FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXANNEE 1901-1902 N° 104
RECHERCHES
LES LIGAMENTS ANTÉRIEURS ACTIFS ET PASSIFS
ET PLUS PARTICULIÈREMENT
SLR LE LIGAMENT DE BERTIN
DE
L'ARTICULATION COXO-FÊMORALE
THESE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenuepubliquement le 30
Juillet
1902PAR
Julien-Léopold-Ambroise PEYROT
Né àBergerac(Dordogne), le 15 avril 1879
Élève du Service de Santé de la Marine
AIDE D'ANATOMIE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX
MM. CANNIEU professeur Président.
BOURSIER professe PRINCETEAU agrégé.
GENTES agrégé.
Examinateursu, la Thèse:
ST")
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront ïaites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
imprimerie du midi, p. cassignol 91 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91
1902
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordcam
M. DE NABIAS, doyen —
M. PITRES, doyen honoraire,
a»saophsssisun&s
MM. MIGÉ ..
)
DUPUY MOUSSOUS.
Cliniqueinterne
MM.
PICOT.
PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE.
Clinique externe Pathologie et théra¬
peutique
générales. VERGELY.
Thérapeutique
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Médecineopératoire.
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Clinique d'accouche¬
ments LEFOUR.
Anatomie pathologi¬
que
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Anatomie CANNIEU
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Cl « M a»liBC M SCAT AB StECS Clinique desmaladies cutanées
et syphilitiques MM.
Clinique desmaladies des
voies urinaires
Maladies dularynx, des oreilles etdunez Maladiesmentales
Pathologie interne Pathologieexterne Accouchements
Physiologie Embryologie Ophtalmologie
Hydrologieet
Minéralogie
LeSecrétairedela Faculté,
dubreuilh.
pousson.
moure.
regis.
rondot.
DENUCe.
fieux.
pachon.
princeteal
lagrange.
carles.
lemaire.
Pardélibération du 5 août 1879, laFaculté aarrêté que
les opinions émises dans 1
Thèsesqui lui sontprésentéesdoivent
être considérées comme propres à leurs autours,
qu'elle n'entendleur donnerni
approbation ni improbation.
a la
mémoire
de ceux quim'étaient
chers
a la
mémoire
de ma marrainea la
mémoire
de mes grands-parentsA MA GRA
ND'MÈRE
A MES PARENTS
A MON
FRÈRE
MARC PEYROTLIEUTENANT D'ARTILLERIE
\
A
MONSIEUR LE DOCTEUR LAF1 TE-DUPONT
CHEF DES TRAVAUX ANATOMIQUES A LA FACULTÉ DE
MÉDECINE
DE BORDEAUX
A MONSIEUR J.
LENOIR
ANCIEN ADJOINT AU MAIRE DE VERSAILLES CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
A mon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR
ANDRÉ
PROFESSEUR D'ANATOMIE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX OFFICIER D'ACADÉMIE
Aucours de recherches que nous avions entreprises sur l'articulation
coxo-fémorale,
M. le Prof. Gannieu attira notre attention sur le ligament de Bertin, et nous déclara qu'il pourrait bien représenter un organe atrophié que des recherches d'anatomie comparée pourraientpeut-être
retrouver. C'estcequi fait l'objet de notre thèse.
M. le Prof. Gannieu ne nous a ménagé ni les encourage¬
ments ni ses conseils au cours de ce travail; qu'il reçoive
nos bien sincères remerciements. Il nous fait, en outre, l'honneur
d'accepter
la présidence de cette thèse, c'est une marque d'intérêt de plus qu'il nous donne: nous en sentons tout le prix.Nousavons eu la bonne fortuned'être attaché pendantun
ancommeaide d'anatomie àM. le DrLafite-Dupont, chefdes travaux d'anatomie. Nous n'oublierons pas l'amabilité avec
laquelle
il nous reçut dansson laboratoire, dont il mit toutes les ressources à notredisposition.
Nous garderons le sou¬venir de sabienveillance à notre égard.
M. le Prof, agrégé Gentes nous fut toujours favorable et se mitsouvent à notre disposition avec une bonne grâce dont
nouslui saurons toujours gré.
En dehors de nos maîtres de l'Institut anatomique, il en est
d'autres,
qui, s'ils furent dans un moindre contact avecnous, ne nous donnèrent pas moins de précieuses marques d'intérêt et de sympathie : MM. les Prof, agrégés Cham- brelentetPrinceteau furentde ceux-là.
M. le Prof, de Nabias,
doyen
dela Faculté, qui a bien voulunousautoriser à avancer
l'époque
de notre thèse, a droità notre gratitude.Nos chefs deservice des Hôpitauxqui firent notre éduca¬
tion
clinique
méritent notre reconnaissance ; parmi eux,__ 10 -
nous aimerons à nous
rappeler les noms de MM. les Prof.
Boursier, qui
fut
pournous d'une rare bienveillance;
Moussous,
Bergonié, Lanelongue et Picot.
Nous aimerons aussi
à reporter nos souvenirs à l'année
que nous avons
passée à l'Ecole annexe de médecine navale
de Brest, où les
professeurs n'étaient pas des maîtres, mais
des amis, et
où MM. les Médecins de la marine Vergos,
Salanoue-Ipin,
Valence nous témoignèrent constamment
le plus
vif intérêt et nous donnèrent le meilleur de nos
connaissances
médicales.
Pendant trois ans,nous avons
été l'élève de l'Ecole princi¬
pale du service de santé de la Marine et des Colonies : nous
remercions ici nos
professeurs. Nous y avons trouvé de
vrais amis et de bons
camarades que nous ne saurions
oublier.
