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La biodiversité marine en Tunisie.

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Academic year: 2022

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La biodiversité marine en Tunisie.

Item Type Book/Monograph/Conference Proceedings

Authors Afli, Ahmed; Ben Mostapha, Karim; Jarboui, Othman; Bradai, Nejmeddine; Hattour, Abdallah; Langhar, Habib; Sadok, Salwa Publisher Ministère de l'Environnement et du Développement Durable.

Direction Générale de l’Environnement et de la Qualité de la vie (DGEQV)

Download date 29/04/2022 17:46:16

Link to Item http://hdl.handle.net/1834/12470

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RÉPUBLIQUE TUNISIENNE

Ministère de l'Environnement et du Développement Durable

Ministère de la Recherche

Scientifique, de la Technologie et du Développement des Compétences

Institut National des Sciences et Technologies de la Mer

L L L A A A B B B I IO I O OD D DI I I V V V E ER E R R S SI S I I T T T É É É M M M A A A R R R I I I N N N E E E E E E N N N T T T U U U N N N I I I S S S I I I E E E

2005

Direction Générale de l’Environnement et de la Qualité de la Vie

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Ce document est élaboré par : Ahmed AFLI

avec la collaboration de : Karim BEN MUSTAPHA

Othman JARBOUI Mohamed Nejmeddine BRADAI

Abdallah HATTOUR Habib LANGAR

Saloua SADOK

Photos : Adel BOUAGINA, RAC/SPA

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QU’EST CE QUE LA BIODIVESRITE ?

La biodiversité, ou diversité biologique, est la variété et la variabilité de tous les organismes vivants. Ceci inclut la variabilité génétique à l'intérieur des espèces et de leurs populations, la variabilité des espèces et de leurs formes de vie, la diversité des complexes d'espèces associées et de leurs interactions, et celle des processus écologiques qu'ils influencent ou dont ils sont les acteurs (XVIIIè Assemblée Générale de l'UICN, "the World Conservation Union", Costa Rica,1988).

Ainsi, il ressort de cette définition générale trois types de biodiversité :

Biodiversité génétique : Elle concerne des populations distinctes de la même espèce.

Longtemps, son évaluation s’est restreinte aux espèces domestiquées et à certaines espèces étudiées en particulier. Elle est utilisée surtout en agriculture (génie génétique) pour l’amélioration des races de certaines espèces.

Biodiversité spécifique : Elle se rapporte à la fois au nombre d’espèces dans une région : la

" richesse " spécifique et aux relations mutuelles entre espèces : la diversité " taxinomique ".

Prenons un exemple. Le nombre d’espèces terrestres est supérieur au nombre d’espèces marines, mais elles sont plus étroitement apparentées dans le milieu terrestre. Il en résulte que la diversité dans les écosystèmes est plus importante.

Biodiversité fonctionnelle (diversité écosystémique) : Elle met en relation les diversités constitutives -génétiques et spécifiques- et la diversité structurelle et fonctionnelle des écosystèmes (abondance relative des espèces, structure des populations en classes d’âges, processus biologiques comme la prédation, le parasitisme, le mutualisme, etc.).

Dans les études d’écologie marine, la biodiversité spécifique est la plus utilisée à cause de la nature des données disponibles à l’échelle mondiale, la commodité des approches spécifiques et l’importance des résultats se référant à l’unité élémentaire des biocénoses qui est l’espèce.

Mais, dans certains écosystèmes particuliers, la biodiversité fonctionnelle peut donner des explications à certains aspects. C’est pour cette raison que cette étude est axée essentiellement sur la biodiversité spécifique, mais avec un recours à la biodiversité fonctionnelle dans certains écosystèmes remarquables pour comprendre certains faits, à l’instar des écosystèmes coralligènes, des habitats des herbiers de posidonie, etc.

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GENERALITES

La biodiversité en Méditerranée, comme celle des autres mers et océans du globe, reste méconnue. Le nombre d’espèces animales et végétales en Méditerranée doit se situer autour de 12.000, mais inégalement réparti entre les différents groupes taxonomiques. Néanmoins, chaque année plusieurs dizaines de nouvelles espèces sont signalées ou décrites pour la première fois en Méditerranée.

Au total, la faune et la flore méditerranéennes apparaissent comme particulièrement riches, et il ne semble pas qu’il s’agisse d’un artéfact lié à une pression d’étude plus importante que pour d’autres régions du monde.

Alors que la Méditerranée ne représente que 0,7 % de la surface de l’océan mondial, sa faune et sa flore

réunissent environ 8 % des espèces décrites. La biodiversité de la Méditerranée orientale est inférieure à celle de la Méditerranée occidentale, et environ 30 % des espèces de la Méditerranée sont présentes en Tunisie. Ces inventaires, qui sont en général incomplets, comptent 35 espèces (Plancton non considéré) listées comme espèces en danger ou menacées (selon la Convention de Berne et le Protocole de Barcelone relatif aux aires spécialement protégées et à la biodiversité en méditerranée).

