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Avril 1985 Avril 1985 - ORIGNAL - - ORIGNAL -

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(1)

Direction de la faune terrestre

PLAN TACTIQUE

- ORIGNAL -

Direction générale de la faune

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Avril 1985

Direction de la faune terrestre

PLAN TACTIQUE

- ORIGNAL -

Direction générale de la faune

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Avril 1985

(2)

TABLE DES MATIÉRES

1- 2- 3-

MISE

BIOLOGIE

3.1-

INTRODUCTION 000000 0000eoom000000seersael00000dre4moomibooef0000mo

EN SITUATION oosee6ob00000p000t00000000esocsoo 00000 o eeeee oz

DE L 'ESPÈCE eme eeeeeeeee 001100"00116101161..CO0001.1160“1.60

La répartition et la densité 00000000tooeosoomos0000s000

PAGE

1

2 3 3 3.2".". L'habitat ******** 6000006 • 1, 0000•000•9 OOOOOOOO ifeo•• "600 6 3.3- La reproduction pooesoodecoodm00000s000m ********** 004141114e. 9 3.4- Les facteurs limitatifs COOCCOO.,00e06100,0*»* OOOOOOOOOOO 11

4- DYNAMIQUE DES POPULATIONS ... ... 12 5- L 'OFFRE ... . ... 04.600009.“00,000 ... 0060M0 ... 0.06 15 6- LA DEMANDE ... ... 00000004"00OU100 .4.00 0 06600 0 16 6.1- Pour la ressource .•••••6 ... 66C•••••• OOOOOOOO ••••••• 16 6.2- Pour 1 'habitat OOOOO at•o•sooseoe m boosooto•ootto S000mootoom

20 7- UTILISATION ET IMPACT ÉCONOMIQUE ... ...

22 7.1- Utilisation non cynégétique ... ... 22 7.2- Utilisation cynégétique ... ... 22

7.3- Utilisation alimentaire 27

8- OUTILS DE GESTION ... ... 0000epooesooloasb000m0000 0 28

8.1- La loi et les règlements 28

8.2- Autres ... 000000m000..oe ... "Of. ... 4104 29 9- PROBLÉMATIQUE GOGI ... 96 ... C061“00406.19.6“4306eDOO 31

9.1- La réglementation actuelle concernant la chasse

sportive est inadéquate 31

9.2- La capacité de support du milieu est mal connue ... 31 9.3- La prédation semble limiter l'offre dans la zone centre 31 9.4- La productivité n'est peut-être pas maximale 32

TABLE DES MATIÉRES

1- 2- 3-

MISE

BIOLOGIE

3.1-

INTRODUCTION 000000 0000eoom000000seersael00000dre4moomibooef0000mo

EN SITUATION oosee6ob00000p000t00000000esocsoo 00000 o eeeee oz

DE L 'ESPÈCE eme eeeeeeeee 001100"00116101161..CO0001.1160“1.60

La répartition et la densité 00000000tooeosoomos0000s000

PAGE

1

2 3 3 3.2".". L'habitat ******** 6000006 • 1, 0000•000•9 OOOOOOOO ifeo•• "600 6 3.3- La reproduction pooesoodecoodm00000s000m ********** 004141114e. 9 3.4- Les facteurs limitatifs COOCCOO.,00e06100,0*»* OOOOOOOOOOO 11

4- DYNAMIQUE DES POPULATIONS ... ... 12 5- L 'OFFRE ... . ... 04.600009.“00,000 ... 0060M0 ... 0.06 15 6- LA DEMANDE ... ... 00000004"00OU100 .4.00 0 06600 0 16 6.1- Pour la ressource .•••••6 ... 66C•••••• OOOOOOOO ••••••• 16 6.2- Pour 1 'habitat OOOOO at•o•sooseoe m boosooto•ootto S000mootoom

20 7- UTILISATION ET IMPACT ÉCONOMIQUE ... ...

22 7.1- Utilisation non cynégétique ... ... 22 7.2- Utilisation cynégétique ... ... 22

7.3- Utilisation alimentaire 27

8- OUTILS DE GESTION ... ... 0000epooesooloasb000m0000 0 28

8.1- La loi et les règlements 28

8.2- Autres ... 000000m000..oe ... "Of. ... 4104 29 9- PROBLÉMATIQUE GOGI ... 96 ... C061“00406.19.6“4306eDOO 31

9.1- La réglementation actuelle concernant la chasse

sportive est inadéquate 31

9.2- La capacité de support du milieu est mal connue ... 31 9.3- La prédation semble limiter l'offre dans la zone centre 31 9.4- La productivité n'est peut-être pas maximale 32

(3)

TABLE DES MATIiRES (suite)

PAGE- 9.5-

Le potentiel de récolte n'est pas pleinement utilisé

dans les réserves fauniques .......m

32 9.6-

L'utilisation non cynégétique n'est pas organisée

... 32 9.7-

Le braconnage diminue l'offre

... 32 9.8-

Les prélèvements faits par la chasse d'alimentation ne

sont pas mesurés

•• •

•••••••••••••••••••••••eacessoo•ao•

32 9.9-

Les outils de gestion sont imparfaits

33 10-

ALTERNATIVES DE SOLUTIONS ***** nbo.. OOOOOOOO ,e•tbseeeoeueueneeeeo

33

10.1-

La réglementation actuelle concernant la chasse

sportive est inadéquate •ogyea•••••eeoe•ae•e•em•••••"•••

33 10.2-

La capacité de support du milieu est mal connue medbevob

36 10.3-

La prédation semble limiter l'offre dans la zone centre

37 10.4-

La productivité n'est peut-être pas maximale

... 39 10.5-

Le potentiel de récolte n'est pas pleinement utilisé

dans les réserves fauniques OOOOOOOOOOOOOO oemesoed.

40 10.6-

L'utilisation non cynéjétique n'est pas organisée ...

41 10.7-

Le braconnage diminue l'offre OOOOOOO

... ... 43 10.8-

Les prélèvements faits par la chasse d'alimentation ne

sont pas mesurés oe•eaearnseedlepeem.egowes ... eeebelbge

44 10.9-

Les outils de gestion sont imparfaits

... 46 11- ORIENTATIONS

*e••••••0e• ... coe- ao..o.eoao0. ... ••••••••••

47 12- RÉFgRENCES .••...

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO • ••••••••••••••••••••••

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TABLE DES MATIiRES (suite)

PAGE- 9.5-

Le potentiel de récolte n'est pas pleinement utilisé

dans les réserves fauniques .......m

32 9.6-

L'utilisation non cynégétique n'est pas organisée

... 32 9.7-

Le braconnage diminue l'offre

... 32 9.8-

Les prélèvements faits par la chasse d'alimentation ne

sont pas mesurés

•• •

•••••••••••••••••••••••eacessoo•ao•

32 9.9-

Les outils de gestion sont imparfaits

33 10-

ALTERNATIVES DE SOLUTIONS ***** nbo.. OOOOOOOO ,e•tbseeeoeueueneeeeo

33

10.1-

La réglementation actuelle concernant la chasse

sportive est inadéquate •ogyea•••••eeoe•ae•e•em•••••"•••

33 10.2-

La capacité de support du milieu est mal connue medbevob

36 10.3-

La prédation semble limiter l'offre dans la zone centre

37 10.4-

La productivité n'est peut-être pas maximale

... 39 10.5-

Le potentiel de récolte n'est pas pleinement utilisé

dans les réserves fauniques OOOOOOOOOOOOOO oemesoed.

40 10.6-

L'utilisation non cynéjétique n'est pas organisée ...

41 10.7-

Le braconnage diminue l'offre OOOOOOO

... ... 43 10.8-

Les prélèvements faits par la chasse d'alimentation ne

sont pas mesurés oe•eaearnseedlepeem.egowes ... eeebelbge

44

10.9-

Les outils de gestion sont imparfaits

... 46

11- ORIENTATIONS

*e••••••0e• ... coe- ao..o.eoao0. ... ••••••••••

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12- RÉFgRENCES .••...

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO • ••••••••••••••••••••••

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INTRODUCTION

Le texte qui suit se veut une réflexion en profondeur sur les avenues qui s'offrent au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.), è titre de gestionnaire de l'orignal, pour le développement de cette richesse naturelle. L'acquisition rapide de connaissances sur l'espèce, la diminution des ressources humaines et financières consacrées â la gestion de la faune, la demande cynégétique en expansion rapide, la possibilité de développer, dès maintenant, l'utilisation non cynégétique en milieu naturel, constituent autant de facteurs qui ont forcé la production de ce document. Après sa lecture, les décideurs du M.L.C.P. pourront évaluer, de la façon la plus éclairée possible, la pertinence et les chances de réussite des orientations proposées.

