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RÔLE DE L'ACIDE DL-LACTIQUE DANS LE CONTRÔLE DE L'INGESTION ALIMENTAIRE CHEZ LE MOUTON

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(1)

HAL Id: hal-00900853

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900853

Submitted on 1 Jan 1975

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RÔLE DE L’ACIDE DL-LACTIQUE DANS LE

CONTRÔLE DE L’INGESTION ALIMENTAIRE

CHEZ LE MOUTON

Lionel Bueno, Gisèle Costes, J.-P. Serthelon

To cite this version:

(2)

RÔLE

DE L’ACIDE

DL-LACTIQUE

DANS

LE

CONTRÔLE

DE

L’INGESTION

ALIMENTAIRE

CHEZ

LE

MOUTON

L. BUENO

Gisèle COSTES J.-P. SERTHELON Gahoratoi

y

e de Recherches de la Chaire de Physiologie, Thérapeutique et Pharmacodynamie, h N. R. A.,

École nationale vétérinaire de Toulouse,

31076 Toulouse Cedex

SUMMARY

EFFECT OF DI,-I,ACTIC ACID ON VOLUNTARY FOOD INTAKE IN SHEEP

Previous experiments indicate that changes in duodenal fluid concentration of DL-lactic and volatile

fatty

acids (VFA) influence flow rate of ingesta and may also be a regulating factor of food intake in ruminants. The present experiment was designed to determine the sensitivity

of the duodenum to DL-lactic acid and VFA in relation to diets of hay, dried grass or concentrates. On a diet of

hay,

administration of small amounts of either DL-lactic acid or VFA into the

duode-num had no effect. On a diet of dried grass or concentrates the same amount of VFA had no

effect but that of DL-lactic acid (12mM/h) halved the dry matter intake. In animals on a diet

of hay and after administration of 40 g of propionate into the rumen, duodenal perfusion of the

same quantity of DL-lactic acid produced a similar reduction of food intake. It was concluded

that duodenal DL-lactic acid acts as a regulator of food intake possibly via the propionate meta-bolism pathway.

Key-words : diet, duodenum,

food

intake,

lactic

acid,

propionic

acid,

sheep,

volatile

fatty

acids.

INTRODUCTION

La

production

chez les herbivores des acides gras à courte chaîne en

C., C!, C

Q

(acides acétique, propionique

et

N-butyrique

ou

AGV)

est fonction de la

quantité

d’aliments

ingérée.

Elle

représente

chez les ruminants la

partie

essentielle de

l’apport

énergétique

de la ration et interviendrait de ce fait dans la

régulation

de

l’ingestion

alimentaire

(Bnm!E

et

FO

R

BES,

z974).

Quant

aux autres AGV

présents

et métabolites

associés,

leur rôle est

discuté

car

(3)

C HUR C

H

(

1973

),

le taux des acides de forme iso à q ou 5 atomes de carbone et de l’acide

lactique

peut

être

multiplié

par i ooo à la suite du

simple

changement

des modalités alimentaires : mise au

pré

des

animaux,

période

de

jeûne

prolongée.

Prati-quement,

l’intervention de tels métabolites ne semble

pouvoir

être

invoquée

que dans

le cas très

précis

de la réduction du niveau

d’ingestion

d’un aliment à haute valeur

énergétique

et dans celui du foin

après

hachage.

L’hypothèse

initialement émise par BAILE et MCLAUGHLIN

(

197

0)

d’une sensi-bilité directe du rumen au taux des AGV ne s’est pas révélée satisfaisante pour

expliquer

le mode d’action des acides gras à courte chaîne.

En

effet,

une diminution

importante

de la consommation alimentaire s’observe par la seule addition de sucres

solubles à des rations à haute valeur

énergétique

en l’absence de variations

importantes

de la

production

des AGV

(Ur,

y

aTT,

19

65 ;

D!MnxQum,r,y,

ig

73

).

