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Notions fondamentales pour la géologie de l'Ossola-Tessin; chronologie

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Notions fondamentales pour la géologie de l'Ossola-Tessin;

chronologie

AMSTUTZ, André

AMSTUTZ, André. Notions fondamentales pour la géologie de l'Ossola-Tessin; chronologie.

Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences , 1965, vol.

261, p. 1347-1350

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:151941

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GÉOLOGIE. - Notions fondamentales pour la géologie de l'Ossola-Tessin;

chronologie. Note (*) de M. ANDRÉ A~1STUTz, présentée par MM. Pierre Pruvost et Paul Fourmarier.

Considérons ici les diastrophismes qui ont succédé aux déversements néojurassiques de masses Saint-Bernard dans la fosse géosynclinale Mont-Rose, et voyons les raisons qui me font attribuer les nappes simplo- niques à une troisième phase tectogène, alors que les subductions Sesia sont, nous l'avons vu, d'une deuxième phase.

Dans le segment Ossola-Tessin, les subductions cisaillantes qui ont entraîné les parties méridionales du complexe SB/iVIR sous la zone Sesia, vont du Val Anzasca au Val Bregaglia le long de limites que j'ai indiquées sur une carte tectonique publiée en 1957. Dans ce segment, très difîérent des segments contigus valaisan-valdotain et grison, les gneiss SB déversés sur MR (avec les structures ondulées caractérisant si fréquemment les écoulements) ont eu leur partie frontale coupée par l'une de ces subductions cisaillantes, comme le montre la coupe du dépliant. La schistosité est là conforme à la règle générale que les nappes simploniques mettent admi- rablement en évidence : laminage et étirement au-dessous de la surface principale. de cisaillement, avec schistosité parallèle à cette surface, et tendance à la compression au-dessus, mais souvent masquée par la répé- tition de subductions faites côte à côte.

Ces subductions n'ont pas eu dans l'Ossola-Tessin l'ampleur qui carac- térise les multiples et vastes déversen1ents Sesia des segments contigus.

Elles n'ont été ici que de faible envergure, et ceci est confirmé par le fait que personne n'a songé à voir dans ce segment-ci le moindre vestige de recouvrement Sesia. Mais, si la grande énergie tectonique déployée dans les segments contigus par les subductions Sesia ne s'est qu'en partie dépensée ici en une deuxième phase tectogène, le reste de cette énergie s'est ensuite manifestée, dans le voisinage immédiat et dans le même sens, sous la forme des quatre subductions simploniques. Celles-ci semblent, en effet, être là pour compenser l'absence de déversements Sesia impor- tants. Elles ne sont d'ailleurs qu'un phénomène propre à l'Ossola-Tessin, une particularité spécifique de ce segment, et les surfaces convexes qui limitent ces subductions à l'Est et à l'Ouest montrent qu'elles ne se pour- suivent pas cylindriquement dans les segments contigus.

Que l'ensemble des subductions simploniques soit d'une phase tecto- gène postérieure à la phase Sesia, qui, nous l'avons démontré précédem- ment, constitue une deuxième phase, il n'y a pas lieu d'en douter un seul instant. Car, non seulement l'orientation générale de ces subductions est le plus souvent différente de celle des subductions Sesia, tant sur les coupes transversales que sur la carte, mais aussi, dans le val Vigezzo, la bande

C. R.,

1

g65,

2 e

Semestre. (T. 261, No 5.) 9

r e ill .t r ·.fr 6, 11 t L I t 11 r 1

(3)

1348 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 261 (2 août 1965). Groupe 9.

ophiolitique Mugnalp-Villadossola ( qui limite au Nord la zone Sesia) vient s'arrêter, vient buter avec un angle d'environ 3o 0 contre le dos de la nappe Monte-Leone, c'est-à-dire contre la première des surfaces de cisail- lement simploniques, avec des schistosités qui s'associent à la différence d'orientation pour démontrer la discontinuité, la coupure .. De même, près de Roveredo, il y a des coupures, au dos de la N. Simano ( équivalent de la N. Monte-Leone), qui montrent la postériorité de l'ensemble sim-

plonique. ·

De plus, parmi les raisons géométriques qui démontrent que ma concep- tion des nappes simploniques est juste, on peut citer la position tectonique de la grande zone triangulaire de gneiss paléozoïques Prabernado-Domo- dossola, circonscrite par des ophiolites mésozoïques, à l'Est du Mont-Rose.

