HAL Id: jpa-00208591
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Submitted on 1 Jan 1977
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Effet des interactions dipolaires magnétiques intermoléculaires sur la relaxation nucléaire de
molécules polyatomiques dans les liquides
Y. Ayant, E. Belorizky, P. Fries, J. Rosset
To cite this version:
Y. Ayant, E. Belorizky, P. Fries, J. Rosset. Effet des interactions dipolaires magnétiques intermolécu-
laires sur la relaxation nucléaire de molécules polyatomiques dans les liquides. Journal de Physique,
1977, 38 (3), pp.325-337. �10.1051/jphys:01977003803032500�. �jpa-00208591�
EFFET DES INTERACTIONS DIPOLAIRES MAGNÉTIQUES
INTERMOLÉCULAIRES SUR LA RELAXATION NUCLÉAIRE
DE MOLÉCULES POLYATOMIQUES DANS LES LIQUIDES
Y.
AYANT,
E.BELORIZKY,
P. FRIES et J. ROSSETLaboratoire de
Spectrométrie Physique (*),
UniversitéScientifique
et Médicale deGrenoble,
B.P.53,
Centre deTri,
38041 GrenobleCedex,
France(Reçu
le 20septembre 1976,
révisé le 22 novembre1976, accepte
le 25 novembre1976)
Résumé. 2014 On calcule les densités spectrales j(03C9) résultant des mouvements aléatoires de trans- lation et de rotation de molécules sphériques portant des spins excentrés, en relaxation par interaction
dipolaire magnétique. Le mouvement de translation est traité dans le cadre de la résolution de l’équa-
tion de diffusion habituelle, en tenant compte correctement des conditions de sphère dure. On donne pour les j(03C9) des formules explicites
simples
aussi bien dans le cas où 03C903C4 ~ 1 que 03C903C4 ~ 1, 03C4 étant le temps de corrélation.Abstract. 2014 The spectral densities j(03C9) resulting from random molecular translations and rotations for relaxation by magnetic dipolar coupling in liquids are calculated for the case of spherical mole-
cules carrying off-centre spins. The translational motion is treated by
solving
the usual diffusionequation but
taking
correctly into account the hard sphere boundary conditions. Explicit formulaeare given for j(03C9) in the limits 03C903C4 ~ 1 and 03C903C4 ~ 1, where 03C4 is the correlation time.
Classification
Physics Abstracts
1.650 - 8.660
1. Introduction. - Dans un article
precedent [1],
nous avons calcule les densit6s
spectrales
resultantdu mouvement al6atoire de translation de molecules comportant des
spins
en interactiondipolaire
dansdes milieux
liquides.
Lesspins
consid6r6s etaientsupposes
au centre de molecules assimil6es a desspheres rigides,
dont le mouvement brownien estdecrit par
1’equation
de diffusion habituelle. Notre modele était base essentiellement sur une resolution correcte[1, 2]
de cetteequation
avec la conditiond’impénétrabilité
des molecules. Le faitmarquant qui
r6sulte de ces calculs est un comportement en
Q) - 2
des densitesspectrales appropri6es
du cote des hautesfr6quences,
contrairement a la loi enQ) - 3/2
obtenue en ne traitant pas correctement les conditions desphere
dure
[3].
Cependant,
dans le casgeneral,
laposition
relativedes
spins
de deux moleculesdepend
non seulementdu mouvement de translation de ces molecules, mais aussi de leur mouvement de rotation
(a
moins, bien sur, que lesspins
ne soient situ6s au centre de leurs moleculesrespectives).
Dans ces conditions, la contri- bution des interactionsdipolaires magn6tiques
inter-mol6culaires a la relaxation nucl6aire des molecules (*) AssocicauC.N.R.S.
polyatomiques
dans lesliquides depend
a la fois de cesdeux mouvements.