En Tunisie, les côtes Nord sont caractérisées par une alternance de fonds rocheux et de fonds meubles et un plateau continental à pente forte. Cette diversité des biotopes leur confère une biodiversité élevée. Les côtes Est sont moins rocheuses et pourvues d’un plateau continental relativement étendu avec des herbiers de posidonie assez fréquents et en bon état. Elles constituent, entre autre, une zone de ponte pour la tortue marine Caretta caretta (îles Kuriat). Quant aux côtes Sud, elles sont caractérisées par des fonds sableux et sablo-vaseux, favorables au développement des prairies de végétaux marins. Elles disposent d’un plateau continental très étendu, à pente très douce et caractérisé par une marée de forte amplitude et une salinité relativement plus élevée. Ceci leur confère une biodiversité particulière. A titre d’exemple, selon les derniers recensements, le nombre d’espèces de poissons vivant dans les côtes tunisiennes est de 332, réparties entre 30 ordres,

114 familles et 221 genres. Sur ces 332 espèces recensées, 270 ont été répertoriées dans la zone Nord, 173 dans celle du Centre et 250 dans le Sud. Pour ce qui est des invertébrés, nous citons l’exemple des Eponges, dont le nombre d’espèces recensées est de 132, réparties dans 13 ordres, 36 familles et 61 genres et dont la distribution biogéographique indique une préférence à la zone Sud (45 %), suivie des zones Nord (34 %) et Est (21 %).

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BIODIVERSITE SPECIFIQUE DE LA FLORE MARINE

La flore marine, dans son sens le plus commun, regroupe les algues et les Phanérogames. Les unes comme les autres exigent, pour se développer une quantité de lumière suffisant aux exigences de leur assimilation chlorophylliennes, mais présentent entre elles, une différence essentielle :

- Les algues (à quelques exceptions près) empruntent à l’eau de mer tous les éléments minéraux qui leur sont nécessaires pour leur survie et leur développement et ne demandent au substrat qu’un point de fixation. Chez les algues, on ne parle ni de racines, ni de tige, ni de feuilles, et encore moins de fleurs. L’ensemble de la plante constitue ce qu’on nomme le thalle, qui comporte souvent des crampons, un stipe et une fronde ressemblant respectivement aux racines, à la tige et aux feuilles des plantes supérieures. Selon la couleur des pigments associés à la chlorophylle, on distingue les algues bleues (Cyanobactéries), les algues vertes (chlororophytes), les algues brunes (Chromophytes) et les algues rouges (Rhodophytes).

- Les phanérogames marines, au contraire, ont besoin tout comme les phanérogames terrestres non parasites, d’un véritable sol dans lequel leurs racines puisent les sels minéraux nécessaires à leur croissance.

En Tunisie, près de 414 espèces végétales ont été recensées le long du littoral. Néanmoins, le nombre réel est estimé à environ 600 espèces. Ces dernières sont inéquitablement réparties entre les différents groupes taxonomiques : Rhodophyta (61 %), Fucophycae (20 %), Chlorophycae (17 %) et Magnoliophyta (2 %).

Les études montrent que, sur les 14 espèces menacées en Méditerranée (Annexe II de la Convention de Barcelone, 1995), 9 sont signalées en Tunisie, il s’agit des 3 Magnoliophyta (Posidonia oceanica, Zostera marina, Z. noltii) et des six Phaeophyta (Cystoseira amentacea, C. mediterranea, C.

sedoides, C. spinosa, C. zosteroides et Laminaria rodriguezii). D'autre part, 10 des 65 espèces végétales introduites en Méditerranée

sont présentes en Tunisie, il s’agit de 7 Rhodophycae (Acanthophora najadiformis, Asparagopsis armata, «Falkenbergia rufolanosa», Gracilaria arcuata, Hypnea cervicornis, Lophocladia lallemandii, «Trailliella intricata») et de 3 Ulvophycae (Caulerpa racemosa, C.

taxifolia, Codium fragile). Alors que récemment, Halophila stipulacea, phanérogame originaire de la Mer Rouge et de l’Océan Indien, a été signalée entre Es-Skhira et Sfax, dans des faibles profondeurs.

BIODIVERSITE SPECIFIQUE DE LA FAUNE MARINE

Les inventaires récents des invertébrés marins en Tunisie sont peu nombreux et s’intéressent particulièrement aux spongiaires et aux parasites des poissons. Ceux des Echinodermes, des Bryozoaires et des Gastéropodes sont en revanche plus anciens. De ce fait, les chiffres relatifs aux espèces signalées jusqu’à aujourd’hui en Tunisie ne reflètent généralement pas l’état réel de la biodiversité. Les travaux scientifiques effectués montrent que les groupes animaux les

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plus représentés en Tunisie sont les Mollusques (27 %), les Crustacés (15 %), les Poissons (13

%), etc. (figure 1). Néanmoins, ces groupes sont inégalement répartis le long de la côte et aussi en fonction de la profondeur. Il existe aussi des écosystèmes remarquables où habitent une faune riche et diversifiée ou qui attirent une faune particulière, c’est l’exemple des herbiers de posidonie dans le golfe de Gabès, du coralligène du Nord de la Tunisie ou des systèmes lagunaires. Le littoral tunisien forment essentiellement 3 grandes dépressions de sa côte, ce sont les golfes de Tunis (Nord), de Hammamet (Est) et de Gabès (Sud).

