HAL Id: jpa-00205535
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205535
Submitted on 1 Jan 1963
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Étude des trichites de fer par diffraction d’électrons
R. Jouty, R. Régis, M. Régis
To cite this version:
R. Jouty, R. Régis, M. Régis. Étude des trichites de fer par diffraction d’électrons. Journal de
Physique, 1963, 24 (8), pp.587-590. �10.1051/jphys:01963002408058700�. �jpa-00205535�
ÉTUDE DES TRICHITES DE FER PAR DIFFRACTION D’ÉLECTRONS Par MM. R. JOUTY, R. RÉGIS et Mme M. RÉGIS,
Laboratoire de Physique des Métaux, Faculté des Sciences de Montpellier.
Résumé.
2014Des trichites de fer préparées par la méthode de Brenner ont été étudiées par dif- fraction électronique par transmission. Suivant les épaisseurs des trichites employées, des
«N- patterns », des
«L-patterns » ou des
«P-patterns
»ont été obtenus. On montre ainsi qu’on peut
obtenir par la méthode de Brenner des monocristaux filamentaires de très grande perfection.
Abstract.
2014Iron whiskers, grown by reduction of ferrous halide, have been studied by trans-
mission electron diffraction.
In these experiments, N-patterns, L-patterns and P-patterns were obtained, using crystals of
different thickness. P-patterns, which consist of Kikuchi lines, indicate a high degree of crystal-
line perfection.
24, 1963,
Introduction.
-A la suite de la découverte de leurs propriétés mécaniques exceptionnelles, les tri-
chites métalliques ou monocristaux filamentaires,
ont fait l’objet de nombreux travaux. Il est actuel- lement possible d’obtenir des trichites par voie chi-
mique, électrolytique ou mécanique en dehors de
celles qui poussent spontanément sur les couches minces métalliques.
Par des essais de flexion et de traction on a
trouvé des pourcentages d’allongement élastique de
l’ordre de grandeur prévu pour des cristaux par- faits.
L’intérêt que présentent ces cristaux est double :
étant donné leurs propriétés mécaniques, il serait
intéressant de pouvoir préparer des trichites de
plus grandes dimensions ; d’autre part, la connais-
sance de leur mécanisme de croissance doit appor- ter des renseignements précieux dans l’étude de la croissance des cristaux.
Expériences.
--Les trichites de fer étudiées ont
été préparées par voie chimique, en utilisant la méthode de Brenner. Cette méthode permet d’obte-
nir des monocristaux filamentaires de fer en
réduisant un halogénure (FeCl2) par l’hydrogène
à haute température [1].
Les expériences de diffraction par transmission ont été réalisées à l’aide d’un microscope élec- tronique « JEM ».
Les trichites qui ont fourni des diagrammes de
diffraction intéressants ont des diamètres de l’ordre du demi-micron. Ces diagrammes ont présenté à plusieurs reprises des lignes de Kikuchi. C’est là
une preuve que ce sont des monocristaux de grande perfection.
Nous avons obtenu trois types de diagrammes distincts, correspondant à des épaisseurs diffé-
rentes des cristaux diffractant.
Le cliché I correspond à la première catégorie de diagrammes où
«N-pattern ». Le cliché II corres-
pond à la seconde catégorie, notée « L-pattern »
par Kikuchi. Les clichés III, IV et V s’assimilent à la troisième catégorie ou
«P-patterns
»qui se composent de réseaux de lignes de Kikuchi [2].
CLICHÉ I.
-Le cliché 1 est fourni par un cristal si mince qu’on supposera que la diffraction est due à un réseau cristallin à deux dimensions. Dans
FIG. 1. - Cliché I.
ces conditions, on interprète le diagramme en
considérant la plaque photographique comme la
section par un plan du réseau réciproque. On né- gligera la troisième condition de Laue et les deux
premières donnent alors les maxima d’interf é-
rences pour un rayonnement de longueur d’onde
:
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002408058700
588
Les intersections des deux séries de cônes de révolution donnés par les deux équations ci-dessus
fournissent les directions des rayons diffractés.
On voit ainsi, d’après la position des taches dans le cliché I, que le rayon incident est prati- quement parallèle à la direction (111) du réseau primitif.
CLICHÉ II.
-Le second diagramme correspond
aux
«Laue-patterns ». Sur ce cliché, les taches les plus intenses se répartissent sur des ellipses.
FiG. 2. - Cliché II.
Toutefois, le cliché est perturbé par trois fac- teurs différents :
a) On observe une croix blanche partant de la
tache centrale. Cette croix est apparue sur tous les clichés de diffraction que nous avons effectué
sur des trichites. Elle est due à la caustique prove- nant de l’astigmatisme du condenseur.