L’6tude des effets d’excentricit6 des
spins
ad6jA
ete abordee par Hubbard
[4]
en supposant une distri- bution desspins
uniforme et un mouvement detranslation des molecules decrit par une
equation
de diffusion, mais sans tenir compte correctement des conditions aux limites. Deplus,
les calculs deHubbard,
pour des noyaux dans des molecules
identiques,
n’ontete
explicit6s
que dans le cas ou mr « 1, m 6tant lapulsation
de Larmor des noyaux etr un temps de cor- relationqui
sera d6fini ultécieurement.Dans ce travail nous nous proposons de
reprendre
cette theorie, d’une part en prenant la solution cor- recte de
1’equation
de diffusion 6tablie dans la r6f6-rence
[1],
et d’autre part enenvisageant
toutes lesvaleurs de rot
compatibles
avec notre modele. Notons que recemment Zeidler[5]
a6galement
6tudi6 les effets d’excentricite desspins
tout en tenant compte de lapossibilite
d’une distribution non uniforme des molecules, mais laencore, I’auteur
utilise la solutionclassique approch6e
de1’equation
de diffusionqui,
comme nous 1’avons montre, est
particulierement
end6faut
lorsque
mr >> 1.Apres
avoirrappel6
brievement dans la section 2 lesprincipaux
resultats obtenus dans la reference[1]
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01977003803032500
pour des
spins
centres, nous 6tablirons dans la section 3 les formulesg6n6rales
donnant les densitesspectrales lorsque
lesspins
sont excentr6s. Dans ies sections 4 et 5nous 6tudierons successivement le cas d’interactions intermoleculaires entre des
spins
centres et desspins
excentres,
puis
le cas d’interactions entre desspins port6s
par des moleculesidentiques
et situ6s a la meme distance de leurs centresrespectifs.
La dernieresection sera consacr6e a une discussion sur les limites de validite de
1’6quation
de diffusion pour des valeurs 6lev6es de wi.2. Densit6s
spectrales
pour desspins
centres. -On considere des
spins
nucl6aires I au centre de moleculessph6riques
de rayon a1 dont le coefficient de diffusion translationnel estD’, qui
sontcouples
par interaction
dipolaire magnetique
a desspins S
au centre de molecules
sph6riques
de rayon as dont le coefficient de diffusion translationnel estDs.
Ons’int6resse a la relaxation des
spins
I sous 1’effet de leurcouplage
avec lesspins
S. Nous supposons que les densites des deuxespeces
despins
sont uniformeset
respectivement egales
aNI
etNs
et nous admettronsqu’il n’y
a pas de correlation entre les mouvements de deuxspins S
differents en interaction avec unspin
I.Pour un
couple
donne despins
centr6s I et S,d6signons
par R. e, P les coordonnees dans un trièdre fixequelconque
du rayon vecteurR joignant
les centresdes molecules, et consid6rons les fonctions al6atoires
F1(q)(R)
de leurposition
relative, d6finies parDans la reference
[1],
nous avons calcul6 les densitesspectrales Jjq)( OJ)
d6finies parou les
Gl(q)(t)
sont les fonctions de correlation desavec
Cette
equation
a ete r6solue avec la condition initialep(R,
0) =6(R - Ro)
et avec la condition aux limites(ap/aR)R=b
= 0, ou b est la distance minimumd’ap- proche
des centres des molecules, d6finie parNotons que, vu la
sym6trie sph6rique
duprobleme,
les fonctions de correlation
G I(q)(t)
définies par(3)
et les densites
spectrales Jlq)( (J))
associ6es sont ind6-pendantes
de l’indice q,qui
sera omis par la suite.Nous avons montre
[1]
que la transformée deLaplace Gl(u)
d6finie parest donnee par
ou
T 6tant un temps
caract6ristique
defini parNotons que le
développement asymptotique
deG,(a) pour I (J I --+
oo. c’est-a-direpour ( x I
» l, s’6critLes fonctions de correlation
G,( t)
6tant r6elles etpaires.
leurs densitesspectrales,
définies par(2)
se d6duisentde
(8)
parSi nous
d6signons
par T, et ys les rapportsgyromagn6tiques
des deuxespeces
despins
et par 001 et ms leurspul-
sations de Larmor dans un
champ Ho.
les constantes de tempscaracteristiques
de la relaxation intermoléculaire sont donn6es par[1. 3] (1)
et
Dans ces
expressions J2(w)
se calcule ais6ment apartir
desequations (11)
et(12)
en prenant 1 = 2, et l’on obtient[1]
avec T =
b2/D.
D et b 6tant donn6s par(5)
et(6).
Notons que dans le cas
particulier
ou l’on a affairea une seule
espece
despins
I, le temps de relaxation s’6crit(1)
ou les fonctions
J2(w)
sont donn6es par(14)
en rem-plaqant Ns
parNI,
T 6tanttoujours
d6fini par(10),
avec b =
2 al
et D = 2D’. Remarquons
que l’on aa condition de
remplacer
dans lesexpressions (13),
7s- Ws et
Ns
par yl, WI etNI.