INTRODUCTION

Le texte qui suit se veut une réflexion en profondeur sur les avenues qui s'offrent au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.), è titre de gestionnaire de l'orignal, pour le développement de cette richesse naturelle. L'acquisition rapide de connaissances sur l'espèce, la diminution des ressources humaines et financières consacrées â la gestion de la faune, la demande cynégétique en expansion rapide, la possibilité de développer, dès maintenant, l'utilisation non cynégétique en milieu naturel, constituent autant de facteurs qui ont forcé la production de ce document. Après sa lecture, les décideurs du M.L.C.P. pourront évaluer, de la façon la plus éclairée possible, la pertinence et les chances de réussite des orientations proposées.

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2- MISE EN SITUATION

L'orignal est une espèce de la forêt boréale. C'est donc dire qu'il est solidement implanté au Québec partout où les conifères nordiques (sapin baumier, épinettes noire et blanche) abondent.

Les ancêtres de cette espèce, venus d'Asie au début du Quaternaire (il y a environ 1 000 000 d'années), se sont réfugiés au sud des Grands-Lacs lors de la glaciation du Wisconsin (Peterson 1955).

L'orignal a suivi par la suite le retrait des glaciers et est revenu au Québec depuis environ 12 000 ans. Des fragments d'os d'orignaux ont été retrouvés sur des sites occupés par les Amérin- diens du sud du Québec (Montréal, Québec, Cap-Chat) entre l'an 500 et l'arrivée des premiers européens (Piérard 1979). Comme ces fouilles archéozoologiques ne sont limitées actuellement qu'aux rives du Saint-Laurent et qu'à quelques sites maritimes du Nouveau- Québec, il est encore impossible de préciser la distribution nordi- que de l'orignal à cette période. Les Relations des Jésuites révèlent que l'orignal était abondant le long de la vallée du Saint-Laurent, au nord de Québec'', dans Charlevoix et en Gaspésie lors de l'établissement de la Nouvelle-France. Dès cette période l'orignal devait probablement être présent jusqu'à la limite des arbres, son abondance décroissant progressivement vers le nord en fonction de l'habitat favorable disponible.

Les Amérindiens de la vallée du Saint-Laurent, principalement les Montagnais, avaient coutume de chasser les orignaux dont ils dépen- daient largement en hiver. Les Montagnais chassaient surtout lors- que la neige devenait épaisse et durcie; ils poursuivaient les animaux jusqu'à l'épuisement et les achevaient avec des armes rudimentaires. Par contre, ils faisaient face à de dures famines lorsque l'hiver était clément.

Les Européens rendirent cette chasse d'hiver beaucoup plus produc- tive avec l'utilisation des armes à feu. Elle devint vite nommer- 2- MISE EN SITUATION

L'orignal est une espèce de la forêt boréale. C'est donc dire qu'il est solidement implanté au Québec partout où les conifères nordiques (sapin baumier, épinettes noire et blanche) abondent.

Les ancêtres de cette espèce, venus d'Asie au début du Quaternaire (il y a environ 1 000 000 d'années), se sont réfugiés au sud des Grands-Lacs lors de la glaciation du Wisconsin (Peterson 1955).

L'orignal a suivi par la suite le retrait des glaciers et est revenu au Québec depuis environ 12 000 ans. Des fragments d'os d'orignaux ont été retrouvés sur des sites occupés par les Amérin- diens du sud du Québec (Montréal, Québec, Cap-Chat) entre l'an 500 et l'arrivée des premiers européens (Piérard 1979). Comme ces fouilles archéozoologiques ne sont limitées actuellement qu'aux rives du Saint-Laurent et qu'à quelques sites maritimes du Nouveau- Québec, il est encore impossible de préciser la distribution nordi- que de l'orignal à cette période. Les Relations des Jésuites révèlent que l'orignal était abondant le long de la vallée du Saint-Laurent, au nord de Québec'', dans Charlevoix et en Gaspésie lors de l'établissement de la Nouvelle-France. Dès cette période l'orignal devait probablement être présent jusqu'à la limite des arbres, son abondance décroissant progressivement vers le nord en fonction de l'habitat favorable disponible.

Les Amérindiens de la vallée du Saint-Laurent, principalement les Montagnais, avaient coutume de chasser les orignaux dont ils dépen- daient largement en hiver. Les Montagnais chassaient surtout lors- que la neige devenait épaisse et durcie; ils poursuivaient les animaux jusqu'à l'épuisement et les achevaient avec des armes rudimentaires. Par contre, ils faisaient face à de dures famines lorsque l'hiver était clément.

Les Européens rendirent cette chasse d'hiver beaucoup plus produc- tive avec l'utilisation des armes à feu. Elle devint vite nommer-

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ciale, car le cuir et la venaison des orignaux étaient .recherchés.

Ainsi, Radisson et Des Groseilliers rapportent avoir tué, avec l'aide d'Amérindiens, 600 orignaux au printemps de 1660, au sud- ouest du lac Supérieur (Peterson 1955). L'exploitation commerciale des orignaux s'intensifia au cours du XVIIIe et du XIXe siècle et on développa des techniques de chasse d'été: chasse au flambeau, rabattage, chasse fine, appel, piège, etc. Vers le milieu du XIXe siècle, les orignaux étaient menacés de dispari-

tion dans plusieurs parties du Québec. Une première loi fut votée en 1868 qui interdisait la chasse à l'orignal du 1er février au ler septembre. La situation continuait quand même à se détériorer. La

chasse fut même interdite en 1882, puis entre 1887 et 1890.

Durant la première moitié du XXe siècle, la situation se rétablit probablement avec l'instauration de la loi du mâle en 1899. Cette modalité de chasse fut en vigueur jusqu'en 1963. Entre 1964 et 1976, le succès de chasse passa de 20 à 8 %, réflétant une baisse possible des effectifs (baisse moins importante qu'au XIXe siècle); il est probable que cette baisse fut moindre que ne suggère la chute du succès de chasse, densité et succès ne variant pas nécessairement de façon directement proportionnelle. Depuis 1976, le succès s'est stabilisé aux environs de 8 %, ce qui suggère des effectifs assez stables. Des inventaires aériens hivernaux, réalisés entre 1980 et 1984, indiquent aussi des densités stables et une population hivernale d'environ 65 000 bêtes (Dir. faune

terrestre, non publié).

3- BIOLOGIE DE L'ESPiCE

3.1- La répartition et la densité

I l'exception de la toundra nordique et de l'extrême sud du Québec où l'habitat et/ou les activités humaines ne permet- tent pas l'établissement de populations viables, l'orignal ciale, car le cuir et la venaison des orignaux étaient .recherchés.

Ainsi, Radisson et Des Groseilliers rapportent avoir tué, avec l'aide d'Amérindiens, 600 orignaux au printemps de 1660, au sud- ouest du lac Supérieur (Peterson 1955). L'exploitation commerciale des orignaux s'intensifia au cours du XVIIIe et du XIXe siècle et on développa des techniques de chasse d'été: chasse au flambeau, rabattage, chasse fine, appel, piège, etc. Vers le milieu du XIXe siècle, les orignaux étaient menacés de dispari-

tion dans plusieurs parties du Québec. Une première loi fut votée en 1868 qui interdisait la chasse à l'orignal du 1er février au ler septembre. La situation continuait quand même à se détériorer. La

chasse fut même interdite en 1882, puis entre 1887 et 1890.

Durant la première moitié du XXe siècle, la situation se rétablit probablement avec l'instauration de la loi du mâle en 1899. Cette modalité de chasse fut en vigueur jusqu'en 1963. Entre 1964 et 1976, le succès de chasse passa de 20 à 8 %, réflétant une baisse possible des effectifs (baisse moins importante qu'au XIXe siècle); il est probable que cette baisse fut moindre que ne suggère la chute du succès de chasse, densité et succès ne variant pas nécessairement de façon directement proportionnelle. Depuis 1976, le succès s'est stabilisé aux environs de 8 %, ce qui suggère des effectifs assez stables. Des inventaires aériens hivernaux, réalisés entre 1980 et 1984, indiquent aussi des densités stables et une population hivernale d'environ 65 000 bêtes (Dir. faune

terrestre, non publié).

