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Conservation des chauves-souris dans les sites historiques et naturels :

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Conservation des chauves-souris dans les sites historiques et naturels :

Recommandations pour la gestion des colonies des petites chauves- souris brunes du Lieu Historique National du Canada

de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais.

Auteur : Mickael Henry, Université de Sherbrooke

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Cette étude à été rendue possible grâce à la participation financière et la collaboration des partenaires suivants : Parcs Canada, l’Université de Sherbrooke, le Biodôme de Montréal, Les Amis de l’environnement du Canada Trust et la Société de la Faune et des Parcs du Québec.

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TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION ...4

2. LA REPRODUCTION ET LA MIGRATION ANNUELLE DES FEMELLES ...5

3. LES EXIGENCES THERMIQUES DES FEMELLES REPRODUCTRICES...7

4. L’IMPORTANCE DES HABITATS D’ALIMENTATION...8

5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...10

5.1 DELOCALISATION DE COLONIES ET CONCEPTION DE DORTOIRS...11

5.2 CONSERVATION DES MILIEUX PROPICES...12

5.3 SUIVI DE LA POPULATION...13

BIBLIOGRAPHIE...14

ANNEXE 1...15

ANNEXE 2...16

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1. INTRODUCTION

La Grosse-Île est une petite île de 185 ha située sur le fleuve Saint-Laurent, à près de 50 km en aval de la ville de Québec. Elle est connue pour le rôle de station de quarantaine humaine qu’elle joua de 1832 à 1937 pour tous les immigrants entrant au Canada par le port de Québec. Elle est devenue aujourd’hui le Lieu Historique National du Canada de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, administré par Parcs Canada. En 1997, d’importantes colonies de petites chauves-souris brunes (Myotis lucifugus) ont été signalées dans plusieurs de ses bâtiments historiques. Il était inattendu d’observer une telle densité de chauves-souris sur une île de si petite taille (5000 à 7000 individus estimés à la fin de l’été 1997;

Gauthier et al., 1998). En 1998, cependant, la restauration de l’un des bâtiments (un ancien lazaret) a provoqué la dispersion des 2000 individus qu’il abritait.

Cet exemple illustre un conflit d’intérêt auquel certains gestionnaires de parcs seraient amenés à faire face. Les travaux et aménagements requis par la conservation du patrimoine historique peuvent aller à l’encontre de la conservation des colonies de chauves-souris. Les colonies de chauves-souris sont pourtant considérées comme des « ressources naturelles ». Elles ne représentent aucun danger pour l’homme et jouent par ailleurs un rôle important de régulation des populations d’insectes. Un intérêt grandissant est porté envers leur conservation. Les chauves-souris ont une reproduction lente et sont donc sensibles aux perturbations de leur environnement. La tendance au déclin des populations de chauves-souris se généralise partout dans le monde, notamment à cause de l’épandage d’insecticides, de la perturbation des sites d’hibernation et la perte des abris naturels (vieux arbres, cavernes, etc.), de la dégradation des habitats forestiers (Stebbings 1995; Fenton 1997). Le Canada ne fait pas exception à la règle, 4 de ses 19 espèces étant maintenant déclarées préoccupantes à menacées (COSEPAC 2000).

Même si la petite chauve-souris brune n’en fait pas partie, des efforts doivent être faits en faveur de sa conservation. Cette espèce a pris l’habitude de s’abriter dans les constructions humaines car ses abris

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naturels (cavités dans les vieux arbres) sont rendus rares par l’exploitation de la matière ligneuse.

D’autres espèces ont adopté la même stratégie et se sont maintenues en devenant « antropophiles » (e.g.

grande chauve-souris brune Eptesicus fuscus).