Spongiaires 4%

Nématodes 3%

Plathelminthes 5%

Echinodermes 3%

Foraminifères 8%

Autres 4%

Bryozoaires 8%

Polychètes 10%

Poissons 13%

Crustacés 15%

Mollusques 27%

Figure 1 : Importances relatives (en nombre d’espèces) des grands groupes taxonomiques de la faune marine en Tunisie.

Le golfe de Gabès constitue les nurseries et la pépinière de la Méditerranée, et la biocénose à Posidonia oceanica qui était considérée la plus étendue au monde, en est un bon exemple.

Mais, depuis quelques dizaines d’années, l’ensemble de ce système naturel marin subit des agressions d’origine aussi bien anthropique que naturelle.

Ceci a induit la détérioration de la biodiversité, la perte d’environ 90 % du couvert végétal (Posidonia aceanica, Cymodocea nodosa, Caulerpa prolifera), l’envasement généralisé et, par conséquent, l’installation de fonds instables. En outre, la prolifération de Cyanophycae à l’instar de Spirulina sp., notamment au printemps, est accentuée par l’enrichissement du golfe de Gabès en sels

nutritifs déversés, principalement, par les industries de transformation des phosphates.

L’importante production primaire des eaux profite, à la fois, aux espèces pélagiques et benthiques. Mais, seules les espèces résistantes à l’excès de matière organique trouvent des conditions favorables à leur développement dans ce milieu eutrophe.

Ainsi, la bionomie benthique dans le golfe de Gabès se caractérise actuellement par la dominance d’invertébrés bio-indicateurs de vases instables chargées de matière organique à l’instar du Bivalve Aloidis gibba. Les populations benthiques remarquables sont essentiellement la Palourde Ruditapes decussatus et Pinctata radiata (Bivalves), l’oursin Paracentrotus lividus (Echinoderme), les Eponges Spongia officinalis et Hippospongia

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communis (Eponges), etc. La détérioration de la qualité des biotopes a affecté ccertaines espèces d’invertébrés marins de valeur commerciale qui trouvent dans le golfe de Gabès un terrain favorable de développement inhabituel en liaison avec certaines affinités tropicales du milieu. Ce sont principalement les crevettes (Crustacés), les seiches, les poulpes et les palourdes (Mollusques) ainsi que certaines éponges (Spongiaires). Le nombre total d’espèces animales signalées dans le golfe de Gabès est de 667 espèces réparties principalement entre les Poissons (227 espèces), les Mollusques (171 espèces), les Spongiaires (108 espèces), etc.

(tableau I). En sortant du golfe de Gabès, vers le Nord-Est (îles de Kerkennah) et vers le Sud- Est (île de Djerba), le couvert végétal est en bon état et les peuplements animaux sont plus diversifiés. En effet, ces zones sont moins affectées par les diverses nuisances que subit le golfe de Gabès. Par conséquent, Les biocénoses caractéristiques du Sud de la Tunisie sont actuellement cantonnée dans ces zones, qu’il est judicieux de les protéger.

Tableau I : Nombre d’espèces animales recensées pour les principaux groupes taxonomiques dans le Nord, l’Est et le Sud de la Tunisie.

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TAXONS

Golfe de Tunis (NORD)

Golfe de Hammamet

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ST

)

Golfe de Gabès

(S

UD

)

Echinodermes 48 29 46

Cnidaires 23 17 6

Bryozoaires 57 12 57

Annélides 10 8 11

Crustacés 120 27 24

Ascidies 7 25 17

Spongiaires 80 51 108

Mollusques 416 10 171

Poissons 106 113 227

Total 867 292 667

Comparé au golfe de Gabès, le golfe de Tunis est dans un état plus satisfaisant pour plusieurs raisons : D’une part, il est ouvert au bassin occidental de la Méditerranée où réside un hydrodynamisme fort, et est, par conséquent, moins affecté par les rejets industriels polluants. Il est aussi moins soumis au chalutage abusif à cause de

la nature accidentée de ses fonds qui constituent des obstacles naturels contre les filets benthiques traînants. D’autre part, la diversité des habitats permet à tous les organismes benthiques d’y trouver des conditions favorables à leur développement à l’instar des Mollusques Gastéropodes (plus de 380 espèces), signe de bonne santé des lieux et des peuplements. Ceci lui confère une biodiversité élevée. Le nombre d’espèces animales recensées dans le golfe de Tunis s’élève à 867 espèces réparties, par ordre d’importance, sur

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les Mollusques (416 espèces), les Crustacés (120 espèces), les Poissons (106 espèces), etc.

(tableau I).

En outre, il est vraiment difficile de pouvoir parler de la biodiversité marine dans le golfe de Hammamet du fait du très peu d’études effectuées sur cette zone. Dans l’état actuel des connaissances, on ne peut que lister les quelques espèces qui ont été signalées dans des régions et à des époques différentes. Dans cette zone, 292 espèces animales ont été signalées dont 113 espèces de Poissons, 51 espèces de Spongiaires, 29 espèces d’Echinodermes, 27 espèces de Crustacés, etc. (tableau I). Mais, la liste réelle des espèces animales et végétales est, sans doute, beaucoup plus longue.

Ceci ne doit pas nous conduire en erreur, car cette grande différence n’est pas totalement due à une pauvreté biologique du golfe de Hammamet par rapport au golfe de Tunis et au golfe de Gabès. Mais elle est, en grande partie, attribuée au faible nombre de travaux scientifiques effectués sur cette zone.