3. Densit6s
spectrales
pour desspins
excentr6s. - Consid6rons maintenant le cas ou lesspins
I et Sintroduits dans la section 2 ont leurs
positions
par rapport aux centres de leurs moleculesrespectives (auxquelles
ils sontrigidement
lies) d6finies par lesvecteurs p, et ps. Soit R le vecteur
joignant
les centresdes molecules et r le vecteur reliant les deux
spins (voir Fig.
1). On a alorsL’interaction
dipolaire
entre lesspins
I et S est fonc-tion de ce vecteur r.
qui depend
a la fois des mouve- ments al6atoires de translation et de rotation des deux molecules.Le taux de relaxation des
spins
I sous 1’effet desspins
S esttoujours
donne par lesexpressions (13) (ou
par(15) lorsque
l’on a affaire a une seuleespece
de
spins)
a condition deremplacer
les densites spectra- lesJ2(w)
associ6es aux fonctionsF(2q)(R) =
R -3y 2 q(e. o)
A noter une erreur dans la reference [1]. ou dans les equations (4). (5) et (73) a (76). il faut remplacer h par h.
FIG. 1. - Parametres caracteristiques de l’interaction dipolaire
intermoleculaire. Les spins I et S sont a des distances fixes p, et ps du centre de leurs molecules respectives, de rayons a, et as. R et r
sont les distances des centres des molecules et des spins en inter-
action.
par les densites
spectrales j2(W)
associ6es aux fonc-tions
f(q)(r)
=r-’ Y2,q(8, qJ)..
ou r.O. qJ
sont les coor-donn6es
sph6riques
du rayon vecteur r. On a doncavec
Notons que. la encore.
g2(t) etj2(a))
sontindependants
de q, vu la
sym6trie sph6rique
duprobleme.
Le but de cette section est d’obtenir
explicitement g2(t) etj2((o)
en fonction desparametres
duprobleme,
en admettant
qu’il n’y
a pas de correlation entre les mouvements de translation et les mouvements de rotation des molecules mises enjeu.
Posonspar définition. nous avons en
prenant q
= 0 dans(18)
et en remarquant que
f,(O)
est reelD’une maniere
general,
on peut montrer[4]
queavec z = r cos 6 et
En
particulier
Compte
tenu de(23), 1’expression (20)
deg2(tl
s’6crit. en posant Z = R cos e.Soient yo et y les
angles (Ro, po)
et(R. p).
nous avons endeveloppant I / Ro - po et I / ( R - p en polynomes
de
Legendre
soit. en utilisant le theoreme d’addition des fonctions
sph6riques [6],
ou. pour
alléger
1’6criture. nous avonsremplac6.
parexemple, Y,,.(e. 0) par Y,,.(R).
Nous supposons
qu’il
y aindependance stochastique
entre les mouvements de translation et de rotation.Cette
hypothese parait
raisonnablelorsque
l’on a affaire a des molecules relativementsym6triques
commel’ont montre Assink. de Zwaan et Jonas
[7].
Enparticulier.
la rotation d’une moleculesph6rique
a peu d’effetsur la structure locale du
liquide
et il en r6sulte un faiblecouplage
entre les mouvements de rotation et de trans- lation. Dans ces conditions.g2(t)
peut se factoriser sous la formeDu fait de la
sym6trie sph6rique
duprobleme.
il est ais6 de voir que les seuls termes non nuls dans1’expression
ci-dessus
correspondent
a I = l’ et m =m’ ;
deplus,
la fonction de correlationpurement
rotationnelle est ind6-pendante
de m et seradesignee
parki(t),
avecEn utilisant les
expressions (21)
et(22).
nous avonsNous voyons
apparaitre
dans(29)
les fonctions de correlation translationnellesGl+2(t)
définies par les6qua-
tions
(1)
et(3) ;
dans ces conditions(27)
peut s’6crire11 est facile d’etablir que
d’ou
Dans notre modele de
spheres
dures. la transform6e deLaplace
deG1+2(t)
est donn6eexplicitement
par1’6qua-
tion
(8)
et il ne nous resteplus qu’a
determiner la fonction de correlation rotationnellekj(t)
d6finie par(28).
Si nous posons p± = px ±
ipy.
nous avonssoit. en tenant compte de la d6finition
(19).
