Distr: GÉNÉRALE
E/ECA/CTRCI/6/3 10 août 2009
FRANÇAIS
Original: ANGLAIS
NATIONS UNIES
COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L’AFRIQUE
Sixième session du Comité du commerce et de la coopération et de l'intégration régionales
13 - 15 octobre 2009 Addis-Abeba (Éthiopie)
Évolution du Commerce intra -africain
TABLE DES MATIÈRES
Page
I. Introduction... 1
II. Tendances des exportations et des importations entre les CER... 2
Tendances des exportations entre les CER ... 2
Exportations vers le reste de l’Afrique ... 3
Répartition globale des exportations ... 4
Tendances des importations entre les CER ... 5
Croissance des échanges ... 7
III. Principaux aspects de la situation des pays dans les échanges intra-africains... 8
Évaluation globale ... 8
Potentiel des échanges entre les pays africains ... 11
IV. Points à retenir... 12
I. Introduction
Les pays africains et leurs communautés économiques régionales (CER) poursuivent le processus d'intégration dans le cadre d’un continuum de zones de libre-échange, d’unions douanières et de marchés communs. En fin de compte, ces efforts devraient aboutir à la création d'un marché commun africain , puis ultérieurement à l’établissement d’une union économique, grâce à laquelle les politiques économiques, monétaires, budgétaires, sociales et sectorielles seraient entièrement intégrées ou deviendraient uniformes dans tous les pays africains. Dans le cadre de l’espace économique et commercial élargi ainsi établi, l'Afrique peut espérer renforcer son indépendance économique et son autonomisation vis-à-vis du reste du monde. Dans ce contexte, le développement et l'expansion du commerce entre les partenaires constitue une politique de grande portée que les pays africains et leurs institutions d’intégration régionale doivent mettre en œuvre au moyen de la libéralisation du commerce. Cette politique vise à la création d'une zone de libre-échange et d'une union douanière africaines , grâce à l'adoption de programmes d’élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires sur une base mutuelle et l’établissement d’un tarif extérieur commun applicable aux pays tiers.
Le commerce a apporté et continuera d’apporter une contribution considérable au développement de nombreux pays tant développés qu’en développement. En effet il permet aux pays de se spécialiser et d'exporter les marchandises qu'ils peuvent produire à moindre coût, qu'ils échangent contre des marchandises produites à moindre frais par d'autres pays . Le commerce permet également d’obtenir les ressources matérielle s, en termes de moyens d'équipement, de machines, de matières premières et de produits semi-finis, qui sont d'une importance vitale pour le développement économique. Ce facteur fondamental a joué et continue de jouer le rôle de principale locomotive dans le développement économique et l'augmentation des revenus nationaux des pays participants aux écha nges commerciaux. Ainsi, si le commerce est le moyen permettant de réaliser la croissance et le développement, éliminer les obstacles qui l’entravent ne peut qu’aider à améliorer ses retombées.
Voilà pourquoi le libre-échange devient un instrument important dans l'élimination de ces obstacles et l'accroissement des volumes d'échanges entre les pays.
Compte tenu de ce contexte, le présent document fournit des chiffres et expose une analyse portant sur les flux commerciaux et les structures des échanges de l'Afrique. Des données sont présentées sur la répartition et la structure des échanges intra-africains et entre les pays africains et le reste du monde, afin d'identifier certains faits intéressants concernant la nature et l’ampleur des échanges intra -africains réalisés au cours de la période 2000-2007. Les données utilisées dans le présent document sont établies sur la base des données de février 2009 de la Direction du commerce du FMI et de celles du Manuel de statistiques de 2008 de la CNUCED. À la dif férence des chiffres de la Direction du commerce du FMI, ceux du Manuel nous ont permis d'analyser les flux commerciaux pa r catégorie de produits. À ce propos, le présent document fournit des données et examine les tendances dans les principaux domaines ci-après et propose , pour conclure , des points à retenir , en tant que base de réflexion que le C omité jugera peut-être utile d’examiner, à savoir:
• Les tendances des exportations entre les CER;
• Les exportations des CER vers le reste de l'Afrique;
• La destination globale des exportations des CER;
• Les tendances des importations entre les CER;
• Les sources des importations destinées aux CER;
• Les taux de croissance des échanges entre les CER et le volume global des échanges intra-africains, et des échanges de l’Afrique avec le reste du monde;
• Les données essentielles sur la situation, par pays , dans les échanges intra-africains.
II. Tendance s des exportations et des importations entre les CER
1. La présente section décrit les tendances des exportations et des importations par groupement régional, y compris leur part respective dans le total des exportations et des importations intra- africaines.
