31
Exemple 36. — suite constante : soit b un nombre réel fixé, la suite (x
n)
n∈N= (b)
n∈Ndont tous les termes sont égaux à b est désignée comme étant la suite constante égale à b. On a donc : ∀ n ∈ N , x
n= b.
— suite arithmétique : soit a un réel non nul et b un réel fixé, la suite (x
n)
n∈N= (a n + b)
n∈Nest la suite arithmétique de raison a et de premier terme b.
— suite géométrique : soit q un réel différent de 0 et de 1, et soit c un réel non nul, alors la suite (x
n)
n∈N= (c q
n)
n∈Nest la suite géométrique de raison q et de premier terme c.
— suite harmonique : la suite harmonique est la suite (x
n)
n≥1dont le terme de rang n est donné par la formule
x
n= 1 + 1 2 + 1
3 + . . . + 1 n = �
nk=1
1 k .
3.1. Propriété– Suites arithmétiques.
Soit a un réel non nul et b un réel fixé, alors on a l’équivalence
∀ n ∈ N , x
n= a n + b ⇔
� x
0= b,
∀ n ∈ N , x
n+1= x
n+ a,
autrement dit la suite arithmétique de raison a et de premier terme b est caractérisée par le fait que pour tout entier n le terme x
n+1de rang n + 1 s’obtient à partir du terme x
nde rang n en lui additionnant la constante a.
Exemple 37. On suppose qu’une population microbienne est composée de 1000 individus à l’instant 0, et que chaque heure cette population augmente de 100 individus. Combien compte-t-elle d’individus au bout de 10 heures ? Au bout de 1000 heures ?
3.2. Propriété– Suites géométriques.
Soit q un réel différent de 0 et de 1, et c un réel non nul, alors on a l’équivalence
∀ n ∈ N , x
n= c q
n⇔
� x
0= c,
∀ n ∈ N , x
n+1= q x
n,
autrement dit la suite géométrique de raison q et de premier terme c est caractérisée par le fait que pour tout entier n le terme x
n+1de rang n + 1 s’obtient à partir du terme x
nde rang n en le multipliant par la constante q.
Remarque 28. La raison q de la suite géométrique (x
n)
n∈N= (c q
n)
n≥0est donc égal au quotient
xn+1
xn
de deux termes consécutifs de cette suite.
Exemple 38. On suppose qu’une population microbienne est composée de 1000 individus à l’instant
0, et que chaque heure cette population augmente de 2%. Combien compte-t-elle d’individus au bout
de 10 heures ? Au bout de 1000 heures ?
32 3.2 Limite d’une suite
Définition 30. On dit d’une suite numérique (x
n)
n∈Nqu’elle admet une limite dans les trois cas suivants :
— soit l un nombre réel, on dit que la suite (x
n)
n∈Ntend vers l si on a
∀ ε > 0, ∃ k ∈ N , ∀ n ≥ k, | x
n− l | ≤ ε,
autrement dit la suite (x
n)
n∈Nconverge vers l si pour tout réel ε > 0 il existe un rang k à partir duquel tous les termes x
nde rang n supérieur à k sont dans l’intervalle [l − ε, l + ε]. Le nombre l est alors appelé limite de la suite (x
n)
n∈N. On note alors
n→+∞
lim x
n= l
— on dit que la suite (x
n)
n∈Ntend vers + ∞ si on a
∀ M ∈ R , ∃ k ∈ N , ∀ n ≥ k, x
n≥ M,
autrement dit la suite (x
n)
n∈Ntend vers + ∞ si pour tout réel M il existe un rang k à partir duquel tous les termes x
nde rang n supérieur à k sont dans l’intervalle [M, + ∞ [ . On note alors
n→+∞
lim x
n= + ∞
— on dit que la suite (x
n)
n∈Ntend vers −∞ si on a
∀ M ∈ R , ∃ k ∈ N , ∀ n ≥ k, x
n≤ M,
autrement dit la suite (x
n)
n∈Ntend vers −∞ si pour tout réel M il existe un rang k à partir duquel tous les termes x
nde rang n supérieur à k sont dans l’intervalle ] − ∞ , M]. On note alors
n→+∞
lim x
n= −∞
Définition 31. Lorsque la suite (x
n)
n∈Nn’admet pas de limite, on dit qu’elle est divergente.
