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Nias... une aventure de trente ans

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Nias... une aventure de trente ans

VIARO, Mario Alain, ZIEGLER, Arlette

VIARO, Mario Alain, ZIEGLER, Arlette. Nias.. une aventure de trente ans. Arts et cultures , 2009, p. 162-184

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:26442

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une aventure de trente ans !

Arlette Ziegler Alain Viaro

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« Voulez-vous m’accompagner dans la dépression des Danakils1 » ? Qui aurait pu imaginer que cette question, posée par Arlette à Alain, nous conduirait en Indonésie et à Nias quelques mois plus tard …

L’Ethiopie étant quasiment fermée aux voyageurs par le régime alors en place, nous avions opté pour l’Indonésie. Mais l’archipel est si vaste que nous nous étions limités à Sumatra, ce qui permettait de parcourir les pays Batak et Minangkabau. La découverte fortuite d’un guide de voyage italien2, qui présentait Nias comme une « énigme culturelle », et illustré d’impressionnantes photos de mégalithes, aux légendes plus

alléchantes les unes que les autres, allait changer nos plans. C’était Fig. 2.

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décidé, nous irions dans cette « île des coupeurs de têtes », aux vastes maisons si étranges et aux pierres de sacrifice encore humides de sang !

C’est ainsi qu’en avril 1977, nous embarquâmes à Sibolga (sur la côte ouest de Sumatra), dans un cargo infâme et poussif qui nous déposât, après une bien inconfortable nuit de tempête, sur la côte nord-est de Nias, dans une aube grise et brumeuse que ne perçait que le sommet des cocotiers. La capitale de l’île, Gunung Sitoli, bourgade aux toits de tôle ondulée rouillée et aux chaussées de terre battue, n’offrait pas le moindre intérêt ni le moindre petit déjeuner. Un minuscule bateau

Page de titre : Bitaha, Centre de Nias, 2007.

Fig. 1.Les deux rangées de maisons en vis à vis permettent de surveiller la voie centrale, empruntée par tous. Hilinawalo, Sud de Nias, 1977.

Fig. 2.Un escalier de plusieurs centaines de marches relie les villages de Orahili et Bawomataluo. Sud de Nias, 1977.

Fig. 3.Sièges, bancs et stèles sont plus nombreux au centre du village, où résident les familles les plus nobles et les plus anciennes. Hilisimetano, Sud de Nias, 1977.

Fig. 3.

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Nous grimpâmes enfin sur le pont d’un camion partant en direction des collines, le long des rizières. Après quelques kilomètres, il nous déposa au bord d’une route bordée de maisons en planches, quelque chose entre le bidonville d’Asie et un décor de western. On nous indi- qua un escalier de pierre, pas impressionnant du tout…

… Un fantastique alignement de belles maisons (fig. 1) aux toits pen- tus, perchées sur de haut pilotis, des mégalithes et des obélisques devant elles, et même un trône orné de sculptures à moitié effacées, une immense rue pavée. Une vision splendide s’offrait à nous. Nous étions arrivés à Nias, à Hilisimétano.

Après avoir présenté nos respects au chef du village et avoir bu un verre d’eau tiédasse se prétendant être du thé, nous nous enquîmes du chemin pour faire le tour des villages du sud les plus intéressants.

Par chance, le guide de voyage que nous trimballions indiqua un itiné- raire par un croquis sommaire3. Ainsi nous partîmes, seuls, la boussole partant pour le sud de l’île, en correspondance directe ( !), nous nous

coinçâmes tant bien que mal dans un entrepont trop bas et incommo- de, au milieu des ballots et des passagers locaux. Une journée de cabotage nous amena, à la nuit tombante, dans la « capitale » du sud, Teluk Dalam. Une seule gargote chinoise pour se loger dans une chambre d’une saleté repoussante, une première nuit de pluie s’abat- tant en trombe sur les tôles du toit, les rues transformées en gadoue au petit matin, nous nous sommes demandé quelle idée stupide nous avait amenés ici !

Un biscuit, un verre de thé et un rayon de soleil plus tard, nous déci- dâmes d’aller voir ces fameux villages mégalithiques. Avec force gestes et croquis, nous ne parlions alors pas un mot d’indonésien, nous tentions d’expliquer ce que nous voulions : guère aisé face à des gens qui voulaient nous emmener à Lagundri (remarquable spot de surf, comme nous l’apprendrons plus tard, et fréquenté alors par de rarissimes australiens).

