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EFFETS DES ÉCLAIRCIES COMMERCIALES SUR LA FAUNE ET SES HABITATS : RÉSULTATS DU PROJET DU LAC HUGUETTE

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Direction des opérations régionales du Bas-Saint-Laurent Secteur de la faune

EFFETS DES ÉCLAIRCIES COMMERCIALES SUR LA FAUNE ET SES HABITATS : RÉSULTATS DU PROJET DU LAC HUGUETTE

Par

Jean Lamoureux1, Simon Morissette2 et Charles Maisonneuve1

1 Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs Direction des opérations régionales du Bas-Saint-Laurent – Secteur de la faune

2Regroupement régional des gestionnaires de zecs 01

Décembre 2013

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Référence à citer :

____________________________________________________________________________

LAMOUREUX, J., S. MORISSETTE ET C. MAISONNEUVE. 2013. Effets des éclaircies commerciales sur la faune et ses habitats : résultats du projet du lac Huguette. Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs et Regroupement régional des gestionnaires de zecs 01. 42 p.

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RÉSUMÉ

La plantation est une intervention sylvicole qui a été largement utilisée au Bas-Saint-Laurent pour remettre en production les parterres forestiers affectés par la dernière épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana). L’importance des massifs plantés a longtemps été décriée comme affectant la biodiversité. Ce rapport présente les résultats d’un suivi de variables fauniques et forestières réalisé sur une période de quatre ans dans un dispositif de plantations d’épinette noire et de peuplements naturels de 30 ans, dans la réserve faunique de Rimouski. À la lumière des résultats obtenus, nous concluons que les plantations présentent globalement une diversité forestière et faunique comparable à des peuplements naturels de même composition et du même âge. Cependant, la principale lacune se trouve au niveau des chicots et des débris ligneux de gros diamètres intéressants pour la faune qui sont complètement absents dans les plantations. Aux fins de biodiversité, il est recommandé de laisser des chicots lors de la deuxième éclaircie commerciale ou encore lors de la coupe du peuplement d’origine à la plantation pour offrir des habitats aux espèces utilisant les cavités. Dans l’ensemble, l’éclaircie commerciale a permis de maintenir des habitats convenables aux espèces d’oiseaux de forêts fermées ainsi que de forêts ouvertes. Nous estimons toutefois que le suivi de ce dispositif pour certains groupes d’espèces doit se poursuivre à intervalle régulier pour mesurer les variations d’abondance et de diversité à moyen et long terme ainsi que des changements dans les attributs d’habitat.

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TABLE DES MATIÈRES

Page

RÉSUMÉ... iii

1. INTRODUCTION ...1

2. TERRITOIRE D’ÉTUDE...3

3. MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES STATISTIQUES ...5

3.1 Caractéristiques dendrométriques ...5

3.2 Caractéristiques d’habitats...5

3.3 Densités d’oiseaux forestiers ...6

3.4 Inventaire du brout et fréquentation par l’orignal...6

3.5 Inventaire du lièvre d’Amérique, de la gélinotte huppée et du tétras du Canada...6

3.6 Inventaire de salamandres terrestres...6

3.7 Analyses statistiques...7

4. RÉSULTATS...8

4.1 Caractéristiques dendrométriques des peuplements avant et après traitement ...8

4.2 Caractéristiques d’habitats...9

4.3 Densités d’oiseaux forestiers ...13

4.4 Brout disponible et fréquentation par l’orignal...19

4.5 Densités du lièvre d’Amérique, de la gélinotte huppée et du tétras du Canada...20

4.6 Présence d’amphibiens...21

5. DISCUSSION...22

6. IMPLICATIONS POUR L’AMÉNAGEMENT ...26

7. CONCLUSION ...27

8. REMERCIEMENTS ...28

9. RÉFÉRENCES ...29

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LISTE DES TABLEAUX

Page Tableau 1. Variables dendrométriques et fauniques mesurées dans le dispositif du

lac Huguette. ... 5 Tableau 2. Caractéristiques dendrométriques des blocs expérimentaux, avant et

après traitement, des blocs témoins et des peuplements naturels du dispositif du lac Huguette. La moyenne et l’erreur type (e.t.) ont été

calculés par type de traitement et condition. ... 8 Tableau 3. Densité de chicots et volume de débris ligneux au sol dans les

plantations d’épinette noire et les peuplements naturels du territoire

d’étude... 10 Tableau 4. Nombre moyen d’individus recensés de chaque espèce d’oiseau, par

ordre décroissant d’importance, dans les blocs expérimentaux et dans les peuplements naturels du dispositif du lac Huguette au cours de la

période de suivi. ... 13 Tableau 5. Corrélation entre certaines variables d’habitats et les densités des

oiseaux associés aux forêts fermées, aux forêts ouvertes et des espèces généralistes au lac Huguette. Valeur du coefficient de

Pearson r et probabilité P du test de signification. ... 16 Tableau 6. Densité de brout disponible et fréquentation par l’orignal avant

traitement (2009) et trois ans après traitement (2013). ... 19

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LISTE DES FIGURES

Page Figure 1. Localisation des blocs expérimentaux et des peuplements naturels du

dispositif du lac Huguette, dans la réserve faunique de Rimouski. ... 4 Figure 2. Composition en essences, exprimée en % de la surface terrière, des

plantations d’épinette noire et des peuplements naturels du même âge

dans le dispositif du lac Huguette... 9 Figure 3. Obstruction latérale (%) dans les plantations d’épinette noire soumises

à différents traitements d’éclaircie commerciale et les peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette. Moyenne et erreur type; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les

plantations témoins non traitées... 10 Figure 4. Obstruction verticale (%) dans les plantations d’épinette noire

soumises à différents traitements d’éclaircie commerciale et les peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette.

Moyenne et erreur type; * indique une différence significative

(p <0 ,05) avec les plantations témoins non traitées. ... 11 Figure 5. Pourcentage de recouvrement de la végétation en sous-étage dans les

plantations d’épinette noire soumises à différents traitements d’éclaircie commerciale et les peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette. Moyenne et erreur type; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non

traitées... 12 Figure 6. Densité des espèces d’oiseaux associées aux forêts fermées dans

les plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %.

Moyenne et erreur type; n.s. : différence non significative. ... 14 Figure 7. Densité des espèces d’oiseaux associées aux forêts ouvertes dans

les plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %.