Avant que je me sois permis d'aborder le problème que présentait cette zone, deux façons d'expliquer celle-ci se sont .affrontées : celle de C. Schmidt, qui considérait cette zone paléozoïque comme autochtone; et celle d' Argand (adoptée ensuite par Staub, Bearth et Blumenthal) qui voyait là les racines des quatre nappes simploniques, repliées deux fois à angle aigu. Dans cette opposition d'idées, ce fut un jeu pour Argand d'analyser les vues de Schmidt avec ironie, dans son Mémoire de 1911, et de les évincer, car il·

est géométriquement presque impossible, en effet, de considérer cette zone paléozoïque comme autochtone, malgré ce qu'il y a de juste dans le pli transversal que Schmidt concevait à l'Est du Mont-Rose (pli trans- versal conçu en partie juste et en partie erronée, car les ophiolites d' Antro- napiana ne constituent pas une simple tête synclinale plantée dans les gneiss). Les vues de Schmidt furent donc écartées et lui-même abandonna la géologie alpine, où il avait pourtant fait avec Preiswerk la grande et belle carte du Simplon.

La conception d' Argand (adoptée plus tard par Staub, Bearth,

Blumenthal) régna dès lors sur la géologie alpine, de 1911 à 1954, mais

elle n'en fut cependant pas plus juste pour cela. Car, si la zone triangulaire

Prabernardo-Domodossola n'est pas autochtone, elle n'a rien non plus de

simplonique et ne comporte absolument rien des quatre racines biscornues

de nappes simploniques figurées sur la coupe reproduite au début du

dépliant. Et ce qui le prouve clairement et nettement, c'est la jonction

mésozoïque Arza-Cisore, que montrent carte et coupe du dépliant, et que

j'ai décrite d'une manière détaillée, en 1954, dans les ArchiYes des

sciences (p. 453). Ce Mésozoïque met en évidence la forme simple quoique

bombée de la nappe Monte-Leone dans ses parties radicales Ouest, et il

s'ensuit automatiquement, lorsqu'on considère la· descente axiale vers

l'Est de la grande masse ophiolitique du Val Bognanco, que les gneiss

Verosso et les gneiss du triangle Prabernardo-Do:modossola appartiennent

à la même nappe et sont tout simplement des gneiss Saint-Bernard dévers~s

sur la couverture ophiolitique de la zone Mont-RQse lors d'une première

phase tectogène.

(4)

Une série de corollaires découle de ce que nous venons de considérer à propos de la Troisième phase tectogène. Huit d'entre eux sont parti- culièrement importants pour une bonne compréhension des structures, des schistosités et du mode de formation des nappes simploniques, et ils devraient être énoncés dans cette Note s'ils n'étaient explicitement formulés sur le dépliant. Remarquons si1nplement que leur justesse confirme, corrirne il se doit, les notions fondamentales dont ils dérivent.

Et, laissant pour l'instant les deux phénomènes intercalaires du dépliant ( qui seront traités dans une publication sur les << variations de forme du bourrelet infracrustal alpin

>>

devant normalement paraître bientôt), voyons les raisons qui me font grouper en une Quatrième phase tectogènc les diastrophismcs transversaux du segment Ossola-Tessin.

Ceux qui apparaissent à l'Ouest de ce segment dérivent plus que proba- blement de différence de sédimentation et, partant, de différence d'épais- seur de bourrelet infracrustal entre ce segment-ci et le segment contigu valaisan-valdotain. Précisons : dans ce dernier segment, la sédimentation 1nésozoïque a été certainement beaucoup plus importante que dans l'Ossola-Tessin (il suffit d'examiner quelques cartes géologiques pour s'en rendre compte) et il en est forcément résulté un bourrelet infracrustal plus important, plus épais; il n'y a guère lieu d'en douter, car la formation et l'importance d'un bourrelet sont évidemment fonction de la sédimen- tation géosynclinale et de la tectogenèse subséquente. Or, comme consé- quence de ces différences de bourrelets infracrustaux, lors des ajustements isostatiques, qui ont pu commencer dès l'arrêt des courants subcrustaux créateurs des subductions simploniqucs et Scsia, et qui ont pu ensuite durer longtemps, il y a eu certainement de très grandes différences entre les soulèvements du segment valaisan-valdotain d'une part, et ceux de l'Ossola-Tessin d'autre part. La preuve en est dans la surrection extra-

ordinairement importante du massif Mont-Rose, qui, avec des pendages inversés sur ses flancs Nord et Sud, domine structurellement de plusieurs milliers de mètres les montagnes de l' Ossola ( environ 5 ooo m en certains endroits).