Fig. 4.Seul un relevé permet de saisir la multiplicité et l’imbrication des mégalithes. Dans ces minuscules villages du centre, l’incroyable quantité de pierres témoigne de l’importance des fêtes. Lahusa Idano Tae, Centre de Nias,1979.

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CARTE

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autour du cou, à la grande réprobation des villageois qui ne se dépla- cent que dûment accompagnés de crainte des émali–les coupeurs de têtes– ou des mauvais esprits qui guettent à coup sûr l’imprudent le long du chemin. Nous quittâmes ce vaste village4, par un chemin de grosses pierres noires moussues et glissantes, glissantes... Nous n’ima- ginions pas alors que nous allions parcourir l’île en tous sens dans les années suivantes, et souvent dans de pires conditions. Nous descen- dîmes et remontâmes vertigineusement, car les villages sont construits

au sommet des collines, à moins d’une heure les uns des autres. Il fai- sait une terrible chaleur humide, nous étions trempés. Les arrêts étaient alors les bienvenus. Les villageois nous proposaient de la noix de coco fraîche et nous leur offrions des cigarettes.

Les villages sont à la fois tous semblables et tous différents. L’escalier d’accès peut être de quelques marches (fig. 2), ou bien monumental de plus de cent marches. Certains n’ont qu’une rangée de maisons,

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d’autres forment un ensemble de rues à angle droit. Certaines mai- sons sont en ciment couvertes de tôle, modernité oblige, mais la plu- part sont traditionnelles. Elles sont alors étroites et profondes5 et reposent sur un ensemble tridimensionnel de forts pilotis qui assure une bonne résistance lors des fréquents tremblements de terre. Les façades en surplomb sur la chaussée permettent de voir toute la rue depuis l’intérieur. On y entre par un escalier et un palier latéral. Le niveau d’habitation est bipartite: à l’avant la pièce de réception et à

l’arrière celle de la famille ; on fait la cuisine dans un appentis en contrebas à l’arrière. La maison est coiffée d’une charpente tridimen- sionnelle imposante, un panneau mobile dans le toit permettant de donner air et lumière.

Devant les maisons, des alignements de pierres sculptées ou non (fig. 3) rappellent les fêtes de rang (owasa). Ces fêtes, qui permettaient de conforter ou d’augmenter son statut, sont des moments majeurs de la culture de Nias. Elles impliquaient au minimum tout le village, et demandaient l’abattage sur la chaussée centrale de nombreux cochons6. Ces moments forts s’inscrivent dans le village par le biais des pierres érigées à cette occasion. On était bien loin des pierres de sacrifice (humains, bien sûr) que nous promettait notre lecture italienne !

Cette première expérience d’une quinzaine de jours à peine, l’enthou- siasme de la découverte d’une culture si prometteuse et d’une archi- tecture époustouflante, allaient changer notre vie. Nous ne le savions pas, mais quelques dix années de découverte, d’émerveillement, de transpiration et de piqûres de moustiques nous attendaient.

Dès notre retour, Alain avait écumé les bibliothèques et les musées d’Europe (Internet n’existait pas !) ; les photos anciennes montraient de grandes effigies humaines en pierre, des sièges à têtes d’animaux fabuleux et de grandes maisons ovales. Est-ce que tout cela existait encore ?

Lors de notre deuxième visite, lestés des informations rassemblées en Europe, nous fîmes le tour des villages du sud afin d’en relever les plans ainsi que ceux des maisons, en prenant de nombreux croquis (fig. 4) et clichés, en notant toutes les informations que l’on pouvait récolter, avec difficulté, il faut le dire, car le truchement d’un trop jeune interprète à l’anglais approximatif ne facilitait guère l’échange avec les anciens !

Fig. 5. Ce site abandonné, et hélas maintenant largement pillé, offrait sur quelques centaines de mètres une profusion de colonnes, piliers, tables et sièges, témoignages de la puissance passée d’un clan. Tjudrubaho Idano Tae, Centre de Nias, 1980.

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Fig. 6.Par chance il ne pleut plus…

Fig. 7a et b.Ces statues monumentales ont été photographiées pour la première fois par le Baron von Brenner-Felsach en 1887.

Elles étaient toujours en place ; l’une travaille, l’autre pose ! Hiligoe, Nord-ouest de Nias, 1980.

