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Evaluation de la morphologie des populations humaines de Nubie: essai sur la variabilité des populations

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Evaluation de la morphologie des populations humaines de Nubie:

essai sur la variabilité des populations

SIMON, Christian

SIMON, Christian. Evaluation de la morphologie des populations humaines de Nubie: essai sur la variabilité des populations. In: Bonnet, Charles. Etudes nubiennes: conférence de

Genève: actes du VIIe Congrès international d'études nubiennes. Vol. 2, Communications . Genève : C. Bonnet, 1994. p. 287-294

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:99995

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nubiennes, 7 (Genève, 3-8 sept. 1990) volume 2 : Communication.

Evaluation de la morphologie des populations humaines de Nubie - Essai sur la variabilité des populations

Christian Simon

Dans ce travail, nous avons tenté de situer les populations nubiennes dans un contexte plus large dans la vallée du Nil et plus au sud. Dans plusieurs travaux déjà, nous avons traité du sujet. Cependant, nous voudrions le développer en mettant le point sur les relations entre les populations nubiennes et leurs voisins, en essayant d'apprécier la variabilité de ces populations.

Dans de nombreuses études anthropologiques sur la région, l'accent a surtout été mis sur les problèmes raciaux des populations nubiennes. Dans bon nombre d'études, les chercheurs utilisaient surtout des distances entre populations basées sur les moyennes de mensurations prises sur ces dernières.

Or, les moyennes représentent parfois quelque chose de précis mais souvent, surtout si la variabilité est forte, elles n'ont pas beaucoup de sens.

Bien sûr, dans la plupart des publications anthro­

pométriques, ce sont ces données (les moyennes des mensurations) que nous pouvons trouver. Nous avons à Genève une banque de données anthropolo­

giques et depuis plusieurs années nous tentons de réunir un corpus de données égypto-nubiennes. Bien que ce corpus soit encore limité, nous disposons cependant de nombreuses populations avec bien entendu les données individuelles. Nous pouvons alors tenter une analyse faisant intervenir la variabi­

lité à l'intérieur et entre les populations.

Matériel et méthode

Nous avons utilisé des populations nubiennes, égyptiennes et africaines.

Pour les populations nubiennes nous avons été contraints de faire certains regroupements.

Pour les groupes A, C, Nouvel Empire de Nubie nous avons retenu les populations étudiées par plu­

sieurs auteurs. Il faut être conscient que ce n'est pas la meilleure des choses, cependant, les faibles effec­

tifs dans chaque site nous ont obligés à faire ce choix. D'autre part, en ce qui concerne les popula­

tions africaines, il faut noter que la majorité d'entre elles sont des populations récentes. Donc la disjonc-

tion chronologique joue un rôle non négligeable.

Cependant il n'est pas possible de faire autrement car il n'existe pas de populations anciennes étudiées au sud de Kerma (Tableau I).

Les méthodes utilisées sont classiques, ce sont des analyses multivariées en composantes principales basées seulement sur les populations masculines.

Nous avons retenu 11 variables (6 sur le crâne Ml, MS, MS, M9, M17, M40 et 5 sur la face M45, M48, M52, M54, M55). Ces variables étaient présentes dans toutes les populations. Nous n'avons utilisé que les sujets sur lesquels elles étaient présentes.

D'autre part, nous avons calculé des ellipses de probabilité basées sur les composantes principales de tous les sujets de chaque groupe. Ce type de représentation nous semble le plus approprié pour visualiser la variabilité à l'intérieur de chaque popu­

lation.

En dernier lieu nous avons calculé des dendro­

grammes basés sur des distances (calculées sur les centroïdes; moyennes des composantes principales de chaque groupe, sur 5 vecteurs).

Nous avons effectué 4 analyses:

1. Sur l'ensemble des populations nubiennes.

2. Sur les populations nubiennes et égyptiennes.

3. Sur les populations nubiennes et africaines.

4. Sur l'ensemble des populations: Nubie, Egypte et Afrique.

A. LaNubie

Cette analyse est basée sur six groupes: Groupes A et C, Kerma Ancien, Moyen et Classique, Nouvel Empire.

