A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T.-J. S TIELTJES
Étude bibliographique. Sur la théorie des nombres
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1
resérie, tome 4, n
o3 (1890), p. 1-103
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1890_1_4_3_1_0>
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ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE.
SUR LA
THÉORIE DES NOMBRES,
PAR M. T.-J.
STIELTJES,
Professeur a la Faculté des Sciences de Toulouse.
CHAPITRE I.
SUR LA DIVISIBILITE DES NOMBRES.
i. L’idee de nombre a son
origine
dans la consideration deplusieurs objets
dis-tincts.
C’est une notion
qui
s’attache a cetteconsideration,
ou l’on fait abstraction de la nature desobjets,
etqui
est,d’après
notre convictionintime, indépendante
del’ordre dans
lequel
onenvisage
successivement lesobjets
donnes.Ce dernier
point
est essentiel etconstitue,
aproprement dire,
le seul axiome de toute la science des nombres. Peut-etre meme est-ilpossible
de ramener cetaxiome a
quelque
chose deplus simple
encore.Si 1’on se
rappelle,
eneffet,
que 1’on peut passer d’unepermutation
a une autrepar une serie de
transpositions operees
sur deux elementsvoisins,
il semblequ’au
fond il suffit
d’adopter
l’axiome dans le cas de deuxobjets.
Mais,
sans insister sur cettequestion,
nous nous bornerons a observer que les relationsexprimées
par lesequations
doivent etre considerees comme des theoremes
qui
decoulent de l’axiome fonda- mentalqui
donne naissance a l’idée de nombre.2. En
comparant
un nombre a avec lesmultiples
o,b, 2 b,
... d’un secondnombre
b,
deux cas peuvent sepresenter.
Ou bien a estegal
a unmultiple
deb,
alors a est divisible
par b,
b un diviseur de a, ou bien le nombre a tombe entredeux
multiples
consecutifs de b. Dans ce dernier cas, il existe un nombre rn tel que a == mb + c, c etantpositif,
mais inferieur a b.3.
Étant
donnesplusieurs
nombres a,b,
c, ...,I,
onpeut toujours
trouver desnombres
qui
sont en memetemps
divisibles par a,par b,
..., par i. Parmi cesnombres
qu’on appelle
communsmultiples
de cc,b,
c, ...,l,
il y en a un néces- sairementqui
est leplus petit
etqui s’appelle le plus petit
communmultiple
desnombres a,
b,
c, ..., l.’
THÉORÈME I. - Le
plus petit
communmultiple
m des nombres cc,b,
c, ..., l divise exactement tout autre communmultiple
M de ces nombres.En
effet,
si iV1n’etait
pas unmultiple
de m, la division de M par m donnerait lieu a une relationou nz’ serait
positif,
mais inférieur a in. Or on reconnait immédiatement que m’serait encore un commun
multiple
de cc,b,
c, ...,l,
cequi
estabsurde, puisdu’on
suppose
qu’il n’existe
pas un tel communmultiple
inférieur a ni.11 est clair
qu’on
peut énoncer ce théorème encore de cette manière :THÉORÈME Ia. - Si un nombre M admet pour diviseurs les nombres a,
b,
c, ..., ,
l,
leplus petit
communmultiple
de a,b,
c, ..., L sera encore un divi.-seur de M.
~. Le
plus petit
communmultiple
des nombresest evidemment au moins
egal
a a, et il nepeut
etreegal
à a que dans le cas oub,
c, ..., l sont des diviseurs de a.5. Un nombre
qui
divise a la fois a,b,
c, ..., ls’appelle
un commun diviseurde ces nombres. Parmi ces communs
diviseurs, il y
en a necessairement un,plus grand
que les autres, etqui s’appelle
Ieplus grand
commun diviseur de a,b,
c,..., ~
THEOREME II. - Le
plus grand
commun diviseur d des nombres a,b,
c, :.., ,l est un
multiple
de tout autre commun diviseur 03B4’ de ces nombres.Soient,
eneffet, ~, ~’, d",
... les communs diviseurs des nombres donnes.Puisque
a est divisible par0, ~’, ~°,
..., il est encore divisible par leplus petit
commun
multiple
de~, Of,
..., et il en est de meme pourb,
c, ..., I. Par con-sequent,
leplus petit
communmultiple
ded, ~’,
... est encore un commun di- viseur de a,b,
c, ..., l. Ceplus petit
communmultiple
est done necessairementegal
ao,
etd’, ~",
... sont les diviseurs de ~. L’ensemble des communs diviseurs de a,b,
c,..., l est identique
avec l’ensemble des diviseurs de 3.6. Pour chercher le p. g. c. d.