Une telle surrection ne s'est pas faite sans un débordement latéral sur

le côté oriental, particulièrement abrupt, de la culmination longitudinale

que constitue ce massif Mont-Rose; et c'est évidemment à ce débor-

dement latéral que correspond le grand pli transversal d' Antronapiana,

représenté par la troisième coupe du déplian,t. Pour ce pli transversal,

deux remarques très importantes sont à faire. Tout d'abord : les pendages

qu'on observe dans les ophiolites et les gneiss encaissants des alentours

d' Antronapiana, correspondent tout à fait à la coupe du dépliant; tandis

que ces pendages rendent invraisemblables les coupes longitudinales du

systèrne Argand-Staub (adopté en principe par Bearth-Blumenthal) où

l'inclinaison longitudinale n1oyenne des nappes du système serait en ces

lieux d'environ 15° vers l'Ouest. Ensuite : l'hydrographie de l'Ossola

(5)

1350 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 261 (2 août 1965). Groupe 9.

( où les vallées de Bognanco, d' Antrona et de Macugnaga drainent les eaux de l'Ouest à l'Est) est la négation même du système Argand-Staub; car les recouvrements SB/MR ne sont pas inclinés vers l'Ouest comme le prétend ce système, mais ils le sont vers l'Est, en parfait accord avec l'hydrographie d'une part, avec ma conception d'autre part (i).

A l'Est du segment Ossola-Tessin, les diastrophismes transversaux du Splugen et du San-Bernardino sont d'un autre style. Au lieu de charnières arrondies (Mugnalp), ils ont apparemment des formes plus aiguës et semblent être des écailles transversales. Ils dérivent sans doute de la différence d'épaisseur de bourrelet qui a dû exister entre segment Ossola- Tessin et segment grison, mais il est probable qu'ici la pente de la sous- face a été, entre les deux segments, moins abrupte qu'à l'Ouest, et que les ajustements isostatiques ont été accompagnés ici de courants sub-

crustau:x: descendant le long de la sous-face inclinée vers l'Est, entraînant des éléments infracrustaux vers l'Est, et créant ainsi, au travers de la croûte terrestre, une subduction latérale. D'où, par ce phénomène conco- mitant, des formes pl us aiguës, des écailles transversales.

Au milieu du segment Ossola-Tessin, il s'est produit des diastrophismes transversaux d'un autre genre. Il semble, en effet, que l'action des cou- rants subcrustaux Ouest-Est, précédents s'est manifestée jusqu'ici, en entraînant des éléments infracrustaux vers l'Est et en produisant ainsi une distension et un affaissement transversal connexe. Cette distension a facilité la montée diapirique du magma granodioritique contenu dans le bourrelet sialique à la fin de la troisième phase tectogène; d'où, la bande éruptive transversale du Val Maggia. Et cet affaissement a créé une impor- tante dépression transversale ( occupée, remplie aujourd'hui encore par la nappe Verosso-Berisal) dans laquelle ont pu fluer des éléments latéraux du bord oriental; d'où, les quelques plissements transversaux du Val Maggia et du Val Verzasca.

(*) Séance du 14 juin 1965.

(1) Cf. le pli transversal du bord occidental de la nappe Emilius, qui provient aussi d'un ajustement isostatique et d'un écoulement latéral.

(41, quai Wil,son, Genève, Suisse.)

(6)

Coupe d' Argand au travers de l'Ossola; 1/400.000 Les teintes sont analogues â celles de la coupe au 200.000 ci-dessous; elles ne diffèrent de celles d'Argand et de Staub que pour les nappes simploniques et le mésozoïque.

Cette coupe est à la base du système imaginé par Argand puis repris par S1aub pour expliquer la structure des Alpes occidentales et orientales.

Elle est, en effet. la première des coupes données par Argand pour expli- quer la chafoe alpine de l'Ossola à la Méditerranée, et, partant, elle est à la base des explications de Staub et des Ecoles connexes pour les Alpes comprises entre l'Ossola et Vienne.

Trois principes directeurs caractérisent cette coupe au travers de l'Ossola.

cette construction fondamentale du système Argand-Slaub, qui aujourd'hui encore pèse sur la géologie alpine:

J) le déversement généralisé des nappes vers l'avant-pays,

2) l'enracinement collectif de ces nappes dans une zone dite des racines, 3) une culmination longitudinale de toutes ces nappes dans l'Ossola-Tessin.