Les 2 dernières colonies de la Grosse-Île (ne rassemblant plus que 200 femelles chacune) sont à leur tour menacées par de futurs travaux de restauration. Pour établir un compromis, Parcs Canada se proposait de tenter de favoriser le transfert les colonies de chauves-souris vers des dortoirs artificiels spécialement conçus à cet effet (Vaudry 1999). Deux dortoirs de grande taille montés sur pilotis ont été mis à disposition des chauves-souris sur l’île, ainsi qu’un troisième dortoir intégré aux combles du lazaret récemment restauré (annexe 1). Pour mener à bien un tel plan de gestion, la population de la Grosse-Île a été étudiée pendant les étés 1999 et 2000. Quelques-uns des résultats les plus pertinents seront présentés dans ce document. En guise de conclusion, des recommandations seront proposées pour les gestionnaires de parcs ou (de tout autre site) susceptibles de faire face à une situation similaire à celle de la Grosse-Île.

2. LA REPRODUCTION ET LA MIGRATION ANNUELLE DES FEMELLES

La petite chauve-souris brune M. lucifugus (Verpsertilionidé) est l’un des Chiroptères les plus abondants et les plus répandus en Amérique du Nord (Fenton 1970; Humphrey et Cope 1976). Comme la plupart des chiroptères des régions tempérées, la petite chauve-souris brune hiberne pendant les mois froids de l’année. Les accouplements ont lieu avant l’entrée en hibernation (automne), mais la fécondation est différée jusqu’au réveil printanier (mars à avril). Les femelles mettent au monde un seul jeune par an (mai à juin selon la latitude) qu’elles allaitent pendant 3 à 4 semaines. C’est précisément en prévision de la période d’allaitement que les femelles reproductrices forment des « colonies de maternité ». Dans le cas des petites chauves-souris brunes, les maternités se situent le plus souvent dans des constructions

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humaines et peuvent rassembler plusieurs centaines d’individus. Les femelles peuvent migrer sur quelques centaines de kilomètres entre leur site d’hibernation et leur site estival de mise bas.

L’occupation annuelle des maternités de petites chauves-souris brunes peut se diviser en 3 périodes principales : la période d’arrivée et d’installation des femelles dans les colonies, la période de mise bas et d’allaitement et enfin la période de départ des colonies (figure 1). À la Grosse-Île, lors de la période d’arrivée des femelles (en mai), l’occupation des greniers fluctuait d’une journée à l’autre et dépendait en partie des conditions météorologiques. Lors des nuits fraîches, les chauves-souris étaient nombreuses à rentrer dans les colonies après leur activité nocturne. Par contre, si le temps était plus clément, elles semblaient préférer à leur colonie des abris naturels à proximité de leur site d’alimentation pour passer la journée (cavité dans un arbre, sous une écorce, etc.). Les mises bas étaient concentrées dans une période de quelques jours seulement (mi-juin). Pendant l’allaitement, les juvéniles incapables de voler restaient en permanence dans les colonies de maternité. Leur mère devaient donc y revenir chaque matin après la nuit de chasse. Finalement, les mères quittaient définitivement les colonies rapidement après le sevrage de leur jeune. Les juvéniles quittaient la colonie avec un retard d’une quinzaine de jours par rapport aux femelles.

Il convient de noter que ce cas de figure intervient lors d’un été « normal ». L’été 2000 a été particulièrement froid et défavorable dans la région de la Grosse-Île. Les éclosions massives d’insectes ont pris du retard et le cycle de reproduction des chauves-souris s’est allongé de 15 jours. Un tel retard s’explique par une utilisation accrue de la « torpeur » en période de stress énergétique (Racey 1973;

Grindal et al. 1992). La torpeur est une léthargie au cours de laquelle les chauves-souris cessent de produire leur propre chaleur pour économiser de l’énergie. Mais en torpeur, tout le métabolisme du corps fonctionne au ralenti, y compris les mécanismes reliés au développement du fœtus. Voilà pourquoi plus le temps est froid au printemps, plus la naissance des jeunes chauves-souris est retardée. Ce phénomène souligne toute l’importance pour les chauves-souris de fréquenter des abris de bonne qualité thermique.