(p.
p. c.m.)
de a,b,
c, ...,l,
on peut diviserces nombres en divers groupes, chercher le p. g. c. d.
(p.
p. c.m. )
des nombrescontenus dans ces groupes, ensuite le p. g. c. d.
(p.
p, c. des nombres ainsi obtenus.On pourra donc ramener le
probleme toujours
au cas on il a que deux nombres a etb,
et, dans ce cas,l’algorithme
d’Euclide conduit de lafaçon
laplus simple
a la connaissance da p. g. c. d. Par une suite dedivisions,
on obtient les relationset est le p. g. c. d. de a et b.
Soit d le p. g. c. d.
de a, b, c, ..., l,
alors les nombres ..., nil sonUtous divisibles par Jeur p. g. c. d. est donc nécessairement divisible par . mais on reconnait immediatement que ce p. g. c. d, est exactement
Pour
abreger,
nousemploierons quelquefois
lessymboles
pour
designer respectivement
le p. g. c. d. et le p. p. c. m.de a, b,
..., l,..Onadonc
et de même
De la on
peut
conclure le lemme suivantqui
est souvent utile.- Soient d le p. g. c. d.
(p.
p. c. des x nombre,se le p. go. c. d.
(p.
p. c.m.)
des03B2
nombresalors le p. g. c. d.
( p.
p. c.m.)
desaQ produits
est de.
En les p. g. c. d.
(p.
p. c.m.)
des divers groupessont
respectivement
ae,a’e, a"e,
..., et le p. g. c. d.(p.
p. c.m.)
de ces der-niers nombres est de.
7. La recherche du p. p. c. m.
peut
se ramenertoujours
à celle du p. g. c.d.,
et
reciproquement.
Le p. p. c. m.
de a, b,
c est de la formedonc d doit etre un commun diviseur de
bc,
ca, ab. Pour avoir le p. p. c.il faut évidemment
prendre pour d
le p. g. c. d. debc,
ca, ab.THÉORÈME III. - Le p. p. c. m.
(p.
g. e.d.)
de cc,b,
c, ..., l estégal
au pro- duit abc.. .l divisé par le p. y. c. d.( p.
p. c.nz.)
desproduits
y
8. Dans le cas de deux nombres a
eL b,
leproduit du
p.g. c. d, et du
p, p. c. m.est ab. Cette relation n’a
plus
lieu dans le cas ou l’on a n nombres.Cependant
on
peut
retablirl’analogie,
et ilfaut,
pourcela, considérer,
non seulement lep. g. c. d. et le p. p. c. m., mais une suite de n nombres
qui
dérivent d’unefacon particuliere
des nombres donnes.Nous allons entrer dans
quelques
details sur cettethéorie, comprise
dans desrecherches
plus generates
de M.Smyth
dont nous aurons aparler plus
loin.Considerons n nombres
Prenons deux
nombres,
parexemple a
etb,
de cesystème
etremplacons-les
par leur p. g. c. d. et leur p. p. c. m. On aura ainsi un second
système (A1)
En
repetant
la memeoperation
sur(At)
pour en deduire unsysLeme (A2~, puis
un
système (A3)’
..., on finiratoujours
par obtenir unsystème
danslequel
deuxnombres
quelconques
sont eux-memes leur p. g. c. d. et p. p. c. m, ; c’est-a-dire J’un de ces nombres divise l’autre. Si l’on ordonne les nombres de cesystème
de-finitif par ordre de
grandeur
croissanteelf divise ek+,, et nous dirons que ces nombres forment le
système réduit,
ek estle kième nombre reduit. En
eflet,
on verra que cesystème
reduit estunique
et in-dependant
de la manière dont on adirigé
lesoperations.