Le plan
de
cetravail, calqué sur celui de M. le Prof.
Cannieu relatif au
nerf audidif, est ainsi conçu :
Chapitre
premier.
—Historique rapide.
Chap. II. —
Exposé des faits observés : A) chez l'homme;
B)
chez les animaux.
Nous nous sommes
borné à la face antérieure de l'arti¬
culation et avons
étudié systématiquement : a) les ligaments
actifs
(muscles)
;b) les ligaments passifs.
Chap. III. —
Synthèse et interprétation des faits.
Conclusions.
CHAPITRE PREMIER
Lorsqu'on examine la face antérieure de la capsule de l'articulation coxo-fémorale, onest frappé par la disposition des faisceaux fibreux qui entrent dans sa constitution.
Au nombre de trois, ils affectent, suivant lacomparaison de Welcker, la forme d'un N
obliquement
couchésur une de sesbranches,
d'où le nom deligament
en N de Welcker qu'on donnequelquefois aux trousseaux fibreux de cette portion de la capsule. On pourrait aussi et peut-être plus exacte¬ment comparer ces ligaments à un Z retourné. Des trois branches qui constituentce Z, deux proviennent de l'épine
iliaque
antérieure etinférieure, tandis que la troisième naît dupubis. La plus élevée a une direction transversale et aboutit àl'angle antéro-supérieur
du grand trochanter; la tige moyenne, légèrement oblique en bas et en dehors, se termine à l'extrémité inférieure de la ligne oblique anté¬rieure du
fémur;
l'inférieure seTerminant au même point achèvele tracé du Z ligamenteux. Ces ligaments portent lenom desos qu'ils unissent : os
iliaque
et fémur, d'où lesdénominations
de ligaments pubo-fémoral et ilio-fémo-raux. Ces appellationssont unanimementemployées parles
anatomistes,
mais la discussion commence lorsqu'il s'agit dedifférencier
les deux faisceaux ilio-fémoraux.En
France,
tandis que quelques auteurs appellent liga¬mentde Bertin, du nom del'anatomiste qui l'aurait signalé le premier, le faisceau vertical du ligament ilio-fémoral,
d'autres appliquent
le môme nom de ligament de Bertin à fout lesystème desfibres ilio-fémorales.— 12 —
C'est ainsi que pour
Testut (2e édition) le ligament de
Bertin estle seul
faisceau vertical, les deux faisceaux verti¬
cal et horizontal
possédant la même dénomination dans sa
dernière édition
(5e). Poirier, de même, applique le nom de
ligament
de Bertin aux deux faisceaux précédents et aux
fibres intermédiaires.
Les anatomistes plus
anciens diffèrent également sur le
même
point
:Sappey (4e édition) déclare que le faisceau qui
constitue leligament
de Bertin est celui qui s'insère en bas
sur la fossettedu
petit trochanter.
Cruveilhier(5e
édition) dit
quele faisceau vertical est ce
que
Bertin appelait ligament antérieur et supérieur et ce que
Weber désigne sous
le
nomde ligament supérieur (ligament
ilio-fémoral de Henle).
Quant
auligament ilio-trochantérien,
il ne serait
qu'une expansion aponévrotique dépendant du
petit
fessier.
Pour Beaunis, le ligament
de Bertin est représenté par
toutes les fibres qui
vont de l'épine iliaque antéro-inférieure
à la ligne
intertrochantérienne antérieure.
Nous neciteronsque pour
mémoire la thèse de M. Barbe,
sur la
Physiologie du ligament de Bertin (4), dans laquelle
M. Barbe prête
à Bertin
unedescription que nous n'avons
pu,
malgré
nosrecherches, retrouver dans cet auteur.
La confusion que nous venons
de constater chez les
auteurs français
règne
encorequand on s'adresse aux
auteurs étrangers :
Gegenbaur décrit, comme étant le liga-
mentde Bertin, le faisceau
qui va~" de l'épine iliaque anté¬
rieure et inférieure vers
la ligne oblique antérieure du
fémur, sans mentionner
plus particulièrement les deux fais¬
ceaux
ilio-prétrochantérien et ilio-prétrochantinien.
D'autresauteurs allemands,
Welcker entre autres, appel¬
lent ligament
antérieur et èupérieur (termes employés déjà
par
Bertin) le faisceau de fibres qui se répartissent sur la
ligne
intertrochantérienne antérieure.
(q Barbe,
Thèse de Bordeaux 1897.
— 13 —
Mais,, des anatomistes étrangers, le plus souvent cité quand il s'agit de la capsule de l'articulation de la hanche estle chirurgien anglais Bigelow, qui décrit les deux fais¬
ceauxilio-fémoraux sous le nom de ligament ilio-fémoral
en Ysansy attacher le nom de Bertin, et fait jouer au fais¬
ceau vertical un grand rôle dans la production de la luxa¬
tion iliaque; aussi les chirurgiens, parlant du ligament ilio-fémoral, ne manquent jamais de l'appeler ligament de Bigelow.
Nous n'insisterons pas davantage sur ces faits et nous n'en retiendrons qu'une chose, c'est que la majorité des auteurs reconnaissent l'existence d'un ligament ilio-fémoral qu'ils qualifient en totalité ou en partie seulement du nom de ligament de Bertin.
