HAL Id: jpa-00207259
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Submitted on 1 Jan 1972
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Étude des conditions du seuil de claquage de l’argon a haute pression sous l’effet du rayonnement d’un laser
A. Rachman, C. Marchal
To cite this version:
A. Rachman, C. Marchal. Étude des conditions du seuil de claquage de l’argon a haute pres- sion sous l’effet du rayonnement d’un laser. Journal de Physique, 1972, 33 (4), pp.361-370.
�10.1051/jphys:01972003304036100�. �jpa-00207259�
361
ÉTUDE DES CONDITIONS DU SEUIL DE CLAQUAGE
DE L’ARGON A HAUTE PRESSION
SOUS L’EFFET DU RAYONNEMENT D’UN LASER
A. RACHMAN et C. MARCHAL
(*)
Laboratoire de
physique,
UER de Sciences fondamentales etappliquées,
Université de Poitiers
(Reçu
le 11 août1971,
révisé le 25 novembre1971)
Résumé. 2014 Dans cet article nous analysons les conditions du seuil de
claquage
de l’Argon àhaute pression produit par lasers déclenchés. Nous montrons qu’il est possible de prédire quelques propriétés caractéristiques de tels plasmas en accord avec les expériences en supposant que l’état final du plasma en expansion avant l’extinction de l’impulsion laser est décrit par un modèle de
plasma en équilibre thermodynamique local (ETL). On utilise les équations de transfert et d’équilibre
radiatif bien connues dont l’intégration conduit à une formule reliant la puissance laser moyenne
PL
après claquage avec la distribution de températures à l’intérieur du plasma et la pression initiale du gaz. Les conditions du seuil de claquage sont discutées en introduisant deux températures caracté- ristiques, Tm1 et Tm2, appartenant à des plasmas en équilibre thermodynamique pour lesquels lesfractions des ions une fois et deux fois chargés sont maximum, par rapport aux autres composants ioniques. Sur cette base on admet une distribution de températures dans les conditions du seuil qui
aboutit aux valeurs prédites du champ électrique de claquage en fonction des pressions mesurées, en
accord avec les valeurs expérimentales.
Abstract. 2014 In this article we analyze the threshold conditions of superhigh-pressure Argon
breakdown produced by Q-switched lasers. We show that it is possible to predict some characteristic features of such plasmas that agree with experiments by assuming that the final state of the expand- ing plasma before the laser pulse extinction is discribed by a plasma model in local thermodynamic equilibrium (LTE). Use is made of the well-known equations of transfer and of radiative equili- brium, whose integration leads to a formula relating the mean laser power
PL
after breakdown, withthe temperature distribution inside the plasma and the initial gas pressure. The threshold breakdown conditions are discussed by introducing two characteristic temperatures, Tm1 and Tm2, belonging to plasmas in local thermodynamic equilibrium for which the singly and doubly charged ion fractions
are respectively maximum, relative to the other ionic components. On this basis a threshold tempe- rature distribution is assumed which leads to predicted breakdown electric field values as a function of the measured pressure, which is in agreement with the experimental values.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 33, AVRIL 1972,
Classification : Physics Abstracts
07.00, 14.40
1. Introduction. - On sait
qu’il
suffit de concentrersur une cellule contenant un gaz à une
pression donnée,
au moyen d’une lentille de faible distance
focale,
lefaisceau
monochromatique
d’un laser déclenché depuissance
assez élevée(plusieurs
dizaines àplusieurs
centaines de
mégawatts)
pourproduire
àpartir
d’unecertaine
puissance
seuil du faisceau laser unphéno-
mène de rupture du gaz. Cette rupture ou
claquage
setraduit par
l’apparition
aufoyer
de la lentille d’unepetite
boule extrêmement lumineuse dequelques
milli-mètres de rayon. Ceci
indique
la formation d’unplasma
fortement
ionisée
Gill et
Dougal [1] ]
ont montré ladépendance qui
existe entre le
champ électrique
seuil et lapression
pour différents gaz dans un intervalle allant
de 6,8
à 2 040 atm. Pour
chaque pression,
lapuissance
seuila été déterminée par atténuation successive des
impul-
sions
(au
moyen d’une solution deCUS04) jusqu’à disparition complète
de l’ionisation.On constate que
quelle
que soit la nature du gaz étudié ces courbesprésentent
lacaractéristique
depasser par un minimum.