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00 C’est aussi de ce séjour que date une première incursion dans le

centre de l’île, ce qui demandait autorisation de police, lettre du gou- verneur, guide et porteurs. Cette première expédition vers la Suzuwa7 donna une idée de la richesse des monuments, mais aussi de leur dif- ficulté d’accès8; les villages le long des chemins étaient récents et sans grand intérêt, de là il fallait dégager un passage à la machette dans la végétation dense pour accéder aux anciens sites.

Soudainement apparaissaient de grands sièges à trois têtes (osa-osa) (fig. 5), d’immenses tables de pierre circulaires (daro-daro) et des menhirs de plusieurs mètres de hauts (behu). Dans l’obscurité de la jungle tout était caché, mais bien présent !

De 1980 à 1986, nous avions concentré les recherches dans les régions du centre et du nord de l’île. La pluie était le plus souvent notre compagne et ne nous facilitait pas la progression. Il fallait attendre que les rivières décroissent. Ainsi pour traverser l’Ojo, nous avons attendu trois jours avant de s’y risquer encordés. Mais l’arrivée à Orahili Ojo, crottés jusqu’aux oreilles reste mémorable (fig. 6) : nous en étions les premiers visiteurs. L’installation dans la grande maison suscita l’attroupement de tout le village qui voulait assister au coucher des touristes ! Cette scène allait se reproduire presque chaque jour.

Mais quel émerveillement à chaque fois lors de la découverte d’une nouvelle statue anthropomorphe, d’un nouveau site mégalithique, de nouvelles architectures (fig. 7a et b) C’était le temps où le passé de Nias était encore vivant, où des vieux chefs le racontaient encore d’une voix forte pour que tout le village rassemblé dans la grande maison puisse entendre et s’instruire. Il n’y avait pas de routes et le voyage se faisait avec porteurs, guide et interprète. Parfois ce dernier était gris de peur car nous pénétrions dans des régions inconnues de lui et donc « infestées de coupeurs de tête ». La mémoire de ces évè- nements pas si anciens9 était encore très vivace : c’est pourquoi nous n’avons pas pu aller à Fodrako sur la rivière Suzuwa, la rumeur affirmant qu’un coupeur de tête y vivait toujours.

C’est dans le centre que le registre décoratif des maisons (fig. 8)est le plus riche et imaginatif en tirant profit des irrégularités du bois, des racines et des souches. Animaux fantastiques, faune et flore de la forêt, têtes humaines, scènes de la vie quotidienne, guerriers ornent aussi bien les pilotis que les façades et les solives du toit.

Dans le nord, les maisons ovales n’étaient plus construites depuis une cinquantaine d’années. Il en restait pourtant quelques beaux exem- plaires. Selon les villages, elles étaient érigées sur de hauts pilotis de plus de trois mètres (fig. 9) et on y accédait par une trappe sous le plancher, ou bien sur une forêt de courts pilotis avec une terrasse laté- rale. Ces dispositifs résultaient probablement de conditions différentes de sécurité, mais aussi de traditions locales.

Fig. 8 Maison de chef toute neuve dont la façade sculptée mêle les symboles anciens et modernes : le chef dans sa splendeur, mais aussi l’oiseau Garuda symbole de l’Etat indonésien. Tetegewo Idano Tae, Centre de Nias,1982.

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00 La statuaire de pierre était aussi fort diverse : bancs, menhirs, sièges

de chef sculptés au sud ; sièges circulaires avec ou sans têtes, menhirs et statues anthropomorphes au centre ; statues monumentales au nord10. La plus grande densité de monuments de pierre se trouvait dans la région du centre. Dès les années 1980, des pilleurs se sont attaqué aux sites, sciant les têtes des sièges, emportant les statues et détruisant les sites et comme l’indique le journal de voyage d’Arlette 18 décembre 2007 : « …ensuite nous voyons une des statues de Hilina’a qui a été mutilée par des voleurs, qui heureusement n’ont pu emporter leur prise. Mais maintenant elle est sabrée aux genoux, cou- chée sous un panneau de toit à côté d’une maison… Et les autres ont disparu, envolées. Le pire nous attend : du splendide ensemble de

Fig. 9.Ce village ne comprenait que trois ou quatre anciennes maisons ovales. Nous avons dû sacrifier au rite du Polaroid, pour tout le village ! Lolozirugi, Nord-ouest de Nias, 1980.

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Fig. 10.De ce superbe ensemble… Hiliana’a, Centre Nias avant 1914 (publiée in EEWGs Schröder, Nias, Leiden 1917)

Fig. 11.…Il ne reste que ces fragments. Hiliana’a, 2007.