Pour remettre les choses au point, rien n'était plus facile que de se reporter au travail de Bertin, ce que bien peu d'auteurs ont fait, et là, dans le Traité
d'Ostéologie de
cet auteur, on lit : «Le ligamentorbiculaire estfortifié antérieu¬rementpar un ligament que
j'appelle
antérieuretsupérieur.Ce ligamentest attaché au-dessous de l'épine antérieure et inférieurede l'os des îles et un peu plus intérieurement que cetteépine; ets'insère à une ligne oblique placée sur la base du coldu fémur ». Il n'est donc pas question expressément
etexplicitement des deux faisceaux de l'Y de Bigelow, mais il nesaurait y avoir de douteau sujet de savoir si le nom de ligament de Bertin doit
s'appliquer
à l'un ou l'autre de cesfaisceaux;
la dénomination de ligament antérieur et supé¬rieur doit
s'appliquer
à toute la partie antérieure de la capsule qui émane del'épine iliaque antérieure et inférieure pour se terminer sur le fémur, aussi bien aux deux faisceauxilio-prétrochantérien
et prétrochantinien qu'aux fibresintermédiaires,
puisque Bertin dit encore àpropos dufémur,
que cet os donne insertion « au ligament antérieuretsupérieurpar la ligne oblique antérieure de l'extrémité supérieure ». Il n'y a pas là « extrémité inférieure ou extré¬
mité supérieurede la ligne oblique antérieure»; il y a ligne
oblique
antérieure, et nul cloute
quepar là Bertin ait voulu
désigner cette
ligne tout entière
avec sesdeux extrémités.
Ce point
établi, il conviendrait de déterminer si, ainsi
qu'on
le fait trop souvent,
onn'aurait pas attribué à Bertin
une
paternité qui
nelui serait
pasdue en lui attribuant la
découverte des faisceauxilio-fémoraux.
C'est précisément là
ce qui
semble s'être passé,
carles deux faisceaux du liga¬
ment ilio-fémoral telsqu'on
les décrit aujourd'hui étaient
nettement signaléscinquante ans
avant
queBertin ait écrit
son ouvrage. Winslow,en
effet (*), signale les deux faisceaux
en questionsans
cependant noter formellement l'existence
de ligaments
différenciés dans la capsule
ouplutôt sans
employer le termede ligaments. Pour cet auteur, l'articula¬
tion coxo-fémorale
possède deux ligaments
:l'un environ¬
nantl'articulation
(ligament orbiculaire), l'autre compris à
l'intérieur de l'article (ligament
rond, ainsi appelé, dit-il,
très improprement et
mal à propos).
«Le ligament orbicu¬
laire est très fort et inégalement
épais. Il est composé de
plusieurs sortes
de fibres, dont les principales sont longitu¬
dinales et obliques. Il est
beaucoup plus fort et plus épais
dansquelques-unes de ses
portions
quedans d'autres. Son
épaisseur est
fort grande depuis l'épine iliaque antérieure
et inférieure
jusqu'à
lapetite tubérosité antérieure, qui fait
pour ainsi dire
l'union de la base du grand trochanter en
hautavec la base du col. Il est encore fort épais
depuis la
même épine
jusqu'à la partie
moyennede la ligne raboteuse
oblique,
qui
seremarqueantérieurement entre la tubérosité
et le petit
trochanter. Cette dernière épaisseur est fortifiée
par un trousseau
de fibres qui est attachée
aupassage du
tendon du muscle iliaque et vers
la partie inférieure de la
ligne raboteuse
oblique. L'arrangement des fibres ligamen¬
teuses, dont ces deux épaisseurs sont
composées, forme
une
espèce
detriangle
avecla ligne raboteuse oblique qui
termine la base du col ». Telle est la description
de la fnce
(') Winki.ow,Expositionanatomiquedela structure
du
corpshumain.
antérieure de la capsule de l'articulation coxo-fémorale faite parWinslow. Si nous la comparons à celle de Bertin, nous voyons que celui-ci ne différencie pas de faisceaux dans son
ligament antérieur et supérieur qui s'insère à la ligne obli¬
que antérieure, tandis que celui-là, au contraire, signale l'épaisseur des fibres jetées de
l'épine
iliaque antéro-infé-rieure au grand trochanter d'une part et à la partie infé¬
rieure de la ligne intertrochantérienne antérieure d'autre part: toutle ligament ilio-fémoral estlà, avec ses deux fais¬
ceauxprétrochantérien et prétrochantinien de Poirier, et s'il fallait lui donner unnom propre, cen'est pas celui de Bertin, mais celui de Winslow, que nous lui donnerions; eten nous maintenantà un point de vue purement historique, nous pouvons dire qu'il n'y a pas de ligament de Bertin dans l'articulation de la hanche.
CHAPITRE II
EXPOSÉ DES FAITS
A) HOMME
Nousconsidéreronssuccessivement chacun desligaments:
ilio-fémoraux et pubo-fémoral. Nous devrions commencer par lasérie animale et terminer par l'homme, ainsi qu'on le lait
logiquement
toutes les fois qu'il s'agit de morphologie,mais nous commencerons tout d'abord par l'homme, parce qu'avant tout c'est de l'hommequ'il faut s'occuper, l'anato-
mie comparée venant accessoirement expliquer les disposi¬
tionsqu'on retrouve chez l'individu humain. Dans ce chapi¬
tre, nous ne ferons
qu'exposer
le résultat de nos dissectionssanscommentaires, ceux-ci viendront plus tard.
Et toutd'abord occupons-nous du ligament ilio-fémoral.
Poirier faitnaître le faisceau vertical de
l'épine
iliaque anté¬rieureet
inférieure,
le faisceau horizontal naissantunique-, ment du sourcil cotyloïdien, en arrière de cette épine.
