La journée de huit heures

-J'àu.

Seizième Année. — N° 18 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes.

Jeudi 7 Mars 1901.

Bureaux: R u e de l a S e r r e , 58.

P A

MlEDEBmoMOELOGÈBE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un a n : Sii mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr.3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tous les bureaux de poste.

Paraissant le Jeudi et le Dimanche à la tai-de-Fonds

ANN0N6ES.

suisses 20 ct., étrangères 25 cl. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Les affaires

Dans une courte revue de l'aimée 1900, parue dans le dernier n u m é r o de l'année passée, nous disions sous forme de con- clusion :

«Nous sommes encore dans la période des vaches grasses. La sagesse de nos fa- bricants et exportateurs doit leur faire en- visager la venue, prochaine peut-être,- de~la période des vaches maigres. »

Nous n'avons aucun goiît pour le rôle de prophète de malheur et nous nous garde- rons bien de prédire une crise intense de l'horlogerie. Toutefois certains indices au- torisent à croire que la période des vaches maigres n'est pas loin. L'Allemagne et l'Angleterre, — le premier de ces pays sur- tout — subissent une crise industrielle et commerciale intense et le commerce de l'horlogerie en reçoit le contre-coup.

O n commence à s'en apercevoir en fa- brique et, dans certains de nos .établisse- ments industriels, la presse est moins grande aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a quelques semaines.

La prudence et la circonspection doivent donc, plus que jamais, être conseillées à nos fabricants et exportateurs.

Examens d'apprentis horlogers Les locaux nécessaires pour l'examen des ap- prentis démonteurs-remonteurs et faiseurs d'é- chappement ayant été mis à la disposition de l'inspectorat des apprentissages pour le moment des vacances de Pâques, cet examen a été fixé au lundi 8 et mardi 9 avril prochain. Il aura lieu comme les années précédentes, à l'Ecole d'horlo- gerie de La Ghaux-de-Fonds.

Les apprentis seront au nombre de 40. Ils viennent en grande partie des Montagnes, quel- ques-uns sont du Val-de-Ruz et du Val-de-Tra- vers. L'examen comprend trois épreuves : a) pré- sentation du travail d'échantillon, fait chez le patron et sous la responsabilité de celui-ci;

o) travail d'épreuve à l'examen, sous la surveil- lance du jury; c) examen théorique combiné avec l'examen scolaire.

Les principales recommandations que l'on peut adresser aux apprentis sont de se présenter avec un outillage convenable, des échantillons propre- ment exécutés et le nombre de mouvements né- cessaires à leur travail d'examen. Depuis quel- ques années, un certain nombre d'apprentis des

ateliers étudient le dessin d'horlogerie dans les cours du soir, ce qui leur vaut une mention spé- ciale ; d'autres profitent de cours théoriques très utiles. En général, tous s'appliquent à améliorer leur instruction en vue de ces examens qui re- médient dans une certaine mesure, par l'émula- tion qu'ils provoquent, aux difficultés que l'on rencontre aujourd'hui lorsqu'il s'agit de trouver des maîtres d'apprentissage bien qualifiés en de- hors des écoles professionnelles.

La mesure du temps et l'emploi des montres en Chine

i l

Avant l'introduction des montres étrangères les Chinois connaissaient différents moyens pour déterminer approximativement l'heure du jour.

Ils se servaient, en premier lieu, de clepsydres, qui marquaient les heures par l'écoulement de l'eau. Il est recommandé aux étrangers qui pas- sent à Canton de ne pas négliger de visiter l'hor- loge hydraulique publique encore existante.

A part ces clepsydres publiques, les riches par- ticuliers possèdent également de ces instruments de mesures, cependant plus dans la môme pro- portion que jadis. Toute l'art, dans la con- ception de ces clepsydres, se portait sur l'aspect extérieur, sur le luxe, et non sur l'exécution et la précision de ces horloges. Le peuple se servait d'un moyen encore bien plus primitif, pour me- surer le temps; il brûlait desjoss-slicks ou des bâtonnets de santal, dont il évaluait le temps suivant leur combustion lente.

