• Aucun résultat trouvé

Note sur le rapport d’audit GRILLE HORAIRE DES ENSEIGNEMENTS AU LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE « Mission d’audit et de modernisation Octobre 2006»

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Note sur le rapport d’audit GRILLE HORAIRE DES ENSEIGNEMENTS AU LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE « Mission d’audit et de modernisation Octobre 2006»"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

Secteur lycées 20/11/06

Note sur le rapport d’audit

GRILLE HORAIRE DES ENSEIGNEMENTS AU LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE

« Mission d’audit et de modernisation Octobre 2006»

Dans le cadre des audits de « modernisation » le ministère du budget s’attaque maintenant à la réduction nombre d’heures de cours des élèves de lycée… pour de meilleurs résultats ! C’est le complément des rapports sur « l’organisation des examens » et « décharges statutaires » qui, tous entendent obliger les enseignants à prendre plus d’élèves en charge.

Le rapport montre au ministère comment «récupérer » près de 24 000 ETP.

L’argumentation repose souvent sur des constats contestables. Les comparaisons européennes, largement utilisées se font toujours au détriment du système français qui coûterait trop cher pour des performances jugées insuffisantes. Le panorama dressé noircit volontairement l’efficacité et les résultats de l’enseignement au lycée : aucune évaluation positive n’est retenue dans les 85 pages. Toute l’argumentation est bâtie pour aboutir à 16 propositions et à la récupération de plusieurs milliers d’équivalent temps plein.

La stagnation des sorties sans qualification et des taux d’accès au bac, les taux de redoublement trop élevés en seconde, faiblesses que le SNES dénonce, sont utilisés pour avancer des recommandations dans le droit fil la loi Fillon : conseil pédagogique et projets définis localement, suppression des références à des grilles nationales, réduction de l’offre de formation en particulier à travers la remise en cause des options et des enseignements de détermination, contractualisation et individualisation des aides aux élèves, ...

Le rapport propose de réduire le total annuel d’heures de cours (de 1044h à 900h en seconde par exemple) en déclarant qu’un élève consacre au minimum entre 40 et 45 heures hebdomadaires à son travail scolaire, parfois même jusqu’à 60 heures. La suppression des groupes de LV de moins de 15 élèves est présentée comme une condition pour financer les groupes allégés de 20 élèves en première.

Où sont les mesures pédagogiques ? Par exemple : 17 689 postes pourraient être économisés en plafonnant l’horaire élève au lycée entre 900 et 950 heures et en supprimant la moitié des dédoublements ! Une partie de ces économies serait des « gains de productivité », l’autre partie serait mise à disposition des établissements qui trouveraient les moyens pour des choix et des projets locaux.

Des moyens redistribués, vraiment ?

Le rapport dans son intégralité est téléchargeable sur le site du SNES :

http://www.snes.edu/clet/article.php3?id_article=1543

(2)

Les constats

Sont mis en évidence certains constats que nous partageons comme la stagnation du taux d’accès d’une génération au BAC et le taux important d’échec en seconde. On peut également s’interroger sur la charge hebdomadaire parfois excessive de travail des élèves qui est affirmée dans le but de justifier la réduction des horaires.

Les performances du système sont jugées essentiellement à partir de deux évaluations internationales : PISA 2003 et l’enquête « évaluation internationale des compétences en anglais » en 2002. Ce choix est contestable puisque ces comparaisons concernent les élèves de 15-16 ans (et donc quelques élèves de seconde seulement) pour PISA et uniquement des élèves de troisième pour l’enquête 2002 ! On ne voit pas bien comment elles permettent de mesurer l’efficacité du lycée !

Aucun élément n’est donné pour mesurer l’importante augmentation de l’accès à un diplôme du second degré ou du supérieur durant les 15 années qui servent de référence à l’étude : ainsi la part de la population au moins diplômée du second cycle du secondaire était en 2004 de moins de 50% pour la tranche des 55-64 ans à 80% pour la tranche des 25-34 ans. De même la part de la population diplômée de l’enseignement supérieur était en 2004 de 15% pour les 55-64 ans pour atteindre 37% chez les 25-34 ans et dépasser les 40% pour les générations 1977-1979 ! Ces progrès sont parmi les plus spectaculaires dans l’OCDE (avec la Belgique et dans une moindre mesure l’Espagne et l’Italie qui accusaient un retard encore plus important que le nôtre), et le rapport se garde bien d’en faire état !