9. Pour
facillter un
peu lelangage,
nous dirons que deux nombres ferment uncouple
reduitlorsque
l’un de ces nombres divise l’autre. II est clair que, si a et b sontun’couple reduit,
les groupes(A)
et(A, )
sontidentiques; on peut
donc sedispenser
de combiner lescouples
réduits. Si tous lescouples
de(A)
étaient re-duits,
ce groupe seraitdeja
lesysteme
reduit.Nous allons faire voir
qu’en
combinant deux nombresqui
ne forment pas uncouple reduit,
on augmentetoujours
le nombre total descouples
redults.Considérons,
pourcela,
les diverscouples
réduits de(A).
Onpeut distinguer
les
quatre categories
suivantes :I° Les
couples redaits f, g qui
ne renferment ni a, ni b. It est bien clair queces
couples
réduits se retrouvent dans(A1).
2° Les
couples
réduits a,f qui
renferment Ie nombre a etqui
sont tels queb, f
n’est pas un
couple
reduit. Dans ce cas, au moins un descouples a’, f
eth’, f
sera
reduit,
et ilspeuvent
l’être tous les deux. Eneffet, si f divisc
a, il est clairqu’il
divise aussih’,
et, sif est multiple de a,
il sera aussimultiple
de a’.[On
suppose a’=
b), b’= ~
a, b~.~
3° Les
couples
réduitsb, f qui
renferment le nombre b etqui
sont tels que a,f n’est
pas uncouple
réduit. II est clair que ce que nous venons de dire pour Ie second cass’applique
encore ici.4°
Lescouples
réduits a,f qui
sont telsque b, f est
en memetemps
uncouple
reduit. Dans ce cas, on reconnait facilement, que les
couples a’, f et ~’, f
sontaussi réduits tous les deux. Il
.
suffit d’examiner successlvement les trois
hypo-
theses
possibles : f
divise a etb; f’
estmultiple
de a et deb; f
divise 1’un desnombres a, b et est
multiple
de l’autre.Nous avons ainsi enumere
deja
dans lesysteme (A, )
au moins autant decouples
reduits que dans
(A).
Mais lesysteme
renferme encore lecouple
reduitr~’, h’,
parconsequent
le nombre descouples
reduits dusysteme (A, ~
surpasseau moins d’une unite le nombre des
couples
reduits de(A).
Par un nombre fini
d’opération,
on arrivera donc necessalrement a un groupe de n nombres dont tous lescouples
sont descouples réduits,
etqui
est ainsi lesystème
reduit. Il reste a faire voir que cesystème
reduit estunique.
10. On constate cl’abord
qu’en remplaçant a
et b par a’ etb’,
on nechange
nile p. g. c.
d.,
ni Ie p. p. c. m. des nombres dusysteme.
Envisageons
maintenant les diversproduits k
à k des nombres(A),
pour voirquelles
modificat.ionsresultent,
pour cesproduits,
par leremplacement
de a et bpar a’ et ~’.