Or,
certainesthéories,
faisantappel
à des processusmicroscopiques, prévoient
unedécroissance monotone en fonction de la
pression
quece soit
l’analyse
de Tozer[2]
ou bien celle deWright [3].
Même la théorie
classique
de l’ionisation HFqui pré-
voit des valeurs à peuprès
correctes pour leminimum, présente
des difficultés deprincipe
lors de sonapplica-
tion à la
région
defréquences correspondant
à l’infra-rouge et au visible comme il a été démontré dans
[4].
Cet argument a été
repris
et confirmé[5]
pour les très hautespressions d’après l’expérience
décrite en[1].
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003304036100
Le but de cet article est de
présenter
uneanalyse théorique
duclaquage
del’argon
à hautepression
en utilisant un modèle semblable à celuiemployé
dansl’étude
d’atmosphères
stellaires enéquilibre
thermo-dynamique
local. Il a, eneffet,
été démontré[6]
quel’équilibre thermodynamique
localpouvait
êtreatteint
pendant
la durée à mi-hauteur de l’im-pulsion
laser(~ 65 ns),
pour des densités depuissances
N
1,5
x 101°W/cm2.
Cettehypothèse
serait doncjustifiée
dansl’expérience qui
nous intéresse[1 ],
dont lalargeur
à mi-hauteur del’impulsion
laser est de l’ordrede 50 ns pour des densités de
puissances
seuils allantde
6,2
x107
à9,6
x 108W/cm2.
La méthode quenous venons de citer ayant donné de bons résultats aux basses et moyennes
pressions [7], [8], [9]
nous avonsessayé
de l’étendre à très hautepression
pourl’argon.
2. Théorie
phénoménologique
duclaquage.
-2.1 POSITION DU PROBLÈME. - Nous pouvons dire que
l’analyse
que nousdéveloppons
est une théorie « d’état final ». Nous supposons que l’état final de l’interactiongaz-laser, après
le passage del’amplitude
dupic
duchamp électrique
et avant l’extinction del’impulsion laser,
est décrit par unplasma
enéquilibre thermody- namique
local. On ne faitappel
à aucun des processusmicroscopiques
d’ionisation(absorption multiple
dephotons, absorption
desphotons
par rayonnement defreinage
inverse oubremsstrahlung inverse) qui
ontamené le
plasma
à l’état où on l’étudie. L’idéeprinci- pale
a donc étéd’adapter
un modèle semblable à celui utilisé pour l’étuded’atmosphères
stellaires enéquilibre thermodynamique
local.Rappelons
que dans ces dernières conditions mêmelorsqu’un système
n’est pasadiabatiquement
enfermédans une enceinte et par
conséquent
si toutes sesparties
ne sont pas à la même
température,
on peutappliquer
la théorie
thermodynamique
du rayonnement.L’hypo-
thèse de
l’équilibre thermodynamique
local permet d’introduire unetempérature Tpour
décrire localement lesystème.
Tout se passe comme si lespropriétés
d’unélément de masse autour d’un
point
P pourlequel
on adéfini une
température
T étaient les mêmes que s’il étaitenfermé,
d’unefaçon adiabatique,
dans uneenceinte à cette même
température.
L’expérience
montre quependant
lapériode
depré-
ionisation le
plasma
reste transparent au faisceau laser compte tenu que la densitéélectronique
est faible dans le volume local. Au fur et à mesure del’augmentation
de densité
électronique
leplasma
devient absorbant eton constate
qu’il
se dilate avec formation d’une onde declaquage
dont la vitesse est de l’ordre de10’ cm/s [10].
Autrement dit au bout d’un intervalle de temps
égal
àla
largeur
à mi-hauteur del’impulsion
laser le front del’onde de
claquage
est à peuprès
àquelques
millimètres dufoyer
de lalentille,
laissant en arrière du front d’onde des couches de gaz ionisé. Nousintroduisons,
mainte- nant,l’hypothèse
que ces couches se trouvent en condi- tiond’équilibre thermodynamique
local avec unecertaine distribution
spatiale
entempérature,
doncune
composition ionique
et une densitéélectronique
dans les différentes couches fonction de ces
tempéra-
tures.