Tendances des exportations entre les CER
2. Le tableau 1 fournit les données disponibles sur la valeur des exportations entre les CER en millions de dollars des États-Unis. De manière générale, les exportations ont augmenté en valeur entre la plupart des CER. La part de l'Afrique dans les exportations mondiales a augmenté, passant de 2, 4% en 2000 à 2,9% en 2007, la moyenne étant d’environ 2,5% pendant cette période.
Tableau 1: Exportations entre les CER entre 2000 et 2007 (en millions de dollars É-U.)
CER 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Moyenne 2000 -2007
CEMAC 96 117 134 146 174 198 245 304 177
CEN-SAD 4017 3577 4671 4882 6470 8433 9099 11555 6586
CEPGL 10 11 13 15 19 22 24 30 18
COMESA 2119 2074 2353 2797 3541 4629 3455 4571 3192
CAE 689 533 590 720 946 1081 1279 1587 928
CEEAC 181 193 187 184 221 252 327 410 244
CEDEAO 2715 2242 3136 3037 4363 5506 5957 7341 4287
IGAD 639 676 664 875 951 1166 1282 1546 975
COI 106 134 105 179 155 159 172 204 152
UFM 5 4 5 5 6 6 8 9 6
SADC 4296 3881 4329 5484 6508 7453 8466 11678 6512
UEMOA 741 775 857 1076 1233 1390 1545 1917 1192
UMA 1094 1137 1202 1338 1375 1886 2478 3076 1698
A 12044 11438 13130 15603 19196 23215 28050 35573 19781
B 153435 134841 141167 173467 222532 286063 347875 400906 232536
C (part en pourcentage)
2 ,4 2,2 2,2 2,3 2,4 2,7 2,9 2,9 2,5
Total des exportations mondiales
6455988 6188181 6484586 7547559 9182967 10474871 12087769 13833041 9031870 A= Exportations intra -africaines; B: Exportations africaines vers le reste du monde; C: Part de
l’Afrique dans le total des exportations mondiales .
Source : CEA, sur la base de données du FMI, étude DOT, février 2009 .
3. La figure 1 indique les CER occupant les cinq premières places en ce qui concerne la part du total des exportations entre CER et au sein des CER en Afrique. Celles qui semblent avoir réalisé le moins d’échanges entre elles sont la CEMAC, la CEEAC, la CEPGL et l’UFM.
Page 3
Figure 1
0 5 10 15 20 25 30 35
CEN-SAD SADC
CEDEAOCOMESA UMA
UEMOA CAE IGADCEMAC
CEEAC COI
CEPGLUFM
Part des exportations entre les CER (en pourcentage)
Part en pourcentage
4. Dans le cas de la CEN-SAD, 82% des exportations provenaient de quelques pays : Nigéria (28 %), Côte d'Ivoire (22%), Libye (9%), Tunisie (9%), Égypte (8%) et Sénégal (6%). Pour ce qui concerne la SADC, 64% des exportations provenaient d'Afrique du Sud, alors que le pourcentage des exportations des autres pays de la SADC se situait entre 0,4 % et 10 %. S’agissant de la CEDAO, le Nigéria occupait une place dominante dans les exportations, avec 44%, suivi de la Côte d'Ivoire (34%). Pour ce qui est du COMESA, 81% des exportations provenaient des pays suivants:
Kenya (29%), Libye (15%), Égypte (13%), Zambie (11%), Zimbabwe (8%) et Ouganda (6%).
Quant à l'UMA, la Tunisie occupe la première place avec 37% des exportations devant la Libye (30%) et l'Algérie (23 %). Dans les autres CER, les exportations au sein de la communauté provenaient de quelques pays. Ainsi, 77% des exportations de la CEMAC provenaient du Cameroun, et 79% des exportations de la CAE provenaient du Kenya. Le Kenya détenait également 59% des exportations de l’IGAD. En ce qui concerne la CEPGL, c’est la RDC qui fournissait la part la plus importante (66%) des exportations au sein de cette communauté.
Exportations vers le reste de l'Afrique
5. Dans le tableau 2, nous indiquons les exportations des CER vers le reste de l’Afrique , en valeur, entre 2000 et 2007.
Tableau 2: Exportations des CER vers le reste de l’Afrique entre 2000 et 2007 (en millions de dollars É-U.)
CER 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Moyenne 2000-2007
CEMAC 220 249 294 282 336 483 614 580 382
CEN-SAD 883 1200 978 1576 1802 1960 4495 4925 2227
CEPGL 30 112 28 34 44 54 98 202 75
COMESA 581 323 678 1251 1095 756 3595 4272 1569
CAE 286 298 394 457 568 664 869 1037 572
CEEAC 191 306 314 301 622 813 1036 2384 746
CEDEAO 1026 1270 977 1504 1809 1885 3010 3226 1838
IGAD 358 325 409 484 608 656 1156 1375 671
COI 38 43 55 75 82 79 84 114 71
UFM 57 93 44 83 25 45 230 61 80
SADC 1230 1277 1586 1879 2222 2731 2879 3740 2193
UEMOA 947 1393 1326 1194 1568 1907 2107 2651 1637
UMA 80 37 27 14 118 216 1418 1770 460
Source: CEA, sur la base de données du FMI, étude DOT, février 2009 .
