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Influences du milieu géographique sur le développement de la taille humaine

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Influences du milieu géographique sur le développement de la taille humaine

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Influences du milieu géographique sur le développement de la taille humaine. In: Association française pour l'avancement des sciences. Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des sciences . Paris : Association française pour l'avancement des sciences, 1906. p. 683-690

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:111821

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1 / 1

(2)

M. E. PITTARD

Privat-Docent de l'Universitè de Genève

Influences du Milieu géographique

R LE

Développement de la Taille humaine

Extrait des Comptes rendus de

I' Association Française pour !'Avancement des Sciences

CONGRÈS llE LYON - HWü

PARIS

SECRÉTAHIAT DE L'ASSOCIATION

1 Hàlel des Sociétés Savantes1 28, RUE SERPENTE

(3)

E. PITTARD. '--- DÉVELOPPEMENT DE LA TAILLE HUMAINE

683

M. E ugèn e PITTARD

Prirnt-doccnt de l'Unh·ersitè de Genève

INFLUENCES DU MILIEU GEOGRAPHIQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA TAILLE HUMAINE

- Sêancc du 7 at11il -

Il

y

a longtemps que

l

'on discute l'influence du milieu géogra- phique

-

dans un sens étendu : nature du sol, orientation des ver- sants, altitudes, etc., - sur le développement de la taille humaine. Il n même paru dans le commencement du xrx• siècle un certain nombre de travaux d'un médiocre intérêt où les apparences

étai~t

confondues avec

les

réalités. Mais, en 1$68, Durand de Gros aborde franchement le problème. Dans un travail présenté à

la

Société

cl 'anthropologie

de Paris, il se proposait d'étudier l 'influence des milieux géologiques

cl 'une région restreinte de la France, le département del

'Aveyron

(1).

Il constate d'abord que

ce département se partage géologiquement en deux grou pes montag·neux,

l

'un calcaire, l'autre appartenant aux terrains cristallins.

Il voyait d;:tns

chacunè de ces deux divisions . ter- ritoriales une population spéciale· différant l 'une de l'autre,

« autant

pour ainsi dire que les deux sortes de terrains sur lesquels elles sont établies entre eux>>.

L

'h omme du Oaus5e, ou pays calcaire, acquiert un développement remarquable de son système osseux. En général il est grand et atteint

la

taille la plus élevée.

Il possède des dents superbes.

Tout autre est

l

'Aveyronnais du pays aux terres aigres : mauvaise denture, carie dentaire généralement répandue, formes sveltes e:

souvent grêles, abaissement extrême

.

de

la

taille dans certains cantons (2).

Dans sa

communication, Durand faisait intervenir des documenta à

lui fou

rnis par M. Bonhomme, directeur d'une Revue agricole qui confirmait, pour

les animaux domestiques, l

es observations faites sur

les

hommes

.

Il citait en particulie

r

les modifications profondes sur-

(1j DunANO (de Gros) : Snr l'action des milieux géologiques dans l'A.<·eyron. (Bull. So<'.

d'-4.nthropologie de Paris, 186S.)

(2) Nous laissons de cùtc les autres caractères incliqués par Durand. Nous ne citeron' que ce !jlli concerne le squelette.

(4)

684

ANTHROPOLOGIE

ven ues ch ez l es taureaux

cl

'une même étable transportés dans des milieux géologiques différents. Le lot qui aura été conduit sur le

Causse calcaire présentera le squelette le plus développé

(1).

Il faut déjà remarquer, comme première critique d

e

cette commu- nication, qu'aucune mesure n'est citée. Les auteurs se cont entent

cl

'exposer des appréciations visuelles sans chiffres à l' appui. C'est d'ailleurs ce que

fit

r emarquer Bro ca (2).

Ce dernier déniait à la nature du sol toute influence. Pour lui les variations locales du type humain étaient dues à la

« race

)), simple- ment. Pourtant les suppositions de Durand de Gros (car

il n

e s 'agis- sait que de suppositions, répétons-le) trouvèrent d'ardents défen-

seurs (de

Quatrefages, Sanson, etc.).

Dans une d e ses belles études sur !'A nthropologie de la France, M. R. Collignon (3) a r epris la quest1on de l 'influence géologique.

Il envisage cette dernière, non pas comme un facte ur direct (ce qui ser ait

évidemm~nt

U:ne erreur grossière), mais comme un fa

cteur

indirect. Les conditions économiques liées au sol sont les agents modificateur.:;. Pour M. Collignon, ce qui r ègle les variations clans la taille humaine, quelle que soit la nature dü sol, granitique ou cal-

caire,

c'est la nutrition.