Testut,
sans insister sur cetteinsertion du faisceau trans¬versal, signale simplement l'insertion du ligament ilio- fémoral au-dessous de
l'épine
iliaque antérieure et infé¬rieure. Pour ces deux anatomistes, la terminaison surle fémur est la même: le faisceau
supérieur s'insère sur le bord antérieur du grand trochanter, en se confondant plus
ou moins avecla face inférieure du tendon du petit fessier
(tubercule prétrochantérien);
le faisceau inférieur, lui,P.
— 18 —
aboutit à
l'extrémité inférieure de la ligne oblique en subis¬
sant un
mouvement de torsion sur lui-même (faisceau ilio-
prétrochantinien).
Nos dissections
n'ont fait
queconfirmer, en les complétant
sur
quelques points de détail, les descriptions de Testut et
de Poirier: c'est
ainsi
queconstamment nous avons vu le
ligament
ilio-fémoral s'insérer sur l'épine iliaque antérieure
et inférieure à la fois surson
sommet et sur ses deux faces
(au
niveau de
samoitié inférieure, la moitié supérieure étant
occupéepar
l'insertion du tendon direct du droit antérieur);
Sur
l'éçhancrure sous-jacente qui la sépare du sourcil
cotyloïdien
;Surla
partie avoisinante de la dépression creusée sur l'os
iliaque par
le
psoas.Cette insertion est éminemment varia¬
ble, mais nous
l'avons toujours retrouvée. C'est ainsi que
chez une femme nous
n'avons trouvé que quelques fibres,
tandis que
chez
uneautre les faisceaux du ligament ilio-
fémoral s'inséraient sur
cette gouttière du psoas iliaque
jusqu'à 1 cent. 1/2 du rebord cotyloïdien et constituaient par
leur volumele tiers
du volume du ligament total.
Constamment aussi nous avons
noté l'insertion du liga¬
menttransversal en dehors
de l'épine iliaque antéro-infé¬
rieure suivant le
rebord cotyloïdien, et cette insertion est
uniquement
destinée
auxfibres du faisceau ilio-prétrochan-
térien.
De ces insertions iliaques,
les faisceaux divergent et se
séparent
l'un de l'autre à une distance variable de leur ori¬
gine: ils
peuvent n'avoir qu'un très faible contact au niveau
del'épine
iliaque,
ouplus exactement au niveau de la partie
externe de cette épine
(ce qui est la disposition la moins
fréquente),
oubien ils peuvent être accolés sur une certaine
étendue de leur trajet, leurs
bords voisins étant au contact
jusqu'à
2centimètres
endehors de l'épine iliaque anté¬
rieure et inférieure. Cette union des
deux faisceaux du li»a"
ment ilio-fémoral est alors très
intime et marquée par une
petite
crête fibreuse qui fait une légère saillie sur la surface
de la
capsule.
— 19 —
a) Dans tous les cas le faisceau horizontal s'insèresur le tubercule antérieur du grand trochanter, mais il peut arri¬
veret il arrive assez fréquemment
(une
fois sur trois envi¬ron) que quelques fibresse
séparent
du gros de ce faisceau et dépassant le bord supérieur du grand trochanter aillent s'insérer sur la face externe de cette tubérosité. Cesfibres peuventse réunir enquantité assez considérable pour cons¬tituer un second ligament transversal. Chez un homme, sur une hanche du côté gauche, nous avons pu en observer un
exemple remarquable: un faisceau se détachait de la cap¬
sule articulaire à i cent.
1/2
del'épine iliaque
antérieure etinférieure,
et donnant attache à quelques fibres du petit fessier aboutissait à la partie moyenne de la face externe du grand trochanter. Séparé à la partie interne du tendon du petit fessier par du tissu graisseux, il lui adhéraitauniveau du bord supérieur du grand trochanter. Ce faisceau mesurait2 à 3 millimètres de diamètre etétait séparé de la capsule proprement dite par une couche de tissu cellulo-
adipeux
assez abondante. Sur le même sujet et du même côté une partie des fibres du faisceauilio-prétrochantérien dépassait
le bord antérieur du trochanteret gagnait la face externe de cette saillie osseuse. Cettedisposition
de quel¬ques fibresparfois nombreuses
dépassant
l'insertion habi¬tuelle du faisceau
prétrochantérien
est assezfréquemment
observée et nous serions tenté d'en faire une dispositionnormale.
A côté de cette exagération du volume du faisceau trans¬
versal ilio-fémoral il faut placer les cas où ce faisceau peut
ne pas être différencié à la face externe de la capsule, et dans un cas que nous rapporterons plus loin il nous a été
impossible
de le déterminer.Il fautaussi noter que dans un certain nombre d'articula¬
tions ce
faisceau supérieur du ligament ilio-fémoral est en connexion parfois intime avec le tendon du muscle petit
tessier,
au pointqu'onéprouve beaucoup de difficultés à l'enséparer,
et dans cesconditions on comprend aisément queCruveilhier ait
considéré le ligament ilio-prétrocharïtérien
comme « une
expansion aponévrotique dépendant du petit
fessier ».