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cacaoyer l’avait remplacé, et simultanément des fortunes se faisaient avec l’augmentation du cours du girofle, alors que l’écolage devenait trop cher pour beaucoup. En bref, Nias vivait au rythme de l’Indonésie !

En décembre 2004, Nias était sous les feux de l’actualité : elle était sur la route du tsunami que l’on sait. Les dégâts, bien réels, eurent cependant des conséquences moins dramatiques qu’à Aceh. Quelques

villages côtiers furent partiellement détruits, et moins d’une centaine de personnes disparurent. Aides et dons affluèrent, au point que le Père Hämmerle nous disait qu’il y avait assez d’argent pour reconstruire les maisons en or !

Le 28 mars 2005, un terrible tremblement de terre15 ravagea l’île. La plus grande partie des bâtiments modernes s’effondrèrent ainsi qu’un petit pourcentage de maisons traditionnelles. Les dégâts furent les plus importants dans le centre et le nord de l’île. Les nombreuses organisations humanitaires et ONG déjà présentes à Aceh s’installèrent à Nias.

Après une première phase d’aide d’urgence, la priorité de la recons- truction fut donnée aux bâtiments administratifs, écoles et dispen- saires ainsi qu’à la reconstruction des routes, des ports et de l’aéro- port. Un choix politique est fait : il n’y aurait pas d’aide pour la répa- ration ou le reconstruction de maisons traditionnelles16. La manne de l’aide internationale s’est ainsi traduite en maisons de parpaings, ces

« cubes humanitaires »17(fig. 12) qui constituent maintenant la plus grande part de l’habitat. Pire encore (si cela se peut) la forme des Bitaha (fig. 10), composé de hautes lames à la figure à peine esquis-

sée, ainsi que d’une large pierre aux épaules en volute, il ne reste rien.

Rien que quelques fragments cassés (fig. 11), qui ont été entassés près d’une maison, en dehors de la route. Rien que les os recrachés par les vautours. Rien que l’ossuaire d’un massacre, sur la terre jaune et collante, entre les arbres qui ont tout vu.11»

Certes, beaucoup de la culture matérielle de Nias avait été soit détruite in situ (par de trop zélés missionnaires), soit vendue dès la fin du XIXe siècle. Mais l’impact de ces disparitions, très réel, avait pu être

« compensé » par la continuité d’une culture qui savait toujours réaliser maisons et mégalithes dans leurs formes et fonctions. En revanche, les destructions actuelles sont irréversibles, car ces savoirs n’ont pas été transmis .

En 1984 et 1985, Arlette s’installa pour plusieurs mois dans le sud de l’île pour recueillir les informations sur les systèmes de fête, et eut même l’occasion de participer à une owasa12. C’est à cette occasion qu’elle vécut un certain temps avec la famille habitant la grande mai- son de Onohondrö, dont le père, Ama Waigi, était un de ses informa- teurs. En 1993, à la demande du Père Hämmerle13, Alain se rendit à Nias pour faire un projet de petit musée local, et pour expertiser l’état des maisons de chef de Bawomataluo et Onohondrö à l’intention d’une ONG belge qui désirait intervenir sur l’île. La première était en travaux de rénovation financés par le gouvernement indonésien, la deuxième était abandonnée : sa couverture en palme laissait passer la pluie, et les pilotis étaient rongés par l’humidité et les parasites14.

Dans la décennie suivante, nous avons un peu délaissé Nias en faveur d’autres terrains de recherches en Asie, et d’autres projets.

Néanmoins, nous en suivions attentivement l’actualité, qui n’était pas toujours réjouissante : les pestes porcines succédaient aux tremble- ments de terre et aux glissements de terrains, l’effondrement de mai- sons qui nous étaient connues suivait les inondations, la crise financiè- re de 1997 signifiait la fin des espoirs de développement touristique (et économique). En revanche les villages se dotaient d’électricité et les routes s’amélioraient ou se créaient et l’adduction d’eau évitait aux femmes de descendre à la rivière. Le cours du patchouli baissant, le

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Fig. 12.Tant l’architecture que l’implantation nient toutes les valeurs traditionnelles de Nias. De plus c’est presque toujours très mal construit. Hilisorake, Sud de Nias, 2007.

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villages traditionnels est complètement niée au profit de lotissements de type militaire, sans repère pour les habitants. Le modèle est importé, comme tous les matériaux, déniant ainsi aux Niha la possibilité d’une solution locale.

