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Le protocole expérimental utilisé dans le cadre de cette étude est du type BACI (Before and after control impact) comme recommandé par le comité d’experts mis en place au début de ce projet. On se référera à Morissette et al. (2011) pour la localisation et la distribution des parcelles-échantillons permanentes à l’intérieur des blocs expérimentaux, de même que pour les protocoles d’échantillonnage détaillés utilisés pour les inventaires forestiers et fauniques.

Les schémas des parcelles-échantillons se retrouvent également dans ce même document. Les variables ainsi que leurs unités de mesure sont indiquées dans le tableau 1.

Tableau 1. Variables dendrométriques et fauniques mesurées dans le dispositif du lac Huguette.

Variables Unités

Forestières

Tigesm: Nombre de tiges marchandes par essence Nbre/ha STm : Surface terrière des arbres marchands m2/ha

Hmoy : Hauteur moyenne des tiges marchandes m Hdom : Hauteur des tiges dominantes et codominantes m DHPm : Diamètre à hauteur de poitrine des tiges marchandes cm

Vm : Volume des arbres marchands m3/ha Fr : Nombre d’arbres fruitiers (DHP ≥ 1 cm) Nbre/ha

CIME : Pourcentage de cime verte %

Habitats

Veg : Recouvrement de la végétation au sol % DL : Volume de débris ligneux m3/ha

CHIC : Nombre de chicots Nbre/ha

OBSlat : Obstruction latérale %

OBSvert : Obstruction verticale %

Faune

Gélinottes et tétras : Densité Nbre/ha

Lièvre d’Amérique : Indice de présence Crottins/m2

Oiseaux forestiers : Densité Nbre/ha

Cervidés (orignal, cerf de Virginie) : Indice de présence Fumées/ha Ramilles : Production et utilisation Nbre/ha; % Salamandres : Taux d’occupation des planchettes %

Pistage hivernal et observations ponctuelles Nbre

3.1 Caractéristiques dendrométriques

Un réseau, composé de 120 parcelles-échantillons permanentes de 11,28 m de rayon (400 m2), a donc été établi dans le dispositif, afin de mesurer les caractéristiques dendrométriques des plantations avant et après traitement d’éclaircie commerciale ainsi que dans les peuplements naturels. La relecture éventuelle de ces parcelles cinq ans après les traitements, soit en 2015, devrait permettre de mesurer le rendement ligneux des peuplements, afin de comparer l’efficacité des modalités d’éclaircies commerciales appliquées.

3.2 Caractéristiques d’habitats

Afin de caractériser les habitats forestiers, un inventaire des attributs clés d’habitat (obstruction latérale, fermeture de la canopée, composition de la végétation en sous-étage, débris ligneux et chicots) a été conduit sur les 120 parcelles du réseau des parcelles-échantillons permanentes.

3.3 Densités d’oiseaux forestiers

La densité des oiseaux forestiers dans chaque bloc expérimental et dans les peuplements naturels a été estimée à partir de l’écoute des chants, cris et par observation directe des oiseaux, lors de trois séances successives d’inventaire en mai et juin de chaque année. Par conséquent, notre recensement ne se limitait pas au décompte des mâles chanteurs uniquement, bien que ce groupe constituait la majorité de nos enregistrements. Le recensement des espèces élusives a été complété par une séance d’houspillage. La densité d’une espèce correspond au nombre maximum d’individus entendus lors des séances d’écoute au cours de la même saison d’inventaire (Burskirk et McDonald 1995). Les données ont été compilées en nombre d’individus par hectare pour chacun des blocs expérimentaux et des peuplements naturels. Pour les analyses, nous avons regroupé les espèces en trois grands groupes fonctionnels en tenant compte des types d’habitat recherchés pour la nidification et l’alimentation : les espèces associées aux forêts fermées, les espèces associées aux forêts ouvertes et les espèces dites généralistes. Les densités d’oiseaux par groupe fonctionnel correspondent à la somme des individus recensés des espèces appartenant à ce même groupe par bloc expérimental. L’indice de Shannon, lequel tient compte de l’abondance et de la représentativité des espèces, ainsi que la richesse spécifique ont été utilisés pour mesurer les changements dans la biodiversité des communautés aviaires.

3.4 Inventaire du brout et fréquentation par l’orignal

Un dénombrement des tiges et des ramilles a été fait sur 968 parcelles de 1,13 m de rayon afin de comparer la production et l’utilisation du brout par les cervidés, de même que pour mesurer la fréquentation du dispositif (fumées/ha) par l’orignal (Alces americanus) qui est l’espèce prédominante dans le secteur, avant et trois ans après l’éclaircie (en 2013). Les espèces suivantes ont été retirées de l’inventaire : le framboisier (Rubus idaeus), les épinettes noires et blanches (Picea mariana et Picea glauca), le chèvrefeuille du Canada (Lonicera canadensis) et le dièreville chèvrefeuille (Dierevilla lonicera).