Une telle

hypothèse

ne

peut

du reste pas être étendue aux autres

métabolites,

en

particulier

les acides de

forme iso en

C,

ou

C

5

et acide

DI,-lactique (ME

et

Y

R

E

al.,

19

65)

puisque

la

paroi

du

rumen s’avère insensible aux variations de leur concentration dans le milieu.

Contrai-rement aux AGV

capables

à forte dose de modifier la motricité

rumino-réticulaire,

l’acide

DI,-lactique

est totalement inefficace à ce niveau selon Sv!rrns!rr

(rg

73

),

quelle

que soit la concentration utilisée.

Comme de telles modifications de la motricité rumino-réticulo-omasale avec

diminution du transit

réticulo-omasal

des

ingesta

peuvent

être obtenues par l’admi-nistration intraduodénale d’acide

DI,-lactique,

nous avons récemment émis

l’hypo-thèse d’une chémosensibilité non du rumen mais du duodénum

proximal

aux

méta-bolites résiduels non absorbés au niveau du réticulo-rumen

(BuErro

et Rucx!BUSCx,

zg

74

).

Chez les ovins recevant du foin de

graminées,

l’acide

DI,-lactique

à des doses inefficaces par voie

sanguine

réduit par voie duodénale de 30 p. 100le débit

réticulo-omasal des

ingesta.

Le

mélange

des AGV et des formes iso en

C

4

et

C

5

possède également

un tel effet mais à un moindre

degré ;

en outre, la réduction consécutive de la

consom-mation alimentaire est

toujours

moins nette que pour l’acide

DI,-lactique.

Comme les rations alimentaires les

plus fréquemment responsables

en

élevage

intensif de modifications du

comportement

alimentaire et

mérycique

ont pour base

des

fourrages

condensés ou des aliments concentrés riches en

céréales,

ce travail a

pour but

(i)

de comparer les

effets

de

l’instillation duodénale

d’acide

Didactique

et

des AGV sur le niveau

d’ingestion

et l’activité alimentaire de mêmes

sujets

recevant

successivement les trois

types

de ration :

foin,

luzerne

déshydratée,

céréales ;

(ii)

d’évaluer

l’importance

de la chémosensibilité duodénale à l’acide

lactique

dans le

contrôle de

l’ingestion

d’aliments de valeur nutritive différente.

PROTOCOLE

ÉXPÊRIM!NTAI,

Les expériences ont été réalisées durant l’année 1973-1974 sur six brebis adultes de race

Lacaune pesant entre 45 et 50kg, munies chacune d’un cathéter intraduodénal (PE 160) placé

à 10 cm en amont du pylore, d’une canule duodénale en T (dia. ext. io mm) fixée dans la portion transverse du duodénum à environ 30cm du pylore et d’une canule du rumen.

Chaque brebis, maintenue dans une cage à métabolisme, dispose d’eau à volonté. Elle reçoit

pendant au moins 30jours consécutifs, à volonté et distribué à heures fixes (8 h et z6 h), l’un des

(4)

- Foin de

graminées (de bonne qualité) ;

-

Fourrage condensé (contenant 4o p. ioo de luzerne déshydratée, teneur en cellulose brute : 20p. 100);

- Aliment concentré

aggloméré à base de céréales (maïs, orge) dont les matières

cellulosiques n’excèdent pas 16 p. 100.

Dans le cas de l’aliment concentré, l’animal reçoit roo g de foin pa.r jour en vue d’obtenir

une meilleure stabilité du comportement alimentaire.

Au-delà d’une période d’adaptation de 15 jours pour chaque type d’aliment, les 6 sujets

reçoivent pendant 48 heures et par voie intraduodénale (pompe de type péristaltique : Desaga, Heidelberg, Allemagne) 60ml par heure des solutions suivantes ajustées à pH = 3 :

La vitesse de perfusion utilisée (i ml/mn) fait que chaque animal reçoit en 24 h 1440ml de l’une des solutions précédentes, dont la pression osmotique est comprise entre 15o et 450mOsm/1. Les 3 types d’aliments indiqués ont été utilisés à deux reprises pour chaque animal : ceux-ci ont permis de perfuser par voie duodénale au moins à 3 reprises chacune des solutions précédem-ment indiquées. Dans le cas du régime foin, des perfusions d’acide DL-lactique ont également été effectuées avec addition intraruminale durant 8 jours de 20 g ou de 40 g par jour in toto de propionate de sodium.

