HAL Id: jpa-00242178
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Submitted on 1 Jan 1906
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J. Belot
To cite this version:
J. Belot. Radiographie et Radioscopie en clinique. Radium (Paris), 1906, 3 (5), pp.139-143.
�10.1051/radium:0190600305013901�. �jpa-00242178�
mètres d’épaisseur. Un kilogramme de nitrate de tho- rium fut placé au-dessous et l’activité mesurée se trouve égale à 2,5. Une petite quantité de radium fut
placée au centre de la masse et l’activité totale fut 84,4.
L’activité du radium seul était 98,9. Donc l’activité du radium était réduite de 98,9 à 84,4 par la tra-
versée de la demi-épaisseur du nitrate de thorium.
Mais À est le même pour le radium et le thorium, la
couche centrale donnant un rayonnement qui subit une absorption moyenne. Il s’ensuit que si le nitrate de thorium donne une lecture égale à 100, la lecture
corrigée doit être i22.
Une seconde méthode a consisté à mesurer l’activité couche par couche, les couches actives étant superpo- sées de façon que la couche centrale reste à une dis- tance invariable de l’électroscope. L’accroissement d’activité était une fonction linéaire de la masse.
L’absorption d’une couche mince de 200 grammes ne
peut être grande et par approximations successives on a trouvé 15 pour 100 pour valeur de l’absorption spontanée de 1 kilogramme de substance placée sous 0,64 centimètres de plomb.
Ces deux résultats sont en gros concordants. De plus,
les intensités trouvées pour 1 kilogramme de nitrate
de thorium, i kilogramme de pechblende, 2 milli-
grammes de bromure de radium est 11 milligrammes
de radiothorium suivaient la mème courbe pour diffé- rentes épaisseurs de plomb. On peut en conclure que la perte d’activité de 1 kilogramme de pechblende,
due à l’absorption spontanée et au défaut de concen- tration, peut se corriger convenablement en ajoutant
20 pour 100 à la valeur observée, quand les rayons B
sont éliminés par 0,64 centimètres de plomb.
Conclusions.
1° Le radium, l’uraninite, le thorium et le radio- thorium émettent des rayons y qui sont égalemelt
absorbés par le plomb.
2° Pour les épaisseurs de plomb allant de 0,64 à
5 centimètres les valeurs de h sont comprises entre 0,57 et 0,46 pour toutes les substances.
5° Le nitrate d’uranium est pauvre en rayons y, et ceux-ci sont aisément absorbables; h = 1,4 entre 2,8
et 12,i millimètres de plomb.
40 L’actinium émet 4 types de rayons.
1. Rayons CL.
2. Rayons homogènes.
h = 163 (Godlewsk-i).
5. Rayons plus pénétrants, B ou y.
4,5 (Godlewski).
À = 4,1 (Eve), entre 0,45 et 2,8 milli-
mètres.
4. Rayons très pénétrants, probablement rayons y .
h = 2,7 à 2,0 entre 2, 8 et 8,7 milli-
mètres.
5° Un kilogramme de nitrate de thorium scellé dans
un cylindre de verre mince de 16 centimètres de diamètre constituerait un bon étalon de mesure pour l’activité des minerais de thoriunl et de radium.
0° L’absorption spontanée des rayons y d’un kilo- gramme de nitrate de thorium dans un cylindre de
16 centimètres de diamètre et de 5,4 centimètres environ de hauteur est de 18 pour 100 environ. Cette
correction ne doit pas être faite quand on emploie le
nitrate de thorium comme étalon.
(Traduit de l’anglais par Léon BLOCH.)
Radiographie et Radioscopie
en clinique.
Par J. BELOT,
Préparateur de Radiologie à l’hôpital Saint-Antoine.
(Laboratoire du Dr Béclère.)