La lourdeur de la charge de travail des élèves est un élément martelé dans le rapport mais peu étudié.

Les chiffres avancés sont contestables dans la mesure où suivant les cas, ils intègrent ou non les enseignements optionnels. Les liens qui peuvent exister suivant les niveaux et les séries entre les horaires de cours et leur structure et la charge de travail demandée à l’extérieur du cours ne sont pas explicités.

Pourtant l’expérience montre clairement que dans les enseignements qui bénéficient de plage horaire importante en groupes pour des TP ou des TD (dans les séries technologiques par exemple), la charge de travail extérieure est nettement diminuée, et que ce phénomène est l’origine d’une plus grande égalité sociale devant l’accès aux diplômes. Actuellement l’horaire élève, en seconde varie de 27H (couple d’enseignement de détermination technologique sans SVT dans le tronc commun) à 29H (couple d’enseignement de détermination Latin-Grec Ancien). Cela signifie qu’en 2005-2006 plus de 80% des élèves de seconde avait un horaire hebdomadaire inférieur à 29H (par exemple 20,5H en classe entière et 7,5H en classes dédoublées pour le couple LV2-SES choisi par 38,8% des élèves ).

La dépense annuelle moyenne par élève est pointée comme nettement supérieure en France à la moyenne de l’OCDE : environ 10 000€. Les auteurs du rapport ne justifient pas leur choix de l’année de départ (1990) pour étudier l’évolution de la Dépense Intérieure d’Education (DIE). Il est pourtant intéressant de noter que cette date correspond aux premiers effets de la revalorisation de 1989 (alors que les rémunérations des personnels représentaient 72% de l’ensemble des dépenses au titre des établissements d’enseignement scolaire, taux qui est aussi la moyenne des pays de l’OCDE) et aux efforts importants des collectivités territoriales en matière de reconstruction et de rénovation des lycées et collèges après les lois de décentralisation (voir « L’état de l‘Ecole », édition 2006).

Remarquons également que la part du MEN dans la DIE est passée de 60,9% en 1980 à 55,5% en 2005 (99% de cette part étant consacrée à la masse salariale), tandis que la part de la DIE dans le PIB est passée de 7,5% en 1992 à 6,9% en 2005 (voir graphiques en annexe). Le changement de périmètre du compte relatif à la DIE survenu en 1999 et qui explique près du quart de l’augmentation est signalé, mais il n’est pas analysé !

La manière douteuse parfois d’interpréter les constats (par exemple l’utilisation des

dédoublements), les références aux évaluations européennes et à leurs systèmes éducatifs, les emprunts

(3)

à certains auteurs sortis de leur contexte et la référence au rapport qui devait être annexé à la loi Fillon et qui n’a plus d’existence légale montre que tous les éléments sont construits à charge.

Les 16 propositions de la mission d’audit

Elles s’articulent autour de 3 pôles : langues vivantes, pilotage de la performance par les objectifs qui reste à l’état d’incantation, récupération drastique de moyens par la réorganisation des horaires des classes de lycée qui est, elle, largement explicités

Deux étapes sont proposées : la rentrée 2007 pour laquelle il faut accélérer les réformes en cours et un pilotage à plus long terme qui révèle la réalité des objectifs poursuivis : diminuer de manière importante les ambitions globales en matière d’éducation dans le second cycle et récupérer d’importants moyens budgétaires pour faire des économies sur le dos de notre système éducatif.

La réforme en cours des séries technologiques (propositions 2, 3, 4)

Le rapport et la réponse du ministre montrent clairement les objectifs poursuivis : la réforme de la série STG réduit en effet le nombre global d’heures de cours, supprime des heures de dédoublement, globalise en première et en terminale les horaires de LV1 et LV2 à 5h sauf pour une spécialité en gagnant ainsi une heure, ouvre la porte aux ajustements locaux et aux différences d’un établissement à l’autre dans la préparation du bac. L’évaluation du bac en LV dans cette série prévoit des évaluations en cours d’année en faisant progresser l’installation d’un contrôle local après les épreuves expérimentales en série scientifique. Ces mesures sont en accord avec les préconisations de la loi Fillon et les conclusions de l’audit « organisation des examens ».

Le rapport souhaite que les réformes des séries SMS, STI, STL suivent la même voie, en insistant pour que soit tenu l’engagement de réduire les horaires élèves de 5% en SMS et 10% en STI pour aboutir à 1100H années pour les élèves, prescription des rapporteurs pour les séries technologiques. Comme dans les séries générales le rapport plafonne l’horaire annuel des élèves à 1400H en incluant 8H de travail personnel par semaine.