Si celle-ci est bonne, les hommes qui occupent une région

n

quel-

conque

atteindront le compl et développement de leur race. Si

~a

nutrition au contraire est insuffisante, et quel que puisse être le sol, les individus en voie de croissance verront leur développement retardé, et même arrêté s'ils demeurent dans le pays n atal. Et M. Collignon constate ces faits, soit dans le Limousin et le P érigord, soit en Bre- tagne et en Normandie.

J.Ja nature du sol agit donc individuellement sur la race. Un sol granitique moins fertile qu' un sol calcaire ne donne pas les mêmes produits ou tout au moins ne les donne pas avec la même abondance.

La bonne nutrition de la populatïon en sera entravée . ( 4

)

. Le déve- loppement de la race ne se fer a pas avec la même ampleur qu e dans une région peuplée des mêmes éléments ethniques, mais plus riche

en

aliment ation. Ce résultat est visible, dit M. Collignon, dans des Llépartements qui présentent .des différen

ces

absolues d

e

sol

et

cle race : Limousin, Basse-Bretagne, Basses-Alpes, Ariège, Pour lui

l~

(1) .l'ai entendu moi-même développer ces explications en Dordogne (1906). Il s'agis·

sait de chevaux qui auraient présenté les mêmes différences.

(2) B110CA : Discussion siu· les habitants de l'.1-lt•eyron (!Juil. Soc. d' Anlh1·op. Paris, 1868).

(3) H. COLL1c,;o,; : Anthropologie de la France, Dordogne, Charente, Corrè;;e, elc. (.lftimoircs Soc. d'Anthropologie. Paris, t. I, 1874).

(4) A condition bien entendu que la population soit. relativement dense (E. ·P.).

(5)

E. Pl'.l'TARD. - DÉVELOPPEMENT DE LA 'l'AILLE HUMAINE

685

r1 nestion complexe des milieux se r ésume en ces deux termes : la race et la nutrition. Aussi p eut-il conclure : « Quelle que soit la race qu'on envisage, le bien-être lui donne son entier développ ement, la misère le retarde ou l'arrête

(1) ».

Cette influence

cl 'un

sol plus propice qu'un autre à l 'agriculturc et par suite fourniss ant à l 'habitant une alimentation plus ric

_

he auàüt été démontrée p ar l 'introduction de la chaux dans les ter- r ains éruptifs.

D 'apr ès Vach er de Lapouge (2)

,

qui cite Durand de Gros, la taille des conscrits du Ségala aveyronnais se serait élevée de 0 m. 04 sous l 'influence du ch aulage et de la substitution de la culture du blé à celle du seigle. Collignon anrait fait la même observation sur les popula- tions silicicoles et calcicoles des Côtes

-du-Nord qui

présentent une même taille parce que l 'œuvre du chaulage aurait été faite dam;

les premiers terrains.

On peut faire bien des réserves au suj et d e l 'interprétation de ces t:hiffres

cl 'augmentation

de la taille. Ce n'est pas le lieu

cl 'y

insiste1·

pour le moment. Nous aurions pu aussi multiplier les cit ations. Point n'est besoin semble-t-il. Nous avons simplement voulu montrer que la question de l 'infiuence géologique a déjà été étudiée et généralement résolue en faveur des terrains calcaires.

Qu 'apportons-nous de nouveau pour l'étude de ce problème inté- r e.ssant ? Il fallait choisir, dans un pays que nous connaissions bien, l1 n e ré gion, un canton , dont les hommes composent un groupement ethnique relativement homogène. Cela: élimine déj à un des facteurs principaux de la discussion : la

« race ll.

E li effet, toutes les observa- tions que nous pouvons faire seront examinées à la lumière

cl 'un

r<:ipport simple : race égale.

Le èanton suisse qui nous a paru le plus propice à

ce~

égard est le canton du Valais. La

·

population de ce cant on; en. effet, est celle qui a été l a mieux étudiée de toute la Suisse. Son arrangement géogra- phique et ses conditions locales - au moins jusqu'à ces dernièr es années - sont p eu propices à la fixation d'éléments étrangers. Nous avons parlé ailleurs de toutes ces choses et nous n 'y r evenons pas ici.

Le Valais est p arcouru dans toute son étendue par l e Rhône .. Ce fleuve divise le canton en deux parties inégales, la rive droite, for-

(1) La question de lit nutrition a-t-elle vrairnenl cettf" importance qu'elÎe prirne toute les autres'! Nous nous per1nettons de fa.ire des réserYes en ce qui concerne. à bien-être ou it misère egaux, les populations urbaines et les populations rurales (E. P).