6. La figure 2 indique la position des CER en ce qui concerne les exportations vers le reste de l’Afrique. Les pays de la CEN-SAD ont enregistré le volume le plus important d’exportations vers le reste des pays africains, devançant ainsi la SADC, la CEDEAO, l’UEMOA et le COMESA.
0 500 1000 1500 2000 2500
CEN-SAD SADC
CEDEAOUEMOA COMESA CEEAC
IGAD CAE UMA CEMAC UFM
CEPGL COI
Exportations des CER vers le reste de l'Afrique
Moyenne 2000-2007
Répartition globale des exportations
7. Dans le tableau 3, nous indiquons la répartition globale des exportations des CER destinées à l'ensemble du continent africain et aux marchés mondiaux. Cette répartition est davantage illustrée dans la figure 3.
Tableau 3: Répartition géographique des exportations des CER en millions de dollars É-U. – moyenne entre 2000 et 2007
CER AFRIQUE CHINE ASIE UE JAPON É-U.
Reste du monde
MONDE
CEMAC 558,8 2594, 5 1948,1 4453,9 142,5 4887, 7 1641,8 16227,2
CEN-SAD 8813,5 4294 5750, 7 50831 1879,9 20682, 4 15218, 3 107469,9
CEPGL 93,3 146, 9 66, 6 898,6 23,1 176, 2 168, 9 1573,6
COMESA 4761,1 3986, 8 1925, 6 27827,5 1046,8 3432 9366, 3 52346,1
EAC 1499,7 156, 1 532,8 1515,9 113,6 199, 1 1026,1 5043,3
ECCAS 990,4 6502, 3 2351, 8 8125,6 370,1 10234 4992, 5 33566,7
CEDEAO 6125,7 616, 3 3693,6 13556,4 788,6 17073, 2 6168,6 48022,3
IGAD 1646,2 2740 552, 8 1480,6 545,1 212, 7 1412, 6 8590
IOC 223,2 35, 9 106, 7 1930,1 59,3 515, 5 170, 6 3041,4
MRU 85,7 39, 2 206, 3 1327,7 4,2 167, 9 387 2218
SADC 8704,9 7139, 5 5184, 6 20679,4 2672,8 11266, 5 14973, 9 70621,6
UEMOA 2828,4 253, 9 776, 4 3549,8 42,6 589, 9 853, 9 8894,9
UMA 2158,4 1079,9 1511,6 50915,4 485,1 9147,5 10996, 8 76294,7
Source: CEA, sur la base de données du FMI, étude DOT, février 2009.
Page 5
Figure 3
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Répartition géographique globale des exportations (en pourcentage)
AFRIQUE ASIE UE ET É-U.
Reste du monde
Source: Figure établie sur la base des données du tableau 3
8. L’Union européenne et les États -Unis d’Amérique sont les principales destinations des exportations des CER, qui représente nt, en moyenne, 57 % des exportations de l'ensemble des CER africaines. À ce propos, l’UE et les États-Unis représentent plus de 60 % des marché s d’exportation de plusieurs CER (voir figure 4).
Figure 4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
COI UMA CEPGL
UFM
CEN-SAD CEDEAO COMESA CEMAC CEEAC UEMOASADC CAE IGAD Exportations vers l’UE et les États-Unis (en pourcentage)
États-Unis et UE
Tendances des importations entre les CER
9. Dans le tableau 4, nous fournissons des données sur la valeur des importations intercommunautaires en millions de dollars des États-Unis. Ces importations ont enregistré une tendance à la hausse en valeur dans la plupart des CER. Les cinq principales CER où le volume des importations entre communautés en valeur a été le plus élevé étaient la CEN-SAD (34%), la SADC
(32%), la CEDEAO (22%), le COMESA (16%), et l’UMA (9%). , Dans ces cinq CER, les pays qui importaient le plus étaient les suivants:
• Égypte (24 %), Nigéria (16%), Maroc (15%) et Tunisie (11%) dans la CEN-SAD;
• Afrique du Sud (69%) et Angola (9%) dans la SADC;
• Nigéria (40%), Libéria (14%), Ghana (11%) et Côte d'Ivoire (9%) dans la CEDEAO;
• Égypte (45%), Libye (12%) et Kenya (9%) dans le COMESA ;
• Algérie (32%), Maroc (31%) et Tunisie (22%) dans l’UMA.