Ces considérations aboutissent à la proposition de création d’un baccalauréat « sciences et technologie » dés la rentrée 2007 « en simplifiant les spécialités actuelles et en allégeant la charge horaire des enseignements » : les rapporteurs ignorent certainement que ce baccalauréat existe déjà à travers l'option Sciences de l'Ingénieur du bac S. Ils auraient pu relever qu'il était davantage attractif lorsqu'il se présentait sous la forme d'une spécialité autonome (bac E).

Certes les rapporteurs rappellent l’enjeu de la poursuite d’études pour les séries technologiques mais il apparaît clairement que la diminution escomptée des moyens budgétaires est la préoccupation majeure : les derniers arbitrages devraient être effectués dans ce sens comme en STG.

La réduction de la charge hebdomadaire des élèves peut être mise en cause mais il est déplorable que ces orientations aillent à l’encontre des difficultés rencontrées par les élèves, notamment dans les matières générales : diminution des dédoublements au profit d’heures classe entière, alors que ces heures de dédoublements confortent les apprentissages méthodologiques déterminants pour la poursuite d’études, sans alourdir la charge des élèves. D'autre part, l'essence même de la voie technologique est de ce fait mise en cause, les rapporteurs oublient que les stratégies pédagogiques mises en œuvre, notamment par la mise en activité des élèves durant les phases d'apprentissage, permettent à de nombreux jeunes d'obtenir les diplômes et qualifications dont ils seraient certainement exclus sans cette voie de formation.

Les réductions d’horaires en seconde et dans les filières générales et les « gains de productivités » (propositions 2, 8, 9, 10, 11, 12, 13 14)

Dès la commande l’audit soulignait « l’inflation horaire en forte croissance depuis 20 ans » et les

économies budgétaires étaient ciblées. En fait les horaires élèves n’ont pratiquement pas augmenté

depuis 20 ans (voir annexe horaire de la série scientifique par exemple) tandis que le nombre d’heures

(4)

dédoublées a globalement légèrement progressé, de façon très diverse suivant les niveaux, les séries et les disciplines. L’enjeu de l’audit est donc bien de remettre en cause les heures qui ne sont pas effectuées en classe entière pour augmenter le nombre moyen pris en charge par heure et par enseignant qui serait actuellement de 24.

Les dédoublements sont clairement remis en cause comme prévus dans la loi Fillon. Une expérimentation est souhaitée dans quelques académies en 2007 pour réorienter les moyens pris sur les dédoublements en faveur de mesures de soutien personnalisé des élèves.

L’audit propose de plafonner l’horaire annuel des lycéens dans le double but de réduire une offre

« pléthorique » d’options et de valoriser des formes d’enseignement plus personnalisées qui auraient été dévoyées : soutien, études dirigées, modules, ateliers de conversation en LV, études documentaires... ; Les comparaisons avec des systèmes européens jugés plus performants (sans que les études qui le prouvent ne soient citées !) sont utilisées pour justifier une forte réduction des horaires.

L’annualisation permettrait plus de souplesse pour permettre de « nouvelles pratiques pédagogiques » : travaux interdisciplinaires, cycles alternées, « immersion linguistiques ».

Ainsi la mission propose de plafonner le travail personnel des élèves à 1400 heures par an en y intégrant tout le travail personnel. Les heures de cours proprement dites seraient limitées à 900-950H dans les filières générales et 1100H dans les filières technologiques. Les préconisations vont très loin dans les économies de moyens et sont lourdes de conséquences

La seconde est un exemple qui illustre bien les objectifs poursuivis. L’horaire annuel serait fortement tronqué passant de 1040H en moyenne actuellement à 900H. Ensuite 15% de ces horaires réduits, soit 150heures serait dégagé comme marge de manœuvre pour redonner de la « liberté » aux équipes pédagogiques : dédoublement, heures de classe, soutien….