En octobre 2006, nous fûmes invités à Vienne pour une conférence sur la culture et l’architecture de Nias. Elle fut l’occasion de la premiè- re rencontre entre les chercheurs ayant travaillé dans cette île depuis les années 1970. Hämmerle y présenta les activités de son musée, de la Fondation YPN18, et surtout ses actions en faveur de la restauration de maisons traditionnelles. Dès notre retour nous évoquâmes la situa- tion avec Jean Paul Barbier-Mueller ; il nous proposa l’aide de l’Association des amis du musée pour restaurer une des maisons de chef du sud. Nous rédigeâmes une proposition de projet et après plu- sieurs mois de négociations avec les propriétaires, un accord ne put être signé qu’avec ceux de Hilinawalo Fau19. En mai 2007, l’UNESCO (Jakarta) organisa à l’université de Medan (Sumatra) un colloque sur la culture de Nias. Un résultat important en fut la demande de l’inscrip- tion de l’île au Patrimoine mondial de l’humanité. Un projet de restau- ration de grande maison allait donc bien dans ce sens.

En 2007, cela faisait trente ans que nous avions pour la première fois abordé Nias. Un « revisiting » s’imposait : le projet de restauration s’y inscrirait. Après deux mois passés dans les Moluques, nous y arrivons en décembre.

Le choc est violent dès l’arrivée. Une aérogare est en construction et la piste a été aménagée pour recevoir les avions cargo. Les routes sont neuves, un intense trafic de véhicules 4x4 et de camions lourdement chargés crée des bouchons à l’arrivée en ville. Les bâtiments de plu- sieurs étages ont poussé un peu partout sans plan d’urbanisme. Les enseignes des organisations internationales et des ONG, les nombreux magasins et un grand bazar presque achevé indiquent une activité débordante. La ville s’étend sur des kilomètres le long de la côte et vers l’intérieur. Nous découvrons le musée (fig. 13). C’est un vaste ensemble de bâtiments : bureaux, logements, dépôts et les quatre pavillons du musée proprement dit. Il est entouré d’un grand parc, dans lequel ont été remontées des maisons représentant les différents styles de l’île. Deux cafeterias, des pavillons, un lieu de baignade, un mini zoo et un jardin de plantes médicinales complètent l’ensemble.

C’est le seul espace de loisir de la ville et, en fin de journée, on s’y presse, on se baigne, on flirte et on boit un Coca.

Nous allons revoir un village proche, Tumöri (fig. 14). A notre grande surprise, les anciennes maisons ovales sont peintes de couleurs pastel en camaïeux, et leurs entrées sont décorées de pots de fleurs. C’est coquet comme un cottage anglais ! Cela étant, il semble bien que les espaces traditionnels restent préservés, et que ces embellissements rehaussent le statut d’un tel bâtiment, qui autrement serait aujour-

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00 d’hui perçu comme du passé, et symbole de pauvreté20. Souvent une

« maison-cube » leur est adjointe, financée par l’aide internationale, alors que les réparations des maisons traditionnelles ont été prises en charge par la Fondation YPN.

Quelques jours plus tard, après avoir revu les statues de la région de Soliga remontées sur leur socle, là encore avec l’aide financière d’YPN, nous descendons au sud, à Teluk Dalam et Lagundri. Alors qu’il fallait, il y a trente ans, plusieurs jours pour traverser l’île à pied du nord au sud, il ne faut maintenant plus que trois heures sur une belle route asphaltée. Nous demandons au chauffeur de nous arrêter sur le pont de la rivière Suzuwa (nostalgie quand tu nous tiens !), pour revoir cette rivière qui nous avait donné tant de mal pour la traverser. Mais le chauffeur ne sait pas le nom des rivières, ni des villages : il ne connaît que celui des districts administratifs que nous traversons, et se situe par la distance kilométrique. Quelle transformation de la percep- tion de la géographie : au nom du village était autrefois accolé celui de la rivière qui le desservait. Nous allions ainsi à Lahusa Idanö Tae (Lahusa sur la rivière Tae)21.

La capitale du sud, Teluk Dalam, est elle aussi devenue une ville, son urbanisation s’étendant en tous sens. Un nouveau port a été construit, de nouveaux lotissements brillent de leurs toits d’aluminium bleu, et quelques restaurants ponctuent le nouveau quai22.