La longueur
de
cefaisceau horizontal est variable dans
de faibles
proportions suivant la position du fémur en
adduction ou en
abduction; le sujet étant en attitude recti-
ligne(les fémurs
enextension et dans leur position normale)
la longueur
est
enmoyenne de 5 centimètres. Nous rejetons
pour
le moment l'étude des autres dimensions, nous propo¬
santdelesjuxtaposer
à celles du faisceau vertical.
b) Le faisceau vertical du ligament ilio-fémoral croise la
face antérieure
de l'articulation, repoussé en avant par la
foi*tesaillie de la
tête fémorale, en dehors de laquelle il est
en
grande partie situé. Dans la station debout il semble s'en¬
roulerautour
de l'article et subir un mouvement de torsion,
de telle sorte que
né de la partie antérieure de la capsule il
tend à gagner
la partie inlero interne oh il se termine an
niveau de la saillie
qui forme l'extrémité inférieure de la
ligne
oblique antérieure. <l'est là l'insertion unique que don
nentTestut et
Poirier;
cen'est pas In seule, dans tous les
cas il aboutit
également à la dépression qui sépare colle
ligne
intortroohuntérlenne du petit troebanter: fossette pré-
trocbantiulenno on
aboutit précisément aussi le ligament
pubo
fémoral, (Je faisceau verlleal est léelio dans la llexlen
de la eulsse surle
bassin
;11 présente un dé vol 0 p pu ni en I b'1'"
vaniable sans que mais ayons
pu y allécher une Inlluaneo
de sexe ou de musculature,
tous les termes peuvent s'olmOI'
ver : c'esteliez, un homme
bien muselé que noies avons va I"
faceantérieurede la
capsule absolument lisse, avec les flbf'0*
verticales et les
libres obliques difficilement reconnaisse!»!^
les unes des autres sa te;
former une saillie quelconque à I"
surfacede
l'iirfleijlntloii, D'autres fois
aucontrai ru, ut c'esl
là le fait normal presque
unanimement observé, le faisceau
ilio
prétroc,hantiiiien fait sur le restant de la capsula Uf),!
saillie très
appréciable à l odl et surtout au doigt; cétL
.saillie est notable tant au
niveau du bord interne qui lhnll,!
— 21 —
la
bçurse séreuse du
psoasqu'au niveau du bord externe., à
lapartie inférieure
duquel
on trouvetoujours des vaisseaux
qui proviennentde l'intérieur
del'articulation.
Iln'est
pas rare d'avoir un ligament faisant une saillie de 1 mill. 1/2à 2 millimètres.
Lalongueur dece faisceau vertical varie évidemment avec 1 âge du sujet et on ne saurait lui assignerde longueur fixe;
toutefois, chez l'adulte, elle oscille autour de 9 centimètres,
et un fait remarquable est qu'il existe un rapport constant
entre la longueur de ce faisceau vertical et le diamètre transversal de l'extrémité
supérieure
dufémur, mesuré
parla distance qui sépare le plan
de la
face externedu grand
trochnnter du plan passant par
le pôle de la tête fémorale.
Le rapport est
égal
à l'unité ou s'en écarte très peu pourlui
être
légèrement
inférieur. Nous avons vuquela longueur du
faisceau horizontal était de 5 centimètres en moyenne,
la
moitié environ par
conséquent de celle du faisceau vertical.
Lu largeur
de
ces faisceaux est très variable suivant la hauteur à laquelle on la considère. Ordinairement assez étroit au niveau del'épine iliaque
antéroinférieure, lofais-
couii vertical s'élargit à mesure
qu'il
descend surla face
antérieure de l'urtlculnlion, atteint sa largeur muxlmo au pointoù existe la plus forte saillie de la tête
fémorale,
puiss© rétrécit vers son extrémité Inférieure, connue un corps
élastique
lixé ù ses doux extrémités etcomprimé ù
supartie
moyennes'élnrgll
nu poinl supportantla plus grande
prèshou s'il en est
ainsi, l'épaisseur
duligament, doit être four
Heu de sa largeur et êtro moindre au
point le plus large. La largeur
moyenneest d'un pouplus do
2centimètres
aupoint
in
plus large,
et celte dimension est de toutes lesdimensions•l"
ligament
cellequi varie lo
moinsavec lessujets, lit de fait il
oa est
ainsi, la
partiesupérieure et
moyennedu ligament,
pO's.Viô entre la tête du fémurenarrière et lo psoas
iliaque
en est la partie laplus mince du ligament.
Nous avonsIndiqué
surcinq
sujets (ti, bt <\ <1,n) dos
coupeshorizontale!
' '
transversales
de l'articulation et avons obtenu les résul bits suivants ;— 22 -
A l'or
gine iliaque
lapartie
moyenne A lapartie inférieure
Largeur 17 13 15 17 16 25 18 24 20 24 14 42 15 13 14
Epaisseur...
(enmillim.)
5 4 3,5 6 3,o 4 3,5 3,5 4 3 7 5 5 8 5
a b c d e a b c d e a b C d c
Nous avons donc obtenu
chez des individus ayant des
ligaments
bien différenciés une épaisseur moyenne de 4
mill. 5 à la partie
supérieure du ligament ilio-prétro-
chantinien,de 3
mill. 4 à la partie
moyenne,de 6 millimètres
à la
partie inférieure
;cette épaisseur est donc maxima au-
dessus du petit
trochanter, minima à la partie la plus large,
cequi
saute
aux yeuxquand on examine les tableaux dans
lesensvertical.
Nous avonsde même
pratiqué des
coupesverticales antéro- postérieures de l'articulation chez quatre sujets, pour déter¬
minerl'épaisseur
du faisceau ilio-prétrocliantérien près de
l'origine iliaque
et de la terminaison sur le fémur ; nous
avons obtenu les chiffres suivants :
D 8 il
soit une moyenne
de 7 millimètres à la partie interne, de 8
millimètres à la partie externe.
