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Texte intégral

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AIL

№ 5 - Juin 1 9 9 6

ez savoir i

L e s f o u r m i s e m p o i s o n n e n t v o s p i q u e - n i q u e s . M a i s a v e z - v o u s

pensé à l e s o b s e r v e r ?

131 eépèceé de cej liiàccteé crapahuteiit dur le territoire Midde. De nombreudeà autres

ejpèced squattent lej principaux

éiteé de vacances. Petit guide à l'iukige du scientifique débutant

Chillón:

u n bijou c é l è b r e ,

c e n t a n s . O n t - i l s e n c o r e

u n s e n s ?

M É D E C I N E : L E S M A L A D I E S Q U ' O N A T T R A P E E N V A C A N C E S

••Virappil U N I V E R S I T É : E T U D I E R , U N N O U V E A U M É T I E R À P A R T E N T I È R E

LMlill 131811 C O N T R O V E R S E : L E S R E L I G I O N S S O N T E L L E S V I O L E N I

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Q u a n d la d é m é n a g e u s e d é m a r r e , tout e s t dit.

Quand vous voyez passer une déménageuse Lavanchy, dites-vous que tout a été organisé, programmé, planifié, au départ et à l'arrivée.

Le client n'a que deux choses à faire: informer

Lavanchy... et s'installer dans son nouveau cadre. «Avec des gants blancs», c'est un engagement.

B E R N E

© (031) 382 12 61 FAX (031) 382 13 94 L A U S A N N E

© (021) 624 32 32 FAX (021) 624 56 42

F R I B O U R G (037) 26 51 51 (037) 26 71 55 M I L A N

(39-2) 48 91 09 71 (39-2) 48 91 49 57

GENEVE (022) 788 42 88 (022) 788 42 92 PARIS

(33-1) 45 73 66 00 (33-1) 46 80 78 70

/AVAVfy

avec des gants blancs

Les religions sont-elles violentes?

Inquisition, condamnations au bûcher, pogroms ou guerres saintes, l'histoire de la chrétienté est truffée d'exemples d'actes d'une rare cruauté. Sous le régime bernois, le Pays de Vaud a même connu l'une des plus belles séries de procès pour sorcellerie de toute l'Europe. Pourquoi tant de haine au nom de beaux principes?

Page 29

Etudiant, un métier en pleine mutation

On a longtemps imaginé la vie de l'étudiant comme un court passage idyllique entre le gymnase et un pre- mier métier. La réalité actuelle est tou- tefois assez différente de ce cliché usé.

Si la durée des études universitaires n'a pas tellement changé, le contexte dans lequel elles s'effectuent a, lui, passablement évolué. Les études de- venant ainsi le premier métier d'une longue série.

Page 8

IMPRESSUM

Allez savoir!

Magazine de l'Université de Lausanne No 5, juin 1996

Tirage 20'000 ex.

Rédaction:

Service de presse de l'UNIL

Axel-A. Broquet resp., Florence Klausfelder BRA, 1015 Lausanne-Dorigny

Tél. 021/692 20 71 Fax 021/692 20 75

Internet: http://www.unil.ch , rubrique journaux et magazines de l'UNIL Rédacteur responsable: Axel-A. Broquet Conception originale et coordination:

Jocelyn Rochat,

journaliste au

Nouveau Quotidien

Ont collaboré à ce numéro:

Sonia Amai, Pietro Boschetti, Jean-Bernard Desfayes, Jérôme Ducret, Nicolas Imhof, Isabelle Musy, Alexandra Rlhs

Photographes: Nicole Chuard, Alain Herzog Correcteur: Albert Grun

Concept graphique:

Richard Salvi, Territet/Montreux Imprimerie et publicité:

Presses Centrales Lausanne SA Rue de Genève 7, 1003 Lausanne Tél. 021/320 59 01

Photos de couverture:

Fourmi: W. Bauer Chillon: R. Salvi JO: DR

Sommaire

Edito page 2

Partir en vacances, c'est mourir un peu

page 3

Les risques en quelques chiffres page 6 Une enquête sur les vaccins page 7

Etudiant, un métier en pleine mutation

page 8

Le coût d'un étudiant n'augmente pas page 11 Etudiant, un métier page 12 Marché de l'emploi: légère détente, mais page 13

Elles s'arment, se battent pour pondre, nous empoisonnent la vie.

Mais où sont les fourmis d'antan?

page 14

De l'utilité de la recherche page 17 Signes de reconnaissance page 18 Balade dans les supercolonies des fourmis des bois page 19 Mini-guide à l'usage du myrmécologue débutant page 20 En Suisse, les fourmis des bois sont protégées page 21 Un casse-tête pour Darwin page 22

Les J. O. fêtent leurs cent ans.

Ont-ils toujours un sens, Georges-André Carrel?

L'interview

6'Allez savoir!

page 23

Des croisades aux guerres de religion,

l'histoire dévoile la violence du christianisme

page 29 Les religions sont-elles violentes? page 34 Gandhi, un exemple de non-violence page 37

Le château de Chillon,

ou l'histoire d'un géant paisible

page 38

La douce conquête des Savoie page 41 La Fondation de Savoie à Lausanne page 46 Chillon touristique, champion toutes catégories page 47

La formation continue universitaire, pour qui et pour quoi? page 49

Petit extrait des cours de formation continue proposés à l'UNIL page 51

L'Ecole des HEC, un cas un peu particulier page 52

L'UNIL au salon «Computer 96» page 54

Java: une borne qui swingue page 55

Internet: ballade sur le serveur www de l'UNIL page 55

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Edito

L a mode est, nous disent les enquêtes, aux vacances intelligen- tes. Plus question de se poser sur une plage, à un demi- mètre du linge de bain du voisin, pour rôtir des heures au soleil. Cette attitude, on le sait désormais, est potentiellement cancérigène. Et sur- tout intellectuelle-

ment peu satisfaisante. Nous voulons, nous disent toujours les enquêtes, mêler détente et enrichissement, dépay- sement et culture, bref, nous voulons profiter des vacances non pas pour paresser béatement, mais pour nous consacrer enfin à tous ces sujets qui nous passionnent, mais qu'une vie pro- fessionnelle trop remplie nous empêche de creuser à satiété.

L ' é t é arrive, donc, à nous la science, l'histoire, la zoologie et les classiques de la littérature placés depuis des mois sur la pile des livres à lire dès que pos- sible. Mais faut-il, pour trouver son nouveau bonheur, partir pour Antibes (et visiter son Musée Picasso), San Francisco (et découvrir ses musées des pompiers et de la bande dessinée), San- torin (et flâner sur son site archéolo- gique de l'Atlantide, doublé de visites du volcan en sommeil), l'Afrique (et faire des centaines de photos d'élé- phants dans les réserves naturelles) et autres Key West (pour, bien sûr, visi- ter la maison d'Hemingway)?

LES VACANCES REMONTE-Q.I.

P a s for- cément. Le dépaysement, la détente, l'enrichis- sement et la culture se découvrent aussi à côté de chez nous.

Par exemple, en pre- nant la file avec les quelque 288'000 tou- ristes qui, chaque année, visitent le château de Chillon.