Lagundri, devenue Sorake Beach, la plage des surfeurs, offre un ali- gnement de bungalows de béton gris déjà rongé par l’humidité ; ils sont reconstruits au milieu de décombres que l’on n’a pas pris la peine d’évacuer. La baie, qui forme un croissant parfait bordé de pal- miers, est dénaturée par une tour de béton en son centre, ruine de ce qui devait être un système d’alerte des tsunamis. De plus la plage est étrécie et défoncée, le sable étant prélevé pour la construction.

Fig. 13.Ce petit musée est devenu le conservatoire de la culture de Nias. Gunung Sitoli, Nord de Nias, 2007.

Fig. 14.Ce village abrite une majorité de fonctionnaires aux revenus assurés. Ceci explique peut-être cela ! Tumöri, Nord de Nias, 2007.

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développé mais le noyau ancien subsiste, mélange de maisons anciennes et modernes. Hiliamaetaniha, plus loin au-dessus de la plage de Lagundi, est remarquablement bien conservé. Ici pas d’exten- sions modernes, elles se trouvent le long de la route en contrebas.

du bon vieux temps et on nous interroge sur les conséquences pour le village de sa mise au Patrimoine mondial, dont on espère évidemment de substantiels profits !

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précis sur la situation à l’Association des amis du musée Barbier- Mueller. Ces villages n’étant pas accessibles par une route, nous retrouvons le chemin glissant descendant vers Onohondrö. Ce village ne s’est guère développé, même si un panneau à l’intention des tou-

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ristes marque l’entrée. La grande maison (fig. 16 et 17)est étayée pour éviter l’effondrement. A l’intérieur ne subsiste plus que la pièce frontale, tout l’arrière a disparu. Des bâches protègent autant que possible de la pluie. Dans un coin, une marmite est suspendue au-des- sus d’un feu précaire, car plus rien ne subsiste de l’ancienne cuisine. Il ne reste pas grand-chose des décors d’origine, sinon le beau poteau frontal, surmonté d’un disque sculpté racontant l’histoire du peuple du village. Un jeune couple nous reçoit. Ils sont très pauvres, la femme est malade. Peu de mots, un silence lourd, des regards tristes qui se tournent vers nous. Le verdict est brutal : il n’y a plus rien à res- taurer ici, sauf à démonter la maison, récupérer ce qui peut l’être et la reconstruire. Arlette est affligée en pensant aux bons moments passés ici. Hélas, les habitants de l’époque sont morts ou partis en ville et nul ne se souvient de leur passage.

Nous repartons, attristés, pour Hilinawalo. Le village s’est agrandi le long du chemin et ce n’est qu’après un long chapelet de bâtiments récents que nous atteignons l’ancien noyau qui n’a presque pas chan- gé et a conservé beaucoup de ses maisons traditionnelles. La maire du village, Ina Asti, à l’origine de la demande de rénovation de la grande maison, nous reçoit dans son épicerie établie sous son habitation.

Celle-ci sert aussi de salle du conseil municipal, entre étagères de conserves et bocaux de bonbons. L’un des propriétaires, Talare Bu’ulölö, élégamment vêtu, nous a rejoint. La grande maison semble en bon état vue de la rue : la couverture a été récemment refaite par les villageois grâce à un financement de YPN. Probablement par souci d’économie, le toit a été surbaissé en 1995 déjà, enlevant à la maison son aspect monumental. En pénétrant sous le bâtiment, l’évidence de la dégradation nous apparaît : la plupart des pilotis de l’infrastructure sont rongés par l’humidité et les parasites, certains sont brisés, d’autres manquent. Ici aussi tout l’arrière s’est effondré, et le plancher qui sub- siste est partiellement pourri. La charpente est dans le même état.

Fig. 16.La maison de chef de Onohondrö en 1977…

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Entreprendre une restauration impliquerait ici de remplacer la majeure partie des pièces. Les panneaux sculptés des parois latérales sont heu- reusement en bon état mais la poutre sculptée de crocodiles demande une sérieuse restauration. Nous sommes évidemment atterrés, la situa- tion n’étant pas celle qui nous avait été décrite. Le charpentier local nous transmet un devis de rénovation se montant à cinquante deux mille euros, soit quasiment dix fois le prix articulé au début du projet.