Il est difficile d'établir si les Chinois avaient connu le cadran solaire. Cela est même douteux, quoique la division de semblables cadrans se trouve sur les navires chinois ; il est même fort probable que les pères jésuites avaient apporté ces connaissances clans ces parages.

Pour indiquer l'heure à la masse du peuple, à laquelle ces indications du temps n'étaient pas accessibles, on se servait des moyens suivants : La route principale, qui conduit de l'ouest à l'est de chaque ville chinoise d'une certaine impor- tance, est traversée par deux grandes routes parallèles, dans la direction du sud au nord. Au- dessus de chaque croisement est construite une tour de trois à quatre étages, dont le soubasse- ment livre passage dans les quatre directions du ciel. Sur ces tours des gardiens veillent pour signaler les incendies ; leur principale occu- pation consiste à indiquer à la population les chen en frappant sur des timbales ou tambours, connus sous la désignation de gongs.

Avec ces moyens primitifs pour la définition du temps, il n'était donc pas douteux, malgré l'aversion marquée des Chinois pour tout ce qui vient de l'étranger, que la montre sous toutes ses formes reçut un accueil favorable dans tout l'empire du Fils du Ciel et aujourd'hui on ren-

contre rarement un Chinois de rang ou fortuné qui n'est pas possesseur d'une montre de poche.

Avec l'usage des montres étrangères, les Chi- nois ont naturellement dû créer de nouvelles dé- signations pour la division du temps. Pour la désignation de l'année ou du mois l'adjonction du mot yang- (étranger) ou j-ang--li (d'après le calendrier étranger) suffisait encore ; pour les heures du jour cependant, la langue chinoise a dû s'enrichir de quelques expressions entièrement nouvelles. Ainsi la montre s'appelle chich-chen piao. «Trois heures après midi» est désigné par

l'expression moderne chinoise de psia-pan-tien- san-tien-chung-, ce qui veut dire « trois coups de sonnerie de la seconde moitié de la journée».

Les Chinois ont une prédilection marquée pour les montres, ainsi les employés supérieurs et les riches commerçants paient de forts prix pour de bonnes montres or. Ils donnent, en général, la préférence au plus haut titre d'or, cela est facile à constater aux bagues qu'ils portent. La montre de dame de qualité n'a pas encore pu s'implanter et cela provient beaucoup de la position sociale de la femme chinoise.

La classe moyenne doit se contenter de la montre bon marché en argent. Il est à remar- quer que le Chinois donne la préférence aux montres è clef, probablement parce que les hor- logers indigènes ne connaissent pas le rhabillage de la montre remontoir; la montre savonnette, qui s'appelle ma-piao, est recherchée, ainsi que la montre répétition or.

Parmi la population.de la Chine du Sud, sur- tout parmi celle qui Labile entre Canton et Shanghaï, qui est la plus intelligente et la plus active de l'empire, se recrutent les horlogers-dé- taillants; ils sont également dépositaires de ma- chines à coudre. De là ils s'établissent dans les différents centres commerciaux de la Chine du Nord et après fortune faite, ils retournent dans leur pays d'origine pour finir leurs jours.

Comme les Chinois n'ont généralement pas de poche à leurs habits, c'est ce qu'ils envient le plus aux costumes européens, ils portent leur montre dans une pochette, souvent richement brodée, qu'ils attachent à la ceinture; ainsi la chaîne de montre devient superflue et n'a pas la même consommation que la montre.

L'argent a une valeur considérablement supé- rieure, ensuite du travail très peu rémunérateur.

Ainsi un ouvrier estime avoir un gain très élevé s'il gagne 85 cts. à 1 fr. 10, d'après notre valeur de l'argent. Un artisan ou détaillant gagnera à peine plus que 1 fr. 25 par jour et la moyenne du gain reste encore bien en dessous de cette éva- luation.