Or, le déversement de masses Saint-Bernard dans la fosse Mont-Rose lors d'une première phase tectogène, et les autres notions nouvelles qu'im- plique le schéma tectonique tracé ci-dessous. montrent que le premier de ces principes directeurs est complètement erroné, que le deuxième l'est également, et que Je troisième l'est aussi. Et il est donc d'autant plus néces·

saire d'examiner la carte et la coupe ci-dessous. et de constater qu'elles correspondent exactement, elles, à tous les faits actuellement connus.

(7)

Carte géologique du Val Bognanco autour de San-Lorenzo, par A. Amstutz

El D D D

ML~,·{ D D

moraines éboulis

masses glissées, écroulées

amphibolites, prasinites, avec quelques sch. lustrés

péridotites, serpentines

calcaires+ ou - dolomitiques

complexe laminé, gneis- slque et ophiolitique gneiss orthosiques + gn. plagioclasiques

gn. orthosiques + gn. plagioclasiq.

St.Bernard gn. plagioclasiques prédominants gn. orthosiques prédominants

Mt.Rose

D

gneiss plagioclasiques

1/ 40.000

Le fond topographique provient des feuilles 25.000 Bognanco et Domodossola, aimablement procuré par l' lstituto Geografico Militare le 16 avril 1963.

NB. La plupart des gneiss plagloclasiques cl-dessus appartiennent à la « couverture postorogénlque hercynienne» permocarbonifère en grande partie rhyodacitique, Tandis que la plupart des gneiss orthosiques cl-dessus sont des roches+ ou - granitisées antécarbo- nifères, + ou - diaphtorisées, dérivant probablement, en majeure partie, de sédiments dévoniens ou siluriens.

(8)

Pli transversal d' Antronapiana

LJ B

5 33 31 (31)

Coupe NNW-SSE au travers de l'Ossola par A.Amstutz; au 1/200.000 Gneiss Saint-Bernard, avec mésozoïque, déversés sur

la zone Mont-Rose lors d'une Première phase tectogène

El

Nappes Monte-Leone, Lebcndun el Antigorio, résultant de subductions cisaillantes faites pendant une Troisième phase tectogène dans le Complexe SB/MR Soubassement de Verampio

L'emplacement originel des surfaces de cisaillement

est indiqué par des chiffres entre parenthèses.

B

Gneiss et mésozoique de la zone Mont-Rose Zone Sesia

Synclinal du Canavese Zone d'lvrée

Les structures tracées sur la coupe et la carte ci-dessus résultent de la succession des phases suivantes:

Phase géosynclinale:

Dès le début du Trias. étirement et affaissement relativement rapide de la zone Mont-Rose, créant un abondant volcanisme basaltique géosyn- clinal, mais ne créant qu'une sédimentation calcaréo-dolomilique restreinte et sporadique, quasi nulle dans la partie médiane de cette zone MR.

Dans la zone Saint-Bernard, approfondissement et étirement moindres, créant une sédimentation dolomitique et calcaire plus importante, mais un volcanisme géosynclinal beaucoup moins abondant. bans la zone Sesia, un affaissement èt un volcanisme apparemment moindres que dans la zone Mont-Rose. - Puis, des sédimentations gréso-marneuses, mais persistance de grandes différences entre ces zones penniques: volcanisme beaucoup moindre dans la zone SB que dans la zone MR, mais sédimentation détritique et calcaire plus importante. avec conglomérats corres- pondant prob. à des rides émergées dans la zone SB; la zon MR étant devenue une fosse géosynclinale.

PremHire phase tectogène, à la fin du Jurassique:

Subduction cisaillanle ( phé11omè11e primordial) puis écoulement par gravité ( plté110111è11e co111pléme11taire et amplificateur) de masses paléo- zoïques et mésozoiques Saint-Bernard dans la fosse Mont-Rose, plus exactement : écoulement de ces masses SB sur la couverture mésozoique essentiellement basaltique de la fosse Mont-Rose. - Puis, deux légères subductions et déformations, par replis, de la nappe SB/ MR : sous-phases Loranco et Camughern, que l'on peut désigner par le el la - (Jusqu'à ce que j'aie fait comprendre que les vastes el classiques recouvrements Saï.nt-Bernard sur Mont-Rose résultent des premic.rs grands mouvements de la formation des Alpes, tous les géologues alpins, tous les traités et toutes les autres publications considérant celte question, les attribuaient aux derniers grands mouvements.)