QUELQUES ECOSYSTEMES REMARQUABLES

En méditerranée, la répartition de la biodiversité spécifique est concentrée surtout sur les 50 premiers mètres de profondeur (38 % des invertébrés, 75 % des poissons et presque la totalité des algues). Cette répartition est étroitement liée aux conditions édaphiques et climatiques du milieu (facteurs abiotiques). Néanmoins, dans cette même bande littorale, des écosystèmes remarquables se distinguent par des particularités spécifiques, résidant dans la beauté des paysages, la richesse des biocénoses et aussi les multitudes associations animale / végétale.

Ces écosystèmes attirent des populations diverses et qui peuvent être rares, menacées ou endémiques. Ils représentent, par conséquent, une nurserie et une nourricerie pour la plupart des espèces animales et, aussi, un réservoir biologique pour le reste de la mer. En Tunisie, plusieurs écosystèmes marins sont remarquables, nous en citons les plus importants :

1.LES SYSTEMES LAGUNAIRES

Les lagunes côtières sont généralement le siège d’une forte production primaire, induite par les apports continentaux de sels nutritifs et, par

conséquent, d’une biodiversité élevée. Les inventaires spécifiques effectués jusqu’à aujourd’hui dans les lagunes tunisiennes montrent la présence d’environ mille espèces, réparties en 200 microflores, 142 macroflores, 95 microfaunes, 250 macrofaunes, 45 poissons, 2 tortues, 1 mammifère aquatique et plus de 220 oiseaux. Parmi les lagunes tunisiennes les plus importantes, nous citons :

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La lagune d’El Bibane

Elle est située au Sud de la Tunisie et est caractérisée par la présence d’un récif à Neogoniolithon (algue rouge calcaire), long de plus de 30 km et unique en Méditerranée.

Cette lagune hyper salée (41 à 49 ‰) est remarquablement tapissée par les phanérogames Ruppia maritima, Cymodocea nodosa, ainsi que les pheophycae Cystoseira spp. qui occupent la presque totalité du substrat disponible. Alors que Posidonia oceanica est confinée dans la zone d’“El-Marsa”, et Caulerpa prolifera dans les zones d’“El-Oued” et d’“El-Marsa”. Les fonds sont caractérisés par la présence de populations denses de Pinna nobilis et de P. rudis (Bivalves) ainsi que de certains Spongiaires (Aplysina aerophoba, Ircinia chevreuxi, I.

fasciculata, Cacospongia mollior, Tethya auarantium, T. citrina, etc.). Ces zones sont aussi bien fréquentées par l’avifaune.

Mais la particularité de cet écosystème réside dans la présence d’une sorte de “récif”

d’éponges, construits essentiellement par Ircinia sp. et Fasciospongia cavernosa et qui peuvent être larges de 0,4 à 0,8 m et s’étendre sur 2 m² de superficie. C’est pour la première fois que de telles formations sont décrites en Méditerranée.

2.ECOSYSTEMES INSULAIRES

La Tunisie compte environ 62 îles et îlots (Galite, Zembra, Zembretta, Kneiss, Kuriat, Kerkennah, etc.). Ces écosystèmes, riches et fragiles à la fois, hébergent une faune et une flore carctéristiques, dont plusieurs espèces sont rares, menacées ou endémiques et nécessitent, par conséquent, une attention particulière. A titre d’exemple, nous citons l’écosystème insulaire le plus important :

L’île de Zembra

Ce site est caractérisé par une beauté exceptionnelle des fonds et du paysage émergé ainsi que par la présence de bon nombre de populations benthiques caractéristiques de la Méditerranée dont plusieurs espèces sont menacées, rares ou endémiques. A titre d’exemple, l'îlot de l'Entorche, qui appartient à l’archipel Zembra-Zembretta, constitue le plus beau paysage sous- marin de toute la Méditerranée. Sur le plan biocénotique, les peuplements végétaux et animaux sont très riches et l’inventaire, non exhaustif, réalisé dans ce site a permis de recenser plus de 70 espèces végétales, 130 espèces du

méga-benthos (Eponges, Cnidaires, Bryozoaires, Echinodermes, Ascidies, etc.) et près de 60 espèces de Poissons. Mais, l’originalité de ce site réside dans la présence d’espèces nécessitant une attention particulière à l’instar des Phaeophyceae Ralfsia verrucosa (Médilittoral), Cystoseira stricta (près de la

surface) et C . spinosa et C. zosteroides (en profondeur), du Phanérogamme Posidonia oceanica, des Gastéropodes Patella ferruginea (endémique de la Méditerranée) et patella rustica (jusqu’à 6 m au dessus du niveau de la mer), de l’Anthozoaire Astroides calycularis (jusqu’à -27 m), des peuplements à gorgones et à Alcyonium (en profondeur), de l’Echinoderme Paracentrotus lividus, etc. Ce site demeure à ce jour

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naturel, sauvage et ne présentant pas de signes de détérioration de son écosystème.