Pour les memes raisons que celles
expos6es plus
haut a propos de I’absence decouplage
entre les mouvementsde translation et de rotation. nous pouvons raisonnablement penser que les mouvements de rotation de deux molecules
sph6riques
voisines sontindependants.
cequi
nous permet d’6crireNous supposons que le mouvement de rotation des molecules portant les
spins
I est decrit par1’6quation
dediffusion
t/1(PI’ t) qui
est laprobability
pour que le rayon vecteurjoignant
le centre de la molecule auspin
I soit selonla direction p, a l’instant t. est donn6e par la solution de
1’6quation (36)
en prenant comme condition initialet/1(PI’
0) =ð(PI - pj,o).
Si. deplus.
nous supposons que laprobabilite
apriori P(pj,o)
est uniforme et6gale
à1/4
n. nous savons[3]
queavec
Nous supposons de meme que la rotation des molecules portant les
spins S
est decrite par desequations
ana-logues.
avec des constantesDr etrs,x. Compte
tenu de(33)
et(37), l’expression (35)
dek,(t)
devientD’apres
(32) et (39). la transform6e deLaplace g2((J)
de la fonction de correlationg2(t) qui
nous int6resse s’ecritou les
Gl+ 2((J)
sont donn6s par1’6quation (8).
Les densites
spectrales j2(wl
intervenant dans le calcul des temps de relaxationdes spins
h et définies par(17),
se d6duisent de (40) par
On a donc
avec
of b est donne par
(6)
etoA v,,A
est une fonction de mqui, d’apres (9)
et(40).
est d6finie parOn a encore.
d’apres (38)
Nous remarquons que dans le cas ou les
spins
I et Ssont centres
(p,
= ps =0), l’expression (42) de j2(a))
s’écrit
d’apres
(12)ou
J2(w)
est donne par(14).
L’expression (42) dej2((o) apparait
sous forme d’undeveloppement
en s6rie despuissances
depl/b
et depslb.
On peut ais6ment la calculernum6riquement
pour toutes les valeurs de m
compatibles
avec unmodele diffusionnel
(voir
section 6). a condition de connaitre tous lesparametres
duprobleme :
al, as, pI. ps.Dj, Ds, DI. D0161.
Si nous admettons que les coef- ficients de diffusion translationnels et rotationnels sont donn6s par les formules de Stokes,of q
est la viscosite du milieu(avec
des formulesanalogues
pour les molecules portant lesspins S),
lesparametres
duprobleme
se r6duisent a al, as, pj, ps et q ; ils sontcependant
encore trop nombreux pourqu’il
soit raisonnable de tracer des r6seaux de courbesj2(W)
pour différentes valeurs de ces derniers.11 y a n6anmoins deux cas
particuliers importants qui
vont etre etudies dans les sectionssuivantes,
et pour
lesquels
les calculs dej2(W)
ont etecomplè-
tement
explicités.
4. Interactions entre des
spins
excentrés et desspins
centres. -
Placons-nous
dans le cas ou lesspins
Isont excentr6s et les
spins S
centres(ps
= 0). Lesdensites
spectrales j2(W) caractéristiques
de la relaxa- tion desspins
I s’écrivent.d’apres
(42)la fonction
vl,,(w) qui
intervient dansA",(W)
a pourexpression
Nous examinerons successivement les situations sui- vantes : mr « 1, mr » 1 et mr
quelconque.
4.1
°mr
1. - La valeur dej2(0) a
6t6 calculeesous forme de
d6veloppement
en s6rie selon lespuissances
de(p,lb)2,
pour diverses valeurs du para-m£tre j
=iDI.
A titre indicatif, notons que,d’apres
les formules de Stokes
(47),
on ace
qui
permet de trouver un domaine raisonnable de variation pour leparametre ç.
On peut donc écrire :Nous remarquons que pour p, = 0. nous retrouvons bien la valeur de
J2(0)
donn6e par(14).
Les valeurs descoefficients C1. C2. C3 sont donn6es dans le tableau I pour diverses valeurs de ç.
TABLEAU I
Valeurs des
coefficients Cl, C2, C3
dudéveloppement (51) de j2(0)
dans le cas d’unspin
excentreet d’un
spin centre,
pourdifférentes
valeursde j
=TD’.
11 est int6ressant de connaitre le comportement
dej2(W) lorsque
mr « 1. Nous voyons aisement,d’apres (43)
et (44). que
d’autre part.
d’apres
(14) et(46).
on aavec
Ao,o(O)
=4/27.
Dans ces conditions. on ad’apr6s (48)
0" j2 (0)
peut se calculer apartir
de(51).
En
remplaçant.
dans cetteexpression.
