B RET
Analise. Théorie de l’élimination, entre deux équations de degrés quelconques, fondée sur la méthode du plus grand commun diviseur
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 13-18
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1812-1813__3__13_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1812-1813, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
ANALISE.
Théorie de l’élimination ,
entredeux équations de degrés quelconques, fondée
surla méthode du plus grand
commun
diviseur ;
Par M. BRET , professeur
à lafaculté des sciences de
l’académie de Grenoble.
J’AI donné, dans le XV.e cahier du Journal de l’école impériale polytechnique,
une théorie de l’élimination,
par le plus grand
commun
diviseur ,
que j’applique
à la résolution de m équations algébriques,
de
degrés quelconques ,
entre m inconnues. Cettethéorie ,
pour deuxéquations seulement ,
étaitdéjà
connue , et mêmerépandue
dansla
plupart
des élémensd’algèbre ;
mais personne , queje sache
n’avait encore fait connaître le moyen de
dégager l’équation
finaledes racines
étrangères qui s’y
introduisentnécessairement ,
par lanature des
opérations ,
et , par suite d’estimer ledegré
de cetteéquation ,
réduite aux seules racinesqu’elle
doit contenir. J’ai faitréflexion
depuis
que cepoint
d’analisepouvait
êtreprésenté
sous unpoint
de vuebeaucoup plus simple,
etqui permet d’abréger
con-sidérablement les calculs. C’est là ce
qui
va faire lesujet
de cemémoire.
Soient
X=o,
X’=o deuxéquations complettes
en x et 03B3, ordon- nées parrapport
à x, lapremière
dudegré
m et la seconde dudegré
n.Supposons
m>n-I; en cherchant leplus grand
commundiviseur des
premiers
membres de ceséquations,
avec les attentionsI4
THÉORIE
prescrites
dans le mémoire cité(*),
onproduira
unesuite, d’équa-
tions dont les trois
premières
serontDans ces
équations,
q,q’,
pqn
sont desquotiens
fonctions entièresen x
et y;
Y//2 et Y///2 sontrespectivement
lesquarrés
des coefficiensen y des
premiers
termes despolynomes
X" et X"’.En vertu de la
première équation,
toutes les solutions oucouples
dé valeurs données par les
équations X=o, X’=O,
sont aussi données par leséquations plus simples X’=O,
X"=o.La seconde prouve que les solutions de X’=o et X"= o se
composent
des solutions de X//=o etX’’’=o,
moins les solutions de Y//2=oet X"=o.
Enfin on
voit,
par latroisième ,
quepareillement
les solutions de X"=o et X’’’=o secomposent
des solutions de X"’= o etX’’’’=o,
moins celles de Y’’’2=o et X’’’=o.
Dénotant donc en
général
par lesymbole [P, Q]
la totalitédes Solutions
que fourniraient leséquations
P==o etQ=o,
nous auronsd’où nous conclurons
Avant de considérer un
plus grand
nombred’équations, j’observe
Ces attentions consistent
principalement à multiplier
tout le dividende ,.chaque
fois qu’on
change
de diviseur, et avant d’exécuter la division par lequarré
ducoefficient du
premier
terme du diviseur. Par ceprocédé,
les deux termes duquotient
se déterminent de suite, sans aucune A la vérité cetteprépa-
ration peut être
superflue
dansquelques
casparticuliers
mais , comme on aensuite
égard
aux racinesétrangères quelle introduil,
elle est absolument sansinconvéniens. J. D. G.
DE L’ELIMINATION.
que X’’’’ doit renfermer Y’’2 comme facteur. En
effet , X’’, XIII,
X’’’ étant
respectivement
despolynomes
en x desdegrés
n-I,n-2,
n-3, à chaque
valeur y=03B2,03B2’, 03B2’’,....,
tirée del’équation Y’’2=o,
ilcorrespondra
dansl’équation X’’=o,
dont lepremier
terme
disparaîtra,
n-2 valeurs de xqui
devrontégalement
satis-faire aux
équations X’’’’=o, X’’’’=o;
doncX’’’’, qui
est unpoly-
nome du
degré
n-3 parrapport à x,
devra être nul de lui-mêmelorsqu’on
y fe tay=03B2, 03B2’, 03B2’’,....; puisque, dans
le cascontraire,
une
équation
auraitplus
de racines qued’unités dans
son expo-sant
(*).
Le calcul prouve , eneffet,
que X’’’’ est divisible par YI12(**). Quant
àX’’’,
comme poury=03B2, 03B2’, 03B2’’,....,
il reste(*) Ceux
qui
ne sont pas accoutumés à la marche de Fanatisepourraient
croireque ce raisonnement prouve seulement que X’’’’ est divisible par Y’’; mais, bien
que
l’équation
Y’’2=o ait ces racineségales
deux àdeux,
ces racines ne s’en comportent pas moins comme autant de racines distinctes etinégales.