Un seuil minimum annuel serait fixé par discipline pour intégrer cette réduction de 290h de l’enseignement obligatoire, ce qui représenterait une baisse de 28% par rapport à la grille actuelle :

Propositions du rapport Discipline

Annuel 2007 Hebdomadaire 2007

Actuellement par semaine

Français 100h 3h 4h + (0,5h) + AI

Histoire géographie 80h 2,3h 3h + (0,5h)

2 langues vivantes 140h 4h 5,5h : 2 fois 2h+ (1,5h)

Mathématiques 100h 3h 3h + (1h) + AI

Sciences Physiques 70h 2h 2 + (1,5h)

SVT 40h 1,2h 0,5h + (1,5h)

ECJS 10h 0,3h 0,5h

EPS 70h 2h 2h

1 option de détermination 70h 2h 2,5h ou 3h

1 option facultative 70h 2h 2,5h ou 3h

L’horaire hebdomadaire 2007 est calculé, de façon indicative, sur la base de 35 semaines

Les 70 heures d’option facultative pourraient être récupérées pour renforcer les enseignements communs. Le rectorat pourrait décider de réserver 25H annuelles par élève pour des projets de

« qualité ».

Pour mener à bien une telle réduction le rapport propose de l’accompagner d’efforts de

« rationalisation » des programmes. De plus un projet de réduction significatif du nombre d’options et d’enseignements de détermination serait demandé à la DGESCO.

La classe de seconde est ciblée en priorité pour mettre en place ces orientations qui les années suivantes seraient étendues à la première et à la terminale.

L’aménagement du mécanisme actuel de redoublement en fin de seconde est préconisé pour

permettre aux élèves qui passeraient plus nombreux en première de bénéficier de soutien en rattrapage

(toujours dans le cadre des 150H). Le rétablissement de l’évaluation nationale en seconde

constituerait une base pour le projet d’établissement, un indicateur pour mesurer la « valeur ajoutée par

les équipes pédagogiques » en fin de cycle.

(5)

C’est le cœur du rapport.

Double « escroquerie » : la proposition 9 réduit en fait de 290 heures annuelles le temps alloué obligatoirement pour les programmes nationaux en seconde : 140H au titre de la diminution globale de l’horaire dans un premier temps et 150H au titre des marges de manœuvres dégagées aux équipes déconcentrées (académie et EPLE) pour « bâtir des offres adaptées aux besoins des élèves et donner un sens aux projets d’établissements » ! C’est la conséquence la plus lourde, évidemment elle est soigneusement tue par les rapporteurs. L’examen de la grille comparative ci-dessus montre bien que tous les dédoublement sont supprimés, SVT et Physique chimie incluses. Les 150 heures laissées à la prétendue liberté pédagogique constituent une enveloppe globale insuffisante pour reconstituer tous les dédoublements qui représentent actuellement 24% de l’horaire de seconde. Le recteur pourrait bien entendu ponctionner ces 150H pour des projets académiques, ce qui les réduirait d’autant. La proposition cynique d’utiliser les 70 heures d’option pour des « projets » montre bien l’ampleur de la pénurie que les rapporteurs reconnaissent ainsi de manière biaisée.

Escroquerie dans l’argumentation : Après avoir réduit et supprimé tous les moyens de DHG hors grille officielle, les rapporteurs constatent le manque de cours d’aide et de soutien. Nous croient-ils tous amnésiques? Ou bien cherchent-ils à monter les parents contre les profs ?

On imagine les tensions dans les lycées pour déterminer quelles disciplines récupéreront les miettes de la pénurie pour les dédoublements, les projets interdisciplinaires, l’annualisation des périodes d’enseignement par cycles…. Cette mission incombera-t-elle au proviseur ou bien le conseil pédagogique sera-t-il le conclave chargé de répartir la pénurie à la place de l’ensemble des collègues de l’établissement ?

Contrairement aux affirmations de la mission qui visiblement ne se soucie ni de pédagogie, ni de l’organisation quotidienne de la vie dans l’établissement, les emplois du temps seront encore plus complexes à organiser car variables d’une semaine à l’autre.

Enfin le renoncement aux exigences et la réduction importante des contenus a le même objectif que le socle commun au collège : derrière un discours technocratique et démagogique se cache le renoncement aux ambitions de notre système éducatif. Les aspects pratiques des applications sont rejetés sur la DGESCO (direction de l’enseignement scolaire du ministère). Cet artifice permet aux rapporteurs d’ignorer les réalités de la vie des lycées et des problèmes pédagogiques rencontrés par la profession

Dans sa réponse le ministre souligne que la faisabilité nécessite des études complémentaires sans remettre en cause les orientations politiques La mise en place de ces mesures nécessite une révision complète des programmes avec un recul sans précédent sur les exigences.

Les langues vivantes (propositions 1, 13, 14, 15 16)

Les langues vivantes représentant « un axe majeur de cet audit » avec un objectif présenté comme ambitieux à l’horizon 2010 : 100% des lycéens doivent obtenir le niveau B2 du CECRL dans au moins une langue.

