DST Terminale S Spécialité Mathématiques 2h Exercice 1
5 points (Restitution Organisée de Connaissances )1. On suppose connu le théorème de Bézout :
Si aetbsont deux entiers non nuls et sidest leurpgcdalors il existe deux entiers relatifsuetv tels que au+bv=d.
Démontrer alors le théorème de Gauss :
Si adivisebcet siaetb sont premiers entre eux, alorsadivisec.
Solution :
a et b sont deux entiers non nuls premiers entre eux donc 1 est leur PGCD donc il existe deux entiers relatifsuet v tels queau+bv= 1.
En multipliant par ccette égalité, on aacu+bcv=c.
Par hypothèse, a divise bc donc a divise bcv. Mais on a aussi a divise acu. Donc a divise la somme c=acu+bcv, etadivise doncc.
2. Application :
a. Montrer que sipest un nombre premier, alorspne divise pas(p−1)! = 1×2× · · · ×(p−1).
Solution : Par l’absurde : supposons qu’il existe un entier premierp tel que pdivise (p−1)! = 1×2× · · · ×(p−1).
Alors d’après le théorème de Gauss, puisquepest premier,pdivise au moins l’un des entierskcompris entre 1 etp−1. Mais puisque1≤k≤p−1< p, ceci est impossible.
Par conséquent, sipest un nombre premier, alors pne divise pas(p−1)!.
b. Que peut-on en déduire surpgcd(n; (n−1)!)sinest un nombre premier ?
Solution : Si n est un nombre premier, les seuls diviseurs de n sont 1 et n. D’après la question précédente, npremier ne divise pas(n−1)!. Le seul diviseur commun àn et à(n−1)! est donc1.
Par suite,pgcd(n; (n−1)!) = 1.
c. Cette propriété est-elle encore vraie pour tout entiernnon premier ? Justifier.
Solution :Non, il suffit de trouver un contre-exemple :n= 6divise5! = 120.
Exercice 2
4 points (d’après JPS )1. À l’aide de l’algorithme d’Euclide, déterminerδ=pgcd(2737; 195).
2. Donner deux entiersuet v vérifiant2737u+ 195v=δ. On détaillera la méthode d’obtention des calculs (NDLR : avec de jolies couleurs)
3. On veut résoudre l’équation 2737u+ 195v= 2.
a. Donner une solution particulière(u0;v0)de cette équation.
b. Résolvez cette équation et en donner toutes les solutions.
Exercice 3
5 points (d’après Nouvelle Calédonie 2004 ) Dans cet exercice,aet bdésignent des entiers strictement positifs.1. a. Démontrer que s’il existe deux entiers relatifs uet v tels que au+bv= 1alors les nombres aet b sont premiers entre eux.
Solution :
Soitδ=pgcd(a;b) = 1. Alorsδdiviseaetb. S’il existe deux entiers relatifsuetvtels queau+bv= 1, alorsδdiviseau etbvdonc leur somme : 1. Doncδ= 1.
Ainsi, s’il existe deux entiers relatifsuetvtels queau+bv= 1alors les nombresaetbsont premiers entre eux.
b. En déduire que si (a2+ab−b2)2= 1, alorsaetb sont premiers entre eux.
Solution :(a2+ab−b2)2= 1donca2+ab−b2=±1.
Si a2+ab−b2= 1alorsa(a+b)−b×b=±1, etaetb sont premiers entre-eux, d’après la question précédente.
Sia2+ab−b2=−1alors−a(a+b) +b×b= 1, etaetbsont premiers entre-eux, d’après la question précédente.
Ainsi, si(a2+ab−b2)2= 1, alorsaet bsont premiers entre eux
2. On se propose de déterminer les couples d’entiers strictement positifs (a;b)tels que(a2+ab−b2)2 = 1.
Un tel couple sera appelé solution.
a. Détermineralorsquea=b.
Solution :
Si a=balors(a2+ab−b2)2= 1 ⇐⇒ a4= 1 ⇐⇒ a= 1caraest strictement positif.
Conclusion, s’il existe un couple(a;a)solution alors c’est forcément le couple(1; 1).
b. Vérifier que (1 ; 1), (2 ; 3) et (5 ; 8) sont trois solutions particulières.
Solution :
Il suffit de faire les calculs...
c. Montrer que si(a;b)est solution et sia < b, alorsa2−b2<0.
Solution :
Sia < b, sachant queaetbsont strictement positifs, et sachant que la fonctionx7→x2est strictement croissante sur[0; +∞[, on aa2< b2.