Il est donc facile à concevoir que, pour des gens qui ont souvent une nombreuse famille, il est presque impossible ou tout au moins très difficile de faire avec ce gain une dépense de 20 à 25 fr. et plus pour une montre. Pour cette cause aussi, le placement des montres en Chine

102 LA F E D E R A T I O N H O R L O G E R E SUISSE reslera toujours dans certaines limites. Il n'est

pas dit cependant, que les affaires aient déjà atteint celte limite à ce jour. Au contraire, on peut plu- tôt entrevoir une extension croissante pendant la période de paix qui suivra l'époque de révolte et d'émeute actuelle.

La journée de huit heures

Du Figaro.

Puisque nous vivons en un temps où deux Français ne peuvent pas différer d'a- vis s u r la plus insignifiante des cpiestions sans éprouver le besoin de s'entre dévorer le nez, je n e toucherai qu'avec la plus ex- trême prudence à un petit point d'histoire contemporaine des plus délicats.

Il y a, à la Chambre, des députés conser- vateurs dont nul plus q u e moi n'estime le caractère et n'a mieux suivi jadis les direc- tions. Il y a aussi des députés socialistes, dont je ne suspecte ni la bonne volonté ni la sincérité, mais dont les théories m'ont toujours eu pour adversaire. Aussi, quelle doit être ma stupéfaction et quel n'est pas mon chagrin lorsque je vois s'établir un lamentable chassé-croisé entre ces deux groupes ; lorsque je vois, par exemple, M. Méline, p o u r n'en citer q u ' u n — parce qu'il est u n chef et parce qu'il me fut très sympathique — lorsque je vois M. Méline voter comme un anarchiste, et lorsque, au contraire, je constate q u e les députés so- cialistes deviennent prudents, disciplinés et politiques !

Vendredi, ils ont renoncé à une inter- pellation dont M. Méline et ses amis se préparaient, à se servir p o u r organiser le gâchis ; et les quolibets qu'on leur déco- che ne p r o u v e n t q u e la déception causée par leur sagesse. Les délégués des mineurs de Montceau-les-Mines, grâce à ce retard ont p u être reçus par le président du con- seil. M. Waldeck-Rousseau leur a loyale- ment expliqué ce qu'il pouvait et ce qu'il ne pouvait pas faire pour eux.

Ce qu'il peut faire pour eux, c'est de négocier u n e augmentation des retraites, comme en Allemagne, à condition qu'ils s'y prêtent eux-mêmes. Ce qu'il peut faire pour eux, c'est de proposer au Parlement la journée de huit heures. Le Parlement anglais l'a votée cette semaine, cette jour- née de huit heures, et il est probable que la Grande-Bretagne n ' e n mourra pas.

Ce qu'il ne peut pas faire pour eux, c'est de peser sur des Compagnies, en les me- naçant de reprendre la mine, si elles n'ac- ceptent pas un minimum de salaire imposé par les syndicats. Ce qu'il ne peut pas faire pour eux, c'est encore de renoncer aux précautions qu'il a prises en vue d'assurer l'ordre. Voilà la situation bien nette !

Toutes ces revendications ouvrières doi- vent être examinées avec b o n n e foi et bienveillance. Elles contiennent, toutes, un peu de vrai mêlé à beaucoup d'exagération.

C'est ce vrai qu'il faut dégager et réaliser autant qu'on le peut. Eh bien ! ce départ entre la vérité et l'exagération devrait être l'œuvre des conservateurs, comme le rôle des socialistes serait d'épier, l'escopelte au poing, les ministères bourgeois au coin d'une interpellation. Ne croyez-vous pas que les rôles sont renvesés. Ne croyez-vous pas q u e c'est déplorable ?