Ces chiffres sont inférieurs à ceux que
l'on trouve dans
les classiques :
le faisceau horizontal varierait pour Poirier
de 7 à 14 millimètres et pour Sappey
de 8 à 10 millimètres.
Le faisceau vertical varierait pour cet
auteur de 4 à 5 milli¬
mètres.
Un point
qui reste à élucider à propos du ligament ilio-
fémoral et qui tient
à la fois de la physiologie et de l'ana-
tomie, mais relève
plutôt de l'anatomie
entant que cette
sciences'occupe des
propriétés physiques des organes qu'elle
étudie, et qui est
pourtant bien délaissé
enarthrologie, mal¬
gré son
intérêt, est la
mesurede
saforce de résistance. A
Epaisseur [enmillimètres)
A B G
àl'origine iliaque 8 5 5
àlaterminaisonfémorale 8 7 6
— 23 —
parties
travauxde Gilis
surla
force de résistance du liga¬ment rond de l'articulation coxo-fémorale, nous ne connais¬
sons aucune autre tentative analogue. Nous savons déjà que cet auteur est arrivé pour le ligament rond à cette conclu¬
sion quele ligament rond cède sous une traction variable de 30à 45 kilogrammes. Ce sont ces expériences que nous nous sommes proposé
d'appliquer
en ce qui concerne le ligament ilio-fémoral, etsi nous n'avons pu utiliser qu'une faible par¬tie des piècesque nous avons disséquées nous n'en expose¬
ronspasmoins les résultats obtenus malgré le petit nombre d'observationsqu'il nous fut permis depratiquer. C'est que dèsle début nous nous trouvâmes aux prises avec des diffi¬
cultés très grandes : pas d'appareil à suspension, et pas de poids. Voici comment nous avons opéré. Nous
dépouillons
complètement le voisinage del'articulation de tous les mus¬cles qui s'y insèrent, nous détruisons aux ciseaux et au
scalpel les fibres de la capsule articulaire autres que les fibres
antérieures,
bien différenciées en faisceau ilio-prétro- chantinien(nous n'avons opéré que sur le faisceauvertical) ; nous sectionnons leligament rond etattachons aufémur un certain nombre depoids ou plutôt de corps pesants dont le poids déterminé par la suitedonne la force de résistance du ligament ilio-fémoral notée dès quele ligament se rompt.Lesexpériences sont faitesen maintenantla tête du fémur dans la cavité cotyloïde
(ce
qui nepeut occasionner d'erreurpuisque
tous les ligaments sontsectionnés)
avecle
ligament ilio-fémoral en direction normale, c'est-à-dire vertical.Dans les deuxpremières
épreuves
nous avions adapté les poidsau col du fémur : le résultat ne se fit pasattendre ; le ligament cède au niveau de son insertion fémorale en sedésinsérant brusquement;
il ne reste pas unefibre adhé¬
renteau
fémur,
une foisavec13 kilogrammes seulement, l'au¬trefoisavec17
kilogrammes.
Maisn'ayantpaspuauparavant
iompreces mômes ligaments en exerçant
des tractions
ma¬nuellessurlefémuretl'os iliaque, nous pensons
qu'il
y a un Ucedanslafaçon d'opérer
et changeons le modus faciendi.— 24 -
Avec deux traits descieconvergents nous
enlevons à la face
antérieuredufémurunelamelleosseuse
cunéiforme qui sertà
fixer
parfaitement le chefd'une corde, que nous enroulons et,
fixons autour du fémur; l'autre
chef est destiné à accrocher
le plateau
supportant les poids. Mais un plateau est chose
bien petite
quand
onconsidère la quantité de poids néces¬
saire, aussi l'avons-nous
remplacé par,un seau que nous garnissons de cailloux
oude moellons que nous pesons
ensuite. Onarriveà une
aussi grande exactitude, l'opération
seuleenest allongée. Toujours nous nous
sommes servis
d'articulation d'adultes; nos
résultats sont les suivants (le
chiffre en kilogrammes
indiquant le poids nécessaire pour
que
le ligament
se rompe ;L la longueur du faisceau ilio-
prétrochantinien
en cause;1 sa largeur et E son épaisseur,
cesdeuxdernièresdimensions
prises à la partie moyenne):
lo Hanche droite(femme)....
L
10 c.
1
2,1 E
3 mill 68kilogrammes.
2° Hanche gauche (femme)... 9 c. 5 1,8 3 mill. 53 kilogrammes.
3° Hanchegauche(femme)... 10 c. '2,4 2,5 cèdeà30kilogrammes
4° Hanchegauche(homme).. 10 c. 2 4 mill. 46kilogrammes.
5° Hanchegauche (homme).. 8c. 1,7 3 mill. 65kilogrammes.
Dans cesconditions, il n'estpas
possible de tirer une con¬
clusion, quelle
qu'elle soit, et de chercher
unerelation entre
la force de résistance et une autre
dimension du ligament
ilio-prétrochantinien.Dans tous les
cas,sauf dans le cas 3 ou
le ligament a cédé
à
soninsertion fémorale à une traction de
30 kilogrammes,
il cède à
unepetite distance de l'épine ilia¬
que
antéro-inférieure où reste attachée l'extrémité supé¬
rieure du ligament; il
cède brusquement
sansparaître subir
d'allongement.
c) Quelques mots
surle ligament pubo-fémoral, la troi¬
sièmebranche de l'N ligamenteux.