3. a. Montrer que si(x;y)est une solution différente de (1 ; 1) alors(y−x;x)et (y;y+x)sont aussi des solutions.
Solution :
Si (x;y)est une solution différente de (1 ; 1)et six < y alorsy−x >0 etx >0; et de mêmey >0 et y+x >0.
Et on a(x2+xy−y2)2= 1.
En posant a = y −x et b = x, on a alors (a2 +ab −b2)2 = (y−x)2+ (y−x)x−x22
= y2−2xy+x2+yx−x2−x22
= y2−xy−x22
= −1(x2+xy−y2)2
= 1.
De même, en posanta=yetb=y+x, on a alors(a2+ab−b2)2= (y)2+y(y+x)−(y+x)22
= y2+y2+xy−(y2+ 2yx+x2)2
= y2−xy−x22
= −1(x2+xy−y2)2
= 1.
Donc Si(x;y)est une solution différente de (1 ; 1)et six < y alors alors(y−x;x)et(y;y+x)sont aussi des solutions.
b. Déduire de2. b. trois nouvelles solutions.
Solution :
Puisque (x;y) = (2; 3)est solution,(y−x;y) = (3−2; 2) = (1; 2)est aussi solution.
Puisque (x;y) = (2; 3)est solution,(y;y+x) = (3; 3 + 2) = (3; 5)est aussi solution.
Puisque (x;y) = (5; 8)est solution,(y−x;y) = (8−5; 8) = (3; 8)est aussi solution.
Puisque (x;y) = (5; 8)est solution,(y;y+x) = (8; 8 + 5) = (8; 13) est aussi solution.
4. On considère la suite de nombres entiers strictement positifs (an)n définie par a0=a1= 1 et pour tout entiern, n>0, an+2=an+1+an .
Démontrer que pour tout entier n>0,(an;an+1)est solution(NDLR : par récurrence).
En déduire que les nombres an etan+1 sont premiers entre eux.
Solution :
Montrons par récurrence que pour toutnentier, on a : (an;an+1)est un couple solution.
Notons Pn la propriété :(an;an+1)est un couple solution.
• Initialisation :
La propriétéP0est-elle vraie ? A-t-on (a0;a1)couple solution ? a0=a1= 1et(1; 1) est un couple solution doncP0est vraie.
• Hérédité :
Supposons que pour un entier n ∈ N, on a : (an;an+1) est un couple solution ; montrons alors que (an+1;an+2)est un couple solution.
D’après l’hypothèse de récurrence :(an;an+1)est un couple solution.
Donc d’après la question 3-a, le couple(an+1;an+1+an)est aussi un couple solution.
De plus, on a d’après l’énoncean+2=an+1+an donc(an+1;an+2)est un couple solution.
DoncPn+1 est vraie.
• Conclusion :
La propriétéPn est vraie pourn= 0et est héréditaire. Elle est donc vraie pour toutn∈N.
C’est à dire : pour tout nentier,n∈N, (an;an+1)est un couple solution .
D’après la question 1-b, on en déduit que les nombresan et an+1 sont premiers entre eux.
Exercice 4
5 points ( d’après La Réunion 2005 ) Dans cet exercice, on pourra utiliser le résultat suivant :« Étant donnés deux entiers naturelsaetbnon nuls, si pgcd(a;b) = 1alorspgcd(a2;b2) = 1».
Une suite(Sn)est définie pourn >0par Sn = 13+ 23+ 33+· · ·+n3 =
n
X
p=1
p3. On se propose de calculer, pour tout entier naturel non nuln, le plus grand commun diviseur de Sn et Sn+1.
1. Démontrer(NDLR : par récurrence)que, pour toutn >0, on a : Sn=
n(n+ 1) 2
2 . Solution :
Montrons par récurrence que pour toutnentier,n≥1, on a :13+ 23+· · ·+n3= n2(n+ 1)2
4 .
Notons Pn la propriété :13+ 23+· · ·+n3= n2(n+ 1)2
4 .
• Initialisation :
La propriétéP1est-elle vraie ? A-t-on 1 = 12(1 + 1)2
4 ?
12(1 + 1)2
4 = 1. DoncP1est vraie.
• Hérédité :
Supposons que pour un entier n,n≥1on a :13+ 23+· · ·+n3=n2(n+ 1)2
4 ; montrons alors que13+ 23+· · ·+ (n+ 1)3= (n+ 1)2(n+ 2)2
4 .
13+ 23+· · ·+ (n+ 1)3=13+ 23+· · ·+n3+ (n+ 1)3= n2(n+ 1)2
4 + (n+ 1)3 car d’après l’hypothèse de récurrence : 13+ 23+· · ·+n3= n2(n+ 1)2
4 .