La quantité d’aliments ingérée est calculée par pesée, à 8 h le matin, des refus de la ration distribuée en excès ; des échantillons de cet aliment sont prélevés à 5 reprises en vue d’évaluer la teneur en matière sèche (MS). La durée de l’activité alimentaire (prise de nourriture et rumi-nation est exprimée en p. 100par nycthémère et la vitesse d’ingestion en grammes de matière

sèche ingérée par minute. Enfin, un prélèvement quotidien de sang veineux jugulaire, de contenu du sac ventral du rumen et du duodénum est effectué à 8 h le matin avant la distribution matinale durant les 3 jours qui précèdent la perfusion, pendant la perfusion et 3 jours après la fin de la perfusion. Leur teneur en acides gras volatils (C2 à C5) est déterminée par chromatographie en

phase gazeuse, selon la technique préconisée par REMESY et DEMIGNE(i9!4).

RÉSULTATS

i. - Niveau

d’ingestion

La

quantité

de matière sèche

ingérée

par les 6 brebis est différente pour les 3

types

de ration

(P

<

o,05)

en dehors de toute interaction entre l’individu et le

régime

(F

=

1

,88

<

F!2

au seuil P =

).

,

05

0

Le niveau

d’ingestion

le

plus

élevé est observé

avec le

régime

concentré. Le coefficient de variation inter-individuelle est,

quel

que

soit le

type

de

ration,

compris

entre 16 et 22p. 100pour la

période

de 72 heures

précé-dant la

perfusion,

et aucune modification

n’apparaît

à la suite de l’administration

intraduodénale de la solution témoin de NaCl.

Le

mélange

des acides

acétique,

propionique

et

N-butyrique (solution I)

admi-nistré dans le duodénum à raison de 24

mm ih

ne modifie pas

significativement

au seuil de 5 p. 100le niveau

d’ingestion

des

sujets

recevant du foin. Il

s’accompagne

d’une

légère augmentation

de la consommation dans le cas des

pellets

de luzerne et des concentrés.

Enfin,

la

perfusion

d’acide

isobutyrique (solution IV)

est

accompagnée

d’une faible réduction

(

10

à 12 p.

100

)

du niveau

d’ingestion

pour les 3

types

de

(5)

L’administration

duodénale d’acide

DI,-lactique

(solution

II)

diminue

signifi-cativement

(P <

o,oi)

le niveau

d’ingestion

seulement pour les 2

régimes

broyés

avec un effet

plus marqué

(environ

35 p.

100

)

dans le cas de la luzerne

déshydratée

que dans celui des concentrés. A dose

plus

élevée

(solution

III),

la réduction du niveau

d’ingestion pendant

les

4

8

heures de

perfusion

atteint

respectivement

21,

7

8

et 72

p. 100 pour le

foin,

les

pellets

de luzerne et les concentrés.

I,’arrêt

de la

perfusion

ne

s’accompagne

d’aucun

phénomène

de

rebondissement,

le niveau

d’ingestion

initial

étant retrouvé au bout de i à 2

jours (fig. i). L’ingestion

de foin n’est pas réduite le

1 e

r

jour

de la

perfusion

de la solution III alors que celle des

pellets

de luzerne passe de

1

,6

à

o,8

kg

MS/

24

heures et celle des concentrés de

1

,8

à

o,6

kg MS/

24

heures.

(6)

2

. - Activité alimentaire et

mérycique

L’activité

alimentaire

(prise

de

nourriture)

est différente selon le

type

de

ration

et les variations inter-individuelles

des

temps d’ingestion

sont

plus

faibles pour le

foin

(coefficient

de variation = y ,

5p.

