivitéA
partir
des deux distances définies à propos des matchs(cf. 4.2),
on définit deuxdegrés
locauxb(a)
etÕ’(a).
6. LIENS ENTRE PROPRIÉTÉS LOCALES ET PROPRIÉTÉS GLOBALES
Un certain nombre de relations intéressantes permettent de lier des
propriétés
locales auxpropriétés globales.
Les démonstrations faciles ne seront pasexposées.
6.1.
2-équilibre
dans un G.A.C.2-équilibre
local en un sommet et2-équilibre global
sont despropriétés équivalentes.
6.2.
n-équilibre
dans un G.A.C.Propriété
1 : Toutgraphe n-équilibré
est localementn-équilibré
en chacun de ses sommets(évi- dent).
Propriété
2(réciproque) :
Si ungraphe
An est localementn-équilibré
en .K sommets x, y, ... formantpôles,
soient tels que les clans associésC(x), C(y),
... forment unepartition
deX,
alors An estn-équi-
libré
(évident).
Utilisant la
propriété
2 bis duparagraphe 5.2,
on en déduit :Propriété
3 : Pourqu’un graphe
An =(X ; P, N)
soit n-équilibré
il faut et il suffitqu’il
soit :localement
n-équilibré
en a sur Xlocalement
n-équilibré
en b sur X -C(a)
localement
n-équilibré
en k sur 1 les K sommets a,b,
..., k formantpôles.
Propriété
4 : Si l’anti-clan associé à un sommet a se réduit à 1 ou 2 sommets, legraphe
estglobalement équilibré.
6.3. Transitivité dans un tournoi
Propriété
1 : Tout tournoi transitif est localement transitif en chacun de ses sommets.Propriété
2 : Si un tournoiTn
est localement transitif en chacun de ses sommets,Tn
est transitif.Propriété
2 bis : Si un tournoiTn
est localement transitif en n - 2 sommets,Tn
est transitif.Propriété
3 : Pourqu’un
tournoiTn = (X, U)
soittransitif,
il faut et il suffitqu’il
soit :localement transitif en a sur X
globalement
transitif pour lesous-graphe S(a) globalement
transitif pour lesous-graphe A(a).
6.4. Transitivité dans un match
Propriété
1 : Tout match transitif est localement transitif en chacun de ses sommets.Propriété
2 : Si un match M~ est localement transitif en chacun de ses sommets,Mn
est transitif.Propriété
3 : Pourqu’un
matchMn = (X, U)
soittransitif,
il faut et il suffitqu’il
soit : 1localement transitif en a sur X
globalement
transitif pour lesous-graphe S(a) globalement
transitif pour lesous-graphe A(a).
Propriété
4 : Pourqu’un
matchMn
=(X, U)
soittransitif,
il faut et il suffitqu’il
soit :loca’lement transitif en a sur X
les K sommets a,
b,
..., k formantpôles
7. ALGORITHMES DE CONSTRUCTION DE GRAPHES LOCALEMENT ~-RÉGULIERS EN UN SOMMET
A propos d’un
graphe G,
on peut se poser unepremière
série deproblèmes :
1)
trouver le(ou les)
ensembles dee-régularisation
de G au sommet a, soit les ensemblesEi(a)
d’arêtes ou d’arcs dont la transformation rend le
graphe @-régulier
en a ;2) trouver le
degré
local en a pour la relation @, soitb(a) ;
3)
trouver les ensembles minimaux de@-régularisation
en a, soit ceux pourlesquels :
7.1. e - relation
d’équilibre ; Algorithme
de2-équilibrage
local(ou global) optimal
Par des considérations assez
simples
de naturecombinatoire,
Flament[5]
a mis aupoint
unalgo-
rithme permettant de résoudre les trois
problèmes ci-dessus,
relatifs au2-équilibre.
Nous ne ferons ici que
rappeler
les résultats del’auteur,
l’ensemble de la démarche étantrepris
en détail à propos du
n-équilibrage
local.Théorème 1
Soit,
dans l’ensembleV(a)
des arêtes passant par a, un sous-ensembleV’(a), X’(a)
étant l’ensembledes sommets de X reliés à a par des arêtes de
V’(a) X’(a)
_ ~x1
x EX, (a, x)
EV’(a) }.
Construisons l’ensemble
V’(a)
d’arêtes ne contenant pas a en faisant(x, y)
Ev’(a)
si :Alors _
~V’(a)
UV’(a) ~
est un ensembled’équilibrage
local de a.T héorème 2
Soit
K(a),
le nombre detriplets
non-admissibles contenant ale nombre de
triplets
contenant(a, b), n’ayant
aucune arêtepositive
d~(b),
le nombre detriplets
contenant(a, b)
ayant deux arêtespositives.
Si on modifie les arêtes passant par a formant l’ensemble
V’(a) ~
on a :L’algorithme
de Flament repose surl’exploration systématique
des ensemblesV’(a)
par dimen- sion croissante. Nous nedéveloppons
pasplus
la démarchepuisqu’elle
serareprise
dans sesgrandes lignes
à propos dun-équilibre.
7.2. !9f = relation
d’équivalence ; Algorithme
den-équilibrage
localoptimal
Le théorème suivant nous donne un moyen
simple
de trouver les ensembles d’arêtesd’équilibrage
local en a de manière
systématique.