,
Les divers
produils k
à k secomposent :
1° Des
produits qui
ne renferment ni a, nib ;
~~~ Des
produits qui
renferment a etb;
Des
produits qui
renferment un seul des nombres a et b.ll est clair que ce sont les derniers
produits
seulementqui
sont affectés par Ieremplacement
de a et bpar a’
et b’. Cesproduits
sont,d’ailleurs,
en nombrepair
etpeuvcnt
etre ecrits ainsiP,
1’",
... etant les diversproduhs
k - i a k - i des nombres c, ..., l.En
remplacant
Inaintenant a et bpar a’
etb’,
cela revient évjden1111ent a rem-placer chaque couple
par son p. g. c. d. et son p. p. c. m. Cette
operation,
nous l’avonsdeja
remar-que,
n’influe ni sur le p. g. c.d.,
ni sur le p. p. c. des diversproduits
k a k.Par
consequent
le p. g. c. d.Dk
et le p. p. c. m.Mk
des diversproduits
kà k des nombres
(A)
nechangent
pas en passant aux nombres(A, ). Dk
etMk
sontaussi le p. g. c. d. et le p. p. c. in, des
produits
k a k du système reduitc’est-a-dire
De la on conclut les relations suivantes
qui
mettent en evidence ce fait que lesysteme
reduit estunique
et donnentl’expression
des nombres reduits en fonction de a.,b,
c, ..., l. Les relationsreproduisent
le theorerne III.Puisqne ek
divise on voit queDk
diviseDh_,, Mk
estmultiple
deMh._,;
onpourrait
le démontrer directementen
s’appuyant
sur le lemme du nO 6. On voit queDk
ne peut etreégal
a amoins
qu’on
n’aitD
-~-=D 2
_-...= i.li. et b’ étant le p. g. c. d. et Ie p. p. c. /?Z. et
b,
le~. ~. C. ~. et le p. p. c.
sont
respectivement
menze,
le p. y. c. d. et le p. p. c. nt. desoul
respectivement
Pour demontrer la
premiere partie,
on remarque d’abord que le p. g. c. d. de(.nz, r~)
et(lj2, b)
est ivideuiment(/7Z,
a,b)
==(m, a’).
Celaétant,
pour demontrer que(m, b’)
est le p. p. c. m. decc)
et(m, b),
il suffira de faire voir quecela est
evident ;
car,d’après
le lemme dunO 6,
on aPour la seconde
partie,
on remarque d’abord que le p. p. c. m. de4 nt,
~~(
et) est évidemment |m, a, b| = |m, b’|;
et ensuite il est clair queOn conclut de ce lemme que ies nombres reduits de
De
meme,
les nombres reduits de12. Nous avons
considere,
dans le n°~10,
les diversproduits k
a k des nombres a,b,
c, ..., l.Si,
au lieu decela,
on avait consideresimplement les
divers groupes k ak,
non pour en former lesproduits,
mais pour enprendre
le p. g. c. d. ou le p. p. c. m., on serai t arrive aux resultats suivants :puis aussi
Cette recherche n’ offre aucune difficulte en
s’appuyant
sur le lemme du nO 11.13. On dit que deux nombres sont
premiers
entre eux( ou
bien a estpremier
avec
~~ lorsque
leur p. g. c. d. estegal
a1’unite;
leur p. p. c. m. est alorsegal
aleur
produit.
LEMME. - On a En
effet,
il est clair queTHÉORÈME IV. -
Lorsque
a et b sontpremiers
entre eux, tout communseur de a et bc est aussi commun diviseur de a et c.
Il suffit évidemment de montrer que
mais cela est evident
d’apres
le lemmeprécédent, puisque (a, b)
= i parhypo-
these. ’
On deduit de ce theoreme les
consequences
suivantes : ~° Si c est aussipremier
avec a, bc est
premier
avec a. Il est facile degénéraliser
ce resultat ainsi. Les nombresetant tels que
chaque
nombre a,c~’,
... estpremier
avec tous les nombresb, b’,
...,le
produit
c~a’a"... estpremier
avecbb’b"...,
a"t estpremier
avec b‘1. 2°Lorsque
bc est divisible par a
(a
et b étantpremiers
entreeux),
c est divisible par a.14. On dit que
plusieurs
nombres a,b,
c, ..., l sontpremiers
entre euxlorsque
deux
quelconques
d’entre eux le sont. Onpeut remplacer
cettedefini tion
par lasuivante
qui
lui estequivalente.
Plusieurs nombres a,b,
c, ..., l sontpremiers
entre eux
lorsque a
estpremier
avec b aveccd...l,
..., enfin h avec l.Le p. p. c. m. des
nombres a, b,
c, ...,l, qui
sontpremiers
entre eux, estebal
a leur
produit, et,
cettepropriété
estcaracteristique.