100

)

que pour les deux autres

régimes, malgré

l’addition de 100 g de foin à la ration

(coefficient

de variation =

30

(7)

Le

pourcentage

de

temps

par

nycthémère

consacré à la

rumination,

voisin de 34 p. 100 pour le

régime

foin,

n’excède pas Iet 8 p. ioo pour les

pellets

de luzerne et

les concentrés. Pour un niveau

d’ingestion compris

entre r 20o et 1700g

1!ZS/24

heures,

le

temps

de

prise

de

nourriture,

égal

à 29p. 100 du

nycthémère

dans le cas du

foin;

est réduit à 10 et 16 p. 100pour les

pellets

de luzerne et les concentrés.

La

perfusion

d’acide

DI,-lactique

s’accompagne

de modifications de l’activité

alimentaire et de la vitesse

d’ingestion.

Pour de faibles modifications du niveau

d’ingestion

en

régime

foin,

la durée de

prise

de nourriture est

augmentée

(P <

0

,

02

),

il en résulte une vitesse

d’ingestion

ralentie d’environ 30 p. ioo ; en

revanche,

le

comportement

mérycique

n’est pas

significativement

modifié. Pour les

pellets

et les

concentrés,

la vitesse

d’ingestion

et la durée de rumination sont fortement diminuées

(P

c o,oi dans les 2

cas).

La diminution de 5o p. 100 de la vitesse

d’ingestion

est

comparable

pour les deux

régimes ;

au

contraire,

la durée de rumination est

plus

réduite pour les

pellets

de luzerne que pour l’aliment

concentré,

ration pour

laquelle

l’addition de 100 g de foin exerce un effet correcteur

(tabl. 2

).

3 . -

Modifccatiorcs métaboliques

(8)

par la

perfusion

de 12

mM/h

d’acides

DI,-lactique

(solution III).

En

revanche,

bien

que le niveau

d’ingestion soit

4

à 6 fois

plus

faible que la normale pour les

pellets

et

les

concentrés,

le taux en acide

propionique

du contenu duodénal

augmente

respecti-vement de

3

8,

2

et

4

6,

2

p. ioo ; celui d’acide

DI,-lactique

est en

période

témoin de

y,

2

±

2

,6

et de 5.2 ± 0,0

mM/h

pour les

régimes

luzerne et concentrés. Dans le cas

(9)

De telles variations se retrouvent dans le sang

périphérique.

La teneur en AGV

normaux reste faible

pendant

la

perfusion,

mais le

rapport

entre les différents acides

est modifié. Dans le cas des

pellets

de luzerne ou des

concentrés,

la concentration

sanguine

en acide

propionique

atteint une valeur

(

1

8

mg/1)

égale

à 3fois celle

norma-lement trouvée en

régime

foin. Ce

phénomène

est concomitant de la concentration

résiduelle anormalement élevée d’acide

propionique

dans le

duodénum,

qui apparaît

pendant

la

période

de

perfusion

et

qui

cesse

quelques

heures

après

son arrêt.

4

. - Rôle de l’acide

propionique

L’addition

de 2o et de 40 g de

propionate

de Na dans le rumen n’entraîne pas

par elle-même de modifications

importantes

de la

quantité

d’aliments

normalement

ingérée.

Cependant,

cette manoeuvre

démasque

chez l’animal recevant du foin les

effets de la

perfusion

intraduodénale d’acide

DL-lactique.

En

effet,

le niveau

d’ingestion

du foin est réduit de 31,2 et de 1,57 p. 100 lors de la

perfusion

intraduodénale de

12

mM/h

d’acide

DI,-laetïque après

addition

respectivement

de 2o et 40g de

propio-nate de Na par

jour

dans le rumen.

Dans ces

conditions,

les effets

comportementaux

de la

perfusion

d’acide

(10)

DL-lactique

réduit le

temps

consacré à la rumination de 13 et de 21p. 100et elle ralentit la vitesse

d’ingestion

de 3,32 à

2

,

0

8

g

MS/mn

et de 3,15 à

r,6

5

g

MS/mn

après

addition

respectivement

de 2o et 40 g de

propionate

de Na par

jour

dans le rumen

(tabl. 3) .