V", par sondeveloppement
en s6rie despuissances
de(l/w-r)
déduit de(49),
et en posant
/ I ,
on obtient.
d’apres (481.
avec
D’apres
lesequations (57).
nous obtenons finalementNotons que pour p = 0, c’est-a-dire
lorsque
lesspins
I et S sont centres,1’6quation
ci-dessus s’iden- tifie avec1’equation (71)
de la reference[1]. Lorsque
p =A 0, nous voyons que nous avonstoujours
une loien
(COT)-’
pour mr » 1 et 1’efi’et de 1’excentricit6 desspins
I se manifeste essentiellement par un facteurmultiplicatif
a variationrapide
en(1
-p)-’.
4. 3 W1: FINI. - Dans le cas interm6diaire ou les conditions 4.1 et 4.2 ne sont pas
satisfaites,
il faut utiliser les relationsg6n6rales (48)
et(49)
pour obtenir les densitesspectrales.
11 n’est alorsplus possible
dedonner des
expressions simples comparables
a(51)
ou
(58).
Nous avons
represents
sur lafigure
2, la variation de Y2 d6finie paren fonction de
(w’t)1/2
enprenant ç
= 1 et differentes valeurs duparametre
d’excentricite p. On peut noter que pour mrO.5’!j2(W)
est donn6e à mieux que 2%
par la formule
approch6e (54).
D’autre part, la formuleasymptotique (58)
s’avere correcte a mieux que 5%
pour wr >
12; 150;
400 et 1 000.respectivement, lorsque p
=0; 0,2 ;
0,4 et 0,6.Nous avons
egalement represente
sur lafigure
3FIG. 2. - Variation de Y2 d6finie par (59) en fonction de (an)1/2
pour 0 (WT)1/2 30, avec j = 1, pour diverses valeurs de p;
y2 est donn6e en echelle logarithmique.
la variation de
Y2(W)
d6finie par(59)
en fonction duparametre
d’excentricite p =(p¡/b)2.
pour diverses valeurs de (OT. On constate sur toutes ces courbes que les densitesspectrales
croissent tresrapidement
avecle
parametre
p, et ce d’autantplus
que mr estplus
eleve. Pour mr = 0, Y2 croit d’un ordre de
grandeur lorsque
p passe de 0 a0,8,
alors que pour mr = 1 000, Y2 croit de 4 ordres degrandeur
pour la meme variation de p. 11 est clair, en effect quelorsque
1’excentricite augmente, lesspins
pouvant etreplus proches lorsque
les molecules entrent en contact, les interactions
dipolaires magn6tiques
intermoléculaires sontplus importantes,
cequi
se traduit par des valeursplus
elevees des fonctions de correlation et des densites
spectrales associees ;
nous savons[1]
que les effets desphere
dure se manifestent essentiellement pour lesgrandes
valeurs de mr, cequi
est en accord avecFIG. 3. - Variation de Y2 en fonction de p pour diverses valeurs de an, avec ç = 1 ; Y2 est donnee en echelle logarithmique.
l’influence
plus
notable de l’excentricité vers les hautesfrequences.
Signalons,
enfin. que nous avons verifie que les densitesspectrales
sont peu sensibles auparametre ç, quelles
que soient les valeurs de mr et de p.5. Interactions entre des
spins identiques 6galement
excentr6s
port6s
par des moleculesidentiques.
-Nous nous
plaqons
dans le cas ou lesspins
I et Ssont
identiques
et a une distance p des centres de leurs moleculesrespectives
de rayon a(cas
de lafigure
1,avec p, = ps = p et al = as = al. On a alors,
d’apres (5) et (6l.
D = 2D’, b
=2 a et DI
=D’
= D r.Nous
d6signerons
par N =NI
la densite despins, supposee
uniforme. Le temps de relaxation desspins
Iest donne par
(15),
a condition deremplacer J2(co) parj2((o) qui,
compte tenu de(42),
est donne parou
A 1,À.( OJ)
est defini par (43) avec. dans ce cas.Comme dans la section
pr6c6dente.
nous étudierons successivement les cas of O)T 1. (OT > 1 etCOTquelconque.
5 .1 (OT 1. - La valeur
de j2(ol a
6t6 calculee sous forme dedéveloppement
en s6rie selon lespuissances
de
(pla)2
pour diverses valeurs duparamètre ç
= zDr(si
les formules de Stokes(47)
sont valables. ona ç
=12)-
On obtient alors
Les valeurs des coefficients
CB C2
etC3
sont donnees dans Ie tableau II. pour diverses valeurs deç.
Dans cedeveloppement.
