DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
P. B ALDI
Petites perturbations d’un phénomène Peano
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 71, série Mathéma- tiques, n
o20 (1982), p. 41-52
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P. BALDI
Università di PISA
(ITALY)
1.Introduction
Considérons
dansHm l’opérateur
différentielIl est connu
depuis
les articles de D.W.Stroock etS.R.S!Varadhan [4]
et [5]
que, si a et b sont continuesbornées,
pour toutx 0 ERm
il existe unprocessus de
diffusion, unique
enloi,
associé à L et sortant de x . Deplus,
e 0
si
Pe
endésigne
laloi,
la famille est relativementcompacte
pour laE
topologie
de la convergence étroite pour E-0 et toutes ses valeurs d’adhé-rence
(v.a.)
ont leursupport
contenu dans l’ensemble destrajectoires qui
sont solution de
l’équation
En
particulier
si(1.1)
a une seule solution il y a une seule v.a., à savoir la delta de Dirac concentrée sur la solution. Par contre on nepeut
rien dire si
(1.1)
n’a pas de solutionunique
et il y a doncphénomène
dePeano.
On va ici exposer l’article
[11 ,
écrit en collaboration avec R.Bafico où on a éclairci ceproblème
pour m=l. On verra que, sous deshypothèses
con-venables.toutes
les v.a. sontportées
par deux solutions auplus
de(1.1), qui dépendent
de b et non duparticulier
v.a. considéré. Cestrajectoires
ainsi que leur
probabilités
relatives serontexplicitement
individuées.Ce
problème,
par ailleurs trèsnaturel, peut
être considéré comme unessai de donner une
signification physique
àl’équation (1.1)
en absenced’un théorème d’unicité. En effet la
plupart
des fois unsystème dynamique
est
regi plutôt
que par(1.1),
parl’équation stochastique
que l’on obtient de
(1.1)
enajoutant
unepetite perturbation.
Cequi
estintéressant
d’unpoint
de vuephysique
estdonc, plutôt
que les solutions de(1.1),
lecomportement
pour Epetit
des solutions de(1.2).
On verra d’ailleursdans les
examples
des nombreux cas où la familleIPel
n’aqu’une
seule v.a.E
pour ce
qui peut permettre,
dans un certain sens, deparler
d’unicitédes solutions pour
(1.1)
dans des situations où cela n’est pas vrai dans leens traditionnel.
2.Structure de l’ensemble des solutions
Dans ce
paragraphe
on va donner unedescription
de l’ensemble des solutions de(1.1)
en cas dephénomène
de Peano. Pour les détails et les preuves la bonne référence est le livre dePetrovsky [3], chapitre
2.Proposition
2.1 Considérons leproblème (1.1),
où x0 E R
et b est unefonction continue définie dans un
voisinage
de x . Alors sib(x) =
0(1.1)
O O
n’a localement
qu’une
solution. Sib(x ) =
0 et x est un zero isolé deb,
00
alors il y a des solutions autres que la constante si et seulement si pour
quelque
r>0 on aou bien
On
peut
donner unedescription explicite
des solutions de(1.1)
dansle cas où
x 0
est un zero isolé deb,
ce que nous supposerons dorénavant.On dira
qu’on
est dans le cas uni-directionnel si(ou
dans un
voisinage
de x , dans le casrépulsif
sib(x)(x-x)>0
dans un voisina-O O - "
ge de x0.
0
a)
Cas uni-directionnel.Supposons
Par laproposition
2.1et si
alors H est strictement croissante sur
x x0+r]
et siH 1
est la fonction inverse toutes le solutions de(1.1) jusqu’à
la sortie de[x 0 -r,x 0 +rJ
sont dela forme
La solution sera
appelée
extremale etindiquée
par~(t).
b)
Casrépulsif.
A moins desymétries
iln’y
a que deuxpossibilités
Dans le cas
b )
l’ensemble des solutions est semblable au casa).
Dans1
le
cas b2)
si2
alors, jusqu’à
la sortie de[x 0 -r,x 0 +r]
toutes les solutions sont de l’un des deuxtypes
suivantsLes
fonctions & (t)=H 1(t) et 2 (t)=K 1(t)
serontappelées
extremalesupérieure
et inférieurerespectivement.
Il estimportant
de remarquerque &
1
est, parmi
les solutionsqui quittent [x 0 -r,x 0 +r~
aupoint
x0 +r,
cellequi
minimise le
temps
de sortie de[x 0 -r,x 0 +r~ .
