• Aucun résultat trouvé

LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DU DIAMANT ÉTAT ACTUEL DE LA QUESTION

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DU DIAMANT ÉTAT ACTUEL DE LA QUESTION"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

246 LA HOUILLE BLANCHE

plus de courant de charge. Il n'y a plus d'oscillations d'éner- gie, plus de résonances d'harmoniques, plus d'oscillations

de période propre, plus de surtensions.

Seule, pourrait être à craindre u n e surtension consécutive à la rupture brusque d ' u n courant de court-circuit ; mais nous avons vu que cette surtension n'était pas proportion- nelle à la tension de service. Elle sera donc moins à craindre encore à ces tensions élevées, puisque le coefficient de sé- curité du câble sera plus élevé.

Enfin, en cas de rupture accidentelle de l'un des deux câbles, on peut, avec le courant continu, assurer le retour par la terre, pendant les quelques heures nécessaires à la réparation.

A i 5 o ooo volls continu, par exemple, nous pourrons transmettre u n e puissance de 5 o ooo kw. par deux câbles de 3oo m m2 chacun qui paraissent réalisables.

Le coût tolal pourrait être, pour le câ-

ble, d'environ Fr. 6 0 0 0 0 0 0 Le coût, total serait pour la tranchée et

la pose de Fr. 6 0 0 0 0 0

Soir AU TOTAL Fr. 6 600 000

au lieu de six millions, chiffre auquel nous arrivions pour la ligne aérienne à 6 0 0 0 0 volts. Ces deux chiffres sont donc du m ê m e ordre.

L'absence de tous frais d'entretien et la très longue durée d'amortissement admissible pour la ligne souterraine, enfin la sécurité presque absolue rétablissant l'équilibre complet entre les deux solutions.

On peut donc dire, el ce sera noire conclusion, que l'em- ploi du courant continu paraît être, actuellement, au strict point de vue de la canalisation, la solution d u long trans- port à haute tension.

Il faut considérer, par contre, la question des machines qui est beaucoup plus délicate. D'éminenls ingénieurs et de puissantes Sociétés s'occupent en ce m o m e n t de résoudre celte difficulté.

Enfin, tout dernièrement, u n de nos collègues les plus connus a réalisé un élévateur cle tension en courant continu dont il est permis d'espérer voir sortir quelque jour la solu- tion définitive du problème, et ce jour-là, les membres de la Société pour la protection des sites salueront, avec une joie légitime, la disparition des derniers pylônes.

LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DU DIAMANT

ÉTAT ACTUEL DE LA QUESTION

L'emploi du four électrique dans les industries chimiques et métallurgiques présente deux avantages importants : l'oblenlion de lempéralures très élevées avec un. grand ren- dement et la facilité de production de ces hautes tempéra- tures par l'utilisation des forces hydro-électriques. Aussi, n'est-il pas surprenant que dès l'invention de ce merveil- leux appareil, on ait cherché de tous côtés à l'utiliser pour réaliser la synthèse du corps le plus infusible que l'on con- naisse : le carbone sous sa forme transparente et cristal- lisée qui est le diamant

Un grand nombre de gemmes ont déjà été obtenues arti-

C1) Il n'est p a s s a n s intérêt d e r a p p e l e r ici q u e c'est en c h e r c h a n t â faire cristalliser le charbon et à r é a l i s e r ainsi la s y n t h è s e d u d i a m a n t qu'Acheson a o b t e n u la s u b s t a n c e artificielle la. p l u s d u r e a c t u e l l e m e n t connue : le Carborundum. Ce p u i s s a n t abrasif e s t préparé a u j o u r d ' h u i d'une façon c o u r a n t e et p a r g r a n d e s q u a n t i t é s au four é l e c t r i q u e .

lîciellement avec tous les caractères qu'elles présentent dans la nature. Il faut citer en particulier les pierres alumineuses (corindon, rubis, saphir), l'émeraude, le zircon, le spinelle.