Or,
dans des observationsspectroscopiques
duspectre d’émission de
l’étincelle,
dans les conditions duseuil,
Minck[11]
n’a observé que deslignes
spec- tralescaractéristiques
d’atomes une fois ionisés super-posées
à un spectre continu cequi permettrait
de direque les couches
éloignées
du volume focalprésentent
essentiellement un maximum pour la fraction d’ions
une fois ionisés par rapport aux atomes neutres et ions
multiplement chargés.
Ceci est vrai dans l’intervalle depressions
mesurées dans cetteexpérience (0,3-100 atm),
mais le calcul nous a montré l’influence d’atomes deux fois ionisés
[12]
au fur et à mesure del’augmen-
tation de
pression,
au-delà dequelques
centainesd’atmosphères
etparticulièrement
àpartir
du minimumdes courbes de
claquage.
Ce minimum semble donc constituer unpoint
dechangement
de la relation entre la fraction du 1er ion et celle du 2e ion.2.2
EQUATIONS
FONDAMENTALES POUR UN PLASMA ENÉQUILIBRE
THERMODYNAMIQUE LOCAL. -Rappelons
dans ce
paragraphe
les résultatsgénéraux
rassembléspar S. Chandrasekhar
[13, Chap. 5]
sur les conditions de transfert de rayonnement etd’équilibre
radiatifdans un
plasma
enéquilibre thermodynamique
local. Ilrappelle
tout d’abord les définitions de l’intensitéspécifique I,,
de la densité totaled’énergie
du rayonne-ment u en fonction de l’intensité
intégrée I, puis
de lapression
de radiation en fonction de u. Cesgrandeurs
lui permettent d’établir «
l’équation
fondamentale de transfert »qui
gouverne l’intensitéI,
de la radiation à lafréquence
v
après
un parcours d’unelongueur
ds dans un milieude masse
volumique
p caractérisé par un « coefficientd’absorption
de massekv
» et un coefficient d’émissionjv
à lafréquence
v.Considérant un milieu en
équilibre thermodyna- mique local,
ilexprime l’équation
de transfert en fonc-tion des coefficients d’Einstein
d’absorption,
d’émis-sion
spontanée
et induite.L’éq. (1) prend
la forme[13, p. 206]
où
Bv
est la fonction dePlanck,
et
où k’v
est le coefficientd’absorption
« réduit » dûau
phénomène
d’émission induitequi s’exprime
enfonction de
363
Puis l’auteur établit «
l’équation d’équilibre
de radia-tion »
qui exprime
en fonction dek’v, Bv
etI.,
la quan- titéd’énergie
c,dégagée
par unité de masse et de temps,Enfin,
une solution formelle del’équation
de trans-fert
reportée
dansl’équation d’équilibre radiatif permet
d’obtenir deux des trois relations fondamentales que
nous
appliquerons
à notresystème
gaz-rayonnement.Il vient :
1
où K est le coefficient
d’absorption
moyen de Rosseland défini parc est la vitesse de la lumière et
pr la pression
de radia-tion.
La 3e
équation
dont nous avons besoin estl’équation d’équilibre hydrostatique qui
relie lapression
de radia-tion pr
et lapression
du gaz pg. Elle s’écrit[13,
p.214]
où V est le
potentiel gravitationnel
défini parpour une distribution de matière à
symétrie sphérique ;
G est la constante de
gravitation, M(r)
est la masse dusystème jusqu’à
ladistance r, a
est la constante deStefan
(a
=7,55
x10-15 ues. CGS).
3. Distribution des
températures
à l’intérieur de l’étincelle. - 3.1ÉQUATIONS
FONDAMENTALES. -Appliquons
leséquations générales (5), (6)
et(8)
ànotre étincelle moyennant deux
hypothèses simplifica-
trices.
- Nous admettons une distribution de matière à
symétrie sphérique.