Moyenne et erreur type; n.s. : différence non significative; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les plantations témoins

non traitées... 15 Figure 8. Relation entre la densité des oiseaux associés aux forêts ouvertes et

l’obstruction verticale (%) du peuplement. ... 16 Figure 9. Densité des espèces d’oiseaux généralistes dans les plantations

d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %.

Moyenne et erreur type; * indique une différence significative

(p < 0,05) avec les plantations témoins non traitées. ... 17

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Figure 10. Indice de diversité de Shannon des oiseaux forestiers dans les plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %. Moyenne et erreur type; * indique une différence

significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non traitées. ... 18 Figure 11. Nombre moyen d’espèces d’oiseaux forestiers (richesse spécifique)

dans les plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %. Moyenne et erreur type; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non

traitées... 18 Figure 12. Indice de la densité moyenne du lièvre d’Amérique dans les

plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %. Moyenne et erreur type; * indique une différence

significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non traitées. ... 20 Figure 13. Site de planchettes dans un peuplement naturel. ...21

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1. INTRODUCTION

Les plantations constituent un outil sylvicole important pour les aménagistes forestiers dans le but d’augmenter le rendement ligneux des forêts. Elles sont importantes pour l’approvisionnement en bois, en raison des rendements potentiellement élevés qu’elles génèrent et pour la remise en production des sites mal régénérés. En outre, le recours à cette pratique peut permettre d’augmenter les superficies en production (afforestation de terres non forestières) ou encore la réintroduction de certaines essences en raréfaction, contribuant ainsi à la biodiversité du milieu forestier (MRN 2013; Bremer et Farley 2010). Aussi, les plantations peuvent contribuer positivement à la conservation de zones protégées (ex. : triade) tout en réduisant les impacts sur les collectivités qui dépendent de l’activité forestière (Hartmann et al.

2010).

Le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions du Québec où cette intervention sylvicole a été le plus utilisée avec la mise en terre de 425 millions de plants sur 245 000 ha de territoires forestiers tant publics que privés, entre 1964 et 2003. Cette intervention a été employée notamment pour remettre en production les immenses superficies de forêts défoliées par la dernière épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette, au début des années 80. Ainsi, aujourd’hui, on estime qu’environ 13 % des superficies des forêts publiques et privées de la région ont fait l’objet de plantations, majoritairement d’épinette noire. À court terme, un pourcentage significatif de ces plantations en forêts publiques deviendra admissible à une première éclaircie (OFBSL 2005) pavant ainsi la voie à un grand chantier régional d’éclaircie commerciale (CRÉ-BSL 2010).

Sur le plan de la biodiversité, les plantations sont reconnues comme des habitats fauniques relativement pauvres comparativement aux habitats naturels (Harvey 2009), même si on y retrouve un nombre élevé d’espèces de vertébrés similaires aux forêts primaires (Barlow et al.

2007). Au Québec, toutefois, peu d’études ont documenté l’abondance et la diversité des espèces fauniques de même que des caractéristiques d’habitat retrouvées dans les plantations.

À l’échelle du paysage, Leclerc et al. (2012) ont montré que les densités d’orignaux étaient corrélées positivement avec les superficies de plantations d’épinette noire dans la région du Bas-Saint-Laurent, mais négativement influencées par la densité du réseau routier ainsi que par l’agglomération des plantations. L’éclaircie commerciale, quant à elle, a pour effet d’ouvrir le peuplement favorisant la croissance des sous-étages arbustifs et herbacés, ce qui devrait favoriser la diversité faunique (Harvey 2009). Par contre, certaines espèces, dont le tétras du Canada (Falcipennis canadensis), réagissent négativement à la diminution importante du couvert forestier latéral et vertical dans les sites traités en éclaircie (Lycke et al. 2011).

Dans ce rapport, nous présentons les résultats d’un suivi sur quatre ans de la présence et des variations d’abondance d’espèces fauniques du milieu forestier et des attributs clés d’habitat dans un dispositif expérimental situé dans des plantations d’épinette noire de 30 ans, soumises à un traitement d’éclaircie commerciale. Ce projet, connu sous l’appellation du projet du lac Huguette, visait deux objectifs. Tout d’abord, déterminer la composition et la densité des espèces fauniques et les caractéristiques de leurs habitats dans les plantations d’épinette noire et de les comparer à des peuplements naturels de la même composition et du même âge (30 ans). Ensuite, de suivre les effets sur la faune, les attributs clés d’habitat ainsi que sur la production ligneuse de différentes modalités d’éclaircies commerciales appliquées dans les plantations d’épinette noire. Le volet touchant la comparaison du rendement ligneux obtenu selon le type d’éclaircies commerciales sera réalisé ultérieurement après la relecture des parcelles permanentes forestières.

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Dans le cadre de ce travail, nous avons émis un certain nombre d’hypothèses basées sur la littérature scientifique existante, de même que sur les effets appréhendés des traitements d’éclaircies sur les caractéristiques des habitats, à savoir :

 que la densité, la diversité et la richesse des oiseaux forestiers seraient moindres dans les plantations d’épinette noire que dans les peuplements naturels de seconde venue de même composition et du même âge (30 ans);

 que l’ouverture de la canopée, suite aux traitements d’éclaircies commerciales, allait influencer négativement la densité des espèces associées aux forêts fermées et positivement les espèces associées aux forêts ouvertes;

 que les densités de la gélinotte huppée et du lièvre d’Amérique seraient moindres dans les plantations que dans les peuplements naturels, mais que celles-ci augmenteraient après la réalisation des éclaircies commerciales;

 que la disponibilité du brout et la fréquentation des plantations par l’orignal seraient stimulées par l’éclaircie commerciale;

 que la réponse générale des espèces suivrait un gradient décroissant dépendamment du type d’éclaircies commerciales réalisé : E.C. à intensité variable > E.C. à 35 % > E.C. à 25 % > plantations non traitées (témoins);

 que l’abondance de salamandres terrestres serait moindre dans les plantations que dans les peuplements naturels de seconde venue.

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2. TERRITOIRE D’ÉTUDE

En 2009, un réseau de parcelles-échantillons a été implanté dans des plantations d’épinette noire établies en 1981 et 1982, près du lac Huguette dans la réserve faunique de Rimouski, situées aux coordonnées suivantes : 48° 4’ 10,897" N et 68° 13’ 42,299" O (figure 1). Le dispositif est localisé dans le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune de l’est et dans la sous-région écologique 4f-T, des collines et coteaux du lac Pohénégamook. La végétation potentielle du type MS12 prédomine dans le territoire à l’étude. Les sites sont riches et relativement bien drainés (mésiques).