Iepremier
termecorrespond
a la densitespectrale
obtenue ennégligeant
Ie mouvement derotation (cas des
spins
centrés). Nous remarquons quepour ç
=!.
on a pour les deux termes suivantsC1
= 0.257et
C2
= 0.169. a comparer avec les valeurs obtenues par Hubbard[4]. qui
sontrespectivement
0.233 et 0.15.Nous voyons ainsi. une fois encore. que Ie traitement
classique
incorrect des conditions desphere
dure n’a pasde
consequences importantes
sur les effets d’excentricité dans ce domaine defréquences [1].
Dans un castypique
ou
p/a = 2 .
ces deux termes d’excentricité apportent une contribution de 7.5% a j2(ol.
-TABLEAU II
Valeurs des
coefficients Cl, C2, C3
dudeveloppement (62) de j2(o)
dans le cas de deuxspins identiques excentrés,
pour
différentes valeurs de ç
= TD’.Lorsque
wr1,
on montrefacilement,
par une d6marcheanalogue
a cellequi
nous a conduits al’expres- ’
sion (541. que l’on a
OÙj2(0)
peut se calculer apartir
de(62).
5.2 (OT >> 1. -
D’apres
(43) et(11),
nous avons alorsEn
remplacant v,,,z
par sondeveloppement
en s6rie despuissances
del/w1:
deduit de (61). on obtientd’apres
(60)et en posant
avec
ou (
soit
D’apres
lesequations (66).
nous obtenons finalementNous vérifions. la encore. que
lorsque
lesspins
sont centres(q
= 0), nous retrouvons bien les resultats de la reference[1]. Lorsque q 0
0. nous avonstoujours
une loi en(W’t)-2
pour mr » 1 et 1’effet de 1’excentricite desspins
se manifeste surtout par un facteurmultiplicatif
en(1 - q)-4.
5. 3 WT FINI. - Nous
devons,
dans ce cas, utiliser les relationsg6n6rales (60)
et(61)
pour obtenir les densitesspectrales.
Nous avons calcul6num6rique-
ment et
represente
sur lafigure
4 les variations deY2(w)
d6fini parFIG. 4. - Variation de Y2 d6finie par (68) en fonction de (W-r)1/2
pour 0 (W-r)1/2 30, avec j = 3/2, pour diverses valeurs de q;
Y2 est donnee en echelle logarithmique.
en fonction de
(W’t) 1/2 ,
enprenant j
=3/2
et diversesvaleurs du
parametre
d’excentricit6 q.Ici, encore, nous remarquerons que pour mr 0,5,
j2(W)
est donne a mieux que 2%
par la formuleapproch6e (63).
Deplus,
la formuleasymptotique (67)
est correcte a mieux que
5 %
pour mr >12 ; 40 ; 100
et 400,respectivement lorsque q
=0; 0,09 ;
0.25 et0,47,
c’est-a-dire pour(pla) : 0 ; 0,3 ;
0,5 et 0,7.FIG. 5. - Variation de y2 en fonction de q pour diverses valeurs de rot, avec ç = 3/2; Y2 est donn6e en echelle logarithmique.
Nous avons aussi
represente
sur lafigure
5 la varia-tion de
y2(w)
d6finie par(68)
en fonction duparametre d’excentricité q
=(pla)2
pour diverses valeurs de W1:.Ces courbes montrent que les densites
spectrales
croissent avec le
parametre q
et ce d’autantplus
quemr est
plus grand.
Nous avons6galement
verifie que les densitesspectrales
sont peu sensibles aux valeurs duparametre ç.
6. Limites de validité de
1’6quation
de diffusion. - 6.1 MOUVEMENT DE TRANSLATION. - D’une maniereg6n6rale,
on sait que1’equation
de diffusion(4)
peut etre deduite d’une th6orie de marche au hasard dans lecas limite ou le libre parcours moyen I des molecules est
petit
devant le rayon de ces molecules. En ordre degrandeur,
nous dirons donc que pourappliquer
cetteth6orie
diffusionnelle,
il faut s’assurer queb 6tant le rayon de
sphere
dure.Dans ce modele
classique,
si Md6signe
la masse desmolecules
qui diffusent,
le théorèmed’6quipartition
de
1’6nergie cin6tique
permet d’obtenir un ordre degrandeur
de la vitesse moyenne des molecules a unetemperature
T. On aD6signons
par im la dur6e moyenne d’un saut. On aOn sait, d’autre part,
d’apres
Chandrasekhar[8]
que si D’ est le coefficient de diffusion translationnel des moleculesprécédentes,
Compte
tenu de(70), (71)
et(72),
la condition(69)
s’ecrit
De
plus,
onconqoit
aisement que laprobability
condi-tionnelle solution de
1’equation
de diffusion n’a desens que pour des temps t tels que t >> rm ; les densites
spectrales J((o)
que nous avons calcul6es ne sont donc correctes que siSi l’on fait intervenir le temps de correlation T defini par
(10),
la conditionpr6c6dente
s’6critEn definitive, a condition que
(73)
soit verifiee, nos calculs ont un sens pour des valeurs de mr satisfaisant àl’in6galit6 (76).