3- BIOLOGIE DE L'ESPiCE

3.1- La répartition et la densité

I l'exception de la toundra nordique et de l'extrême sud du Québec où l'habitat et/ou les activités humaines ne permet- tent pas l'établissement de populations viables, l'orignal

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est bien implanté partout au Québec (Figure 1). Dans son ensemble, la distribution de l'espèce n'a problablement pas changé beaucoup depuis plusieurs centaines d'années; on a toutefois observé, depuis une décade environ, une légère extension de sa distribution au sud du Saint-Laurent, couplée à une augmentation des densités.

La technique de dénombrement aérien de l'orignal est mainte- nant au point et produit des estimations d'effectif corrigées pour les animaux inaperçus lors de décomptes (Crête et St-Hilaire 1979; Crête et Joly 1981; Crête et al. 1985).

Les densités qui ont été estimées jusqu'à maintenant sont toutefois imprécises à cause de la variabilité de la réparti- tion de. l'orignal sur le territoire, des bas niveaux de den- sité et d'une stratification inadéquate. Afin d'augmenter la précision des estimations d'effectif, la stratification de l'aire de répartition de l'orignal au sud du 52° L.N. .a été raffinée en utilisant les unités de 100 km2 du système Merca-

tor comme unité de base (Crête 1983a). Cette stratification s'est appuyée sur les trois récoltes sportives de 1980 à 1982 et sur les inventaires aériens récents: la figure 1 en cons- titue la synthèse. Au sud du 52° L.N., les inventaires aériens récents, tout comme la stratification, produisent une estimation d'effectifs en hiver d'environ 65 000 orignaux (i.e. 77 000 avant la chasse).

Le nombre de jours de chasse nécessaires pour abattre un orignal (effort de chasse) constitue un bon indice de l'abon- dance de cet animal (Crête et al. 1981a). Cet indice est en train d'être réévalué à la lumière des dernières enquêtes postales et des inventaires aériens récents. Comme la mesure de l'effort de chasse est environ deux fois moins coûteuse à obtenir que les mesures directes de densité par inventaire est bien implanté partout au Québec (Figure 1). Dans son ensemble, la distribution de l'espèce n'a problablement pas changé beaucoup depuis plusieurs centaines d'années; on a toutefois observé, depuis une décade environ, une légère extension de sa distribution au sud du Saint-Laurent, couplée à une augmentation des densités.

La technique de dénombrement aérien de l'orignal est mainte- nant au point et produit des estimations d'effectif corrigées pour les animaux inaperçus lors de décomptes (Crête et St-Hilaire 1979; Crête et Joly 1981; Crête et al. 1985).

Les densités qui ont été estimées jusqu'à maintenant sont toutefois imprécises à cause de la variabilité de la réparti- tion de. l'orignal sur le territoire, des bas niveaux de den- sité et d'une stratification inadéquate. Afin d'augmenter la précision des estimations d'effectif, la stratification de l'aire de répartition de l'orignal au sud du 52° L.N. .a été raffinée en utilisant les unités de 100 km2 du système Merca-

tor comme unité de base (Crête 1983a). Cette stratification s'est appuyée sur les trois récoltes sportives de 1980 à 1982 et sur les inventaires aériens récents: la figure 1 en cons- titue la synthèse. Au sud du 52° L.N., les inventaires aériens récents, tout comme la stratification, produisent une estimation d'effectifs en hiver d'environ 65 000 orignaux (i.e. 77 000 avant la chasse).

Le nombre de jours de chasse nécessaires pour abattre un orignal (effort de chasse) constitue un bon indice de l'abon- dance de cet animal (Crête et al. 1981a). Cet indice est en train d'être réévalué à la lumière des dernières enquêtes postales et des inventaires aériens récents. Comme la mesure de l'effort de chasse est environ deux fois moins coûteuse à obtenir que les mesures directes de densité par inventaire

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DENSITÉ DE L'ORIGNAL à .1

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aérien et que, par surcroTt, elle fournit des données socio- économiques, il est à prévoir que le plan de suivi â long terme des populations d'orignaux soit basé sur une alternance d'enquêtes postales et d'inventaires aériens.

Les densités d'orignaux les plus fortes se retrouvent au centre du Québec (figure I); elles varient en général en 0,15 et 0,25 animal par km2. Cette bande qui chevauche le 48° de latitude et qui va de Tadoussac à la frontière ontarienne constitue un ensemble assez homogène de forêts mélangées;

elle sera considérée ici comme une unité de gestion, la zone centrale. La rive sud du Saint- Laurent où l'orignal est actuellement moins abondant ( < 0,1 orignal par km2) à cause des activités humaines e't de la compétition du cerf de Virginie, constitue une autre unité de gestion, la zone sud.

Enfin, tout le domaine des forêts de conifères nordiques constitue la dernière unité de gestion, la zone nord; la densité de l'orignal y est faible, souvent inférieure à 0,05 animal par km2. Ce zonage sera continuellement utilisé dans les prochaines sections.

3.2- L'habitat

L'orignal appartient à la même famille que le cerf de Virginie et le caribou, soit celle des cervidés. C'est donc un herbivore ruminant caractérisé par un système digestif adapté à une diète de faible qualité. Sa grande taille permet un temps de passage de la nourriture dans le système digestif assez long de sorte que l'animal puisse, à la longue, en tirer énergie et protéines. En été, l'orignal se nourrit principalement de feuilles d'arbres et d'arbustes alors que la végétation aquatique représente au plus 25 pour cent de sa prise alimentaire quotidienne (Crête et Jordan 1981); en hiver, l'orignal consomme les ramilles d'essences décidues et de conifères (Brassard et al. 1974). L'orignal aérien et que, par surcroTt, elle fournit des données socio- économiques, il est à prévoir que le plan de suivi â long terme des populations d'orignaux soit basé sur une alternance d'enquêtes postales et d'inventaires aériens.

Les densités d'orignaux les plus fortes se retrouvent au centre du Québec (figure I); elles varient en général en 0,15 et 0,25 animal par km2. Cette bande qui chevauche le 48° de latitude et qui va de Tadoussac à la frontière ontarienne constitue un ensemble assez homogène de forêts mélangées;

elle sera considérée ici comme une unité de gestion, la zone centrale. La rive sud du Saint- Laurent où l'orignal est actuellement moins abondant ( < 0,1 orignal par km2) à cause des activités humaines e't de la compétition du cerf de Virginie, constitue une autre unité de gestion, la zone sud.

Enfin, tout le domaine des forêts de conifères nordiques constitue la dernière unité de gestion, la zone nord; la densité de l'orignal y est faible, souvent inférieure à 0,05 animal par km2. Ce zonage sera continuellement utilisé dans les prochaines sections.

3.2- L'habitat

L'orignal appartient à la même famille que le cerf de Virginie et le caribou, soit celle des cervidés. C'est donc un herbivore ruminant caractérisé par un système digestif adapté à une diète de faible qualité. Sa grande taille permet un temps de passage de la nourriture dans le système digestif assez long de sorte que l'animal puisse, à la longue, en tirer énergie et protéines. En été, l'orignal se nourrit principalement de feuilles d'arbres et d'arbustes alors que la végétation aquatique représente au plus 25 pour cent de sa prise alimentaire quotidienne (Crête et Jordan 1981); en hiver, l'orignal consomme les ramilles d'essences décidues et de conifères (Brassard et al. 1974). L'orignal

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adapte sa nourriture à la végétation où il se treive et les espèces végétales qui dominent sa diète varient régiona- lament; toutefois, certaines essences sont importantes par- tout au Québec: érable à épis, bouleau à papier, cerisier de Pennsylvanie, peuplier faux-tremble, noisetier à long bec, saules, viornes et, en hiver, sapin baumier (Brassard et al.

1974; Audet et Grenier 1976; Jaya' 1976; St-Louis 1981;

Crête et Jordan 1982a; Nadeau 1982).

À cause de sa grande taille, l'orignal a besoin d'une quan- tité importante de nourriture chaque jour: 2,5 kg (poids sec) de ramilles en hiver (Crête et Bédard 1975) et plus de 5 kg en été (LeResche et. Davis 1971; Schwartz et al. 1984). La diminution du métabolisme et de la prise alimentaire quotidienne en hiver est une stratégie qui a évolué chez les cervidés afin d'augmenter leur chance de survie durant cette saison (Potvin 1976; Moen 1978).

