Exercice de compétence critiquer (C2) :
Problématique : La peste à Tournai en 1349 - Comment les habitants de la ville de Tournai ont-ils fait face au fléau de la peste qui se répand à partir de l’été 1349 ?
Dans un premier temps, détermine parmi les documents ceux qui sont pertinents et ceux qui sont non pertinents par rapport à la question de recherche. Pour chaque document, justifie ton choix de manière complète et précise (sujet à développer, temps, lieu).
Dégage la fiabilité des traces du passé pertinentes. D’une part, énonce et développe les raisons de faire confiance et d’autre part les raisons de se méfier de chaque document pertinent.
Afin que ta critique soit correctement argumentée, aide-toi des notices biographiques à la fin de ton manuel d’histoire et des planches de ton manuel n° 108 (la miniature), et 110 (les textes en langue romane, sections sur la chronique).
1ière étape : distinguer un document pertinent d’un document non pertinent : 32/1 Trace du
passé
Travail postérieur
Carte évolutive, réalisée en 1987 Pertinent Non-
pertinent
Cette carte montre la propagation de la peste venue du Sud
(méditerranée, en décembre 1347) et allant vers le Nord, en passant par Tournai, touchée par l’épidémie entre 1348 et 1349. La carte montre également que la région connaît d’autres fléaux (révoltes, guerres …).
Le document est donc pertinent du point de vue du temps et du lieu MAIS ne donne aucune information sur la manière de faire face à l’épidémie.
32/4 Trace du passé
Travail postérieur
1349-1351 – Un s’agit d’une fiction qui parle de l’année 1348.
Pertinent Non-
pertinent Dans ce document Boccace évoque l’épidémie de peste qui frappe la ville de Florence (Italie) en 1348. L’auteur décrit les symptômes, le fait qu’il n’y avait pas de traitement efficace et dit que le comportement journalier des malades entrainait la propagation de la maladie.
Donc, même si le document parle bien du bon sujet, il ne concerne pas le bon lieu ni la bonne période.
32/5 Trace du passé
Travail postérieur
1368 pour parler d’événements antérieurs (1348) Pertinent Non-
pertinent
Le document parle de la manière dont la peste s’est propagée en France et ailleurs en Europe à partir de 1348. L’auteur dit que les habitants ont imputés aux juifs la responsabilité de l’épidémie. Il est aussi question de révoltes paysannes.
Donc, même si le document parle bien de la réaction des habitants face à la peste il n’est pas fait clairement mention du cas de Tournai. Le document est donc trop général pour être pertinent.
32/6 Trace du passé
Travail postérieur
Ecrit en 1471-1476 des événements antérieurs (vers 1422 – durant la guerre de cent Ans 1337-1453) + « en ce temps-là » montre qu’il parle d’une situation passée.
Pertinent Non- pertinent
Le document parle des conséquences de la guerre de Cent Ans. Les champs ne sont quasi plus cultivés à cause du risque de brigandages. Il est question des régions comprises entre la Loire et la Somme en 1422.
Ce document n’est donc pas pertinent car il ne parle en rien de notre sujet même si il est question d’un fléau (ici guerre).
33/3 Trace du passé
Travail postérieur
Chronique, env. 1350 Pertinent Non-
pertinent
Le document parle bien de la propagation de la peste à Tournai. Il explique que la population avait peur, dit qu’on sonnait les cloches pour les décès et explique les mesures prises pour enterrer au plus vite les morts. Il est question de 25 000 morts à Tournai. La peste a débuté en septembre 1348 et a duré plusieurs mois.
33/4 Trace du
passé Travail
postérieur Chronique, env. 1350 Pertinent Non-
pertinent Le dessin montre l’ensevelissement des morts. Cette enluminure illustre la chronique de Gilles li Muisis qui parle de la peste à Tournai (1348- 1349). Il est question de la manière dont la population traitait ses morts.
2ème étage : énumérer les raisons de se fier et de se méfier des traces du passé pertinentes
Gilles li Muisi, l’auteur de la chronique, dont le document 33/3 est un extrait et que le document 33/4 illustre, était Abbé de Saint-Martin à Tournai entre 1330 et 1352. Etant abbé, il est cultivé et instruit (C).
On nous dit qu’il a dicté, en latin, sa chronique à son secrétaire (dont c’est la fonction et habitué aux travaux d’écriture) (C).
On nous dit que l’auteur est très âgé et pratiquement aveugle (M). On pourrait donc se demander comment ses informations lui sont parvenues. Il n’est pas témoin directe (M) mais il consigne dans sa chronique les informations qu’on lui apporte. On nous dit qu’il est scrupuleux et distingue dans son récit ce qu’il sait avec certitude et ce qu’il n’a pas pu vérifier (C).
La chronique a été recopiée (M) et illustrée par un copiste et miniaturiste Pierart dou Tielt, travaillant probablement à l’atelier d’enluminure de la même abbaye (C) ce qui fait que l’auteur de la copie et des enluminures était proche de l’original et de son auteur et y avait accès.
Par rapport au contenu du texte, les historiens actuels estiment les chiffres plausibles pour la durée de l’épidémie (C) mais exagéré pour les premières semaines (M).