-b) Les spots situés les plus près du centre sont
constitués de taches doubles. En principe, les
taches doubles sont attribuées à des macles à l’intérieur du cristal. Ce n’est pas le cas ici. Elles sont dues à la façon dont on place le diaphragme
pour augmenter l’intensité transmise.
De part et d’autre de la trichite, le diaphragme
laisse passer deux petits faisceaux directs. Lors- qu’on ferme peu à peu le diaphragme jusqu’à ce
que tous les rayons passent à travers la trichite,
on voit les deux taches de chaque paire se rappro- cher l’une de l’autre jusqu’à former une seule tache, et l’intensité diminue.
c) La troisième perturbation est constituée par
une zone diffuse plus claire, qui traverse tout le
cliché. On pense qu’elle provient de la diffusion
inélastique des électrons incidents.
Tant qu’on fait diffracter des électrons sur des cristaux très minces, on obtient des diagrammes
du premier type. Lorsque l’épaisseur du cristal
est accrue, on obtient un cliché du type « L-pat- tern », c’est le cas de notre second diagramme.
Ici, on ne peut plus négliger la troisième condition
de Laüe qui tient compte de l’effet de la troisième dimension du cristal. Cette condition s’écrit :
qui implique que les rayons diffractés seront portés
par une famille de cônes de révolution, leur axe ayant même direction que c.
Les intersections de ces cônes avec l’écran d’ob- servation sont en général des ellipses. Les taches
fournies par le réseau à deux dimensions et qui
se trouvent au voisinage des ellipses ont une inten-
sité accrue, tandis que les autres sont très aff ai- blies. En particulier, si la direction de c est para- lèle au faisceau incident, les ellipses deviennent
des familles de cercles concentriques.
Les diamètres du premier et du second cercle
à partir du spot central, sont dans le rapport 1/B/2?
,comme on peut le voir dans la formule :
tirée de la troisième condition de Laue. p est l’angle entre le faisceau incident et le diffracté.
Ces cercles, légèrement décentrés par rapport à
la tache centrale (ce décalage provient d’une légère inclinaison du cristal), apparaissent encore
sur le cliché III.
CLICHÉS III, IV, V. - Ces clichés correspon- dent à des trichites plus épaisses que celles qui
ont fourni les diagrammes 1 et II. Le cristal four- nissant le cliché III, où les cercles concentriques apparaissent encore, est plus mince que celui donnant le diagramme IV, où les lignes de Kikuchi
subsistent seules.
L’indexage du cliché IV a été fait en utilisani
la méthode de Kikuchi.
On peut établir une relation entre la distance interréticulaire et l’espacement des deux lignes
de Kikuchi correspondantes :
a est la distance séparant deux lignes d’une paire.
paire.
L est la distance parcourue par les électrons
entre le cristal et l’écran.
0 est l’angle de Bragg.
dpqr est la distance réticulaire de la famille de
plans réfléchissant.
A l’aide de cette relation, on peut déterminer
l’orientation du monocristal par rapport à la pla-
589
FIG. 3.
-Cliché III.
que photographique, et vérifier les valeurs des distances interréticulaires.
On peut indexer les clichés par différentes mé- thodes (projection stéréographique, projection gno-
monique), comme l’a montré Wilman [3]. On peut
aussi utiliser la méthode de Kikuchi, c’est-à-dire dessiner sur la plaque photographique les traces
des plans réticulaires correspondant à chaque paire de lignes. La trace du plan réticulaire four- nissant une paire de lignes est, sur la plaque photo- graphi’que, la droite parallèle aux deux lignes d’une paire, et située au milieu de la distance qui les sépare. Les traces de ces plans sont ensuite affec- tées de leurs indices respectifs.
La constante de l’appareil est mesurée à l’aide
de diagrammes de diffraction sur une mince feuille d’or.
Lorsque la constante de l’appareil, X.L, est
connue, on peut appliquer aux clichés fournis par les trichites la formule citée plus haut. On mesure
au négatoscope, à l’aide d’une loupe et d’une règle finement graduée, les espacements entre les
deux lignes de chaque paire sur la plaque photo- graphique. On en déduit les distances interréti-
culaires et de là, les indices des plans réfléchis-
sants.
Des arcs de paraboles apparaissent sur les cli-
chés IV et V. Ces paraboles n’apparaissent jamais
dans les clichés de diffraction par réflexion et sont fréquentes en transmission. Leur origine est
controversée. Certains auteurs supposent que ces courbes sont dues à une diffraction par la surface.
On peut penser aussi qu’une telle parabole est l’enveloppe des lignes noires correspondant à une
famille de plans en zone. On peut effectivement
Il