Un monument qui fait tellement partie du décor qu'on en imagine davantage le passé paisible qu'on ne le connaît vraiment (voir notre historique en page 38).

V a r i a n t e bucolique: le pique-nique dans les forêts qui entourent la Vallée de J o u x , histoire d'observer les colo- nies et la course organisée des fourmis, qui, à cette époque de l'année, se voient pousser des ailes. Cette occupation, appelée myrmécologie, est encore pra- ticable sur la plupart des lieux de vacances: les fourmis ont en effet l'habi- tude de se rendre sur les sites touris- tiques dont elles apprécient, comme nous, la chaleur et l'humidité (lire en page 18).

L a mode des vacances intelligentes, devrait, finalement, transformer «Allez savoir!» en compagnon de voyage quasi indispensable. Puisque lui aussi ne cherche, selon la formule consacrée, qu'à informer en distrayant.

Jocelyn Rachat

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

M É D E C I N E

Partir en vacances,

c'est un peu

'es vagues d'Helvètes défer- lent chaque an- née, malo surtout en été, vers ted

destinations exotiques.

Ils ne sont pas toujours prêts à subir le choc.

Gare à leur santé!

C

ombien parmi les 7 millions de Suisses ou personnes vivant dans ce pays s'offrent-ils chaque année un

•voyage sous les tropiques?

Dites un chiffre... Vite....

Vous n'y êtes pas du tout... Ils sont...

950'000, soit près de 15% de la popu- lation, qui choisissent des destinations exotiques, comme l'Asie (500 000), l'Afrique ou l'Amérique du Sud pour

| y passer leurs vacances, â Une proportion ahurissante

qui donne une bonne idée des moyens que les Suisses peuvent consacrer à leur détente.

Ils en rapportent parfois des souvenirs qui n'ont rien à voir avec l'artisanat local, et qui ont nom hépatites, fièvre typhoïde, voire sida.

Le c o m b l e est q u ' i l s auraient pu s'en prémunir s'ils avaient été correctement informés avant le départ.

Les agences de vo3'age renseignent brièvement leur clientèle sur les dan- gers associés à un séjour dans un pays tropical ou sub-tropical; mais elles n'insistent pas trop - on peut les com- prendre - sur cet aspect peu motivant.

Il ne se trouve guère que 40 000 per-

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

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M É D E C I N E : P a r t i r e n v a c a n c e s , c ' e s t m o u r i r u n p e u

sonnes qui daignent chaque année prendre des r e n s e i g n e m e n t s dans un centre médical spécialisé dans les vo- yages lointains, comme

celui de Lausanne (n'est en revanche pas connu le nombre de personnes con- sultant à cet effet leur médecin traitant).

L a t u r i s t a ,

u n m a l t r o p f r é q u e n t

Prenons le cas de la diarrhée du voyageur, si bien nommée «turista»

dans les pays hispaniques. Lors d'un séjour d'un mois en Asie, un Suisse sur cinq au mieux, voire un sur deux, est touché par ce léger désagrément capable p o u r t a n t de g â c h e r des vacances désirées. «La fréquence é l ej vée et stable dans le temps de cette indisposition bénigne la fait considé- rer comme un risque normal du voyage», explique le professeur Roger Darioli, de la Policlinique médicale uni- versitaire de Lausanne à laquelle est rattaché le Centre de vaccination et de médecine des voyages.

« M a l g r é les p r é c a u t i o n s d o n t s'entourent les personnes averties, il est quasi impossible de se prémunir contre toute contamination. O n ne voit pas ce qui se fait dans les cuisines des meilleurs restaurants ou hôtels de l'endroit, on ne sait pas si le marchand de melon n'a pas injecté de l'eau douteuse pour alourdir le produit sur la balance, etc..»

L'Helvète moyen se croyant de sur- croît au-dessus des lois naturelles, il en vient vite, au cours d'un séjour prolon- gé, à abandonner ses bonnes résolutions et hop une glace par-ci, une bonne salade par-là... Or, contre la turista, non

Pourcentage de touristes européens toucbé,i par la «turLita» au cour.) d'un séjour

d'au moins deux .lemaine.i seulement il n'existe pas encore de vac- cin mais l'arsenal pharmaceutique est symbolique pour ne pas dire inopérant.

«On ne recommande pas volontiers les antibiotiques, dit le spécialiste, en rai- son des effets indésirables, de la sélec- tion de souches résistantes et aussi des coûts engendrés par une éventuelle prescription à tous ceux qui partent chaque année dans ces régions.»

ProfeMeur Roger Darioli, de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne

L a r a g e , t r è s r é p a n d u e e n A s i e

Comme il y a des causes diverses à la diarrhée, celle-ci peut prendre différentes formes et donc se manifester à plusieurs reprises au cours d'un même séjour! Ce n'est pas drôle, bien sûr, mais on se consolera en pen- sant à ce à quoi on a échappé. Par exemple à la rage, qui se situe à l'autre bout de l'échelle par la menace qu'elle fait peser sur les individus: elle n'est pas fréquente mais elle est mortelle si elle n'est pas soignée à temps.

Le risque d'exposition à cette conta- mination, dans les pays asiatiques notamment, est élevé: sur une année de séjour, on estime qu'il y a 5% de gens qui vont se faire mordre par un animal, en général un chien dont on ne connaît pas l'état de santé. Toutefois, cela ne signifie pas que le virus a été transmis.

Heureusement, parce que lorsque les symptômes de la rage sont évidents, le patient en est alors au stade ultime de l'affection, mortelle à 100%. «C'est donc une maladie qui nous préoccupe, poursuit le spécialiste, non pas par sa fréquence mais par ses conséquences. »

Les maladies sexuellement trans- missibles ( M S T ou S T D en anglais) occupent une place importante dans les préoccupations des médecins qui s'intéressent aux conséquences de la bougeotte touristique des Helvètes. Il y a peu, 8 0 % des prostituées thaïlan- daises étaient contrôlées séropositives.

Cette situation faisait peser une menace grave non seulement sur la santé des visiteurs étrangers mais aussi sur celle de la population locale; les mesures énergiques prises par les auto-

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A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

rites thaïlandaises pour enrayer la progression de la séropositivité commencent à porter leurs fruits. Ailleurs en Asie et surtout en Inde,

les précautions sont encore «loin d'être optimales», p o u r employer l'euphé- misme d'un médecin.

S o r t e z c o u v e r t s !

«Toute personne concernée par cette éventualité - et 5% de tous les voya- geurs le sont - doit savoir qu'un seul contact, un seul rapport sexuel, suffit pour être contaminé, ajoute cet homme de l'art. Une occasion, le dernier jour, juste avant de repartir... et le mal est fait. Il est impossible de déduire la bonne santé d'une personne de son aspect, de sa bonne mine. Cet avertis- sement s'adresse à tout le monde mais en particulier aux 60% de ces voya- geurs qui n'utilisent pas de préserva- tif, notamment les plus de 40 ans: une enquête zurichoise a démontré que ceux-ci utilisaient moins le préservatif que les jeunes adultes. Probablement, pour des raisons de baisse dans les sen- sations!»