(2) VACHEll DE LAPOUGE: Les st!lections·sociales. Paris, t8!)6.

(6)

686

ANTHROPOLOGIE

mant une bande plus étroite que celle de la rive gauche. Cette rive droite est dominée par la chaîne des Alpes bernoises ; tandis que la rive gauche est dominée par l a chaîne des Alpes valaisannes. Ce der- nier massif, plus étendu, est pénétré de vallées profondes.

Nos observations ont porté sur trois ordres de faits : 1° influence du milieu géologique ; 2° influence de l'orientation des versants ; 3° influence de l 'altitude.

Les matériaux dont nous dispo.>ons pour cette étude se compo- sent des chiffres de la taille de 3.246 hommes mesurés au moment de leur recrutement. Il est bien entendu que ces recrues n'ont pas atteint leur taille définitive. Mais en l'espè ce cela n'a pas d'inconvé- nient puisque toutes les comparaisons seront faites sur la même base.

I1es fiches de toutes ces recrues m'ont été très aimablement four- nies par le Bureau fédéral de statistique, dont M. le docteur Guil- laume est le directeur compétent. Ces fiches portaient l 'indièa- tion de la lo calité du sujet mesuré. Je les ai d'abord classées par ordre géogr aphique. Une fois tous les hommes placés dans leurs localités respectives, il fallut chercher l'altitude de ces dernières. Un de mes élèves d'alors, M. Otto K armin, aujourd'hui docteur en phi- losop hie et privat docent à l'Université de Genève, voulut bien se charger de ce travail

(1).

Il se chargea également d'obtenir toutes les moyennes de la taille par localités, puis par districts. Tous ces ren- seignements furent ensuite répartis en fonction de chacune des trois influences que nous avons· signalées ci-dessus .

Avant de terminer ces indications relatives à la technique de ce travail, qu'il me soit encore permis de protester contre la répartition des documents comme celui dont nous disposons ici (la taille des recrues) par ces divisions conventionnelles que sont les districts. Rien n'est plus désastreux. C'est

.une besogne énorme

qui ne sert à rien.

Ces districts, surtout dans les contrées comme le Valais, sont des régions tellement hétérogènes que les moyBnnes· anthropologiques qui les concernent n'ont aucune valeur.

I. - 111flueuce clu miUeii g'3ologiqne.

Le Valais est un complexus géologique, principalement sur la riye gauche du Rhûne (Alpes valaisannes) .. La rive droite (Alpes bernoises), est cl'un arrangement plus simple. Voici clans ses très grandes lignes, la composition géologique de cette partie du Valais. C'est la seule, cl'ailleurs, que nous étudierons pour le moment.

(1) Les documents pour la présente note sont extraits d'un travail en collaboralion avec 'l. O. Karmin, qui paraitra prochainement dans les publications du Bureau fédéral de statistique du département fédéral de l'intérieur.

(7)

E. PiîTARD. - DÉVELOPPEMENT DE LA TAILLE HUMAfüE 687 De la Furka jusqu"il Lonza ( y compris même uu assez fort lambeau Lle terre sur la rive droite de ce cours d'eau) les Alpes bernoises sont comp::>- sées de micaschistes et de gneiss. Un îlot cle terrain calcaire (jurassique) est inclus entre Grosstrog et Nieclergestelen. '.rout le côté de la rive droite il partir de Gampel - nous entendons toute la partie habitable - est formée de terrains jurassiques. Quelques îlots de gypse entre Sierre et Siou et un lam- l.Jeau de terrain anthracite en face cle Salvan. Il existe aussi deux petits îlot::;

de terrain primitif au coude cle la vallée : le premier à l'endroit où s'élèvent les villages cle Fully et de Bramois, le second possède le village cle Collonge.

Avec un arrangement SÏJ?lple comme celui-là, on peut tenter un essai semblal.lle il celui de Durand cle Gros. Pour ne pas entrer clans trop cle clétail::;, nous éliminons un certain nombre . de localités existant sur les terraiu::;

enclavés dont nous venons cle parler.

Voici le résultat obtenu :

Terrains cristallins : taille moyenne 1 m. 0:33.

Terrains calcaires : taille moyenne 1 m. 621.

Ces chiffres ne sont guère conformes il la supposition que la taille doit être· plus élevée dans les terrains calcaires.

·Cependant cette conclusion ne peut pas être considérée comme définitive.

A côté de certaines insuffisances cle nombres, il demeure sur ce point capital : les hommes n'ont pas encore atteint leur taille définitive. Il est possil.lle que sous l'empire de causes que nous· ne connaissons pas encore, les hommes clu premier groupe élèvent plus vite leur taille (accélération du rythme de croissance) que ceux du second groupe. Pour être définitivement renseigné, il faudrait mesurer cles adultes.