En été, l'orignal peut satisfaire ses besoins de nourriture dans la plupart des types d'habitat à sa disposition car la production annuelle de fourrage estival varie entre 75 et 325 kg par ha ; en hiver, la disponibilité de nourriture est toutefois réduite d'environ 80% à cause de la chute des feuilles- de sorte que les habitats propices à l'alimentation sont plus limités (Crête et Jordan 1982b).

Tant que la neige n'est pas trop épaisse (75 cm environ:

DesMeules 1965) ou durcie par une croûte ou un dégel, l'ori- gnal recherchera en hiver les peuplements qui lui fournissent le plus de nourriture (Brassard et al. 1974; Crête 1977).

Ces peuplements sont en général assez jeunes (10-20 ans), irréguliers, et originent de perturbations récentes (coupes forestières, épidémies d'insectes, feux de forêt, châblis).

adapte sa nourriture à la végétation où il se treive et les espèces végétales qui dominent sa diète varient régiona- lament; toutefois, certaines essences sont importantes par- tout au Québec: érable à épis, bouleau à papier, cerisier de Pennsylvanie, peuplier faux-tremble, noisetier à long bec, saules, viornes et, en hiver, sapin baumier (Brassard et al.

1974; Audet et Grenier 1976; Jaya' 1976; St-Louis 1981;

Crête et Jordan 1982a; Nadeau 1982).

À cause de sa grande taille, l'orignal a besoin d'une quan- tité importante de nourriture chaque jour: 2,5 kg (poids sec) de ramilles en hiver (Crête et Bédard 1975) et plus de 5 kg en été (LeResche et. Davis 1971; Schwartz et al. 1984). La diminution du métabolisme et de la prise alimentaire quotidienne en hiver est une stratégie qui a évolué chez les cervidés afin d'augmenter leur chance de survie durant cette saison (Potvin 1976; Moen 1978).

En été, l'orignal peut satisfaire ses besoins de nourriture dans la plupart des types d'habitat à sa disposition car la production annuelle de fourrage estival varie entre 75 et 325 kg par ha ; en hiver, la disponibilité de nourriture est toutefois réduite d'environ 80% à cause de la chute des feuilles- de sorte que les habitats propices à l'alimentation sont plus limités (Crête et Jordan 1982b).

Tant que la neige n'est pas trop épaisse (75 cm environ:

DesMeules 1965) ou durcie par une croûte ou un dégel, l'ori- gnal recherchera en hiver les peuplements qui lui fournissent le plus de nourriture (Brassard et al. 1974; Crête 1977).

Ces peuplements sont en général assez jeunes (10-20 ans), irréguliers, et originent de perturbations récentes (coupes forestières, épidémies d'insectes, feux de forêt, châblis).

(11)

La coupe forestière, si elle est bien faite, est donc bénéfi- que à l'orignal car elle regénère la strate d'alimentation (Crête 1977); des normes . satisfaisantes d'exploitation fores-

tière existent actuellement pour les forêts mélangées (Crête 1977) et d'autres sont en préparation pour les forêts de conifères nordiques (Girard et Joyal, 1984). Le Guide d'amé- nagement du milieu forestier de 1976, bien qu'il n'ait pas été suivi de façon systématique, renfermait des normes accep- tables; le cahier des modalités d'intervention en milieu forestier, en préparation au ministère de l'Énergie et des Ressources, risque de marquer un recul.

L'orignal a un besoin particulier de sodium au début de l'été pour contrebalancer, semble-t-il, une prise excessive de potassium (Weeks et Kirkpatrick 1976). Il notable ce besoin en consommant des plantes aquatiques riches en sodium (Belovsky et Jordan 1981) ou en fréquentant des salines (Bouchard 1970; Fraser et Reardon 1980). Au nord du Saint- Laurent, l'assise rocheuse n'est pas propice aux salines mais les lacs et les étangs de castors sont nombreux; sur la rive sud, les lacs sont moins nombreux mais il y a des sources

d'eau minérale en Gaspésie. Il n'y a aucune indication d'une carence de sodium dans la nourriture de l'orignal à-quelque endroit que ce soit au Québec.

Les besoins de l'orignal en couvert pour se dissimuler et se protéger des intempéries sont assez restreints. Principale- ment l'été, une végétation haute de 2 m environ suffit ample- ment. Ce type d'habitat est commun partout à l'exception des très jeunes peuplements originant de coupes ou de feux de forêt. Il en va de même au début de l'hiver tant que la

neige n'excède pas 75 cm et qu'elle n'est pas durcie.

partir de ce moment, les orignaux se déplacent progressi- vement vers les conifères en-dessous desquels il est plus facile de se mouvoir dans la neige (DesMeules 1965). Il faut

qu'ils retrouvent à ce moment des peuplements renfermant des conifères d'au moins 10 cm de diamètre à hauteur de poitrine.

On estime qu'un animal pourra satisfaire ses besoins de couvert pour la période de confinement de la fin de l'hiver La coupe forestière, si elle est bien faite, est donc bénéfi- que à l'orignal car elle regénère la strate d'alimentation (Crête 1977); des normes . satisfaisantes d'exploitation fores-

tière existent actuellement pour les forêts mélangées (Crête 1977) et d'autres sont en préparation pour les forêts de conifères nordiques (Girard et Joyal, 1984). Le Guide d'amé- nagement du milieu forestier de 1976, bien qu'il n'ait pas été suivi de façon systématique, renfermait des normes accep- tables; le cahier des modalités d'intervention en milieu forestier, en préparation au ministère de l'Énergie et des Ressources, risque de marquer un recul.

L'orignal a un besoin particulier de sodium au début de l'été pour contrebalancer, semble-t-il, une prise excessive de potassium (Weeks et Kirkpatrick 1976). Il notable ce besoin en consommant des plantes aquatiques riches en sodium (Belovsky et Jordan 1981) ou en fréquentant des salines (Bouchard 1970; Fraser et Reardon 1980). Au nord du Saint- Laurent, l'assise rocheuse n'est pas propice aux salines mais les lacs et les étangs de castors sont nombreux; sur la rive sud, les lacs sont moins nombreux mais il y a des sources

d'eau minérale en Gaspésie. Il n'y a aucune indication d'une carence de sodium dans la nourriture de l'orignal à-quelque endroit que ce soit au Québec.

Les besoins de l'orignal en couvert pour se dissimuler et se protéger des intempéries sont assez restreints. Principale- ment l'été, une végétation haute de 2 m environ suffit ample- ment. Ce type d'habitat est commun partout à l'exception des très jeunes peuplements originant de coupes ou de feux de forêt. Il en va de même au début de l'hiver tant que la

neige n'excède pas 75 cm et qu'elle n'est pas durcie.

partir de ce moment, les orignaux se déplacent progressi- vement vers les conifères en-dessous desquels il est plus facile de se mouvoir dans la neige (DesMeules 1965). Il faut

qu'ils retrouvent à ce moment des peuplements renfermant des conifères d'au moins 10 cm de diamètre à hauteur de poitrine.

On estime qu'un animal pourra satisfaire ses besoins de couvert pour la période de confinement de la fin de l'hiver

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perturbé récemment (Crête 1977). De plus, l'orignal peut faire à l'occasion des déplacements importants au cours de l'hiver pour retrouver l'habitat de confinement qui lui convient (Thompson et al. 1981). Même dans les réserves fauniques et les parcs où les densités d'orignaux sont les plus élevées au Québec, il n'y a aucune indication que le couvert de confinement soit le facteur limitant l'abondance de l'orignal (Crête 1980; 1981).

3.3- La reproduction

D'après le comportement des mâles, on a déduit que le pic du rut avait lieu à la fin de septembre et au début d'octobre dans le sud-ouest du Québec (Crête et al. 1981a), et qu'il était retardé d'environ une semaine au sud du Saint-Laurent (Crête 1982). L'observation de la mise bas chez des ori- gnales marquées au sud-ouest du Québec suggère toutefois que le rut ait lieu plutôt vers le 20 septembre (M. Crête, non publié). On sait par ailleurs que les animaux d'un an, à leur première participation à la saison de reproduction, deviennent sexuellement actifs quelques semaines après les adultes (Bubenik et Timmermann 1982; McCullough 1979). Quant aux faons, ils ne se reproduisent pas au cours de leur premier automne (Markgren 1969).