L'utilisation du préservatif se révèle bénéfique non seulement dans la pers- pective du sida mais aussi par rapport aux hépatites B (500 cas par an en Suisse) et C (200 cas); le virus de ces deux formes de la maladie élit domi- cile dans le sang et c'est par lui qu'il se transmet, contrairement aux hépatites A et E, d'origine alimentaire par conta- mination oro-fécale. Si la vaccination est recommandée pour l'hépatite A (600 cas), elle n'est indiquée pour l'hépatite B qu'aux personnes expo-

Le.i maladies sexuellement

transmissibles occupent une place importante dans les préoccupations des médecins

sées; c'est le cas pour des séjours de longue durée qui augmentent d'autant la probabilité d'un événement ou dans les milieux menacés, par exemple celui des homosexuels.

L a m a l a d i e l a p l u s d a n g e r e u s e ? L a m a l a r i a

Un autre fléau inquiète la médecine:

le paludisme, aussi connu sous son autre nom de malaria. Le palu est consi- déré à juste titre comme la maladie infectieuse la plus dangereuse pour le voyageur qui se rend dans les pays tro- picaux. «N'oublions pas, précise le prof. Darioli, que cette maladie exis- tait en Valais jusqu'au début du X Xe siècle et qu elle a été complètement éra- diquée en Italie il y a une dizaine d'années seulement. Les flux migra- toires, la détérioration des conditions économiques, sociales et politiques dans le tiers-monde l'ont fait réappa- raître dans des régions qui paraissaient depuis longtemps indemnes.»

Q u a t r e conditions suffisent à taire repartir la contamination sur une échelle logarithmique: un homme (ou une femme) infecté, de l'eau stagnante, une température assez élevée et un moustique anophèle qui se fait le vec- teur du parasite plasmodium. Il y a chaque année entre deux et trois cas

mortels de malaria en Suisse parmi les 300 cas déclarés à l'Office fédéral de la santé (=

30 à 50% des cas réels); c'est peu par rapport au nombre des touristes mais beaucoup trop par rapport à l'effort entrepris pour prévenir la maladie. Les victimes, se croyant sans doute au-des- sus des lois valables pour le commun, se dispensent de traitement prophy- lactique ou se satisfont de traitements insuffisants.

«Au nombre de ceux-ci, affirme le chef du centre lausannois de vaccina- tion, il faut hélas placer l'homéopathie, aussi inefficace en la circonstance que contre la poliomyélite, la fièvre jaune, la rage ou la fièvre typhoïde. En fait, il n'y a pas d'alternative à la vaccina- tion. Celle-ci mime la maladie sans en développer les symptômes et elle donne à coup sûr au vacciné les défenses nécessaires contre la maladie à laquelle il peut être exposé.»

L e s v a c c i n s , u n p a s s a g e o b l i g é Les contre-indications absolues aux vaccins sont très rares. Mais les recom- mandations sont multiples: des rappels polio, tétanos et dyphtérie ainsi qu'hépatite A sont indiqués pour tous les voyages exotiques. A quoi il faut ajouter les vaccins indiqués pour cer- taines destinations: fièvre typhoïde, méningite méningococcique ou hépa- tite B. Celui contre la fièvre jaune est le seul qui soit obligatoire et encore, dans quelques pays seulement, selon une logique pas toujours claire: il n'est pas obligatoire dans le bassin amazo- nien où la maladie existe, tandis qu'il

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

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M É D E C I N E : P a r t i r e n v a c a n c e s , c ' e s t m o u r i r u n p e u

HEPATITE A Pour mon prochain voyage

j'ai tout prévu...et vous ?

Vou» qw idei partir en

*Q,MC iun ki fOft

torrrufnt. tmnu r,>t f>^wic A paut ètr* rmporcwbn, rfuno Fatigut Kmi « proron{é« qui ptw jlchtr

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Contre (MpMtoAl edw« un» pnxtaion A M k «tort.

Z«v laboratoires pharmaceutiques ont bien compris les avantages financiers

qu 'ils peuvent tirer de la mode des voyages lointaine

est obligatoire au Sénégal où aucune poussée de fièvre jaune n'a été consta- tée depuis un certain temps.

O n ne parle presque plus de vacci- nation contre le choléra, une maladie qui ne concerne pas vraiment les tou- ristes; la page réservée au choléra a dis- paru du carnet de vaccination même si certains pays se croient en droit de

l'exiger alors qu'ils devraient plutôt aborder la question en p r ô n a n t des mesures d'hygiène, ce qui est plus dif- ficile sur le plan politique.

Des vaccins moins douloureux

L'épouvantail que représentaient jadis l'administration d'un vaccin et les séquelles souvent douloureuses s'est aussi estompé. En administrant simul- tanément de trois à cinq vaccins, les médecins se sont aperçus que les effets indésirables du bouquet ne dépassaient pas en gravité ceux enregistrés avec un vaccin isolé; les enfants sont les pre- miers bénéficiaires de ces vaccins com- binés. En outre, aux dires des fabri- cants, les produits actuels, de dernière génération, sont purifiés et donc bien tolérés parce qu'ils ne contiennent que la protéine indispensable pour produire les anticorps neutralisant le virus ou la bactérie concernés.

Tout ce qui précède est de nature à dégoûter définitivement beaucoup de Suisses des voyages. Il n'en est rien heureusement, comme le prouvent les statistiques. Mais si certains devaient, après la lecture de cet article, se sen- tir peu bien ou enclins à différer des vacances au soleil, ils devraient médi- ter cet avis d'un spécialiste, le prof.

Danoli: «Voyager dans les régions loin- taines et exotiques comporte le risque d'exposition à des maladies inconnues

Les risques en quelques chiffres

D ans une population de ÎOO'OOO touristes se rendant un mois en Asie, voici quel serait le nombre de personnes at­

teintes des maladies suivantes:

Diarrhée du voyageur, turista:

20'000 à 50'000

H é p a t h i t e A :

1*500

Malaria, différents paludismes:

100 à 350

Hépathite B: 100 à 300

Blennorragie: 200 Morsure avec risque de rage:

100 à 150

Fièvre typhoïde: 3 à 30 Poliomyélite: 0,1 à 2

Choléra: 0,3 Encéphalite japonaise,

méningite: 0,1

ou peu fréquentes chez nous. Voyager sans aucun ennui de santé est sans doute une question de chance: toute- fois la conscience de certains risques permet de prendre des mesures pré- ventives simples, comme les vaccina- tions ou la chimioprophylaxie, et d'adopter des comportements raison- nables. Les joies de la découverte d'autres cultures, d'autres paysages, d'autres gens et souvent de soi-même, compensent amplement des plaisirs à haut risque...»

Jean-Bernard Dejfayej

Goûter une nourriture inhabituelle

peut provoquer des problèmes de santé

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A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

U N E ENQUÊTE SUR LES VACCINS

De juin à septembre 1995, les 1038 voyageurs adultes en partance pour l'Asie qui ont passé par le Centre de vaccination et de médecine des voyages à Lausanne ont fait l'objet d'une petite enquête pour déterminer

notamment le degré d'acceptation des mesures prophylactiques qui leur étaient proposées.