Il. - l11jlne11ce cie rciU'itnde.

Cette prétendue influence a été invoquée fréquemment (Quételet, Villermé, d'Orbigny, etc.), mais elle n'a jamais été démontrée. Les statistiques cle Villermé (tai1le des Hollandais et cles Italiens, cle la haute Italie, conscrits cle l'empire français) destinées à mettre en parallèle les pays cle plaines et les pays cle montagnes, sont dépourvues cle valeur. En effet, cet auteur ne s'est nullement inquiété du facteur ethnique. D'Orbigny aggrava l'erreur en comparant les Patagons et les Péruviens, etc.

Une cles meilleures statistiques publiées sm·· la taille humaine est celle tle Livi. Son matériel est composé cle soldats italiens. En schématisant les résul- tats qu'il a obtenus relativement à l'influence cle raltitucle, nous trouvons les faits suivants :

Dans la plaine, les tailles sont assez élevées. De la plaine à 700 mètres -:l'altitude, on trouve cles petites tailles. Dans les hautes altitudes, les tailles sont cle nouveau élevées (1). De son côté, M. Collignon, ·clans ses mémoires sur l'anthropologie cle la France a trouvé les mêmes conclusions : les plus hautes tailles sont clans les régions les plus élevées (2).

:\fous <Wons divisé le Valais en cinq zones cl'altitucle habitées. La localité la plus l.lasse est le Bouveret, proche clu lac cle GenèYe (:380 mètres). Certains ,:mages sont perchés à de grandes. hauteurs, par exemple Chanclolin

(r) R. L1v1 : A.nthropometria miliia1·e, Parte J. Roma, 1896.

(2) R. COLLIGNON: Anthropologie de la F1·ance: Dordogne, Charente, etc., d1\jit cite.

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688 ANTHROPOLOG1E

1.936 mètres). Ces zones sont oùtenues par· coupures de 300 mètre:;:. Nous mettons en regard : les zones, l'altitude moyenne de cllacune d'elles et la taille moyenne des individus rencontrés.

Zones Alti Ludes Altitudes moyennes Tailles

"

de 380 à 700 m. ti3!) m. '1 m. 633

2 de 701 ll '1000 -;-- 848 '1 633

3 de '1001 il 1300 - 1146 1 622

4 de ·1301 à HiOO - '1409 1 Gt.i'l

"

,) de 1601 à 1900 - 1671' i 62t

Dam; <.:e taùleau, nous avons fait aùstra<.:tion des versauts·. C'est renseiulJle Liu canton qui est représenté ici'.

Les trois premières zones sont assez peuplées pour que les moyennes soieut

!.Jasées sur des nom.bres importants. La quatrième zone renferme encore 430 llorumes, et sa taille moyenne est acceptable. La cinquième, par contre, n'en renferme plus que 79.

Nos résultats ne sont pas tout ù fait semblables à ceux cle Livi. Jusqn";'t 1.000 mètres d'altitude, il n'y a pas diminution de la taille. Cep~n~lant. une diminution s'observe clans la troisième zone; puis la taille se relèYe clans la quatrième. Si nous faisons abstraction de cette cinquième zone qui ne ren- . ferme que 79 hommes, on peut conclure que les hautes altitudes ::;ont loin lle faire diminuer la taille humaine. II. y a entre la première zone (r:ï3!) m.) et la quatrième (1.409 m.) une différence de 0 m. 02 en üweu1· de la deuxième. Et deux centimètres, comme moyenne, c'est beaucoup.

Il reste ù interpréter cette clifférence. Peut-être est-elle liée à tme circula- tion meilleure qui fait activer la croissance? qui accélère le rythme cle celle-ci?

Cette différence de taille demeure-t-elle chez les adultes ·? Nous n·en savons rien encore. Nous ne disposons pas, clans cette note, d'assez de place pour exposer toutes nos suppositions. Mais il est déjà très important d'enregis- trer le fait.

III. - lnfl-uence clcs versants.

Dans le Valais, on peut distinguer deux grands versants sé11arés par le cours du Rhûne. Le versant septentrional des .Alpes Valaisannes est beau- coup moins ensoleillé que le ''ersant méridional des .Alpes bernoises. c·est à la fin de l'hiver que le phénomène est surtout rerµarquable . .A.lors que les montagnes de la rive gauche du fleuve sont encore couvertes cle neige jus- qu'à la base, l'autre versant présente cléj~L ses prairies à nu où l'herbe ne tarde pas à pousser. Considéré clone uniquement. au point de vue de l'inso- _Iation, le versant de la rive droite est le plus favorisé.