Au nord-est de l'Amérique du Nord, les populations d'orignaux tendent à conserver une parité des sexes si elles ne sont pas exploitées par l'homme (Peterson 1977; Goudreault et Houde 1979). En milieu forestier, si par surcroît la densité de l'orignal n'est pas élevée, il semble bien que l'orignal soit plutôt monogame. C'est ce que suggère d'ailleurs la relation significative trouvée au Québec lors des inventaires aériens entre le nombre de mâles par femelle et le nombre de faons par femelle (Crête et al., 1981; Crête 1982). Une étude perturbé récemment (Crête 1977). De plus, l'orignal peut faire à l'occasion des déplacements importants au cours de l'hiver pour retrouver l'habitat de confinement qui lui convient (Thompson et al. 1981). Même dans les réserves fauniques et les parcs où les densités d'orignaux sont les plus élevées au Québec, il n'y a aucune indication que le couvert de confinement soit le facteur limitant l'abondance de l'orignal (Crête 1980; 1981).

3.3- La reproduction

D'après le comportement des mâles, on a déduit que le pic du rut avait lieu à la fin de septembre et au début d'octobre dans le sud-ouest du Québec (Crête et al. 1981a), et qu'il était retardé d'environ une semaine au sud du Saint-Laurent (Crête 1982). L'observation de la mise bas chez des ori- gnales marquées au sud-ouest du Québec suggère toutefois que le rut ait lieu plutôt vers le 20 septembre (M. Crête, non publié). On sait par ailleurs que les animaux d'un an, à leur première participation à la saison de reproduction, deviennent sexuellement actifs quelques semaines après les adultes (Bubenik et Timmermann 1982; McCullough 1979). Quant aux faons, ils ne se reproduisent pas au cours de leur premier automne (Markgren 1969).

Au nord-est de l'Amérique du Nord, les populations d'orignaux tendent à conserver une parité des sexes si elles ne sont pas exploitées par l'homme (Peterson 1977; Goudreault et Houde 1979). En milieu forestier, si par surcroît la densité de l'orignal n'est pas élevée, il semble bien que l'orignal soit plutôt monogame. C'est ce que suggère d'ailleurs la relation significative trouvée au Québec lors des inventaires aériens entre le nombre de mâles par femelle et le nombre de faons par femelle (Crête et al., 1981; Crête 1982). Une étude

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récente menée en Utah irait dans le même sens (Babcock et al.

1982).

Il a donc été jugé prudent, au cours des années récentes, de tenter de conserver environ 40 % de males dans les populations hivernales d'orignaux parmi les animaux âgés de plus d'un an (Crête et al., 1981a). Pour atteindre cet objectif, les saisons de chasse ont été reportées vers la mi-octobre car la vulnérabilité des mêles diminue à partir du début de ce mois (Crête et al., 1981a). Les reports des saisons de chasse ont permis de faire passer le pourcentage moyen des mâles dans la récolte de 60 % à un peu plus de 50 %

(Crête 1982). Des saisons de chasse plus tardives ont aussi l'avantage de favoriser la récolte d'orignaux plus jeunes ayant un moins bon potentiel reproducteur (Timmermann et Collet 1982).

Durant le rut, les orignaux des deux sexes vocalisent (Lent 1974). Certaines vocalisations sont associées à la reproduction puisqu'en d'autres saisons elles ne sont pas utilisées; au Québec, les orignaux vocalisent pendant toute la période où la chasse est permise (Dussault et Huet 1985).

Environ le tiers de nos chasseurs chanceux déclarent avoir utilisé l'appel pour attirer l'orignal à eux (Anonyme 1982).

Les vocalisations atteignent un pic d'intensité entre la mi-septembre et la mi-octobre (Dussault et Huot 1985); une chasse plus tardive rend probablement cette technique moins efficace. Les reports actuels de saison n'ont toutefois pas affecté la récolte totale d'orignaux (Crête 1982).

Des données sur la mise bas sont accumulées depuis 1980 au sud-ouest du Québec (Crête, non publié). Bien que partiel- les, elles suggèrent le 20 mai comme date moyenne de parturi- tion. De plus la mise bas semble hautement synchronisée puisque la vaste majorité des faons naîtraient à l'intérieur d'une période de 10 jours. Finalement, le taux de naissance récente menée en Utah irait dans le même sens (Babcock et al.

1982).

Il a donc été jugé prudent, au cours des années récentes, de tenter de conserver environ 40 % de males dans les populations hivernales d'orignaux parmi les animaux âgés de plus d'un an (Crête et al., 1981a). Pour atteindre cet objectif, les saisons de chasse ont été reportées vers la mi-octobre car la vulnérabilité des mêles diminue à partir du début de ce mois (Crête et al., 1981a). Les reports des saisons de chasse ont permis de faire passer le pourcentage moyen des mâles dans la récolte de 60 % à un peu plus de 50 %

(Crête 1982). Des saisons de chasse plus tardives ont aussi l'avantage de favoriser la récolte d'orignaux plus jeunes ayant un moins bon potentiel reproducteur (Timmermann et Collet 1982).

Durant le rut, les orignaux des deux sexes vocalisent (Lent 1974). Certaines vocalisations sont associées à la reproduction puisqu'en d'autres saisons elles ne sont pas utilisées; au Québec, les orignaux vocalisent pendant toute la période où la chasse est permise (Dussault et Huet 1985).

Environ le tiers de nos chasseurs chanceux déclarent avoir utilisé l'appel pour attirer l'orignal à eux (Anonyme 1982).

Les vocalisations atteignent un pic d'intensité entre la mi-septembre et la mi-octobre (Dussault et Huot 1985); une chasse plus tardive rend probablement cette technique moins efficace. Les reports actuels de saison n'ont toutefois pas affecté la récolte totale d'orignaux (Crête 1982).

Des données sur la mise bas sont accumulées depuis 1980 au sud-ouest du Québec (Crête, non publié). Bien que partiel- les, elles suggèrent le 20 mai comme date moyenne de parturi- tion. De plus la mise bas semble hautement synchronisée puisque la vaste majorité des faons naîtraient à l'intérieur d'une période de 10 jours. Finalement, le taux de naissance

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serait de l'ordre de 100 faons/100 femelles, ce qui se compa- re aux taux observés ailleurs en Amérique du Nord. Il faut toutefois noter que le rapport des sexes est assez équilibré dans l'aire d'étude (Breton et Crête 1981).

3.4- Les facteurs limitatifs

Dans les territoires où l'accessibilité est libre, la chasse sportive constitue le premier facteur de mortalité; la pres- sion de chasse est d'ailleurs responsable des différences de niveaux de densité observés (Crête et al 1981a). Le suivi, depuis quelques années, de 21 orignales adultes munies de colliers émetteurs dans les zones de chasse adjacentes à la réserve de La Vérendrye a produit une estimation préliminaire du taux annuel de mortalité par la chasse sportive de 14%;

les mortalités naturelles comptent pour 3% des pertes annuel- les (non publié). Pour les 30 années-orignal d'observation, aucun cas de braconnage n'a été observé (i.e. abattage en dehors de la saison de chasse). L'aire d'étude est typique de la majorité de l'habitat de l'orignal car peu, sinon aucun établissement humain permanent n'existe là; toutefois, le braconnage est sûrement plus important, bien que non quanti- fié, là où l'orignal vit à proximité de l'homme comme en Gaspésie, au Bas-du-Fleuve et en Abitibi (Crête et Dubé 1983).

Là où la pression de chasse est faible ou inexistante (réser- ves fauniques et parcs), la prédation du loup et, à un moin- dre degré, de l'ours noir, semble contrôler l'abondance de l'orignal (Crête et al. 1981a, b; Crête et Messier 1984;

Messier et Crête 1984a). La prédation frappe surtout les faons (Crête et al. 1981c), plus de 50% d'entre eux n'attei- gnant pas l'âge d'un an (Crête et Messier 1984). Chez les adultes, le suivi, dans la réserve de La Vérendrye, de 61 femelles équipées de colliers-émetteurs a produit, pour une serait de l'ordre de 100 faons/100 femelles, ce qui se compa-

re aux taux observés ailleurs en Amérique du Nord. Il faut toutefois noter que le rapport des sexes est assez équilibré dans l'aire d'étude (Breton et Crête 1981).