L ’EMPLOI des radiations constitue aujourd’hui une
branche nouvelle des sciences médicales : la
radiologie. Si son enseignement 11’ est pas encore
officiel, sa nécessité et sa valeur ’rle sont plus mises en
doute : on se contente de critiquer quelques-unes de
ses indications, de discuter les résultats qu’elle per- met d’obtenir, preuve indiscutable de l’impression qn ’elle produit dans l’esprit de ses détracteurs.
On peut dire que c’est aux rayons de Rôntgen et
aux corps radioactifs que la radiologie doit la faveur
dont elle jouit; peut-être même, ces nouvelles radia- tions ont-elles fait un peu trop oublier leurs aînées !
Les rayons de Rôntgen sont utilisés en médecine
tantôt comme instrumcllt d’exploration, tantcït comme agent thérapeutique.
Deux procédés d’exploration s’offrent au praticien
la radioscopie et la radiographie, suivant que les rayons de Rôntgen projettent sur l’écran fluorescent
ou sur la plaque photographique 1 image fugitive ou
durable des organes invisibles.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190600305013901
Ces deux méthodes sont-elles également utiles au
médecin? L’une doit-elle être préférée u l’autre?
Doivent-clles, au contraire, se compléter mutuellenient ? Ce sont là autant de questions de la plus haute impor-
tance pratique, sur lesquelles les radiologistes ne sont
pas tous d’accord.
Récemment, en effet, quelques spécialistes, pour la
plupart, du reste, non médecins, se sont efforcés d’op-
poser l’une à l’autre la radiographie et la radioscopie.
Ils espéraient montrer l’infériorité de cette dernière et
allaient même jusqu’à en réclamer la suppression, prétextant qu’elle donnait des indications fausses et
qu’elle ne laissait pas de document inaltérable... j’al-
lais dire inviolable!
Pour émettre une telle opinion, il fallait : ou n’lavoir jamais assisté à un bon examen radioscopique, ou, ignorant l’anatomie élémentaire, être dans l’impossi-
bilité d’interpréter les images apparaissant sur l’écran,
ou enfin être de mauvaise foi : j’écarte volontiers
cette dernière hypothèse.
Durant les premières années qui suivirent la décou- verte de Rôntgen, l’imperfection dcs appareils, l’inex- périence des praticiens, le manque de méthode et de connaissances techniques rendaient sinon impossible,
du moins sans grand intérêt pratique, l’examen à
l’écran.
Depuis cette époque les choses ont changé : non
seulement la radioscopie a acquis droit de cité, mais
elle est souvent capable de nous donner des renseigne-
ment plus précis que la radiographie.
Loin de moi l’idée d’opposer les deux méthodes : elles doivent au contraire se compléter l’une l’autre,
mais plus on ira, plus l’image fluorescente tendra à se
substituer à l’épreuve radiographique pour , les recherches courantes.
La radioscopie présente, en effet, sur la radiogra- phie, tous les avantages que possède la vue directe
d’un paysage sur celle de sa photographie. L’image qui apparait sur l’écran fluorescent n’est pas une
image fixe et unique colnme celle que nous transmet la plaque sensible. Non seulement nous avions devant
nos veux une vue d’ensemble de la région examinée, mais l’image est une image vivante. Nous voyons les organes en mouvement; nous prouvons suivre quel-
ques-uns des phénomènes les plus intimes de la vic, étudier le fonctionnement de certains viscères aussi bien et souvent mieux que si le couteau dru vivisec-
tcur les avait mis à nu.
Pour obtenir une bonne radiographie, il est de toute
nécessité que le patient garde une immobilité absolue : de l’observation de ce factcur dépend la netteté de
l’imabe : celle-ci se rapporte donc à une certaine posi-
tion.