Eneffet,
ayantil est
impossible
que deux de ces nombres aient un diviseur commun > i.Car,
si03B4 divise a et
b,
est un commun
multiple
de a,b,
c, ..., i.Un nombre admettant les diviseurs a,
b,
c, ...,l premiers
entre eux, est divi-sible par leur
produit abc..
. l.On pent dire encore : les nombres a,
b,
c, ..., l sontpremiers
entre euxlorsque
le
(n
nombre réduit en-1 = i. En est le p. p. c. m. des nombresOn a alors aussi
Pour que
plusieurs
nombres a,b,
c, ..., l soientpremiers
entreeux,’
il nesuffit pas que leur p. g. c. d. soit
égal
a1’unite,
il faut que le p. g. c. d. desproduits
soit
égal
a 1’nnite.(Voir
le théorème III et la fin du nO10.)
Le p. g. c. d. des nombres m, a, b étant
l’unité,
on aEn
d’après
le lemme du n°6,
d’apres Fhypothese.
Plus
particulierement,
on auralorsque
a et b sontpremiers
entre eux. Ce résultatpeut
segénéraliser
immédia-tement ainsi.
THÉORÈME V. - Les nombres a,
b,
c, ...; I étantpremiers
entre eux, ojt aRemarque.
- Ce résultat estcompris
aussi comme casparticulier
dans lespropositions
obtenues dans le n° 11. Eneffet,
le ni~’n’e nombre reduit dec’est-a-dire leur p. p. c. m. est
egal
aEn
supposant
a,b,
c, ..., lpremiers
entre eux, on retrouve le théorème ci-dessus.On
peut
en tirer laconsequence
que voici. Les nombres a,b,
c, ..., l eLant pre- miers entre eux, un diviseur 03B4 de leurproduit peut
etretoujours
mis d’une seulefaçon
sous la formeou a’ divise
a, b’
diviseb,
..., l’ divise l. En si cettedecomposition
en fac-teurs est
possible, a’
doit diviser a etS,
et parconsequent ( cc, d ).
Mais, d’apres
le theoremeV,
on ad’ou il est clair que la
decomposition
estpossible,
et d’une seule maniere.D’autre
part,
on obtienttoujours
un diviseur deabc...l,
enmultipliant
undiviseur
quelconque a’
de a par un diviseur b’ deb,
etc.On
pent
donc conclure :THÉORÈME VI. - Les nonibres a, b, c, ..., I étant
premiers
entre eux, onobtient tOllS les diviseurs de leur
pnoduit abe... l,
etchaque
diviseur une seulefois,
enmultipliant chaque
diviseur de a parchaque
diviseur deb,
...,chaque
diviseur de l.Corollaire. - En
désignant par f(m)
le nombre des diviseurs de n2(ou
lasomme de ces
diviseurs,
ou la somme de leurspuissances),
on alorsque a, b,
c, ..., l sontpremiers
entre eux.15. Tout nombre a
(excepte 1’unite)
a au moins les deux diviseurs a et I . Toutnombre
qui
n’admet pas d’autres diviseurss’appelle
nombrepremien.
Nous necompterons
pas l’unitéparmi
les nombrespremiers :
lesplus petits
nombres pre- miers sontTout nombre
qui
n’est paspremier
est ditcomposé.
Un nombrecompose
a esttoujours egal
a unproduit
bc dont les facteurs sont > i tous les deux.Soient p
un nombrepremier,
a un nombrequelconque ; si p
ne divise pas a,a et p seront
premiers
entre eux.Lorsqu’un
nombrepremier
p divise leproduit abc... l,
/? doit diviser au moinsun des facteurs a,
b,
c, ...,l;
car, dans le cascontraire,
p seraitpremier
avec a,avec
b,
...,avec l,
parconsequent premier
avec abe...l et nepourrait
diviserce
produit.
THÉORÈME VII. - Tout nombre
composé
admet undiviseur premier.