La taille moyenne clans les deux versants (et sans tenir compte cl"aucun autre facteur) est la suivante

Verscint Alpes ùerno·ises : 'l'aille moyenne : 1 m. ü28.

Verscint A.ives valci·iscmncs 1 m. 638

C'est le versant le plus ensoleillé, celui qui paraît clone le plus favo- rable à l'habitation (il reste cependant d'autres facteurs ù considérer) qui présente la taille moyenne la moins élevée.

(9)

E. PITTARD. - DÉVELOPPEMENT DE LA .TAILLE HUMAINE

689

li est intéressant cle recllercller si ce pllénomène cle la taille la moins élevée sur le versant qui paraît le plus favorisé se retrou-rn ~l chaque zone cl"altitucle. Voici les chiffres obtenus. Ces zones cl'altitncle sont numérotées comme précédemment.

Zones 1 2 3 4

V. Alpes bernoises

'1 m. 62ï

'1 - 617

1 ..,.-- 601

. '1 - 66'1

V. Alpes valaisannes

'1 m. 637

1 - 64ti

1 - 639

1 - 64'1

Excepté clans la zone 4, le versant Je moins favorisé présente toujours une taille moyenne plus élevée. Quant" à cette zone 4 cln versant des Alpes ber- nois2s, elle est constituée par le district cle. Goms, qui est dans des. condi- tions géographiques tout à fait spéciales. Mais le pllénomène brutal, clans son ensemble, n'en subsiste pas moins.

Nous

·

ne

vou~ons

pas pousser plus loin

cette

analyse. Cette der- nière devrait, pour fournir des résultats définitifs, être basée sur des quantités d'hommes plus grandes que celles que nous avons à notre disposition (nous ne mettons

en

ligne que 3.246 hommes)

.

Cec pendant, l

es

constatations ci-dessus revêtent une certaine impor- tance du fai.t que nous avons un facteur

ethnique

d'une égalité sen-

sible

à peu près partout. D'un autre côté, il faut nous rappeler l 'ii:- terprétation donnée par M. Collignon. Pour lui, le facteur modi- ficateur est dû à la nutrition. Or, dans le Valais, au moins pour les régions montagneuses, ce facteur est à peu près égal partout. Il n

e

doit pas être la cause des variations que nous avons relevées, d'autant plus que si

cette

cause existait, et si nous acceptons les suppositions de lVI. Collignon, elle devrait être un facteur des terrains calcaires.

Résiirné

Des faits ci-dessus, il résulte que :

1° A facteur ethnique sensiblement égal, le milieu

géologique

qui paraît le moins heureux (terrains cristallins) n'influence pas, dans uri

sens

défavorable, le développement de la taille humaine. Celle-ci

est

même· plus élevée (nous parlons du Valais

)

sur les terrains

cris-

tallins que sur les terrains

calcaires.

2° A facteur ethnique sensiblement égal, les hautes

· altitudes .

ne

compromettent

nullement le développement de la taille humaine.

Une certaine altitude (comprise

en

l'espèce entre 1.300 et 1.600 mè- tres) semblerait même, au contraire, favoriser ce développement.

3° A facteur ethnique sensiblement égal, l 'in:fl.uence des versants

ne paraît pas se manifester

d~ns

le sens que l'on pourrait supposer.

(10)

690

ANTHROPOLOGill

11 semblerait qu'un versant moins ensoleillé est moins apte à

la

vie.

Dans

le cas

qui nous occupe, c'est le contraire qui a lieu. La taille humaine se développe davantage, à un moment donné de 1 'existence (la même pour tous

les

individus) sur le versant

le

moins favor1sé.

Il ne faudrait cependant pas considérer ces

conclusions comme

réglant définitivement

la

question qui nous occupe. Elles servent à quelque chose de précieux : c'est de montrer

la complexité

du pro- blème. Rien n'est plus difficile à saisir que

1

'interpr étation des mo- difications humaines individuelles. Elles sont

liées à

toutes sortes de facteurs que nous ne saisissons pas toujours.

Enfin, ces conclusions pourraient se retourner contre une suppo- sition è1ui court le monde : à savoir que le développement plus grand de

la taille humaine marque un progrès organique. Cette supposition

a été mise à

la mode depuis le moment où l'on a

cru reconnaître que l'augmentation de

la

taille avait marché de pair avec de meilleures conditions économiques et sociales.

Il

se pourrait parfaitement que

le

plus grand développement de

la

taille corresponde à une moins grande valeur organique.

Lyon. - _..\. STOP.CR et Co, S, rue cle la i\Iécliterranée

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