Tout différents sont les renseignements que nous fournit l’examen radioscopique. Ce n’est plus une seuie image qui nous apparaît, mais en déplaçant le malade
ou le mcmhre examiné, nous pouvons voir toute une
série d’images du plus haut intérêt pratique. On fait,
pour ainsi dire, le tour du malade : en un clin d’cil
on l’examine, en avant, en arrière, par côté, en direc- lion oblique, etc., etc. L’ampoule est élevée, abaissée, pousséc à droite ou à gauche, éloignée ou rapprochée
du sujet, l’ouverture du diaphragme agrandie ou
diminuée suivant les cas. Chacune âc ces positions,
chacune de ces man0153uvres, nous donnent des indica- tions nouvelles, confirment ou infirment les rensei-
gnements précédemment acquis. De ces diverscs images, l’esprit du praticien fait unc synthèse rapidc :
le diagnostic en découle.
Quelques exemples permettront de mieux com-
prendre l’intérêt que présente la radioscopie.
Voici un homme chez lequel on soupçonne une tuber- culose au début; les signes st6thoscopiques sont incer-
tains : le malade est conduit chez un radiologiste.
Si celui-ci n’est que radiographe, si par principe ou
par ignorance, il ne pratique pas l’examen radiosco-
pique, il se contentera, s’il est adroit, de faire une
bonne épreuve radiographique. Celle-ci ne donncra
souvent que des indications peu précises : elle mon-
trera des blancs et des noirs, dont il sera possible de
tirer quelque renseignement ; mais ils n’auront de valeur que pour une position donnée, et l’ombrc que -l’on aura attribuée à une induration du sommet pul-
monaire pourra être due à une toute autre cause : le
plus souvent l’épreuve ne permet pas d’être affir- matif.
Il n’en est pas de méme avec l’examen radioscopiquc.
Le spécialiste commence par une vue d’ensemble de la cage thoracique : l’aspect général, l’étendue des champs puhnonaires, l’amplitude des mouvements cos-
taux, la tonalité de l’ensemble, etc., sont embrassés d’un coup d’oeil. On note si la teinte est uniforme, si ça et là n’apparaissent pas quelques zones plus
sombres ou plus claires, les modifications qu’elles
subissent au moment des grandes inspirations, etc.
Grâce au jeu du diaphragme, on diminue le champ d’éclairage : les images deviennent plus nettes. Les
sommets pulmonaires sont examinés, leur transpa-
rence est comparé, en élevant et en abaissant l’am- poule de façon à éliminer les causcs d’erreur dues â
une asymétrie thoracique. On note l’alnplitude des
mouvements du diaphragme, la profondeur et la
clarté des sillons costo-diaphragmatiques ; on acquiert
ainsi des notions de la plus haute valeur, sur les- quclles la radiographie ne peut être que lnuette.
Le malade est successivement examiné en avant, en
arrière, de profil, enfin et surtout en direction oblique.
Grâce à cette dernière position, l’image du médias-
tin apparait sur l’écran, nettement séparée des ombres
vertébrales et sternales qui la recouvrent dans les
examens antérieurs ou postérieurs. Il devient possible
de constater l’existence des adénopathies médiastilles
quand elles existent, ou la belle clarté de cette région,
si aucune production morbide n’est venue en troubler la transparence.
La sclérose interlobaire, d’un diagnostic clinique parfois si difficile, est une rare surprise de la radio-
graphie : les déplacements de l’ampoule de haut en
bas permettent souvent de la déceler avec la plus grande facilité, sur l’écran fluorescent.
Enfin, dans ,le cas d’hydropneumothorax, l’écran
nous montre le phénomène de la succession hippocra- tique avec une telle netteté, que cette seule image
suffirait à convaincre les plus sceptiques.
Voilà quelques-uns des renseignements quc peut
donner la radioscopie sur la pathologie ct la physio- logie pulmonaires. Ce procédé d’investigatiun s’adresse
aussi a d’autres organes; les indications qu’il fournit
ne sont pas moins précieuscs; qu’il me suffise d’en
citer rapidement quelques-unes.
lVlieux que la radiographie, l’écran fluorescent nous montre l’image du coeur : seule, cette dernière mé- thode nous permet d’en étudier les battements, les contractions, etc.