En
effet,
il est clair que leplus petit diviseur, surpassant 1’unite,
d’un nombrecompose,
est necessairement un nombrepremier.
THÉORÈME VIII. - Tout nombre
compose
estégal
cz unproduit
defacteurs premiers
ou, comme ondit,
il estdecomposable
enfacteurs premiers.
Celtedecomposition
ne peut sefaire
que d’une seule manière.En
effet,
mettons le nombrecomposé a
sous la forme d’unproduit
de facteurs
>
1, de toutes les manierespossibles.
Le nombre de ces facteurs seratoujours
inférieur a n, en supposant2n >
a. Parmi cesproduits égaux
a a,il y
en aura done un, au
moins,
danslequel le
nombre des facteurs est leplus grand.
Soit
un
tel produit,
it est clair que tous les facteurs sont des nombrespremiers;
car,si par
exemple
pi étaitcomposé,
onpourrait
obtenir unproduit egal
etrenfermant k + t facteurs.
Remarque.
- Il est clairqu’on
obtienttoujours
par un nombre fini d’essais les diversproduits egaux
à a que nous considérons. Il suffit d’ecrire les nombresde
prendre
leurs diversproduits
un a un, deux adeux,
..., n - I a rz -1 i(avec repetitions’)
et de ne conserver que ceux de cesprodnits qui
sontegaux
a Cl.La
premiere partie
du theoreme se trouve ainsidemontree; quant
a la secondepartie,
supposons deuxdecompositions
en facteurspremiers
Il est clair que c~, doit diviser le et~ par
consequent
un desnombres p1, p2, ... :
donc q1
i estégal
a un de cesnombres,
parconsequent
On en conclut
Le theoreme étant ainsi
completement démontré,
on voitqu’on pent
meltre un nombrequelconque,
et cela d’une seulemaniere,
sous la formep, ~, r, ... etant des nombres
premiers distincts,
oc,~,
y, ... des nombresquel-
conques.
On
peut deduire
ce theoreme aussi du theoreme VII.16. Pour que deux nombres soient divisibles l’un par
l’autre,
il faut et il suffit Lqu’en ayant decompose
les deux nombres en facteurspremiers
le diviseur n’ait pas d’autres facteurspremiers
que ledividende,
et que ces facteurs nefigurent
pas dans le diviseur avec de
plus grands exposants
que dans le dividende. Celaest evident
d’après
cequi precede.
A l’aide de ce
resultat,
onpeut
reconnaitre immediatement la verite de tous les Lheoremes que nous avons obtenus sur le p. p. c. m., le p. g. c.d.,
etc., en sup-posant
tous les nombresdecomposes
en facteurspremiers.
Nous n’insisterons pas sur cesujet, cependant
on doit remarquer que ce n’estla,
aproprement
parler, qu’une espece
deverification;
cela devient sensible surtoutlursdu’il s’agit
de
propositions plus compliquees,
comme celles du n° ~~ sur les nombres reduits.Mais nous devons
expliquer
encore comment on obtient immediatement les nom-bres réduits de a,
b,
c, ....L, lorsqu’on
adecompose
ces nombres en facteurspremiers.
Supposons
donePour
plus
desymetrie,
nous avons introduitpartout
les memes nombrespremiers
..., pk, ce
qui peut
se faire en admettant pour lesexposants
aussi la va- leur o.Considerons les
exposants de pi
Supposons qu’en
les écrivant par ordre degrandeur
croissante on ait Alors on auraC’est ce
qn’on
verifie directement enremarquant,
parexemple,
queest
bien,
avec ces valeurs de e,, ez, ..., e,t, le p. g. c. d. desproduits
k a k des num-bres a,
b,
c, ..., l. On vérifie encore sanspeine
lesexpressions des ek
quc nousavons obtenues dans le n° 12.
Les diviseurs de sont
leur nombre est x -~- i
leur
somme(1n nombre
quelconque
admet done
diviseurs,
et leur somme est17.