Comment les conservateurs de droite et les progressistes ne comprennent-ils pas que, s'ils s'obstinent pendant un an encore dans cette opposition révolu lionnîiire pour laquelle ils ne sont pas faits, ils retourne- ront devant le suffrage universel, sans

autre bagage q u e des votes inexplicables, des votes anarchistes, ayant perdu tout programme et toute considération !

Voyons, personne n'ouvrira donc les yeux ?

Distinctions honorifiques

Le Moniteur de la Bijouterie et de VOr- fèvrerie publie, dans son dernier n u m é r o ,

la liste des distinctions honorifiques décer- nées par le gouvernement français à des exposants des classes de la bijouterie et de l'horlogerie.

Un seul exposant de nationalité suisse a été récompensé, c'est M. César Brandt, de la maison Louis Brandt & F r è r e , à Bienne, domicilié à Paris, qui a reçu la croix de chevalier de la légion d'honneur.

Brevets d'invention

Horlogerie et Bijouterie

LISTE DES BREVETS ENREGISTRÉS E n r e g i s t r e m e n t s *

Gl. 64, n° 20,794. 30 décembre 1899, 6^a/i h. p.

— Pendant à cimier. — Fiffel-Gonin & C'e, fabricants de pendants et couronnes, Cham- pagne (Vaud, Suisse). Mandataire A. Mathey- Doret, Chaux-de-Fonds.

Gl. 04, n° 20,795. 20 janvier 1900, 7 h. p. — Montre simplifiée. — Alphonse Stanislas Jol)^r, fabricant d'horlogerie, La Ferrière (Berne, Suisse). Mandataire: A. Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds.

Cl. 64, n° 20,796. 27 janvier 1900, 6 l/t h. p. — Mécanisme de répétition à quarts. — Julien Aubert, fabricant d'horlogerie, Sentier (Vaud, Suisse). Mandataire: A. Mathey-Doret, Chaux- de-Fonds.

Cl. 65, n" 20,797. 15 octobre 1899, 8 h. p . — Dispositif pour quantièmes. — Joseph Wej- rostek, administrateur d'une sucrerie, Bedi- host (Moravie, Autriche) ; et Cenek Wiede- mann, horloger, Vinohrady-Prag (Bohème, Autriche). — Mandataire: Ed. v. Waldkirch, Berne.

Cl. 65, n" 20,798. 11 janvier 1901, 1 »/.. h. p. — Tour pour tourner les pierres. — Godefroy Klemenz, 3, Clos Rochat, Genève-St-Jean (Suisse).

Modification»

Cl. 65, n° 19,973. 8 mai 1900, 8 h. p. — Pièce métallique tenant lieu de pierre pour mouve- men t d'horlogerie. — Eugène Couleru, Chaux- de-Fonds (Suisse). Cession du 9 février 1901, en faveur de Hector Lévy, successeur de C. Couleru - Meuri, fabricant d'horlogerie, Chaux-de-Fonds (Suisse). Mandataire: A.

Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds; enregistre- ment du 12 février 1901.

R a d i a t i o n s .

Cl. 64, n° 4112 avec 4112/265. Système de ra- quettes avec queue fendue à ressort.

Cl. 64, n° 13243. Mécanisme de quantième per- fectionné.

Cl. 64, n° 20368. Dispositif pour fixer la minu- terie sur le couvercle du barillet.

Exportation pour le Chili Factures consulaires.

Le consul de la République du Chili à Genève rappelle aux intéressés qu'à teneur de la loi du 25 janvier 1898 tout envoi pour le Chili doit être accompagné d'une facture dressée en quatre exemplaires, légalisés par le consul soussigné.

La facture doit contenir :

a) Les marques et numéros des caisses, etc. ; b) La quantité et la nature des colis ;

c) Le détail des marchandises expédiées et leur valeur très exacte de vente.

d) La déclaration du pays d'origine et de fa- brication.

Un des exemplaires de cette quadruple facture est envoyé par les soins du consulat à la Direc- tion des douanes chiliennes.

Le second reste dans les archives du consulat.