5. - Motricité du yumen

Aux doses

indiquées,

seul l’acide

DL-lactique allonge

la durée des

cycles

rumino-réticulaires sans modifier

l’amplitude

des contractions du rumen. Une

augmentation

significative (P! 0,05)

de la durée des

cycles,

comprise

entre 15 et 25 p. 100, est

observée dans le cas du foin pour la

perfusion

d’acide

Didactique

à 12

mM/h

et des concentrés pour une

perfusion

d’acide

DI,-lactique

à 6

mM/h.

Dans le cas des

pellets

de

luzerne,

le

cycle

des contractions est

particulièrement

lent :

y !

7 s au lieu de

5

9

±

5 s pour le foin et

62 !

6 s pour les concentrés et il n’est pas modifié par

l’administration duodénale d’acide

DI,-lactique.

DISCUSSION

L’existence chez le mouton recevant du foin d’une chémosensibilité duodénale aux métabolites résiduels et en

particulier

à l’acide

DL-lactique

a été décrite

anté-rieurement

(Bu!rro

et

Rucx!susCx,

1974

).

Le

présent

travail démontre que le

phénomène

est seulement net dans le cas de

régimes

broyés

de moyenne et haute valeur nutritive tels que les

pellets

de luzerne

déshydratée

ou de

céréales,

c’est-à-dire des rations pour

lesquelles

un éventuel « rassasiement

volumétrique

est moins

probable

que dans le cas de

fourrages grossiers (MONTGO1VI!RY

et

BA

UM

GA

RD

T,

i955)!

Compte

tenu d’un débit duodénal moyen de 400

ml/heure,

la

perfusion

de 12

mM/h

d’acide

DL-lactique

à ce niveau

correspond

pour les

régimes

broyés

à une

augmenta-tion d’environ 300 p. 100de la

quantité

résiduelle moyenne trouvée à ce niveau. La

baisse

surprenante

du niveau

d’ingestion

observée pour de telles rations démontre la

possibilité

d’intervention

physiologique

de tels mécanismes. Il

apparaît également

que le niveau

d’ingestion

du foin se trouve

remarquablement

réduit pour une même concentration duodénale en acide

DL-lactique lorsque

le taux en

propionate

de sodium du rumen est accru.

Ces nouvelles données

suggèrent

deux mécanismes de contrôle du niveau

d’ingestion

à

partir

du duodénum. Le

premier

fait

appel

à une diminution de la

motricité,

d’où un ralentissement du transit et

partant

une réduction de

l’ingestion.

Cette

explication

n’est pas totalement satisfaisante dans le cas des concentrés. En

effet,

l’élévation du taux duodénal en acide

lactique (

12

mbI/h)

est

davantage

inhi-bitrice dans le cas du foin et des concentrés que dans celui de la luzerne.

Or,

le niveau

d’ingestion

est

davantage

affecté pour cette dernière ration. Le mécanisme de

régulation

par le biais du transit semble donc limité à des

régimes

pauvres en

énergie

ou du moins pour

lesquels

le volume des

ingesta

est un facteur déterminant.

Celui-ci n’entre pas en

jeu

pour le foin d’excellente

qualité (niveau

de consommation très

élevé)

utilisé ici.

(11)

l’acide

DI,-lactique

sur les centres de la

faim,

semble

également

en cause. On sait en effet que, contrairement à sa valeur résiduelle au niveau du

duodénum,

le taux

sanguin

en acide

Didactique

ne modifie pas le

niveau

d’ingestion (D

OWD

E

N

et

JACOBSO!·r,

ig6o).

De

même,

l’addition intraruminale massive d’acide

DI,-lactique (BAIL£

et

M

AY

E

R

,

g68 ;

I

BAILE et G, HTINAULEM

1970

)

est

anorexigène

alors que l’addition de

lactate est

pratiquement

sans action

(BATTAC

H

A

RY

A

et WARN!R,

1967 ;

JONES,

1972 ;

S

V

E

ND

SE

N

,

ig!3).