Decomposer
un nombre donne en facteurspremiers,
c’est unprobleme
dont la solution
exige
ungrand
nombre de tatonnements. On aimagine
de nom-breux artifices pour
abreger
letravail; mais, quoi qu’on fasse,
cettedecomposi-
tion est, en
impraticable
pour un nombre un peugrand.
Aussiserait-il,
par
exemple,
a peupres impossible
d’obtenir de cettefacon
le p. g. c. d. de deux nombres de douze aquinze chiffres ; l’algorithme
d’Euclide conduit sanstrop
depeine
au but.On voit par la que ce n’est pas seulement en se
placant
anpoint
de vuerique qu’on peut exiger
de ne pas faire intervenir ladecumposition
en nombrespremiers
dans desquestions
ou ces nombrespremiers
nefigurent
pasexpressé-
ment.
11 y a une infinite de nombres
premiers.
Eneffete
p etant un nombrepremier,
on
peut toujours
trouver un nombrepremier plus grand
que p.Soit,
pour le montrcr,le
produit
de tous les nombrespremiers qui
nesurpassent
pas p. Mettons le nombre P d’unefacon quelconque
sous la forme d’unproduit
de deux facteursalors il est clair que le nombre N =
A
+ B n’est divisible ni par 2, ni par3,
...,ni par p. En
decomposant
donc N en facteurspremiers,
on trouvera nécessaire-ment des nombres
premiers qui
surpassentp.Remarquons
avec M.Cayley
que, si l’onprend A = P, B = i ,
les nombresN + 2,
...,N + p -
i sont touscomposes;
J d’ou l’on voit que la diffé-rence de deux nombres
premiers
consecutifspeut
surpasser un nombre donne.18. Voici une
proposition
dont on a besoinquelquefois.
II esttoujours
pos- sible de mettre le p. p. c. m. des nombres a,b,
c,..., l
sous la forme d’un pro- duitdont les facteurs sont
premiers
entre eux et divisentrespectivement a, b,
c, ...,l.
Adoptons
les notations du n°16,
le p. p. c. m. est’
Ecrivons
les nombres a,b,
c, ..., l l’un au-dessous de l’autre.Écrivons
ensuite ]e facteurp~~
a cote d’un des nombres a,b,
c, ..., Iqu’il
divise(un
au moins deces nombres est divisible par
pi~~.
Faisons de meme pour~~~=, .. pk.
Alors onprendra pour a’
leproduit
des nombresqu’on
aura ecrits a cote de a ilorsque
aucun nombre ne se trouverait a cote dea),
de memepour b’, c’,
..., I’.Il est clair
qu’on
obtiendratoujours
au moins unesolution;
elle estunique
dansle cas
ou, parmi
lesnombres a, b, ..., I,
iln’y
en aqu’un
seuldivisible,
soit par soit par etc. Dans le cascontraire,
leprobleme
admettoujours plusieurs
solutions.
19. On
peut toujours
obtenir unesolution,
sansdecomposer
les nombres a,b,
c, ..., l en facteurspremiers
etuniquement
a l’aide del’algorithme
d ’Euclide.Mais,
pourabréger,
nous nous bornerons au cas de deux nombres a etb,
d’oùil est
facile,
du reste, de remonter au casgeneral.
Soit(a, b ) -. d,
et calculonsa’ et h’ seront
premiers
entre eux,puisque a d et b d
le sont ; d sera done divisible par Jeurproduit,
soitet puis
En continuant
ainsi,
on finiratoujours
par arriver a uncouple
car
On aura alors
et, pour le p. p, c. m.,
Les
nombres
sontpremiers
entre eux, et,a’,
... , etant des diviseurs~le
«, b’, h",
..., des diviseurs de~’,
il est clair que les deux facteurssont
premiers
entre eux. Ensuite estpremier
avec chacun de cesfacteurs,
car’
En
prenant
doneon aura ni =r
AB,
A et B serontpremiers
entre eux,puis
A divise a et B divise h.l’lus
généralement,
si l’on a = pq, p et q etantpremiers
entre eux, on pourraprendre
.Si l’on suppose a et b
decomposes
en facteurspremiers,
on verra facilement queest le
produit
despuissances
de nombrespremiers qui figurent dans
ladecomposi-
tion de a avec des
exposants plus grands
que dans ladecomposition de b,
tandisque est le
produit
despuissances
de nombrespremiers qui figurent
aveclemêmeexposant
dans lesdecomposi tions
de a et de b.Lorsqu’on
a d(k) > 1, on obtientLoujours
deux solutions aumoins,
enprenant
soit p -_.1, q = soit p = "J r/ _ ~ .Mais,
dans ce cas, il peut arriver que leprobleme
admet encore d’autressolutions,
et cela a lieulorsque
cl(k) est divisible parplus
d’un nombrepremier.