Le dispositif comprend des blocs expérimentaux possédant au minimum 200 m de profondeur et une superficie moyenne de 5 ha, à l’exception d’un grand secteur témoin de 23,7 ha (figure 1). Trois types de traitements d’éclaircie commerciale ont été appliqués et comparés à des blocs non traités : éclaircie commerciale à 35 %, éclaircie commerciale à intensité variable (Franklin et al. 2007), éclaircie commerciale à 25 %, à raison de quatre réplicats par condition.

On se référera à Morissette et al. (2011) pour les caractéristiques générales et la localisation des blocs expérimentaux et les modalités d’éclaircies appliquées.

Quatre peuplements naturels de seconde venue d’au moins 5 ha et de composition et d’âge similaires (30 ans) aux plantations ont été ajoutés au dispositif en 2012 afin de servir d’état de référence. Ces peuplements naturels n’ont subi aucune préparation de terrain ni de travaux de dégagement ou d’éclaircie précommerciale. Ils sont de composition similaire aux plantations à l’étude, c’est-à-dire dominés par les résineux. Le sapin baumier, l’épinette blanche, l’épinette noire et dans une moindre mesure, le thuya occidental sont les principales essences résineuses qui sont présentes.

Les peuplements naturels sont classés comme des sapinières à sapin baumier (SBSB) avec une fermeture du couvert supérieure à 60 % (densités A ou B) et composés de tiges de 7 à 12 mètres de hauteur (classe 4). Ils sont situés dans la même sous-région écologique. Trois sont situés sur des types écologiques MS12 (sapinière à bouleau jaune mésique) et un sur un type écologique RS52 (sapinière à épinette noire mésique).

L’ensemble du dispositif (plantations et peuplements naturels) couvre une superficie totale d’environ 120 ha.

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Figure 1. Localisation des blocs expérimentaux et des peuplements naturels du dispositif du lac Huguette, dans la réserve faunique de Rimouski.

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3. MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES STATISTIQUES

Le protocole expérimental utilisé dans le cadre de cette étude est du type BACI (Before and after control impact) comme recommandé par le comité d’experts mis en place au début de ce projet. On se référera à Morissette et al. (2011) pour la localisation et la distribution des parcelles-échantillons permanentes à l’intérieur des blocs expérimentaux, de même que pour les protocoles d’échantillonnage détaillés utilisés pour les inventaires forestiers et fauniques.

Les schémas des parcelles-échantillons se retrouvent également dans ce même document. Les variables ainsi que leurs unités de mesure sont indiquées dans le tableau 1.

Tableau 1. Variables dendrométriques et fauniques mesurées dans le dispositif du lac Huguette.

Variables Unités

Forestières

Tigesm: Nombre de tiges marchandes par essence Nbre/ha STm : Surface terrière des arbres marchands m2/ha

Hmoy : Hauteur moyenne des tiges marchandes m Hdom : Hauteur des tiges dominantes et codominantes m DHPm : Diamètre à hauteur de poitrine des tiges marchandes cm

Vm : Volume des arbres marchands m3/ha Fr : Nombre d’arbres fruitiers (DHP ≥ 1 cm) Nbre/ha

CIME : Pourcentage de cime verte %

Habitats

Veg : Recouvrement de la végétation au sol % DL : Volume de débris ligneux m3/ha

CHIC : Nombre de chicots Nbre/ha

OBSlat : Obstruction latérale %

OBSvert : Obstruction verticale %

Faune

Gélinottes et tétras : Densité Nbre/ha

Lièvre d’Amérique : Indice de présence Crottins/m2

Oiseaux forestiers : Densité Nbre/ha

Cervidés (orignal, cerf de Virginie) : Indice de présence Fumées/ha Ramilles : Production et utilisation Nbre/ha; % Salamandres : Taux d’occupation des planchettes %

Pistage hivernal et observations ponctuelles Nbre

3.1 Caractéristiques dendrométriques

Un réseau, composé de 120 parcelles-échantillons permanentes de 11,28 m de rayon (400 m2), a donc été établi dans le dispositif, afin de mesurer les caractéristiques dendrométriques des plantations avant et après traitement d’éclaircie commerciale ainsi que dans les peuplements naturels. La relecture éventuelle de ces parcelles cinq ans après les traitements, soit en 2015, devrait permettre de mesurer le rendement ligneux des peuplements, afin de comparer l’efficacité des modalités d’éclaircies commerciales appliquées.

3.2 Caractéristiques d’habitats

Afin de caractériser les habitats forestiers, un inventaire des attributs clés d’habitat (obstruction latérale, fermeture de la canopée, composition de la végétation en sous-étage, débris ligneux et chicots) a été conduit sur les 120 parcelles du réseau des parcelles-échantillons permanentes.

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3.3 Densités d’oiseaux forestiers

La densité des oiseaux forestiers dans chaque bloc expérimental et dans les peuplements naturels a été estimée à partir de l’écoute des chants, cris et par observation directe des oiseaux, lors de trois séances successives d’inventaire en mai et juin de chaque année. Par conséquent, notre recensement ne se limitait pas au décompte des mâles chanteurs uniquement, bien que ce groupe constituait la majorité de nos enregistrements. Le recensement des espèces élusives a été complété par une séance d’houspillage. La densité d’une espèce correspond au nombre maximum d’individus entendus lors des séances d’écoute au cours de la même saison d’inventaire (Burskirk et McDonald 1995). Les données ont été compilées en nombre d’individus par hectare pour chacun des blocs expérimentaux et des peuplements naturels. Pour les analyses, nous avons regroupé les espèces en trois grands groupes fonctionnels en tenant compte des types d’habitat recherchés pour la nidification et l’alimentation : les espèces associées aux forêts fermées, les espèces associées aux forêts ouvertes et les espèces dites généralistes. Les densités d’oiseaux par groupe fonctionnel correspondent à la somme des individus recensés des espèces appartenant à ce même groupe par bloc expérimental. L’indice de Shannon, lequel tient compte de l’abondance et de la représentativité des espèces, ainsi que la richesse spécifique ont été utilisés pour mesurer les changements dans la biodiversité des communautés aviaires.