Cet échantillon touristique était composé en majorité de jeunes adultes (âge moyen 27-32 ans selon les destinations, 43 ans pour la Chine) désireux de faire des séjours de 15 à 21 jours en Indonésie (23,3%), Thaïlande (15,4%), Inde (14,2%), Vietnam

(9,5%), Malaisie (8,9%), Chine (7,2%), Népal (6,2%), Sri Lanka (3,5%) et autres (11,8%).

Pour les vaccins recommandés à tous les voyageurs, polio, diphtérie-tétanos, hépatite A, le degré d'acceptation est

extraordinairement élevé: 90-95%

entre ceux qui sont déjà vaccinés et ceux qui se font vacciner.

« refus

quasi négligeable»

La proportion de refus est quasi négligeable.

En ce qui concerne les vaccins proposés en cas de risque élevé dans certains pays, le degré d'acceptation est aussi très bon pour l'hépatite B (75%), la typhoïde (81%), l'encéphalite japonaise (75%), la méningite

(92%), moins pour la rage où le taux de refus atteint 63%, en majorité des trekkeurs, ce qui est surprenant. Pour ce qui est de la malaria, la majorité des touristes n'ont pas eu besoin de

prophylaxie chimique mais ils ont pris avec eux un traitement de secours.

«remise à jour de l'immunisation »

En résumé, constatent les auteurs du sondage, un voyage sous les tropiques est une excellente occasion de remise à jour de l'immunisation standard. Cette immunisation est exigée par 33 à 50% des voyageurs, en majorité des voyageuses au demeurant.

J.-B. Ds

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U N I V E R S I T É

Etudiant

Un métier en pleine mutation

a

a longtempd imaginé la vie de l'étudiant comme un court paddage idyllique entre le gymnase et un premier métier. La

réalité actuelle edt toutefois addez différente de ce cliché uéé. Si la durée ded étuded univers itaired n 'a pad changé depuis une quinzaine d'annéed, le contexte dand lequel elied d'effectuent a, lui, paddablement évolué. A quel point? Une dociologue,

actuellement chargée de recherche à l'UNIL, commence à lever un

coin du voile.

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

E

n 1983, la durée moyenne des études en Suisse jusqu'à la licence était de onze semestres. Cinq ans plus tard, cette moyenne n'a pas bougé.

Contrairement à ce que beaucoup pen- saient, on n'a constaté aucun rallon- gement des études. Idem pour les étu- diants «éternels» (15 semestres ou plus): leur proportion était de 12,6%

de l'effectif en 1983 contre 13,3% en 1988.

Les études ne se rallongent pas, mais les écarts entre universités romandes et alémaniques ainsi qu'entre les dif- férentes branches sont importants: des

durées moyennes de 13 semestres à Berne, Zurich ou Bâle alors que les unis romandes affichent 11 semestres ou moins. Exemple, un étudiant ber- nois en psychologie fera sept semestres de plus pour décrocher sa licence que son collègue genevois. Pour la socio- logue Françoise Galley, chargée de recherche à l ' U N I L et auteure de cette enquête de 1991 sur la durée des études*, «le problème, ce n'est pas la durée ou l'allongement des durées, mais les différences et les écarts entre les uni- versités des deux régions linguistiques et les disciplines.»

Un étudiant plus âgé,

intégré à une vie familiale et économique

Françoise Galley a cependant fait un autre constat d u r a n t sa recherche:

«On a observé dans les années quatre- vingts une plus grande diversité de la population estudiantine. La proportion des femmes s'est accrue, celle des étu- diants étrangers aussi, pour ne citer que ces exemples. Il s'ensuit une évo- lution du profil de l'étudiant et de ses besoins. A l'image traditionnelle de l'étudiant à plein temps se superpose,

surtout en Suisse alémanique et dans certaines disciplines, l'image d'un étu- diant plus âgé, intégré à une vie fami- liale, sociale et économique, dont l'objectif premier n'est plus forcément de mener à bien des études dans le temps le plus court.»

Qu'en est-il cinq ans et une crise éco- nomique plus tard? O n n'en sait trop rien, faute de nouvelles enquêtes.

Apparemment, la durée des études n'a que peu varié. Et la population estu- diantine, elle, s'est-elle davantage diversifiée?

L'ère des «returners»

Responsable du service Orientation et conseil a u x étudiants de l'Univer- sité de Lausanne, Claude Roulin est bien placé pour observer les change- ments du public universitaire. Les per- sonnes qui reprennent des études après une période de vie active, par exemple:

«C'est difficile à mesurer, mais il n'y a aucun doute que cette population grandit, dit-il. C'est lié à la déstabili- sation du monde du travail. Il y a une demande croissante de formation uni- versitaire pour des gens qui sont dans la vie active ou qui en sortent. O n est conscient qu'au cours de sa vie pro- fessionnelle on va changer deux ou trois fois de métier. Et bénéficier d'une large formation représente un sérieux atout. »

Un phénomène qu'on connaît bien aux Etats-Unis où plus de la moitié des nouveaux étudiants dans certaines uni- versités sont des «returners», des per- sonnes qui reprennent des études après un passage par la vie professionnelle.

Même si on est encore loin de ces pro- portions, un scénario du même genre se dessine en Suisse aussi. Ainsi, une étude de 1992 sur la situation du loge- ment des nouveaux étudiants à Lau- sanne indiquait qu'un jeune sur cinq commençait ses études à plus de 24 ans

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6 9

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U N I V E R S I T É : E t u d i a n t , u n m é t i e r e n p l e i n e m u t a t i o n

et un sur seize à plus de 30 ans. Rien à voir avec l'adolescent fraîchement émoulu du gymnase!

Pouvoir étudier le soir

Pourtant, l'offre universitaire est bien mal adaptée à ces étudiants aty- piques. «Accueillir correctement les

«returners» supposerait d'importantes modifications de la culture universi- taire, souligne Claude Roulin. En terme d'organisation des études, tout d'abord, avec peut-être un système de crédits permettant de faire sa licence à la carte.

Il faudrait également des changements pédagogiques dans le sens d'une

«déscolarisation» de l'enseignement. Et puis, l'horaire devrait être revu de façon à ce que les gens qui travaillent pendant la journée puissent étudier le soir.» Bref, une petite révolution. Mal- heureusement, le débat actuel, condi- tionné par les restrictions budgétaires, ne porte pas vraiment sur ce genre de préoccupations.

Alors, l'université fonctionnant sur le modèle classique de l'étudiant à plein temps, directement issu du gymnase, est-elle décalée? «On ne peut pas par- ler d'un décalage, rétorque Claude Roulin, car ces étudiants atypiques,

«returners» ou autres, sont encore trop peu nombreux. Mais rien n'exclut que demain l'université se retrouve effec- tivement en porte-à-faux face à ces nouveaux besoins.»

«On ne sait pratiquement rien sur les étudiants»

Pour répondre à des besoins chan- geants, encore faut-il connaître le pro- fil sociologique de l'étudiant des années quatre-vingt-dix et ses problèmes.

Comme le souligne Jean-François Dâl- lenbach, responsable de la formation supérieure au secrétariat du Conseil

suisse

de la

science:

«Un étudiant ne

saurait se réduire à un numéro matri- cule. Il a un passé, il habite un loge- ment, il connaît les fins de mois, les impôts, la peur du chômage. Il a aussi un avenir, une profession future. Or, on ne sait pratiquement

rien

de nos étu- diants et de leurs problèmes.»