Nous n'avons pas retenu dans cette analyse la population de Mirgissa (Billy, 1975), de forte compo­

sante égyptienne. Celle-ci a été incluse pour l'analyse comparative, avec les Egyptiens (Tableau II).

L'analyse montre pour les deux premiers axes une importance de faible poids, environ 45%, ce qui indique de fortes similitudes entre les populations.

Les variables importantes pour la différenciation des

(3)

288 ÉTUDES ANTHROPOLOGIQUES

Tableau Liste des populations utilisées dans l'étude (populations masculines).

POPUIATIONS

GROUPE A GROUPE C

NOUVEL EMPIRE KERMA ANCIEN KERMA MOYEN KERMA CLASSIQUE MIRGISSA

BADARI (Prédynastique) GEBELEN (Ancien Emp.) GEBELEN (1re Per. Int.) ASSIUT 2 (Moyen Emp.) ASSOUAN (Moyen Emp.) ASSIUT 3 (Nouvel Emp.) SIWAH (Nouvel Emp.)

ÉTHIOPIE (Récent) KENYA (Récent) TANGANIKA (Récent) SAHARA (Protohist.)

RÉGION Nubie

Smith et W. Jones 1910 Batrawi 1935

Smith et W. Jones 1910 Batrawi 1935

Strouhal et Jungwirth 1984 Gruber-Menninger 1926 Smith et W. Jones 1910 Batrawi 1935

Simon (non publié) Billy et Chamla 1981-82 Colett 1933

Billy 1975

Egypte

Stoessiger 1927 Derry 1935 Col. Marro, Turin Col. Marro, Turin Col. Marro, Turin Roessing 1990 Col. Marro, Turin Derry 1927 Afrique Sergi 1912 Kitson 1931 Freitag 1908 Chamla 1968 Sergi 1951

Taille

44 70

64 35 43 94 77

43 108 50 73 29 33 77

72 30 43 20

individus et des populations sont pour l'axe 1; la lon­

gueur du crâne, le diamètre naso-basilaire; les dimen- ··

sions de la face et la largeur du nez. Le second axe, beaucoup moins important montre surtout l'apport des dimensions faciales et nasales et l'avancement de la face (prognathisme).

Nous trouvons alors dans les représentations, les sujets à crâne allongé et face moyenne à longue à gauche du graphe et à droite ceux à crâne et face plus larges. En haut nous aurons les sujets à face longue, peu prognathe et nez étroit et en bas ceux à face plus large, prognathe et nez plus large.

trois groupes avec des centroïdes assez proches. On note une plus forte variabilité du groupe C (peut-être en relation avec la composition très composite de la population). Le groupe A est plus homogène. Quand au groupe Nouvel Empire il est assez hétérogène et caractérisé par la présence d'un groupe de crânes à faces très larges.

Les ellipses (Fig. 1, A) montrent la variabilité des populations de Nubie du Nord (A, C, Nouvel Empire). Nous voyons une certaine superposition des

D'une façon générale nous voyons que ces trois groupes font partie du même fond de population avec des apports extérieurs probables au Nouvel Empire.

Pour la Nubie du Sud ce sont uniquement les populations Kerma qui interviennent. Les ellipses (Fig. 1, B) des trois groupes sont fortement sem­

blables avec cependant une homogénéité plus

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Tableau IL Importance relative des variables pour les composantes principales. Populations nubiennes et populations Nubie-Egypte (hommes).

MENSURATIONS

Ml. Longueur du crâne MS. Diam. nasion-basion M8. Largeur du crâne M9. Diam. frontal min.

M17. Hauteur du crâne M40. Profondeur de la face M45. Largeur de la face M48. Hauteur de la face M52. Hauteur de l'orbite M54. Hauteur du nez M55. Largeur du nez Poids(%)

A

(:) GROUPE A (�) GROUPE C (".i,.") GROUPE NOUVEL EMPIRE

Ellipses 70%

AXE 1

NUBIE 1

0.61 0.51 0.17 0.15 0.34 0.17 0.41 0.45 0.19 0.06 0.41 31.62

C 0 KEAMA pop. toi.