La difficulté de préparation d u d i a m a n t tient à deux cau- ses principales : au peu de données que nous possédons sur l'origine minérale d e cet élément et à son point de fusion encore inconnu. Le carbone passe en effet de l'état solide à l'état gazeux sans palier de fusion apparent et ne peut ainsi exister pratiquement et visiblement à l'état liquide.

P a r m i les nombreux essais effectués depuis le début du XIXe siècle en vue d'obtenir artificiellement le diamant, il faut citer ceux de Silliman ( i 8 a 3 ) , Cagniard de Latour et Gannal ( i 8 a 3 ) , Desprez (i85o), Lionnet ( 1 8 6 6 ) , Saix et Beghin (1880), Brachet (1880), James Mactear (1880), Hannay (1880), Marsden (i8"85), Friedel et Berthelot (1886), Moissan ( i 8 g 3 ) , Majorana (1894), Bossel (1896), Friedlander ( 1 8 9 8 ) , Rousseau ( 1 9 0 1 ) , B u r t o n ( 1 9 0 6 ) , La Bosa (190g), De Boismenu ( 1 9 1 0 ) , Von Bolton ( 1 9 1 2 ) .

Parmi tous ces noms, il nous suffit de retenir ceux de Marsden, Moissan, Majorana, Rousseau, Von Bolton et De Boismenu, d o n t les résultats semblent seuls indiscutables au point de vue des propriétés des cristaux obtenus : ces dernières prouvent qu'on est bien en présence de diamant et n o n d ' u n e substance quelconque dure et transparente, lelle que le siliciure de carbone par exemple.

Parmi les expériences de synthèse d u diamant, il en est qui font jouer à la pression u n rôle essentiel alors que d'autres la font considérer comme accessoire cl même comme inutile.

Le procédé de Marsden, le premier q u i ait d o n n é véri- tablement du diamant, consiste à chauffer pendant dix heures environ, à u n e température élevée, u n mélange de charbon de sucre et d'argent. On laisse ensuite la masse se refroidir d'elle-même. En traitant, le lingot obtenu par différents produits, on peut isoler de la masse trois variétés de carbone, qui ont pris naissance simultanément : carbone amorphe, graphite et d i a m a n t .

Le procédé Moissan, qui est devenu presque classique, repose sur les faits suivants :

Lorsqu'on sature le fer de carbone à u n e température comprise entre 1 ioo° et 1 3oo° environ, on obtient, par le refroidissement de la masse, des résultats qui diffèrent sui-

vant la température à laquelle le méLal a été porté. Ainsi, vers 1 i 5 o ° , on n'obtient que d u graphite et d u carbone amorphe ; vers 3 o o o0, il se produit seulement du graphite parfaitement cristallisé. Entre ces deux extrêmes de tempé- rature, la fonte liquide se comporte donc comme une solu- tion capable de dissoudre de plus en plus cle carbone à me- sure que la température s'élève.

Mais, si on fait intervenir la pression, les conditions de l'a cristallisation changent totalement. Pour obtenir cette pression, on utilise l'augmentation de volume que subit la fonte lorsqu'on la refroidit brusquement. On sait eh effet que, de même que l'eau, la fonte liquide est plus dense que la fonte solide, c'est-à-dire qu'elle se dilate en se solidifiant.

Pour appliquer ces données à la préparation d u diamant, on opère ainsi qu'il suit :

On comprime fortement du charbon de sucre très pur clans u n petit cylindre de fer doux ayant environ 3 centi- mètres de hauteur el 1 centimètre de diamètre, puis on ferme ce dernier au moyen d'un bouchon à vis de même

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1913052

(2)

JUILLET L A H O U I L L E B L A N C H E 217

métal. On fait ensuite fondre au four électrique (fig. i) envi- ron 200 grammes de fer do'ux, et dans ce bain métallique on introduit rapidement le cylindre à charbon de sucre. Le creuset est aussitôt sorti du four et trempé brusquement dans un seau d'eau froide. Il y a évidemment production d'une grande quantité de vapeur, mais l'expérience n'offre aucun danger.