D’une
faqon plus concrete,
consid6rons des mole- cules telles queCF4, qui
ont ete 6tudi6es parRughei-
mer et Hubbard
[9].
Pour T = 100 K, on asoit 1 - 0,2
A, qui
est nettement inferieur au rayon desphere
dure,6gal
au diametre des molecules, de l’ordre de 4,5A.
Dans ces conditions, on doitavoir, d’apres (76),
mr « 0,8 x104. Compte
tenu de ce quer - 1, 7 x
10 -10 s,
la th6orie sera valable pour m « 0,5 x1014
s-1. Si nous incluons dansCF4 liquide
des molecules portant desspins 6lectroniques qui
serontcouples
auxspins
nucl6aires dufluor,
nous aurons,
d’apres (13),
acalculer
les densitesspectrales
pour des valeurs de w de l’ordre de ws,soit,
si l’on travaille a une
frequence 6lectronique
de101°
Hz, úJ I"’0oI 6 x 101°s-’.
Si l’on admet que le coefficient de diffusion et le rayon de ces molecules sont du meme ordre que ceux deCF4,
ces calculsmontrent que l’on aura wr - 10. Nous voyons donc que pour
1’exemple envisage
nous sommes tout a faita l’int6rieur du domaine de validite de
1’equation
de diffusion, et que notre modele peut encore etre
applicable
pour des valeurs de mr » 1.6.2 MOUVEMENT DE ROTATION. - 11 est int6ressant de
reprendre
le raisonnementprecedent
pour 6tudier la validite de1’6quation
de diffusion usuelle(36)
pour d6crire le mouvement de reorientation des moleculessph4riques
consid6r6es. Cetteequation
aura unesignification
dans la mesure ou la rotation du vecteur p,(voir Fig.
1) s’effectue par sauts depetits angles.
Par
analogie
avec(69)
nous devons avoirou 0 est
l’angle
moyen d’un saut.Dans un modele
classique,
si 3d6signe
le momentd’inertie de la molecule
qui
diffuse, le theoremed’6quipartition
de1’energie cin6tique
permet d’obtenirun ordre de
grandeur
de la vitesseangulaire
moyenne C-0 des molecules a unetemperature
T. On aDesignons
parim
la dur6e moyenne d’un saut. On aPar ailleurs, si nous supposons
qu’a
1’instant t =0,
le vecteur p, est
parallele
4 1’axe des z. la solution bienconnue
[3]
de1’equation (36)
montre que laprobabilite
pour
qu’a
l’instant t >0,
p, soitparallele
a une direc-tion Q caract6ris6e par les
angles
0 et T estavec
11 est alors facile de calculer la valeur moyenne de
sin2
0 definie pard’ou l’on obtient aisement
ou,
d’apr6s (81).
Pour de
petits angles,
nous aurons en moyenne,d’apres (82),
La condition
(77) exige
donc que l’on aitet cette meme condition peut encore s’6crire,
d’apres (83)
et(84),
sous la forme _(Notons
que le resultat(86)
peut s’obtenir d’une maniere differente en considerant que pour depetits angles
de sauts, on a une diffusion translationnell’e à deux dimensions dans leplan
tangent a lasphere
derayon pl,
perpendiculaire
a Oz. Au bout d’un tempsT’ m
le libre parcours moyen est donne parexpression identique
a(86)).
Compte
tenu de(78), (79)
et(86)
on aLa condition de
validité (86)
devient alorsa
rapprocher
de la condition(731 ’
dans’le cas du mou-vement de translation.
En definitive, un modele diffusionnel pour la rota- tion sera valable,
d’apres (79)
et(89),
si l’on aSi l’on realise que
zm
est un temps de l’ordre du temps de correlation iJ du momentcin6tique
de la molecule, notre condition(90)
estcomparable
a celledonnee par Kivelson
[10].