Deuxième phase tectogène, éocrétacée:

Subductions cisaillantes (21 et 22) et écoulement consécutif de masses Sesia sur te complexe SB/MR. - Très importante dans Je segment valaisan-valdotain et le segment grison. cette deuxième phase tectogène a été de faible envergure dans le segment Ossola-Tessin. - Comme le montre la coupe, le front de la nappe SB/MR a été coupé par les cisaillements de cette deuxième phase. - A l'E, la coupure de SB/MR par la deuxième phase passe entre Rovercdo et le tac Mezzola, puis dans le Vat Bregaglia, près des serpentines mésozoïques MR de Chiavenna.

[ Première modification de racines (phénomène intercalaire):

Par une reprise du courant subcrustal primordial dont dérive la Première phase tectogène, s'est fait un début de basculage des surfaces 21 et 22

Troisième phase tectogène, mésocrétacée, créatrice des nappes simploniques-tessinoiscs:

Quatre subductions cisaillantes dans Je Compl.exe SB/ MR, faites successivement et côte à côte, puis écoulement dans la dépression longitudi- nale créée par ces subductions. - J'ajoute ici les 8 précisions -suivantes pour définir exactement le caractère des na_ppes simploniques : 1) Ces nappe§ sont limitées à l'W et à l'E du segment Ossola-Tcssin par des surfaces de cisaillement convexes, et ne s'étendent pas cylindri- quement au-dehors de ce segment. (Les cannelures de S.Maria in Calanca montrent, pour autant qu'on peut faire abstraction de déformations ultérieures, l'orientation de la subduction 31 en ce lieu de la zone orientale, où N.Simano correspond à N.Monte-Leone.)

2) La première des quatre subductions simploniques coupe, cisaille les structures des phases 1 et 2 dans le Val Bognanco, dans le Val Vigczzo, et près de Roveredo (voir coupe et cartes). Ces coupures, que l'on ignorait complètement avant que je les aie fait remarquer (voir la feuille 200.000 Tessin), sont évidemment d'une importance capitale pour comprendre ta chronologie de la formation des Alpes. •

• 3) Au-dessus de la surface de cisaillement de cette première subduction, les strates de la nappe Verosso sont coupées avec des angles variant de O à 90°, parfois avec des ondulations et des plissotements intenses mettant en évidence une tendance à la compression. Tandis qu'au-dessous de cette surface de cisaillement, les strates Monte-Leone sont très fortement laminées, étirées, avec une schistosité parallèle à cette surface mais graduellement décroissante lorsqu'on s'en éloigne; laminage et cisaillement étant connexes.

4) De même. la schistosilé de la nappe Antigorio est parallèle à la surface de cisaillement 33 et s'amortit graduellement du dos à la base de la nappe. Et encore de même, au dos du soubassement de Verampio, une schistosité parallèle à 3,

5) La minceur extraordinaire de la nappe Lebendun par rapport à son étendue ne peut évidemment résulter que de deux subductions cisail- Jantes faites successivement et côte à côte: 32 et 3e; le dos de la nappe s'étant fait avant la base.

6) Le manque de racines à l'arrière des équivalents orientaux de la nappe Lebendun (Lucomagno el Nara) résulte vraisemblablement de la coupure de 32 par 33 (voir coupe). (Cf. près de Sion, destruction d'éléments Courmayeur par des cisaillements 6).

7) Le pli du Wasen.horn et du sommet Monte-Leone est vraisemblablement dû à une involution faite lors de l'écoulement des masses simplo- niques dans la dépression longitudinale créée par les subductions cisaillantes; le régime de plissements de cette zone d'écoulement par gravité contrastant fortement avec l'allure isocUnaJe de la wne radkale, de la zone de subductions cisaillantes.

8) Les grands plis frontaux des nappes simploniques qui s'étendent de Gebidem à Binn, etc. sont vraisemblablement postérieurs aux structures d'écoulement et d'étalement dans la dépression longitudinale précitée, et proviennent sans doute des compressions faites au-dessus des surfaces de subductions cisaillantes éocènes de la zone Courmayeur-Airolo. (CR. Ac.se. 13 mai 1957, 26 nov. 62 et 4 nov. 63)

[Deuxième modification de racines (phénomène intercalaire):

Par une nouvelle réactivation du courant subcrustal primordial, incurvation des surfaces 31 à 3, et accentuation du basculage de 21 et 22 Quatrième pbasc tectogène - pha e de déformations transversales :

Ces déformations sont vraisemblablement dues aux ajustements isostatiques et aux courants subcrustaux longitudinaux provenant des diffé- rences d'importance et d'épaisseur des bourrelets infracrustaux du segment Ossola-Tessin et des segments contigus: valaisan-valdotain et grison.