3.4 Inventaire du brout et fréquentation par l’orignal

Un dénombrement des tiges et des ramilles a été fait sur 968 parcelles de 1,13 m de rayon afin de comparer la production et l’utilisation du brout par les cervidés, de même que pour mesurer la fréquentation du dispositif (fumées/ha) par l’orignal (Alces americanus) qui est l’espèce prédominante dans le secteur, avant et trois ans après l’éclaircie (en 2013). Les espèces suivantes ont été retirées de l’inventaire : le framboisier (Rubus idaeus), les épinettes noires et blanches (Picea mariana et Picea glauca), le chèvrefeuille du Canada (Lonicera canadensis) et le dièreville chèvrefeuille (Dierevilla lonicera).

3.5 Inventaire du lièvre d’Amérique, de la gélinotte huppée et du tétras du Canada Un réseau de 513 parcelles-échantillons permanentes de 1 m de rayon a été mis en place pour le suivi de la densité du lièvre d’Amérique (Lepus americanus), à raison de 20 parcelles par bloc expérimental. L’inventaire de la gélinotte huppée (Bonasa umbellus), par le relevé des mâles tambourineurs, a été conduit pendant la période d’écoute des oiseaux nicheurs, à raison de 10 minutes à chaque point d’écoute en respectant les mêmes conditions météorologiques.

L’inventaire du tétras du Canada (Falcipennis canadensis) a été effectué selon le protocole d’appel du mâle par des cris de femelle pendant 15 minutes.

3.6 Inventaire de salamandres terrestres

La méthode des planchettes de bois a été utilisée pour réaliser l’inventaire des salamandres terrestres (Fellers et Drost 1994, Bonin et Bachand 1997). Au total, 1 606 planchettes de matériaux agglomérés de 30 cm par 30 cm ont été disposées dans les blocs témoins et les peuplements naturels, représentant une densité de 40 planchettes/ha. Ces planchettes ont été placées le long des virées d’inventaire de brout à 2 mètres du centre de la parcelle de brout, à raison d’une planchette à tous les 5 mètres. Les planchettes ont été disposées dans les blocs témoins (A2, A4, A10 et D1) du dispositif expérimental du lac Huguette et dans les peuplements naturels (PN1, PN2, PN3, PN4). Dans les peuplements PN1, PN4, A2 et A10, 7 virées de 29 planchettes ont été installées pour un total de 203 planchettes. Le bloc D1 comprend

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200 planchettes, à raison de 25 planchettes réparties sur 8 virées, le bloc PN2, 189 planchettes distribuées sur 9 virées de 21 planchettes et les peuplements PN3 et A4, chacun 198 planchettes sur 9 virées de 22 planchettes.

Les planchettes ont été installées l’automne précédent les inventaires afin de les laisser vieillir et favoriser leur utilisation par les salamandres. Des planchettes disposées sur un substrat dénudé et nivelé seraient plus fréquentées que des planchettes placées directement sur la litière ou des planchettes surélevées au moyen de baguettes (Hesed 2012). Le substrat sous chacune des planchettes a donc été nettoyé sur une superficie suffisante pour minimiser l’espacement entre le sol et les planchettes. La méthode d’inventaire consiste à retourner chacune des planchettes pour y vérifier la présence de salamandres et de capturer et mesurer les individus ainsi trouvés. Le dispositif des planchettes a fait l’objet de deux visites au cours de l’été 2013, la première entre le 30 mai et le 7 juillet et la deuxième entre le 4 et le 16 septembre.

La température du sol et de l’air a été mesurée à l’aide d’un thermomètre BIOS DT131 et les spécimens d’amphibiens capturés ont été mesurés avec un pied à coulisse de 150 mm à afficheur numérique de marque Mastercraft, avant d’être relâchés à l’endroit même de la capture, près de la planchette.

Une recherche active de salamandres a aussi été réalisée simultanément aux visites des planchettes. Les débris ligneux rencontrés à proximité du transect étaient soit retournés dans le cas des débris les plus petits ou étaient fouillés en désagrégeant la matière ligneuse dans le cas des débris plus importants lorsque ceux-ci étaient assez friables pour procéder de la sorte.

Cette fouille active visait surtout à vérifier la présence de salamandres pour faciliter l’interprétation des résultats obtenus au moyen de la méthode des planchettes, de sorte qu’elle n’a pas été réalisée sur des superficies fixes.

3.7 Analyses statistiques

Des analyses de variance ont été conduites sur les densités d’oiseaux et de lièvres, les indices de biodiversité et les caractéristiques d’habitat en utilisant la procédure ANOVA du logiciel SAS version 9.2 (SAS Institute 2009), afin de vérifier la présence de différence entre les traitements d’éclaircies commerciales, les peuplements naturels et les plantations témoins non traitées.

Lorsque requises, des comparaisons multiples ont été effectuées au moyen du test de Fisher (LSD) entre les plantations traitées par éclaircie commerciale, les peuplements naturels avec les plantations non traitées (témoin). Dans tous les cas, les résultats des tests statistiques seront présentés en fonction de la comparaison des conditions (E.C. à 35 %, E.C. variable, E.C.

à 25 %, peuplements naturels) avec les plantations témoins. Aux fins de simplification des analyses, les parcelles dans les blocs témoins et le grand témoin ont été regroupées en un seul témoin étant donné qu’elles ne présentaient aucune différence significative entre elles pour les variables comparées. Nous avons utilisé l’approximation normale (test Z) pour comparer les densités de tiges et de ramilles de brout, avant et après traitement (Zar 1984).

Le coefficient de corrélation de Pearson a été utilisé afin de mesurer la corrélation entre certaines variables d’habitats et les densités des groupes fonctionnels d’oiseaux trouvées à l’intérieur des blocs d’étude. Les variables utilisées dans cette analyse sont la surface terrière marchande (STm), l’obstruction verticale (%), l’obstruction latérale (%), la végétation herbacée (%) et le nombre de tiges à l’hectare qui sont toutes des variables influencées par l’ouverture des peuplements. La procédure CORR (SAS Institute 2009) a été utilisée pour cette analyse.