3.4- Les facteurs limitatifs

Dans les territoires où l'accessibilité est libre, la chasse sportive constitue le premier facteur de mortalité; la pres- sion de chasse est d'ailleurs responsable des différences de niveaux de densité observés (Crête et al 1981a). Le suivi, depuis quelques années, de 21 orignales adultes munies de colliers émetteurs dans les zones de chasse adjacentes à la réserve de La Vérendrye a produit une estimation préliminaire du taux annuel de mortalité par la chasse sportive de 14%;

les mortalités naturelles comptent pour 3% des pertes annuel- les (non publié). Pour les 30 années-orignal d'observation, aucun cas de braconnage n'a été observé (i.e. abattage en dehors de la saison de chasse). L'aire d'étude est typique de la majorité de l'habitat de l'orignal car peu, sinon aucun établissement humain permanent n'existe là; toutefois, le braconnage est sûrement plus important, bien que non quanti- fié, là où l'orignal vit à proximité de l'homme comme en Gaspésie, au Bas-du-Fleuve et en Abitibi (Crête et Dubé 1983).

Là où la pression de chasse est faible ou inexistante (réser- ves fauniques et parcs), la prédation du loup et, à un moin- dre degré, de l'ours noir, semble contrôler l'abondance de l'orignal (Crête et al. 1981a, b; Crête et Messier 1984;

Messier et Crête 1984a). La prédation frappe surtout les faons (Crête et al. 1981c), plus de 50% d'entre eux n'attei- gnant pas l'âge d'un an (Crête et Messier 1984). Chez les adultes, le suivi, dans la réserve de La Vérendrye, de 61 femelles équipées de colliers-émetteurs a produit, pour une

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période d'observation de 65 années-orignal, les estimations de mortalité annuelle suivantes: chasse 8%, mortalité natu- relie (sauf prédation) 3%, prédation 3%, chasse de subsis- tance 2%. Au sud du Saint-Laurent, en l'absence du loup, l'habitat serait le facteur influençant l'abondance de l'ori- gnal dans des conditions de chasse légère ou nulle. Dans le Parc de la Gaspésie, on a observé une seule mortalité natu- relle après 18 mois de suivi de 6 mâles et de 6 femelles adultes.

4- DYNAMIQUE DES POPULATIONS

En l'absence d'exploitation par l'homme, une population d'orignaux aura tendance à se stabiliser à un niveau de densité où les morta- lités naturelles contrebalancent les naissances; ce niveau de den- sité constitue la capacité du support (K) du milieu (Léopold 1933).

Si une population initialement à K subit par la suite une exploi- tation, elle verra sa densité diminuer plus ou moins selon l'ampleur des prélèvements. La densité qui permet les prélèvements annuels soutenus maxima (Xmsy) se situerait à environ 0,6 K pour l'orignal et le cerf de Virginie (Crête et al. 1981a;

McCullough 1979); dans ce contexte, environ 20 % de la population d'automne peut être prélevée (Crête et al., 1981a). Les récoltes annuelles moyennes seront moindres si une population est maintenue à un niveau supérieur ou inférieur à XMSY. Ce modèle n'a été que récemment introduit dans la gestion des populations de grands mammifères par Caughley (1976) et le Québec est une des rares administrations à l'utiliser pour l'orignal.

Dans la zone sud, K est en voie d'être déterminée dans un secteur du Parc de la Gaspésie (Crête 1983b), sien que l'ours noir soit présent, ce serait la disponibilité de nourriture qui constituerait le facteur limitant dans cette zone, du moins là où l'habitat con- viendrait uniquement à l'orignal. On parlera alors de capacité de support alimentaire. Là où le cerf de Virginie partage l'habitat avec l'orignal, ce pourrait être l'action combinée de la période d'observation de 65 années-orignal, les estimations de mortalité annuelle suivantes: chasse 8%, mortalité natu- relie (sauf prédation) 3%, prédation 3%, chasse de subsis- tance 2%. Au sud du Saint-Laurent, en l'absence du loup, l'habitat serait le facteur influençant l'abondance de l'ori- gnal dans des conditions de chasse légère ou nulle. Dans le Parc de la Gaspésie, on a observé une seule mortalité natu- relle après 18 mois de suivi de 6 mâles et de 6 femelles adultes.

4- DYNAMIQUE DES POPULATIONS

En l'absence d'exploitation par l'homme, une population d'orignaux aura tendance à se stabiliser à un niveau de densité où les morta- lités naturelles contrebalancent les naissances; ce niveau de den- sité constitue la capacité du support (K) du milieu (Léopold 1933).

Si une population initialement à K subit par la suite une exploi- tation, elle verra sa densité diminuer plus ou moins selon l'ampleur des prélèvements. La densité qui permet les prélèvements annuels soutenus maxima (Xmsy) se situerait à environ 0,6 K pour l'orignal et le cerf de Virginie (Crête et al. 1981a;

McCullough 1979); dans ce contexte, environ 20 % de la population d'automne peut être prélevée (Crête et al., 1981a). Les récoltes annuelles moyennes seront moindres si une population est maintenue à un niveau supérieur ou inférieur à XMSY. Ce modèle n'a été que récemment introduit dans la gestion des populations de grands mammifères par Caughley (1976) et le Québec est une des rares administrations à l'utiliser pour l'orignal.

Dans la zone sud, K est en voie d'être déterminée dans un secteur du Parc de la Gaspésie (Crête 1983b), sien que l'ours noir soit présent, ce serait la disponibilité de nourriture qui constituerait le facteur limitant dans cette zone, du moins là où l'habitat con- viendrait uniquement à l'orignal. On parlera alors de capacité de support alimentaire. Là où le cerf de Virginie partage l'habitat avec l'orignal, ce pourrait être l'action combinée de la

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nourriture et du ver des méninges qui déterminerait la valeur de K.

Ce parasite, commun et inoffensif chez le cerf, est souvent mortel pour l'orignal (Anderson et Lankaster 1974). Il serait responsable de la quasi disparition de l'orignal dans les Maritimes au cours de la première moitié du Xe siècle (Dodds 1974). La stabilité d'un système orignal-cerf serait probablement beaucoup moindre que celle d'un écosystème où seule une espèce est présente. Ceci reste toutefois à être démontré.

Dans la zone sud, la capacité de support sera déterminée dans le Parc de la Gaspésie où la chasse est interdite depuis de nombreuses années. Des résultats préliminaires (Lizotte et Picard 1982, Crête, non publié) suggèrent une densité 1,2 - 2 orignaux par km2.

La réserve faunique de Matane se serait bien prêtée, elle aussi, à la détermination de K avant le début des chasses contrôlées; des estimations de densité en 1970 et 1971 (Crête 1973) suggèrent aussi que K y dépasserait 1 animal par km2; d'ailleurs un inventaire récent a produit une estimation de 0,9 orignal par km2 (Latour et Desrosiers 1983). La réserve de Parke, malgré sa superficie restreinte, offre. peut-être aussi une possibilité pour la détenui- nation de K dans le Bas Saint-Laurent; encore là, on e estimé la densité à près d'un orignal par km2 (Lizotte 1983a). Si K est vraiment de l'ordre de grandeur anticipé, XMSY serait compris entre 0,5 et 1 orignal par km2 au sud du Saint-Laurent. Les densi- tés actuelles sur la péninsule gaspésienne sont environ 10 fois moindres que cette densité idéale. La production annuelle de four- rage d'hiver supporte aussi l'idée d'une capacité de support alimentaire élevée; elle est en effet plus grande sur la péninsule gaspésienne (Bédard et al. 1978) que sur la péninsule du Kenai en Alaska (Oldemeyer 1983), où pourtant la densité de l'orignal atteint 4 animaux par km2.

Dans la zone centrale, la prédation du loup et, à un degré moindre, de l'ours noir, constituerait le facteur limitant. La valeur de K nourriture et du ver des méninges qui déterminerait la valeur de K.

Ce parasite, commun et inoffensif chez le cerf, est souvent mortel pour l'orignal (Anderson et Lankaster 1974). Il serait responsable de la quasi disparition de l'orignal dans les Maritimes au cours de la première moitié du Xe siècle (Dodds 1974). La stabilité d'un système orignal-cerf serait probablement beaucoup moindre que celle d'un écosystème où seule une espèce est présente. Ceci reste toutefois à être démontré.

Dans la zone sud, la capacité de support sera déterminée dans le Parc de la Gaspésie où la chasse est interdite depuis de nombreuses années. Des résultats préliminaires (Lizotte et Picard 1982, Crête, non publié) suggèrent une densité 1,2 - 2 orignaux par km2.