La mesure de l’aire cardiaque, à l’aide de l’ortho-
diagraphe, est un procédé radioscopique, je sais bien qu’il est possible de faire l’orthoradiophotobraphie...
mais il s’agit là d’une pure acrobatie n’ayant d’autre
intérêt que la difficulté du problème.
Quoique la recherche des calculs du rein, de
l’uretère et méme de la vessie soit pour le moment du domaine de la radiographie, tout me porte à croire
que souvent l’examen à l’écran permet à lui seul de
constater la présence du corps étranger. Pour lna part,
avant de faire une radiographie de région lombaire, je pratique toujours l’examen radioscopique : j’ai
souvent constaté ainsi la présence d’un calcul que je
retrouvai sur le cliché radiographique; parfois même l’image que m’avait donnée l’écran était plus nette que celle apparue sur la plaque. Il va sans dire qu’une technique spéciale doit présider à cette recherche.
Quand l’exalnen radioscopique a montré un calcul, il
devient facile de limiter l’étendue de la radiographie
confirmatrice à la région intéressante : l’épreuve ainsi
obtenue gagne en netteté..
J’insisterai encore sur l’examen de l’estomac. A l’aide de certains artifices on peut en obtenir l’image
sur l’écran fluorescent et même la fixer sur une
plaque photographique. L’étude des ptoses, des dé- placements, des dilatations, des rétrécissements et des contractions de cet organe, le chemin parcouru par le bol alimentaire, la durée du séjour des aliments,
en un mot l’anatomie et la physiologie de l’estonac à l’état sain et pathologique... ioilà autant de pro- blèmes que seule la radioscopie permct de ré- soudre. Les récents travaux d’Holzhnecht montrent
qu’il y a là une voie nouvelles, encore insuffisamment
explorée: les quelques faits déjà acquis ont permis de
constater combien certaines notions classiques étaient éloignées de la réalité.
Si de l’étude des organes splanchniques, on passe à
celle des membres, on voit que la radioscopie est
encore une méthode d’exploration des plus précieuses.
Il est bien certain que le cliché radiographique fournit plus de détails que l’écran fluorescent; toutefois ce der-
nier procédé, non seulement permet l’examen successif dans toute une série de positions, mais il peut montrer
la mobilité des fragments dans le cas de fracture, la limite des déplacements dans les luxations.
Enfin et surtout, il est possible de réduire une
luxation, de coapter les fragments d’un os fracturé,
d’extraire un corps étranger, sous le contrôle direct de l’écran : on évite ainsi aux blessés les douleurs que leur occasionnent les tàtonnements habituels et on
acquiert la certitude d’une réduction correcte. Depuis longtemps, du reste, cette pratique est courante dans les hôpitaux étrangers ; il faut souhaiter qu’elle se géné-
ralise en France pour le plus grand bien des malades.
On le voit, la radioscopie est pour le clinicien, l’anatomiste, le physiologiste, une précieuse méthode d’investigation. Si l’on ajoute à cela qu’elle est peu
dispendieuse; qu’clle ne présente aucun danger, qu’elle est rapide et non fastidieuse, on a le droit de s’étonner qu’il se soit rencontré des gens doutant de
son utilité et réclamant sa suppression.
S’il est des renseignements que seule la radioscopie peut fournir, il en est aussi qui ne peuvent être
obtenus qu’à l’aide de la radiographie : c’est dire que les deux mutllodcs sont utiles au clinicien; chacune
a ses indications et c’est manquer d’éclectisme que de les opposer l’une à l’autre.
Il va sans dire que, toutes les fois qu’il sera néces-
saire d’obtenir des détails de structure, la radiogra- phie devra être préférée, il n’en faudrait pas conclure que l’écran fluorescent est incapable de les montrer :
c’est notre oeil qui ne peut en saisir les détails par suite de la faible luminescence des images; notre
acuité visuelle est insuffisante.