Eneffet,
si on étudie l’évolution dansl’espace
duplasma [14],
on constate que pour de faibles éclairements(Eclairement 1010 W/cm2)
l’ex-pansion
est sensiblementsphérique,
cequi justifie
notrehypothèse.
- Nous admettons
également l’hypothèse
del’équi-
libre sans
gravitation puisqu’elle
estcomprise
dansl’hypothèse d’équilibre thermodynamique
local. Deplus,
l’actiongravitationnelle
seraitremplacée
parl’effet de
l’atmosphère
froide avecpression
initiale paenvironnant l’étincelle. Les
éq. (5), (6)
et(8)
s’écriventalors
En ce
qui
concerne la 3eéquation, l’énergie
Bdégagée
par unité de masse et de temps dans le centre d’une étoile est, d’un
point
de vueformel, identique
à cellequi
seraitproduite
si le laser se trouvait au centre duvolume focal. Autrement
dit,
on identifie lapuissance
libérée dans le volume focal à la
puissance
du laser.Un autre pas consiste à chercher la distribution des
températures
à l’intérieur de l’étincelle dans des zoneséloignées
du volume de concentration dulaser,
c’est-à-dire,
dans lapartie qui jouerait
le rôle de laphoto- sphère
pour une étoile.Si ro est le rayon du volume
focal,
on voit que pour tout r > rooù
PL représente
lapuissance
du laser.En tenant compte de la validité de la loi des gaz
parfaits,
nous pouvonsécrire, après
transformation dans leséq. (9), (10)
et(11), l’équation
différentiellequi régie
la distribution detempératures
dans larégion
où e = 0
(pour
le détail des calculs cf.[7])
où
et
avec H = masse du proton ;
Il =
poids atomique
moyen du gazionisé ;
k = constante de Boltzmann ;pa =
pression
initiale mesurée.Nous voyons
apparaître
leterme 1 Pc 1 qui
est lacorrection de
pression, d’origine coulombienne,
ou deDebye-Hückel [15].
Eneffet,
étant donné le domaine detempérature
et depression
nous ne sommesplus rigou-
reusement en face d’un gaz
parfait
mais d’un gazcomposé
d’atomes un ouplusieurs
fois ionisés et nousdevons tenir compte des interactions coulombiennes entre les
particules chargées.
Cette correction est donnée paroù Ni
est le nombre total departicules
de la sorte iles
Zi
sont des nombres entierspositifs
etnégatifs qui représentent
lesdegrés
d’ionisation des différents atomes.L’examen de
l’éq. (14)
montre deux choses :- que T décroît
lorsque r
croît cequi
entraînenécessairement
dT/dr
0. Ceci nous a conduit àdéfinir une
température
limiteTL
donnée parCeci
signifie qu’une
fois les conditions initiales fixées(ici
pa pour tout r >ro),
latempérature après
interac-tion du gaz avec le rayonnement ne peut être
supérieure
à une
température
limiteTL ;
- du fait que y et rc sont des fonctions de r
l’éq. (14)
serait insoluble à moins de
connaître y
=g(r)
etx =
K(r).
Pourpouvoir intégrer (14)
on faitl’approxi-
mation de considérer constantes ces deux
grandeurs
dans la zone où nous cherchons la distribution des
températures.
Nous les prenonségales
à deux valeursmoyennes ju = M(r)
etx
=K(r) respectivement, prises
sur le rayon.
Après intégration
et compte tenu dequelques
appro- ximations nous aboutissons à la distribution destempé-
ratures pour une
puissance
donnée du laserA l’inverse cette
expression
nous permet de calculer lapuissance PL après
leclaquage
àpartir
de cette dis-tribution,
soitCette
expression
n’est valable que siPL > PT
oùPT
représente
lapuissance
seuil dulaser, puissance
seuil àpartir
delaquelle
seproduit
une ionisation visible.Cette formule est
applicable
pour tout r > ro c’est-à- dire dans larégion
où e = 0.3.2 CONDITIONS POUR LE SEUIL DE CLAQUAGE, - Nous avons vu que, dans les conditions du
seuil,
Minck
[11] n’avait
observé que deslignes
d’émissioncorrespondant
aux atomes une fois ioniséssuperposées
à un fond
continu,
ceci pour un intervalle depression correspondant
à0,3-100
atm. Cecipermet
donc desupposer que dans un ensemble de couches à l’intérieur de
l’étincelle,
autour d’un certain rayon ri > ro, on trouvera unetempérature Ti
où le pourcentage d’atomesune fois ionisés sera maximum. Il est évident que cette
température
est dans levoisinage
deTm1’
celle-ci étantla
température
d’unplasma
enéquilibre
thermo-dynamique
pourlequel
la fraction d’atomes une foisionisés,
par rapport à celle de l’atome neutre et à celles des autres composantsioniques,
est maximum. Cettehypothèse
s’avère correcte et a donné des résultats enaccord avec
l’expérience
dans l’intervalle de pres- sion0,3-100
atm[7], [8].