A la rentrée 2006, poursuivre l’allégement des groupes de terminales à 20 élèves en terminale dans les filières générales et technologiques et le mettre en place en première à la rentrée 2007. Pour atteindre ce but la préconisation est de supprimer « en parallèle et de manière systématique » tous les groupes dont l’effectif est inférieur à 15. Il s’agit en fait de « rationaliser » l’offre en s’attaquant aux langues à effectif restreint. La mise en place des groupes de compétence qui ne sont plus basés sur les classes mais peuvent regrouper des élèves de plusieurs niveaux (seconde, première et/ou terminale LV1 et/ou LV2) permet d’obtenir cet objectif de 15 au minimum.

Une faible partie des moyens récupérés par la diminution des horaires servirait à financer les maigres

efforts proposés en matière d’effectif. A terme la seconde langue, retenue par 90% des élèves de

seconde comme enseignement de détermination serait intégrée aux enseignements obligatoires. Est

également réactivée la proposition faite par Fillon et non retenue de limiter le nombre d’enseignement

de détermination à un seul.

(6)

La diminution de l’offre d’options, appelée « rationalisation », affectera évidemment les langues à faible diffusion.

Une proposition clé est la création d’un « département unifié de langues vivantes » dans chaque lycée.

L’exemple des STG est mis en avant. Il s’agit de gérer la réduction des horaires (2 fois 5h au lieu de 6 pour première et terminale sauf exception) dans une dotation globale. Les équipes de langues devront se débrouiller à l’interne des établissements pour mettre en place des groupes de compétences sur les trois niveaux du lycée, mettre en œuvre les différentes modalités (labo, ateliers multimédia et les innovations tels que « semaine d’immersion linguistique »), organiser les évaluations des différents niveaux du CECRL. L’organisation des épreuves de bac en contrôle local serait déléguée à ce département unifié.

Les langues continuent d’être le cheval de Troie de la « rénovation » de l’enseignement au lycée : dérégulation, pilotage en amont contraignant pour la liberté pédagogique des équipes enseignantes.

Celles-ci devront se débrouiller « en autonomie » pour assumer toute l’organisation et les emplois du temps. Il s’agirait donc d’une augmentation de la charge de travail des enseignants, qualifiée à plusieurs reprises dans le rapport d’ « évolution naturelle des missions de l’enseignant ». Sont clairement affichées l’annualisation et la flexibilité du temps de travail, une présence accrue dans l’établissement, un enseignement diversifié et ciblé de type DNL (Discipline non linguistique, ici histoire, arts etc…) dont on ne sait pas s’il serait ou non donné par un enseignant de LV. Le rapport souligne en effet l’intérêt pour une « langue de complément privilégiant les aspects culture ou civilisation de l’enseignement des langues qui impliquent un lien avec les autres disciplines comme histoire géographie ou lettres…». DNL ou un pas de plus vers la bivalence ??

Les rapporteurs osent affirmer que ces mesures vont simplifier l’organisation des emplois du temps au sein du lycée !! Il s’agit d’une réelle méconnaissance de la réalité des établissements où les langues représentent une difficulté majeure dans la confection des emplois du temps : alignement des heures sur plusieurs classes et à l’avenir sur plusieurs niveaux, affectation des salles dont certaines sont spécialisées…. En ce sens la mise en place d’un département langues, qui peut jouer un rôle positif pour répondre aux problèmes actuels dans l’organisation des enseignements de LV au lycée, ne doit pas être instrumentalisée dans le cadre d’une autonomie accrue des établissements au service de la déréglementation des horaires et des statuts.

Enfin l’articulation des épreuves du bac avec les évaluations de compétences du CECRL est simplement évoquée sous forme d’une affirmation lourde de sens : « Si elle est effectivement proposée « à chaque étape de la scolarité », la certification aura très certainement pour les usagers du lycée une toute autre lisibilité que celle qu’ont pour l’instant les notes obtenues (parmi bien d’autres notes) aux épreuves de langue(s) vivante(s) du baccalauréat. ». Pourtant de nombreuses questions se posent : comment un élève de terminale affecté dans un groupe de compétence avec des élèves de seconde pourra-t-il préparer une épreuve du bac ? Cette omission volontaire est-elle la preuve d’un réel mépris des rapporteurs pour les problèmes d’organisation de terrain et la pédagogie ? Ou bien cache-t-elle la suppression des épreuves de langues au bac et/ou leur remplacement par cette certification ?