De plus, on a : n2(n+ 1)2
4 + (n+ 1)3= n2(n+ 1)2+ 4(n+ 1)3
4 = (n+ 1)2(n2+ 4(n+ 1))
4 = (n+ 1)2(n2+ 4n+ 4) 4
On reconnaît l’identité remarquable n2+ 4n+ 4 = (n+ 2)2. Donc on a13+ 23+· · ·+ (n+ 1)3= (n+ 1)2(n+ 2)2
4 etPn+1 est vraie.
• Conclusion :
La propriétéPn est vraie pourn= 1et est héréditaire. Elle est donc vraie pour toutn≥1.
C’est à dire : pour tout nentier,n≥1, 13+ 23+· · ·+n3=n2(n+ 1)2
4 .
2. Étude du cas où nest pair. Soitkl’entier naturel non nul tel quen= 2k.
a. Démontrer quepgcd(S2k;S2k+1) = (2k+ 1)2×pgcd k2; (k+ 1)2 . Solution :
D’après la question 1, on a :
S2k =(2k)2(2k+ 1)2
4 =k2(2k+ 1)2 et S2k+1= (2k+ 1)2(2k+ 2)2
4 = (2k+ 1)2(k+ 1)2 Doncpgcd(S2k;S2k+1) =pgcd k2(2k+ 1)2; (k+ 1)2(2k+ 1)2
= (2k+ 1)2×pgcd k2; (k+ 1)2 . b. Calculerpgcd(k;k+ 1).
Solution :
Si d=pgcd(k; (k+ 1)), alorsddivisek etk+ 1, il divise leur différence ; doncddivise1; etd= 1.
c. Calculerpgcd(S2k;S2k+1).
Solution :
On a d’après l’énoncé : pgcd(k; (k+ 1)) = 1 impliquepgcd k2; (k+ 1)2
= 1.
Donc d’après la question 2-a, on peut affirmer quepgcd(S2k;S2k+1) = (2k+ 1)2. 3. Étude du cas où nest impair. Soitk l’entier naturel non nul tel quen= 2k+ 1.
a. Démontrer que les entiers 2k+ 1et2k+ 3 sont premiers entre eux.
Solution :
Si d=pgcd(2k+ 1; 2k+ 3), alors ddivise 2k+ 1et 2k+ 3, il divise leur différence ; donc ddivise 2; etd= 1oud= 2.
Mais 2ne divise pas le nombre impair 2k+ 1. Doncd6= 2. Par suite,d= 1, et les entiers2k+ 1et 2k+ 3 sont premiers entre eux.
b. Calculerpgcd(S2k+1;S2k+2).
Solution :
D’après la question précédente, on a S2k+1 = (2k+ 1)2(2k+ 2)2
4 = (2k+ 1)2(k+ 1)2. EtS2k+2 = (2k+ 2)2(2k+ 3)2
4 = (k+ 1)2(2k+ 3)2.
Doncpgcd(S2k;S2k+1) =pgcd (2k+ 1)2(k+ 1)2; (k+ 1)2(2k+ 3)2
= (k+1)2×pgcd (2k+ 1)2; (2k+ 3)2 . On a d’après l’énoncé : pgcd((2k+ 1); (2k+ 3)) = 1impliquepgcd (2k+ 1)2; (2k+ 3)2
= 1.
Donc d’après la question 2-a, on peut affirmer quepgcd(S2k+1;S2k+3) = (k+ 1)2.
4. Déduire des questions précédentes qu’il existe une unique valeur den, que l’on déterminera, pour laquelle Sn et Sn+1 sont premiers entre eux.
Solution :
D’après ce qui précède,
pgcd(S2k;S2k+1) = (2k+ 1)2. Donc pgcd(S2k;S2k+1) = 1 ⇐⇒ (2k+ 1)2= 1 ⇐⇒ k= 0. Mais alors c’est impossible carS0 n’existe pas.
Etpgcd(S2k+1;S2k+3) = (k+ 1)2. Doncpgcd(S2k+1;S2k+3) = 1 ⇐⇒ (k+ 1)2= 1 ⇐⇒ k= 0.
Et réciproquement(S1;S2) = (1; 3)ont pour pgcd1.
Par conséquent, il existe une unique valeur den:n= 1, pour laquelle Snet Sn+1sont premiers entre eux.
Exercice 5
6 points ( d’après Centres étrangers 2005 ) Partie ASoitN un entier naturel, impair non premier.