Etant donné que,
d’après
les conditionsexpéri- mentales,
l’intervalle depression
a été fortementélargi,
on introduit une autretempérature
caractéris-tique
duplasma Tm2
tellequ’un plasma
enéquilibre thermodynamique pris
à cettetempérature présente
une fraction maximum d’atomes deux fois ionisés par rapport à l’atome neutre et aux autres composants
ioniques.
Nous allons
généraliser
les conditions du seuil declaquage
de lafaçon
suivante : dans la dernièrepartie
de
l’impulsion
laseraprès
le passage del’amplitude
maximale et avant son
extinction,
nous supposons que s’établit une distribution detempératures qui
contientune certaine
température Tt
à unedistance rt
de tellefaçon
que seremplissent
simultanément les deux condi- tions :re, étant le rayon extérieur de l’étincelle lié à la
largeur
à demi-hauteur de
l’impulsion
laser et à la vitesse depropagation
de l’onde declaquage. Donc, on peut simplement
obtenir lapuissance
laser du seuilPt
enintroduisant pour
chaque pression
pa lecouple (Tt, rt)
dans la formule
(18).
4. Résultats. - 4.1 DÉTERMINATION DE
Tmt
ETTm2’
- La détermination des
températures Tmt
etTm2
a étérendue
possible grâce
àl’emploi systématique
d’unprogramme de calcul par ordinateur des
propriétés thermodynamiques
d’un gaz à hautepression
et dedensité
électronique
élevéedéveloppé
à l’Ecole Natio- naleSupérieure
deMécanique
etd’Aérotechnique (ENSMA),
Laboratoired’Energétique,
Poitiers[16].
Les
propriétés thermodynamiques
del’Argon,
lacomposition ionique
enéquilibre
pour desmélanges
de A
I,
AII,
AIII,
AIV,
AV,
etd’électrons,
la densitéélectronique Ne,
lepoids atomique
moyen y, et la correction coulombiennede pression pc
ont été calculésen fonction de la
température
et de lapression
dans lesintervalles 18 000-82 000 OK tous les 2 000 °K et de 1-2 040 atm. Le tableau 1 montre les valeurs
Tm1
etTm2
obtenues pour
chaque pression expérimentale
et lesfigures 1,
2 l’allure des courbes obtenues en fonction de lapression.
De même le tableau 1 montre la pres-sion 1 p, 1 d’origine
coulombienne calculée pour destempératures comprises
entreTm1
etTm2 correspondant
à
chaque pression
mesurée étant donnéqu’elle
entrecomme une correction dans la formule
(18).
365
FIG. 1.
FIG. 2.
4.2 CALCUL DU COEFFICIENT MOYEN DE ROSSELAND 1C
(APPROXIMATION
DEKRAMERS).
- Les valeurs de k ont été calculées àpartir
del’expression (7)
en rem-plaçant By
etkv
par leurs valeurs. Si deplus
on effectuele
changement
de variable u =hv/kT,
x s’écrit sous laforme définitive
1 15
00
1u4 e-u (21)
-
=15 1/k u4e-u
du(21)
K 4 n4
4o k, (1 - e- u)3du (21)
où
kv,
est le coefficientd’absorption
de masseexprimé
en
cm2/g.
Sous cette forme le coefficientd’opacité x
tient compte de l’émission induite.