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4. RÉSULTATS

4.1 Caractéristiques dendrométriques des peuplements avant et après traitement Avant traitement, les plantations d’épinette noire du dispositif avaient une surface terrière moyenne variant de 26 m2/ha à 34 m2/ha, ce qui les rendaient admissibles à un premier traitement d’éclaircie commerciale. Le sapin baumier (Abies balsamea) représentait 41,6 % des tiges marchandes des plantations à l’étude et constituait bien souvent les tiges de plus gros diamètres. Avant coupe, le volume marchand, toutes essences, variait de 131 à 180 m3/ha et le nombre de tiges marchandes de 1 330 à 1 718 (tableau 2). Après intervention, les blocs expérimentaux affichaient une surface terrière résiduelle variant de 20,4 m2/ha à 24,6 m2/ha et comptaient en moyenne entre 980 et 1 080 tiges à l’hectare.

Tableau 2. Caractéristiques dendrométriques des blocs expérimentaux, avant et après traitement, des blocs témoins et des peuplements naturels du dispositif du lac Huguette. La moyenne et l’erreur type (e.t.) ont été calculés par type de traitement et condition.

Avant Après Traitement Variable

Moy. (e.t.) Min Max Moy. (e.t.) Min Max

E.C. 35% Surface terrière (m2/ha) 30,1 (0,6) 29,0 31,5 20,4 (1,1) 18,1 22,4

Prélèvement (%) --- 32,2

Volume marchand (m3) 149 (3,2) 142 155 106 (5,7) 93 116 Tiges marchandes (Nbre/ha) 1718 (33) 1656 1811 1045 (68,2) 916 1186

DHP (cm) 14,1 (0,4) 13,4 14,9 14,5 (0,5) 13,7 16 Arbres fruitiers (Nbre/ha) 40 (17) ---

E.C. Variable Surface terrière (m2/ha) 34,0 (1,5) 30,3 36,8 24,6 (1,3) 20,8 26,8

Prélèvement (%) --- 27,8

Volume marchand (m3) 180 (9,2) 161 198 136 (7,7) 116 153 Tiges marchandes (Nbre/ha) 1668 (85,3) 1476 1851 1083 (67,2) 901 1211

DHP (cm) 15,5 (0,5) 14,4 16,4 16,0 (0,6) 14,8 17,1 Arbres fruitiers (Nbre/ha) 12,5 (6,6) ---

E.C. 25 % Surface terrière (m2/ha) 28,1 (0,6) 26,8 29,5 21,9 (1,1) 19,3 24,3

Prélèvement (%) --- 22,2

Volume marchand (m3) 152 (7,7) 135 170 121 (8,7) 103 142 Tiges marchandes (Nbre/ha) 1330 (69,9) 1155 1495 983 (29,9) 905 1050

DHP (cm) 15,0 (0,6) 13,8 16,5 15,4 (0,6) 13,8 16,7 Arbres fruitiers (Nbre/ha) 32,5 (21) ---

Témoins Surface terrière (m2/ha) 25,9 (0,9) 23,2 28,6 Prélèvement (%) ---

Volume marchand (m3) 131 (4,8) 119 146 Tiges marchandes (Nbre/ha) 1398 (54,6) 1205 1521 DHP (cm) 14,6 (0,5) 13,6 15,8 Arbres fruitiers (Nbre/ha) 76,0 (21,8)

Surface terrière (m2/ha) 35,0 (2,6) 27,7 39,3 Peuplements

naturels Prélèvement (%) --- Volume marchand (m3) 172 (19,2) 126 220

Tiges marchandes (Nbre/ha) 2110 (158) 1896 2577 DHP (cm) 16,3 (0,8) 14,5 18,1 Arbres fruitiers (Nbre/ha) 68,8 (52,5)

(19)

Par comparaison, les peuplements naturels ajoutés au dispositif avaient en moyenne une surface terrière de 35 m2/ha. Le sapin baumier représentait, là aussi, l’essence dominante avec 59,3 % de la surface terrière des arbres marchands (STm). Le nombre moyen de tiges à l’hectare était cependant supérieur aux plantations du dispositif avec en moyenne 2 110 tiges à l’hectare, ce qui est compréhensible étant donné qu’elles n’ont pas été soumises à un dégagement par éclaircie précommerciale. Le volume marchand et le DHP moyen des tiges étaient similaires aux plantations.

Onze espèces composaient les essences commerciales présentes dans les plantations contre neuf espèces dans les quatre peuplements naturels du territoire d’étude. Le sapin baumier représentait l’essence dominante suivi par les épinettes noires et blanches et le thuya occidental (figure 2).

Plantations Epn

0%1% 11%

37%

0%1%

0%

1%

0%

49%

0% BOJ

BOP EPB EPN EPO ERR ERS PEB PET SAB THO

Peuplements naturels

7%

19%

9%

0%

1%

3%

60%

1%

0%

BOP EPB EPN ERR PEB PET SAB THO MEL

Figure 2. Composition en essences, exprimée en % de la surface terrière, des plantations d’épinette noire et des peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette.

En termes de composition en essences commerciales, les plantations du dispositif se rapprochent globalement des peuplements naturels de 30 ans de seconde venue, si ce n’est que l’épinette noire y est plus représentée étant l’essence reboisée. De plus, les espèces arborescentes d’arbres fruitiers, principalement composées du sorbier d’Amérique (Sorbus americana) et du cerisier de Pennsylvanie (Prunus pensylvanica) et dans une moindre mesure, par l’amélanchier (Amelanchier sp.), le cerisier de Virginie (Prunus virginiana) et le sureau étaient en densité comparable entre les plantations et les peuplements naturels (tableau 2).

4.2 Caractéristiques d’habitats

Les chicots et débris ligneux sont des attributs structuraux importants pour plusieurs espèces fauniques. Cette importance est reconnue mondialement (Harmon et al. 1986, Grove 2002, Marchetti 2004 in Drapeau et al. 2009). Ils offrent des cavités nécessaires à la nidification d’espèces cavicoles, un substrat d’alimentation pour plusieurs espèces d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et d’invertébrés, de même qu’un apport d’énergie, de nutriments et de carbone dans les écosystèmes (Harmon et al. 1986). Les chicots de plus de 10 cm au DHP sont peu abondants dans les plantations d’épinette noire, alors que ceux de gros diamètres (≥ 30 cm) sont complètement absents en comparaison à ce qu’on retrouve dans les

(20)

peuplements naturels de seconde venue du même âge (tableau 3). Ces résultats ne sont guère surprenants considérant que la séquence de travaux menant à une plantation (préparation de terrain, dégagement, éclaircie précommerciale) ne favorise pas le maintien et le recrutement de bois mort. Dans le cas des peuplements naturels, les chicots de gros diamètres provenaient essentiellement des arbres rémanents du peuplement d’origine qui ont été laissés sur les parterres de coupe. Le thuya occidental composait presque exclusivement les chicots des plus gros diamètres dans les peuplements naturels, et certains atteignaient de forts diamètres (DHP ≥ 70 cm).