Un manque qui devrait bientôt trou- ver un début de réponse. Le Conseil suis- se de la

science

a en effet sorti une étu- de à la fin de l'an passé «pour formuler un concept de relevés systématiques en matière de statistique sociale des étu- diants à l'attention de l'Office fédéral de la statistique (OFS)». Armé de ce

concept, l'OFS pourra lancer des études régulières sur le sujet. Pour J e a n - F r a n - çois Dâllenbach, c'est là une priorité.

C'est aussi l'opinion de Michel Cam- brosio, secrétaire politique de l ' U N E S .

«Les responsables de la politique uni- versitaire prennent des mesures sans qu'ils aient aucune connaissance du milieu sur lequel elles s'appliquent. Ils sont donc incapables d'estimer ensuite les conséquences sociales de ces déci- sions. Prenez la politique des bourses d'études. Confédération et cantons déboursent bon an mal an quelque 300 millions de francs, dont 100 millions au

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

bénéfice des étudiants universitaires.

Mais on ne dispose d'aucun outil d'éva- luation pour savoir si, oui ou non, cette politique remplit son rôle. Idem pour l'augmentation des taxes d'études: on n'a pas la moindre idée des consé- quences que cela aura à terme sur le milieu étudiant, notamment pour ce qui est de la démocratisation des études.»

Les années quatre-vingt sont terminées

Car Michel Cambrosio en est per- suadé: les contingences d'aujourd'hui sont d'une autre intensité que dans les

années quatre-vingt. «La situation typique est celle de la double dépen- dance financière à l'égard des parents et au fait de trouver un job. Une enquête de 1993 montrait que si les trois quarts des étudiants à Lausanne avaient une activité lucrative, les deux tiers dépendaient malgré tout de l'aide financière de leurs parents. Certes, cette situation n'est pas nouvelle. Mais avec la crise, la marge de manœuvre est désormais bien plus étroite: nom- breux sont les parents qui ne peuvent plus financer l'entièreté des études de leurs enfants. Dès lors, beaucoup d'étu-

es études ne se rallongent pas, et le coût par étudiant n'a guère varié, en termes réels, depuis... 1981. C'est en tout cas le constat

d'une exper- t i s e5 réalisée l'an passé par

trois économistes à la demande de la Commission AIC (Accord inter- cantonal sur la participation au financement des universités). Si les dépenses totales des huit universi- tés cantonales entre 1981 et 1993 passent de 1,4 milliard de francs à 2,9 milliards, le coût moyen par étu- diant, lui, s'établit à 44'500 francs en 1993 contre 28'520 francs douze

Le c o û t d'un étudiant n ' a u g m e n t e p a s

ans plus tôt. Mais, déduction faite de l'inflation, le coût réel s'est sta- bilisé aux alentours des 30'000 francs. Autrement dit, les étudiants ne sont pas devenus plus chers.

Il s'agît d'un coût moyen, ce qui gomme les fortes disparités entre domaines d'étude. Le groupe sciences humaines - sciences écono- miques - droit est le meilleur mar- ché (21 '430 francs par étudiant);

viennent en- suite le grou- pe s c i e n c e s n a t u r e l l e s , sciences exactes, sciences de l'ingé- nieur ( 6 3 7 0 0 francs) et celui de la médecine, médecine dentaire et vété- rinaire, pharmacie (155'650 francs).

P. B.

*On trouvera un résumé de cette expertise dans la revue

«Vision», no 1/96 (mars 1996).

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

1 1

(8)

U N I V E R S I T É : E t u d i a n t , u n m é t i e r e n p l e i n e m u t a t i o n

diants doivent trouver un emploi, lequel est plus précaire et aléatoire que jamais.»

Etudiant, un statut en sursis

Sans crier gare, le statut de l'étudiant traverse une profonde mutation. D'autant que la société pose à l'université des exigences contradictoires, dans le genre: les é t u d i a n t s d o i v e n t a c q u é r i r d u r a n t leurs études une expé- rience professionnelle mais, dans le même temps, on veut des études plus courtes, en particu- lier en Suisse a l é m a n i q u e . Témoin, toute une série de mesures visant à sanctionner les étudiants «éternels», comme les taxes dissuasives introduites à Zurich pour ceux qui dépassent les seize semestres. Ou la menace d'exmatriculation pour ceux qui échouent dans deux facultés dif- férentes. U n e politique qui

L

e sociologue français Alain Coulon a consacré une thèse monumentale*

au problème du passage dans la vie universitaire. Surpris par le fait qu'un étudiant sur deux quitte l'université française sans di- plôme, Alain Coulon part de l'idée que

«le problème n'est pas d'entrer à l'uni- versité, mais d'y rester». Pour lui, il faut considérer l'entrée à l'uni comme un passage au sens ethnologique du terme.

Ce passage suppose l'apprentissage de règles, voire de rites, afin de décrypter le dispositif institutionnel dans lequel le nouvel étudiant va vivre. Il s'agit pour le nouvel arrivant d'opérer une rupture

inquiète l ' U N E S , soucieuse des réper- cussions qu'elle pourrait avoir au niveau de la démocratisation des études et de l'égalité des chances.

Coincé entre les pressions budgé- taires qui poussent les hautes écoles à

avec son passé immédiat. C'est un chan- gement total de repères. Cet appren- tissage, qu'Alain Coulon appelle «l'affi- liation», traverse plusieurs étapes: le

«temps de l'étrangeté» d'abord, au cours duquel l'étudiant entre dans un univers inconnu; le «temps de l'apprentissage», où il s'adapte progressivement et où une conformisation se produit; le «temps de l'affiliation» enfin, qui est celui d'une maîtrise relative et qui se manifeste

être sourcilleuses sur la durée des études et les contingences du marché du travail, l'étudiant voit son statut tra- ditionnel s'effondrer. Michel Cambro- sio a une formule pour résumer cela:

«On est passé d'une situation où l'étu- diant était ressenti par la société comme un privilégié à une situa- tion où il est toujours vu comme un privilégié, alors que lui-même se rend bien compte que ce n'est plus tellement le cas.»

Ne pas considérer les études comme un métier mène à l'échec

S'il est vrai que le jeune uni- v e r s i t a i r e d i s p o s e de plus d'opportunités qu'un autre sur le marché du travail, ses per- spectives ne s'en sont pas moins réduites considérablement (lire encadré). Contrairement aux années quatre-vingt, terminer ses études ne signifie plus qu'on

entre autres par la capacité de transgression vis-à-vis des règles.

| L'hypothèse du sociologue? «Si z on ne s'affilie pas, on échoue ou on abandonne les études, quel que soit par ailleurs son niveau intel- lectuel. Pour réussir un parcours étu- diant, il faut en faire son métier.»

P.B.

"Alain Coulon. «Le métier d'étudiant.

Approches ethnométhodologique et institutionnelle de l'entrée dans la vie universitaire.» Thèse de doctorat d'Etat, Université de Paris VIII, 20 jan- vier 1990, l'130 pages.