On suppose queN =a2−b2oùaet bsont deux entiers naturels.
1. Montrer que aetb n’ont pas la même parité(NDLR : on pourra raisonner en faisant un tableau modulo 2).
Solution :
Voici les tableaux des congruences modulo 2 : a[2] 0 1
a2 [2] 0 1
b[2] 0 1 b2 [2] 0 1
Par suite, siaet bont la même parité,a2+b2≡0 [2].
2. Montrer queN peut s’écrire comme produit de deux entiers naturelspet q.
Solution :
N =a2−b2= (a−b)(a+b), avec p=a−b et q=a+bentiers naturels puisque N est aussi un entier naturel.
3. Quelle est la parité depet de q? Solution :
Puisque N =pq est impair,pet qsont forcément impairs.
Partie B
On admet que 250 507 n’est pas premier.
On se propose de chercher des couples d’entiers naturels (a;b)vérifiant la relation (E) : a2−250 507 =b2.
1. SoitX un entier naturel.
a. Donner dans un tableau, les restes possibles deX modulo 9 ; puis ceux deX2 modulo 9.
Solution :
Voici le tableaux des congruences modulo 9 : X [9] 0 1 2 3 4 5 6 7 8 X2 [9] 0 1 4 0 7 7 0 4 1
b. Sachant quea2−250 507 =b2, déterminer les restes possibles modulo 9 dea2−250 507; en déduire les restes possibles modulo 9 de a2.
Solution :
a2−250 507 =b2donca2−250 507est congru à0 ou1 ou 4 ou 7 modulo 9.
Et on a250 507≡1 [9]donca2−1 est congru à0 ou1ou 4 ou 7 modulo 9. Donca2 est congru à1 ou2ou 5 ou 8 modulo 9.
c. Montrer que les restes possibles modulo 9 de asont 1 et 8.
Solution :
D’après le tableau,a2 ne peut pas être congru à2modulo 9, ni à 5 ou à 8.
Donc on a forcément a2 est congru à1 modulo 9. Et par lecture dans le tableau, on aa≡1 [9]ou a≡8 [9].
2. Justifier que si le couple(a;b)vérifie la relation (E), alorsa≥501. Montrer qu’il n’existe pas de solution du type (501;b).
Solution :
Si (a;b)vérifie la relation (E) alorsa2−250 507 =b2≥0. Donca≥√
250507≃500,05. Donca≥501.
5012−250 507 = 494n’est pas un carré parfait. Donc il n’existe pas de solution du type(501;b).
3. On suppose que le couple (a;b)vérifie la relation (E).
a. Démontrer queaest congru à 503 ou à 505 modulo 9.
Solution :
On a vu queaétait congru à 1 ou à 8 modulo 9. Or503≡8 [9] et505≡1 [9]. Doncaest congru à 503 ou à 505 modulo 9.
b. Déterminer le plus petit entier naturel k tel que le couple (505 + 9k;b) soit solution de (E), puis donner le couple solution correspondant.
Solution :
On trouve que pour a = 505 on a a2−250 507 = 4518 qui n’est pas un carré parfait. Alors que a= 514 = 505 + 9×1, on a a2−250 507 = 13689 = 1172.
Donc le plus petit entier naturelktel que le couple(505 + 9k;b)soit solution est obtenu pourk= 1, et on a le couple(514; 117).
Partie C
1. Déduire des parties précédentes une écriture de 250 507 en un produit de deux facteurs.
D’après ce qui précède, 250 507 = 5142−1172= (514−117)(514 + 117) = 397×631.
2. Les deux facteurs sont-ils premiers entre eux ? Solution :
Oui car d’après l’algorithme d’Euclide, on a :
631 = 397×1 + 234et397 = 234×1 + 163et234 = 163×1 + 71et163 = 71×2 + 21et71 = 21×3 + 8 et 21 = 8×2 + 5 et8 = 5×1 + 3et 5 = 3×1 + 2et 3 = 2×1 + 1et enfin2 = 1×2 + 0.
Autre solution :
On voit que397est premier, il ne divise pas 631donc ils sont premiers entre eux.
3. Cette écriture est-elle unique ? Solution :
397 est un nombre premier, et 631 aussi ; donc cette écriture est unique (sauf si on accepte l’écriture 1×250 507, mais ce serait inutile).
Pour justifier que397est un nombre premier, on essaye de diviser397par tous les entiers compris entre 2 et √
397≃19,92, et on s’aperçoit que cela est impossible dansN. (Remarque : on peut se limiter à tester la divisibilité par tous les nombres premiers mais il faut déjà posséder une table de nombre premiers).