Tableau 3. Densité de chicots et volume de débris ligneux au sol dans les plantations d’épinette noire et les peuplements naturels du territoire d’étude.

66,2 (DHP > 10 cm) 8

(DHP ≥30 cm) 138

(DHP > 10 cm) Peuplements

naturels résineux (30 ans)

12,1 (DHP > 10 cm) 0

(DHP ≥30 cm) 47

(DHP > 10 cm) Plantations

d’Epinettes noires (30 ans)

Volume de débris ligneux

(m3/ha) Densité de

chicots de gros diamètres

(tiges/ha) Densité de

chicots (tiges/ha) Type de

peuplement

66,2 (DHP > 10 cm) 8

(DHP ≥30 cm) 138

(DHP > 10 cm) Peuplements

naturels résineux (30 ans)

12,1 (DHP > 10 cm) 0

(DHP ≥30 cm) 47

(DHP > 10 cm) Plantations

d’Epinettes noires (30 ans)

Volume de débris ligneux

(m3/ha) Densité de

chicots de gros diamètres

(tiges/ha) Densité de

chicots (tiges/ha) Type de

peuplement

Le même écart est observé au niveau du volume des débris ligneux au sol dont le DHP était supérieur à 10 cm, celui-ci étant 5 à 6 fois inférieur dans les plantations comparativement aux peuplements naturels du dispositif (tableau 3).

L’obstruction latérale est une évaluation de la densité du couvert latéral composée du feuillage, des troncs, des branches et de la strate herbacée et est un critère de sélection d’habitats important pour certaines espèces comme la gélinotte huppée, le lièvre d’Amérique et le tétras du Canada (Ferron et al. 1996).

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Obstruction larale (%)

E.C. Variable Témoin Naturels E.C. 35% E.C. 25%

* *

*

Figure 3. Obstruction latérale (%) dans les plantations d’épinette noire soumises à différents traitements d’éclaircie commerciale et les peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette. Moyenne et erreur type; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non traitées.

(21)

Les plantations d’épinette noire présentaient une obstruction latérale variant de 72,7 % à 75,4 % en moyenne avant traitement (figure 3), laquelle est inférieure aux valeurs mesurées dans les habitats à bon potentiel pour ces espèces. Selon Ferron et Ouellet (1992), un habitat optimal pour le lièvre d’Amérique doit présenter un degré d’obstruction latéral supérieur à 85 %.

Les traitements d’éclaircies commerciales réalisés dans les plantations ont diminué significativement le degré d’obstruction latérale des blocs expérimentaux (P ≤ 0,003) et cet effet s’est maintenu pendant les trois années après traitement (figure 3). L’éclaircie commerciale à 25 %, en raison du moins grand taux de prélèvement des tiges présentait une obstruction latérale intermédiaire, mais quand même statistiquement différente des plantations non traitées et des peuplements naturels. Il n’y avait aucune différence significative entre les traitements d’éclaircies commerciales. Étonnamment, l’obstruction latérale dans les plantations d’épinettes noires non traitées n’était pas significativement différente de celle mesurée dans les peuplements naturels (P > 0,05).

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

80,0%

90,0%

100,0%

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Obstruction verticale (%)

E.C. Variable Témoin Naturels

E.C. 35% E.C. 25%

* *

* * *

Figure 4. Obstruction verticale (%) dans les plantations d’épinette noire soumises à différents traitements d’éclaircie commerciale et les peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette. Moyenne et erreur type; * indique une différence significative (p <0 ,05) avec les plantations témoins non traitées.

Le degré de fermeture de la canopée (obstruction verticale) est présenté à la figure 4.

Globalement, on remarque que les traitements d’éclaircie commerciale ont diminué la fermeture de la canopée (P ≤ 0,0001) et cet effet s’est maintenu durant les trois années du suivi après traitement. Ce résultat n’est pas surprenant considérant que l’éclaircie a pour effet de retirer des tiges du peuplement traité. Avant traitement, l’obstruction verticale des blocs soumis aux modalités d’éclaircies était significativement différente des blocs témoins, ce que nous expliquons par la surface terrière moins élevée dans les blocs expérimentaux témoins (tableau 2). Même si une légère différence significative a été mesurée à la dernière année du suivi entre les plantations non traitées et les peuplements naturels (figure 4), nous estimons que globalement l’obstruction verticale y est assez comparable.

(22)

Le pourcentage de recouvrement de la végétation en sous-étage dans les plantations et les peuplements naturels du dispositif est présenté à la figure 5. Des différences apparaissent dans la composition globale des grands groupes entre les plantations et les peuplements naturels.

Ainsi, les herbacées latifoliées (ex. : cornouiller du Canada, verge d’or, aster, tussilage, etc.), les genres Rubus et Ribes (framboisiers et gadelliers) et les fougères sont moins présents dans les peuplements naturels comparativement aux plantations. Par contre, les mousses et les lichens occupent un pourcentage de recouvrement du sol plus important dans les peuplements naturels. Une partie de cette explication pourrait provenir de la séquence de traitements qui a été appliquée avant et après la mise en terre des plants, notamment des travaux de préparation de terrain et de l’application de phytocides dans les plantations, puisque celles-ci datent d’avant l’interdiction de l’application de ces produits en forêt publique au Québec (2001). Selon Newmaster et al. (1999), les bryophytes et les lichens sont très sensibles aux phytocides et l’abondance et la richesse spécifique de ces groupes diminuent après l’application d’herbicides.

Les herbacées latifoliées sont notamment connues pour persister et remplacer les plantes arbustives après un contrôle chimique de la végétation concurrente.

Figure 5. Pourcentage de recouvrement de la végétation en sous-étage dans les plantations d’épinette noire soumises à différents traitements d’éclaircie commerciale et les peuplements naturels du même âge dans le dispositif du lac Huguette. Moyenne et erreur type; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non traitées.