Mais,
pour obtenir cessolutions,
il faut absolument recourir a ladecomposition
de en facteurs
premiers : l’algorithme
d’Euclide seul nepeut
pas les faire connaitre.20. En
jetant
maintenant un coup d’0153il sur le chemin que nous avons par- couru, on reconnaitra que la theorie de la divisibilite des nombres repose sur cefait, qu’étant
donnes deux nombres a etb,
un peuttoujours
determiner un nom- bre m, tel queSi l’on considere les nombres
complexes
a +bi(i
=y,
onpeut
établir une relationanalogue,
et de ladecoule,
pour cesnombres,
une théorie de la divisi- bilitéparfaitement analogue
a celle des nombres ordinaires. Nous aurons a revenirplus
tard sur cettequestion
et d’autres de la meme nature.Les
propositions
lesplus
essentielles sur la divisibilite des nombres se trouventdans les
Elements d’ Euclide,. notamment
on y trOl1ve :l’algorithme
pour la recherche duplus grand
commundiviseur,
laproposition qu’un produit
nepeut
, etre divisible par un nombre
premier,
a moinsqu’un
des facteurs ne lesoit,
laproposition qu’il
y a un nombre infini de nombrespremiers.
CHAPITRE Il.
~
DES CONGRUENCES.
1. Si la difference des deux nombres a et b est divisible par un nombre « et b sont dits congrus par
rapport
a le diviseur M estappelé
lemodule;
a etb sont résidus l’un de suivant le module Pour
exprimer
cetterelation,
on
ecrit, d’après
la notation deGauss,
cette formule est une congruence. ll y a avantage, dans cette
théorie,
aadmettre,
pour a et
b,
non seulement les valeurs entièrespositives,
mais aussi les valeursentieres
negatives.
Si r est le reste de la division de a par
M,
on ale reste r est ordinairement un des nombres
mais on
pourrait
leprendre
aussi entre -~~
et -~-~~~;
d’ou ilsuit que
tout nombrea un resida
qui
ne surpasse pas en valeur absolue la moitié du module. C’est la le résidu minimum.2. Nous allons
indiquer
ici lespropriétés
lesplus
elementaires des congruences, il sera apeine
necessaire d’insister sur les demonstrations. Si l’onn’indique
pas lemodule,
il sera sous-entendu que ce module esttoujours
M.Si l’on a
on aura ainsi
De
meme,
on auraet
plus généralement
Ainsi
etant un
polynome
a coefficientsentiers,
on aura3.
Supposons qu’on
aitce
qui signifie
que -b)
est divisible parM;
soitm d(a - b)
sera divisible par.?
, et,puisque m d
e!.,
sontpremiers
entre eux,a - b
sera divisible
par , :
done .On peut donc diviser les deux membres d’une congruence par un nombre a condition de diviser en meme temps le module par le p. g. c. d. de in et M. On
aura a
appliquer
cetteproposition
leplus
souvent dans les casparticuliers
sni-est
premier
avecM,
alors d = I; 20 nl divise alors d = In.Supposons
encorequ’on
aitEn
multipliant
la seconde congruence para’,
ilvient,
en faisant aLtention a lapremiere,
done
ou d =
(b, M)
.-(a, M),
car il est clair que des nombres congrus ont même p. g. c. d. avec le module.Si deux nombres sont congrus suivant le module