10. Nous indiquons «également dans le tableau 4 qu’entre 2000 et 2007, les importations en provenance des pays africains représentaient 9 % seulement du total des importations de l'Afrique en provenance du reste du monde. À l'inverse, plus de 90 % des importations de l'Afrique provenaient de pays non africains.
Tableau 4: Importations entre CER entre 2000 et 2007 (en millions de dollars É-U.)
CER 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Moyenne 2000 -2007
CEMAC 112 134 128 172 191 219 270 335 195
CEN-SAD 4060 4249 4182 5273 7120 8905 10305 12653 7093
CEPGL 11 12 14 16 21 24 27 33 20
COMESA 1932 2039 2234 2724 3403 3939 4914 5048 3279
CAE 422 503 525 631 828 946 1407 1746 876
CEEAC 207 219 187 215 244 279 343 426 265
CEDEAO 2471 2702 2483 3292 4717 5840 6538 8057 4512
IGAD 576 741 729 1031 1031 1247 1408 1698 1057
COI 56 71 98 117 172 177 191 227 139
UFM 7 6 7 8 9 10 13 16 9
SADC 3913 3906 4252 4726 6924 7958 9563 12802 6755
UEMOA 686 744 841 968 1166 1310 1680 2085 1185
UMA 1190 1224 1334 1483 1512 2074 2725 3384 1866
A 11631 12466 13224 15572 20994 24854 31660 39565 21246
B 133416 129508 144445 176929 232189 273509 329785 418931 229839
C 9 10 9 9 9 9 10 9 9
D 6653669 6414806 6664703 7771121 9462990 10776488 12337928 14056584 9267286
E 2 2 2 2 2 3 3 3 2
A= Importations intra-africaines; B= Importations africaines provenant du reste du monde; C= Part des importations africaines dans les importations totales de l’Afrique; D= Importations mondiales; E= Part des importations de l’Afrique dans les importations mondiales Source: CEA, sur la base de données du FMI, étude DOT, février 2009 .
11. Les principales sources des importations de l'Afrique sont présentées dans le tableau 5, et les parts en pourcentage des différentes sources sont indiquées dans le tableau 6. Comme dans le cas des exportations, les principales sources des importations de l'Afrique ne sont pas africaines.
Cependant, il est intéressant d'observer que l'Afrique était une source importante pour les importations de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL ), car celles-c i
Page 7 représentaie nt quelque 42% de ses importations totales. Environ un quart des importations de l’UEMOA provenait également de l'Afrique. En ce qui concerne les autres CER, l’UE reste l'une des sources principales de leurs importations.
12. Comme indiqué plus haut, le commerce d'exportation de l'Afrique à l’échelon mondial représentait en moyenne 2,9% environ du commerce mondial entre 2000 et 2007. Quant aux importations, la part de l'Afrique ne représentait que 2 % du total des importations mondiales pendant la même pé riode. Ces statistiques ne sont pas surprenantes, car l'Afrique continue d’occuper une position insignifiante dans le commerce mondial.
Tableau 5: Source des importations des CER - moyenne de 2000 à 2007 (en millions de dollars É-U.)
CER AFRIQUE CHINE ASIE UE JAPON É-U. Reste du monde MONDE
CEMAC 972,1 366, 9 474,4 3489,0 122,.2 710,3 598,5 6733,5
CEN-SAD 11088,3 9069, 1 12440,7 49034,0 3527,7 7780,2 26122,6 119062,6
CEPGL 898,94 86,76 66,03 720,15 174,46 74,50 106, 82 2127, 65
COMESA 7768,8 5015, 4 6760,8 19799,6 2356,4 4869,5 17252,7 63823,2
CAE 1398,7 775, 6 1462,1 2362,6 532,0 577,3 4076,7 11185,2
CEEAC 2367,7 879, 2 1567,9 6836,3 279,1 1561,7 1561,4 15053,2
CEDEAO 6038,15 4364,23 7204,29 15632,77 1750,96 2701,52 9131, 31 46823,2 IGAD 1987,57 1852,09 2274,24 3308,42 731,42 769,88 5558, 92 16482,5
COI 688,62 516,89 942,79 1451,25 137,27 126,37 1082,49 4945,7
UFM 375,80 431,95 2962,15 1811,35 984,55 156,86 1826, 11 8548,8
SADC 8584,76 5949,47 8133,55 25872,92 3922,57 5713,28 14590,90 72767,4
UEMOA 3251,6 1288, 5 1202,1 5240,2 191,0 475,2 1820,4 13469,1
UMA 2535,8 2852, 5 2640,5 34453,9 1169,0 2472,8 11857,1 57981,5
Source: CEA, sur la base de données du FMI, étude DOT, février 2009.