De cette façon, il se forme par refroidissement une cou- che de fer solide englobant une masse liquide qu'elle pro- tège du contact de l'air extérieur. Quand cette couche n'est plus qu'à la température du ro'uge sombre, on retire le tout de l'eau, et on laisse la masse se refroidir d'elle-même.

Pendant la durée de ce refroidissement, le mélange de char- bon a le temps de presser contre lui-même et de donner ainsi naissance au carbone cristallisé et transparent, ou diamant.

Pour isoler celui-ci, on attaque le culot métallique au moyen d'acide chlorhydriquë bouillant jusqu'à ce que tout te fer ait disparu. On

est alors en présence seulement de car- bone, mais sous trois états : graphite,char- bon de couleur mar- ron e t carbone dense On élimine le gra- phite e t le charbon marron à l'aide d'eau légale et de traite- ments alternés à l ' a c i d e sulfurique bouillant et à l'acide lluorhydrique. Après une dernière attaque par le chlorate de potassium, l ' a c i d e nitrique f u m a n t , l'acide fluorhydri - que b o u i l l a n t e1 l'acide sulfurique, on lave, puis finale ment on sèche.

En introduisant le résidu dans du bro-

moforme, on isole quelques fragments microscopiques plus denses que ce liquide qui, en outre, rayent le rubis et brû- lent dans l'oxygène à i ooo0.- Ces propriétés appartiennent seulement au d i a m a n t .

Examinés sous u n fort grossissement, les diamants obte- nus par Moissan ont des teintes variées ; ils représentent assez bien les deux principales variétés de d i a m a n t : le dia- mant, noir et le d i a m a n t transparent. Les diamants noirs ont un aspect grenu ou se présentent sous forme de pla- ques pointillées comme cela s'observe parfois dans les cris- taux naturels. Parfois ils sont en masses à. cassure con- choïdaîe et ont un aspect gras. Les diamants transparents ont aussi des aspects très variés. Ils possèdent souvent des stries parallèles et des impressions triangulaires ; leur den- sité moyenne est 3,5. Les plus gros diamants obtenus n'ont que o™75 de longueur.

ha production artificielle d u d i a m a n t au moyen de la fonte de fer permet d e se demander si les aciers industriels

ne seraient pas capables, eux aussi, d'engendrer ce même

produit. On sait en effet que les aciers durs sont générale- ment obtenus par le refroidissement sous pression du mé- tal fondu. Cette hypothèse a été vérifiée par à!. Rossel, pro- fesseur à l'Université de Berne, qui a effectivement isolé de certains aciers des cristaux ou des fragments de cristaux de diamant parfaitement transparents quoique toujours mi- croscopiques (fig. 2). D'une façon générale, on constate que la quantité de diamants obtenue est d'autant plus grande que la température de fabrication de l'acier est, plus élevée.

Examinés au microscope, ces diamants sont, parfois net- tement cristallisés en octaèdres, mais le plus souvent ils affectent la forme, de lamelles : ce dernier aspect est en rapport avec les 'traitements (laminage) qu'ils ont, s'ubis an sorti)- de la fabrication et qui les ont réduits à l'état, d e dé- bris plus ou moins irréguliers. Ils sont presque toujours cas- sants lorsqu'ils proviennent d'aciers travaillés. Les octaèdres se rencontrent seulement dans les aciers bruts, c'est-à-dire ni forgés ni laminés.

Le procédé de la Rosa est basé sur la grande quantité de chaleur fournie par certains arcs électri- ques (arcs musicaux) utilisés dansdes con-

ditions spéciales.