Cetemps
de sortie vautx +r
/
f0 1 dy
exactement. Demême y
minimise letemps
de sortieparmi
les so-b(y)
2luttons qui quittent [x 0 -r,x 0 +rJ
aupoint
x0 -r
et cetemps
de sortie vaut3.Estimation du
temps
moyen de sortieSoit
pE
la loi de la diffusion sur R associée àl’opérateur
x
et issue de X. Nous supposerons b continue bornée et a
lipschitzienne
etstrictement
positive. Pe
est donc une loi deprobabilité
surl’espace
x
C(R ,]R)
muni de latopologie
de la convergence uniforme sur lescompacts.
Soit T le
temps
de sortie delx
résultats suivants sontalors immédiats.
Proposition
3.1 -~]R+(Jl+-l
est semi-continue inférieurement.Proposition
3.2 SiPe
- Pétroitement,
alorsx
OÙ
Ee
et Edésignent
les esperances parrapport
àPe
et Prespectivement.
x x
Considérons maintenant le
problème
à la frontière suivantPar la formule de Itô-on a facilement pour
xe]x
L’idée est la suivante: on va resoudre
explicitement (3.1) , (3.2)
et étudier le
comportement de o (x) pour E - 0. Ceci, grâce
à laproposition
2.1nous donnera des
reinsegnements
sur les v.a. dePe qui ,
dans le cas b),
x 2
nous
permettront
de les identifier . Les casa)
etb )
1 seront étudiés àpartir
du cas
b )
par des théorèmes decomparaison.
2 ,
Dans la
suite,
poursimplifier
lesnotations,
on supposerax 0=0
etE E
on écrira P au lieu de Pe.
0
Les solutions de
(3.1)
sont de la formeoù
Evidemment
et pour que
(3.2)
soit satisfaiteProposition
3.3Supposons
b>0 sur]O,r] (resp
b0 sur[-r,0[)
et que pourquelque
6>0 la fonctionh(x) =
r min b(resp. h(x) =
r maxb)
soit[X,X+6]
~lx 6,x] ]
La
proposition
3.3 nous sera utile dans le calcul ducomportement asymptotique de ~ (0).
On ne sait pas si la condition de laproposition
3.3e
’ st essentielle ou bien
technique (voir §5).
En tout cas , si on est dans lecas
b 2 ), qui
nous intéresse en cemoment,
cette condition est vérifiée dansun
grand
nombred’exemples;
il suffit enparticulier
que b soit croissante dans unvoisinage
de 0, car en ce cash(x)=b(x).
Considérons maintenant le
problème
Encore, par une
application
de la formule de Itôet donc par un calcul
explicite
et aussi
Proposition
3.4 Si étroitement alorsSi de
plus
alors onpeut remplacer
lesinégalités
par deségalités
et lim inf par lim.4.Théorèmes
principaux
Soit,
commed’habitude,
X définie parXt(w) =w (t)
etst).
Si Q est uneprobabilité
surC (R°+, R), Q , désignera
lat s -
lFt
restriction de Q
à 3.
t
Théorème 4.1
Supposons
que b soit comme dans le casb )
du§2
et que 2pour
quelque
6>0 les fonctionsh(x)=
min]
b etk(x)=
max]
b soient"
[X,x+61 [x-ô,x]
telles que
Alors toutes les v.a. P de sont concentrées sur les solutions
E
extremales dans une intervalle de
temps
assezpetite.
Plusprecisement
pour toute valeur limite a depour
quelque
t>oInversement si P est une valeur limite de pour alors P est
e
de la forme
(4.2)
où a est une valeur limite de(4.1)
pour e+0.Démonstration. Soit {e } une suite telle que Alors
grâce
à2013201320132013201320132013201320132013
nn ~ &
la
proposition
3.3 est bornée et par laproposition
3.2 Doncpar la
proposition
3.4 et(3.8)
Par les
propositions
3.3 et 3.2Mais si P est une
probabilité quelconque
concentrée sur l’ensembledes solutions de
(1.1)
et telle que et alorspar la remarque à la fin du
§2
l’égalité
n’étantpossible
que si P satisfait à(4.2)
pour tplus petit
oùégal
auxtemps
de sortie des extremales.Donc les v.a. de
fpel
sont enbijection
avec les valeurs limites dee
A
(r)
AE (-r)
pour e+0. Parl’expression explicite ( 3.4)
de AF-
il est facile de se
convaincre
que cequi
affecte les valeurs de a estplus précisement
le compor- tement de b dans unvoisinage
de 0. Intuitivement si croît"plus
vite"du coté
positif
que du coténégatif
alors d’autantplus
P aura tendance àcharger & plutôt
que & . Lesexemples
suivants seront illuminants à cetégard.