3. LES BANCS ISOLES

Un banc marin est une sorte de plateau ou de montagne sous-marin(e) qui s’élancent du fonds de la mer vers sa surface. En Tunisie, la plupart des bancs mains (Sorelles, Speiss, Mezzarilles, Esquerquises, etc.) sont situés dans la zone Nord, au delà de 100 m de profondeur. Ils sont des secteurs de haute productivité biologique et abritent des communautés hauturières diverses et spécifiques constituées, entre autre, d’éponges et de coraux. Les poissons et autres espèces à intérêt

commercial s'agrègent dans ces secteurs et sont fortement vulnérables au chalutage. Les bancs marins tunisiens ont, sans doute, un grand rôle à jouer dans le maintien de la biodiversité marine, surtout en ce qui concerne la sauvegarde des nombreuses espèces endémiques fréquentant ces secteurs. Parmi ces écosystèmes importants du large, on peut citer un exemple.

Banc Hallouf

Situé à l’Est de Monastir, ce banc est caractérisé par l’immergence à 45 m de profondeur d’un fonds rocheux, haut de 8 à 12 m et entouré de fonds meubles constitués essentiellement de sable grossier, gravier, gros débris coquilliers et maërl (algues calcaires).

Plusieurs espèces, essentiellement sciaphiles, et associations biocénotiques remarquables ont été signalées dans ce site et la plupart d’entre elles nécessite une protection à l’instar des tortues marines. Le fonds du banc Hallouf est couvert de plusieurs végétaux parmi lesquels on peut citer les Fucophycae (Sargassum hornschuchii, S. valgarae, etc.) les Rhodophycae (Ptilophora mediterranea, Phyllophora nervosa, Vidalia volubilis, etc.) les Chlorophycae (Caulerpa racemosa, Udotea petiola, Palmophyllum crassum, etc.). Cette zone est aussi l’habitat préféré de plusieurs populations animales comme les éponges, les oursins Centrostephanus longispinus et Sphaerichinus granularis, la gorgone Eunicella singularis et les poissons Epinephelus alexandrinus, E. guaza, Seriola dumerlii (bancs), Serranus scriba, S. carbilla, Boops boops, B. selpa, Spicara maena, Sciaena umbra, etc.

4.LES HERBIERS DE POSIDONIES

La posidonie Posidonia oceanica est une Phanérogame endémique de la Méditerranée. Elle se développe dans la frange littorale, depuis le rivage jusqu’à la limite inférieure de l’infralittoral.

L’herbier de Posidonie représente un grand pôle de biodiversité marine puisqu’il accueille entre 20 et 25 % des espèces méditerranéennes (400 espèces végétales et 1000 espèces animales). En Tunisie, les herbiers de Posidonie sont répartis inégalement le

long de la côte. Les plus importants sont ceux du golfe de Gabès (Sud) où on a signalé la

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présence de l’herbier de Posidonie le plus dense l’échelle de la Méditerranée. L’état actuel de cet écosystème en Tunisie est fragile, surtout au Sud du pays, pour diverses raisons. D’une part, les opérations de chalutage provoquent l’arrachage et l’endommagement de ces herbiers, déstabilisent la nature du substrat et augmentent la turbidité de l’eau, ce qui diminue la pénétration de la lumière nécessaire au développement de ces végétaux. D’autre part, les prairies de Caulerpes et de Zostères qui facilitent l’installation des Posidonies en enrichissant le substrat en mucus (matière organique), ont elles aussi nettement régressé.

5.LA BIOCENOSE CORALLIGENE

Le coralligène est constitué par un concrétionnement d'algues calcaires corallinacées et sciaphiles. Il est, généralement, colonisé par un grand nombre d'espèces animales de substrats durs et grossiers (Eponges, Ascidies, Bryozoaires, Cnidaires, etc.). Il constitue le pôle principal de biodiversité marine en Méditerranée puisque entre 1400 et 1600 espèces benthiques y ont été signalées. C’est le plus beau paysage sous marin de la Méditerranée.

En Tunisie, la biocénose coralligène occupe de grandes superficies, situées essentiellement dans la région Nord. Elle peut se rencontrer soit sur la roche littorale (falaises insulaires : île de Zembra, Cap Bon, entrées de grottes et Tunnels aux îles Cani et à Tabarka, etc.), soit en bio- concretionnement dur formant le coralligène de plateau (véritable gisement coralligène entouré de

fonds meubles), soit sur la roche du large (les bancs en général). Le coralligène peut aussi se rencontrer sur substrat meuble (fonds à maërl) formé par un détritique grossier et concrétionné par les algues corallinacae du genre Néogoniolithon et où les éponges de la famille Clionidae présentent un faciès prédominant entre 35 et 65 m de profondeur. Mais ce coralligène est soumis à l’action dévastatrice des chaluts étant donné l’accessibilité des fonds meubles en général par ces engins de pêche.

L’écosystème coralligène joue un rôle important dans la conservation de la biodiversité marine en Méditerranée :

- Rôle morphologique : Il protège le rivage des actions des vagues et des houles et conditionne le mouvement des masses d’eau.

- Rôle biologique : Il assure la bio minéralisation des carbonates, abrite les

organismes vagiles (Crustacés, Echinodermes, Poissons, etc.) et sessiles (Annélides, Anthozoaires, Algues, etc.) et libère de la matière organique sous forme particulaire ou dissoute et qui sera utilisée par la suite par les espèces pélagiques.