(**)
Si,
entre leséquations
on élimine
X’’’,
il viendraor, comme
q’’X’Y’’2
est divisible par Y’’2, laqueslion
se trouve réduite à prouver que Y’’’2+q’q’’ est aussi divisible par Y’’2.Pour y
parvenir,
soientposes
en sorte
qu’on
aitil faudra prouver que
I6
THÉORIE
généralement
dudegré
n-2, il s’ensuitqu’à
chacune de ces valeursde y,
leséquations
XI==O et X’’=o font connaître les mêmes racines pour x ,c’est-à-dire , qu’on
a ,suivant
notrenotation y [Y’’2, X’’’]
ou, par ce
qui précède, puis
donc on aon aura , en
substituant,
d’où l’on voit que la division de X’’’’’ par YI12 a fait évanouir les solutions
étrangères [Y XII] qu’avait
introduit lamultiplication
par
Y112 ;
la division du reste suivant par Y’’’2 ferait de même évanouir les solutionsétrangères [Y’’’2, XIII]
que lamultiplication
par ce même facteur a
introduite ;
et l’on voitqu’en général
enou
est divisible par A’’2.
Or ,
d’après
les relationsqui
existent entre XI , Xff , X’’’, q’, q", etqui
doivent avoir lieu
indépendamment
de toute détermination de x) on trouvefacilement
si,
après
avoir éliminé B’’’ entre ces équations, on en tire les valeurs de M’, N’, M", N" et A’’’2, comme d’autant d’inconnues, pour les substituer dans la fonction ci-dessus, on se convaincraqu’elle devient,
eneffet, après
lesréductions,
exac-temeiit divisible par A’’2.
fement divisible par A’’2.
J. D. G.
ayant
DE I7
ayant
1 attention de diviserchaque
reste, à mesurequ on opère,
par le
quarré
du coefficient dupremier
terme de celui des restesprécédens
dont l’ordre numéral est moins élevé de deuxunités
outre que les calculs deviendront
plus simples , l’équation
finale eny se trouvera absolument délivrée de toute solution
étrangère.
Voyons présentement quel
sera ledegré
de cetteéquation
finale.Représentons simplement
les deuxéquations proposées
commeil suit :
et supposons
qu’on opère
exactement comme il vient d’êtreprescrit.
Voici le tableau des dividendes successifs
égalés
auxproduits
desdiviseurs par les
quotiens, augmentés
des restes danslesquels
on amis en
évidence
le facteur àsupprimer :
On voit par là que la forme
générale
des restes successifs eston en déduira la forme du dernier reste en
remarquant
que, ce dernierreste ne devant
plus
renfermer x, lavaleur
de kqui
lui estrelative,
doit être déterminée par la condition n-k=o d’où h’=n et
k(m-n+k)=mn; l’équation
finale en y,qui
n’est autre chose quece dernier reste
égal
àzéro,
doit donc être de la formeTem. III 3
I8
THÉORIE DE L’ÉLIMINATION.
c9est-à-dire ,
que leplus
hautdegré auquel puisse
s’éleverl’equation
finale
résultant de l’élimination d’uneinconnue,
entre deuxéqua-
tions
qui
enrenferment deux,
est leproduit
des nombresqui expriment
lesdegrés respctifs
de ceséquations. (*)
Si les
équations
ne sont pascomplètes; si ,
parexemple,
ellessont de la forme
il
faudra,
avant d’exécuter lapremière division y multiplier
le divi-dende par
en
opérant
ensuite comme dans lepremier
cas , cemultiplicateur
setrouvera facteur du second reste, et les restes successifs seront de la forme
on
aura donc pour le dernier reste,qui
ne doit pascontenir x,
n-k=o ou
k=n;
d’oùkm’+(n’+k)(m-n+k)=mn+mn’+m’n
=(m+m’)(n+n’)-m’n’; l’équation
finale sera donc de la formeet
puisque m+ml
et n+n’ sont lesdegrés respectifs
deséquations proposées ,
il en fautconclure
que ledegré
del’équation
finale serale
produit
desdegrés
deséquations proposées diminué
duproduit
des
degrés
des coefficiens de leurspremiers
termes.(**)
(*) On peut voir, dans le mémoire cité , comment l’auteur étend cette théorie à un nombre
quelconque d’équations.
(**)
Quelque
excusable que pourrait être M. Bret de montrer de laprédilection pour
des méthodesqu’il
a si heureusementperfectionnées ;
il est loin néanmoinsde se faire illusion sur leur insumsance , et il convient que l’élimination, de quelque
manière d’ailleurs
qu’on
yprocède,
est uneopération à
peuprès impraticable
des que les