Tableau 6: Part des différentes sources d’importation (en pourcentage )-moyenne de 2000 à 2007
CER AFRIQUE CHINE ASIE UE JAPO N
ÉTATS - UNIS
Reste du
monde MONDE
CEMAC 14 5 7 52 2 11 9 100
CEN-SAD 9 8 10 41 3 7 22 100
CEPGL 42 4 3 34 8 4 5 100
COMESA 12 8 11 31 4 8 27 100
CAE 13 7 13 21 5 5 36 100
CEE AC 16 6 10 45 2 10 10 100
CEDEAO 13 9 15 33 4 6 20 100
IGAD 12 11 14 20 4 5 34 100
COI 14 10 19 29 3 3 22 100
UFM 4 5 35 21 12 2 21 100
SADC 12 8 11 36 5 8 20 100
UEMOA 24 10 9 39 1 4 14 100
UMA 4 5 5 59 2 4 20 100
Source: Tableau établi sur la base des données du tableau 5
Croissance des échanges
13. Ayant utilisé plus haut des données pour indiquer la répartition globale des échanges intra - communautaires et intra-africains en moyenne entre 2000 et 2007, ainsi qu’avec le reste du monde , nous exposerons plus bas, dans le tableau 7, des données pour illustrer la croissance des échanges dans ces trois secteurs, à savoir: les échanges intracommunautaires, les échanges intra-africains et les échanges entre l’Afrique et le reste du monde.
14. Toutes les CER ont enregistré une croissance modérée dans leurs échanges intra - communautaires entre 2000 et 2007. De manière générale, les exportations au sein des CER ont enregistré un taux de croissance moyen de 15%, contre un taux de croissance global de 25% pour les exportations intra-africaines. Le fait que le volume des échanges intra - africains augmente plus que celui des échanges au sein des CER semblerait indiquer que les échanges entre pays de la même CER tendent à diminuer au profit des échanges à l’échelle du continent. On peut déduire objectivement de cette tendance que les intérêts commerciaux des pays ne s'arrêtent pas nécessairement aux frontières de leur CER. Pour cette raison, on peut recommander que davantage d'attention soit accordée à l'harmonisation des espace s économique et commercial dans toutes les CER, afin de créer un marché commun élargi en Afrique.
15. Fait encourageant, il ressort des données du tableau 7 que la croissance des échanges intra - africains a dépassé de 10% environ celle des échanges de l'Afrique avec le reste du monde.
Tableau 7: Taux de croissance des échanges (en pourcentage) - moyenne entre 2000 et 2007
Échanges intra communautaires Échanges intra communautaires
Échanges avec le reste du monde
CER Ex portations Importations Exportations Importations Exportations Importations
CEMAC 18 17 16 16 20 20
CEN-SAD 17 18 19 20 16 16
CEPGL 17 17 51 26 9 -3
COMESA 13 15 19 17 19 19
CAE 14 23 16 20 15 12
CEEAC 13 12 38 18 23 24
CEDEAO 17 19 17 18 13 13
IGAD 14 18 17 22 22 21
IOC 13 23 14 10 6 5
UFM 8 13 55 15 19 21
SADC 16 19 16 20 14 13
UEMOA 15 17 16 14 11 14
UMA 17 17 25 25 16 16
Moyenne 15 18 25 19 16 15
Source: CEA, sur la base de données du FMI, étude DOT, février 2009 .
III. Principaux aspects de la situation des pays dans les échanges intra-africains Évaluation globale
16. Dans cette section, nous examinons le volume des exportations des pays africains vers le marché africain par rapport à leurs exportations mondiales, en se fondant sur certaines des principales catégories de produits figurant dans la C lassification type pour le commerce international (CTCI). Les chiffres du commerce extérieur sont établis sur la base des données du Manuel de statistiques de la CNUCED de 2008, recueillies au cours de la période 1995–2006. Nous avons utilisé les données relatives aux exportations pendant cette même période pour procéder à une analyse comparative des échanges des pays africains au sein de leur continent et avec le reste du
Page 9 monde, et ce sur la base desdites catégories de produits. Le tableau 8 présente des données sur la part de l'Afrique dans les exportations totales de chaque pays vers le reste du monde en ce qui concerne les principales catégories de produits définies dans la CTCI (Voir encadré 1 pour les détails concernant les catégories de produit utilisées)
Encadré 1:
Produits alimentaires de base (CTCI 0+22+4) 0- Produits alimentaires et animaux vivants
00- Animaux vivants, exclus ceux de la division 03.
01- Viandes et préparations de viandes 02- Produits laitiers
03- Poissons, crustacés et mollusques et préparations de poissons, de crustacés et de mollusques.