- Rôle sédimentaire : Les organismes biodestructreurs travaillent le sédiment et mettent en suspension des quantités importantes de matériels sédimentaires qui se dispersent sur de grandes étendues.

6. LES FORETS A CYSTOSEIRES

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Les champs de Cystoseires Cystoseira spp. en Tunisie restent encore mal connus. Les travaux scientifiques effectués à ce jour montrent la présence de 16 espèces dont la répartition n’est pas limitée à des zones particulières. Ces Cystoseires sont en général en bon état et forment des forêts qu’on peut regrouper en :

- Forêts à Cystoseira en mode battu : Elles sont fréquentes dans les substrats durs (1m de profondeur) soumis à une forte agitation. Les espèces caractéristiques sont Cystoseira stricta , C. mediterranea, C. spicata (C.amentcea).

- Forêts à Cystoseira en mode calme : Elles sont Constituées d’espèces de Cystoseira vivant dans les premiers mètres de l’étage infralittoral à l’instar de C. sauvageauna, C.

crinita et C. coespitesa.

- Forêts à Cystoseira de profondeur : Les espèces caractéristiques sont Cystoseira spinosa (infralittoral) et C. zosteroides (circalittoral). Ces forêts abritent des peuplements très variés de Cnidaires, d’Eponges, de Bryozoaires, et des Epiphytes tels que les Ectocarpacae , les Elachistacae et les Ceramiacae.

Dans les zones polluées, les Cystoseires cèdent progréssivement la place à des espèces plus résistantes comme les Fucophycae Padina pavonica et Stypocaulon scoparium.

RESSOURCES NATURELLES EXPLOITABLES

La flottille de pêche en Tunisie est composée d’une large gamme d’embarcations allant de la simple barque à voile traditionnelle aux chalutiers et thoniers senneurs modernes. Cette flottille a connu une expansion prodigieuse et devient de plus en plus puissante. En 2002, la flottille active tunisienne est composée de 12.196 unités de pêche reparties sur 57 ports et points de débarquements. La plus grande partie de la flottille se concentre dans la région Sud (golfe de Gabès), soit 55 % de l’effectif total de la flottille nationale active. Le reste de la flottille se repartie entre les zones Est (33 %) et Nord du pays (12 %).

L’effectif total des marins pêcheurs est fluctuant d’une année à l’autre et selon les types de pêche. En moyenne, il a baissé, dans la dernière décennie, de 60.571 en 1993 à 55.232 en 2002. La pêche côtière attire plus des deux tiers de l’effectif total soit 38.128 pêcheurs. En outre, la pêche au chalut emploie plus de 5.949 marins pêcheurs contre 5.547 à bord des senneurs et des thoniers.

Globalement, les types de pêche les plus importants, compte tenu des captures débarquées, sont dans l’ordre décroissant : la pêche côtière (espèces démersales de petits fonds), la pêche au chalut (espèces benthiques et démersales de grands fonds), la pêche au feu et à la petite senne (poissons bleus), la pêche au thon, la

pêche lagunaire, la pêche aux coquillages et la pêche aux éponges, etc. Les trois premiers types de pêche contribuent ensemble à plus de 90 % de la production nationale de pêche.

Le secteur de la pêche contribue de façon nette à l’augmentation de la production nationale agricole, à la création d’emplois et à l’entrée de devise (2ème secteur d’exportation). Durant la dernière décennie (1993-2002 ), un accroissement continu des captures a été enregistré.

En effet, les débarquements nationaux sont passés de 24.000 tonnes en 1960, à 83.636 tonnes en 1995 et à 98.628 tonnes en 2001.

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Pour optimiser les différentes activités de pêche, l’exploitation halieutique en Tunisie est sujette à une stricte réglementation de pêche qui vise essentiellement une exploitation durable et soutenue de la majorité des pêcheries et la pérennité des plus importants stocks exploités.

Elle se base, entre autre, sur les saisons de pêche (crevette, poulpe, serre, palourde, etc.), la taille minimale de la première capture pour toutes les espèces pêchées, les profondeurs autorisées pour chaque type de pêche et les caractéristiques des engins de pêche utilisés.

Mullus surmeletus

Rouget rouge

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Trachurus trachurus Saurel

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Penaeus kerathurus Crevette royale

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Sparus aurata Daurade

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Diplodus annularis Sparaillon

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Solea aegyptiaca Sole

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Dicentrarchus labrax Loup

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Pomatomus saltatrix

Serre

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Liza aurata Muge doré

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Les produits de la mer sont aussi utilisés dans les industries pharmaceutique et cosmétique à l’instar des Micro-algues (spiruline), Ascidies, Eponges, Bryozoaires, Holothuries, etc. et sont aussi utilisés dans l’ornementation et la bijouterie (corail, nacre, etc.). A titre d’exemple, l’exportation de corail rouge tunisien est en moyenne de 5 tonnes / an.

ESPECES INTRODUITES

Les eaux tunisiennes, comme toute la Méditerranée, sont le siège de plusieurs entrées d’espèces invasives provenant de la Mer Rouge (espèces lessepsiennes) et aussi de l’Atlantique. Certaines de ces espèces déstabilisent les communautés natives et peuvent même en exclure quelques unes. Les principales espèces invasives recensées sont :

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- La pintadine Pinctata radiata (Bivalve Pteriidae), espèce envahissante d’origine indo- pacifique, actuellement commune dans les golfes de Tunis et de Gabès.