Si l’ambition affichée que tous les lycéens doivent atteindre le niveau B2 est louable, on ne peut

accepter que l’obtention de ce niveau conditionne entièrement l’enseignement comme le propose le

rapport : « Si l’on fait jouer dans toute sa logique le principe de la certification, pourquoi ne pas

conditionner à l’atteinte de tel ou tel niveau du CECRL l’offre d’un enseignement de complément

(littérature, histoire, arts, culture et civilisation, etc.) dans la langue en question ? Et, de la même

façon, pourquoi ne pas proposer aux lycéens certifiés au niveau B2 dans une langue (éventuellement

dès la seconde pour certains élèves) de consacrer plus de temps qu’ils ne peuvent actuellement le faire

à une autre, voire deux autres langues ? ».

(7)

Ces importants projets de transformation de l’enseignement et de l’évaluation des LV annoncent la politique éducative à long terme : changements profonds et radicaux dans l’organisation de l’enseignement et de l’évaluation du bac du fait d’un pilotage par le CECRL, alourdissement de nos charges de travail à moyens constants, réduction drastique des moyens alloués à l’enseignement en lycée et à l’Education nationale.

Le pilotage centralisé de la pénurie budgétaires et la pseudo décentralisation de la flexibilité (propositions 2, 5, 6, 7, 9 10, 14)

Les rapporteurs demandent de s’appuyer sur la LOLF pour imposer des réductions drastiques. Ils affirment que les administrations centrales et les IG, repliés sur une conception rigide et disciplinaire, se sont révélés incapables de toute évolution. Ils étendent bien entendu ces « résistances » aux enseignants qui créent des « tensions ».

« Dés la rentrée 2007 des académies volontaires doivent réorienter les moyens consacrés à tout ou partie des dédoublements en faveur des mesures de soutien personnalisé des élèves. »

« L’affectation des moyens par le ministère doit tendre vers une gestion par les objectifs et les résultats. ». La mission d’audit souhaite que les moyens ne soient alloués qu’en fonction de la réussite d’objectifs prouvés par des indicateurs. Ainsi une Académie qui connaîtrait une forte augmentation démographique sans les moyens supplémentaires nécessaires pour satisfaire les indicateurs de réussite des élèves risquerait de voir, par insuffisance de résultats, ses moyens diminuer l’année suivante malgré l’augmentation des effectifs. Même le ministère, dans sa réponse, reconnaît que ce mode de gestion par le LOLF est inapplicable en l’état !!!

Autre mesure : reconquérir 36 semaines effectives d’enseignement en revoyant l’organisation des examens. « Inapplicable » selon le ministère, l’organisation actuelle des examens ne le permettant pas. L’intérêt de cette mesure, déjà préconisée dans l’audit « organisation des examens » serait d’augmenter le nombre de semaines effectives d’enseignement de 4, en faisant travailler plus les enseignants, à budget constant, après avoir récupéré plus de 17000 postes par réduction des horaires.

La mission d’audit demande une réorganisation de l’administration centrale et des rectorats pour arriver aux fins qu’elles préconisent.

Dans ces conditions que reste-t-il de la liberté pédagogique et de l’autonomie des EPLE ?

Les personnels seront accaparés par l’augmentation des taches d’organisation. Après toutes les réductions de moyens opérés et la suppression de tous les dédoublements, on peut craindre l’émergence de luttes d’influence pour obtenir des heures de travail en groupe dans une enveloppe globale insuffisante. La concurrence entre établissement risque de croître encore entraînant des choix d’offre de formation toujours plus inégalitaires.

Escroquerie dans l’argumentation : les rapporteurs affirment qu’il n’y a pas eu d’évolution dans le système éducatif depuis 20 ans Ils recommandent de mettre en place des évaluations de manière systématique mais ils n’ont même pas pris la peine d’évaluer les évolutions de manière à éviter toute justification comparative. Oubliés les changements dans la nature des épreuves du bac dans de nombreuses disciplines, l’introduction des TPE et le travail interdisciplinaire revendiqué par la profession ! Rejetés car soi-disant mal appliqués : aide individualisée, modules, ECJS …sans poser la question de la réalité de leur accompagnement les premières années de leur mise en place. Dans la réforme de 1992 les modules étaient une mesure phare : aucune justification, aucune évaluation rigoureuse pour proposer de les supprimer de la grille obligatoire, une simple affirmation péremptoire suffit !