Dons celte expérien- ce, l'arc affecte la forme d'un éclateur à électrodes de char- bon verticales. Au charbon inférieur est fixé un creuset ré- fraclaire percé d'un trou et rempli de poudre fine de char- bon de sucre jusqu'à 3 ou !\ m m . au-des-

FIG. I . FOUR ELECTRIQUE A ARC, POUR EXPERIENCES A HAUTE TEMPÉRATURE

sus de l'électrode. Le cli arbo n supéricu r passe à travers une autre ouverture mé- nagée dans le cou- vercle du creuset.

Dès q u e l'arc musical passe entre la poudre du creuset et le charbon supérieur, un petit tourbillon de carbone in- candescent se forme entre les deux électrodes ; mais il se transformerait en graphite si l'on ne prenait pas la précau- tion de le ramener brusquement à une température suffi- samment basse. On arrive à ce résultat en substituant à l'arc musical une étincelle condensée très puissante. M. La Rosa a pu ainsi isoler de la masse de charbon soumise à l'expérience des particules cristallisées ayant un poids spé- cifique égal à celui d u diamant, qui rayent le rubis et ré- sistent à l'action continue des acides concentrés et bouil- lants les plus énergiques ; à l'analyse elles ne donnent, au- cune trace de silice. L'un des cristaux obtenus parait être une mâcle de deux tétraèdres à faces courbes, très fréquente dans les cristaux naturels ; ùn autre se compose d'un enche- vêtrement de cristaux plus ou moins tronqués mais où l'on distingue parfaitement, sous un fort grossissement, deux tétraèdres et deux petites pyramides à base carrée. Ces cris- taux sont très t r a n s p a r e n t s et possèdent une grande réfrin- gence.

(3)

2-18 LA HOUILLE BLANCHE

L ' e m p l o i des hydrocarbures gazeux a clé l e n l é par Rous- seau et, Von B o l Ion. Les expériences de Rousseau ont été effectuées à la pression ordinaire et à l'aide de l'acétylène.

Ce composé est, parmi les hydrocarbures, celui qui semble le plus apte à réaliser celte, synthèse par suite de sa polymé- risation facile qui engendre toute une série de carbures de plus en plus condensés. En faisant agir directement l'arc électrique à travers certains autres hydrocarbures (gaz

(••'éclairage saturé _ „ , de vapeurs de ben-

zine), on obtient également de bons résultats. M. Rous- seau est parvenu ainsi à préparer ries petits grains de diamant noir qui tombent faci- lement au fond de l'iodurc de méthy-

lène.

Ces recherches j) e r m e 11 e n t de supposer que le diamant peut très bien se former à la pression atmos- phérique, la con-

dition indispensable à sa production au moyen des hydro- carbures étant une très haute température,voisine sans doute de 3 ooo".

Les expériences récentes de Von Bolton semblent égale- ment démontrer que la pression ne joue pas, dans la prépa- ration du diamant, un rôle aussi important qu'on l'a sup- posé jusqu'à présent. Son procédé, qui date de 1 9 1 1 , re- pose sur la propriété que possède la vapeur de mercure de décomposer les hydrocarbures tels que le gaz d'éclairage, e n donnant d u

carbone amorphe el du diamant.

Les amalgames dé- composent égale- ment . l e s hydro- carbures. L'expé- rience est réalisée de la façon sui- vante :

Une éprouvelle de 'io centimètres

environ d e hau- teur et de 2 centi- mètres de diamè- tre contient 5o grammes d'amal- game de sodium à

1/1 %. Après avoir

enduit la partie supérieure de l'éprouvettc au moyen de sili- cate de sodium, on la saupoudre de poussière de diamant.

On maintient l'éprouvetle au bain-marie à 100° et on y fait circuler lentement un courant de gaz d'éclairage rendu h u - mide par un barbotage dans l'eau.