- La crépidule Crepidula fornicata (Gastéropode, Prosobranche). Espèce envahissante d’originaire atlantique Nord américaine. Ce Gastéropode est en mesure de provoquer des changements au niveau des populations natives. Son action directe réside dans la compétition trophique et pour l’espace avec les autres espèces benthiques, et indirecte par sécrétion de mucus, labour du sédiment et mise en suspension des particules sédimentaires fines. Cette espèce est, pour l’instant, cantonnée à des zones limitées.

Mais, compte tenu de son caractère envahissant, elle peut gagner rapidement d’autres régions comme c’était le cas dans le golfe du Morbihan en France.

- Alphaeus crassimanus (Crustacé Alpheidae). Cette espèce lessepsienne est apparue en Tunisie vers les années 50.

- Trachypenaeus curvirostris (Crustacé de la Famille des Penaeidae). Apparue pour la première fois dans le golfe de Gabès vers 1993, cette espèce lessepsienne est pour le moment sans valeur commerciale. Il semble qu’il y ait une compétition entre cette espèce envahissante et la crevette royale Penaeus kerathurus lorsqu’elles cohabitent.

- La crevette blanche Metapenaeus monoceros (Crustacé Penaeidae). Elle est également lessepsienne et est apparue dans le golfe de Gabès vers 1994. Puis, elle est devenue très abondante dans des profondeurs de -20 à -50 m. Sa valeur commerciale est nettement moins élevée que celle de la crevette royale Penaeus kerathurus avec laquelle elle entre en compétition. Ceci pose un sérieux problème étant donné qu’elle occupe de plus en plus de l’espace au détriment de la crevette autochtone.

- Eucrate crenata (Crustacé Goneplacidae). Ce Brachyoure est d’origine indo-pacifique.

Il a été signalé pour la première fois en Egypte en 1924. Son introduction dans le golfe de Gabès est relativement récente, autour de 1985. Il est devenu l’espèce la plus abondante de son groupe.

- Libinia dubia (Crustacé Majidae). Ce crabe est originaire des côtes américaines. Les nouvelles prospections ont montré qu’il est devenu dominant dans la zone Nord de Sfax à Sidi Mansour, dans des faibles profondeurs.

- Caulerpa taxifolia (Ulvophycae) : Cette espèce invasive a été introduite en Méditerranée en 1984, dans les côtes françaises. En Tunisie, elle a été signalée pour la première fois dans la région de Sousse en 2000. Puis, elle a été fréquemment observée au Cap Bon (Ras Adar) jusqu’à 50 m de profondeur.

- Caulerpa racemosa (Ulvophycae) var. cylindracea (ex. occidentalis) : Elle est largement répandue sur presque tout le littoral tunisien.

- Les poissons : On a recensé l’incursion, dans les eaux tunisiennes et particulièrement dans la région du golfe de Gabès, de neufs espèces de poissons lessepsiens. Par ailleurs, des espèces considérées comme typiques de la faune ichtyologique de l’Atlantique oriental, tropical et subtropical, et essentiellement de l’Afrique de l’Ouest ont été signalées dans les eaux tunisiennes. Sept espèces ont été jusqu ‘à nos jours signalées dans les côtes tunisiennes. Certaines espèces de poissons exotiques sont

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exploitées actuellement à l’échelle commerciale telle que le sphyraenidé Sphyraena chrysotaenia.

ESPECES MENACEES / PROTEGEES

Le Protocole relatif aux Aires Spécialement Protégées et à la Diversité Biologique en Méditerranée définit les espèces menacées comme suit :

« On entend par espèces menacées , toute espèce qui risque de disparaître dans un avenir prévisible dans tout ou une partie de son aire de répartition et dont la survie est peu probable si les facteurs de déclin numérique ou de l’habitat persistent. »

Selon les critères de l’IUCN (Union mondiale de la conservation), les espèces menacées sont :

- en danger, quand elles ont disparu d’une grande partie de leur aire d’origine et que leurs effectifs sont réduits à un niveau critique ou que leur habitat a régressé de façon drastique ;

- vulnérables, si leurs effectifs et/ou leur habitat ont fortement diminué ;

- rares, si leurs effectifs sont naturellement faibles, ou leurs stations naturellement très localisées. Un petit nombre d’aménagements, des accidents (pollution) même localisés, peuvent en effet les faire passer rapidement dans la catégorie des espèces en danger.

Les espèces marines menacées et/ou protégées vivant en Tunisie sont nombreuses et bénéficient d’un effort considérable pour leur conservation. Nous citons quelques exemples :

1 - Les tortues marines

La Tunisie a déployé un grand effort pour veiller à la protection des tortues marines. Nous citons particulièrement la coopération établie entre l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral, l’Institut National des Sciences et Technologie de la Mer et le Centre des Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées pour mener plusieurs projets de conservation. Les principales actions sont :

- Le suivi du site de ponte des tortues marines des îles Kuriat ;

- Le suivi par satellite de la migration des tortues marines ;

- La création à Monastir d’un centre de soin et d’étude des tortues marines ;

- La ratification des conventions internationales de protection de ces créatures et l’élaboration d’une législation nationale ;

- La sensibilisation des pêcheurs et des utilisateurs de la mer des problèmes encourus par ces reptiles.