On montre
[13]
quel’opacité
due auxphénomènes d’absorption
par les atomes a pourorigine
deux sourcesprincipales :
elleprovient,
soit de transitions liées-libres,
soit de transitions libres-libres. Nous avonscalculé le rapport
Dn(z)/Dff(z) [13,
p.265]
de ces deuxcoefficients pour
l’argon
et nous avons montré(voir
Tableau
II)
que seul étaitprépondérant
le coefficientd’absorption
dû aux transitionsliées-libres,
dans lesconditions « d’état final » décrites dans la section 2.
En outre, des
expériences
faites sur leclaquage
deTABLEAU 1
TABLEAU II
l’argon,
en mesurant l’intensité diffusée et enintégrant
sur les
angles solides,
ont montré quel’énergie
diffuséedu faisceau laser constitue une
petite
fractioncomparée
avec celle absorbée par le
plasma [17]. Donc,
l’atten- tion a été concentrée sur les transitions liées-libres pour étudier le spectre continud’absorption.
Par suite des
complications
dues au calcul du coefh-cient moyen de
Rosseland,
nous nous sommes limitésen prenant les coefficients
d’absorption atomique
dansce
qu’on appelle l’approximation
de Kramers[13, Chap. 7,
Sect.4].
Si on considère un noyauatomique
de
charge Ze
avec un électron dans un état de nombrequantique principal
n, le coefficientd’absorption atomique
dû aux transitions liées-libres est donné parxn
représente
lepotentiel
d’ionisation ou d’excitation dont lafréquence
de coupure est vn. Laquantité g(v, n)
est le « facteur de Gaunt »
qui dépend
de n etde v,
etest une fonction croissante à la fois de
v/vn
et de n.Dans notre cas n = 3 ou
4, v/vn
>1,
le facteur deGaunt est très voisin de l’unité.
Revenons à la formule
(22).
Nous pouvons dire que la contribution àl’absorption
due aux électrons liésdans l’état n,
exprimée
par gramme de matière et pourun atome peut s’écrire
où Az
est la masseatomique
de l’élément dont le nombreatomique
estZ,
H étant la masse du proton.Maintenant si nous avons
Nl particules
del’espèce I, N2 particules
del’espèce II,
...N5 particules
de l’es-pèce V,
siNo
est le nombre total departicules
dumélange
et si AI,
AII,
AIII,
AIV,
A V sont les pour-centages
des différentesespèces
d’ions ycompris
l’atome neutre
(A I),
la contribution àl’opacité
peut s’écrire d’unefaçon générale
avec
Nous remarquons que
Nl, N2,
...,N.
sont les popu-lations des ions à l’état fondamental. La formule se
généralise
pour un état excité « e » d’un atome oud’un ion d’une même
espèce.
Parexemple
siNi
est lapopulation
d’un état excité de l’atomed’espèce I,
nous devonsajouter
à(24)
le termea0I(e)(v, n)
étant la nouvelle section efficaced’absorp-
tion. Si de
plus
lespopulations
sont distribuées suivant la loi deBoltzmann,
nous aurons la relationoù
hve
est la différenced’énergie
entre l’état fonda- mental et l’état excité. Nous avons vu(cf. éq. [22]),
que
ao(v, n)
n’étaitapplicable
que pour v > vn =xn/h
ce
qui
montre le caractère discontinu de la fonction.Par un
changement
de variable u =hv/kT l’éq. (21) prend
la forme définitiveoù nous voyons que la moyenne de Rosseland est
prise
avec la fonction de
poids R(u)
=u’ e-u/(1 - e-U)3 qui présente
un maximum accentué pour u = 7. C’est-à- dire que dans la moyenne de Rosseland lesfréquences
élevées ont le
plus grand poids
autour des valeursde
Tm!
etTm2’
Le calcul des valeurs de v,qui
rendent uégal
à 7 pour destempératures
s’étendant de 20 000 °K à 62 000OK,
montre quel’absorption
est maximumdans un intervalle de
fréquences
où sontcomprises
lesfréquences
de coupurescorrespondant
à l’état fonda-mental de l’atome neutre, une
fois, deux,
trois et quatre fois ionisésplus
certains états excités des mêmes atomes et ions dont nous donnons la liste dans le tableau III[18].