La différence essentielle est que dans le cas de l’addition de fortes

quantités

d’acide

lactique,

la concentration résiduelle duodénale se trouvera accrue ;

ceci n’est pas le cas pour le lactate

qui

est

pratiquement

absorbé au niveau du rumen.

La

potentialisation

des effets de l’acide

DI,-lactïque

en zone duodénale par

augmentation

des taux ruminal et

sanguin

en

propionate

fournit une

explication

complémentaire

à la réduction du niveau

d’ingestion

observé par

exemple

avec les

ensilages

M

AR

Q

umr,Y,

(DE

73

).

g

I

L’augmentation

de la teneur en

propionate

du rumen

possède

une action

anorexigène

directe à

partir

des

chémorécepteurs

de cette zone et

il est

probable qu’à

cette action

s’ajoute

celle propre de l’acide

DI,-lactique,

l’augmentation

de la concentration ruminale en acide

lactique (diminution

de son

absorption)

étant par ailleurs favorisée par cette addition de

propionate.

Les

produc-tions intraruminales en lactate et

propionate

sont élevées dans le cas de rations riches en

concentrés,

en

particulier

contenant de

l’orge

ou du maïs

(ST

ORRY

et

RooK,

ig66 ;

REMOND et

J

OUR

NET,

1972

)

ou

simplement

de rations

broyées

(C

HENG

et HIRO

-rr A

xA,

I

g

73

).

Dans ces

conditions,

la

quantité

résiduelle de l’acide

lactique

au niveau

du duodénum verrait ses effets renforcés. Au

demeurant,

selon

J

ACKSON

et FORBES

(

1970

),

il existe pour certains

ensilages

chez la vache une relation directe entre la

quantité

de matière sèche

ingérée

et la teneur de

l’aliment

en acide

DI,-lactique.

En définitive,

le contrôle du niveau

d’ingestion

à

partir

du duodénum fait

appel

à des

modalités

d’action différentes ou

complémentaires

selon les conditions alimen-taires. Le seul ralentissement du transit des aliments par des

perturbations

motrices

est

capable

de réduire le niveau

d’ingestion

pour des

régimes

tels que le foin où le volume de la ration

journalière

est

important.

Cependant,

la baisse du niveau

d’inges-tion observée avec les

régimes

de haute valeur nutritive fait

intervenir

une action

centrale ainsi que le montrent les

expériences

de

surcharge

intraruminale en

propio-nate et les troubles moteurs relativement discrets pour les

pellets

de luzerne et les

concentrés. Dans tous les cas

cependant,

le

dénominateur

commun ou en d’autres termes le

point

de

départ

reste le taux en acide

lactique

au niveau de la zone duodé-nale

proximale.

Reçu pour publication en juillet 19i5.

RÉSUMÉ

Les relations entre la teneur en acide DL-lactique du duodénum, le niveau d’ingestion et

l’activité alimentaire ont été analysées chez 6 brebis recevant alternativement du foin long,

des pellets de luzerne ou des concentrés. Les quantités

ingérées

sont réduites de plus de 5o p. 100

par la perfusion duodénale de 12 mH/h d’acide DL-lactique dans le cas des pellets de luzerne

(12)

Enfin, la perfusion de l’acide DL-lactique s’accompagne d’une augmentation de plus de 40 p. 100

de la teneur résiduelle en acide propionique au niveau duodénal. Le rôle de l’acide lactique sur

le niveau d’ingestion de régimes alimentaires de haute valeur nutritive est discuté.

Mots clés : acide

lactique,

acides gras

volatils,

acide

propionique,

duodénum,

ingestion

alimentai

y

e,

moutan,

y

égime.

RÉFÉRENCES

BIBLIOGRAPHIQUES

B

AILE C. A., FORBES J. M., 1974. Control of feed intake and regulation of energy balance in rumi-nants. Physiol. Rev., 54, 16o-2I4.

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