3.5 Inventaire du lièvre d’Amérique, de la gélinotte huppée et du tétras du Canada Un réseau de 513 parcelles-échantillons permanentes de 1 m de rayon a été mis en place pour le suivi de la densité du lièvre d’Amérique (Lepus americanus), à raison de 20 parcelles par bloc expérimental. L’inventaire de la gélinotte huppée (Bonasa umbellus), par le relevé des mâles tambourineurs, a été conduit pendant la période d’écoute des oiseaux nicheurs, à raison de 10 minutes à chaque point d’écoute en respectant les mêmes conditions météorologiques.

L’inventaire du tétras du Canada (Falcipennis canadensis) a été effectué selon le protocole d’appel du mâle par des cris de femelle pendant 15 minutes.

3.6 Inventaire de salamandres terrestres

La méthode des planchettes de bois a été utilisée pour réaliser l’inventaire des salamandres terrestres (Fellers et Drost 1994, Bonin et Bachand 1997). Au total, 1 606 planchettes de matériaux agglomérés de 30 cm par 30 cm ont été disposées dans les blocs témoins et les peuplements naturels, représentant une densité de 40 planchettes/ha. Ces planchettes ont été placées le long des virées d’inventaire de brout à 2 mètres du centre de la parcelle de brout, à raison d’une planchette à tous les 5 mètres. Les planchettes ont été disposées dans les blocs témoins (A2, A4, A10 et D1) du dispositif expérimental du lac Huguette et dans les peuplements naturels (PN1, PN2, PN3, PN4). Dans les peuplements PN1, PN4, A2 et A10, 7 virées de 29 planchettes ont été installées pour un total de 203 planchettes. Le bloc D1 comprend

200 planchettes, à raison de 25 planchettes réparties sur 8 virées, le bloc PN2, 189 planchettes distribuées sur 9 virées de 21 planchettes et les peuplements PN3 et A4, chacun 198 planchettes sur 9 virées de 22 planchettes.

Les planchettes ont été installées l’automne précédent les inventaires afin de les laisser vieillir et favoriser leur utilisation par les salamandres. Des planchettes disposées sur un substrat dénudé et nivelé seraient plus fréquentées que des planchettes placées directement sur la litière ou des planchettes surélevées au moyen de baguettes (Hesed 2012). Le substrat sous chacune des planchettes a donc été nettoyé sur une superficie suffisante pour minimiser l’espacement entre le sol et les planchettes. La méthode d’inventaire consiste à retourner chacune des planchettes pour y vérifier la présence de salamandres et de capturer et mesurer les individus ainsi trouvés. Le dispositif des planchettes a fait l’objet de deux visites au cours de l’été 2013, la première entre le 30 mai et le 7 juillet et la deuxième entre le 4 et le 16 septembre.

La température du sol et de l’air a été mesurée à l’aide d’un thermomètre BIOS DT131 et les spécimens d’amphibiens capturés ont été mesurés avec un pied à coulisse de 150 mm à afficheur numérique de marque Mastercraft, avant d’être relâchés à l’endroit même de la capture, près de la planchette.

Une recherche active de salamandres a aussi été réalisée simultanément aux visites des planchettes. Les débris ligneux rencontrés à proximité du transect étaient soit retournés dans le cas des débris les plus petits ou étaient fouillés en désagrégeant la matière ligneuse dans le cas des débris plus importants lorsque ceux-ci étaient assez friables pour procéder de la sorte.

Cette fouille active visait surtout à vérifier la présence de salamandres pour faciliter l’interprétation des résultats obtenus au moyen de la méthode des planchettes, de sorte qu’elle n’a pas été réalisée sur des superficies fixes.

3.7 Analyses statistiques

Des analyses de variance ont été conduites sur les densités d’oiseaux et de lièvres, les indices de biodiversité et les caractéristiques d’habitat en utilisant la procédure ANOVA du logiciel SAS version 9.2 (SAS Institute 2009), afin de vérifier la présence de différence entre les traitements d’éclaircies commerciales, les peuplements naturels et les plantations témoins non traitées.

Lorsque requises, des comparaisons multiples ont été effectuées au moyen du test de Fisher (LSD) entre les plantations traitées par éclaircie commerciale, les peuplements naturels avec les plantations non traitées (témoin). Dans tous les cas, les résultats des tests statistiques seront présentés en fonction de la comparaison des conditions (E.C. à 35 %, E.C. variable, E.C.

à 25 %, peuplements naturels) avec les plantations témoins. Aux fins de simplification des analyses, les parcelles dans les blocs témoins et le grand témoin ont été regroupées en un seul témoin étant donné qu’elles ne présentaient aucune différence significative entre elles pour les variables comparées. Nous avons utilisé l’approximation normale (test Z) pour comparer les densités de tiges et de ramilles de brout, avant et après traitement (Zar 1984).

Le coefficient de corrélation de Pearson a été utilisé afin de mesurer la corrélation entre certaines variables d’habitats et les densités des groupes fonctionnels d’oiseaux trouvées à l’intérieur des blocs d’étude. Les variables utilisées dans cette analyse sont la surface terrière marchande (STm), l’obstruction verticale (%), l’obstruction latérale (%), la végétation herbacée (%) et le nombre de tiges à l’hectare qui sont toutes des variables influencées par l’ouverture des peuplements. La procédure CORR (SAS Institute 2009) a été utilisée pour cette analyse.

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