2 - Les Cétacés

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Les Cétacés trouvent des difficultés de plusieurs ordres dans leurs habitats naturels et la plupart sont inscrits sur des listes d’espèces menacées annexées à plusieurs conventions internationales de protection de la Faune et de Flore

marine et la Biodiversité d’une façon générale. En Tunisie, une dizaine d’espèces ont été mentionnées, les plus rencontrées sont le grand dauphin Tursiops truncatus, le dauphin bleu et blanc Stenella coeruleoalba et le rorqual commun Balaenoptera physalus. Selon des études récentes concernant le grand dauphin, l’effectif estimé pour les côtes Sud-Est du pays est de 3977 individus, avec un intervalle de confiance relativement large, de 1982 à 7584 individus.

Les captures accidentelles de Cétacés ont été rapportées dans les engins de pêche. Les interactions actuelles touchent principalement les filets maillants et les sennes tournantes dans lesquels les dauphins peuvent causer des dégâts. Des moyens acoustiques (tube dauphin) ont été utilisés pour éloigner les dauphins des filets. Cet outil est efficace surtout pour la pêche à la senne tournante et à des profondeurs ne dépassant pas les 80 m.

3 - Les Végétaux

L’interdiction de la pêche aux filets traînants (chaluts), au deçà d’une certaine profondeur, et aussi l’interdiction des émissaires urbains et industriels et toutes les activités nuisibles au milieu marin ont pour objectif de sauvegarder, entre autre, les végétaux marins comme la Posidonie et les Cystoseires.

4 - Les Oiseaux

La création d’aires marines protégées et la réglementation de la chasse, permet aux oiseaux de fréquenter des zones potentiels de nidification comme le lac de l’Ichkeul, les îles de Zembra et Zembretta, l’île de Galiton, etc.

LES AIRES MARINES PROTEGEES

La Tunisie accorde une priorité à la protection de l’environnement et à la gestion durable des ressources naturelles. A cet effet, nombreuses actions ont été engagées dont notamment : l’étude nationale, la stratégie nationale et le plan d’action sur la biodiversité (1998). La Tunisie est aussi signataire des conventions régionales et internationales visant à protéger le milieu marin et sa biodiversité : CITES (1974), UNESCO Word Heritage (1974), RAMSAR (1979), Convention sur la désertification (1979), Convention de Bonn (1986), Convention sur la diversité biologique (1993), Convention de Berne (1995), Convention de Barcelone (1977/1995), ACCOBAMS (1996), etc. D’autres mesures sont aussi prises à l’échelle nationale telles que la création d’aires marines protégées et le renforcement des réglementations de la pêche. Ainsi, quatre aires marines et côtières protégées sont instaurées (Zembra-Zembretta, Galiton, Ichkeul, Chekly) et cinq autres sont projetées.

Pour les textes nationaux relatifs à la protection du milieu marin, nous citons principalement la loi n° 94 -

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13 du 31 janvier 1994, relative à l’exercice de la pêche, l’arrêté du Ministre de l’Agriculture du 28 septembre 1995 réglementant l’exercice de la pêche et l’arrêté du Ministre de l’Agriculture du 20 septembre 1994, relatif à l’exercice de la pêche à la plongée et de la pêche sous marine de plaisance. La protection réside dans l’interdiction de certaines techniques de pêche dangereuses pour la faune ichtyologique et pour l’écosystème en général, la délimitation des zones de pêche, la limitation de l’effort et des tailles de capture, la fixation du maillage des filets, etc.

Sur le plan international, nous citons le protocole, de la convention de Barcelone, relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée, signé le 10 juin 1995 et ratifié par la république tunisienne en 1998 et la convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe à laquelle la Tunisie est adhérante depuis le 07 août 1995.

Les espèces de la faune ichtyologique tunisienne, par exemple, citées dans les différents annexes au protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique d’une part et à la convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (ou convention de Berne) d’autre part sont au nombre de 16 :

- Petromyzon marinus - Cethorinus maximus - Isurus oxyrinchus - Lamna nasus

- Carcharodon carcharias - Mobula mobular

- Raja alba - Acipenser sturio - Anguilla anguilla - Alosa fallax - Aphanius fasciatus - Epinephelus marginatus - Syngnathus abaster

- Hippocampus hippocampus - H. guttulatus

- Xiphias gladius

Les espèces menacées dont certaines sont rares à très rares, doivent être protégées par une législation spécifique tunisienne suite à la ratification des conventions relatives à leur protection. Ces mesures ne devraient pas seulement assurer la conservation des espèces exploitées, mais également les autres espèces sans valeur commerciale, appartenant au même écosystème.

Selon les dernières observations, plusieurs autres espèces sont menacées en Tunisie et méritent d’être protégées et prises en considération dans de telles listes. Nous citons le mérou blanc Epinephelus aenus et les rascasses, surtout la rascasse brune Scorpaena porcus dont les débarquements ont chuté d’une façon alarmante.

PRINCIPALES REFERENCES CONSULTEES

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