Etudiant, un métier

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

va décrocher sans autre un emploi bien rémunéré et à plein temps. N o m b r e u x sont les jeunes diplômés dont la pre- mière expérience de vie active se résume en une indemnité de chômage de l'ordre de 1 '200 à 1 '300 francs par mois.

Aussi la durée des études n'est-elle pas, en tant que tel, le problème. Pour Françoise Galley, la réflexion devrait plutôt porter sur la durée optimale des études au niveau de chaque discipline.

Laquelle est aussi fonction du profil des étudiants, de leur cursus universitaire, de l'efficacité des systèmes de forma- tion. Sujets qui sont à l'origine d'une recherche dans le cadre du programme national P N R 3 3 . Elle s'intéresse aux raisons de l'abandon des études (un tiers des étudiants en moyenne). Ani- mée par le professeur de psychologie à l ' U N I L Rémy Droz, l'équipe de cher- cheurs - Françoise Galley, M a r k u s Diem, Urs Kiener, Thomas Meyer - s'inspire de l'approche du sociologue français Alain Coulon. Celui-ci a consa- cré une thèse au «métier d'étudiant»

(«Approches ethnométhodologique et institutionnelle de l'entrée dans la vie universitaire»), où il souligne: «Etre étudiant, c'est un métier provisoire, qu'il faut d'abord apprendre: ne pas le considérer comme tel mène à l'échec.»

Pietro Boécbettl

"Françoise Galley, «La durée des études dans les Hautes écoles suisses. Disparités et facteurs explicatifs», in «Infos de politique scientifique», 1992, édité par le secrétariat du Conseil suisse de la science. Cette étude a été faite sur la base des données statistiques fournies par Thomas Meyer de l'Office fédéral de la statistique.

M A R C H É DE

L'EMPLOI: LÉGÈRE DÉTENTE, M A I S . . .

La situation de l'emploi en 1995 pour les diplômés universitaires, un an après la fin de leurs études, s'est quelque peu améliorée par rapport à 1993. La part des diplômés à la recherche d'un emploi est en effet passée de 9,2% à 6,4% l'année dernière, selon l'enquête de Markus Diem de l'Association suisse pour l'orientation universitaire [ASOU).

Mais l'écart entre les régions lin­

guistiques du pays reste important, puisque le taux de chômage des Alémaniques est de 4,2% contre 10% en Suisse romande.

« Les expériences pratiques limitent le

chômage»

Pour l'ASOU, plusieurs facteurs expliquent cette différence. La situa­

tion conjoncturelle, plus tendue de ce côté-ci de la Sarine, en est un.

Mais aussi le fait que la formation universitaire, étant davantage structurée en Suisse romande, offre moins de possibilités pour les étudiants de faire des expériences pratiques, pendant leur formation, via des activités lucratives liées à leurs études. Illustration de ce phé­

nomène: le taux de chômage en Suisse romande des diplômés ayant exercé en cours d'étude et pendant plus d'une année une activité lucra­

tive de même nature que leur for­

mation n'est que de 6,7% à compa­

rer aux 11,1% qui frappent les autres. Pour l'ensemble de la Suis­

se, les diplômés ayant trouvé un travail en 1995 étaient plus fré­

quemment employés comme sta­

giaires ou assistants d'université

(cette part est passée depuis 1991 de 30% à 35%). En revanche, la part des personnes occupant des postes de cadres s'est réduite de 19% en 1991 à 14% l'an passé.

Cette évolution a impliqué une bais­

se du salaire: le revenu annuel brut moyen des diplômés occupés à plein temps a perdu, en termes ré­

els, 1 '700 francs par rapport à 1993.

En pouvoir d'achat, ce revenu est à peu près le même qu'en 1983. En valeur nominale, il s'établit désor­

mais à 63'500 francs. La différence de revenu entre les hommes et les femmes se monte comme les années précédentes à environ 8'000 francs.

«Le chômage, ça n'arrive pas qu'aux

autres»

Claude Roulin, responsable du ser­

vice Orientation et conseil aux étudiants de l'UNIL, est bien conscient de la dégradation du marché du travail. Mais curieu­

sement, il observe une attitude de déni de la part des étudiants face à cette réalité. «Tout se passe comme si les gens se disaient que le

chômage, ça n'arrive qu'aux autres, explique-t-il. Et notre service d'orientation a toutes les peines du monde à convaincre les étudiants de se préparer suffisamment tôt à ce passage à la vie professionnelle.

En somme, ils attendent d'y être directement confrontés avant de se préoccuper réellement du problème.»

Pourtant, le service d'orientation de l'UNIL organise régulièrement des ateliers pour la préparation à l'emploi. Et ceux-ci ne sont pas uniquement destinés aux étudiants en train de terminer leur formation.

P. B.

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

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Elles s'arment, se battent pour pondre,

nous empoisonnent la vie.

Mais où sont les fourmis d'antan?

1 4 A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

Jl existe (au moins) deux bonnes raisons de s'intéresser encore aux fourmis: 2'abord, en pesant tous Les animaux sur terre, on réa-

liserait qu'elles représentent environ 10% de la biomasse et que leur rôle écolo-

gique, tant comme prédateur que disséminateur de graines, est fondamental. Ensuite, comment un tel système, composé d'individus qui coopè- rent, d'individus qui ne se reproduisent pas, peut-il évoluer? Quels sont les conflits existant

dans une colo- nie et les facteurs de maintien de la

solidarité? Il reste en- core quelques problèmes à

résoudre...

Musée zoologique de Lausanne

P

heidole pallidula, fourmi com- mune du Sud de la France, a eu les honneurs du magazine scientifique

«Nature.» (vol. 379, N o 6566), en février dernier, grâce aux conclusions d'une étude menée sur q u a r a n t e colo- nies par Laurent Keller, biologiste à l'Institut de zoologie et d'écologie ani- male de l ' U N I L , en collaboration avec Luc Passera et deux autres chercheurs français du C N R S de l'Université de Toulouse. Cette espèce parvient en effet à doubler l'effectif de ses soldats,

lorsque les voisins s'incrustent un peu trop près de son aire de pique-nique...

Comment la fourmi devient ouvrière ou soldat

Le type d'alimentation fourni déter- minant si une larve deviendra ouvrière ou soldat, et les ouvrières étant seules responsables de leur élevage, ce sont elles qui décident d'armer la fourmi- lière - au détriment de leur force de travail, car la taille de la colonie n'aug-

mente pas pour autant. Un réel sacri- fice, p o u r une société qui ne perd jamais le sens de l'économie.

Les fourmis auraient-elles, comme nous, le goût de la conquête?

Laurent Keller répond: «Il y a tou- jours compétition entre les colonies car, à moins d'être fondée sur un nouvel habitat, chacune aimerait agrandir son territoire pour accroître ses res- sources. Pas trop, cependant: le temps consacré à sa défense ne doit pas dépas- ser celui voué à la quête de nourriture.

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

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S C I E N C E S : o ù s o n t l e s f o u r m i s d ' a n t a n ?

Sinon, la colonie va diminuer de taille et les voisins pourront en pro- fiter... Les bénéfices des combats doivent primer sur les coûts.»