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1

2

3 0

50 100 150 200

1-mai 21-mai 10-juin 30-juin 20-juil 9-août 29-août Juvéniles Femelles

Nombre de chauves-souris dans la colonie

Figure 1. Schématisation de l’évolution du nombre de chauves-souris dans les colonies de la Grosse-Île, et représentation des principales phases de la reproduction : arrivée des femelles (1), période de naissance des jeunes et d’allaitement (2), période du sevrage et des premiers envols des jeunes et début de la migration (3).

3. LES EXIGENCES THERMIQUES DES FEMELLES REPRODUCTRICES

Les chauves-souris reproductrices recherchent des environnements chauds pour passer la journée : 32 à 37 °C, soit des températures proches de leur température corporelle de 36 °C. Dans un environnement plus frai, les chauves-souris risqueraient de dépenser trop d’énergie pour maintenir leur température corporelle ou encore d’avoir trop souvent recours à la torpeur.

Lors des journées d’été, la chaleur s’accumule rapidement sous les toitures exposées au soleil. Ainsi la températures des greniers peut-elle s’élever à plus de 15 °C au-dessus de la température extérieure en plein après-midi. Les femelles reproductrices y trouvent des conditions thermiques idéales. Qu’en est-il des dortoirs artificiels ? Leurs propriétés thermiques témoignent d’une grande variabilité car de nombreux facteurs interviennent sur leur capacité d’accumuler de la chaleur : leur taille et leur forme, le type d’isolation, l’orientation par rapport au soleil, l’influence de vents dominants, etc. La figure 2 illustre ce phénomène : parmi les trois grands dortoirs construits à la Grosse-Île, l’un est plus propice encore que les

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greniers abritant les colonies, un autre a une capacité d’accumulation de chaleur quasi nulle tandis que le dernier présente des valeurs intermédiaires. Ces écarts de température ont été attribués à des différences de revêtement sur les pans du toit et à des courants d’air entre les ouvertures.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Hôtel Presbytère Dortoir #1 Dortoir #2 Lazaret différence avec la température extérieure (°C)

Colonies Dortoirs

8 % 89 %

58 % 75 %

83 %

Figure 2. Représentation de la qualité thermique des greniers abritant les colonies de chauves-souris et des dortoirs artificiels à la Grosse-Île. La qualité thermique est exprimée par la différence moyenne de température mesurée entre le sommet des abris et l’extérieur au plus chaud de la journée. Les chiffres au-dessus des barres indiquent la proportion des journées de l’été pour lesquelles la température de l’abri atteignait des températures idéales pour les chauves-souris (au moins 32 °C).

4. L’IMPORTANCE DES HABITATS DALIMENTATION

L’installation d’une colonie dans un abri donné ne dépend pas que de sa qualité thermique. La qualité des habitats environnants est également un facteur essentiel à considérer. Pour une meilleure gestion des colonies, il est par exemple utile de savoir dans quel type d’habitat les chauves-souris préfèrent chasser, et quelle distance sont-elles capables de parcourir pour se rendre sur leur site d’alimentation.

Tous les chiroptères ne fréquentent pas les mêmes types d’habitat car ils n’ont pas tous les mêmes aptitudes au vol. Certaines espèces ont les ailes courtes et larges et peuvent ainsi manœuvrer facilement dans des milieux de fort encombrement végétal (sous-bois, canopée forestière). Ce n’est pas le cas des petites chauves-souris brunes qui préfèrent chasser en milieu dégagé (Aldridge 1986). Celles-ci se

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regroupent principalement au niveau des plans d’eau (rivières, lacs) mais également au niveau des bordures forestières et des trouées et éclaircies forestières (figure 3). Ces milieux présentent une importante diversité végétale (strates herbacées, arbustives et arborescentes) et les insectes y sont particulièrement abondants. Il convient de souligner également l’importance des peuplements forestiers matures dont les vieux arbres et chicots offrent aux chauves-souris des opportunités d’abri pour les phases de repos et de digestion nocturne (Thomas 1988).