(�) NUBIE NORD pop, lot,

Ellipses 70%

AXE 1

AXES 2

0.03 0.19 0.03 0.05 0.07 0.28 0.00 0.24 0.22 0.03 0.29 12.99

B

(:) KERMA ANCIEN (�) KERMA MOYEN (�.) KERMA CLASSIQUE

Ellipses 70%

AXE 1

N

Figure 1: Variabilité des populations nubiennes. Ellipse de probabilité.

A: Populations de Nubie du Nord.

B: Populations de Nubie du Sud.

C: Populations de Nubie du Nord et du Su�!.

NUBIE-ÉGYPfE

1 2

0.53 0.04 0.53 0.21 0.25 0.06 0.22 0.01 0.35 0.05 0.22 0.33 0.46 0.00 0.46 0.15

0.18 0.28

0.03 0.02 0.40 0.27 33.06 12.90

(5)

290 ÉTUDES ANTHROPOLOGIQUES

0.60 0.45 0.30 0.15 0.00

1 GROUPE A 2 GROUPE C

C

4 KERMA ANCIEN

5 KERMA MOYEN 6 KERMA CLASSIQUE

3 GROUPE NOUVEL EMPIRE NUBIE

Figure 2: Dendrogramme calculé sur les distances entre les populations nubiennes.

marquée au Kerma Ancien. Nous avons donc la même population avec peu de variation d'une période à l'autre.

Nous avons ensuite formé deux populations Nubie Nord et Sud par la réunion des sujets des trois groupes du Nord et des trois groupes du Sud. Les deux ellipses (Fig. 1, C) montrent une différence non négligeable entre les deux groupes. Nous voyons des portions d'ellipses non communes pour chaque groupe. Pour le groupe du Nord nous avons quelques sujets au crâne long et nez étroit et quelques individus à crâne plus arrondi et face légèrement plus large. Pour le Sud, une certaine proportion de crânes allongés mais à face large et quelques individus au crâne arrondi et face égale­

ment large.

Il semble que la composition des deux popula­

tions soit un peu différente et pour mieux la saisir nous avons calculé un dendrogramme comprenant les six groupes sur la base de cinq vecteurs expri­

mant 75% de la variabilité totale. Nous voyons (Fig.

2) un ensemble formé des groupes nubiens sans le Nouvel Empire. Les deux groupes Kerma (Moyen et Classique) sont un peu différents du Kerma Ancien et ce dernier se rattache au groupe C mais avec une similitude moins forte. Le groupe A est fortement séparé de cet ensemble. Nous retrouvons ici ce qui a déjà été démontré par d'autres travaux, à savoir les affinités des groupes Kerma avec le groupe C. On remarque que le Nouvel Empire montre des apports extérieurs (égyptiens ou africains).

B. Nubie -Egypte

Cette analyse fait intervenir les groupes nubiens et quelques populations égyptiennes de différentes périodes chronologiques et Mirgissa.

L'analyse indique (Tableau II) pour les 2 premiers axes que l'importance des poids et le choix discrimi­

natoire des variables est assez semblable à ceux de la

première analyse. On note cependant une influence légèrement plus marquée des dimensions de largeur pour l'axe 1 et faciales pour l'axe 2.

Les ellipses (Fig. 3, A) montrent la confrontation avec les groupes égyptiens les plus anciens. On retrouve la position particulière des Prédynastiques avec une situation très décalée sur la droite indi­

quant bon nombre de crânes un peu moins longs et faces moins hautes. On note une certaine simili­

tude entre les Prédynastiques et les groupes de Nubie du Nord mais en position décalée. Le groupe de Gebelen (Ancien Empire) est assez semblable aux groupes Kerma, bien plus qu'avec la popula­

tion de la Nubie du Nord. Quant au groupe d'Assouan, son faible effectif nous empêche d'en dire grand chose si ce n'est la présence de quelques crânes très allongés.

Les ellipses (Fig. 3, B) montrent la confrontation avec les groupes égyptiens plus tardifs. La situa­

tion est moins claire avec une forte superposition des ellipses. Les deux groupes nubiens se dé­

marquent tout de même des groupes égyptiens.