Nous nous sommes limités aux quatrepremiers
états excités de chacun des ions se trouvant dans cetintervalle,
car on a observé que si onajoute
des états excités successifs autre que n 4 on intro- duisait des corrections
négligeables
pour la valeur du coefhcient de Rosseland. Cecijustifie
le fait que nous ayonsintégré
dans cet intervalle defréquences,
en remarquant que lespopulations
des états fondamen-taux sont
plus importantes
que pour les niveaux excités.Le
plus grand poids
estapporté
par larégion
corres-pondant
à lafréquence
de coupure de l’atome neutreau fondamental
(v 10).
Elle donne la limite inférieured’intégration
au-delà delaquelle
la moyenne tomberapidement.
TABLEAU III
Remarque
sur la notation vae. « a »correspond
àla
catégorie
del’atome,
« e » au numéro de l’état danslequel
se trouve l’atome(ex. : v42-deuxième
niveauexcité
(e
=2)
de l’atome troisfois
ionisés(a
=4).
Le coefficient moyen de Rosseland dont la forme
générale
est(A, B,
..., K sont desexpressions
rendant compte de lacomposition ionique
duplasma,
les Uae résultant duchangement
de variable uae =hvae/kT)
a été calculénumériquement
par la méthode deSimpson
dansintervalle de
pression
s’étendant de 1 à 2 040° atm et pourchaque
2 000 OK de 20 000 OK à 62 000°Ke
(Pour
la notation vae et Uae voirlégende
du TableauIII.)
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4. 3 CALCUL DU CHAMP
ÉLECTRIQUE
DE CLAQUAGE. -Reportons
ces différents résultats dansl’expression
de
PL
reliée elle-même auchamp électrique EL
par la formuleoù ro est le rayon du volume focal
(ici
de 50y).
Lecalcul a été effectué de la
façon
suivante :- Tout d’abord nous avons calculé le
champ
élec-trique
declaquage
pour latempérature Tmt
cequi
nous a donné une courbe inférieure limite. Le même calcul pour
Tm2
nous a donné une courbe limitesupé-
rieure. Dans ces deux cas nous avons
pris
le mêmerayon rt calculé en réalisant l’accord avec un
point
dela courbe
correspondant à Pa
=96,6
atm etEL
= 3 x105 V/cm.
La valeurde rt
estcomprise
entre5 x
10-3
cm(ro)
rt(0,275 cm) 0,5
cm(re) (32)
en tenant compte pour
obtenir re
de la vitesse de l’ondede choc V =
107 cm/s
et de lalargeur
à mi-hauteur del’impulsion
laser dansl’expérience
considérée[1],
de l’ordre de 50 ns.
Nous avons ainsi délimité une
région
entreTmt
etTm2
danslaquelle
les résultatsexpérimentaux
se trou-vent
compris.
Pour obtenir le meilleur accord dans cetterégion
on fait varier latempérature
Tjusqu’à
obtenir
Tt
avec le même rayon rt. Ces dernièrestempé-
ratures sont montrées dans le tableau IV et la
figure
3où la
conditionTm1 Tt Tm2 est
réalisée.La valeur de K ainsi que celle du
poids atomique y
ont été obtenues
(Tableau IV)
en calculant uneFIG. 3.
TABLEAU IV
Résumé de
quelques
valeurscaractéristiques
d’unplasma d’Argon
obtenu sousl’effet
du rayonnement d’un laser. Les éclairements ont été calculésen fonction
durayon focal (ro
= 5 x 10-3cm)
et sont situésentre
6,2
x10’
et9,6
x 108W/cm2.
Les valeurs de ket fi
ont été obtenues en calculant une moyenne sur latempérature
sur un intervalle dont la limiteinférieure
sont lesTt.
La variationcorrespondante
de lapuissance
laser seuilexpérimentale
estcomprise
entre4,85
x 103 et7,52
x 104 W(deux
dernièrescolonnes).
moyenne sur la
température
sur un intervalle dont la limite inférieure estchaque
valeur deTt.
Nous avonspris chaque
moyenne sur un intervalleégal
à 6 000OK,
déterminé d’unefaçon empirique
en considérant lesfonctions
=,u(r)
et x =K(r)
comme lentementvariables.