La sédimentation mésozoïque du segment Ossola-Tessin a été, en effet, beaucoup moindre que ceUes des segments contigus (voir caries) et il en est forcément résulté, en même temps qu'une tectogenèse très différente, un bou.rrclet infracrustal moins important. D'où, la création de déformations transversales lors des ajustements isostatiques, dès le Néocrétacé.

A l'W de l'Ossola-Tessin: l'ajustement isostatique qui a créé la surrection du massif Mont-Rose et, par débordement latéral, le grand pli transversal d Antronapiana, en forme d'S. - Tandis qu'à l'E sont nés les plis transversaux du Splügen et du San-Bernardino, plus aigus, qui dérivent probablement davantage de courants subcrustaux longitudinaux ou obliques, concomitants des ajustements isostatiques.

Quant au plissement transversal du Val Maggia il paraît être une conséquence des courants subcrustaux qui ont tiré la zone tessinoise orien- tale de l'W à l'E au néocrétacé. En effet, en même temps qu'ils créaient les plis du Splügen et du San-Bernardino, ces courants ont créé ici non seulement l'étirement qui a facilité la montée des granodioritcs de la grande bande transversale du Val Maggia, mais aussi une très impor- tante dépression transversale, avec écoulement et plissement. (Arch.sc.; 1955, p.417 : Pennidcs au Net NW du lac de Côme)

Cinquième phase tectogène éocène (Counnaycur et Canavese):

Au N, subduction cisaillantc Z.Gotthard sous Z.simplonique, et création de la Z. Courmaycur-Airolo (voir CR. Ac. se. 26 nov. 1962 et 4 nov. 63) Au S. forte réactivation du courant suberustal primordial et subduction de la zone d'lvrée sous la zone Sesia; créa.tion de la longue bande synclinale permocarbonifère et mésozoique dite du Canavese; et probablement accentuation du basculage des surfaces de cisaillement 2 et 3.

(Dans cette bande dite Canavese, la feuille Tessin de la « Carte générale» au 200.000 imagine qu'il existe entre Bellinzone et le lac de Côme des tonalites intrusives alpines ou postalpines; mais ce ne sont en réalité que des éléments permocarbonifères appartenant à la « couverture postorogénique hercynienne » que j'ai distinguée et mise en évid.ence dans le Val d'Aoste et l'Ossola.)

Sixième et septième phases tectogènes :

Lors d'une Sixième phase, oligocène: série de subductions cisaillantes, suivie d'écoulement, créant les nappes helvétiques et le remaniement des nappes préalpines sus-jacentes (constituées à l'état embryonnaire par les subductions cisaillantcs éocènes); tandis qu'au sud du Pennique, les déformations oligocènes se limitent à une reprise de plissement du Mésozoïque et une ondulation de !'Eocène. - Enfin, lors d'une Septième phase, miocène et pliocène: en même temps que se constituait le Jura et que s'équilibraient encore isostatiquement les zones penniqucs, le sédi- menta.ire sudpennique a subi aussi quelques ajustements isostatiques et, partant, quelques inclinaisons.

NB. L'hydrographie de l'Ossola (où les vallées de Bognanco, d'Amrona et de Macugnaga drainent les eaux de l'W à l'E) est la négation même du système Argand-Staub et de son troisième principe directeur. Tandis qu'elle est en parfait accord avec tout ce que j'ai exposé ci-dessus.

2mc NB. Pour les travaux effectués dans l'Ossola par MM. Bearth el Blumenthal, il faut noter que les observations locales faites par M.Blumen- lhal sont beaucoup plus utiles que celles de M.Bearth, mais il faut noter aussi que les conclusions de ces deux auteurs, calquées sur le système Argand-Staub, sont complètement erronées (voir t'analyse de ces travaux que j'ai faite en 1954 da:ns Arch.sc.: Pennides dans l'Ossola).

3mc NB. Dans tout ce qui précède, j'ai dû, par objectivité scientifique, critiquer le système Argand-Staub et m'opposer foncièrement aux trois principes directeurs qui le caractérisent; mais mon admiration pour la partie juste de l'œuvre d'Argand est évidemment très grande et je suis vraiment heureux de répéter ici ce que j'ai maintes fois dit et écrit: la découverte des nappes Emilius et Dent-Blanche par Em. Argand est sans doute l'une des plus importantes découvertes faites en géologie, l'une des plus belles découvertes de la science.

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