Ilaffecte la formed'unéventail à sommet
prétrochantinien,
à base située sur l'os iliaqueet
possédant
unesurface d'in¬
sertion très variable et très étendue.
Il naît de l'épine du
pubis, du
bord
antérieur dela
branche horizontale du corps de cetos, delà partie avoisinante de la surface pectinéale, de Péminence ilio pectinée. Très fréquemment, quelquesfibres distinctes se
séparant
de celles qui vont à l'épine pubienne vont jusqu'au voisinage de la symphyse. Plus fréquemment encore, les fibresles plus externes de ce liga¬ment,limitanten dedans la gouttière du psoas,sont différen¬
ciées en un faisceau volumineux, prismatique plutôt que
cylindrique, qui remontejusquedans la fosse iliaque interne.
Deces insertions iliaques les fibres convergent vers la fos¬
setteprétrochnntinienne; quelquefois un petit faisceauaber¬
rants'insère sur le sommet du petit trochanter.
La longueur de ce faisceau ne peut être déterminée par suite de la largeur de sa surface d'insertionsur l'os des îles;
entre les fibres naissant de Imminence ilio pectinée et les fibres provenant de
l'épine
du pubis, on peut observer un écart de plus de 2 centimètres.Le faisceau pubo-fémora! est séparé du faisceau ilio-fémo-
ral prétrochantinien par un espace triangulaire à sommet
inférieur,
àsurfacecurvilignerépondant
à la bourse séreuse du psoas.Cette bourse séreuse, dontnous n'entreprendronspasla
description,
est remarquablepar son étendue:elle peut s'étendre assez haut dans le bassin, comme aussi elle peut s'arrêter au bord antérieur de l'os coxal. Ason niveau, la capsule est très mince, parfois même transparente ; mais jamais nous n'avons trouvé dans nosdissections de perfora¬tion à ceniveau permettant la communication de là bourse du psoas
iliaque
avec la synoviale de l'articulation coxo- fémorale.Dans les dissections des articulations de la hanche quil nous a étédonné d'examiner pendant le semestre d'hi¬ver 1901-1902 aux pavillons d'anatomie, il ne nous a pas été possible de trouver un exemple de cette'communication.
d)Le
muscleilio-capsulo-lrochantinien.
—Nousavons,avant dequitterl'homme,
à examiner encore un point important dans l'étude du ligament ilio-féinoral : l'examen de ses connexions avecles organesvoisins et enparticulier avec unmuscle dont l'étude nous sera précieuse
plus tard
pourl'in¬
terprétation des faits d'anatomie comparée
:le muscle ilio-
capsulo-trochantinien de Cruveilhier, iliacus minor de
Richard Quain, petit
iliaque de Testut. M. Barbe dans sa
thèse
(4) insiste
sur unfait qui
passepresque inaperçu, dit-il,
clans les classiques :
l'insertion de
cemuscle
surla capsule
articulaire et
l'épine iliaque antérieure et inférieure.
C'est làun faitqui est
beaucoup plus anciennement connu
que ne
le
penseM. Barbe. Winslow disait déjà: « Il y a
quelquefois,
aucôté externe de l'extrémité inférieure de
l'iliaque, un
petit muscle particulier attaché immédiatement
au-dessous de l'épine
antérieure inférieure de l'os des îles,
d'où il descend
obliquement, s'unit à l'iliaque. Il représente
en quelque
manière
unV romain avec le pectiné ». Cru¬
veilhier indique comme
insertion normale du muscle iliaque
la capsule
orbiculaire du fémur et ajoute que
«presque tou¬
jours le
faisceau provenant de l'épine iliaque antéro-infé-
rieure et de la capsule
orbiculaire constitue
unpetit muscle
bien distinct qui vient
s'insérer isolément au-dessous du
petit trochanter ».
Sappey également donne au muscle ilia¬
que, comme
insertion normale, la partie supérieure et
externedu ligament
capsulaire de la hanche, d'où naît un
petit faisceau
constant allant
seterminer à la plus antérieure
destroisbranchessupérieures
de la ligne âpre. Testutdéclare
formellement (2°
édition)
quele muscle iliaque s'insère
« . ..enfin, sur la face
antérieure de la capsule articulaire de
la hanche » et queles
fibres qui
ennaissent sont constantes
chez l'homme et constituent lemuscle
petit iliaque. Nous ne
pensons
donc
pasdu tout
quel'insertion du muscle iliaque
surla capsule de
l'articulation coxo-fémorale soit
«un fait
qui passe presque
inaperçu dans les auteurs
».Du reste,
cette insertion est trop
volumineuse et trop évidente, lors¬
qu'on
dissèque
unearticulation de la hanche, pour avoir pu
échapper
à l'observation. Toujours
nousl'avons rencontrée
(ù Barbe, Physiologie du ligament de Berlin
(Thèse de Bordeaux 189/).