Dans le cas ou(90)
n’estplus respectee,
c’est-a-direlorsque
la diffusion n’aplus
lieu par sauts depetits angles,
il faut utiliser des modelesplus
61abor6s comme ceuxproposes
parGordon
[11]
pour des molecules lineaires, ou parMcClung [12]
pour des moleculessph6riques.
Maisalors la fonction de correlation de
y (pj)
n’estplus
une
simple exponentielle
donn6e par(37)
et l’on ne peutplus
écrireg2(Q)
sous la forme(40).
Le calcul deg2(a)
pour desspins
excentres et pour une valeurquelconque
de WT devient extremementcomplexe.
Nos calculs n’ont donc de sens que dans la limite de
Debye
traitee parRugheimer
et Hubbard[9].
11 faut
souligner 6galement
que meme dans le casou l’on a le droit d’utiliser une
equation
de diffusion pour la rotation, D r n’est pas n6cessairement donn6e par la formule(47).
En effet, le rayonqui
doit intervenir dans D r est habituellementplus petit
que le rayon mol6culaire etplus petit
que le rayon translationnelhydrodynamique
intervenant dans D t. En suivant Kivelson et al.[ 13],
on ecrit :ou x est ,une constante corrective
dependant
de laforme des molecules, du
liquide
et de latemperature.
Notons que K est lie au facteur correctif c de
Rughei- mer et Hubbard [9] par K == I lc
et que notreparametre
sans
dimensions ç =
TD est, dans le cas de deux moleculesidentiques,
lie d K par la relationGrandjean
et Laszlo[14]
ont montre que l’onpouvait
s’attendre a de faibles valeurs de rc
(de
l’ordre de0,1) lorsque
l’on a un faiblecouplage
entre les mouvementsde rotation et de translation, ce
qui
est notamment le cas pour des moleculesquasi-sphériques.
Signalons,
enfin, que paranalogie
avec(74), (75)
et(76),
laprobabilite
conditionnelle solution de1’6qua-
tion de diffusion n’a de sens que pour des temps
t >>
T:n,
et les densitesspectrales j(o))
ne sont correctes que sic’est-a-dire si
Si l’on fait intervenir le temps r defini par
(10),
lacondition
pr6c6dente
s’6critReprenons
le cas des moleculesCF4
a T = 100 K.On a
[9] : J
= 1.6x 10-38 g.cm2,
La valeur de x n’est pas connue et nous la laisserons flottante. (Notons.
cependant.
que les mesures deRugheimer
et Hubbard ont ete correctement inter-pr6t6es
en prenant c =1/K
= 1.) Nous obtenonsalors :
et
11 est clair que les conditions
(90)
sont bien verifiees Si K - 1 et que 1’on est a la limite des criteres de validite pour x = 0,1.D’apres (94)
la theorie sera valable poursoit (OT 105 K. Le domaine ou WI >> 1 etudie dans
ce travail reste donc
compatible
avec1’equation
dediffusion.
7. Conclusion. - Dans ce
travail,
nous avons donne des formulesanalytiques simples permettant
de calculer les densitesspectrales
intervenant dans les temps de relaxation dans le cas d’interactions inter- mol6culaires entre desspins
centres et desspins
excentres,
puis
dans le cas d’interactions entre desspins
excentr6sport6s
par des moleculesidentiques,
ceci aussi bien pour COT 1 que pour mr >> 1. Dans
une situation interm6diaire ou OJT est fini. nous avons
donne des formules permettant le calcul
num6rique
de ces densites
spectrales
pourchaque
cas concret.Le cas le
plus general correspondant
a une situationd6crite par la
figure
1 a6galement
ete trait6[15],
maisn’a pas ete
report6
ici, par souci de bri6vet6.Nous avons mis en evidence les effets tres
impor-
tants dus a l’excentricité des
spins,
notammentlorsque
mr >> 1. Dans ce cas. un traitement correct des condi- tions de
sphere
dure lors de la resolution de1’equation
de diffusion s’avere essentiel. Nous nous sommes
assures que la
description
de la diffusion par un modele brownien continu s’averelegitime,
meme pour d’assezgrandes
valeurs de (OT.Nous nous proposons d’effectuer des mesures de temps de relaxation nucl6aires en
operant
sur desmolecules aussi
sph6riques
quepossible
comportant à la fois desspins
nucl6aires centres et excentres eninteraction avec des
spins 6lectroniques
de radicaux libres en solution.Bibliographic [1] AYANT, Y., BELORIZKY, E., ALIZON, J. et GALLICE, J., J.
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