De
même,
le tableau V montre lacomposition ionique
des différentsmélanges d’argon :
neutre(A I)
etmultiplement chargés (A II,
AIII,
AIV),
ainsi que la densitéélectronique Ne (e-/cm3)
en fonction de lapression mesurée P,,
et de latempérature T,
corres-pondante.
TABLEAU V
FIG. 4. - Champs électriques seuil en fonction de la pression
initiale du gaz. Les valeurs expérimentales
(réf. [1])
représen-tées par des Cercles ; les valeurs théoriques (présent travail) correspondant à Tt, par une ligne continue ; les limites inférieures et supérieures du champ électrique seuil, correspondant respecti-
vement à Tm1 et Tm2 par une ligne brisée. Rayon focal mesuré : ro = 5 x 10-3 cm, le rayon théorique rt est compris entre ro et re, où re est la distance atteinte par l’onde de choc de vitesse V = 107 cm/s
(réf. [10])
pendant la durée à mi-hauteur de l’im- pulsion laser ( = 50 ns). Les trois courbes théoriques, correspon- dant aux températures Tt, Tm, et Tm2 respectivement, ont étécalculées avec le même rayon ro = 0,275 cm.
En conclusion dans l’intervalle
6,8-151,5
atm leschamps électriques
calculés avecT, s’approchent
desvaleurs calculées avec
Tm1’
cequi
est en accord avec lesobservations de Minck
[11 ] et
les résultatsthéoriques indiqués
en[7], [8].
De151,5
à 2 040 atm lesTt
tendentà se
rapprocher
deTm2
etatteignent
presqueTm2
àtrès haute
pression.
Le tableau IV résume l’ensemble des calculs ainsi que lafigure
4.Ces résultats peuvent être
comparés
à ceux obtenuspour l’hélium
[9]
dans la même gamme depression.
Acette différence
près
que le minimum declaquage
del’hélium est
beaucoup plus aplati [1]
que dans le casde
l’argon
pour un même accroissement dechamp électrique
de part et d’autre de ce minimum. Cecipouvait expliquer
que lestempératures T,
diffèrentpeu des
températures Tml
àpartir
du minimum dans lecas de l’hélium.
5. Conclusion. - Le but de ce travail a été de
pré-
senter une
analyse
duclaquage
del’argon
dans lesconditions du
seuil,
en supposant que l’état final de l’interaction gaz-rayonnement laser étaitreprésenté
par un
plasma
enéquilibre thermodynamique
local.Les états transitoires
préalables
n’ont pas étéétudiés ;
on a donc
supposé qu’à partir
d’un certain instant l’interaction était décrite par une théorie stationnaireet en
particulier,
on a faitl’hypothèse
que la densité depuissance
du seuil estindépendante
de la durée del’impulsion
laser. Ceci a été confirmé pour l’airatmosphérique,
dans desexpériences
faites avec deslargeurs d’impulsions
variables dans le temps[19],
dans le cas de durées
égales
ousupérieures
à 10 ns.Evidemment il faut
analyser
si lestempératures Tt
etles densités
électroniques Ne
données dans lestableaux IV et V
garantissent
les conditionsd’équilibre thermodynamique
localcomplet (ETL),
pour l’atomeneutre
(Ar I)
et les atomes une fois et deux fois ionisés(respectivement
Ar II et ArIII) pris
simultanément.Nous pouvons
ajouter qu’un
calculexplicite
a montrérécemment
[22]
que l’ETLcomplet
de Ar 1 était obtenu pour les mêmes valeurs de la densitéélectronique
que pourl’hydrogène.
On peut calculer ces densités limitesqui garantissent
les conditions d’ETL pour des atomes et des ionshydrogénoïdes
avec les formules donnéesen
[20,
p. 148 et151],
valables pour desplasmas homogènes
etindépendants
du temps et danslesquels
les processus collisionnels
l’emportent
sur les processus radiatifs(conditions
que nous pouvons accepter danscette théorie d’état final dans la
région
de haute pres- sion pour les couches à unedistance rt
dufoyer) :
la