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3) Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3) Rubus et Ribes

0 3 6 9 12 15 18

Recouvrement (%)

*

*

Fougères

0 3 6 9 12 15 18

Recouvrement (%)

* *

Mousses et lichens

0 5 10 15 20 25 30 35

Recouvrement (%)

*

*

*

* *

Herbacées latifoliées

0 5 10 15 20 25 30 35

Recouvrement (%)

* *

E.C. 35% E.C. Variable E.C. 25% Témoin Peuplement naturel

(23)

4.3 Densités d’oiseaux forestiers

Au total, 3 173 individus appartenant à 43 espèces différentes d’oiseaux ont été identifiés dans les plantations d’épinette noire et les peuplements naturels au cours des quatre années de suivi. La liste des espèces d’oiseaux trouvées dans le dispositif du lac Huguette est présentée en ordre décroissant d’abondance au tableau 4. Près des deux tiers (65,3 %) des oiseaux recensés étaient des espèces associées aux forêts fermées, suivis par les espèces généralistes (22,1 %) et enfin par des espèces associées aux forêts ouvertes (12,6 %). Dans les plantations, sur les cinq espèces les plus abondantes, quatre sont des espèces de forêts fermées (tableau 4).

Tableau 4. Nombre moyen d’individus recensés de chaque espèce d’oiseau, par ordre décroissant d’importance, dans les blocs expérimentaux et dans les peuplements naturels du dispositif du lac Huguette au cours de la période de suivi.

Avant* Ap (1)* Ap (2)* Ap (3)* PN (2)* PN (3)*

Paruline à tête cendrée Dendroica magnolia Généraliste 2 2,05 1,85 1,9 1,5 1,75

Paruline à croupion jaune Dendroica coronata Fermée 1,55 2,4 1,95 2,15 0,75 1,25

Roitelet à couronne rubis Regulus calendula Fermée 1,85 1,45 1,25 1,75 1,25 1,75

Paruline à poitrine baie Dendroica castanea Fermée 1,25 1,55 1,5 1,45 1,25 1,75

Roitelet à couronne dorée Regulus satrapa Fermée 1,35 0,85 1,5 1,75 1,25 1,75

Grive à dos olive Catharus ustulatus Fermée 1,75 1 0,9 1,05 0,5 1,25

Mésange à tête brune Poecile hudsonica Fermée 0,95 1,1 1,1 0,85 0,5 0,5

Merle d'Amérique Turdus migratorius Généraliste 0,75 1 0,85 1,1 0 1,25

Junco ardoisé Junco hyemalis Ouverte 0,75 0,95 0,9 0,9 0,25 0,75

Viréo à tête bleue Vireo solitarius Fermée 0,35 0,6 0,4 1,1 0,5 1,5

Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes Fermée 0,55 0,5 0,4 0,8 0,5 1,5

Paruline à joue grise Vermivora ruficapilla Ouverte 0,55 0,8 0,4 0,25 1 0,75

Burant à gorge blanche Zonotrichia albicollis Ouverte 1 0,8 0,55 1,05 0 0,25

Roselin pourpré Carpodacus purpureus Fermée 0,35 1,1 0,4 0,6 0,5 0,5

Paruline à gorge noire Dendroica virens Fermée 0,4 0,8 0,25 0,85 0,25 0,75

Sitelle à poitrine rousse Sitta canadensis Fermée 0,6 0,25 0,6 0,15 0,75 0,5

Viréo aux yeux rouges Vireo olivaceus Généraliste 0,6 0,4 0,4 0,6 0 0,5

Paruline tigrée Dendroica tigrina Fermée 0,05 0,6 0,7 0,4 0,5 0

Paruline flamboyante Setophaga ruticilla Généraliste 0,3 0,65 0,35 0,3 0 0,25

Durbec des sapins Pinicola enucleator Généraliste 0,35 0,1 0,5 0,8 0 0

Tarin des pins Carduelis pinus Généraliste 0,05 0 1,2 0,05 0,25 0

Moucherolle à ventre jaune Empidonax flaviventris Fermée 0 0 0 0,05 0,5 1

Bec-croisé bifascié Loxia leucoptera Fermée 0,7 0,2 0 0 0 0

Grive solitaire Catharus guttatus Fermée 0 0 0,2 0,4 0 0,25

Moucherolle à côté olive Contopus cooperi Ouverte 0 0 0 0 0 0,25

Viréo de Philadelphie Vireo philadelphicus Ouverte 0,05 0,3 0,05 0,1 0,25 0

Paruline couronnée Seiurus aurocapilla Fermée 0 0,25 0,05 0,15 0 0,25

Bruant fauve Passerella iliaca Fermée 0,35 0,2 0 0 0 0

Gros-bec errant Coccothrautes vespertinus Généraliste 0,05 0,05 0,05 0 0 0,25

Mésange à tête noire Poecile atricapillus Généraliste 0 0 0,1 0,05 0 0,25

Paruline bleue Dendroica caerulescens Fermée 0,05 0,05 0 0,05 0 0,25

Mésangeai du Canada Perisoreus canadensis Généraliste 0 0,1 0 0 0,25 0

Moucherolle tchébec Empidonax minimus Fermée 0 0,05 0,05 0 0,25 0

Paruline des ruisseaux Seiurus noveboracensis Fermée 0,05 0,15 0 0,1 0 0

Paruline à gorge orangée Dendroica fusca Fermée 0 0 0,3 0 0 0

Geai bleu Cyanocitta cristata Généraliste 0 0,1 0 0,05 0 0

Corneille d'Amérique Corvus brachyrhynchos Généraliste 0 0,1 0 0 0 0

Pic maculé Sphyrapicus varius Généraliste 0 0 0,05 0,05 0 0

Paruline triste Oporornis philadelphia Ouverte 0 0 0,05 0 0 0

Paruline obscure Vermivora peregrina Fermée 0 0,05 0 0 0 0

Épervier brun Accipiter striatus Généraliste 0 0 0,05 0 0 0

Pic flamboyant Colaptes auratus Généraliste 0 0,05 0 0 0 0

Paruline masquée Geothlypis trichas Ouverte 0 0 0,05 0 0 0

Nombre moyen total 18,6 20,6 19,0 20,9 12,8 21,0

*Avant : avant traitement en 2010 Ap (1) : après traitement en 2011 Ap (2) : 2 ans après traitement en 2012 Ap (3) : 3 ans après traitement en 2013 PN (2) : peuplement naturel en 2012 PN (3) : peuplement naturel en 2013

Groupe Nombre d'individu/point d'écoute

Espèce

(24)

L’abondance globale des oiseaux forestiers recensés dans les plantations, que ce soit avant ou après traitement, était similaire aux peuplements naturels du dispositif (tableau 4). Le nombre moyen d’oiseaux dénombrés, toutes espèces confondues, se situait en moyenne entre 18 et 21 individus par point d’écoute. Le nombre moyen d’individus fut constant et aucune tendance à la hausse ou à la baisse n’a été observée au cours de la période de suivi.