L'examen de la partie supérieure de l'éprouvetle, u n e fois l'expérience terminée, montre la formation de petites quan- tités de carbone noir. D'autre part, l'observation de la pous- sière initiale de diamant indique l'apparition de particules

d'un grand éclat. La couche de diamant, enlevée du tube, puis lavée successivement à l'eau bouillante, à l'acide iluo- rhydrique el à l'acide sulfurique, laisse voir au microscope des cristaux 1res nets de diamant qui se détachent parfaite- ment de la poussière sous-jaccnle. Ces cristaux disparaissent lorsqu'on les chauffe dans un courant d'oxygène.

D'après ces expériences, qui semblent être l'aurore de données nouvelles sur le problème de la « fabrication » du

diamant, celui-ci pourrait se pro- duire par la dé- composition d e s hydrocarbures, à condition toute - fois que des ger- mes cristallins ser.

vent de substance mère et de sup- port aux futurs diamants formés

aux dépens du car- bone isolé.

M. de Boismenu, qu'une l o n g u e pratique i n d u s - trielle avait fami-

F I G . 2. D I A M A N T S D E L ' A C I E R ( R O S S E L ) . G R O S S I S S E M E N T : 25 D I A M , E N V I R O N .

F I G . 3. S C O R I E C A R B U R É E C O N T E N A N T L E S D I A M A N T S .

liarisé avec le four électrique, a réalisé la synthèse du dia- m a n t par un procédé en .apparence assez simple et reposant sur l'éleetrolyse d u carbure de calcium.

La présence de cristaux microscopiques de diamant que Maumené avait décelée dans certains échantillons de carbure de calcium provenant de son usine de Savoie, suggéra à M. de Boismenu l'idée que la formation de ces cristaux pouvait être attribuée à des effets d'électrolyse. C'est dans ce sens cju'il orienta ses recherches.

Pensant que le carbone, qui n'a pas de palier de fusion apparent, d o i t cependant passer par la forme liquide pour pou-

voir cristalliser sous la forme de diamant, il admit que dans les car- bures métalliques fondus, le carbone à l'état de molé-

cule isolée existe sous la forme li- quide. En soumet- tant à l'éleetrolyse des bains de fu- sion fortement carbures, on doit donc pouvoir déterminer sa cristallisation.

E n . 1908, il entreprit une série d'expériences dont il a c o m m u n i q u é les résultats à l'Académie des Sciences dans deux mémoires en date du 2/1 avril et du 3o décembre ion?- L'opération est effectuée à l'aide d'un four électrique à cou- rant continu contenant u n bain de 6 à 8 kgs de carbure de

calcium maintenu liquide pendant plusieurs heures à l'aids d ' u n courant de 800 ampères sous 20 à a5 volts. Par l'action

P i n . l\. D I A M A N T O B T E N U P A R D E B O I S M E N U ( C R O S S . : l4 D I A M . ) .

(4)

JUILLET LA HOUILLE BLANCHE 2 1 9

je ce courant, il y a électrolyse du carbure : le calcium, appelé à la cathode, y brûle en produisant u n e flamme rose vif caractéristique, tandis que le carbone libéré, n e p o u v a n t s'oxyder au sein de l'atmosphère de calcium qui l'entoure, va cristalliser d a n s des sortes de géodes formées d a n s la scorie de décomposition d u c a r b u r e , à u n e certaine distance on arrière de la cathode.

Après l'opération, la masse de carbure refroidie et soli- difiée apparaît sous u n aspect i n d i q u a n t nettement cet effet de décomposition électrolytique. Dans toute la région né- salive, il se présente sous la forme d'une scorie légère, noire, niable, ne décomposant l'eau que d ' u n e façon insensible.

En s'éioignant d u foyer, cette scorie, qui se prolonge tout le long du c h a r b o n négatif, p r e n d u n e couleur plus claire et se transforme peu à p e u en u n e masse vitreuse, d'un gris bleuté, déchiquetée et dans laquelle on aperçoit distinc- tement des cristaux de d i a m a n t adhérents aux parois. Dans cette région, la cristallisation est tellement abondante' qu'en grattant légèrement avec la pointe d'un canif, on peut re- cueillir par centaines de très petits cristaux de d i a m a n t .