À la Grosse-Île, plus de 50 femelles reproductrices on été équipées de petits émetteurs. D’après les suivis télémétriques intensifs, leur aire d’activité nocturne pouvait s’étendre sur 30 à 50 ha en gestation (juin) mais diminuait presque de moitié au cours de la lactation (en moyenne 17 ha en juillet). Ce comportement s’explique par le fait que l’allaitement est très coûteux en énergie et en temps pour les femelles : chaque nuit, elles doivent interrompre à plusieurs reprises leur activité de chasse pour retourner allaiter leur jeune dans la maternité. En d’autres termes, la présence de sites d’alimentation de qualité dans un rayon de quelques centaines de mètres autour de la maternité est essentielle pour que les femelles puissent prodiguer des soins de bonne qualité à leur jeune.

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0 10 20 30 40 50

bordures forestières

matures mixtes

jeunes résineux

jeunes mixtes Nombre d’enregistrements de cris d’écholocation

Figure 3. Comparaison de l’activité des chauves-souris dans différents types d’habitats forestiers de la Grosse-Île : milieux de bordure forestière, peuplements matures mixtes, peuplements jeunes résineux (sapinières à épinette rouge) et peuplements jeunes mixtes (sapinières à érable, pruche et bouleau). L’activité est exprimée en nombre de cris d’écholocation enregistrés par les détecteurs d’ultrasons en début de nuit (± erreur type).

5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L’allaitement est une phase critique de la reproduction chez les petites chauves-souris brunes. Pendant cette période, les femelles doivent faire face à des contraintes physiologiques (produire du lait) et des contraintes temporelles (chasser et allaiter pendant la nuit). Les résultats des recherches effectuées à la Grosse-Île suggèrent que la période d’allaitement engendre un stress permanent chez les femelles.

Pour cette raison, la moindre perturbation d’une colonie obligeant les femelles à se disperser (e.g. par restauration d’un grenier) peut conduire à une importante mortalité de leurs jeunes, voire à la disparition complète de la colonie. Les conséquences sont d’autant plus lourdes que les colonies sont de taille importante. Parcs Canada a le mandat de préserver à la fois l’intégrité écologique et l’intégrité commémorative. Nous proposons ici des solutions visant à concilier les deux mandats dans le cadre de la restauration des bâtiments historiques abritant des colonies de chauves-souris.

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5.1 Délocalisation de colonies et conception de dortoirs

Dans le cas où une colonie de chauves-souris serait menacée par des travaux de restauration majeurs, un dortoir artificiel devrait être construit à proximité pour la délocaliser (voir l’annexe 2 pour plus d’informations pratiques sur la conception des dortoirs). Le dortoir devrait être conçu antérieurement aux travaux de restauration. Plusieurs années peuvent être nécessaires pour qu’une colonie change d’abri. Un dortoir intégré aux combles du bâtiment concerné pourrait remplacer avantageusement un dortoir indépendant. À cet égard, les travaux peuvent être réalisés pendant les quelques mois d’absence des chauves-souris, soit de la fin août au printemps de l’année suivante.

Toute délocalisation forcée des chauves-souris dans les dortoirs (déplacement direct des individus) est à éviter. Cette méthode se solde généralement par un échec (Neilson et Fenton 1994) et favoriserait même un comportement d’évitement des dortoirs. La solution alternative pour tenter de délocaliser les colonies serait d’aménager les dortoirs de façon à les rendre plus attractifs que les autres bâtiments.