Un printemps très guerrier

Il semblerait que les ardeurs guerrières se r a n i m e n t s u r t o u t au printemps, quand le cou- vain se développe et que les insectes-proies sont encore endormis. En moins d'une heure, les o u v r i è r e s d e s d e u x

camps vont rameuter une foule de fran- gines et de soldats - mais pas plus de 20% des individus, pour éviter qu'un troisième voisin ne profite de s'instal- ler dans une citadelle vide! Chaque colonie reconnaissant l'odeur des siens, les individus perçoivent leurs forces respectives en enregistrant com- bien de fois ils ont touché l'ennemi; si ces derniers sont plus nombreux, ils reculent. Ces combats durent généra- lement quelques heures et vont rare- m e n t j u s q u ' à l ' e x t e r m i n a t i o n , puisqu'un trop vaste territoire ne sert à rien...

Laurent Keller ne se préoccupe pas que de joutes guerrières; il s'intéresse surtout aux conflits se jouant à l'inté- rieur des espèces comptant plusieurs reines. «Pourquoi cette évolution du système, puisque plusieurs reines diminuent le degré de parenté entre les individus? Tout en aidant à maintenir la cohésion de l'ensemble, un appa- rentement partiel favorise le bénéfice

Laurent Keller,

biologiste à l'Institut de zoologie et d'écologie animale de l'UNIL

Fourmis de feu autour d'une reine

que peut retirer un individu à se mon- trer «égoïste» en se reproduisant lui- même: en matière de sélection natu- relle, le seul but de chaque organisme est en effet de transmettre un maximum de ses gènes à la génération suivante.

Pour y parvenir, il peut se reproduire ou aider des individus entiers à le faire, parce qu'ils ont un profil génétique commun.»

A un stade ancestral, une ouvrière pouvait p r o b a b l e m e n t transmettre plus de gènes en aidant la reine - g é n é - ralement sa mère - à se reproduire qu'en le faisant elle-même. Mais il

existe beaucoup d'es- pèces où les ouvrières peuvent se reproduire;

dans l'impossibilité d'ê- tre fécondées, elles fabri- quent des mâles.

Les fourmis s'empêchent mutuellement de procréer

Les relations sociales se révèlent ainsi beau- coup plus complexes et conflictuelles que prévu:

\ «Les ouvrières suivent S une règle: elles préfèrent o d'abord se reproduire

1 6 A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

elles-mêmes, ensuite que la reine s'en charge, et enfin seulement leurs sœurs.

D'où une étroite surveillance à l'inté- rieur de la colonie... Chaque ouvrière empêche les autres, par des combats parfois mortels, de procréer. Résultat final, c'est la reine qui s'en occupe. Ce système lui permet de dominer l'ensemble, mais pas tous les individus:

chez les guêpes et les abeilles, en fin de saison, les ouvrières tuent même souvent la reine, une fois qu'elle a pro- duit des femelles, pour créer elles- mêmes les mâles. La tendance «pour le bien de l'espèce» n'existe pas, c'est cha- cun pour soi!»

Encore une illusion qui tombe: tous sociaux qu'ils soient, les insectes n'ont

décidément rien du modèle à suivre p o u r créer une société parfaite...

Nos ennemies, ces fourmis «pestes»

Si la fourmi helvétique moyenne

«trait ses pucerons et vit paisiblement», certaines ont plus d'ambition. Preuves en sont les sujets d'étude privilégiés de Laurent Keller: la fourmi de feu et celle d'Argentine. Présentation.

La fourmi de feu, d o n t le v e n i n , parfois mortel, r e s s e m b l e à celui de l'abeille, doit son nom à l'infection p r o v o q u é e p a r sa p i q û r e t r è s d o u - loureuse et longue à guérir, qui a tout d ' u n petit V é s u -

ve. D ' u n n a t u r e l t e i g n e u x d o u b l é d ' u n a p p é t i t féro- ce, elle p i q u e dès qu'elle t o u c h e la p e a u . A u c u n r i s - q u e , p o u r t a n t , d'en r e n c o n t r e r d a n s son j a r d i n : le climat e u r o p é - en ne leur c o n - vient p a s . S a n s p r é t e n d r e c o n - q u é r i r N e w York, elles a p p r é c i e n t p a r c o n t r e les E t a t s - U n i s , où elles sont e n t r é e s d a n s les a n n é e s 20, d e p u i s l'Ar- g e n t i n e ou le Pa- raguay, p r o b a b l e s p a s s a g è r e s c l a n - d e s t i n e s de b a - t e a u x t r a n s p o r - t a n t des p l a n t e s o r n e m e n t a l e s . —i

es dégâts occasionnés par les fourmis aux cultures dans les pays tropicaux représen- tent des centaines de millions de francs chaque année, voire des mil- liards au Brésil. Champignonnistes qui découpent les feuilles pour leurs cultures, moissonneuses pillant les graines jusque dans les stocks, tis- serandes qui achèvent les arbres: un bilan catastrophique.

Laurent Keller, où en tà la recherche face à ce,i peàtesl

«Elle vise à comprendre leurs méca- nismes de communication internes.

En parvenant à identifier la fonc- tion des substances spécifiques à une colonie, il deviendrait possible de manipuler celle-ci de l'intérieur, et donc de lutter uniquement contre l'espèce concernée, avec des pro- duits non toxiques. Réduire sa population offrirait déjà un résul- tat appréciable: vu la compétition importante entre espèces, il est pro- bable qu'une autre parviendrait alors à l'éliminer.»

Mais rien n'est simple, comme le démontre le cas

D e l'utilité d e la r e c h e r c h e

Résultat A de piqûres

de f o u r i n u i

de feu

fréquent d'une espèce qui s'in- troduit dans un nouvel habitat transformé par l'homme, telles les fourmis de feu ou d'Argen- tine: sans pré- dateurs ni para- sites, elles se multiplient et perturbent l'é- cosystème. Au Brésil, par exemple, les monocultures représentent une aubaine pour les champignonnistes, alors que d'autres, surtout avides d'insectes, vont disparaître. Les espèces qui se nourrissent de^ce que l'homme cul- tive sont ainsi favorisées.

A.R.

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S C I E N C E S : o ù s o n t l e s f o u r m i s d ' a n t a n ?

Colonie de puceroini et ouvrière fourmi de.i boi.i

Pas difficiles, elles bouf- fent tout, j u s q u ' à éliminer de leur h a b i t a t d e s espèces d ' o i s e a u x p r o t é g é s en e x p é d i a n t d e s c o m m a n d o s jj d a n s les n i d s . . . N e d i t - o n ^ p a s m ê m e qu'elles r é s i s t e n t ^ a u x insecticides? «Pas t o u t 5 à fait, n u a n c e L a u r e n t Kel- a 1er. D ' é n o r m e s t r a i t e m e n t s

a v a i e n t p e r m i s d ' é r a d i q u e r 9 0 % de ces fourmis, en m ê m e t e m p s q u e d ' a u t r e s i n s e c t e s . Elles y s o n t aussi sensibles q u e les a u t r e s , mais o n t su r e c o l o n i s e r p l u s r a p i d e m e n t l'habi- tat. R é s u l t a t : elles é t a i e n t p l u s n o m - b r e u s e s a p r è s q u ' a v a n t le t r a i t e - m e n t . . . Le r e m è d e est parfois p i r e q u e le mal — s a n s p a r l e r d e s c o n s é - q u e n c e s s u r l ' e n v i r o n n e m e n t ! »

Des insectes

qui aiment les sites de vacances

L a fourmi d ' A r g e n t i n e , m o i n s fé- roce mais tout aussi boulimique, s'est c e r t a i n e m e n t aussi p l a n q u é e à fond de cale, d e p u i s l ' A m é r i q u e du S u d , p o u r coloniser les côtes m é d i t e r r a - néennes: en s e p t a n t e ans, elle est p a r - v e n u e à e x t e r m i n e r 9 5 % d e s e s p è c e s locales de fourmis et a u t r e s i n s e c t e s . Avec quelles c o n s é q u e n c e s ?