Aucune différence significative n’a été trouvée entre les communautés d’espèces présentes dans les plantations d’épinette noire du dispositif et celles trouvées dans les peuplements naturels du même âge. Comme constat général, on note la quasi-absence d’espèces spécialistes du bois mort comme le grand pic (Dryocopus pileatus) et le grimpereau brun (Certhia americana). Ce résultat est vraisemblablement expliqué par la faible abondance de débris ligneux et l’absence de chicots de gros diamètres (≥ 30 cm) dans les plantations. Ces espèces n’ont pas été trouvées lors des séances d’inventaires dans les peuplements naturels.

Par contre, l’observation sur le terrain de cavités et de signes d’utilisation sur de gros chicots par le grand pic laisse supposer qu’ils ont été fréquentés récemment par cette espèce. Ces signes d’excavation n’ont pas été retrouvés sur les chicots présents dans les plantations.

Figure 6. Densité des espèces d’oiseaux associées aux forêts fermées dans les plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %. Moyenne et erreur type; n.s. : différence non significative.

Pour des fins d’analyse, nous avons regroupé les données par groupes fonctionnels d’oiseaux (forêts fermées, forêts ouvertes, espèces généralistes) étant donné les faibles densités trouvées par espèce. Les résultats des analyses montrent que les éclaircies commerciales n’ont

2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Densité (Nbre / ha)

E.C. 35%

Témoin Naturels

n.s.

a)

2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Densité (Nbre / ha)

E.C. Variable Témoin Naturels

n.s.

b)

2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Densité (Nbre / ha)

E.C. 25%

Témoin Naturels

n.s.

c)

(25)

pas eu d’impacts sur les densités d’oiseaux associées aux forêts fermées dans le dispositif (figure 6). De plus, les plantations d’épinette noire présentaient des densités de ce groupe d’espèces équivalentes à celles trouvées dans les peuplements naturels. Aucune différence n’a été notée entre les types et les intensités d’éclaircies commerciales appliquées dans les blocs expérimentaux.

0 0,5 1 1,5 2

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Densité (Nbre / ha)

E.C. 35%

Témoin Naturels

n.s.

a)

0 0,5 1 1,5 2

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Densité (Nbre / ha)

E.C. Variable Témoin

Naturels *

*

b)

0 0,5 1 1,5 2

Avant Ap(1) Ap(2) Ap(3)

Densité (Nbre / ha)

E.C. 25%

Témoin Naturels

*

c)

Figure 7. Densité des espèces d’oiseaux associées aux forêts ouvertes dans les plantations d’épinette noire, avant et après traitement d’éclaircies et les peuplements naturels, pour a) l’éclaircie commerciale à 35 %, b) l’éclaircie à intensité variable et c) l’éclaircie commerciale à 25 %. Moyenne et erreur type; n.s. : différence non significative; * indique une différence significative (p < 0,05) avec les plantations témoins non traitées.

Des réponses partielles ont été observées quant aux densités d’oiseaux de forêts ouvertes, particulièrement dans les deux années qui ont suivi l’application de l’éclaircie commerciale à intensité variable (figure 7b). Toutefois, cet effet ne s’est pas maintenu à la troisième année après traitement, de sorte qu’on ne peut conclure à un effet de ce traitement sylvicole sur les densités de ce groupe fonctionnel d’espèces d’oiseaux. De plus, l’augmentation significative de la densité à la deuxième année dans les blocs avec éclaircie à 25 % est contraire à l’effet attendu considérant que le prélèvement a été moindre avec cette modalité qu’avec les autres.

Par conséquent, après trois années de suivi, les résultats ne montrent aucun effet significatif de l’éclaircie commerciale sur la densité des oiseaux associée aux forêts ouvertes.

En poussant un peu plus loin les analyses de corrélation, nous avons pu mettre en lumière que le nombre de tiges à l’hectare et l’obstruction verticale sont les variables les mieux corrélées avec les densités d’oiseaux associées aux forêts ouvertes (tableau 5). Ainsi, la densité des

(26)

oiseaux de forêts ouvertes s’est avérée être influencée significativement par la densité de tiges à l’hectare et l’obstruction verticale (%), et ce, peu importe qu’il ait fait l’objet d’une éclaircie commerciale ou non. Signalons que ces variables expriment toutes sensiblement la même chose et sont donc fortement corrélées entre elles. À cet égard, la surface terrière qui est une variable dendrométrique utilisée couramment sur le terrain pourrait aussi bien être utilisée pour mesurer l’ouverture des peuplements marchands, car elle est très près du niveau de signification statistique. Elle est aussi fortement corrélée avec le nombre de tiges à l’hectare (P < 0,0001) et avec l’obstruction verticale (P < 0,0001). La présence de micro-ouvertures naturelles dans le peuplement est donc une caractéristique importante qui permet de prédire le mieux l’abondance des espèces d’oiseaux associées aux forêts ouvertes.

Aucune relation significative n’a été trouvée entre ces variables d’habitats et les densités d’oiseaux associées aux forêts fermées et des espèces généralistes (tableau 5).

Tableau 5. Corrélation entre certaines variables d’habitats et les densités des oiseaux associés aux forêts fermées, aux forêts ouvertes et des espèces généralistes au lac Huguette. Valeur du coefficient de Pearson r et probabilité P du test de signification.

Groupes fonctionnels Tiges/ha STm Obstruction latérale

Obstruction verticale

Végétation herbacée Sp. des forêts fermées r -0,157 -0,161 -0,105 -0,204 0,028

P 0,346 0,335 0,530 0,220 0,867

Sp. des forêts ouvertes r -0,371 -0,333 -0,270 -0,606 -0,066

P 0,031 0,054 0,122 0,0001 0,712

Sp. généralistes r -0,306 -0,292 -0,172 -0,125 -0,052

P 0,066 0,079 0,308 0,462 0,761

R2 = 0,3678

0 0,5 1 1,5 2 2,5

20,0 40,0 60,0 80,0 100,0

Obstruction verticale (%)

Densité (Nb/ha)

Figure 8. Relation entre la densité des oiseaux associés aux forêts ouvertes et l’obstruction verticale (%) du peuplement.

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