Dans des dortoirs aussi volumineux que ceux de la Grosse-Île, l’accumulation quotidienne de chaleur s’effectue principalement à travers les pans du toit exposés au soleil. Il convient cependant d’isoler convenablement les murs et le plancher pour limiter la déperdition de chaleur. Finalement, il ne devrait être pratiqué qu’une seule ouverture dans les murs afin d’éviter les courants d’air à l’intérieur du dortoir.

Pour évaluer la qualité thermique d’un dortoir, une sonde de température pourrait être installée au sommet du dortoir. Les maxima quotidiens à l’intérieur du dortoir devraient s’élever en moyenne de 10 à 12 °C au-dessus des maxima mesurés à l’extérieur. Si la température du dortoir demeure à des valeurs bien inférieures, l’installation d’un chauffage serait à envisager (par exemple chauffage au propane). Un thermostat permettrait de maintenir une température de 30 °C au sol à 37 °C au sommet du dortoir.

Une série de petits dortoirs devrait être installée dans les sites forestiers avoisinant les gros dortoirs.

Suspendus sur des arbres entre 5 et 10 m de hauteur, ils pourraient être utilisés comme abris nocturnes

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et diurnes provisoires. En outre, un petit dortoir annexe communiquant avec l’entrée du dortoir principal pourrait jouer le rôle de « vestibule d’entrée », plus attractif et accueillant pour les chauves-souris.

5.2 Conservation des milieux propices

Les gestionnaires devraient veiller à conserver les habitats propices aux chauves-souris et éviter les interventions risquant d’affecter les abondances d’insectes (coupes forestières, contrôle des insectes à des fins « touristiques », etc.). Les habitats les plus propices pour les petites chauves-souris brunes sont les milieux humides (rivières, lacs ou marécages, très productifs en insectes), les éclaircies et bordures forestières et les peuplements forestiers matures feuillus ou mixtes. Si nécessaire, l’importance des différents types d’habitats peut être vérifiée grâce à des inventaires acoustiques : des observateurs mobiles munis de détecteurs d’ultrasons peuvent compter le nombre de détections de chauves-souris le long de transects prédéterminés, durant les deux premières heures de la nuit (i.e. le pic d’activité des chauves-souris). Une intention particulière doit être portée aux habitats situés dans un rayon de 300 à 400 m de la colonie de maternité.

Si des coupes forestières doivent être pratiquées dans les environs de la maternité, il conviendrait de privilégier une série d’éclaircies ou d’ouvertures plutôt que de larges aires de coupe. Ces ouvertures de petite taille (maximum 1 ha) devraient idéalement recréer les conditions d’un sentier en adoptant la forme d’une bande longitudinale (e.g. 20x150 m) pour permettre un vol linéaire et augmenter la quantité de bordures forestières. Des corridors de végétation devraient être conservés entre îlots forestiers pour maintenir une continuité de la matrice végétale.

Finalement, la conservation des arbres morts, offrant des abris potentiels, devrait faire l’objet d’une attention particulière. Les chicots en stade de décomposition précoce sont les plus propices pour la faune en général et les chauves-souris en particulier. Ces critères seraient à considérer dans le cas de l’aménagement de sentiers pour le public.

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5.3 Suivi de la population

La présence de chauves-souris dans les greniers ou dortoirs peut être décelée et quantifiée par de simples observations : accumulation de crottin (e.g. sur une toile étendue au sol) et comptages des chauves-souris sortant au crépuscule pour chasser (Thomas et LaVal 1988). Les chauves-souris utilisent en effet toujours les mêmes orifices pour sortir des colonies ; il leur suffit d’une fente d’une largeur de 1 cm pour se faufiler.