On constate q u ' i l existe u n rapport très, net e n t r e la gros-

seur des cristaux obtenus et la durée de l'opération. Dans les conditions où l'opérateur s'est placé, l'accroissement des cristaux semble se faire à la vitesse linéaire de deux dixiè- mes de millimètre à l'heure. Il est probable qu'en opérant avec plus de continuité pendant plusieurs j o u r s , on obtien- drait des d i a m a n t s de plusieurs carats.

Dans foutes les expériences réalisées par l'emploi de celle méthode, il n'y a jamais eu ni pression excessive ni refroi- dissement brusque. Le four a toujours fonctionné à l'air li- bre et s'est refroidi lentement une fois le courant s u p p r i m é .

Bien qu'obtenus au moyen de matières premières assez impures (chaux, charbon et carbure de calcium du com- merce), les d i a m a n t s préparés par De Boismenu sont en général très transparents ; ils se taillent cl se clivent c o m m e les d i a m a n t s naturels ; l'un d'eux a pu même être taillé on rose à 3a facettes par un diamantaire de Londres. Quant à leur constitution, leur analyse chimique et l'étude de leurs propriétés optiques, effectuées par MM. Maqucnne et La- croix, professeurs au Muséum, m o n t r e n t qu'ils possèdent tous les caractères du carbone p u r et cristallisé naturel,

c'est-à-dire du diamant. Jean ESUARB.

REVUE DES SOGIÉTÉS SAVANTES ET DES PUBLICATIONS TECHNIQUES

A C A D E M I E D E S S C I E N C E S

PHYSIQUE

Sur un nouveau mode de construction des lampes en quartz à vapeur de mercure. N o t e d e M . A . T I A N , s é a n c e d u 7 avril 1913.

L'un leur a eu l'occasion de signaler, à propos des phénomènes exercés p a r la l u m i è r e ultraviolette s u r l'eau, l'opposition qui existe entre les propriétés chimiques des rayons de très courte longueur d'onde ( X < I Q O O angstrôms) et celtes des autres radia- tions ultraviolettes, ces dernières se b o r n a n t souvent à détruire les combinaisons endothermiques- produites p a r les premières.

Cette différence d'action, d'ailleurs, a été récemment développée par M. D. Berthelot.

Il est donc nécessaire, quand on cherche à réaliser les effets chimiques des radiations extrêmes (ozonisa Uon de l'air, peroxy- dalion de l'eau, décomposition de l'acide chlorhydrique, etc.), d'utiliser une source de ces rayons d o n n a n t u n e proportion aussi faible que possible d e ceux doués des propriétés inverses. En pratique, à cause de sa puissance et de sa commodité, on emploie presque 1 ou jours la lampe on quartz à vapeur de m e r c u r e ; il faut alors la soumettre a u n bas régime électrique : l'émission totale des radiations ultraviolettes de cette source, croit en effet énormément avec la tension appliquée, tandis q u e ' l'énergie des rayons les plus réftangibles Q.<i<)oo) varie relativement beau- coup moins.

D'antre part, à cause de la petitesse des rendements photo- chimiques et du peu d'énergie des radiations de très faibles lon- gueurs d'onde, môme émises p a r l'arc au mercure, il importe,

pour obtenir des effets chimiques sensibles, de diminuer le plus possible hi dislance à la, source. L'enveloppe de quartz des lampes a vapeur de mercure fonctionnant à basse tension est à u n e tem- pérature peu élevée et. l'on en pourra sans danger approcher la Préparation, souvent m ê m e j u s q u ' a u contact. Cependant, p a r leur forme complexe, électrodes, ailettes ou ampoule de refroi-

Lissernent, les lampes en usage dans les laboratoires ne se prêtent Pas simplement à u n e immersion dans u n liquide ou u n gaz, su moins dans des conditions chimiques acceptables. Il paraît.