«Vivant où réside l ' h o m m e , d o n c d a n s des milieux déjà p e r t u r b é s , elles a g g r a v e n t encore la situation. L'équi-

libre où c h a q u e e s p è c e avait c r é é sa p e t i t e niche n ' e x i s t e p l u s . Bien p l u s n o m b r e u s e s , elles s o n t p a r c o n s é - q u e n t b e a u c o u p p l u s efficaces.»

M a i s c o m m e n t se fait-il q u ' a u c u n p r é d a t e u r ne s'y a t t a q u e ? «Cette fourmi o p p o r t u n i s t e était déjà p r é - a d a p t é e . L a difficulté, p o u r u n e e s p è c e , est d ' a c q u é r i r un n o u v e a u m o d e de f o n c t i o n n e m e n t . P a r m i les n o m b r e u x p r é d a t e u r s d e s fourmis, d o n t c e r t a i n e s m o u c h e s p o n d a n t leurs œufs s u r elles, l'un d ' e u x est p e u t - ê t r e a p t e à c h a n g e r , p a r c e qu'il p r é s e n t e d e s c a r a c t é r i s t i q u e s assez similaires. M a i s u n tel p h é n o m è n e p e u t p r e n d r e e n t r e dix a n s et d e s m i l l i o n s d'années...»

A y a n t b e s o i n de c h a l e u r et d ' h u - m i d i t é p o u r p r o s p é r e r , elles a p p r é - c i e n t p a r t i c u l i è r e m e n t , c o m m e c e r - t a i n s d ' e n t r e n o u s , les c o m p l e x e s t o u r i s t i q u e s d u g e n r e L a G r a n d e M o t t e ou P o r t - L e u c a t e ; t o u t e s t à d i s p o s i t i o n , p o u r q u o i se g ê n e r ? I n é v i t a b l e s , c a r t r o p n o m b r e u s e s m a l g r é les t r a i t e m e n t s , elles o n t

p o u r t a n t le s a v o i r - v i v r e d e ne p a s e x i g e r le g î t e en s u s du c o u v e r t . D i t e s - l e u r m e r c i , la p r o c h a i n e fois q u e v o u s en d é b u s q u e r e z d a n s le s u c r i e r d e v o t r e r é s i d e n c e d ' é t é . . .

Alexandra Riki

S i g n e s d e r e c o n n a i s s a n c e

O

uand deux fourmis se ren- contrent, on sait qu'elles peuvent se reconnaître et

^ ^ ^ t c h a t c h e r à toute vitesse, grâce à leurs antennes - chacune disposant d'un potentiel de plus de cent mille récepteurs. Une nou- velle clé de lecture est apparue aux chercheurs: un individu peut dire: «Attention, je cherche de la nourriture» ou encore «je suis jeune, j'ai besoin d'informations»

par des substances chimiques à la surface de son corps, qui seraient liées à l'âge ou à l'activité. Cer- taines espèces reconnaissent les différents stades des individus simplement à l'«habit», comme nous pourrions identifier une petite fille à sa jupette rose.

A.R.

1 8 A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

Balade dans les supercolonies des fourmis des bois

D

epuis vingt ans, dans le J u r a vau- dois, il tente de décoder un système de superco- lonie quasiment unique au monde, à l'aide d'un bel échantillon: 1200 fourmilières à l'allure de forteresses imprenables, reliées entre elles par un réseau de surface, cha- cune comptant plusieurs

centaines,

voire

un millier de reines. La population de cette supercolonie est estimée entre 200 et 300 millions d'habitants, lesquels cohabitent dans une certaine harmonie puisque les échanges de nourriture ou d'individus y sont fréquents entre voisins.

Un territoire bien protégé

La zone d étude se caractérisant par un climat rude, avec une courte saison d activité et une faible croissance végé- tale, comment vivre dans des condi- tions

aussi

ardues? Analysée par Da- niel C h e n x , «la stratégie mise en œuvre pour s'organiser ainsi est probablement la réponse à ce milieu difficile: mieux qu'une gigantesque fourmilière, le par- tage de l'exploitation d'un territoire permet de dominer un système et de le gérer pour assurer sa survie.»

L'idée était bonne: «Chaque année, la production de sexués est énorme, ce qui prouve que la nourriture est suffi- sante. Produire une reine coûte très cher à la société, si l'on compare ses 35 mg aux 7 mg d'une ouvrière poids moyen.

En cas de disette, toutes les ressources sont portées sur la force ouvrière, afin d'assurer la sécurité des individus qui sont en train de pondre les reines.»

Capture et transfert d'une espèce de moustique (baj).

En haut, nid de fourmu dej bou

j ^ a r m i les 131 espèces de fourmis crapahutant sur ter- ritoire helvétique, le groupe Formica rufa, avec ses cinq espèces de fourmis des bois, fait l'objet des petits soins de Daniel Cherix, professeur suppléant à l'Institut de zoo- logie et d'écologie animale de Lausanne et conservateur du Musée de zoologie.

Les stratégies de reproduction

Pour Daniel Cherix et son é q u i p e , les recherches du moment portent sur les stratégies de reproduction: que se p a s s e - t - i l q u a n d un sexué quitte la fourmi- lière, étant donné que les fourmis des bois sont incapables de fonder toutes seules une nouvelle société? «Les jeunes reines n'ont que le choix entre le parasitisme temporaire d'une autre espèce, appa- remment peu développé dans la région, ou le retour dans leur société, avec le risque de s'y faire mettre en pièces par les ouvrières... Nous cher- chons à comprendre leur technique, de même que celle d'une espèce différente, qui produit des mâles de deux tailles.

Les petits volent mieux que les gros:

seraient-ils les agents de dispersion?

Mais pourquoi, puisque les femelles sont à disposition?»

Les réponses à ces questions ont des conséquences majeures à moyen terme, étant donné la raréfaction de ces espè- ces en Suisse. Sans dispersion, les colo- nies ne seront plus composées que d'in- dividus s étant reproduits entre eux.

Elles pourraient ainsi disparaître, en rai- son d'un coefficient de parenté trop élevé.

Laissons les problèmes délicats aux spécialistes. Mais, la saison appelant aux plaisirs de la balade en forêt, pour- quoi ne pas en profiter pour observer ces infra-terrestres au lieu de planter bêtement un bâton dans leur nid (ce qui compromet l'équilibre thermique, donc le développement des larves, et favorise les inondations de pluie)?

A L L E Z S A V O I R ! / № 5 J U I N 9 6

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