La réponse du ministre est édifiante : même s’il émet à plusieurs reprises des réserves sur le faisabilité il soutient que les services du ministère étudient de telles mesures. Il souligne en outre qu’il faudra procéder par étape pour faire passer ces bouleversements auprès des parents et des personnels.

Il précise clairement que les marges laissées à l’initiative des établissements devront être assurées

(8)

par des personnels contractuels, réaffirmant ainsi la politique de réduction du nombre de fonctionnaires. Le pilotage préconisé permettra l’augmentation du nombre de contractuels, moins coûteux et sans statut, pour préfigurer et faciliter l’intervention de prestataires privés : c’est la réponse à la souplesse et à la flexibilité réclamées dans le rapport d’audit. Il s’agit bien d’une remise en cause de nos statuts de fonctionnaires.

Les intentions sont ainsi clairement définies Ces recrutements locaux de contractuels, autorisés par l’instauration du CDI fonction publique, sont le prolongement des mesures actuelles : assistants pédagogiques, contrats aidés de tous types dont beaucoup ne relève plus du budget de l’Education Nationale.

L’application du traité de Lisbonne et du développement de l’économie de la connaissance, de la substitution d’un service public d’état par missions de service publiques qui pourraient même être assurées par des entreprises privées, reste une orientation rappelée dans de nombreux rapports. Cette politique conduirait par souci de « performance et de rationalisation » à l’exclusion précoce des élèves en difficulté (apprentissage), les élèves des milieux défavorisés risquant d’en être les premières victimes. C’est la fin programmée de notre service public d’Education qui est en jeu.

De même, le rapport fait souvent référence aux chiffrages et aux dispositions du rapport annexé à la

loi Fillon, rapport invalidé par le conseil constitutionnel Cette insistance est pour le moins

paradoxale de la part de ces élites politiques et ministérielles qui ne cessent de prôner le rappel à la

règle et à la loi en direction des élèves des quartiers défavorisés.

(9)
(10)

LES HORAIRES ELEVES EN SECONDE GT ET DANS LES SERIES GENERALES

SECONDE :

Couple d’enseignements de détermination Horaire classe entière

Horaire dédoublé

Total hors option

Total avec une option

LV2-SES 20.5 7.5 28 31

LV2-IESP 18.5 10 28.5 31.5

LV2-ARTS 21.5 7 28.5 31.5

LV2-LANGUE ANCIENNE 21.5 7 28.5 31.5

LV2-LV3 20.5 7.5 28 31

LATIN-GREC ANCIEN 22.5 6.5 29 32

INFO DE GESTION 19.5 9 28.5 31.5

LV2 et

AUTRE OPTION TECHNO 18.5 10 28.5 31.5

COUPLE TECHNOLOGIQUE AVEC SVT 16.5 12.5 29 32

COUPLE TECHNOLOGIQUE SANS SVT 16 11 27 30

LV2-EPS 22.5 8 30.5 33.5

Tous les horaires de première sont comptés hors TPE (2H par élève) SERIE ES PREMIERE

Enseignement de détermination SES, Mathématiques ou LV1 : 22+(4.5) soit 26.5H hors options Enseignement de détermination LV2 : 23+(4.5) soit 27.5H hors options TERMINALE

Spécialité SES, Mathématiques ou LV1 : 23+(3.5) soit 26.5H hors options Spécialité LV2 : 24+(3.5) soit 27.5H hors options

SERIE S PREMIERE

Enseignement de SVT dans le tronc commun: 19+(7.5) soit 26.5H hors options Enseignement de SI dans le tronc commun: 19+(11.5) soit 30.5H hors options TERMINALE

Enseignement de SVT dans le tronc commun: 19.5+(8.5) ou 17.5+(10.5) soit 28H hors options Enseignement de SI dans le tronc commun : 17.5+(13) soit 30.5 sans spécialité et hors options

SERIE L PREMIERE

LV2 dans le tronc commun LATIN dans le tronc commun Enseignement obligatoire

au choix horaire Total hors options horaire Total hors options

LV1 17.5+(6) 23.5 19.5+(5) 24.5

LV2 18.5+(6) 24.5 18.5+(6) 24.5

LV3 18.5+(6) 24.5

LANGUE ANCIENNE 18.5+(6) 24.5 Grec uniquement:

20.5+(5)

Grec uniquement:

25.5

ARTS 19.5+(7) 26.5 21.5+(6) 27.5

TERMINALE

LV2 dans le tronc commun LATIN dans le tronc commun Enseignement de

spécialité horaire Total hors options horaire Total hors options

LV1 22+(2.5) 24.5 24+(1.5) 25.5

LV2 23+(2.5) 25.5 23+(2.5) 25.5

LV3 23+(2.5) 25.5

LANGUE ANCIENNE 23+(2.5) 25.5 Grec uniquement:

25+(1.5)

Grec uniquement:

26.5

ARTS 24+(3.5) 27.5 26+(2.5) 28.5

(11)

EVOLUTION DES HORAIRES DE LA SERIE SCIENTIFIQUE DEPUIS 15 ANS

PREMIERE SCIENTIFIQUE

Jusqu’à la rentrée 1992 De la rentrée 1993 à la rentrée 1999

De la rentrée 2000 à la rentrée 2005

Disciplines 1e S 1e E S S

Obligatoires

Maths

Physique-Chimie Biologie

Ou « Technologie » Français

LV1 LV2

Histoire-Géographie EPS

Module libre TPE

ECJS

6 3,5 + (1,5)

1 + (1,5) -- 4 3 Facultative

4 2 -- -- --

6 3,5 + (1,5)

-- 2 + (6)

4 3 Facultative

2 2 -- -- --

5 + Mod (1) 2,5 + (1,5) 1,5 + (1,5) ou 2 + (6)

4 3 Facultative

3 2 (1)

-- --

4 + (1) 2,5 + (2)

2 + (2) ou 2 + (6)

4 1 + (1) 1 + (1) 2,5

2 -- 2 (0,5)

Facultatives

LV2 LV3

Langues anciennes Arts

Biologie

ou « Technologie » Sciences Ex.

Informatique EPS

3 3 3 3 TI (2)

-- (3) 1 + (1)

--

Obligatoire 3 3 3 -- -- -- -- 3

TERMINALE SCIENTIFIQUE

Jusqu’à la rentrée 1993

De la rentrée 1994 à la rentrée 2000

Depuis la rentrée 2001

Disciplines C D E S

Obligatoires

Maths

Physique-Chimie SVT

Ou Technologie Philosophie

Histoire-Géographie LV1

LV2 EPS TPE ECJS

8 + (1) 3,5 + (1,5)

1 + (1) -- 3 3 2 Facultative

2 -- --

6 3,5 + (1,5)

2 + (3) -- 3 3 2 Facultative

2 -- --

8 + (1) 3,5 + (1,5)

-- 2 + (6)

3 -- 2 Facultative

2 -- --

6 3,5 + (1,5) 1,5 + (1,5) ou 2 + (6)

4 3 3 Facultative

2 -- --

4,5 + (1) 3 + (2) 2 + (1,5) ou 2 + (6)

2 + (1) 2 + (0,5)

1 + 1 1 + 1 2 2

(supprimé en 2005)

(0,5)

Spécialité

Maths

Physique-Chimie SVT

2 (2) (2)

2 (2) (2)

Facultatif

Français LV2 TI

Langues anciennes EPS

Arts LV3

Informatique

2 2 2 --

3 (3)

3 3 3 3 1 + (1)

-- Obligatoire

--

3

3

3

3

--

Références

Documents relatifs

Pour développer une nouvelle action de formation, l’organisme de formation réalise au préalable une analyse de faisabilité afin d’assurer qu’il dispose des

Pour le site rennais, le lien avec les entreprises se déploie essentiellement au niveau des enseignements (interventions, stages en formation sous statut étudiant et contrats

16. Le comité d'audit est tenu de présenter pour approbation au Conseil d'administration des recommandations concernant les honoraires d'audit annuel des comptes du FIDA. En ce

Le taux d’échec relativement élevé sur le site de Casablanca en 3 e année et en 5 e année pour les étudiants sur le site de La Rochelle sont des critères que l’école

Annexe 1 – Avis sur le niveau de maîtrise globale par thématique et évaluation des risques complémentaires identifiés par la mission .... Validation et suivi du

L’architecture de la formation en 3 ans proposée est construite autour d’une 1 ère année du cycle d’ingénieur en tronc commun et de 5 différentes filières que les

Le niveau de compétence technique en audit et en management est une exigence forte du cabinet envers les collaborateurs. Ce niveau est acquis et développé par la formation

La formation ingénieur ESME Sudria par la voie de la Formation initiale sous statut d’étudiant : Son recrutement principal (78%), s’effectue à partir du baccalauréat, par le