etparfois avec un
développement
considérable. C'est ainsi que l'état le plus rudimentaire sous lequel nous l'avons trouvée, était représenté par l'insertion des fibres muscu¬lairessur une étendue de 1 centimètre de la partie la plus supérieure du ligament ilio-fémoral; nous avons noté cette insertionsur une hauteur de 4 cent. 1/2 et sur toute la lar¬
geur du faisceau vertical du ligament
ilio-fémoral;
nous l'avonsvue une autre fois occuper une hauteur de 5 centi¬mètres. Parfois l'insertion au lieu de s'étendre dans le sens vertical gagnedans le sens transversal jusqu'à 2 cent. 1/2
en dehors de l'épine iliaque antéro-inférieure. Ce muscle petit iliaque recouvre donc toute la face antérieure du liga¬
mentilio-fémoral; toutefoisla partie
supérieure
de celui-cise trouveen rapport avecle tendon du droit antérieur de la cuisse, dont il est séparé pardu tissu cellulaire renfermant deslobutes adipeux en plus ou moins grande quantité. Il
nous aété donné de rencontrer une seule fois une disposi¬
tion que nous n'avons vuesignalée dans aucun auteur: c'est l'existence d'une bourse séreuse sous le tendon du droit antérieur. Lesujet était bien musclé, du sexe masculin, et présentaitau point de bifurcation du tendon de ce muscle, séparantsafaceinférieureduligament ilio-fémoral,unepetite cavitéàparoi bien organisée,mesurant environ 1 centimètre dediamètreet ayant toute l'apparence d'une bourse séreuse.
Cestlà un fait anormal qui nous a paru digne d'être noté.
Le Double signale cependant qu'Isenflamm, en 1822, a décrit, entre le tendçm réfléchi du droit antérieur et la gouttièrecotyloïdienne, une bourse séreuse que ni Poirier
nilui n'ont pu rencontrer.
Signalons encore, à propos de l'homme, que très rarement il existe en avant du petit fessierun faisceau musculaire plus ou moins
indépendant,
qui a reçu le nom de quatrième fessier ou de petit fessier antérieur. Ce muscle est étendutransversalement
de la face externe de l'ilion, où il naît endehorsdu tendon direct du droit antérieur, à la partie anté¬
rieuredu grand trochanter.
é)Au
point de
vuede la structure du ligament ilio-fémoral,
dernierpoint
qui
nousreste à élucider pour l'homme, nous
avons
pratiqué
uncertain nombre d'examens microscopi¬
ques de ce
ligament. Nous avons en particulier fait des
coupes en
série du faisceau vertical, tant dans le sens longi¬
tudinal que dans
le
senstransversal, et les avons examinées
après
coloration à l'hématoxyline-éosine. Les résultats des
deux séi'ies de recherches sont
concordants
: cequi nous a
frappé, c'est
la richesse de
celigament en vaisseaux, surtout
en veines. Nous avons
noté dans plusieurs coupes l'exis¬
tence de globules rouges
déformés, siégeant entre des
faisceaux conjonctifs, sans que nous ayons
pu voir de paroi
vasculaire. Est-ce là une
disposition normale? C'est peu probable, cette disposition devait provenir plutôt d'une alté¬
rationsadavérique. On trouve
à
peuprès exclusivement des
lames de tissu
conjonctif parallèles entre elles, faisceaux
conjonctifs très abondants et très serrés, séparés çà et là
pardes
veinules, et de loin en loin par une artérioie; les
fibres élastiques sont
très
rares;nulle part trace de fibres
musculaires.
Nous avons pratiqué
également
ungrand nombre d'exa¬
mens par
dissociation dans le picrocarmin, toujours nous
avons observé les mêmes faits:
fibres conjonctives en très
grande
abondance, difficiles à dissocier; rares fibres élasti¬
ques. Pas
de fibres musculaires.
B) MAMMIFÈRES
Pour chaque
animal
que nous avonsdisséqué, nous nous
sommes
préoccupé de rechercher si les trois ligaments
que nous avons
trouvés à la face antérieure de la capsule de
l'articulation coxo-fémorale de l'homme
ont tous la même
valeur
morphologique. Les retrouve-t-on à l'état de ligament
chez les mammifères ou sous un
autre état,
oune les
retrouve t-on pas du tout,
autant de questions qui nous
paraissent présenter
ungrand intérêt. Aussi avons-nous
recherché danschaquecas :
— 29 -
a)
Le ligament ilio-fémoral transversalprétrochantérien;
b)
Leligamentilio-fémoral verticalprétrochantinien;
c) Le ligament pubo-fémoral;
d)
L'examenhistologique
de la capsule;endonnant auparavant un aperçu des muscles péri-articu-
laires antérieurs
(1).
RONGEURS
Musaraigne.
— La dissectionest délicate, l'articulation étant placée profondément par rapport au plan ventral du corps del'animal.On ne trouvequ'un adducteurséparant la peau du psoas- Celui-ci s'insère sur le petit trochanter recouvrant la face antérieure de l'articulation. Le droit antérieur, bien déve¬
loppé,
s'insère immédiatement au-dessus de la cavitécotyloïde par un seul tendon;nousn'avonspuvoirdetendon réfléchi.
Ces muscles réclinés, la capsule articulaire apparaît sous formed'un manchon complet, ne s'étendant pas sur le col
du
fémur;
elle englobe presque uniquement la tête de cet os ets'insère à son pourtour :Pas de ligament ilio-fémoral.
Pas de ligament pubo-fémoral.
Histologiquement,
on ne trouvequedes fibres conjonctives facilesàdissocier;
pas de fibres élastiques.Fouine. --Le psoas s'insère sur le
trochantin, mais il faut noter une
particularité importante en ce qui concerne le muscle
iliaque.
L'osiliaque,
aplati transversalement, est en rapportpar sa face interneavec la partie postérieure de la colonnevertébrale:ilne présentepasde fosse iliaqueinterne()Ayantcommencé parl'homme, nous aurions dû logiquement continuer
pailes animauxles plus voisins et procéder du composé au simple; mais
nousavonscruplusscientifiquede remonter la série des Mammifères;aussi n,en terminant,placerons-nousle résultat des dissections quenous avons ailes chez des fœtus.