U 1e. utile de construire u n modèle destiné à supporter normale-

^ n l une basse tension, et d o n t la forme soit mieux appropriée.

La construction de pareilles lampes permet d'ailleurs une grande simplification : grâce à leur faible échauffemcnl, facile à diminuer encore p a r u n e réfrigération convenable, on n'a plus à craindre la rupture, par inégalité de dilata lion du raccord quartz-verre.

On peut alors, évitant toute introduction d'électrodes «à travers l'enveloppe de quartz, réunir celle-ci par un rodage, à u n e pièce de verre à laquelle sont, soudées les arrivées de courant.

L'auteur a construit quelques lampes dont la partie en quartz transparent a la forme d'un tube à essai. Un peu de mercure placé au fond sert de cathode ; le courant lui est amené par un (il de for protégé p a r u n petit tube de quartz opaque occupant l'axe de la lampe ; l'anode est un petit, cylindre de fer. Enfin, le support en cuivre m a i n t e n a n t la lampe p a r le liant, avant le rodage, sert eu m ê m e temps à la refroidir par conductibilité : elle ne, perd ainsi rien de sa forme dégagée.

Cet arc an mercure peut être alimenté par du courant alternatif : il faut, dans ce cas, mettre deux anodes constituées par des pa- lettes de fer séparées l'une de. .l'autre par une lame de mica, et souder u n e troisième entrée de courant au bouchon de verre.

La lampe ainsi construite fonctionne dans lotîtes les positions, depuis la verticale jusqu'à une, faible inclinaison sur l'horizontale.

D'une-construction simple et. peu coûteuse, elle paraît se prêter particulièrement bien aux recherches de laboratoire.

CHIMIE-PHYSIQUE

Sur la limite élastique des alliages. N o t e d e M . A . P o R T È v m , s é a n c e d u 14 a v r i l 1913.

Parmi les diverses conventions failes dans le b u t d'essayer de définir expérimentalement une limite élastique dans les métaux et alliages, u n e seule conduit à une méthode permotlant. de s'apercevoir si celle limite élastique a été dépassée ou non en un point de la surface d'une éprouve!te soumise à un effort ; les autres," n o t a m m e n t celles basées sur l'examen des courbes défor- mation-charge, s'adressent à l'ensemble du métal qu'on suppose, implicitement homogène et isotrope. Celle méthode est celle qui découle des travaux sur les déformations microscopiques des mé- taux, n o t a m m e n t ceux d'Ewing et liosenhain, Mïigge, Osmond, cts. ; elle est basée sur l'apparition, s u r la surface préalablement polie de l'échantillon des slip-bands dans les grains dès que la limite élastique'se trouve dépassée.

Références

Documents relatifs

[r]

Identifier la structure cristalline et la structure amorphe sur le document 1 de la première partie. En déduire le nom des minéraux représentés sur les photos 1 et 2. 2) Un

Vue en microscopie électronique à balayage du cristal photonique 2D, structure périodique façonnée dans du tungstène.. Yeng

C'est le plus petit volume de l'espace qui reproduit le réseau entier quand il est juxtaposé à

Les liaisons de Van der Waals et les liaisons hydrogène qui assurent la cohésion des cristaux covalents et moléculaires sont dues à des interactions entre atomes

Voronoï : à chaque élément p de S on associe la cellule de Voronoï constituée de tous les points de l'espace qui sont plus proches de p que de tout autre point de S... Un

Dans la texture pseudo-planaire, les molécules du cristal liquide ne sont pas parallèles entre elles partout comme elles le sont dans la texture homéotrope, ce qui fait

Avec ces progrès récents spectaculaires, la technologie des cristaux coulombiens atomiques et moléculaires a permis l’émergence d’un domaine scientifique situé à