C’est ainsi clue pour la recherche des lésions
osseuses (ostéomyélite, tuberculose, sarcome, etc.), il
faut se soumettre aux exigences de la radiographie.
Souvent ainsi, l’étude détaillée et complète d’une
fracture nécessite une épreuve sur laquelle sont vi-
sibles tous les détails, mais sur laquelle aussi, parfois,
les déplacelents sont exagérés ou diminués, si le radiographe n’a pas su prendre toutes les précautions
nécessaires.
De même, la recherche des calculs rénaux, urété-
raux, vésicaux, alors même qu’elle aura été pratiquée
à l’aide de l’écran, devra être complétée par la radio-
graphie. Les petits calculs, comme les corps étrangers
de petites dimensions ou de poids atomique peu élevé, apparaitront avec plus de netteté sur la plaque que
sur l’écran.
J’en dirai autant de l’cxamen du crâne. S’il est souvent facile de constater à l’aide de la radioscopie
la présence d’un corps étranger, d’en déterminer la
position exacte, il est ordinairement impossible de
voir nettement certaines déformations, telles que
r èlargissenlent de la selle turcique, modification dont la connaissance peut avoir une si grande importance clinique. Là encore la radiographie doit succéder à l’examen radioscopique.
Enfin, pour l’étude de la composition du squelette,
de sa plus ou moins grande richesse en phosphate de calcium, des radiographies faites dans des conditions
techniques identiques, peuvent fournir de précieuses
indications. On saisit facilement l’intérêt de la métho-
de, mais on ne peut s’empêcher de constater combien
sont multiples et difficiles à éliminer les causes
d’errcur : il serait donc illusoire de vouloir lui attri- buer une précision absolue.
Quelques radiographes non médecins sont méme
allés plus loin. Ils se sont imaginé que la radiogra- phie permettrait due suivre le cours d’une affection, d’en constater l’aggravation ou l’arnélioration, en un
mot de suppléer la clinique. C’est ainsi, par exemple,
que la plus ou moins grande opacité du tissu pulmo- naire, indiquerait l’évolution de la tuberculose : pour cela il suffirait de prendre des radiographies, à inter-
valles plus ou moins éloignés, dans des conditions techniques identiques : la comparaison des diverse épreuves et particulièrement de l’intensité des ombres serait le fidèle tableau de la marche de l’affection.
Il faut, à vrai dire, ignorer les notions les plus élé-
memaires de la pathologie et de l’anatomie patholo- gique, pour soutenir une pareille .thèse. C’est qu’en effet, à tel état pathologique ne correspond pas tou-
jours une même variation de densité des tissus; les modifications de cette densité .sont loin d’être en rap-
port constant avec les modifications pathologiques.
Radiographions, par exemple, un hommc atteint de tuberculose pulmonaire d’un des sommets, au
stade d’induration. L’épreuve positive montrera une
ombre anormale d’une certaine intensité.
Supposons que’sur une deuxième épreuve, faite huit
ou dix mois plus tard, l’ombre se soit accentuée. Que peut-on en conclure ? Que la lésion s’est aggravée puisque l’opacité spécifique s’est accrue.... Mais il se
peut aussi que la maladie soit en régression et que la variation de teinte soit due à la sclérose réparatrice.
Admettons par contre due l’omhre ait disparu. On pourrait penser que le malade est guéri... mais si, à
l’induration a succédé une géode, l’ombre anormale n’existera plus !
Au cours de son affection, le malade a pu engraisser
ou maigrir : ces variations d’épaisseur viendront 1110-
difier la tonalité des ombres, sans que, pour cela, la
lésion considérée soit nécessairement améliorée ou
aggravée.
Cela m’anlpne a dire, en passant, que ni la radiogra- phie, ni la radioscopie ne donnent le diagnostic tout
fait. Il faut interpréter les images obtenues et le plus apte a le bien faire est celui qui, pourvu de connais-
sances anatomiques, physiologiques et pathologiques suffisantes, s’adresse en même temps aux autres pro- cédés d’investigation.