On notera la position particulière d'Assiut qui semble très hétérogène. La figure 3 C situe les groupes nubiens par rapport à Mirgissa. Malgré des apports égyptiens possibles, il semble qu'il y a une certaine hétérogénéité de ce groupe avec un certain fond de population nubienne. Le den­

drogramme (Fig. 4) basé sur les centroïdes donne une vision plus globale. Nous trouvons deux clusters bien nets. Celui du haut montre les populations nubiennes associées avec Siwah. Nous avions déjà observé ce phénomène dans d'autres analyses, cependant la raison de cette similitude nous échappe encore.

Le second regroupement comprend tous les groupes égyptiens avec Mirgissa et Gebelen (Ancien Empire) qui semblent les plus proches des Nubiens.

On retrouve enfin Badari séparé de façon bien nette des autres groupes.

(6)

A

0 KERMA pop, tot.

(�) NUBIE NORD pop, toi.

(�) BADARI (!() GEBELEN ANC. EMP.

C•:) ASSOUAN

Ellipses 70%

1.00

AXE 1

C

© KERMA pop. tot, (:E") NUBIE NORD pop. toi.

('..!.") MIRGlSSA

Ellipses 70%

AXE 1

B

0 KERMA pop. tot, (�) NUBIE NORD pop. lot.

(!_) GEBELEN 1•r• porn lnt.

(}{) ASIUT

C•:) SlWAH

Ellipses 70%

AXE 1

Figure 3: Variabilité des populations égypto-nubiennes. Ellipse de probabilité.

0.75

A: Populations nubiennes et égyptiennes (groupes chronologiquement les plus anciens).

B: Populations nubiennes et égyptiennes (groupes chronologiquement les plus récents).

C: Populations nubiennes et Mirgissa.

0.50 0.25 0.00

1. KERMA pop. tot.

2. NUBIE NORD pop. tot.

9. SIWAH

�--- 4. GEBELEN 1 8. MIRGISSA 6. ASSIUT 7. ASSOUAN

�--- 5. GEBELEN 2 3. BADARI

Figure 4: Dendrogramme calculé sur les distances entre les populations nubiennes et égyptiennes.

C. Nubie - Afrique

Cette troisième analyse va mettre en relation les groupes nubiens avec des populations africaines et sahariennes.

L'analyse montre pour les deux axes des poids légèrement plus faibles que pour les deux précé­

dentes analyses. En ce qui concerne l'importance des variables on ne voit pas de grandes différences par

(7)

292

A

(D KERMA pop. tot.

(�) NUBIE NORD pop, tot.

("i._") ETHIOPIE (�{) SAHARA

Ellipses 70%

AXE 1

B

0 KERMA pop. toi.

(:E) NUBIE NORD pop. lot.

("._!.") TANGANIYKA (�) KENYA

Ellipses 70%

ÉTUDES ANTHROPOLOGIQUES

AXE 1

Figure 5: Variabilité des populations afro-nubiennes. Ellipse de probabilité.

0.80 0.64

1

A: Populations nubiennes et africaines (Sahara et Ethiopie).

B: Populations nubiennes et africaines (Kenya, Tanganyika).

0.48 0.32 0.16

1 1 1

KERMA pop.tot.

1 1 2 NUBIE NORD pop.tot.

1 3 ETHIOPIE

6 TANGANYIKA 4 KENYA

SAHARA

Figure 6: Dendrogramme calculé sur les distances entre les populations nubiennes et africaines.

NUBIE NUBIE-ÉGYPfE

AXES

MENSURATIONS 1 2 1 2

Ml. Longueur du crâne 0.54 0.01 0.52 0.04

M5. Diam. nasion-basion 0.54 0.27 0.54 0.20

MS. Largeur du crâne 0.07 0.12 0.17 0.07

M9. Diam. frontal min. 0.18 0.03 0.21 0.00

M17. Hauteur du crâne 0.25 0.21 0.30 0.07

M40. Profondeur de la face 0.29 0.15 0.26 0.27

M45. Largeur de la face 0.37 0.08 0.43 0.00

M48. Hauteur de la face 0.48 0.07 0.48 0.13

M52. Hauteur de l'orbite 0.17 0.30 0.18 0.30

M54. Hauteur du nez 0.05 0.02 0.04 0.03

M55. Largeur du nez 0.44 0.08 0.41 0.24

Poids (%) 30.70 12.10 32.03 12.32

Tableau 111: Importance relative des variables pour les composantes principales. Populations nubiennes et populations Nubie-Egypte (hommes).

