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Le Bonus - Malus éducatif

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Le Bonus - Malus éducatif

ou

De la «championnite» à une vraie Formation

Etude effectuée à la demande de Roland CABANEL Président Du Comité Départemental

de Rugby de la Haute-Garonne

Luis FERNANDEZ Fondateur de l’e-université Emetron 23/10/2015

« Comment supprimer la « championnite » - c’est à dire l’obsession aiguë du résultat immédiat chez les jeunes- et repenser d’une manière réaliste et réalisable la formation du joueur de rugby ?

Telle est la commande. Claire. Nette et précise Et voici notre réponse, tout aussi claire, nette et précise :

Pour favoriser le jeu, les responsables du Rugby ont instauré le bonus offensif et défensif.

Pourquoi n’y aurait –il pas maintenant Le bonus - malus éducatif chez les jeunes ?

Fondement du problème

Le XV de France vient de connaître une véritable déroute lors de la Coupe du Monde de Rugby 2015 à Londres. Parmi les causes structurelles, se trouve la capacité du rugby français à faire atteindre le haut niveau à ses jeunes pratiquants. En d’autres termes, la qualité technique des joueurs ainsi que l’importance du réservoir sont en cause.

Sur ce dernier point non seulement une réforme des formations s’imposent mais encore la nécessité de faire évoluer la mentalité de bons nombres d’éducateurs atteints de « championnite aiguë » et ce même dans les catégories les plus jeunes.

L’objet de ce document est d’effectuer une préconisation sur cette nécessaire et indispensable évolution, en ayant présent à l’esprit ce qu’Albert Einstein aimait à dire « qu’il est plus facile de détruire l’atome que les mentalités ». Essayons, néanmoins.

Pour réussir à relever ce défi, il est également impératif de jouer sur l’intergénérationnel. Si tout un chacun constate la misère technique des joueurs, peu soulignent que ces derniers écoutent et apprennent ce que leur enseignent leurs éducateurs. Or, ces derniers, depuis plus de vingt ans, sont plongés dans la marmite du jeu global et nourris aux kilos de fonte soulevés. Remplacer un entraîneur par un autre, même en Equipe de France, ne change strictement rien fondamentalement car, ayant vécu les mêmes formations, ils ont la même vision. Ils peuvent fanfaronner sur le sol national. A l’international, il n’en est malheureusement pas de même… ; Et les anciens entraîneurs, les « quinquas et plus », s’arrachent les cheveux en voyant ce gâchis.

Il est donc impératif d’aller dépoussiérer ces bibliothèques vivantes que sont les anciens éducateurs et de les solliciter pour qu’ils mettent leurs trésors à disposition des jeunes éducateurs, de leur

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relève. Lequel d’entre eux va s’y refuser ? Ils seront les premiers arrivés et les derniers partis…Trop heureux de se sentir encore utiles !

Les pièges à éviter

D’abord ne pas lutter Contre la Championnite.

En schématisant la situation, disons que les équipes de jeunes qui réussissent sont celles qui soulèvent le plus de fonte, jouent le plus pour une victoire immédiate. Cela marche tant que les différences physiques liées à l’adolescence sont présentes mais après…Et comme le bagage technique est des plus limités –et n’évoquons pas la tactique et encore moins la stratégie-. Alors que ce dernier point est tout aussi important, sinon plus, que la technique pour gagner. Aujourd’hui, dans la bouche des entraîneurs pros actuels et des commentateurs, on entend : « qu’es aco ? »; seul compte le résultat au détriment de la manière de jouer. Mais comme les leviers du Résultat sont largement incomplets, dans la cour des Grands, ils explosent.

Il convient donc de garder la recherche du Résultat mais avec les vraies clés. Toutes les vraies clés qui font leur preuve à chaque fois au plus haut niveau mondial.

Ensuite ne pas jouer du balancier : Tout pour la Qualité Technique.

Imaginons un instant que « la championnite » ait disparu et que l’accent soit mis, dans toutes les écoles de rugby sur « le geste technique ». Tout un chacun va se frotter les mains et s’extasier sauf qu’à un moment donné ou un autre – en cadet ? junior ?- il faudra modifier « la programmation » et enseigner le réalisme, et même l’hyper réalisme de la compétition, ingrédient indispensable à la réussite au plus haut niveau chez les seniors. Pour éviter ce travers, les écoles de rugby anglaises, il y a déjà plus de trente ans, obligeaient systématiquement le jeune à aplatir dès l’instant qu’il franchissait la ligne d’en –but. Aujourd’hui, le Tennis français actuel est l’exemple même de cette option du « beau jeu ». Depuis quand n’avons –nous pas vu un Français remporter Roland Garros ? Depuis quand voyons nous de véritables guerriers français sur le circuit ATP, à l’instar d’un Rafael NADAL, d’un Roger FEDERER ou d’un Novak DJOKOVIK ?