La réserve faunique de Matane se serait bien prêtée, elle aussi, à la détermination de K avant le début des chasses contrôlées; des estimations de densité en 1970 et 1971 (Crête 1973) suggèrent aussi que K y dépasserait 1 animal par km2; d'ailleurs un inventaire récent a produit une estimation de 0,9 orignal par km2 (Latour et Desrosiers 1983). La réserve de Parke, malgré sa superficie restreinte, offre. peut-être aussi une possibilité pour la détenui- nation de K dans le Bas Saint-Laurent; encore là, on e estimé la densité à près d'un orignal par km2 (Lizotte 1983a). Si K est vraiment de l'ordre de grandeur anticipé, XMSY serait compris entre 0,5 et 1 orignal par km2 au sud du Saint-Laurent. Les densi- tés actuelles sur la péninsule gaspésienne sont environ 10 fois moindres que cette densité idéale. La production annuelle de four- rage d'hiver supporte aussi l'idée d'une capacité de support alimentaire élevée; elle est en effet plus grande sur la péninsule gaspésienne (Bédard et al. 1978) que sur la péninsule du Kenai en Alaska (Oldemeyer 1983), où pourtant la densité de l'orignal atteint 4 animaux par km2.

Dans la zone centrale, la prédation du loup et, à un degré moindre, de l'ours noir, constituerait le facteur limitant. La valeur de K

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a été estimée pour l'ouest de cette zone à 0,3-0,5 orignal par km2 à l'aide de simulations sur ordinateur (Crête et al. 1981a) et du modèle de Caughley (1976). Par ailleurs, Boivin (1981) a cal- culé une densité de 0,6 orignal par km2 au centre-est de la zone centrale pour un territoire où la chasse a été interdite pendant 35 ans. La densité de l'orignal a aussi été estimée à 0,3-0,4 animal par km2 dans le Parc national de la Mauricie après une dizaine d'années d'interdiction de chasse (Y. Lafleur, comm. pers. In Goudreault 1980; rés. non publié). Finalement, la réserve d'Algue- belle constitue un dernier site où K pourrait être déterm,Inée. K prendrait donc une valeur 2 à 3 fois moindre dans la zone centrale que dans la zone sud; la prédation empêcherait les populations d'orignaux d'atteindre la capacité de support alimentaire. Des études récentes révèlent les faits suivants à l'appui de cette affirmation: même à une densité voisine de 0,4 orignal par km2, les ressources alimentaires sont peu utilisées malgré que l'habitat soit productif (Crête et Jordan 1982a,b); à cette densité, les orignaux montrent une bonne croissance (Messier et Crête 1984b);

entre 0,1 et 0,4 orignal par km2, le taux de prédation du loup est fonction de la densité d'orignaux (Messier et Crête 1984a), ce qui indique un mécanisme possiblement régulateur. Comme dans le cas de la zone sud, la production de fourrage d'hiver est plus grande dans la zone centrale (Crête et Jordan 1982a) que sur la péninsule du Kenai, Alaska, où la densité de l'orignal est 5-10 fois plus élevée. De même la production de fourrage estival est plus grande dans cette zone (Crête et Jordan 1982b) qu'à l'Isle Royale, Michigan (Miquelle 1983), où l'orignal atteint actuellement une densité supérieure à 2 individus par km2. Dans le contexte actuel, les densités hivernales d'orignaux permettant les plus grandes récoltes (densité optimale) seraient d'environ 0,26 orignal par km2 (Crête et al. 1981a); cette densité cible fait l'objet d'une révi-

sion dans le cadre d'un projet de recherche réalisé dans la région de Trois-Rivières (Goudreault et Milette 1984). En général, les densités observées sont un peu inférieures à cette densité idéale.

a été estimée pour l'ouest de cette zone à 0,3-0,5 orignal par km2 à l'aide de simulations sur ordinateur (Crête et al. 1981a) et du modèle de Caughley (1976). Par ailleurs, Boivin (1981) a cal- culé une densité de 0,6 orignal par km2 au centre-est de la zone centrale pour un territoire où la chasse a été interdite pendant 35 ans. La densité de l'orignal a aussi été estimée à 0,3-0,4 animal par km2 dans le Parc national de la Mauricie après une dizaine d'années d'interdiction de chasse (Y. Lafleur, comm. pers. In Goudreault 1980; rés. non publié). Finalement, la réserve d'Algue- belle constitue un dernier site où K pourrait être déterm,Inée. K prendrait donc une valeur 2 à 3 fois moindre dans la zone centrale que dans la zone sud; la prédation empêcherait les populations d'orignaux d'atteindre la capacité de support alimentaire. Des études récentes révèlent les faits suivants à l'appui de cette affirmation: même à une densité voisine de 0,4 orignal par km2, les ressources alimentaires sont peu utilisées malgré que l'habitat soit productif (Crête et Jordan 1982a,b); à cette densité, les orignaux montrent une bonne croissance (Messier et Crête 1984b);

entre 0,1 et 0,4 orignal par km2, le taux de prédation du loup est fonction de la densité d'orignaux (Messier et Crête 1984a), ce qui indique un mécanisme possiblement régulateur. Comme dans le cas de la zone sud, la production de fourrage d'hiver est plus grande dans la zone centrale (Crête et Jordan 1982a) que sur la péninsule du Kenai, Alaska, où la densité de l'orignal est 5-10 fois plus élevée. De même la production de fourrage estival est plus grande dans cette zone (Crête et Jordan 1982b) qu'à l'Isle Royale, Michigan (Miquelle 1983), où l'orignal atteint actuellement une densité supérieure à 2 individus par km2. Dans le contexte actuel, les densités hivernales d'orignaux permettant les plus grandes récoltes (densité optimale) seraient d'environ 0,26 orignal par km2 (Crête et al. 1981a); cette densité cible fait l'objet d'une révi-

sion dans le cadre d'un projet de recherche réalisé dans la région de Trois-Rivières (Goudreault et Milette 1984). En général, les densités observées sont un peu inférieures à cette densité idéale.

(18)

On ne connaît pas la valeur de K pour la zone nord. On n'a meme pas d'indication permettant l'identification du facteur liletant probable. Seule certitude actuelle, l'habitat y est beaucoup moins productif que dans les deux autres zones. De fait, de vastes éten- dues continues n'offrent â peu près pas de potentiel pour l'ori- gnal. D'un autre côté, la chasse d'alimentation prend localement une importance très grande, beaucoup plus grande que la chasse sportive.

5- L'OFFRE

Il faut faire une distinction entre l'offre immédiate et l'offre potentielle: en effet, comme l'indique la section "dynamique des populations", il pourrait y avoir un écart atteignant jusqu'à 500 entre l'offre actuelle et le potentiel de l'habitat, tout au moins dans les zones sud et centrale.

L'offre actuelle à des fins cynégétiques égale presque la récolte sportive dans la zone sud bien qu'un léger surplus annuel ait per- mis un accroissement lent des populations au cours des dernières années. Ce surplus est toutefois menacé d'année en année et l'of- fre peut en tout temps se stabiliser, voire décroître: d'ailleurs la récolte de 1984 montre de tels signes.

Dans la zone centrale, la récolte est plus stable et n'a que très peu varié au cours de la dernière décade. Elle correspond prati- quement à l'offre disponible actuellement.

L'offre faunique de la zone nord est plus difficile à quantifier vu l'immensité du territoire, les faibles densités d'orignaux qui sont difficiles à mesurer, et l'accessibilité qui n'est pas uni- forme. Il semblerait que l'offre excède légèrement les récoltes sportives actuelles bien que localement, à cause d'un accès plus grand ou à cause d'une chasse d'alimentation plus prononcée, l'offre soit déjà toute prise.

On ne connaît pas la valeur de K pour la zone nord. On n'a meme pas d'indication permettant l'identification du facteur liletant probable. Seule certitude actuelle, l'habitat y est beaucoup moins productif que dans les deux autres zones. De fait, de vastes éten- dues continues n'offrent â peu près pas de potentiel pour l'ori- gnal. D'un autre côté, la chasse d'alimentation prend localement une importance très grande, beaucoup plus grande que la chasse sportive.

5- L'OFFRE

Il faut faire une distinction entre l'offre immédiate et l'offre potentielle: en effet, comme l'indique la section "dynamique des populations", il pourrait y avoir un écart atteignant jusqu'à 500 entre l'offre actuelle et le potentiel de l'habitat, tout au moins dans les zones sud et centrale.