(8)

1.00 0.75 0.50 0.25 0.00

GROUPE A

3 NOUVEL EMPIRE NUBIE 2 GROUPE C

4 KERMA ANCIEN 5 KERMA MOYEN 6 KERMA CLASSIQUE 7 ETHIOPIE

17 SIWAH 10 SAHARA 12 GEBELEN 1 14 ASIUT 16 MIRGISSA 13 GEBELEN 2 11 BADARI

8 TANGANYIKA 9 KENYA 15 ASSOUAN

Figure 6: Dendrogramme calculé sur les distances entre les populations nubiennes et africaines.

rapport à ce qui a déjà été dit pour les autres ana­

lyses. On note cependant une importance moindre de la largeur du crâne pour l'axe 1 et la largeur nasale pour l'axe 2.

La figure 5, A montre la relation entre la Nubie, l'Ethiopie et le Sahara. On observe une discrimina­

tion bien nette entre les groupes. Les Sahariens se distinguent des autres groupes avec un certain nombre de crânes très allongés. L'Ethiopie semble plus proche des Nubiens avec un recouvrement important de ces derniers groupes.

La figure 5, B montre la relation avec des groupes du Kenya et du Tanganyika. On observe une certaine affinité entre les groupes nubiens et le Tanganyika.

Par contre les Kenyans sont très différents avec des crânes plus longs à faces et nez plus larges.

Le dendrogramme (Fig. 6) montre bien la simili­

tude entre les Nubiens et les Ethiopiens puis avec le Tanganyika. L'association entre le Kenya et le Sahara n'est pas très réelle car elle se fait à un niveau très haut.

D. Population totale (Nubie, Egypte, Afrique)

Cette dernière analyse fait intervenir tous les groupes (19 populations, 585 sujets et 6435 mesures).

En ce qui concerne les poids et l'importance des variables, il n'y a rien à dire car ils divergent peu des autres analyses. Nous ne représenterons pas les ellipses de tous les groupes car la forte superposition

de celles-ci ne nous apportera que peu de renseigne­

ments. Nous nous contenterons de discuter le dernier dendrogramme (Fig. 7). Nous observons deux grou­

pements. Celui du haut comprend les Nubiens. Nous voyons un ensemble des groupes Kerma associés à deux non nubiens, l'Ethiopie et Siwah. A cet ensemble se raccroche le groupe C. Plus loin le groupe A et le nouvel Empire de Nubie. L'association de ces deux derniers groupes n'est pas très forte.

Le second regroupement comporte tous les groupes égyptiens, sauf Badari et Assouan (petit échantillon). On note la présence de Mirgissa parmi les Egyptiens, ce que nous savions déjà. Les Sahariens se rattachent aux Egyptiens mais l'associa­

tion n'est pas forte. Pour terminer on retrouve les deux derniers groupes africains qui semblent assez différents de l'ensemble.

En définitive ce dendrogramme montre la diffé­

rence morphologique des populations nubiennes d'avec les égyptiennes et la forte similitude des Nubiens avec les Ethiopiens.

Ces premiers résultats ne sont pas encore bien concluants car les populations sont dans certains cas de faible effectif et parce que nous avons seulement étudié les populations masculines.

La faible différenciation des groupes indique que les ellipses de probabilité définies sur la base de deux axes expriment une partie peu importante de la variabilité totale. Pour avoir une idée plus précise des affinités des populations nubiennes entre le Nord et

(9)

294

le Sud et tenter de dégager des phénomènes migra­

toires ou autres, il serait indispensable de posséder des groupes de comparaison contemporains, cepen­

dant actuellement ce type de population n'existe pas.

Nous remercions vivement nos collègues du Département d'Anthropologie, Messieurs G. Puissant pour la mise au point du programme des ellipses et Y. Reymond pour la réalisation des figures.

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