04- Céréales et préparations à base de céréales 05- Légumes et fruits
06- Sucres, préparations à base de sucre et miel 07- Café, thé, cacao, épices et produits dérivés
08- Nourriture destinée aux animaux (sauf céréales non moulues) 09- Produits et préparations alimentaires divers
22- Graines et fruits oléagineux
4- Huiles, graisses et cires d'origine animale ou végétale 4-1- Huiles et graisses d'origine animale
4-2 - Huiles végétales fixes, douces, brutes, épurées ou raffinées.
4-3- Huiles et graisses animales ou végétales, préparées et cires d’or igine animale et végétale ; mélanges ou préparations non alimentaires de graisses ou d’huiles animales ou végétales.
Boissons et tabacs (CTCI 1) 11- Boissons
12- Tabacs bruts et fabriqués
Minéraux, métaux, pierres précieuses et or à usage non monétaire (CTCI 27+ 28 + 667 + 68 + 971).
27- Engrais bruts, sauf ceux de la division 56, et minéraux bruts (sauf houille, pétrole et pierres précieuses).
28-Minerais métallifères et déchets de métaux
667- Perles fines ou de culture, pierres gemmes et similaires, brutes ou travaillées.
668 - Métaux non ferreux 971 - Or à usage non monétaire Combustibles (CTCI 3)
3 - Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes.
32 - Houille, coke et briquettes
33 - Pétroles et produits dérivés du pétrole et produits connexes 34 - Gaz naturel et gaz manufacturé
35 – Énergie électrique
Produits manufacturés (CTCI 6 + 8, sauf 667 et 68)
6 - Produits manufacturés classés principalement d’après la matière première 61 – Cuirs et peaux, préparés et apprêtés.
62 - Caoutchouc manufacturé
63 - Ouvrages en liège et en bois (sauf meubles)
64 - Papiers et cartons et ouvrages en pâte de cellulose, en papier ou en carton.
65 - Fils textiles, tissus et articles de tissus façonnés et produits connexes.
66 - Articles minéraux non métalliques manufacturés (saufs 667 - perles fines ou de culture, pierres gemmes, brutes ou travaillées)
67 - Fer et acier (sauf 68 - métaux non ferreux) 69 - Articles manufacturés en métal
Produits chimiques et produits connexes (CTCI 5) 5 - Produits chimiques et produits connexes 51 - Produits chimiques organiques 52 - Produits chimiques inorganiques
53- Produits pour teinture et tannage et colorants 54 - Produits médicinaux et pharmaceutiques
55 - Huiles essentielles et produits utilisés en parfumerie 56 - Engrais manufacturés (autres que ceux du groupe 272) 57 - Matières plastiques sous formes primaires
58 - Matières plastiques sous formes autres que primaires Machines et matériel de transport (CTCI 7)
7- Machines et matériel de transport
71 - Machines génératrices, moteurs et leur équipement.
72 - Machines et appareils spécialisés pour les industries particulières 73- Machines et appareils pour le travail des métaux
74 - Autres machines industrielles et pièces détachées
75 - Machines et appareils de bureau ou pour le traitement automatique de l'information
76- Appareils et équipements de télécommunications et pour l'enre gistrement et la reproduction du son 77 - Machines et appareils électriques, et leurs parties électriques, y compris les parties non électriques des appareils électroménagers.
78 - Véhicules routiers (y compris les véhicules à coussin d'air)
Tableau 8 : Part de l'Afrique dans les exportations totales des pays africains en pourcentage, établi sur la base de la moyennes des exportations entre 1995 et 2006
Pays
Produits alimentaires
de base
Boissons et tabac
Minéraux, métaux et pierres
précieuses Combustibles
Produits manufacturés
Produits chimiques et produits connexes
Machines et matériel de
transport
Algérie 13,5 22,4 7,7 1,8 22,8 9,4 9,4