L'offre actuelle à des fins cynégétiques égale presque la récolte sportive dans la zone sud bien qu'un léger surplus annuel ait per- mis un accroissement lent des populations au cours des dernières années. Ce surplus est toutefois menacé d'année en année et l'of- fre peut en tout temps se stabiliser, voire décroître: d'ailleurs la récolte de 1984 montre de tels signes.

Dans la zone centrale, la récolte est plus stable et n'a que très peu varié au cours de la dernière décade. Elle correspond prati- quement à l'offre disponible actuellement.

L'offre faunique de la zone nord est plus difficile à quantifier vu l'immensité du territoire, les faibles densités d'orignaux qui sont difficiles à mesurer, et l'accessibilité qui n'est pas uni- forme. Il semblerait que l'offre excède légèrement les récoltes sportives actuelles bien que localement, à cause d'un accès plus grand ou à cause d'une chasse d'alimentation plus prononcée, l'offre soit déjà toute prise.

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C'est seulement dans les réserves fauniques que l'offre actuelle excède vraiment la récolte sportive. A ces endroits, le taux d'exploitation est généralement inférieur à 10%, alors que, dans l'ensemble du Québec, il est compris entre 15 et 25% (Crête et al.

1985). Par contre, une partie de cette offre est exportée vers les territoires adjacents fortement exploités (Goudreault 1980; Crête et „rancoeur 1985).

Globalement, l'offre actuelle atteindrait donc environ 10 000 - 14 000 captures. Par contre, l'offre potentielle pourrait proba- blement excéder 30 000 prises.

Quant à l'offre pour l'utilisation non cynégétique, elle est proba- blement suffisante dans la plupart des parcs de conservation et des réserves fauniques situés à l'intérieur de l'aire de répartition de l'espèce. Il ne faut en effet que quelques orignaux, pour satis- faire un grand nombre d'utilisateurs. 1 titre d'exemple, la saline des Étangs à la Truite, dans la réserve faunique de Matane, voit passer annuellement environ 3 000 visiteurs à son observatoire (M.

Morais, comm. pers.); cette saline n'est fréquentée que par environ 25 orignaux (Bouchard 1967), qui se rendent en plus à deux autres sources non aménagées, situées tout près.

6- LA DEMANDE

6.1- Pour la ressource

Les chasseurs sportifs constituent le groupe d'utilisateurs le plus important. La vente de permis est passé d'environ 4 000 en 1951 (Anonyme 1982) à 136 000 en 1983 (Roy 1984).

La hausse a été soutenue depuis l'abolition de la loi du mâle en 1963 même s'il y a eu des ralentissements périodiques (Figure 2). Toutefois, une nouvelle modalité introduite en 1980 - l'annulation de deux permis par prise - peut avoir C'est seulement dans les réserves fauniques que l'offre actuelle excède vraiment la récolte sportive. A ces endroits, le taux d'exploitation est généralement inférieur à 10%, alors que, dans l'ensemble du Québec, il est compris entre 15 et 25% (Crête et al.

1985). Par contre, une partie de cette offre est exportée vers les territoires adjacents fortement exploités (Goudreault 1980; Crête et „rancoeur 1985).

Globalement, l'offre actuelle atteindrait donc environ 10 000 - 14 000 captures. Par contre, l'offre potentielle pourrait proba- blement excéder 30 000 prises.

Quant à l'offre pour l'utilisation non cynégétique, elle est proba- blement suffisante dans la plupart des parcs de conservation et des réserves fauniques situés à l'intérieur de l'aire de répartition de l'espèce. Il ne faut en effet que quelques orignaux, pour satis- faire un grand nombre d'utilisateurs. 1 titre d'exemple, la saline des Étangs à la Truite, dans la réserve faunique de Matane, voit passer annuellement environ 3 000 visiteurs à son observatoire (M.

Morais, comm. pers.); cette saline n'est fréquentée que par environ 25 orignaux (Bouchard 1967), qui se rendent en plus à deux autres sources non aménagées, situées tout près.

6- LA DEMANDE

6.1- Pour la ressource

Les chasseurs sportifs constituent le groupe d'utilisateurs le plus important. La vente de permis est passé d'environ 4 000 en 1951 (Anonyme 1982) à 136 000 en 1983 (Roy 1984).

La hausse a été soutenue depuis l'abolition de la loi du mâle en 1963 même s'il y a eu des ralentissements périodiques (Figure 2). Toutefois, une nouvelle modalité introduite en 1980 - l'annulation de deux permis par prise - peut avoir

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140 130

120

110 0 0 100

20

(0

1964 .65 66 57 '68 '69 '70 7 4 '75 .76 .77 .79 • 80 81 • 82

Figure 2. Evolution de la vente de permis de chasse de l'orignal au Ouébec depuis l'abolition de la loi du mâle en 1963.

140

130

120

I 10

0 I OC

tO

1964 '68 '69 '70 72 73 74 X75 76 '79 • 8C • 81 '82

Figure 2. Évolution de la vente de permis de chasse de l'orignal au Ouébec depuis l'abolition de la loi du mâle en 1963.

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exagéré l'augmentation récente de la clientèle puisque cette mesure porte probablement certains utilisateurs à se procurer un deuxième permis au nom d'un proche avec l'idée de tuer un orignal à eux seuls. Cette lacune a toutefois été partielle- ment corrigée en 1983 puisque les deux permis apposés sur une carcasse doivent désormais appartenir à des chasseurs ayant participe à la même expédition. Au cours des dernières années, les chasses contrôlées dans les réserves fauniques ont accueilli environ 3 500 personnes annuellement (Bouchard et Roy 1982).

La clientèle potentielle pour la chasse de l'orignal excède sûrement le nombre actuel. D'abord, la tendance observée dans la hausse de la vente des permis ne montre pas encore de plafonnement (figure 2), malgré le faible succès de chasse.

En second lieu > la demande très grande exprimée pour les chasses contrôlées dans les réserves fauniques montre qu'il y a un intérêt accru quand les chances de succès sont élevées;

il faut par contre souligner que l'exclusivité d'un terri- toire de chasse compte aussi pour beaucoup dans la popularité des chasses contrôlées. Finalement, la tarification actuelle décourage, depuis 1975, les non-résidents à venir chasser l'orignal au Québec.-

Le bassin de population pour l'accroissement de la clientèle existe vraiment puisqu'il y a environ 750 000 détenteurs de certificat du chasseur au Québec, dont la moitié actifs en 1981 (D. Déry, comm. pers.). Qui plus est, un changement de la tarification rendrait la chasse de l'orignal accessible à une vaste clientèle de Nouvelle-Angleterre et d'Ontario. Il est donc plausible de prévoir que la vente annuelle de permis atteigne 200 000 si l'offre faunique et, conséquemment, le succès de chasse augmentaient substantiellement (M. Lacasse,

comm. pers.).

exagéré l'augmentation récente de la clientèle puisque cette mesure porte probablement certains utilisateurs à se procurer un deuxième permis au nom d'un proche avec l'idée de tuer un orignal à eux seuls. Cette lacune a toutefois été partielle- ment corrigée en 1983 puisque les deux permis apposés sur une carcasse doivent désormais appartenir à des chasseurs ayant participe à la même expédition. Au cours des dernières années, les chasses contrôlées dans les réserves fauniques ont accueilli environ 3 500 personnes annuellement (Bouchard et Roy 1982).

La clientèle potentielle pour la chasse de l'orignal excède sûrement le nombre actuel. D'abord, la tendance observée dans la hausse de la vente des permis ne montre pas encore de plafonnement (figure 2), malgré le faible succès de chasse.

En second lieu > la demande très grande exprimée pour les chasses contrôlées dans les réserves fauniques montre qu'il y a un intérêt accru quand les chances de succès sont élevées;

il faut par contre souligner que l'exclusivité d'un terri- toire de chasse compte aussi pour beaucoup dans la popularité des chasses contrôlées. Finalement, la tarification actuelle décourage, depuis 1975, les non-résidents à venir chasser l'orignal au Québec.-

Le bassin de population pour l'accroissement de la clientèle existe vraiment puisqu'il y a environ 750 000 détenteurs de certificat du chasseur au Québec, dont la moitié actifs en 1981 (D. Déry, comm. pers.). Qui plus est, un changement de la tarification rendrait la chasse de l'orignal accessible à une vaste clientèle de Nouvelle-Angleterre et d'Ontario. Il est donc plausible de prévoir que la vente annuelle de permis atteigne 200 000 si l'offre faunique et, conséquemment, le succès de chasse augmentaient substantiellement (M. Lacasse,

comm. pers.).

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