1 2
Exemple
4.1où
OY61. L’expression
en(4.1)
estconvergente
vers 1 pour E->O. La seulev.a. de
E:
est donc ô .
E
Y1
Exemple
4.2où
Oyl.
De même iln’y
aqu’une
v.a.qui
est donnée par a 6~Pi + (1-a) S
oùLa méthode
développée
dans le théorème 4.1 ne marche pas dans les casa)
etb1).
Parexemple
siun calcul direct donne lim
EE(T) =
+00, cequi
ne donne aucunrenseignement.
E-0
Théorème 4.2 Soit b comme dans le cas
a)
du§2
et supposons que sih(x) =
max b alorsf
1d y
+-. Alors si P est une v.a. deE
p ourh(x) alors J
+00. Alors est une v.a. de {P } pourF-+O P ,
0
h(y)
lution extremale pour
quelque
t>O.e
ei0
PF t est
concentrée concentréesur
sur la solution extremale pour la soquelque
t>o.Idée de la démonstration. On pose
b est alora comme dans le cas
b ),
b b et évidemment les extremalessupé-
n 2 rr’
rieures de b et b coincident. Si
Pe’n
est la loi de la diffusion associée àn
l’opérateur
par le théorème 4.1 on
peut
voir que, pour E-0, {P} a une seule v.a. danse
une intervalle de
temps
assezpetit
T(qui
nedépend
pas den);
cette v.a.est
donnée
paroù ~
est l’extremale inférieure de b . SiXE
etXe’n
sont deux solutionsn n
fortes des
équations différentielles stochastiques associées à LE
E etL
E,nrespectivement
parrapport
au même brownien alors par desthéorèmes
decomparaison
standard(voir [2]
parexemple)
on a t- tQ-p.s.,
cequi
entraine facilement que toute v.a. deIPEI
e
donne
à Y
1 une
masse
plus grande que n
nétant
arbitraire on a la thèse.n+1 ’
Par la même
méthode
on a le résultatsuivant,
un peuplus
faible.Théorème 4.3 Soit b comme dans le cas
b )
du§2
et supposons que si~ ~
1
h(x)
= alorsJ’ 1 dy
+00. Si deplus
pour tout k>O[x,x+6]
0
h (y)
alors toute v.a. de
{P }
E
est telle que pour
quelque
T>0PIY T est
concen-trée
sur la solution extremale.5.
Remarque
finalesCertains
points
demeurent obscurs. Enparticulier
a)
Est-ce que la condition da laproposition
3.3 esttechnique
oubien en son absence des
pathologies
seraientpossibles?
On connait desr r
exemples
de fonctions b tellesque f1 = dy
f1 maisf dy
= +oo,0
h(Y)
malheureusement ils sont assez
compliqués
pourqu’on
ait peur d’aborder les calculs.b)
Dans tous lesexemples qu’on
connait pour le casb )
iln’y
aqu’une
2
seule v.a. dans une intervalle de
temps petite,
carl’expression
en(4.1)
a une limite pour Est-ce que c’est
toujours
le cas? On seraittentés
de le croire car une
interpretation physique
de l’existence deplusieurs
v.a. nous
parait malaisée;
les calculs des limitesd’expressions
dutype (4.1)
en toutegénéralité
sontpourtant
assezcompliqués.
c)
Latechnique qu’on
vientd’exposer
est certainementd’emploi
diffi-cile dans les cas de dimension
plus grande
que 1, surtout parce que on serait confrontés à desproblèmes
auxdérivées partielles
autrementplus
difficilesque les
équations
ordinaires.Néammoins
ces résultats ainsi que des essais de simulation à l’ordinateursuggèrent
lapossibilité
d’uncomportament
analogue
à celuiqu’on
vient de décrire: existence d’un ensemble de solutions"extremales" sur
lesquelles
les v.a. seront concentrées.Chaque
v.a. seradétérminée
par une distribution deprobabilité
sur l’ensemble desextremales, qui
sera engénéral
un continu.BIBLIOGRAPHIE
[1] R.Bafico,
P.Baldi - "Small randomperturbations
of Peanophenomena" -
à