Angola 13 93,4 0,2 1,1 13,8 33, 7 11,3
Bénin 31,6 81,5 24,5 30,6 72 85, 2 61,3
Botswana 43,9 99,1 4,4 99,9 59,1 98, 2 86,3
Burkina Faso 55,7 83,4 4,4 69,1 36,1 69 49,6
Burundi 9,6 95,8 6,3 99,8 75,5 88, 2 57,5
Cameroun 8,1 87,8 10,9 8,5 55,9 98,9 78,8
Cape-Vert 14,3 56,8 6,2 33,8 2,4 2,6 5,2
République centre africaine 45,7 72,7 0,3 50,5 33 49, 3 37,3
TChad 57,2 8,3 27,9 0 28,3 10,7 2,5
Comores 0,9 87,6 76,3 100 33,3 1,5 15,2
République du Congo 21 2,8 3,7 1 22 30, 8 36,5
Congo - Kinshasa (DRC) 4,1 4,5 4,5 8,4 18,7 17, 6 45
Côte d'Ivoire 9 96,5 10,2 62 49,1 97 28,9
Djibouti 33, 3 30,0 49,6 79,2 40,7 25, 9 47,5
Égypte 13, 3 25,2 6,9 1,4 10,6 13,7 21,4
Guinée Équatoriale 0,1 73,4 8,0 0,8 3,2 0,1 4,9
Érythrée 47,1 30,4 1,9 31,4 35,5 32, 2 50,1
Éthiopie 9 20,4 1,1 58,9 2,9 11, 8 21,2
Gabon 14,3 99,3 1,4 3,1 12,9 24, 1 14,6
Gambie 26 74,7 37,4 74,5 67,7 88, 5 30,9
Ghana 2,1 24,7 27 19,6 48,7 21, 6 22,6
Guinée 3,9 57 0,4 9 13,4 16, 4 44,6
Guinée Bissau 3,1 88,1 1,8 2,3 87,4 91, 8 88,6
Kenya 22,9 77,7 38,3 79,1 73,2 86, 8 79,7
Lesotho 99 100 34,9 99,7 14,7 98,6 99,2
Libéria 33, 1 0,7 0,3 48,6 10,7 6,5 0,2
Libye 55, 2 71,3 2,5 2,5 44 20,9 23,5
Page 11
Malawi 35,8 15,4 86,4 93,7 70,5 93, 7 69,8
Mali 90, 4 80,7 51,4 87,4 74,1 80,2 56,8
Mauritanie 16, 8 0 2,9 7,5 8,6 3,7 33,4
Maurice 3,1 47,2 9,4 43,3 7,7 63,3 13,9
Maroc 7,5 22,3 2 5,4 4 4,4 4,2
Mozambique 23,4 53,3 0,9 78,1 60,1 29, 5 65,6
Namibie 47, 7 99,5 10 72,3 84,1 29, 5 90,6
Niger 99 81,3 36,3 80,2 83,2 94, 6 89,9
Nigéria 10, 7 35,4 7,3 8,2 42,4 61, 1 6,6
Rwanda 68, 6 93,9 16,2 74,5 77,6 82,4 74,4
Sao Tom é-et-Principe 2 87 0,6 8,1 27,7 4,2 28,6
Sénégal 22,1 81,7 27,4 41,8 80,1 41,2 47,2
Seychelles 1,1 22 77,1 0,3 6,9 0,7 2,8
Sierra Leone 1 7,7 0,2 79 6,2 11, 1 3,3
Afrique du Sud 24,5 28,3 1,5 19,1 19,9 30, 5 23,3
Soudan 12, 6 28,5 0,7 0,7 2,7 90,7 7,4
Swaziland 90, 2 99,7 99,6 100 62,3 91, 8 96,2
Tanzani e 15, 1 17,7 18,3 78,1 60,9 73,3 80,2
Togo 48, 6 86,8 15,2 33,5 91,5 7,7 42,1
Tunisie 21, 6 18,9 11,3 0,6 5,3 15, 8 6,8
Uganda 27, 4 36,4 20,5 45,9 83,7 48, 5 54,8
Zambie 68, 7 78,7 18,5 92,9 38,5 73, 8 93,5
Zimbabwe 61, 1 13,4 38,3 98,7 42,1 85, 3 84,6
Source: Tableau établi sur la base des données du Manuel de statistiques de la CNUCED, 2008.
17. En ce qui concerne les produits alimentaires de base, des pays comme le Lesotho, le Niger, le Mali et le Swaziland exportent vers le marché africain entre 90 et 100% de ce qu'ils produisent.
S'agissant des boissons et du tabac, 25 pa ys africains vendent plus de 70% de leurs exportations à d'autres pays africains. Trois autres pays ciblent le marché africain pour placer 50% de leurs exportations. Pour ce qui est de la catégorie des minéraux, métaux et pierres précieuses, le Swaziland exporte pratiquement toute sa production en Afrique, suivi du Malawi (86%), des Seychelles (77%) et des Comores (76%). Quant à la catégorie des combustibles, l'Afrique semble être un marché d'exportation marginal pour les principaux producteurs de pétrole tels que le Nigéria, l'Algérie, la Libye, l'Angola, le Soudan, le Gabon et le Cameroun. On peut observer également que pour le s catégories des produits manufacturés, des produits chimiques, des machines et du matériel de transport, l'Afrique constitue un marché d'exportation important pour un certain nombre de pays.
Potentiel des échanges entre les pays africains
18. Dans cette section, nous donnons quelques indications sur le potentiel de l'Afrique pour ce qui est de satisfaire, à partir de ses propres sources, ses besoins en matière d'importations de différentes catégories de produits.
