G ERGONNE
Combinaisons. Recherche directe des formules de combinaisons nécessaires, pour le développement d’une puissance d’un binome
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 17 (1826-1827), p. 356-360
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Je pense,
Monsieur,
que ce moyen deparvenir
ati but vous sem-blera assez curieux à connaître. Il a d’ailleurs cet avantage
qu’il
per-met de
résoudre ,
par des formules construites une fois pour toutes,toutes les
questions
de ce genre, etqu’il peut
ainsi éviter delongs calculs, lorsqu on s’occupe
de ce genre de recherches.Agréez,
etc.COMBINAISONS.
Recherche directe des formules de combinaisons
nécessaires, pour le développement d’une puis-
sance
d’un binome ,
Par M. GERGONNE.
RIEN
ne serait mieux sans doute que de consacrer à la théorie despermutations
etcombinaisons
dans les traités élémentairesd’atgc-
bre,
un article àpart
d’une étendueproportionnée à l’importance
de cette
théorie,
et danslequel
onpourrait
traiterbeaucoup
d’au-tres
questions
que cellesqui
sont strictement nécessaires pour ledéveloppement
despuissances
d’un binôme.Toutefois,
comme onpeut
fort bien ne vouloir établir que ces dernièresseulement, je
vais
présenter
ici un mode de raisonnementqui
y conduit direc-tement et
qui
meparaît
assezsimple.
Il en existebeaucoup
d’au-tres sans
doute,
etj’en
ai moi-même donné de diverses sortes dans leprésent recueil ;
mais la théorie des combinaisons étantune théorie très-délicate et assez difficile à bien saisir par les com- mençans, il est commode de la
présenter
sous diversesformes
afin de la rendre
plus
facilement accessible aux diverses tournuresd’esprit
que souvent un même raisonnement nefrappe
pas d une manière uniforme.PROBLÈME. Parmi des choses en nombre m, toutes
différen-
tes les unes des autres , de combien de manières en
peut-on
choi-sir un nombre n ?
Solution.
D’abord,
si l’on ne vent choisirqu’une
seule chose, on le pourra évidemment d’autant de manièresqu’il
y a dechoses ; c’est-à-dire
de m manières. Ecrivons m.Ir
Si l’on veut choisir deux
choses,
le choix de lapremière
étantfait,
on pourra évidemment choisir la seconde de m-Imanières;
de sorte que , si l’on
choisissait, tour-à-tour,
chacune des n2 cho-ses pour la
première
, le nombre des combinaisons deux à deux se-raient
m(m2013I).
Mais il est clairqu’en procédant ainsi
,chaque
combinaison se trouverait
répétée
deuxfois ;
car , ensupposant
que les choses combinées fussent deslettres,
la combinaisonab ,
parexemple, proviendrait également
de la combinaison de fi avec b et de celle de b avec a.Donc,
le nombre des combinaisonspossibles
dem choses deux a deux est
simplement .
Ecrivons .212
Si l’on demande
combien , parmi
ces diverses combinaisonsdeux
à
ùeux,
il s’en trouvequi
ne renferment pas une certainelettre,
a par
exemple,
il est manifestequ’il s’y
en trouvera autantqu’on
pourra faire de combinaisons deux à deux avec les m2013I lettres res- tantes. Ou aura donc la
réponse
à cettequestion,
enchangeant
men m2013I, dans la formule que nous venons
d’obtenir,
cequi
don-nera m-I I·m-2 2.
Passons aux combinaisons trois a trois. Une lettre
quelconque
étant choisie pour
première,
on pourra la combiner avec toutes tescombinaisons deux à deux où elle n’entre pas ,
lesquelles,
commeTom. XVII
48
nous venons de le
voir,
sont au nomdrede m-I I. m-2 2.
Si l’onen fait de même
tour-à-tour,
pour chacune des mlettres
on ob-tiendra un nombre de combinaisons de trois lettres
exprimées
parm.
m-I I·m-2 2.
Mais il est aise de voir quechaque combinaison y
sera
répétée
troisfois; puisque,
parexemple,
la combinaison abcaura été
produite
par la combinaison de a avecbc,
par celle de b avec ac et par celle de c avecab;
donc le nombre des maniè-res différentes de choisir trois choses
parmi
des choses en nombrem , toutes
différentes
les unes des autres , estseulement m.
I
.
Rien ne
s’oppose
à cequ’on poursuive
ces raisonnemens aussi loinqu’on voudra;
et si l’on se bornait à se laisserguider
par l’a-nalogie,
les résultatsm I, m I-m-I 2, m I-m-I 2-m-2 3, déjà
obte-nus feraient assez connaître que le nombre des combinaisons pos- sibles et distinctes n à n de m
choses,
toutes différentes les unesdes autres. doit être
exprimé
parMais,
afinqu’il n’y
aitpoint
d’induction dans toutceci,
ad-mettons que cette loi
hypothétique
ait été vérifiée pour les combi- naisons de m choses n2013I à n2013I, et queconséquemment
un aittrouvé,
pour ce nombre decombinaisons y
pour savoir
combien, parmi
cescombinaisons,
il y en aqui
nerenferment pas une certaine
lettre) a
parexemple;
ilfaudra,
comme359
DES
COMBINAISONS.
ci-
dessus, changer,
dans cetteformule,
m en m-I; cequi
donneraQu’il
soitquestion présentement d’opérer
des combinaisons n àn, en
adoptant
une lettrequelconque
pourpremière lettre ,
onpourra la combiner avec toutes les combinaisons de n2013I lettres
qui
ne la contiennent pas; cequi
enproduira
un nombre(A).
Sil’on en fait de
mème, tour-à-tour,
pour chacune des mlettres y
on obtiendra un nombre total de combinaisons
égal
à ni fois(A);
mais il est clair que de cette sorte,
chaque
combinaison aura étérépétée
Ilfois ;
car , parexemple,
la combinaisonabc...gh
aura étéobtenue
en combinanta avec
bc...gh,
b avec
ac.
c avec
ab...gh,
...
g avec
abc...h,
h avec
abc...g ;
donc, pour
obtenir le nombre descombinaisons
réellement difl’é-rentes de nos m lettres n
à n,
il faudramultiplier
seulement le nombre(A) par m n,
cequi donnera
comme nous l’avions d’abord
soupçonné.
Il demeure doncétabli,
par
cequi précède,
que, si la loi d’abord entrevue se suutieiit pourles combinaisons
de
n2013Ilettres
, elle aura lieuégalement
pour les combinaisons de nlettres ;
d’où il suit que cette loi estgénérale.
QUESTIONS RÉSOLUES.
Démonstration des deux théonèmes de géomé-
trie énoncés à la page
200du présent volume ;
Par M. BOBILLIER , professeur de mathématiques à l’Ecole royale des
arts etmétiers de Châlons-sur-Marne.
AVANT de
nous occnper de la démonstration despropriétés
dessurfaces du second ordre
qui
doivent faire lesujet principal
de cetarticle,
arrêtons-nous un moment à la démonstration de lapropriété analogue
deslignes
du secondordre.
Soit
l’équation
d’une surfacequelconque du
secondordre, rapportée
des axes
quelconques.
On sait quel’équation
de satangente,
parun
quelconque (x’,y’)
despoints
de sonpérimètre
estSi
donc, supposant
lepoint (x’, y’) indéterminé
sur lacourbe,
onveut qne cette