Le troisième doit-ètre envoyé par l'expéditeur au destinataire de la marchandise.

Le quatrième reste en main de l'expéditeur.

A défaut de facture légalisée, les marchandises ne pourront pas entrer au Chili, ce qui entraînera pour elles des frais considérables.

Le consul : CH. ACKERMANN.

Tarif de messagerie pour la France

Un nouveau tarif de messagerie pour la France, plus étendu et comprenant toutes les voies d'acheminement p o u r l'échange des articles de messagerie avec ce pays, a été établi et est entré en vigueur le 1er mars.

Le nouveau tarif n° 3 est en vente au prix de 50 et. auprès de chaque office de poste.

Contrat normal d'apprentissage

Le secrétariat de l'Union suisse des arts et métiers n o u s adresse le c o m m u n i q u é suivant :

Nous portons à la connaissance des parents, tuteurs, directeurs d'établissements, conseils des orphelins, industriels et patrons qui ont à passer des contrats d'apprentissage, que le comité, cen- tral de l'Union suisse des arts et métiers, secondé par des experts choisis dans toutes les branches professionnelles, a établi un contrat normal d'apprentissage. Ces contrats, pour les apprentis et apprenties, rédigés en français et en allemand, sont gratuitement mis à la disposition des inté- ressés par : le secrétariat de l'Union suisse des arts et métiers à Berne, le Musée industriel de Fribourg et le comité de la Société d'arts et mé- tiers à la Chaux-de-Fonds.

Nous recommandons aux intéressés de faire usage de ces formulaires, et de favoriser de la sorte la vulgarisation des contrats d'apprentissage écrits. Ce sera pour les arts et métiers un pro- grès réalisé dans la voie de l'unification de la législation suisse.

L'Union suisse des arts et métiers a aussi adopté un règlement concernant les examens d'apprentis. On y lit entre autres que les appren- tis n'ayant pas fait un temps réglementaire d'ap- prentissage, variant suivant les professions, mais fixé dans la règle à trois ans, ne sont pas admis aux examens de fin d'apprentissage. Pour éviter cet inconvénient, nous prions les parents et les tuteurs, ainsi que les industriels et les patrons, de consulter ce règlement que l'on trouve aux adresses indiquées plus haul.

Le secréiariat de l'Union suisse des arts et métiers à Berne et le Musée industriel à Fribourg sont toujours disposés à donner gratuitement tous les renseignements relatifs à ce sujet.

Loi sur les auberges

Voici les principales dispositions de la loi sur les auberges, débits, etc., qui sera prochainement soumise au Grand Conseil genevois :

« En principe, il ne serait autorisé qu'un café, hotel ou auberge par 150 habitants et un débit à l'emporter par 300 habitants.

« Il sera interdit d'employer des jeunes gens au-dessous de 16 ans, des jeunes filles au-dessous de 18 ans ; durée de la journée de travail, 12 heu- res au maximum ; repos de nuit d'au moins sept heures; 52 jours de congé par an, dont 17 di- manches.

« Les taxes seront réduites de moitié pour les débitants ne vendant que des boissons fermentées à l'exclusion de toute boisson distillée. La con- sommation sur place, même gratuite, sera inter- dite dans les débits à l'emporter.

«Obligation pour les hôtels, auberges, pensions, de tenir un registie mentionnant l'état civil exact de leurs voyageurs; on exigera la liste des loca- taires et des sous-locataires.

« La patente pour hôtel, auberge ou restaurant ne donnera pas droit à l'exploitation d'un débit;

il devra être obtenu une autorisation spéciale.

«La réduction du nombre des auberges, dé- bits, etc., dans les localités où ce nombre est supérieur au maximum prévu par la loi, se fera par voie d'extinction : faillite, décès ou autre cause. Toutefois, si en cas de décès, il y a une veuve ou un orphelin, la patente pourra être re- nouvelée pour une durée de cinq ans au plus.