Notation 11. Au lieu de “la suite (x
n)
n∈Ntend vers l” on peut aussi dire “la suite (x
n)
n∈Nconverge vers l” ou “la suite (x
n)
n∈Nadmet l pour limite”.
Au lieu de “la suite (x
n)
n∈Ntend vers + ∞ ” on peut aussi dire “la suite (x
n)
n∈Ndiverge vers + ∞ ” ou
“la suite (x
n)
n∈Nadmet + ∞ pour limite” (idem pour −∞ ).
Exemple 39. On considère les suites (
n1)
n≥1et (n)
n∈N.
Notation 12. Par convention, on utilisera par la suite les identités suivantes :
∀ l ∈ R , l + (+ ∞ ) = + ∞ et l + ( −∞ ) = −∞ ; (+ ∞ ) + (+ ∞ ) = + ∞ ; ( −∞ ) + ( −∞ ) = −∞
∀ l > 0, l × (+ ∞ ) = + ∞ et l × ( −∞ ) = −∞ ; ∀ l < 0, l × (+ ∞ ) = −∞ et l × ( −∞ ) = + ∞ ; (+ ∞ ) × (+ ∞ ) = + ∞ ; ( −∞ ) × ( −∞ ) = + ∞ ; (+ ∞ ) × ( −∞ ) = −∞
∀ l ∈ R , l
+ ∞ = 0 et l
−∞ = 0.
Par contre, les quantités suivantes n’ont a priori pas de sens : (+ ∞ ) + ( −∞ ), 0 × ( ±∞ ),
±∞±∞,
00.
33
3.3. Propriété – opérations sur les limites.
Soit (x
n)
n∈Net (y
n)
n∈Nadmettant chacune une limite (réelle, + ∞ ou −∞ ).
Alors on obtient les égalités suivantes, à condition que la quantité de droite existe :
— lim
n→+∞
(x
n+ y
n) = lim
n→+∞
x
n+ lim
n→+∞
y
n— lim
n→+∞
(x
n× y
n) = lim
n→+∞
x
n× lim
n→+∞
y
n— lim
n→+∞
x
ny
n= lim
n→+∞x
nlim
n→+∞y
n— si ϕ : N → N est strictement croissante alors lim
n→+∞
x
ϕ(n)= lim
n→+∞
x
nExemple 40. On considère plusieurs combinaisons à partir des suites (n)
n∈N, (2n)
n∈N. 3.4. Propriété – comparaison des limites.
Soit (x
n)
n∈Net (y
n)
n∈Ndeux suites numériques pour lesquelles on a x
n≤ y
nà partir d’un certain rang, ce qui signifie :
∃ n
0∈ N , ∀ n ≥ n
0, x
n≤ y
nAlors on a les propriétés suivantes :
— si chacune de ces deux suites admet une limite (réelle, + ∞ ou −∞ ) alors
n→+∞
lim x
n≤ lim
n→+∞
y
n— si lim
n→+∞
x
n= + ∞ alors (y
n)
n∈Ntend vers + ∞ : lim
n→+∞
y
n= + ∞ .
— si lim
n→+∞
y
n= −∞ alors (x
n)
n∈Ntend vers −∞ : lim
n→+∞
x
n= −∞ .
Remarque 29. Attention : le passage à la limite ne conserve pas l’inégalité stricte, c’est-à-dire qu’on peut avoir x
n< y
nà partir d’un certain rang et lim
n→+∞
x
n= lim
n→+∞
y
n. Par exemple : pour tout entier n ∈ N on a 0 < 1
n + 1 mais lim
n→+∞
0 = lim
n→+∞