Nous retournons dans l’épicerie de la maire. Un conseil des anciens s’y est réuni pour entendre notre verdict. Hämmerle explique en Niha la situation24et la discussion s’engage. Le grand problème qui apparaît est la disponibilité du bois massif nécessaire car il n’y en a plus sur la commune, il faudrait l’importer en contrebande des îles Batu25, où l’abattage est interdit. Inutile de préciser que dans ces conditions, le débarquement ne pourrait se faire sans « frais annexes »26. Enfin, le propriétaire revient sur l’accord signée six mois auparavant : nous

devons rénover la maison et ensuite il décidera avec ses frères de sa destination. Le projet de maison com- munale n’est donc plus d’actualité. Face à ces revire- ments et nouvelles conditions, le projet de restauration semble bien compromis. On se trouve ici dans la même situation que les différentes ONG chargées de la reconstruction dans leurs discussions avec les villageois.

Plusieurs de leurs responsables nous ont confié que la surenchère des prix, les contrats jamais respectés, les embrouilles de toutes sortes sont monnaie courante. Ils considèrent que cette île est l’un des terrains les plus difficiles auxquels ils aient eu à faire. Nous en faisons à notre tour la douloureuse expérience. Le seul qui est capable d’éviter ces pièges, par sa longue connaissance de Nias, par sa patience et sa disponibilité, est Hämmerle.

C’est probablement pour cela que « Tempo » l’a nominé comme l’une des sept personnalités les plus importantes pour la culture de l’année 200727.

Nous rentrons à Gunung Sitoli le lendemain, en faisant un détour par le centre de l’île pour voir l’état actuel des villages. La route est défon- cée, juste praticable par les 4x4. Les chantiers de maisons se suivent tout au long, montrant bien que tout a été détruit ici. Une surprise nous attend au village de Hili Laora : un vieux monsieur sort d’une maison en contrebas de la route et nous reconnaît. C’est Ama Zaro, notre porteur en 1979, qui nous présente son grand gaillard de fils –que nous avons connu au berceau-. Nous sommes tous émus. Les conditions de vie ici n’ont pas beaucoup changé en trente ans, la pau- vreté est toujours prépondérante. Dans ce village n’a résisté que la maison de chef construite en 1978. Plus au nord, nous ne verrons qu’une seule maison ancienne. Autrefois située à Hili Bawolato dans les collines, elle a été remontée ici, face à une buvette de routiers.

Personne ne fait attention à elle et ses pilotis s’enfoncent peu à peu dans la boue. Elle est bien à l’image de cette île qui laisse son passé s’engloutir.

Fig. 17.… la même, après le tremblement de terre de 2005. Onohondrö, Sud de Nias, 2007.

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BIOGRAPHIE

Arlette Zieglera enseigné l’anthropologie sociale. Outre ses recherches sur Nias, elle a collaboré aux travaux du laboratoire Architecture- Anthropologie de la Villette à Paris par des contributions sur l’architecture traditionnelle dans le monde et a participé à des publica- tions pour l’UNESCO. Elle a aussi travaillé sur l’habitat et la situation féminine au nord du Pakistan (vallée de la Swat) et a écrit sur la mondialisation.

Alain Viaroest architecte urbaniste. Il a enseigné à l’Ecole d’architecture de Genève, puis à l’IUED jusqu’en 2008. Ses recherches et publications ont porté principalement sur l’île de Nias, les architectures traditionnelles dans le monde (pour l’UNESCO), l’histoire urbaine de Singapour, les villes chinoises et indonésiennes, la vallée de la Swat au Pakistan et Kaboul.

Il est l’auteur du projet de musée à Nias.

BIBLIOGRAPHIE

VIARO (Alain), Urbanisme et architecture traditionnels dans le sud de l’île de Nias, Indonésie, Unesco, Environnement socio-culturel et établissements humains, Paris, 1980.

VIARO (Alain) & ZIEGLER (Arlette), Habitat traditionnel dans le monde : Eléments pour une approche, Unesco, Paris, 1983.

VIARO (Alain), « Nias, habitat et mégalithisme » in Archipel, n°27, Paris, 1984, p.109-148.

VIARO (Alain), « Analyse morphologique de l’espace villageois à Nias, essai de typologie » in Ethnologica Helvetica, 10, Berne, 1985a, p. 11-38.

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NOTES

1.Nous ne sommes finalement jamais allés dans la dépression des Danakils, même si nous la frôlâmes lors d’un voyage en Ethiopie.

2.Zecca, Adriano, Indonesia, CDCI Milano 1976 3.Dalton, Bill, Indonesia Handbook, Singapore 1976 4.Plus de 5000 habitants et plusieurs centaines de maisons.