19. Il ressort du tableau 9 que de 1995 à 2006, l'Afrique a exporté en moyenne pour environ 15 milliards de dollars des États-Unis des marchandises appartenant à la catégorie des produits alimentaires de base, contre des importations s'élevant à quelque 21 milliards de dollars. L'Afrique a ainsi enregistré des termes de l'échange défavorable s dans ladite catégorie. Ce déséquilibre entre les exportations de l'Afrique et ses importations indique, soit un certain déficit dans les produits alimentaires de base, soit un manque d’autosuffisance dans ce tte catégorie de produits. Nous
observons des tendances similaires en ce qui concerne les biens manufacturés, les machines et le matériel de transport, et les produits chimiques.
20. Cependant, le continent africain semble être bien doté pour ce qui est des catégories des boissons et du tabac, ainsi que de celle des minéraux, des métaux et des pierres précieuses. Il recèle également d'importantes réserves de combustibles, catégorie dans laquelle ses exportations vers le reste du monde dépassent de loin ses importations. Cela donne à entendre que l'Afrique est plus que capable de satisfaire ses besoins en combustibles, en produisant elle-même les quantités qu’elle a pris l’habitude d’ importer.
21. Dans l’ensemble, nous observons que les pays africains disposent d'un potentiel important pour ce qui est d'exporter leurs produits en Afrique, si tel est leur choix. Le fait que la région africaine ne semble pas être une destination favorite pour les pays exportateur s africains est peut- être dû à un certain nombre de facteurs, notamment le manque d'information et les goulets d'étranglement commerciaux en Afrique.
Tableau 9: Les exportations de l'Afrique vers le reste du monde et ses importations en provenance du reste du monde
Moyenne des statistiques des échanges commerciaux entre 1995 et 2006 (en milliers de dollars des États-Unis)
Catégories de produits
Exportations vers le reste du monde
Importations en provenance du reste du monde
Différence
Produits alimentaires de base 14 875 274 21 052 701 -6 177 427
Boisson et tabac 1 934 175 1 653 717 280 458
Minéraux, métaux et pierres précieuses. 19 304 114 3 931 312 15 372 801
Combustibles 81 278 815 17 188 542 64 090 273
Produits manufacturés 19 442 801 34 861 887 -15 419 085
Produits chimiques 6 829 963 16 684 141 -9 854 178
Machines et matériel de transport 9 685 665 53 868 421 -44 182 756
Total des produits 153 350 808 149 240 722 4 110 086
Source: Tableau établi sur la base des données du Manuel de statistiques de l a CNUCED, 2008.
IV. Points à retenir
22. Il se dégage de l’analyse des flux et des structures des échanges de l'Afrique exposés dans le présent document les constatations intéressantes ci-après, à savoir que :
• De manière générale, dans chaque CER, quelques pays se taillent la part du lion en matière d’exportations et d’importations;
• L'Afrique du Sud est la seule puissance dominante , s'agissant des exportations vers le marché africain. Les autres exportateurs importants vers ce marché sont le Nigéria et la Côte d'Ivoire;
• L'Union européenne et les États-Unis d'Amérique sont les destinations les plus importantes pour les exportations africaines. Ces deux marchés absorbent en moyenne 57% des exportations des CER;
Page 13
• La Chine, en particulier, et l'Asie, en général, sont deux marchés d’exportation importants pour les CER;
• Comme dans le cas des exportations, les principales sources d’importations en Afrique sont situées hors du continent africain;
• Le commerce d’exportation en Afrique représente environ 2,9% des échanges mondiaux. L'Afrique n’a absorbé que 2% du total des importations mondiales. Ces statistiques confirment le fait bien connu que la position de l'Afrique dans le commerce mondial est insignifiante;
• Les exportations au sein des CER ont enregistré, en général, un taux de croissance moyen de 15%, alors que la croissance des exportations intra-africaines était de 25%, laissant entendre que le commerce limité au sein des CER ne donne pas d’aussi bons résultats que celui pratiqué à l'échelle de l'Afrique. L’enseignement à tirer de cette situation est de redoubler d’efforts pour harmoniser les marchés des CER, afin d’élargir l’espace commercial à l’échelle du continent, étant donné que les intérêts commerciaux des pays ne s’arrêtent pas nécessairement aux frontières de leur CER;
• La croissance des échanges intra-africains a dépassé de 10% celle des échanges de l'Afrique avec le reste du monde, ce qui est de bon augure pour l'avenir des échanges intra- africains;
• L'Afrique dispose du potentiel nécessaire pour satisfaire, à partir de ses propres sources, ses besoins en matière d'importations de certaines catégories de produits, en particulier les combustibles, les boissons et le tabac, les minerais, les métaux et les pierres précieuses;