Dans les cas où des sessions de captures et de baguages sont effectuées (Cf. Tuttle 1974; Kunz et Kurta 1988), les gestionnaires devront être attentifs aux divers retours d’information. Certaines chauves-souris sont susceptibles d’entrer en contact avec des humains, voire d’être de nouveau capturées lors d’études postérieures. De telles informations seraient précieuses pour la connaissance de la population étudiée (patron de migration, etc.). À cet effet, la sensibilisation du public est un aspect à ne pas négliger. Il serait utile de publier dans la presse locale des instructions sur les précautions à prendre dans de telles situations : immobiliser l’animal avec un vêtement ou un drap, le manipuler avec un gant, le relâcher dans un abri temporaire (anfractuosité sous l’écorce d’un arbre, sous une toiture en tôle, etc.) après avoir relevé le numéro de la bague, puis avertir une personne ressource.

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BIBLIOGRAPHIE

Aldridge, H. (1986). “Manoeuvrability and ecological segregation in the little brown (Myotis lucifugus) and Yuma (M. yumanensis) bats (Chiroptera: Vespertilionidae).” Can. J. Zool. 64: 1878-1882.

COSEPAC (2000). Espèces canadiennes en péril, novembre 2000. Ottawa, ONT, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. 26pp.

Fenton, M. B. (1970). “Population studies of Myotis lucifugus (Chiroptera: Vespertilionidae) in Ontario.”

Life Sciences Contributions Royal Ontario Museum 77: 1-34.

Fenton, M. B. (1997). “Science and the conservation of bats.” J. Mamm. 78(1): 1-14.

Gauthier, M., R. Brunet et J. Mc Duff (1998). Inventaire des chiroptères du lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, été 1997. Envirotel inc. pour Parcs Canada, Unité de gestion de Québec. 48pp.

Grindal, S. D., T. S. Collard, R. M. Brigham et R. M. R. Barclay (1992). “The influence of precipitation on reproduction by Myotis bats in British Columbia.” Am. Midl. Nat. 128: 339-344.

Humphrey, S. R. et J. B. Cope (1976). Population ecology of the little brown bat, Myotis lucifugus, in Indiana and Kentucky. Special Publication, The American Society of Mammalogists, vol. 4.

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Kunz, T. H. et A. Kurta (1988). Capture methods and holding devices. Ecological and behavioral methods for the study of bats. T. H. Kunz. Washington, DC, Smithsonian Institution Press: 1-29.

Neilson, A. L. et M. B. Fenton (1994). “Responses of little brown myotis to exclusion and to bat houses.”

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Racey, P. A. (1973). “Environmental factors affecting the length of gestation in heterothermic bats.” J.

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Stebbings, R. E. (1995). “Why Should Bats Be Protected - a Challenge For Conservation.” Biol. J. Linn.

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ANNEXE 1

Deux types de dortoirs construits à la Grosse-Île : un dortoir indépendant monté sur pilotis (a) et un dortoir intégré dans les combles d’un bâtiment historique (b).

a

b

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ANNEXE 2

Sources d’informations pratiques

• Informations générales sur la conservation des chauves-souris et la conception de dortoirs artificiels

− Les Amis des Chauves-Souris, a/s Biodôme de Montréal, 4777, av. Pierre-De Coubertin, Montréal (Québec), Canada H1V 1B3.

− Bat Conservation Society of Canada, P.O. Box 56043, Airways Postal Outlet, Calgary, Alberta, Canada T2E 8K5.

− Bat Conservation International, P.O. Box 162603, Austin, Texas 78716, USA.

− The Bat Conservation Trust, London Ecology Centre, 45 Shelton Street, London, England WC2H 9HJ.

• Ouvrages de référence pour l’étude et la conservation des chauves-souris

Atlringham, J. D. (1996). Bats : Biology and Behaviour. New York, Oxford University Press.

Barclay, R. M. R. et R. M. Brigham (eds.) (1996). Bats and Forests Symposium, October 19-21, 1995.

Victoria, British Columbia, Canada. Res. Br., B. C. Min. For., Work. Pap. 23/1996.

Kunz, T. H. (ed.) (1988). Ecological and behavioral methods for the study of bats. Washington, DC, Smithsonian Institution Press.

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