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Q uelle prise en charge proposer en Afrique subsaharienne pour les sujets porteurs du virus de l’immunodéficience humaine présentant une hépatite chronique à virus B ou C ? (exposé introductif)

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Bull Soc Pathol Exot, 2003,96, 3, 237 237

S

i, à cette question, correspondent des réponses claires dans les pays où les soins sont pris en charge par la collectivité ou l’assurance maladie, il n’en est pas de même en Afrique subsaharienne où cette interrogation relève du défi.

La séroprévalence de portage du VIH se présente de manière h é t é rogène sur le continent noir, variant selon les pays de 1 % de la population (Mauritanie, Sénégal) à plus de 10 % (Ruanda, Burundi, Kenya).

La richesse de la pathologie virale en Afrique subsaharienne re t rouve un portage chronique du virus de l’hépatite B (VHB) avec une prévalence de 8 à 15 % de la population de manière assez uniforme, alors que le portage du virus de l’hépatite C (VHC) réalise une véritable mosaïque de prévalence variant de moins de 1 % à plus de 10 % selon les pays. La connais- sance de l’évolution cirrhogène des hépatites virales chro- niques et leur potentiel carcinogène incite à tenter d’enrayer cette évolution ; 10 % des sujets infectés par le VHB évoluent vers une hépatite chronique et sont candidats à la séquence

“hépatite-cirrhose-cancer”. Cela concerne plus de 80 % des sujets infectés par le VHC. La coinfection ou la surinfection VIH-VHB ou VHC est donc fréquente dans ces régions, les modes de transmission étant croisés.

Chez un sujet dont l’immunodépression acquise est bien contrôlée par la trithérapie antirétrovirale, il est impératif d’envisager la nécessité ou non de traiter une hépatite virale c h ronique associée qui pourrait obérer le pronostic. En eff e t , l ’ i m m u n o d é p ression stimule la réplication des VHB et VHC.

L’hépatotoxicité des antirétroviraux peut aggraver l’hépatite chronique. Le traitement d’une hépatite virale chronique ne peut être envisagé que si une thérapeutique antirétrovirale est possible et uniquement après ponction biopsie hépatique per- mettant d’évaluer le score histologique de l’atteinte hépatique.

En ce qui concerne le VHB, il semble que la lamivudine soit actuellement le traitement de choix, car elle peut faire partie

de la trithérapie antirétrovirale. Elle inhibe l’activité trans- criptase inverse de l’ADN polymérase du VHB à la dose de 300mg/j (cp à 100mg). L’ADN devient indétectable au bout d’un mois et le score histologique est significativement amé- lioré à 12 mois. Les inconvénients en sont la reprise de la réplication à l’arrêt du traitement chez les sujets n’ayant pas eu de séroconversion “e” et la survenue de mutations phé- notypiques YMDD du génome du VHB de l’ordre de 20 % par an. L’obstacle majeur en est le prix: 60 FF par jour, soit 32 820 FF pour 18 mois de traitement !

En ce qui concerne le VHC, la coinfection par le VIH aug- mente la virémie C d’un facteur 2 à 5 et la transmission mater- nofoetale de manière significative. L’hépatite chronique peut ê t re aggravée par cette coinfection par un mécanisme de fibro s e cholestasiante. Les antirétroviraux semblent avoir peu d’ac- tion sur le VHC, mais conjuguent leur hépatotoxicité aux méfaits de l’infection par le VHC. Le traitement associant i n t e rf é ron alpha et ribavirine est le choix à faire en sachant que la ribavirine peut interférer avec le métabolisme de certains a n t i r é t roviraux (zidovudine, stavudine), impliquant la sur- veillance de la charge virale VIH. l’optimisation thérapeu- tique par l’association Peg-interf é ron une fois par semaine (1 à 1,5 µg/kg) et ribavirine 1000 mg/j pendant six mois, peut apporter une négativation prolongée de la réplication virale chez plus de 60 % des malades. Le prix d’un traitement de six mois dépasse 12 000 euros !

Le problème financier est donc inextricable dans la quasi tota- lité des cas. Si l’accessibilité aux antirétroviraux devient pos- sible en Afrique subsaharienne grâce aux médicaments génériques, qu’en sera-t-il des traitements contre les virus des h é p a t i t e s ?Il n’y a pas de solution curative réaliste dans ce contexte. Il faut imposer le vaccin contre le VHB dans le pro- gramme élargi de vaccination (PEV) pour les générations f u t u res et améliorer l’hygiène générale pour diminuer le nombre de malades bloqués dans cette impasse !

Q uelle prise en charge proposer en Afrique subsaharienne pour les sujets porteurs du virus de l’immunodéficience humaine présentant une hépatite chronique à virus B ou C ? (exposé introductif)

I NFECTIONS PAR LE VIH

ET HÉPATITES VIRALES B & C

F. Klotz

HIA Clermont Tonnerre, Rue du colonel Fonferrier, BP 41,29240 Brest Naval, France.

Tél.:33 (0)2 98 43 70 00.E-mail : francis.klotz@libertysurf.fr, klotz@doctor.com

Manuscrit n°Dk/94. 6ème congrès international francophone de médecine tropicale "Santé et urbanisation en Afrique"(Dakar, octobre 2001). Accepté le 9 avril 2002.

VIH, virus de l’hépatite B, virus de l’hépatite C, lamivudine, interferon, ribavirine

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