5.D’une largeur de 4,5 m..et d’une profondeur jusqu’à 12 m.

6.Voir Arlette Ziegler : « Festive space : territories and feasts in the South of Nias » in Nias Tribal Treasures, cosmic reflections in stone, wood and gold, Volkenkundig Museum Nusantara, Delft 1990, p.78-104 ; « Pratiques festives et mégalithisme dans le centre de Nias », in Bulletin annuel du Musée d’ethnographie de Genève, n° 28, 1985, p.53-75.

7.Rivière du centre, et lieu d’origine mythique des Niha.

8.Extrait du journal de voyage 28 mars 1979 : « Arlette est tombée trois fois sur les fesses en glissant sur les pierres du chemin…nous avons traversé au moins une dizaine de cours d’eau sur des précaires troncs de palmier à moitié effondrés…parfois nous préférons carré- ment descendre dans la boue au fond du ravin et traverser à gué ce qui n’était qu’un étroit torrent. »

9.La chasse aux têtes a perduré jusque dans les années 1920.

10.Voir Arlette Ziegler, Alain Viaro, « Stones of power, statuary and megalithism in Nias », in, Skira Ed. 1998, p.35-78

11.En 2007-8, nous avons été frappés de constater à quel point le savoir sur Nias était étranger aux jeunes Niha. Plusieurs ne nous ont simplement pas crus lorsque nous évo- quions la chasse aux têtes, au temps de leurs grands parents. Quand au vocabulaire niha de la maison ou des fêtes, il est ignoré par la plupart des jeunes.

12.Fête souvent nommée « fêtes de mérite » dans la littérature.

13.La rencontre en 1979 du Père capucin allemand Johannes Hämmerle sera le début d’une longue amitié. Vivant sur l’île depuis 1975, il recueille en langue Niha tous les témoi- gnages des anciens, collectionne les objets de la culture matérielle abandonnés par leurs utilisateurs. Il a publié de nombreux articles et ouvrages, construit un musée, créé une Fondation pour la préservation de la culture de l’île (Yayasan Pusaka Nias).

14.L’ONG ne donna pas suite. La construction du musée prit plusieurs années et il fut fina- lement inauguré en 2001.

15.D’une magnitude de 8.9, ce fut le plus puissant de l’année (dans le monde).

16. Interview à Gunung Sitoli le 21.l12.2007 du vice-directeur du BRR (Rehabilitation and Reconstruction Agency/ Badan Rehabilitasi dan Rekonstruksi), organisme mis en place par le gouvernement indonésien pour « gérer » les milliards provenant des dons de toute la planète.

17.Fondations et dalle de ciment, murs en parpaings, charpente métallique et couverture de tôle. Surface minimale de 36 m2 offrant un séjour, une chambre pour les parents, une pour les enfants, un coin cuisine et un recoin sanitaire. Pas d’adduction d’eau ni d’évacuation.

18.Voir note 14.

19.Les villageois devaient restaurer le bâtiment pour en faire une maison communale, dans laquelle pourraient aussi être logés les touristes de passage. Les héritiers de la maison, rési- dant en ville, ont signé cette lettre d’accord en août 2007.

20.Lors de ce dernier voyage, nous avons, partout, constaté que la maison de bois, tradi- tionnelle ou non, est complètement rejetée. C’est peut-être la raison de ces vernis rutilants, qui masquent le bois.

21.En outre, les noms des villages ont changé pour nombre d’entre eux, et le tracé des nouvelles routes ne recouvre pas les anciens cheminements. La carte publiée dans l’ouvrage de Schröder en 1917, source d’informations et guide indispensable, n’aurait aujourd’hui plus aucune valeur (Schröder, E.E.W.Gs. Nias, Brill Ed., Leiden 1917)

22.Rappelons qu’en 1977 il n’y avait qu’une gargote pour toute (maigre) ressource.

23.Oiseau mythique protecteur, élément important du registre du Sud. On le retrouve à l’entrée des villages, sur la façade des grandes maisons, sur les tombes.

24.Il précise que nous sommes mandataires experts et non pas donateurs avec un chèque dans la poche, et que la décision se prendra sur la base de notre rapport. Les figures s’allongent…

25.Chapelet d’îles à une journée de cargo au sud de Nias, qui fait partie du même gouvernorat.

26.Le problème de la corruption est un fléau récurrent en Indonésie.

27.C’est l’un des magazines indonésiens le plus lu et le plus respecté.

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