Un Espagnol. Un Suisse. Un Serbe. Et, en outre, que des Européens…Le balancier est donc à éviter.

Il convient donc de garder la recherche du geste juste, de la qualité optimale technique dans un contexte compétitif avec ses vraies lois. Toutes les vraies lois qui sévissent à chaque fois au plus haut niveau mondial.

Enfin ne pas mettre la Formation au service d’un projet de Jeu

Avoir un projet de Jeu c’est favoriser - au point même de privilégier jusqu’à la doctrine -, une vision de la discipline qui correspond à Sa vision, à Sa manière d’aimer pratiquer l’activité. Si

« SA » vision correspond à celle de l’entourage, pourquoi la remettre en cause ? Tout un chacun l’autoalimentant. Le monde du rugby français actuel se retranche derrière ce concept : Ne concilie- t-il pas plaisir de jouer d’une manière qui met en valeur les joueurs, les coaches ou les spectateurs et les résultats ?

Néanmoins, le plus souvent, le plaisir l’emporte sur les résultats, alors que l’un et l’autre devrait s’auto-renforcer et être mutuellement au service l’un de l’autre. Aujourd’hui force est de constater que ce n’est pas le cas. Certes, tous les projets de Jeu sont efficaces dans la mesure où ils apportent des résultats. Que cette vision soit la plus performante possible, la plus efficace possible est un autre problème.

Par D’une analogie, je dirai qu’un projet de jeu est une poésie. Mais, elle n’utilise pas forcément toutes les lettres de l’alphabet de la discipline. Elle contraint donc le joueur à n’évoluer

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que dans ce type de poésie. Et s’il veut s’essayer ailleurs ? Il est diminué et son temps d’adaptation est plus ou moins long pour lui permettre d’être à nouveau à 100 % de son potentiel. Alors qu’une Formation complète doit permettre au joueur de participer à toutes les sortes de poésie possible que lui offre sa discipline, même s’il a des prédispositions et des appétences pour tel ou tel type de poésie.

Il convient donc de mettre en place une Formation du joueur qui lui permette non seulement de participer mais aussi d’être à l’aise dans la mise en place de n’importe quel projet de jeu. La formation comme Socle Commun.

La proposition concrète

Le principe : instaurer Le Bonus - Malus Educatif chez les jeunes

Si le principe peut séduire, sa mise en œuvre s’avère délicate. En ce qui concerne ses prédécesseurs, le Bonus Offensif et Défensif, la chose était aisée : durant le match lui – même et avec des critères objectifs évidents –les essais- admis et reconnus par Tous. Rien de tout cela n’est possible pour le Bonus éducatif. Lors d’un match, le seul critère valable c’est l’efficacité. Là, il s’agit non seulement de valoriser la qualité mais encore de l’inscrire dans la durée puisque former prend du temps.

Les lignes qui suivent, proposent une mise en œuvre. Elle peut, évidemment, être approuvée, amendée, critiquée, rejetée par tout un chacun. Le seul véritable objectif de l’auteur est de la proposer au débat pour mettre en œuvre concrètement, sur tous les terrains cette belle idée qu’est celle du bonus – malus éducatif.

Ceci étant posé, voyons notre proposition.

Et déjà, Quel Malus ? Quel Bonus ?

Ici, tout est à inventer et à tester.

Certes, il peut y avoir un point de plus ou de moins lors du résultat.

Il peut y avoir aussi un handicap ou un avantage de points au début de la partie en fonction de son niveau et de celui de l’équipe rencontrée, mais, on peut aussi imaginer la prise en compte du bonus - malus de l’équipe dans la composition de la feuille de match en jouant sur le bonus-malus de chacun des joueurs. Tout est possible. Génial !!!

Le premier pas :

a- Sur un Département, réunir d’anciens éducateurs, -formés à l’ancienne-, et avec l’équipe technique et leur demander de :

1- Définir l’ensemble des gestes techniques possibles en rugby et les regrouper par famille 2- Pour chacun de ces gestes, préciser les critères de réussite

3- Réaliser à destination des éducateurs un ouvrage technique intitulé : « RUGBY : Comprendre la Technique et l’améliorer ». Le moule existe : nous l’avons déjà réalisé pour la F.F. Cyclisme sur le cyclisme sur Route, le VTT, le BMX). Réaliser ce document aussi bien en version papier que numérique avec la vidéo avec l’équipe technique

4- Pour chaque famille de gestes techniques, définir un ensemble de tests de terrain simples ne nécessitant peu ou pas de matériel

5- Pour chaque test, prévoir au moins 5 critères d’appréciation : 2 négatifs (moyennement ou complètement raté) et 2 positifs (moyennement ou complètement réussi) et 1 moyen

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6- Par âge et par catégorie, préciser le critère « moyen »

7- Prévoir une évolution de complexification des tests pour les intégrer dans des mini séquences de jeu en fonction du niveau d’évolution.