Les rayons de Rôntgen sont pour la clinique, un précieux auxiliaire; ils ne doivent pas la supplanter
parce qu’ils ne le peuvent pas : pour pouvoir la servir u(ilement, il est de toute nécessité qu’ils soient
maniés par des médecins. Seuls, en effet, ils sont
capables, non seulement d’interpréter convenable- ment les images obtenues, mais de déterminer la mcilleurc position à donner au sujet, si la radiogra- phie doit succéder à l’examen radioscopique.
Lorsque l’on désire obtenir la photographie d’un objet,on commence par l’examiner sur la glace dépolie ;
selon les cas on délace l’appareil ou l’objet jusqu’à ce
que l’image fugitive donne satisfaction i l’opérateur :
la glace dépolie est alors remplacée par la plaque sen- sible ; à l’image fugitive va se substituer une image
durable.
Cette pratique rendrait de grands services, si elle
était plus généralement observée en radiographie.
Avant de radiographier un membre ou une région,
on devrait toujours commencer par en pratiquer
l’examen radioscopique ; il permettrait de se rendre compte de l’aspect général de la région, de déterminer le point intéressant à reproduire, la meilleure position
à donner au sujet.
Grâce à un fauteuil spécial que vient de faire con-
struire Béclère, grâce aussi à d’autres dispositifs exis-
tants oufacilesà imaginer, on peut substituer à l’écran fluorescent une plaque photographique, sans changer
ni la position du malade, ni celle de l’ampoule. Le radiologiste fait ainsi la mise au point sur l’écran,
comme le photographe sur la glace dépolie. Cette
méthode permet de fixer sur la plaque l’image la plus
nette et la plus démonstrative quel’on a pu faire appa- raitre sur l’écran, en mobilisant le patient : l’intérêt
de ce procédé ne peut échapper à personne.
Hadipgraphie.et Radioscopie sont donc deux procé-
dés d’exploration qui se complètent mutuellement et
qui doivent être appliqués avec discernement par le
praticien.
Si l’on voulait comparer les deux méthodes, on pourrait dire, avec un radiologiste étranger bien connu, qu’il y a, entre la radiographie et l’examen radiosco-
pique, la même différence qu’entre les petits albums
de photographies représentant les principaux monu-
ments d’une ville et la visite de cette ville.
Lorsque l’on veut étudier une coupe histologique, on
l’examine directement au microscope, en faisant varier le point, en déplaçant la préparation, en modifiant le
grossissement ; il ne viendra à l’idée de personne de
faire d’abord une microphotographie, et de pratiquer
les recherches sur cette épreuve. Par contre, quand
on aura trouvé une région intéressante, l’image en sera
fixée sur une plaque; cette épreuve servira de docu- ment et permettra de faire connaitre aux autres ce
que l’on a vu soi-même. Il est fort possible que, d’ici à quelques années, grâce aux progrès incessants qu’ac- complit la technique instrumentale, la radiographie
soi[ à la radioscopie ce qu’est la lnicrophotogra- phie à l’examen microscopique.
En résumé, la radioscopie donne des renseigne-
ments que ne peut fournir le cliché radiographique
elle est ordinairement suffisante pour la plupart
des recherches courantes : elle doit toujours pré-
céder la radiographie lorsque celle-ci devient néces-
sairc .
REVUE DES TRAVAUX
Radioactivité
Conductibilité de l’air dans les lieux habités.
-
H. Dufour (Phys. Zr;itsclc., 15 arril 1000).
-Reve-
nant sur cette question qui semblait résolue par les expé-
riences d’Elster et, Geitel, M. Dufour, en employant l’appa-
reil d’Ebert et aussi celui d’Elster et Geitel, montre que dans une salle de cours la présence d’un auditoire augmente
la conductibilité de l’air. L’accroissement varie du cin-
quième au sextuple. L. B.
Gisements et sources radioactives espagnoles.
-