Théorème 1 :
Soit,
dans l’ensembleV(a)
des arêtes passant par a, un sous-ensembleV’(a), X’(a)
étantl’ensemble des sommets de X reliés à a par des arêtes de
V’(a)
Construisons Fensemble
V’(a)
d’arêtes ne contenant pas a en faisant(x, y)
EV’(a)
si :.1 1 . ,, , , , , , , , .
e~t
facultativement (3
est un ensemble
d’équilibrage
local de a.En examinant de manière
systématique
l’ensemble desparties
deV(a),
on construira ainsi la famille des ensemblesd’équilibrage
local de a.Dans la recherche d’ensembles de dimension minimum, on
supprimera
le cas(3).
Démonstration :
En
effet,
ayantchangé
ou non lesigne
de(a, x)
selon son appartenance ou non àV’(a),
on aet
déjà
dans letriplet
axy,p’(a, x)
+p’(a, y)
arêtespositives.
Pour que letriplet
axy soitéquilibré,
il faut alors que
p*(x, y) + p’(la, x) + p’(a, y)
= 0, 1 ou 3,p*(x, y)
étant la valeur de paprès
ou nonchangement
designe
de(x, y).
alors indifféremment on peut
changer
ou non lesigne
de(x, y),
D’où le théorème 1.
Cherchons maintenant à calculer le
degré
dedéséquilibre
localô(a)
en un sommet a.Rappelons
que, par
définitions,
c’estô(a)
= min}.
On va chercher alors àcalculer IEi(a) 1 correspondant
à un
X’~(a)
donné[ou
de manièreéquivalente
à unAdoptons
laterminologie
suivante. Soit :K(a)
le nombre detriplets
non-admissibles contenant ado(b)
le nombre detriplets
contenantab,
ayant zéro arêtepositive dj(b)
le nombre detriplets
contentanta’b~
ayant une arêtepositive d2(b)
le nombre detriplets
contenantab,
ayant deux arêtespositives d3(b)
le nombre detriplets
contenantab,
ayant trois arêtespositives
de
signes opposés
1 de
signes opposés
de même
signe
tous ces ti et t nuls
lorsque
différents de 1.Rappelions
queIX’(a) 1
est la dimension deX’(a),
ensemble des arêtes passant par a que l’onchange
designe
pour réaliserl’équilibre
local.Théorème 2 :
Si,
avant modification des arêtes deV’(a),
il y aK(a) triplets
non-admissibles paissant par a, on a :Démonstration
-
Supposons
d’abord que seule l’arête(a, b)
soitchangée
designe.
Cherchons le nombre detriplets qui changent
de nature.Si
s(a, b)
-+
1 :e tout
triplet abx, non-admissible,
devientadmissible,
à une arêtepositive.
Leur nombre est :e tout
triplet abx,
admissible à trois arêtespositives,
devient non-admissible à deux arêtespositives.
Leur nombre est
e tout
triplet abx,
admissible à une arêtepositive,
devientdéséquilibré.
Leur nombre est :e tout
triplet abx, non-admissible,
devientadmissible,
à 3 arêtespositives.
Leur nombre est :Le nombre total de
changements
est donc :-
Supposons
maintenant queplusieurs
arêtes soientchangées
designe.
Dans certainstriplets
abctels que ab et ac
appartiennent
àV’(a) ~
lechangement
designe
de deux arêtes provoque deschange-
ments de nature ou non des
triplets
selon les divers types detriplets possibles :
le
triplet
abc devient non admissible.Ces
triplets
sont en nombrequ’il
fautajouter
àl’expression (1).
le
changement
designe
des arêtes seules(a, b)
ou(a, c)
rend letriplet non-admissible,
alors que lechangement
simultané annule ledéséquilibre
en faisant de abc untriplet
à 3 arêtespositives,.
Dansle comptage du nombre de
changement
de nature destriplets,
il faut donc retrancher àl’expression (1),
2 fois le nombre de telstriplets,
soit :3)
Sis(a, b)
_ -1,s(a, c)
_+
1,s(b, c)
_ -1 ou sis(a, b)
_+
1,s(a, c)
_ - 1,s(b, c)
= - 1le
changement
d’une arêteunique (a, b)
dans lepremier
cas,(a, c)
dans le second cas, rend letriplet non-admissible ;
celui de deux arêtes, admissible à une arêtepositive.
Il faut retrancher une fois le nombre de tels
triplets,
soit :les deux
changements possibles
d’une arêteunique (a, b)
ou(a, c)
rendent cestriplets admissibles ;
le
changement
simultané de(a, b)
et(a, c)
rend non-admissibles à nouveau cestriplets.
Il faut retrancher deux fois le nombre de tels
triplets,
soit :5)
Sis(a, b)
=s(a,
c) =s(b, c)
_+
1 les deuxchangements possibles
d’une arêteunique (a, b)
ou
(a, c) déséquilibrent
letriplet
alors que lechangement
simultané le rend admissible à une arêtepositive.
Il faut retrancher deux fois le nombre de tels
triplets,
soit :6) Enfin,
dernier caspossible,
sis(b, c)
- - 1,s(a, b)
=s(a, c)
_+
1, les deuxchangements possibles
d’une arêteunique (a, b)
ou(a, c) équilibrent
letriplet
alors que lechangement
simultanéa le même effet.
Il faut donc retrancher une fois le nombre de tels