Outils nécessaires à la mise en œuvre Support informatique

a- Prévoir un site internet sur la technique du rugby qui : 1- présente en vidéo les gestes techniques

2- reprend le contenu de « Comprendre la Technique et l’améliorer » 3- Présente les tests et leur mode de passation

4- Donne un identifiant personnel à chaque éducateur pour saisir les données 5- Permet non seulement à chaque club, mais aussi à chaque joueur de s’étalonner 6- Prévoir une interface souple pour que chaque éducateur-évaluateur puisse,

directement sur le terrain, saisir les données et qu’il n’ait plus qu’à les télécharger de retour chez lui.

7- Possibilité pour les éducateurs-évaluateurs de faire remonter les remarques et suggestions du terrain pour un ajustement permanent

8- Même si la gestion nationale est assurée par la DTN, chaque Comité Départemental par le biais de son équipe pédagogique à une autonomie maximale pour faire vivre le projet et favoriser l’émulation du terrain.

Nous pensons, par exemple, à une banque de données d’exercices ou de situations pédagogiques ou à la réalisation de petits fascicules pour chaque licencié à leur remettre en début de saison

Modalités pratiques

Pour l’évaluateur

Utilisation d’une interface de terrain sur laquelle, après s’être identifié, a- il saisit le nom du joueur, son club, son numéro de licence b- Atelier par atelier il note son évaluation et l’enregistre

c- A la fin de la séance d’évaluation, il transfère toutes les données sur le site fédéral du Bonus - Malus Educatif

Pour l’Equipe ou les joueurs à évaluer : Plusieurs options sont à disposition :

a- Soit un binôme d’éducateurs –évaluateurs vient au club lors d’une séance d’entraînement et procède à l’évaluation

b- Soit cette dernière a lieu lors d’un plateau technique ou d’un tournoi

c- Soit ils amènent leur équipe lors d’un après midi d’évaluation organisé par le Comité Départemental.

NB : lors de ces diverses options d’évaluation, un joueur peut individuellement demander à se faire évaluer pour corriger sa note personnelle et constater les progrès réalisés.

Détermination du Bonus - Malus Educatif

A date fixe, un classement sort qui attribue un bonus-malus non seulement à chaque joueur évalué, mais aussi à leur équipe, sous forme de péréquation. A partir de là, l’équipe sait où elle en est et dispute ses matches ou ses tournois avec un handicap ou un avantage plus ou moins substantiel en fonction de son niveau et de celui de son adversaire du jour.

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Dans le cas d’une absence d’évaluation d’une équipe, elle est d’office rétrogradée d’un cran par rapport à son niveau antérieur.

Détermination du Bonus- Malus Educatif en début de saison :

D’une part prendre la performance éducative de chaque joueur + évaluation des nouveaux pour déterminer le Bonus ou le Malus de l’équipe.

Nombre d’évaluations par saison : Principe : 3 évaluations

Au minimum :1 évaluation tous les 3 mois environ

3 mois après le début de la saison (soit Novembre) 6 mois après le début de la saison (soit février) Fin de saison

Avec possibilité d’une évaluation à la demande par l’éducateur de l’équipe.

Comment se traduit ce Bonus -Malus Educatif ? Pour l’Equipe

Un plus ou un moins sur le résultat lors des rencontres, par le biais d’un handicap ou un avantage.

Pour le Joueur

Permettre un suivi longitudinal personnalisé et arrêter de voir des défauts techniques chez les jeunes et les retrouver à l’identique en seniors, y compris chez les pros.

Pour l’Educateur de l’Equipe

Insérer les résultats de ses joueurs sur sa carte de visite, prise en compte dans son cursus de formation par la DTN, et dans son dédommagement éventuel.

Pour le Club

Permet de se positionner par rapport aux autres sur cette dimension éducative et sert de référence pour favoriser l’inscription des nouveaux arrivants.

Pour le Comité

Permet d’étalonner tous ses clubs, permet d’organiser « Le Trophée du club le plus éducatif »

En guise de conclusion

Nous avons tenté de répondre à la demande initiale sur la nécessaire réforme de la formation du joueur, en privilégiant l’indispensable bagage technique, nécessaire à tout joueur.

Pour être pleinement exhaustif, il conviendrait d’effectuer une autre réflexion -proposition sur l’apprentissage de l’intelligence de jeu pour avoir, à l’orée 2020, une équipe de France qui gagne

Mazamet le 25 octobre 2015 Luis Fernandez

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