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 103

Un avertissement de police

La direction de la police du canton de Berne vient de publier u n avertissement dans lequel il prévient les familles contre les agissements d'un individu qui parcourt la Suisse et s'occupe de la traite des blanches.

« U n h o m m e , est-il dit, qui parcourt actuelle- ment la Suisse et l'Allemagne, cherche à l'aide d'offres séduisantes à enrôler des jeunes filles, soi-disant pour des places avantageuses, mais qui en réalité sont d'une nature plus que dou- teuses. Le nom de cet agent n'est pas encore connu de la direction de police, mais on a de l'enroleur le signalement suivant : cheveux et moustache gris, teint foncé, très brun, yeux bleus, grandeur moyenne, parle le bon allemand.

Gomme lieu de destination, il indique a u x jeunes filles généralement Potsdam, H a m b o u r g , puis les Etats-Unis, etc. Déjà en 1900 le même agent a fait de tels «voyages de commerce» sans que la police ait pu mettre la main dessus.

Les jeunes filles qui cherchent des places, ainsi que leurs parents, leurs tuteurs et leurs amis sont donc publiquement avertis des menées louches de cet homme ; et il leur est recommandé, en leur propre intérêt, d'agir avec la plus grande circonspection lorsqu'on leur offre des places en apparence très avantageuses, à l'étranger, et de ne prendre aucun engagement avant d'avoir con- sulté des personnes dignes de confiance et ex- pertes en pareille matière, par exemple les mem- bres de « l'Union des amies des jeunes filles».

Cet avertissement de la direction de la police du canton de Berne mérite d'être lu attentivement dans toute la Suisse. On n'est jamais trop pru- dent en pareilles circonstances.

Nouvelles diverses

Le m o u v e m e n t d e la p o p u l a t i o n j a p o - n a i s e d'après le Nouvelliste de Hambourg, qui analysant des renseignements de source ja-

ponaise dit que le Japon renferme actuellement

28 villes ayant une population de plus de 35,000 habitants. Un certain nombre de villes se déve- loppent même d'une façon prodigieuse. Ainsi, dans les dix dernières années, la population de la ville d'Osaka s'est accrue de 378,000 âmes, celle de la ville de Tokio, de 260,000, celle de la ville de Kobé de 110,000: et celle de la ville de Nogaya de 90,000.

La plupart des autres grandes villes se sont développées dans les mêmes proportions. Les populations rurales se sont également accrues de façon notable. En 1898, l'Empire japonais comp- tait 46,000,000 d'habitants contre 40,000,000 en 1887.

La situation du commerce d'orches- trions et d'automates à musique. — Dans

les milieux intéressés on se plaint amèrement de la situation faite aux vendeurs de ces arti- cles. Un correspondant de la Leipziger Uhr- macher zeitun g estime que la plupart des mar- chands de ces spécialités se sont voués à la vente de montres, pianinos, etc.- Et de même que les m a r c h a n d s de ces articles ont diminué, la con- sommation s'est sensiblement réduite. Il ne voit le salut de celte branche de commerce que dans l'association des intéressés et l'adoption d'un programme dont différents points sont imprati- cables,suivant le journal mentionné.

La f a b r i c a t i o n d e b i j o u t e r i e . — On écrit de Pforzheim :

Le deuil du peuple anglais, survenu par la mort de la reine Victoria, s'est fait sentir d'une manière remarquable pour les fabriques de bi- jouterie, de façon que les fabricants n'ont pu suffire aux nombreuses commandes en bijouterie deuil. Actuellement la fabrication ne s'occupe que de chaînes, broches, bracelets, etc., oxydés.

— Le ministre de l'intérieur du grand-duché de Bade avait chargé l'inspectorat des fabriques de publier un ouvrage sur la position sociale des ouvriers bijoutiers de Pforzheim. Get ouvrage paraîtra prochainement à Karlsruhe et a comme auteur l'inspecteur de fabriques F u c h s .

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